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Submitted on 1 Jan 1911
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liquides organiques
Eva Ramstedt
To cite this version:
Eva Ramstedt. Sur la solubilité de l’émanation du radium dans les liquides organiques. Radium
(Paris), 1911, 8 (7), pp.253-256. �10.1051/radium:0191100807025301�. �jpa-00242478�
d’homogénéité du verre pourra être très réduite. Le
réglage a l’inconvénient d’exiger un déplacement très’
lent de la lame m, eu même temps qu’une exacte
orientation de cette lame. La construction exigera
une taille très perfectionnée des deux surfaces ni et
¡n’, qui ne réiléchissent cllacune qu’un des deux
faisceaux T et R entièrement séparés. Mais la possi-
bilité d’employer, sans polariseur, une lumière assez convergente donne à ce microstrioscope un intérêt spécial.
[Manuscrit rcçn le 25 Mai 1911.]
Sur la solubilité de l’émanation du radium
dans les liquides organiques
1Par Eva RAMSTEDT
[Faculté des Sciences de Paris.
-Laboratoire de Mme CURIE.]
Les premières mesures de la solubilité de l’éma- nation du radium dans les liquides sont duei à
M. ’rraubenber-1. Il
aconstaté que l’absorption de
l’émanation
alieu d’après la loi d’Henri Dalton. De
plus il a démontré qu’elle est environ vingt fois plus grande dans les liquides organiques comme le pétrole,
l’alcool et le benzène que dans l’eau. Il indique aussi
que la solubilité décroit, quand la température s’élève.
L’influence de la température a été étudiée plus soigneusement par M. Hofmann
2pour l’eau, le pétrole
et le toluène. Cette influence a été constatée aussi par
ceux qui ont examiné les eaux des sources--,.
Plus tard, M. Kofler’ a démontré que l’émanation est moins soluble dans les solutions salines que dans l’eau, les solutions équimoléculaires ayant probable-
ment le même pouvoir absorbant. Il a aussi constaté la variation continue de la solubilité de l’émanation pour les mélanges d’eau et d’alcool.
Dans toutes ces recherches on opérait de la ma-
nière suivante : en faisant passer plusieurs fois un
volume d’air déterminé au travers d’une certaine
quantité de liquide ou en agitant le liquide avec l’air,
on arrive à un état d’équilibre entre les concentrations de l’émanation dans l’air et dans le liquide. L’air
actif est ensuite envoyé dans un appareil où son ioni-
sation peut être mesurée. Puis on rétablit un nouveau
’ régime entre le liquide qui reste et une autre quan- tité d’air inactif. En mesurant l’activité de ce volume d’air on peut calculer le coefficient de solubilité, c’est- i-dire le rapport des concentrations de l’émanation dans le liquide et dans l’air.
Comme il semblait utile de connaitre la solubilité de l’émanation du radium dans un grand nombre de liquides, ainsi que l’augmentation de cette solubilité
1. TR-iuBE-NBERG, Phys. Zeiischr., 5 (1904) 130.
2. MoFMANN, Phys. Zeilschl’., 6 (1905) 337. Voir aussi les
mesures
pour l’eau, reprises par Ilo fmann, publiéespar MM. Mache
et Meyer, Phys. Zeitschr., 6 (1905) 692.
3. Par exemple MACRE et MEYEn, loc. cil.
4. KOFLErt, Phys. Zeitschr., 9 (1908) 6.
aux températures plus losses que la température ordinaire, Mme Curie m’a proposé d’entreprendre
unerecherche sur
cesujet.
J’ai utilisé une méthode simple clui permet de
mesureur et de comparer directement les concentrations de l’émanation dans le liquide et dans l’air sans dépla-
cement de l’air actif.
Voici en quoi consiste cette méthode. Deux tubes
en verre de 9 à 10 mm de dianlètre et d’environ 17 cm
de longueur communiquent entre eux par un rolinet à large voie, de 7 à 8 mm de diamètrc. L’un des tubes est rempli de liquide laissant seulement une petite
bulle d’air; dans l’autre, on introduit l’émanation après
y avoir fa’t préalablement le vide, et on le scelle à la
lampe. L’appareil est ensuite entouré d’un bain à la
température désirée. En inclinant le tout on fait cir- culer le liquide et le gaz des deux tubes par le robinet
pendant vingt minutes. Après ce temps, le régime est
sûrement obtenu. On redresse alors l’appareil, on le
laisse encore quelques minutes dans le bain pour que le liquide restant aux parois ait le tenlps de couler
autant que possible dans le tube inférieur; on ret,ire
l’appareil du bain et on iermc aussitôt le robinet.
L’air et le liquide se trouvent ainsi séparés, de sorte qu’on peut laisser l’appareil à la température ordi-
naire jusqu’à
cequ’un régime constant soit établi
entre l’émanation présente dans chaque tube et son
activité induite. On peut considérer que cela
asensi- blement lieu cinq heures après l’agitation. C’est au plus tôt au bout de ce temps-là que les mesures ont été effectuées.
Pour les mesurcs
ona utilisé l’ionisation produite
par les rayons pénétrants du dépôt actif. L’un des
tubes de l’appareil (A) est introduit, commc le montre
la figure, verticalement à l’intérieur d’un tube de zinc (B), qui est placé suivant l’axe d’une boîte cylin- drique (C). Le tube et la boite constituent l’une des
1. Manuscrit communiqué par l’auteur.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0191100807025301
deux armatures d’un condensateur. Un cylindre
con-centrique (D), bien isolé, communique avec l’électro-
mètre. L’enveloppe (E) est reliée au sol. On mesure
Fig. 1.
svccessivelnent au moyen d’un quartzpiezo-élcctri(luc
le courant de saturation produit par le récipient à liquide et le réeipierlt à gaz.
Voici quelques remarques au sujet des mesures.
1° Les rnesures n’ont pas lieu en même temps pour le liquide et le gaz, mais comme la différence du
temps n’est que 10 à 15 minutes, la correction résul-
tant de la destruction spontanée de l’émanation est
négligeable.
2° Les rayons du tube supérieur peuvent pénétrer
dans le condensateur et par conséquent affecter les
mesures. Pour diminuer cet effet autant que possible
on applique sur le condensateur un couvercle en
plomb (P) de 1,6 cm d’épaisseur, comme montrc la figure. Le tube supérieur est entouré de plomb. tJnc petite influence subsiste tout de même, on la déter-
mine par le courant produit lorsque l’émanation n’est
présente que dans le tube supérieur. L’effet de cette
influence sur les mesures est d’autant plus grand
que la dill’érence des activités du gaz et du liquide
est plus grande. Généralement elle ne dépasse pas 3 à 4 pour 100.
5° Une asymétrie de l’appareil peut faire que les
mesures du liquide et du gaz ne soient pas directe-
ment comparables. Pour élimincr l’erreur causée par cette asymétrie, on introduit le liquide tantôt dans l’une, tantôt dans l’autre partie de l’appareil.
4° Il reste toujours une petite quantité de liquide
dans le récipient a gaz. En opérant avec soin, on peut
en réduire la correction à quelques pour cent, la correction étant d’autant plus grande que la solubilité
est plus grande. Il -est pourtant assez difficile de la déterminer avec exactitude.
5° Quand l’absorption a lieu a des températures basses, la concentration de l’émanation est, à cause de la dilatation du liquide, plus grande lorsque l’appa-
reil sc trouve dans le hain qu’au moment oit on fait
les mesures. Comme c’est la concentration de l’énia- nation dans une partie définie du tube qui intervient
dans mes mesures, il faut introduire une correction
proportionnelle au coefficient de dilatation du liquide.
d° L’activité induite pourrait sc déposer de diffé-
rentes manières dans le liquide et dans l’air, de
sorte qu’en comparant des parties correspondantes
des deux tubes on ne compare pas des parties corres- pondantes du dépôt actif. D’après les recherches faites sur le dépôt actif dans l’air, celui-ci diffuse
vers les parois, mais subit aussi l’action de la pesan- teur 1. Pour s’assurer que le dépôt actif se dépose
dans la partie du tube où il s’est formé, l’appareil
reste couché quelques heures avant les inesures. La plupart des expériences que j’ai faites pour voir s’il y
a une influence de la position de l’appareil ont donné
un résultat négatif, mais quelquefois, par exemple
pour le sulfure de carbone, la position semblc inter- venir. On remarque dans ce cas une augmentation
du courant, si l’appareil reste longtemps debout. On
pourrait peut-être expliquer cet effet en admettant
que le dépôt actif, sous l’action de la pesanteur, s’ac- cumule dans la partie inférieure du tube introduit dans le condensateur.
Mais où se trouve l’activité induite du liquide? J’ai
constaté que si l’on chasse le liquides d’un tube de
l’appareil dans l’autre, une partie de l’activité
induite est chassée en même temps, tandis qu’une
autre reste aux parois. Une influence de la position
n’a pas pu être constatée. Mais si une partie du dépôt
actif’ est ainsi répandu dans le liquide, l’absorption
des rayons pénétrants par le liquide même pourrait
intervenir. Pour presque tous les liquides étudiés la
solubilité de l’émanation est grande. Il en résulte que la grandeur des courants produits par le liquide et
par l’air est très différente. Pour diminuer cette
différence un écran en plomb (0,7 mm.), a été nlis
tout autour du tube du condensateur lors des mesures
du liquide. Cet écran, en absorbant
aumoins la plus grande partie des rayons B, a aussi l’avantage de
diminuer de beaucoup l’influence de l’absorption du
rayonnement par le liquide lui-même. En admettant
que le dépôt actif est uniformément répandu dans le liquide, on peut calculer truelle est l’épaisseur
moyenne du liquide traversée par les rayons péné-
i rants. Des rxpérirnc(’s ont iiiontré (Itien présence
de 1 écran de plomb,
unécran en aluminium d’épais-
1. Mme CULtIE, Traité cte Badio((clivifé, 1-363.
seur équivalente à l’épaisseur du liquide ainsi calcu- lée ne diminue le courant que d’un pour cent dans le
cas du liquide le plus lourd, c’est-à-dire le chloro- forme. Le plus souvent l’absorption ne serait qu’un
demi pour cent et par conséquent négligeable.
Pour étudier l’influence de la température, ,je fai-
sais des expériences : 1° à la température ordinaire, 2° à
zéro degré et 5° à la température obtenue par ion
mélange de glace et de sel (sauf pour les liquides
facilement congelablesou très visqueux).
Les différentes mesures montrent une concordance de 1 à 2 pour cenl, tout au moins là où la solubilité n’est pas trop grande. Des déterminations faites avec
différents appareils donnent la même concordance.
Les mesures ont été répétées au moins quatre fois à
la température ordinaire et deux fois aux autres
températures. Vu les corrections à faire, surtout celle causée par le liquide restant dans le tube à gaz, il faut généralement adniettre une erreur possible de
5 pour I00. Dans les
casoù la solubilité de l’émana- tion est très grande, les causes d erreur augmentent.
L’eau et des liquides organiques de différentcs
espèces ont été examinés. Ils étaient achetés comme
purs, séchés et redistillés. L’éther et l’alcool étaient
’