Revue des livres

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Submitted on 1 Jan 1912

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Revue des livres

Ed. Salles

To cite this version:

Ed. Salles. Revue des livres. Radium (Paris), 1912, 9 (8), pp.304-304. �10.1051/ra-

dium:0191200908030401�. �jpa-00242568�

304

du radium ou celui de la détermination du curie peuvent

à présent ^se traiter par le calcul. Les résultats calculés ^et les résultats observés concordent d’une façon remarquable.

1.

Admettons, ^avec Geiger ^{et Nuttall, comme vitesses}

initiales des rayons a du radium, ^{de son} émanation, ^{du RaA}

et du RaC les nombres 1,61, 1,74, 1,81 ^et 2,6.109 ^cm.sec.

On a ainsi Ev2 = 13,14,1018. ^D’autre part, Rutherford et

Geiger ^{ont évalué a n}

3,4.1010 le nombre des particules (atomes d’hélium) ^{émises en une} seconde par chacun de

ces quatre corps. La ^masse de l’atome d’hélium, ^{calculée à} partir ^{de la masse} atomique 5,55 ^et du nombre de Los- chmidt 2)G9.1019 ^{est m} -- 66,54.10-2-5. ^{On trouve alors}

que l’énergie totale 1 2 ^{n m Ev2 émise en une seconde par}

le radium en équilibre radioactif sous forme de rayonne- ment

est 14,86.105 ergs ^ou 137,7 ^calories par heure. Ce nombre doit être augmenté ^de 1/55e au ^{moins et} porté ^à

150 calories si l’on veut tenir compte ^{de la} force vive com-

muniquée par recul radioactif ^{aux atomes en} voie de désin-

tégration. La correction due aux rayons B porterait ^le

nombre précédent ^à 152,4 calories, ^{et la} correction due aux

rayons y (si ^on supposait ceux-ci totalement absorbés) ^con-

duirait au nombre 158 calories.

Les étalons de radium préparés par ^0. Honigschmid ^don-

nent un dégagement calorifique ^{de 132 ,3 calories par heure.}

En supposant ^une absorption ^des rayons y d’environ 18 %

le calcul conduit à 155,4. ^{Avec le} poids atomique ^5,56

pour l’hélium on trouve 152,4. ^{De toutes} façons ^{l’accord est} très remarquable et montre que l’énergie interne des atomes radioactifs se dissipe exclusivement sous forme de rayonnement.

2.

Le calcul de l’intensité d’ionisation correspon- dant à 1 curie se fait tout aussi aisément. En admettant

avec Geiger qu’une particule

de l’émanation produise 1,74./1 OiS ^{ions et} que chacun d’eux porte ^la charge 4,65.10-10,

on trouve pour le ^courant d’ionisation correspondant ^à

1 curie 2,75.106 ^unités électro-statiques. ^{Le courant}

maximum obtenu au bout de 5 heures 1/2 ^{serait ô,’10.’106}

unités électrostatiques. ^{Duane et Laborde} ont obtenu expé-

rimentalement les nombres 2,45 ^et 6,31.106. ^{Flamm et}

Mache ont trouvé récemment, par la méthode du conden- sateur plan, les nombres 2,67 ^et 6,02.106. ^{On voit} par ^là que les étalons de radium préparés ^à Paris, ^{à Vienne et à}

Manchester sont parfaitement comparables ^{entre eux et que}

leurs constantes diffërent peu ^{de celles} qui ^sont prévues par

la théorie. L. BLOCH.

REVUE DES LIVRES

The Tides and Kindred phenomena ^{in the solar} system, par Sir Georges ^Darwin [1 ^{vol., 14} x 20, 437 p., J. )Iurray, ^Londres, 1911 .

Cette édition est la troisième du célèbre ouvrage de Sir

Georges Darwin. L’auteur s’est appliqué ^{à mettre au} point

un livre, qu’il qualifie d’ancien bien qu’écrit il y ^a qua- torze années, ^{mais si} net, si intéressant qu’il senlble avoir

vu le jour ^{hier; nous} répudierons ^donc l’adjectif vieux, ^et

s’il est permis d’appliquer ^un qualificatif ^{semblable à un}

livre, ^{nous dirons} qu’aujourd’hui ^{il est dans sa} pleine ^matu-

rité. Aux dix-sept chapitres primitifs ^{se trouvent} ajoutés

des suppléments, ^{mais du} chapitre XVIII à la fin, l’ouvrage

a été pour ainsi dire complètement ^{écrit à nouveau.}

Dans ces suppléments ^Sir Georges ^Darwin indique ^les perfectionnements apportés ^aux maréomètres, ^{les recherches} récentes sur les seiches, ^{le mascaret, les études} pour l’établissement des cartes des marées; les beaux travaux de Heckel font suite au chapitre traitant de la déviation de la verticale, ^{et une note sur} la flexion de la terre due aux

marées termine celui qui traite des déformations de la surface terrestre.

[1 discute enfin les théories qui permettent de calculer

l’âge ^{de la terre, et} indique l’importance ^{de la} radioactivité dans de semblables évaluations; ^Sir Georges ^{Darwin réfute}

certaines critiques que l’on ^a faites à sa théorie du frotte- ment occasionné par les marées.

Le chapitre ^XIX, qui dans les éditions précédentes ^était

le chapitre ^{XVIII, a été écrit} entièrement à nouveau ; l’au- teur y étudie les différentes formels que peut prendre ^une

masse liquide ^en rotation, ^{avec un} grand ^nombre d’exemples

à l’appui, ^{et en} appliquant ^{les travaux} publiés par Poincaré

sur la question. ^Le chapitre XX constitue l’application ^de

ces lois à l’évolution des étoiles ; ^{il commence} par ^un exposé

très étendu de la question des étoiles des doubles, puis ^on

suit la façon ^{dont ces étoiles se sont formées.}

Dans le dernier chapitre, Sir G. Darwin discute l’hypo-

thèse de Laplace, ^{montre ses} défauts, ^et expose celle de Moulton et Chamberlin de Chicago, qui ^{a sa} préférence.

Cette hypothèse ^rend compte des faits jusqu’à ^{un certain} point, mais néanmoins nécessiterait que les nébuleuses

spirales présentassent ^deux spirales, tandis que celles de cette classe n’en montrent obstinément qu’une. ^L’idée

mise en avant est fort intéressante : supposons ^{un astre} pourvu ^d’une atmosphère ^maintenue par l’action de la gra-

vitation, ^et s’approchant ^du soleil; ^{en avant} l’attraction

sera plus ^{forte sur} le gaz que ^sur l’astre, ^en arrière le con-

traire aura lieu, ^{de sorte} qu’il semblera que l’attraction solaire ait pour effet d’écarter de l’astre l’atmosphère ^en question. ^L’astre s’approchant, l’effet devient plus ^{fort, et}

à un moment donné, ^{en avant et en} arrière, le gaz for- mant l’atmosphère s’échappera. ^{Dans le cas} d’un météorite

s’approchant ^{du soleil,} la chaleur de cet astre volatilisera

une partie ^{de la matière} qui s’échappera ^{de cette façon.}

Considérons maintenant deux étoiles s’approchant ^{l’une de} l’autre, la matière expulsée ^{sera soumise à} l’attraction des deux étoiles et décrira des orbites autour de l’astre, ^for-

mant un système ^de planètes ^en miniature. D’après ^les

calculs de Mouton il se formerait une paire ^de spirales

dont j’ai parlé plus ^haut. Mais toutefois les jets gazeux ^ont lieu par à-coups, ^{on aura} donc dans la spirale ^{une série de} noeuds, accompagnés de n0153uds secondaires qui ^{ont circulé}

autour des plus grandes ^{masses dès leur} expulsion. L’agglo-

mération résultera des collisions de la masse principale ^avec

ces planètes ^{en miniature.}

L’ouvrage ^est écrit dans une langue ^fort claire, ^sans

faire intervenir les mathématiques ; ^{il a} été traduit en

plusieurs langues, ^{et l’auteur} indique qu’en ^même temps que doit paraitre ^cette troisième édition une nouvelle tra- duction allemande verra le jour. C’est dire la vogue qu’a

ce livre. Il est regrettable qu’il n’existe pas de traduction française, ^car des ouvrages ^comme celui-là ne peuvent que contribuer â faire aimer la physique cosmique.

Ed. Salles.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0191200908030401