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Traitement du cancer cutané par le radium

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00242138

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242138

Submitted on 1 Jan 1905

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Traitement du cancer cutané par le radium

Jules Rehns, Paul Salmon

To cite this version:

Jules Rehns, Paul Salmon. Traitement du cancer cutané par le radium. Radium (Paris), 1905, 2 (7),

pp.233-235. �10.1051/radium:0190500207023301�. �jpa-00242138�

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L’observation du voltmètre donnera donc, à ce point de Nue, les mêmes indications quelemilliam- pèremètre.

Tous ces facteurs ne nous renseignent que sur ce

qui se passe aBant le tube : leur importance n’est pas

discutable, mais ils sont insuffisants. Pris en eux-

mêmes, ils ne peuvent servir de terme de comparaison

entre plusieurs observateurs possesseurs de généra-

teur et d’appareillage différents.

Peut-ètre viendra-t-il un jour oil les fabricants

d ampoules inscriront sur leurs appareils les indica-

tions suivantes : 60000 volts. 1,5 milliampère

rayons N. 6 du radiochromomètre de Benoist, 5 Il en

2:1 minutes à 15 centimètres. Avec ces données, les

mesures électriques pourraient peut-être prendre une place prépondérante? Mais nous n’en sommes pas

encore là.

Il est du reste probable que ces indications ne

seraient exactes que ·1 (ni actionnait l’ampoule avec

un courant électrique analogue à celui (Iiii aurait

servi à les établir. Il est possible que, ton en suppo- sant identiques les facteur, électriques, li forme

même du courant (courbe) modifie considérablement les résultats. Une même ampoule u comportera-t-elle

de la même façon suivant qu’elle sera alimentée dans

les mêmes conditions électriques par le courant continu? d’une machine statique, ou par le courant

interrompu d’un transformateur? La sinusoïde du transformateur donnera-t-elle les mêmes résultats que la courbe U pointes plus ou moins prononcées fournie

par le secondaire de la bobine ’?

(à suivre) J. Belot.

Préparateur de radiothérapie

à l’ Hopital St Antoine.

Traitement du cancer cutané par le radium

C’EST râble un en son fait classique action thérapeutique que le radium, aux comlo- appa- reils à rayons Röntgen, agit de façon efficace

sur le cancer. Mais lc radium semblait réservé aux

Fig. 1.

Avant traitement par le radium.

tumeurs de très petit volume1, les rayons Röntgen

a ix néoplasmes plus étendus. Dans cet le. nous

allons démontrer que l’on peut obtenir la disparition

d2 véritables tumeurs calicéreuses, mesurant 4 cer L-

1. Jules REHNS et Paul SAIVON. Action du radium sur les

éspithélioines bénins, Suc. de biologie. 1904.

mètres de diamètre par exemple, sous l’Influence des substances radioactiBes.

Dans un premier cas, chez un homme atteint d’un cancroïde de la lèrre, nous aBons constaté la guérison

Fig-. 2.

Après traitement, la tuneur a perdu son aspect bourgeonnant.

La surface est lisse, ne saigne plus aussi facilement

du néoplasme après 8 séances d’application de notre

boîte de radium1, et une durée de traitement de ïll jours. Le rualltat final se motre remarquable à

1. Cette boitt- metallique à rondelle de mica contenait 30 milligrammes de bromure de radium. Nous avons commu-

nique à la Société de biologie nombre de ses effets physiolo- giques et therapeutiques.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190500207023301

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tous les points de vue ; la cicatrice a ’peine apparente

marque la trace de la tumeur sur la lèvre non

déformée. Or. chez ce malade, il s’agissait d’un véri-

table épithéliome, et, dès avant le traitement radio-

actif il existait un ganglion cancéreux sous-1l1axil- laire.

Après ce succès, nous avons abordé un cancer plus

volumineux. Il s’agissait d’une tumeur de 1°aile du

nez ,chez une femme âgée1. C était un néoplasme épais, bourgeonnant, mesurant 5 cm. 5 de dia- mètre ; sa nature cancéreuse se démontrait et par

l’adénopathie concomitante, et par 1 examen histolo-

gique pratiqué sur un fragment enlevé par biopsie.

Fig. 5.

-

Au cours du traitement, apharaît Llll bourrelet cicatriciel; il n’existe donc pas de radiodermite.

Ajoutons, et ceci est en faveur du traitement radio- actif, que la malade avait refusé toute intervention

chirurgicale. La disparition de la tumeur s’est pro- duite après un minimum de 76 jours de traitclnent,

traitement représente par 14 séances d’applications de

radium. Il persiste finalement une cicatrice souple, pigmentée, et l’aile du nez a repris son aspect normal.

Au point d’insertion de la tumeur, on ne trouve plus

un seul grain d epitheliome ; localement, la guérison

est parfaite.

A propos de ces deux cas, nous désirons faire

quelques remarques, et tout d’abord répondre

d’avance aux critiques.

On peut objecter la longueur du traitement, 2 mois

an minimum. Pendant ce laps de temps, diront les chi-

rurgiens partisans de l’intervention hâtive, précoce, le

cancer va évoluer rapidement, se généraliser. Voici ce

que répondent les faits. Chez l’individu au cancer de 1. Xous remercions sincèrement M. Lelamann, notre interne, qui a pris soigneusement l’observation de la malade, et nous a

tiré les épreuves photographiques qui accompagnent cc travail.

la lèvre, la tumeur a disparu totalement, le ganglion correspondant est resté stationnaire; le résultat thérapeutique immédiat doit être considéré comme

avantageux pour le malade. En effet, l’intervention

sanglante aurait nécessité de grands délabrements,

mutilation de la lèvre, extirpation des ganglions du

cou... et la récidive n’aurait pas été supprimée.

Chez la femme au cancer de l’aile du nez, au cours

du traitement s’est formé un nodule sous-cutané,

tout près du ganglion cancéreux sous-maxillaire, pro-

bablement sur le trajet d’un vaisseau lymphatique.

Ceci aggrave le pronostic, mais on ne peut l’imputer à

notre manière d’agir. Il est infiniment probable que

Fig. 1. -La narine a repris son aspect normal; la petite ulcéra-

tion qui persiste n’est pas de nature cancéreuse.

ce nodule cancéreux se scrait formé au cours de l’évo- lution naturelle de la maladie. Nous essayons de traiter

ce nodule et le ganglion avec les radiations émiscs par des ampoules à rayons Röntgen.

En tout cas, il serait désirable d’abréger la durée

du traitement,. Aurions-nous dû, soit prolonger le

temps d’application de la substance radioactive, soit multiplier le nombre des séances de traitement, les rapprocher, soit employer une dose de sel de radium d’un poids plus élevé, d’une activité plus grande?

Ce dernier point, la proportionnalité entre la puis-

sance radioactive du sel employé et la rapidité de guérison, semble évident, a priori.

Ainsi, nous laissions en place la boite de radium pendant 10, 40 et même 60 minutes. Nous avons

montré, dans diverses communications, combien la résistance des néoplasies variait suivant leur nature,

verrues, tumeurs cutanées, ou bien tumeurs séba-

cées..., et nécessitait des temps d’application différents.

Sur la peau normale, saine, le radium employé à la

dose de â0 milligrammes de bromure pendant 5 mi-

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nutes provoquait une réaction inflammatoire nette:

sur le tissu une durée de 50 minutes en

mienne était nécessaire pour amener la résorption de

la tumeur. -Nous n’avons, par des applications aussi prolongées de substance active, provoqué ni douleur,

ni infection locale, ni gangrené de la masse épithé-

liomateuse. Or, avec une dose de radium supérieure

U J0 milligrammes, on aurait, Io- giquement, réduit ce temps 1110: en de 30 minutes de façon apprécia- ble, on aurait diminué la longueur

de chaque séance, et peut-être lu

nombre de ces séances.

Mais il est probable que l’on n’accélérerait que fort peu la durée totale du traitement,. Il faut 1 c-

marquer, en effet, que le néo-

plasme ne disparait pas d’un coup,

rapidement. Pendant deux semai- nes, pendant une période latente

où les effets radioactifs semblent

s’accumuler, la tumeur reste stationnaire ; puis le néo- plasme diminue progressivement, sans phénomènes

de sphacèle, comme si la tumeur se rcpliait sur elle-

mêlne. Le temps de résorption du néoplasme dure

forcement quelques scmaines. Et le tcmps nécessaire

pour atteindre la guérison n’est pas en rapport direct

et progressif avec la puissance de la substance radio- activc utilisée.

Les avantages de la méthodc de traitement des

cancers cutanés par l’application locale du radium sont comparables à ceux obtenus par l’usage des rayons

Röntgen. Il en est ainsi de la disparition rapide des douleurs, des hémorragies, de l’infection secondaire ;

il en est ainsi du résultat esthétique obtenu, la forme

extérieure de la région restaurée pour ainsi dire par la cicatrice. Ceci est en faveur du radium, qui, colnme

les rayons de Riintgen, mérite d’enlever bien des ma-

lades au chirurgien.

Si l’on compare l’emploi du radium et des apparcils

u rayons RÕntgen, ceux-ci sont actuellement plus puissants, d’une pratique courante. Mais combien le radium est d’un emploi plus aisé ! Contre les petites

tumeurs, les verrues, les molluscum contagiosum,

les cancroïdes, l’épithéliome perlé, la petite boîte de

radium constitue le traitement de choix. Nous avons, a propos d’un cas d’épithéliomc perlé, siégeant sur le

rebord orbitaire, montré comlnent, sans danger, on pouvait utiliser les radiations du radium au voisinage

de l’0153il. Nous avions obtenu d’excellents résultats dans

un cas de lupus tuberculeux a taches isolées.

Dans le même ordre d’idées, il semble que le ra- dium doive l’emporter, comme procédé aisément uti- lisable, sur les appareils a rayons Rôntgen, dans la

cure des cancers siégeant dans des cavités et sur des muqueuses. C’est ainsi que nous avons appliqué

directement la boîte de radium sur un épithéliome de l’amygdale et de la base de la langue. ltit’ll de plus simple, en apparence, que de placer la substance ra-

dioactive au contact d’une tumeur du col utérin, delà

langue... ou d’une autre muqueuse aisément accessi- ble. Mais, en realite, on se heurte à de grande diffi-

cultés. Il faut avoir anaire Él un néoplasme très petit.

Fig. 5.

-

Rapidité de décroissance (le la tumeur et sa régression sur

elle-même.

(calques pris sui- la surface de ln tumeur)

saillant, nettement limite, et ce cas favorable se ren-

contre bien rarement. Sinon, avec un épithéliome dif- fus, sous-muqueux. le traitement radioactit devient

inipossible, à cause de la réaction inflammatoire pro- diiite sur la muqueuse saine.

D’autre part l’utilisation du radium est il la portée

de n’importe quel médecin, sans avoir a se préoccu-

per de la nature et de l’intensité du courant électrique.

de l’état hygrométrique de l’atmosphère... contrai-

rement aux rayons Rontgen. Dans le cancer, Otl nous

n’avions pas à craindre la radiodermite’, nous n’uti-

lisions pour ainsi dire aucun moyen de 111cSLlrt’...

Cependant, nous avioiisà fixer le temps de pose et les

points d’application de la boite de radium. Et si sim-

ple se présente cette méthode thérapeutique, si peu nocive, que nous confiions la boite de radium au ma-

lade qui, devant une glace, surveillait le maintien de

l’appareil.

Dans les petites villes, les campagnes on les rayons

RÜntgen sont difficilement utilisables ou très coûteux, dans les campagnes où les cancroïdes, si sensibles a

ces radiations, ne sont pas une rareté, ;’1 la campagne oit les médecins praticiens hésitent devant les respon- sabilités de l’intervention sanglante, le radium, sub- stance presque inusable, devrait pouvoir être prêté a

ces niédecins praticiens, pour le bien de leurs malades.

Devant la iacihté d’emploi et l’efficacité thérapeu- tique des substances radioactives, on doit regretter que

le radium, par sa rareté, son prix élevé, ne rentre pas bientôt dans la pratique médicale courante.

Jules Rehns et Paul Salmon,

Attachés à l’ Institut Pasteur de Paris.

1. La radiodermite est favorisée par l’infection local. Pour obvier à cet inconvénent, nous appliquons, après chaque seance

df radium. soit des pausements humides, soit. de preférence une

pommade au calomel.

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