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Les "Dévotieuses" : dévotion et préciosité à Grenoble au XVIIe siècle : la Congrégation de la Purification

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Academic year: 2021

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Submitted on 10 Jan 2018

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Les ”Dévotieuses” : dévotion et préciosité à Grenoble au XVIIe siècle : la Congrégation de la Purification

Marjorie Dennequin

To cite this version:

Marjorie Dennequin. Les ”Dévotieuses” : dévotion et préciosité à Grenoble au XVIIe siècle : la Congrégation de la Purification. Histoire. Université Grenoble Alpes, 2015. Français. �NNT : 2015GREAH032�. �tel-01680270�

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THÈSE

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ GRENOBLE ALPES

Spécialité : HISTOIRE, Sciences de l’Homme, du Politique et du Territoire

Arrêté ministériel : 7 août 2006

Présentée par

Marjorie DENNEQUIN

Thèse dirigée par René FAVIER et codirigée par Bernard HOURS

préparée au sein du LAboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes, UMR 5190.

dans l'École Doctorale 454, SHPT

Les « Dévotieuses » : dévotion et préciosité à Grenoble au XVII

e

siècle, la Congrégation de la Purification

Thèse soutenue publiquement le mardi 15 décembre 2015 à 14h, devant le jury composé de :

Mme Myriam DUFOUR-MAÎTRE

Maître de conférences hors-classe à l’Université de Rouen, Membre du jury.

Mr René FAVIER

Professeur émérite à l’Université Pierre Mendès France de Grenoble, Membre du jury.

Mr Stéphane GAL

Maître de conférences à l’Université Pierre Mendès France de Grenoble, Membre du jury.

Mme Marie-Élisabeth HENNEAU

Maîtresse de conférences à l’Université de Liège, Rapporteur.

Mr Bernard HOURS

Professeur à l’Université Jean-Moulin-Lyon III, Membre du jury.

Mr Stefano SIMIZ

Professeur à l’Université de Nancy, Rapporteur et Président du jury.

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THÈSE

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE l’UNIVERSITÉ GRENOBLE ALPES

Spécialité : HISTOIRE, Sciences de l’Homme, du Politique et du Territoire

Présentée par

Marjorie DENNEQUIN

Thèse dirigée par René FAVIER et codirigée par Bernard HOURS

Préparée au sein du LAboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes, UMR 5190 Dans l’École Doctorale 454, SHPT

Les « Dévotieuses » : dévotion et préciosité à Grenoble au XVII

e

siècle, la Congrégation de la

Purification

Thèse soutenue publiquement le mardi 15 décembre 2015 à 14h, devant le jury composé de :

Mme Myriam DUFOUR-MAÎTRE

Maître de conférences hors-classe à l’Université de Rouen, Membre du jury.

Mr René FAVIER

Professeur émérite à l’Université Pierre Mendès France de Grenoble, Membre du jury.

Mr Stéphane GAL

Maître de conférences à l’Université Pierre Mendès France de Grenoble, Membre du jury.

Mme Marie-Élisabeth HENNEAU

Maîtresse de conférences à l’Université de Liège, Rapporteur.

Mr Bernard HOURS

Professeur à l’Université Jean-Moulin-Lyon III, Membre du jury.

Mr Stefano SIMIZ

Professeur à l’Université de Nancy, Rapporteur et Président du jury.

©Marjorie Dennequin, 2015

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Pour Hugo,

À mes frères et sœurs…

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AU BIEN-HEUREUX FRANÇOIS DE SALES : PRELAT, dont la brillante gloire

Esclate par tout l’Univers, Et dont les miracles divers,

De toutes vos grandeurs consacrent la memoire : Vous qui triomphez dans les Cieux,

Triomphez encor en ces lieux ;

Qu’on y chante par tout vos celestes Eloges : Et si comme autrefois par vos charmes vainqueurs, Sont ravis les esprits de tous nos Allobroges,

Recevez, Grand François, l’hommage de nos cœurs.

Vos tres-humbles & tres-devots serviteurs.

Tous les GRENOBLOIS.

(Triomphe du Bien-Heureux François de Sales, ou Eloges et Poësies, qui ont esté faites dans Grenoble, en la solemnité de sa Beatification, Grenoble, André Galle, 1662, p. 5.)

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REMERCIEMENTS

La thèse fut une aventure particulière : passionnante à bien des égards, mais aussi difficile sur de nombreux points. Rédiger une thèse loin de ses sources et de son laboratoire n’a pas toujours été facile. L’absence de bibliothèque dotée d’un fonds religieux portant sur mes recherches n’a fait que rendre la tâche encore plus ardue.

Entièrement autodidacte dans mes recherches, j’ai suivi mon intuition et les pistes que me donnaient les archives déjà consultées. Cependant, malgré cette solitude souvent forcée, j’ai pu m’appuyer sur des personnes de confiance, toujours attentives à mes questions et soucieuses de m’aider à comprendre ou à approfondir certains points. La thèse est donc certes un exercice d’écriture solitaire, mais elle est aussi le fruit de discussions nombreuses entre personnes intéressées par un même sujet ou désireuses de comprendre la vie des femmes sous l’Ancien Régime. Je souhaiterais dès lors remercier les personnes m’ayant soutenu tout au long de ce travail et sans qui ce manuscrit n’existerait pas.

Je tiens en premier lieu à remercier M. le professeur René Favier pour la confiance qu’il m’a toujours témoignée, sa gentillesse et sa constante bonne humeur. J’aimerais aussi très sincèrement remercier celui qui a su m’écouter, me soutenir, m’encourager et me diriger durant ces longues années, M. le professeur Bernard Hours. J’éprouve une profonde gratitude pour un homme aux qualités humaines indéniables et à l’érudition certaine.

Ma dette est grande envers une femme absolument formidable, qui m’a toujours profondément soutenue et m’a aidée à prendre confiance en mes qualités de chercheure : Clarisse Coulomb, merci infiniment pour tous tes témoignages d’amitié, ton extrême gentillesse, ta patience, tes conseils et ta relecture de mes travaux.

Ma gratitude va également à Jacques Solé dont j’ai pu apprécier la générosité au cours de nos nombreuses et longues entrevues grenobloises et qui m’a toujours montré le profond intérêt qu’il portait à mes recherches.

Mes plus chaleureux remerciements vont encore aux personnels des Archives départementales de l’Isère et de la Bibliothèque municipale de Grenoble : leurs sourires et leurs disponibilités à mon égard m’ont permis de mener mes dépouillements dans de bonnes conditions. Je remercie aussi particulièrement tous ceux qui, habitués à me voir

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assise à la place 56 au fonds ancien, ont eu la gentillesse de laisser cette place vacante jusqu’à ma venue.

J’aimerais encore adresser mes plus sincères remerciements aux moniales dominicaines du monastère de la Croix et de la Miséricorde d’Évry, en particulier à sœur Barbara et à sœur Denise, qui ont eu la gentillesse de m’accueillir et de me laisser consulter les manuscrits relatifs à la Mère Marguerite. J’aimerais également remercier les bénédictines du monastère de l’Immaculée-Conception de Rouen et celles du monastère de la Sainte Trinité de Bayeux qui m’ont permis d’accéder aux manuscrits de Mère Mectilde du Saint-Sacrement. Mes diverses correspondances avec Mère Michelle-Kateri Josse, prieure des bénédictines de Bayeux, se sont révélées riches et particulièrement instructives. Qu’elle en soit ici remerciée.

Les nombreux séminaires et journées d’étude auxquels j’ai assisté durant mon parcours m’ont beaucoup apportés : je souhaiterais remercier tous ceux qui y ont contribué, en particulier Anne-Marie Granet-Abisset, mais aussi tous les chercheur(e)s et membres du LARHRA, en particulier Stéphane et Naïma, de même que les membres de l’administration.

J’aimerais encore remercier ceux qui m’ont permis de bénéficier d’une allocation de recherche durant trois années, me permettant ainsi de concentrer mon attention sur mes recherches.

Depuis les débuts du Master, j’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreuses personnes avec qui j’ai partagé ma passion pour les femmes sur lesquelles je travaillais : merci à Anne, Manu, Romain et Florent pour les discussions autour de nos travaux. Merci aussi à ma relectrice en chef, Judith Sribnai, dont l’amitié m’est si précieuse. Merci encore aux personnes rencontrées au cours de mes déménagements en Écosse et en Norvège qui ont permis que la pluie devienne une amie.

Un énorme et chaleureux merci à Frédéric Petit pour son amitié, sa disponibilité, et ses nombreux allers-retours à la BMG destinés à vérifier certaines de mes sources.

Merci aux membres de ma famille pour le soutien moral et parfois financier qu’ils m’ont apporté même s’ils ne comprenaient pas toujours l’intérêt de mener une telle recherche. Merci donc à mes frères et sœurs : Mélanie, Matthieu, Charlotte (pour qui j’ai une pensée particulière) et Thomas, à mes parents : Alain, Brigitte et Éric, à ma grand- mère : Élisabeth, ainsi qu’à toute la famille Dennequin. J’aimerais encore profondément

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remercier Marcel, Colette et Patricia Houalet pour leur générosité et leur soutien indéfectible durant ces années.

Enfin, j’aimerais remercier mon compagnon de route depuis 13 ans, l’homme qui a toujours cherché à mettre en lumière mes valeurs et mes qualités intrinsèques et qui a su patiemment me soutenir lors des moments difficiles : Romain, merci pour ta confiance, ton aide et ton amour.

En dernier point, j’aimerais dédier ce travail au petit garçon aux yeux verts brillants et au sourire ravageur qui éclaire mon cœur : Hugo, cette thèse est pour toi.

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Liste des sigles et des principales abréviations utilisés

AD : Archives Départementales AM : Archives Municipales Arsenal : Bibliothèque de l’Arsenal BM : Bibliothèque Municipale

BNF : Bibliothèque Nationale de France

BSHPF : Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français

CERCOR : Centre Européen de Recherches sur les Congrégations et les Ordres Religieux coll. : collection

DS: Dictionnaire de Spiritualité ascétique etMystique IVD: Introduction á la Vie Dévote

MBIC Rouen : Monastère des Bénédictines de l’Immaculée-Conception de Rouen MCM Évry : Monastère de la Croix et de la Miséricorde d’Évry

NASSCFL : North American Society for Seventeenth-Century French Literature n.f. : non folioté

PFSCL: Papers on French Seventeenth Century Literature PUBP : Presses Universitaires Blaise Pascal

PUF : Presses Universitaires de France PUG : Presses Universitaires de Grenoble PUPS : Presses de l’Université Paris-Sorbonne PUR : Presses Universitaires de Rennes PUSE : Presses de l’Université de Saint-Étienne rééd. : réédition

RHEF: Revue d’Histoire de l’Église de France RHLF : Revue d’Histoire Littéraire de la France TAD: Traité de l’Amour de Dieu

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INTRODUCTION

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15 À la fin du XVIe siècle, les filles de Gabrielle de Coignard, Jeanne et Catherine, décident ensemble de publier l’œuvre poétique de leur mère sous le titre Œuvres chrestiennes de feu Dame Gabrielle de Coignard, vefve à feu Monsieur de Mansecal, sieur de Miremont, Président en la cour de Parlement de Tolose1. Cet ouvrage écrit par une « Dame dévotieuse » est dédicacé aux « dames dévotieuses » qui, comme elles, sauront goûter la beauté de ces vers, témoins des élans de l’âme. Cette œuvre a fait l’objet d’une réédition à Toulouse, Avignon et Lyon grâce à l’appui des jésuites2 et il est possible que de nombreuses femmes de ce temps l’aient eu devant les yeux. Marguerite de Senaux, dame de Garibal, fondatrice de la Congrégation de la Purification toulousaine, fut probablement l’une d’entre elles. Les deux femmes appartenaient au milieu parlementaire toulousain et avaient en commun une solide piété et un talent poétique indéniable. Leurs dévotions étaient mises en vers pour clamer de tout leur être les bienfaits qu’elles recevaient de Dieu. Ces femmes mariées, touchées par la grâce, ont eu à cœur, à leur époque, de faire partager ce qu’elles ressentaient au plus profond d’elles-mêmes afin d’attirer d’autres femmes à les imiter. La dévotion occupait l’esprit de nombreuses femmes du Grand Siècle et chacune d’elle, à sa façon, l’expérimentait de manière individuelle et collective.

Il existait un type de congrégation religieuse permettant aux femmes laïques de faire leurs dévotions et de cheminer doucement dans la voie du progrès en vue de la sainteté3. Lors de réunions hebdomadaires, elles pouvaient psalmodier des prières dans l’intimité d’une chapelle fermée au public et vivre, l’espace de quelques heures, entre femmes.

C’est ainsi que le conçoivent les femmes que nous étudions ici. Les Dames de la Purification de Grenoble disent former une « congrégation », une « compagnie » ou une

« société ». Elles parlent également de leur « Institut » et affirment aussi ne pas prononcer de « vœu », mais « un propos » à l’égard de la Vierge, renouvelable chaque année. Or, dans son ouvrage sur L’Église et la vie religieuse, Bernard Hours définissait une congrégation par une « association religieuse de prêtres ou de laïcs dont les membres

1 Œuvres chrestiennes de feu Dame Gabrielle de Coignard, vefve à feu Monsieur de Mansecal, sieur de Miremont, Président en la cour de Parlement de Tolose, Tolouse, Pierre Jagourt & Bernard Carles, 1594.

2 Antoinette Gimaret, « notice de Gabrielle de Coignard », 2006 disponible sur http://www.siefar.org/dictionnaire/fr/Gabrielle_de_Coignard.

3 Sophie Hasquenoph, Histoire des ordres et congrégations religieuses en France du Moyen Âge à nos jours, Paris, Champ Vallon, 2009, 1344 p.

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prononcent des vœux simples »4. L’évolution de la définition d’une congrégation au sein des différentes éditions du Dictionnaire Universel d’Antoine Furetière illustre une progressive « laïcisation » du terme5.

Les Dames de la Purification empruntent au vocabulaire religieux les mots nécessaires à la définition de leur association. Elles sont à mi-chemin du cloître et du monde ce que montre l’emploi des termes de « compagnie » et de « société ». Elles ne prononcent cependant aucun vœu pieux en présence d’un prêtre ou de tout autre supérieur ecclésiastique. G. Minois a très tôt fait ce constat de l’imprécision du vocable employé pour désigner la population religieuse qui rythme la vie d’une cité sous l’Ancien Régime :

les vocables, aux contours souvent imprécis, ne manquent pas pour désigner la population des couvents, monastères, abbayes, maisons religieuses et autres Congrégations, souvent confondues par le laïc dans un vague agrégat à la réputation plus ou moins bizarre. Les réguliers constituent en effet un monde à part, étrange, de gens retranchés du siècle, enfermés sur leurs dévotions, sans contacts avec le reste de la société, sortes de marginaux de l’esprit, reliquat d’une civilisation médiévale qui n’en finit pas de mourir6.

Nous sommes certaine que les réguliers ne sont pas tous si « enfermés » que cela et sans contact avec le monde, mais il est indubitable que l’existence de la Congrégation de la Purification renforce l’idée selon laquelle il est difficile de définir avec précision l’apparition de nouvelles formes de vie religieuse à cette époque. Cette confusion de vocabulaire et d’identité ne rend que plus ardue la tâche de l’historienne soucieuse de cerner au plus près les contours de cette association religieuse particulière d’autant plus qu’elle est approuvée par l’évêque, qu’elle possède des lettres patentes du roi et un Bref de Rome. La Congrégation des Dames de la Purification se rattache dès lors par son vocabulaire, ses Règles et ses Constitutions, à un ordre religieux comme la Visitation

4 Bernard Hours, L’Église et la vie religieuse dans la France moderne XVIe-XVIIIe siècle, Paris, PUF, 2000, p. 372.

5 Dans la première édition du Dictionnaire Universel de Furetière, une Congrégation se définissait par une « assemblée de plusieurs personnes Ecclésiastiques qui font un corps » alors qu’un peu moins de quarante ans plus tard, le mot « ecclésiastiques » était remplacé par « personnes ». Sur ce point, Antoine Furetière, Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et des arts…, La Haye, A. et R. Leers, 1690, entrée

« Congrégation » et du même auteur, Dictionnaire universel…revû, corrigé &

considerablement augmenté par M. Brutel de la Riviere, La Haye, Pierre Husson, Thomas Johnson, Jean Swart, Jean Van Duren, Charles le Vier, la Veuve Vandole, 1727, entrée « Congrégation ».

6 Georges Minois, Les Religieux en Bretagne sous l’Ancien Régime, Rennes, Ouest- France Université, 1989, p. 7 cité dans Sophie Hasquenoph, Histoire des ordres et congrégations religieuses en France…, op.cit., p. 17.

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17 (même si l’on peut évoquer la proximité avec la Visitation en tant que « Congrégation » dans les premières années de son existence, lorsqu’elle n’était pas encore soumise à la clôture), par son recrutement au sein des élites, à la Compagnie du Saint-Sacrement, par son esprit, à une société de vie apostolique. L’absence de vœu simple et d’habit spécifique induit une complexité de définition plus grande encore. Les Dames de la Purification empruntent également à la « congrégation »7 : le nom d’« Institut », d’« établissement », et surtout de « corps », la surveillance étroite des « sœurs » entre-elles, une admission relativement souple, car basée sur des exigences spirituelles laissées à l’appréciation de la « supérieure » et, enfin, le qualificatif même de « sœurs ». Elles se démarquent cependant de la « Congrégation » par un recrutement assez important parmi les veuves, ce qui de ce point de vue seulement, les rapproche de la confrérie. L’admission possible de femmes sujettes aux maladies et l’absence de vie conventuelle les caractérisent aussi.

Les Dames de la Purification ne sont, de surcroît, pas mortes civilement, mais sont, au contraire, pleinement intégrées au monde et vivent, à leur manière, leur vocation. Sans habit ni clôture, elles respectent des règles et sont soumises à l’ordinaire même si l’évêque ne nomme pas leur prédicateur et leur directeur spirituel. Sur ce dernier point, elles ont chacune la liberté de choisir le leur.

Le statut ambigu des Dames de la Purification est cependant à l’image de ceux qui les ont aidées : les jésuites8. Un siècle et demi après cette fondation, un mémoire concernant la réunion de l’hôpital des orphelines avec celui de la Présentation fait encore état d’une hésitation quant au statut de leur association : « L’hopital des Orphelines a été fondé dans le siécle dernier par plusieurs dames de distinction de Grenoble qui se réunirent d’abord en une espèce de Congrégation pour le soulagement des pauvres orphelines »9. La locution « espèce de » indique le flou qui demeure sur la bonne définition à donner à leurs réunions. Il s’agit pour leurs contemporains d’un groupe de dames sans statut légitime particulier et qui évolue par la suite en une véritable institution.

Les Dames de la Purification se considèrent cependant dès l’origine comme des congréganistes, qui, par piété, se rassemblent le samedi pour faire leurs dévotions à

7 Nous reprenons les éléments contenus dans le tableau de Sophie Hasquenoph indiquant « les grandes différences entre les confréries et les Congrégations ». Sur ce point, Histoire des ordres et congrégations religieuses en France…, op.cit., p. 743.

8 Sophie Hasquenoph revient sur le statut ambigu des jésuites, Ibid., pp. 39-40.

9 AD Isère, 26 H 272 : Mémoire sur un projet de réunion de l’hôpital des orphelines de Grenoble, avec celui de la présentation de la même ville. Nos italiques.

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l’égard de la Vierge. Pour elles, de l’intérieur, il n’y a absolument aucun problème de définition : elles forment une Congrégation ensuite légitimement reconnue par l’évêque et le Saint-Siège. Sophie Hasquenoph rappelle à ce propos l’existence de congrégations uniquement composées de laïcs dont font partie les religieuses dépendantes des prêtres pour la réception des sacrements10. Il existe aussi, en parallèle, des femmes dévotes, non- engagées dans la vie religieuse, qui participent au niveau local à la Réforme tridentine11 : les Dames du Bouillon, les Dames de la Charité, la communauté des Filles de l’Instruction chrétienne de Mme Rousseau et du Père Olier, les Filles de Sainte-Geneviève de Mlle de Blosset, les Filles de la Sainte-Famille de Mme de Miramion, mieux connues sous le nom de « Miramionnes » et les Filles de Sainte-Agnès de la marquise de Moussy, installées près du cimetière des Saints-Innocents, à Paris12. L’évolution de confréries de femmes dévotes en véritables congrégations séculières est aussi possible. La « voie » offerte par François de Sales est généralement décisive dans cette évolution13. La Congrégation des Dames de la Purification se situe donc dans la continuité de ces œuvres. Elle voit le jour à Grenoble en 1635-36, peu de temps après la naissance de la Congrégation des Filles de

10 Sophie Hasquenoph, Histoire des ordres et congrégations religieuses en France…, op.cit., pp. 48-49.

11 Marc Venard « regrette que le beau livre d’E. Rapley, The Dévotes […] ne traite à peu près exclusivement que des religieuses ». Lui-même souhaite « parler ici des femmes qui, dans des positions sociales fort diverses, mais en demeurant dans le monde, ont marqué le catholicisme de leur temps ». Marc Venard, « Le rôle des laïcs », dans Histoire du Christianisme sous la direction de J.-M. Mayeur, Ch. et L. Pietri, A. Vauchez, M. Venard, t. IX, L’âge de raison (1620-1750), Paris, Desclée, 1997, p. 305 et notamment note 380, p. 305. Dans sa recension de l’ouvrage d’Élizabeth Rapley, Dominique Deslandres fait le même constat :

Tout cela serait très bien si Elizabeth Rapley n’avait pas prétendu traiter des

« dévotes » et avait plutôt annoncé qu’elle étudiait les Congrégations féminines, et en particulier celles des sœurs enseignantes et des filles séculières, auxquelles elle consacre la majeure partie de son propos (chapitres III à VIII). Des « dévotes », de ces laïques agissant dans le monde, il n’est jamais ici véritablement question.

Extrait de Dominique Deslandres, « Rapley, Elizabeth, The Dévotes. Women and Church in Seventeenth-Century France. Montréal et Kingston, McGill-Queen’s Universiy Press, 1990 » dans Revue de l’Amérique française, vol. 45, no2, 1991, pp. 291-294. Ici, p. 292.

12 À l’instar d’Elizabeth Rapley, Barbara B. Diefendorf reconnaît également l’investissement des femmes dans le Réforme catholique. Sur ce point, Barbara B.

Diefendorf, From Penitence to Charity. Pious Women and the Catholic Reformation in Paris, Oxford, Oxford University Press, 2004.

13 Sophie Hasquenoph, Histoire des ordres et congrégations religieuses en France…, op.cit., p. 739.

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19 la Charité de Vincent de Paul et Louise de Marillac14. Elle est cependant très éloignée des Filles de la Charité du point de vue du recrutement et des buts fixés, mais partage la volonté de ces femmes de s’assembler en vue d’aider leur prochain. Dédiée à la Vierge, la Congrégation des Dames de la Purification a effectivement pour objectif de venir en aide aux pauvres orphelines de la province de Dauphiné. Plusieurs congrégations ont vu le jour au XVIIe siècle avec cette finalité : les Filles de la Charité ou « Filles Grises » (encore qu’il faille davantage y voir une confrérie qu’une Congrégation réelle), les sœurs de la Providence de Nicolas Barré, les sœurs du Saint-Enfant-Jésus de Reims15 ou les congréganistes inconnues mises en lumière par Marie-Claude Dinet-Lecomte16.

Les œuvres charitables du XVIIesiècle ont souvent été associées à la Compagnie du Saint-Sacrement à tel point que pour de nombreux historiens, le dévot se résumait à un confrère de la Compagnie. Ses membres, certes très actifs, favorisent l’implantation de nombreuses congrégations dans les villes où existent des filiales, mais il n’est plus guère possible de rendre exclusive cette comparaison. Les travaux d’Alain Tallon17 sur la Compagnie du Saint-Sacrement ont tenté de dissiper la légende noire qui entourait les dévots depuis le XVIIe siècle ; légende jusqu’alors tenace et amplement véhiculée par l’historiographie du début du XXesiècle jusqu’à nos jours. Le livre de Jean-Pierre Gutton intitulé Dévots et société18 a contribué à la connaissance de ces personnages de l’ombre et a donc eu le mérite de ne pas restreindre le dévot au confrère de la Compagnie du Saint- Sacrement. Qu’en est-il pour Grenoble ? Les dévots grenoblois du XVIIesiècle ont fait l’objet de peu d’études. Les travaux du début du XXe siècle de Raoul Allier19 et d’Alfred

14 Matthieu Brejon de Lavergnée, Histoire des Filles de la Charité XVIIe-XVIIIe siècle. La rue pour cloître, Paris, Fayard, 2011, 681 p.

15 Yves Poutet, « L’influence du Père Barré dans la fondation des Sœurs du Saint- Enfant-Jésus de Reims » dans Revue dhistoire de lÉglise de France, t. 46, no143, 1960, pp. 18-53.

16 Marie-Claude Dinet-Lecomte, « Des fondatrices de Congrégations au secours des enfants pauvres : quelques exemples méconnus aux XVIIe et XVIIIe siècles », dans Enfance, assistance et religion, sous la direction d’Olivier Christin et Bernard Hours, Chrétiens et sociétés, Lyon, RESEA, 2006, pp. 129-151.

17 Alain Tallon, La Compagnie du Saint-Sacrement (1629-1667). Spiritualité et société, préface de Marc Venard, Paris, Cerf, 1990, coll. « Cerf-Histoire », 189 p.

18 Jean-Pierre Gutton, Dévots et société au XVIIe siècle : construire le ciel sur la terre, Paris, Belin, 2004, 219 p.

19 Raoul Allier, La Cabale des dévots, 1627-1666, Paris, Armand Colin, 1902, 448 p. ;

« La compagnie du Saint-Sacrement à Grenoble », dans B. S. H. P. F., t. LI, 1902, pp. 169-203.

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Rébelliau20 sur la Compagnie du Saint-Sacrement, de Pierre Barbéry21 et de Humbert de Terrebasse sur la Compagnie de la Propagation de la Foi22, ainsi que celle du R. P. Joseph Pra sur les jésuites à Grenoble23 sont les plus connus et restent marqués de l’empreinte des conflits secouant l’Église au moment de sa séparation avec l’État. Il faut attendre les années 1970-80 et les travaux de Bernard Dompnier24 sur l’activité missionnaire des Capucins et des confréries, de même que ceux de Jacques Solé25 pour qu’enfin, une lecture dépassionnée de l’histoire des dévots grenoblois soit menée. Cependant, ces études qui se voulaient globales n’avaient pas encore révélé les noms des confrères. Le travail d’un étudiant de DEA, Paul-Henri Bordier, mérite ici qu’on lui rende justice26. Dans les années 1970, il a dépouillé intégralement le registre de la Compagnie du Saint- Sacrement conservé à la Bibliothèque municipale de Grenoble27 et nous a livré une très bonne étude de ces dévots du Grand Siècle. La décennie suivante est marquée par des études américaines : celle de Kathryn Norberg28, en 1985, sur la dialectique richesse et

20 Alfred Rebelliau, « La Compagnie du Saint-Sacrement à Grenoble », dans RHEF, t.

V, 1914, pp. 885-925.

21 Pierre Barbéry, L’œuvre de la Propagation de la foi à Grenoble et à Lyon (1647-1792), thèse imprimée, Montauban, Faculté libre de théologie protestante de Montauban, 1913.

22 Humbert de Terrebasse, Notes et documents pour servir à l’histoire des protestants du Dauphiné. Les maisons de la Propagation de la Foi, Lyon, Brun, 1890, 217 p.

23 Révérend Père Joseph Pra, Les jésuites à Grenoble (1587-1763), Lyon-Paris, M. Paquet, 1901, 498 p.

24 Bernard Dompnier, « Activités et méthodes pastorales des capucins au XVIIe siècle : l’exemple grenoblois », dans Cahiers d’Histoire, t. 22, 1977, pp. 235-254 ; L’activité missionnaire en Dauphiné au XVIIe siècle, thèse de 3e cycle, Université Paris IV, 1981 ;

« Les missionnaires, les Pénitents et la vie religieuse aux XVIIe et XVIIIe siècles », dans Les Confréries de Pénitents (Dauphiné-Provence). Actes du colloque de Buis-les- Baronnies, octobre 1982, Valence, Histoire et Archives Drômoises, 1988, pp. 139-159 ;

« Confrères du Saint-Sacrement et Pénitents dans le diocèse de Grenoble (XVIIe -XVIIIe siècles) », Actes du 108e Congrès National des Sociétés Savantes (Grenoble, 1983), t.1, Économies et sociétés des pays de montagne, Paris, C.T.H.S, 1984, pp. 275-295.

25 Jacques Solé, Le débat entre protestants et catholiques de 1598 à 1685, thèse d’État, Lyon, Aux amateurs de livres, 1985, 4 vol., 1928 p. ; « De la reconquête catholique à l’enfance de Stendhal », dans Histoire de Grenoble, sous la direction de Vital Chomel, Toulouse, 1976, pp. 169-200 ; Les origines intellectuelles de la Révocation de l’Édit de Nantes, Saint-Etienne, PUSE, 1997, 198 p.

26 Paul-Henri Bordier, La Compagnie du Saint-Sacrement de Grenoble (1652-1666), TER sous la direction de Jacques Solé, Université Pierre Mendès France, 1970, 322 p ;

« Le diocèse à l’arrivée de Le Camus », dans Le Cardinal des montagnes : Etienne Le Camus, évêque de Grenoble (1671-1707), actes du colloque Le Camus, Grenoble, 1971, présentés par Jean Godel, Grenoble, PUG, 1974, pp. 163-171.

27 BM Grenoble, R 5765 : Registre des conférences ou assemblées d’une association pieuse secrète de Grenoble, dite la Congrégation (1652-1666), 291 feuillets.

28 Kathryn Norberg, Rich and Poor in Grenoble, 1600-1814, Berkeley, University of California Press, 1985, 366 p.

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21 pauvreté, puis celle de Keith Luria29, en 1991, sur les chapelles du diocèse de Grenoble et la sacralisation de l’espace qui ne sont toujours pas, à l’heure actuelle, traduites en français. Vint ensuite dans les années 2000, les travaux de Catherine Martin sur la Compagnie de la Propagation de la Foi30. Cette recherche ciblée a permis de mettre en lumière le réseau de cette Compagnie à travers le sud-est de la France de même que de cerner plus spécifiquement les noms des confrères et consœurs. C’est précisément dans cette étude qu’ont émergé des limbes les quelques femmes faisant partie de la Compagnie des Dames. Force nous est donc de constater la méconnaissance des dévotes grenobloises au XVIIe siècle. Nous aimerions apporter notre contribution en insistant sur une congrégation encore méconnue : celle des Dames de la Purification31. En effet, les dévots grenoblois ont jusqu’à présent été des hommes, les femmes n’ayant pratiquement pas eu voix au chapitre. Or, celles-ci ont été d’actives participantes de la Réforme Catholique menée dans le diocèse. Seule Catherine Martin a indiqué la présence des femmes dans la Compagnie de la Propagation de la Foi grenobloise ce qui, d’ailleurs, constitue une grande originalité par rapport aux autres Compagnies de province. La figure de Mme de Revel, véritable « âme de la Propagation » grenobloise a été esquissée32. Seulement, il existe un réseau préalable aux Compagnies de la Propagation de la Foi dont Catherine Martin n’a pas connaissance, celui des Congrégations de la Purification qui a, sans aucun doute, été un puissant levier pour l’instauration ultérieure des œuvres de la Propagation de la Foi.

29 Keith P. Luria, Territories of Grace. Cultural Change in the Seventeenth-Century Diocese of Grenoble, Berkeley / Los Angeles / California, University of California Press, 1991, 267 p.

30 Catherine Martin, Les Compagnies de la Propagation de la Foi (1632-1685). Paris, Grenoble, Aix, Lyon, Montpellier. Étude d’un réseau d’associations fondé en France au temps de Louis XIII pour lutter contre l’hérésie des origines à la Révocation de l’Édit de Nantes, Genève, Droz, 2000, 547 p. ; « La spiritualité des compagnies de la Propagation de la foi : une dévotion de combat », dans Revue de l’histoire des religions, no3, vol. 217, 2000, pp. 517-530.

31 En 2001, Stefano Simiz indiquait à juste titre tout l’intérêt qu’il y aurait à se plonger dans les archives départementales à la recherche de ces femmes laïques congrégées.

L’étude des Dames de la Congrégation de la Purification vient conforter cette idée et répondre à cet appel. Stefano Simiz, « Femmes et dévotion, XVIIe-XVIIIe siècles », dans La religion et les femmes, Actes de la Xe Université d’été d’Histoire religieuse de Bordeaux, 2001, réunis par G. Cholvy, Montpellier, Centre régional d’Histoire des mentalités, 2002, pp. 61-76. Ici, p. 70.

32 Catherine Martin, Les Compagnies de la Propagation de la Foi (1632-1685)…, op.cit., p. 258.

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Les Dames de la Purification reçoivent le soutien de plusieurs Pères jésuites, mais cela ne fait pas pour autant d’elles, des « jésuitines » ou des « jésuitesses »33. Leurs Règles et leurs Constitutions ne sont pas les mêmes que celles des hommes et elles n’ont pas la volonté des « jésuitines », les « dames anglaises » de Mary Ward, de se conformer en tous points aux constitutions d’Ignace de Loyola. Sans être non plus des « jésuitesses », il faut bien admettre que la direction spirituelle des Pères auprès de nombreuses Dames leur laisse l’empreinte spirituelle de leur fondateur, Ignace de Loyola. Il arrive également qu’un Père laisse une ligne de conduite à respecter pour une sœur de la Congrégation, en particulier. Les précédents de certaines communautés féminines en lien avec les jésuites comme celles de Mary Ward ou de Notre-Dame-des-Anges ont amené les Pères à être extrêmement prudents. S’ils aident les Dames de la Purification à se faire approuver par l’évêque et le Pape, ils n’interviennent plus (tout du moins officiellement) par la suite dans les démarches des congréganistes lorsqu’il est nécessaire pour elles d’obtenir l’autorisation de construire une chapelle particulière et le droit d’y exposer le Saint- Sacrement. Les jésuites tentent de préserver le crédit qu’ils sont parvenus à obtenir auprès des instances diocésaines et du roi.

Les Dames de la Purification ne ressemblent pas non plus à une communauté religieuse proprement dite, car elles ne vivent pas ensemble. Elles logent chacune dans leurs demeures respectives, avec époux et enfants ou seules avec leurs enfants et leur domesticité lorsqu’elles sont veuves. Elles assistent aux bals et aux comédies, rendent visite à leurs amies dans les salons et fréquentes les ordres religieux présents à Grenoble et en province ou lorsqu’elles s’y rendent, à Paris. Elles viennent en aide aux orphelines en les éduquant d’abord personnellement puis en les confiant à des maîtresses à gages, et enfin, à partir de 1664, aux sœurs de Saint-Joseph du Père Médaille. Ainsi que le précise Sophie Hasquenoph, certaines femmes « osent présenter et vivre un contre-modèle féminin, l’institutionnaliser même en une forme de vie religieuse légitime, ce qui paraît à beaucoup de contemporains difficilement acceptable »34. C’est le cas des Dames de la Purification de Grenoble. Elles osent revendiquer une manière de vivre leur foi entre

33 Marie-Thérèse Isaac, « Les Jésuitesses de Valenciennes. Les vicissitudes d’une communauté enseignante au XVIIe siècle », dans Les Jésuites parmi les hommes aux XVIe et XVIIe siècles, Actes du colloque de Clermont-Ferrand (avril 1985), Clermont- Ferrand, Publications de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Clermont-Ferrand II, 1987, pp. 65-79. En particulier, pp. 69-70.

34 Sophie Hasquenoph, Histoire des ordres et congrégations religieuses en France…, op.cit., pp. 746-747.

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23 femmes, un « catholicisme au féminin »35, sans clôture, tout en restant laïques et en étant à la fois intégrées au monde et distantes de lui par certains aspects, notamment du point de vue de leur intérieur. Elles sont également proches des femmes de caractère étudiées par Madeleine Foisil36 desquelles émane un certain « féminisme » qui n’entre pas en contradiction avec une soumission apparente à l’égard du mari, mais permet, au contraire, pour la dévote, de transcender sa condition de femme faible et inférieure telle qu’on le concevait à l’époque. L’étude magistrale de Claude Langlois sur les Congrégations féminines à supérieure générale au XIXesiècle contient certaines conclusions applicables aux femmes du Grand Siècle. L’historien écrit que « les femmes des milieux aisés voient leur rôle se limiter : la famille, les réceptions mondaines, l’éducation des enfants, les bonnes œuvres et la dévotion »37. Sur ce point, il n’y a guère de différence avec le XVIIe siècle ! Les Dames de la Congrégation de la Purification sont des femmes, des sujets pensants qui se trouvent en effet au carrefour d’une multitude d’exigences et d’interdits, de préjugés et de contraintes sociales que Michèle Riot-Sarcey a appelés « le processus d’enserrement »38. Ce sont des femmes des élites forcées d’assurer leur rang social, de veiller à leur domesticité, de diriger leur maison en la présence ou en l’absence d’un mari, d’élever leurs enfants, mais aussi de participer aux œuvres charitables qui sont leur domaine de prédilection. Elles font donc leurs ces normes pour mieux les transcender. À l’image des mystiques, nous pouvons dire qu’elles sont « anticonformistes dans le conformisme ». En effet, les mystiques paraissent parfois déviantes si l’on se place du point de vue des autorités cléricales, mais si l’on prend en compte leur propre représentation et leur perception des choses, elles sont conformes aux normes qu’elles se sont établies et qu’elles ont choisi de respecter. Pour les nombreuses femmes de la Congrégation de la Purification, c’est la même chose. Il y a seulement une différence de degré, non de nature. Elles ont parfaitement conscience des normes reconnues par la société civile, mais choisissent parfois de les dépasser. Elles dérogent cependant très peu aux règles qu’elles se sont elles-mêmes fixées. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire de se poser la question de leurs conditions d’existence et de la représentation qu’elles se

35 Claude Langlois, Le catholicisme au féminin. Les Congrégations françaises à supérieure générale au XIXe siècle, Paris, Cerf, 1984, 749 p.

36 Madeleine Foisil, Femmes de caractère au XVIIe siècle (1600-1650), Paris, Éditions de Fallois, 2004, 238 p.

37 Ibid., p. 643.

38 Michèle Riot-Sarcey, « Un autre regard sur l’histoire », dans De la différence des sexes. Le genre en histoire sous la direction de Michèle Riot-Sarcey, Paris, Larousse, 2010, p. 20.

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donnent d’elles-mêmes. Nous ne saurions cependant généraliser notre étude à l’ensemble des femmes du Royaume de France d’Ancien Régime. Ce sont des femmes avec leurs parcours respectifs que nous évoquons, mais celles-ci n’en constituent pas pour autant un type. Pour nous, il n’y a guère de type qu’il s’agisse de la précieuse ou du dévot. Il y a certes des femmes qui partagent les mêmes vues, les mêmes aspirations, mais la réalité quotidienne est différente, dans l’un et l’autre cas. En fonction des contraintes familiales qui pèsent sur elle, de son autonomie et de sa capacité à revendiquer ce statut, la femme mariée ou la veuve choisit de se retirer dans un couvent, dans son château, dans ses appartements. En fonction de son caractère, elle fait siens les propos mystiques ou s’en écarte, choisit de suivre une méthode d’oraison ou s’en abstient. Chaque femme est singulière. Chacune a son mot à dire. Nous désirons que l’individualité prime sur le collectif même si c’est ensemble qu’elles réussissent à franchir les obstacles. Parce que le tout n’est que la somme des parties, aucune ne saurait rester muette.

Dans notre propos, nous suivons la volonté des Dames de la Purification en optant pour le titre de Congrégation de la Purification, certes de manière arbitraire, mais dans l’optique de ne pas perturber le lecteur tant les appellations sont nombreuses pour définir cette association féminine. En effet, aux origines, autrement dit en 1635-1636, l’association pieuse se nomme « Congrégation de la Purification » comme le stipule la bulle d’approbation de l’évêque et prince de Grenoble, Pierre Scarron. Il en est de même au sein de leurs Constitutions alors que leurs Règles insistent sur le nom de

« Congrégation de la Présentation ». De 1643 à 1645, les notaires enregistrent les dons faits en leur faveur ou les achats des Dames sous le nom de « Congrégation de la Purification » parfois accolée et précédée du nom de « Notre-Dame ». Les lettres patentes emploient ensuite et simultanément le titre de « Présentation de Notre-Dame » tandis qu’elles sont enregistrées au Parlement sous le nom de « Présentation de Jésus au temple ». La Compagnie de la Propagation de la Foi, association très proche de celle des Dames, prend également le titre de « Notre-Dame de la Purification Sainte-Croix » dans les registres des notaires. Enfin, dans le mémoire historique qu’elles ont laissé à la postérité, elles se reconnaissent comme « les Dames de la Congrégation Notre-Dame ».

Pour plus de commodité, nous avons donc été contrainte d’opérer un choix ne sachant pas quelle appellation les Dames préféraient employer. Toutes renvoient cependant à la Vierge Marie. La Purification de la Vierge a été nommée de trois manières : la Purification, Hypapante ou Rencontre, et la Chandeleur ; Hypapante étant la même chose que Présentation de Jésus au temple. Le titre de la « Congrégation de la Purification » a

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25 donc le mérite de se rattacher aux origines, mais encore de ne pas alourdir le texte et enfin, de ne pas induire une confusion avec la Congrégation de Notre-Dame instituée par saint Pierre Fourier en Lorraine. Inconnue39 ou méconnue des historiens40, la Congrégation de la Purification est surtout évoquée comme étant une « sodalité » de Messieurs41, en d’autres termes, une assemblée d’anciens étudiants des collèges jésuites réunit pour approfondir leur vie spirituelle. Les femmes ont elles-mêmes adopté le titre de la

39 Catherine Martin, Les Compagnies de la Propagation de la Foi (1632-1685)…, op.cit., semble totalement ignorer son existence de même que le livre ancien de Matthieu Richard et Auguste Henrion intitulé Tableau des Congrégations religieuses formées en France depuis le dix-septième siècle, Paris, Á la société des bons livres, 1832, en particulier le livre second, consacré aux Congrégations féminines, n’en fait aucunement mention : ou encore très récemment, l’ouvrage sous la direction de Daniel-Odon Hurel, Guide pour l’Histoire des ordres et congrégations religieuses (France, 1500-1960), Turnhout, Brepols, 2001, 468 p. ou encore celui de Sophie Hasquenoph, Histoire des ordres et congrégations religieuses en France…, op.cit., qui ne la mentionne pas non plus.

40 Les historiens ayant fait allusion à cette Congrégation ne sont pas légion. Le premier est René Fonvieille et alii, Le Vieux Grenoble. Ses pierres et son âme, Grenoble, Roissard, 1968, vol. 1, p. 202 ; Bernard Bligny, dir., Histoire des diocèses de France, t.

XII : Grenoble, Paris, Beauchesne, 1979, en particulier au sein du chap. VI, Le renouveau et ses limites (1621-1715), p. 180 ; René Favier, Les villes du Dauphiné aux XVIIe et XVIIIe siècles, Grenoble, PUG, coll. « La Pierre et l’Écrit », 1993, pp. 103-104 :

On retrouvait de la même façon en 1636 l’élite féminine de l’aristocratie parlementaire grenobloise dans la fondation de la congrégation de la Purification et l’ouverture de l’hôpital des Filles orphelines […] A Valence, l’hôpital des Orphelines était fondé en 1658 grâce au versement comptant à la supérieure du monastère de la Visitation la somme de 30 000 livres « par personnes de mérite et de piété extraordinaires, désirant rester inconnues. A Romans, le Séminaire des Orphelines recueillait en 1639 lors de sa fondation pour 8 320 livres de dons ; en 1641, l’hôpital de la Charité recevait un legs de 4 000 livres ; Hélène Tardy, veuve d’un avocat au parlement de Grenoble, laissait à sa mort 80 000 livres à ces deux établissements ».

Clarisse Coulomb l’évoque dans son article « Des parlementaires dévots. L’exemple de Grenoble sous l’Ancien Régime », dans Olivier Chaline, Yves Sassier dir., Les Parlements et la vie de la cité, XVIe-XVIIIe siècle, colloque tenu les 7-8 novembre 2002 à l’Université de droit de Rouen, Rouen, Publications de l’Université de Rouen, 2004, pp. 301-321, en particulier, p. 304 ; Kathryn Norberg est celle qui y consacre la plus grande place avec cinq pages dans sa thèse intitulée Rich and Poor in Grenoble…, op.cit., chapter 2 : « Mothers to the Poor : The Confraternities of the Orphans and the Madelines », pp. 20-25 ; enfin, le mémoire d’une étudiante la mentionne également en montrant la similitude de titulature avec celle des Messieurs sans toutefois aller plus loin : Murielle Veyrat-Masson, Les Congrégations mariales de Grenoble, 1624-1762, Mémoire de maîtrise effectué sous la direction de René Favier, Université Pierre Mendès France, Grenoble II, 1994, 100 p.

41 R. P. Joseph Pra, Les jésuites à Grenoble…, op.cit., pp. 303-304 ; Louis Châtellier, L’Europe des dévots, Paris, Flammarion, coll. « Nouvelle bibliothèque scientifique », 1987, p. 106 ; Clarisse Coulomb, « Des parlementaires dévots. L’exemple de Grenoble au XVIIIe siècle », op.cit., p. 304.

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Congrégation mariale de leurs pères, frères ou époux. La présence de Jean Arnoux comme membre à part entière de la Congrégation des Messieurs dès 1624 et comme rédacteur des Règles des Dames de la Purification de Toulouse indique une parenté ou tout du moins une proximité entre les deux institutions.

Nos choix historiographiques et les sources elles-mêmes nous ont amenée à privilégier l’histoire des femmes aux dépens de l’histoire du genre même s’il va de soi qu’un glissement remarqué s’opère d’une histoire à l’autre42. Nous étudions les dévotes de la Congrégation de la Purification en tant que groupe et en tant qu’individualité, du corps à la femme, afin d’indiquer au lecteur notre position sur le sujet. Pour nous, l’histoire du genre n’est pas notre priorité, nous ne souhaitons pas entrer dans ce hiatus historiographique simplement parce qu’elles-mêmes n’y sont pas entrées. Les Dames de la Congrégation de la Purification réclamaient une place dans la société parce qu’elles avaient précisément intériorisé leur genre féminin et l’avaient rendu manifeste et fier.

Dans cette optique, il s’agit ici davantage de femmes plus ou moins âgées, plus ou moins militantes, qui collaborent à l’érection d’une assemblée pieuse, amenant ainsi le corps des femmes à être plus visible sur la scène politique locale.

À différentes reprises, ces femmes, dévotes, nous ont fait penser à un autre « corps » de femmes qui semble apparaître à la même époque : celui des « précieuses ». Par leur volonté de se « tirer du commun des femmes »43, par leur style d’écriture, les

« précieuses » et les dévotes avaient quelques points communs. Les « précieuses » ont toutefois laissé plus de traces dans l’Histoire que les dévotes de cette Congrégation ne serait ce que parce qu’un courant littéraire que les littéraires ont, a posteriori, qualifié de

« préciosité » est né. Il est cependant fort important de rappeler au lecteur la difficulté qu’il y a d’aborder la question de la préciosité. Myriam Dufour-Maître résume parfaitement le problème rencontré par des générations de chercheurs soucieux de comprendre et d’analyser ce « phénomène » : « Nous n’avons accès au phénomène des précieuses que de façon externe et conjecturale, puisqu’aucune femme du temps n’a

42 Un colloque international organisé par Valérie Pouzol et Yannick Ripa intitulé

« Histoire des femmes, histoire du genre, histoire genrée » (Saint-Denis et Pierrefitte- sur-Seine, 5-6 décembre 2013) s’est récemment penché sur cette question.

43 Nous nous permettons ici de reprendre le titre de l’article de Philippe Sellier : Philippe Sellier, « “Se tirer du commun des femmes“: la constellation précieuse », dans L’Autre au XVIIe siècle, actes du colloque de Miami 23-25 avril 1998), dans P.F.S.C.L., coll.

« Biblio 17 », no143, Tübingen, Narr Verlag, 1999, pp. 313-329. Réédition dans Essais sur l’imaginaire classique, pp. 197-213.


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27 revendiqué le titre de précieuse ni défini ce que serait la préciosité véritable »44. Étudier les « précieuses » et a fortiori la préciosité est donc délicat. Malgré cela, nous avons eu envie de nous pencher sur la question d’autant plus lorsqu’une des dévotes de la Congrégation de la Purification, Mme de Revel, est qualifiée par Georges Mongrédien de

« précieuse dévote »45 et qu’elle fait partie intégrante du répertoire bio-bibliographique des précieuses élaboré par Myriam Dufour-Maître46. Il nous a donc semblé pertinent de nous interroger sur la question d’une fusion des deux termes d’où notre titre et notre préambule.

Mme de Revel était une figure incontournable de son époque. Femme douée d’un esprit remarquable, elle s’illustrait dans les ruelles grenobloises et parisiennes pour le plus grand plaisir des gentilshommes du monde : le chevalier de Méré, Claude de Chaulnes, Étienne Roux, le duc de Saint-Aignan, Paul Scarron et l’académicien Valentin Conrart figuraient parmi ses plus ardents admirateurs. Elle faisait également partie du cercle d’Anne d’Autriche aux côtés de Madame de Brégy à qui il lui sera en partie confié la lourde responsabilité de convertir Henriette de Coligny, comtesse de la Suze. Elle fréquentait également la Marquise du Plessis-Bellière autrement dit Suzanne du Bruc, mécène de Madeleine de Scudéry. À côté de toutes ses réunions mondaines, elle occupait son temps à la visite des pauvres et était fortement engagée dans les œuvres charitables de son temps : la Congrégation de la Purification, la Compagnie de la Propagation de la Foi et l’ordre du Verbe Incarné recevaient son soutien. Qualifiée en son temps de « savante politique »47, Mme de Revel était avant tout une femme charismatique.

Mme de Revel était la plus active, mais il existait d’autres femmes dites

« précieuses » dans les dictionnaires de Somaize48, ou parmi les recensements effectués

44 Myriam Dufour-Maître, « Les Précieuses, de la guerre des sexes aux querelles du Parnasse : jalons d’une polémique empêchée », dans Littératures classiques, no59, Paris, Armand Colin, 2006, pp. 251-263. Ici, p. 251.

45 Georges Mongrédien, « Une précieuse dévote : Madame de Revel », dans XVIIe siècle, no130, 1981, 33e année, no1, pp. 9-24.

46 Myriam Dufour-Maître, Les Précieuses. Naissance des femmes de lettres en France au XVIIe siècle, Paris, Honoré Champion, 1999, p. 710.

47 Mme de Revel est ainsi qualifiée par son contemporain Guy Allard, Histoire genealogique des familles, de La Croix de Chevrières, de Portier d’Arzac, de Chissé, de Sayve, et de Rouvroy, Grenoble, Laurens Gilibert, 1678, p. 17.

48 Le Grand Dictionnaire des precieuses par le Sieur de Somaize, nouvelle édition augmentée de divers opuscules du même auteur relatifs aux Précieuses et d’une clef historique et anecdotique par M. Ch.-L. Livet, Paris, P. Jannet, 1856, 2 vol.

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par Roger Lathuillère49 et Myriam Dufour-Maître50 qui appartenaient à la Congrégation de la Purification. À Aix-en-Provence, Renée de Forbin d’Oppède, pour ne citer qu’un exemple, n’était autre que Cléobuline dans Artamène ou le Grand Cyrus de Madeleine de Scudéry51. Se posait alors la question de la définition de la dévote au Grand Siècle. La dévotion et la préciosité allaient-elles de pair ? La préciosité était-elle une dévotion ? Allons même plus loin, la préciosité n’était-elle pas une satire de l’humanisme dévot dont François de Sales était un des meilleurs représentants52? Les précieuses étaient-elles toutes dévotes ? Dans son ouvrage sur la Sainte et la Fée, Yvan Loskoutoff avait déjà mis en lumière le parallèle existant entre dévotion à l’Enfant-Jésus et contes de fées53. Or les contes de fées relèvent, selon Sophie Raynard, de la « seconde préciosité »54. Cela sous- entendait donc qu’il y en avait eu une première, que de nombreux historiens de la littérature ont pendant longtemps fait débuter en 1654, jusqu’aux travaux plus novateurs de Philippe Sellier55 et de Myriam Dufour-Maître la situant en amont, au moment où commençait la régence d’Anne d’Autriche56. La préciosité était également liée à Molière et surtout à son prédécesseur encore peu connu du grand public, l’abbé Michel de Pure, auteur du roman fondateur, La Précieuse ou le Mystère de la Ruelle que Myriam Dufour- Maître vient de rééditer57. Amateur d’anagrammes, l’abbé de Pure laissait un roman à

49 Roger Lathuillère, La préciosité. Étude historique et linguistique, t. 1 : Position du problème-Les origines, Genève, Droz, 1969.

50 Myriam Dufour-Maître, Les Précieuses…, op.cit.

51 Si on se fie à l’identification donnée par Philippe A. Grouvelle dans Les Lettres de Madame de Sévigné à sa fille et à ses amis, t. I, Paris, Bossange, Masson et Besson, 1806, p. 258.

52 Si la notion d’« humanisme dévot » chère à Henri Bremond, ne fait plus à l’heure actuelle l’unanimité chez les historiens, elle n’en reste pas moins pertinente pour notre propos. Voir Henri Bremond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France depuis la fin des guerres de religion jusqu’à nos jours, t. 1 : L’humanisme dévot (1580–

1660), Paris, Bloud et Jay, 1924.

53 Yvan Loskoutoff, La Sainte et la Fée. Dévotion à l’Enfant Jésus et mode des contes merveilleux à la fin du règne de Louis XIV, Genève-Paris, Droz, 1987, 268 p.

54 Sophie Raynard, La seconde préciosité. Floraison des conteuses de 1690 à 1756, Tübingen, Narr Verlag, coll. « Biblio 17 », 2002, 512 p.

55 Philippe Sellier, « “Se tirer du commun des femmes“ : la constellation précieuse », op.cit., ; « La Princesse de Clèves. Augustinisme et préciosité au pays des Valois », dans Images de La Rochefoucauld, Actes du Tricentenaire 1680-1980, Paris, PUF, 1987, pp. 217-228 ; « La névrose précieuse : une nouvelle Pléiade ? », dans Présences féminines. Littérature et société au XVIIe siècle français, Actes de London, Canada, éd.

par Ian Richmond et Constant Venesoen, dans P.F.S.C.L., Paris-Seattle-Tübingen, 1987, coll. « Biblio 17 » no36, pp. 95-125 ; « La Rochefoucauld et la préciosité », dans P.F.S.C.L., coll. « Biblio 17 », no111, 1998, pp. 13-19.

56 Myriam Dufour-Maître, Les Précieuses…, op.cit., p. 15.

57 Michel de Pure, La Précieuse ou le Mystère de la Ruelle, édition établie, présentée et commentée par Myriam Dufour-Maître, Paris, Honoré Champion, 2010, 810 p.

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