HAL Id: jpa-00208325
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Submitted on 1 Jan 1975
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Spectres d’absorption de l’acide oxalique dihydraté dans l’infrarouge lointain
B. Wyncke, F. Brehat, A. Hadni
To cite this version:
B. Wyncke, F. Brehat, A. Hadni. Spectres d’absorption de l’acide oxalique dihydraté dans l’infrarouge
lointain. Journal de Physique, 1975, 36 (9), pp.877-882. �10.1051/jphys:01975003609087700�. �jpa-
00208325�
SPECTRES D’ABSORPTION DE L’ACIDE OXALIQUE DIHYDRATÉ
DANS L’INFRAROUGE LOINTAIN
B. WYNCKE, F. BREHAT et A. HADNI
Université de Nancy I, Institut de Physique (*),
2, rue de la Craffe, 54000 Nancy, France
(Reçu le 12 décembre 1974, révisé le 13 mars 1975, accepté le 9 avril 1975)
Résumé.
2014Un monocristal d’acide oxalique dihydraté est étudié dans l’infrarouge lointain de 15 à 250 cm-1 avec des radiations polarisées successivement suivant l’axe monoclinique b, la direc-
tion a de la maille primitive et la direction c’ perpendiculaire. Les bandes d’absorption de plus basse fré-
quence sont observées à 44,5 cm-1 (E// a), 62,5 cm-1 (E // b) et 97 cm-1 (E // b) à température ordinaire, et leur fréquence augmente de près de 10 % lorsqu’on refroidit le cristal à 80 K. Par ailleurs
on attend 9 vibrations de translation des molécules du réseau dans cette région spectrale (cinq trans-
lations Mb et quatre translations M) et les trois bandes ci-dessus sont attribuées aux translations des molécules d’acide oxalique respectivement le long de l’axe monoclinique et perpendiculairement,
avec peut-être un léger entraînement des molécules d’eau. Plus loin, pour E // a on trouve deux bandes bien polarisées situées à 106 et 128 cm-1 pour T
=300 K qui se retrouvent à 114 et 150 cm-1 pour T
=80 K et sont attribuées à deux des vibrations de translation.
Une bande d’absorption large est observée à 120 cm-1 à température ordinaire pour E // b et comme elle se retrouve en solution nous l’attribuons à une vibration interne correspondant pro- bablement à une torsion de la molécule d’acide oxalique. Elle se résout en 4 composantes à 80 K
sans polarisation définie. Elles peuvent correspondre à un couplage avec les quatre vibrations de translation qui n’ont pas été localisées plus haut.
Abstract.
2014The far infrared absorption of a single crystal of oxalic acid dihydrate is studied
with the electric field of the infrared wave successively parallel to the monoclinic b axis, and the a and c’ directions perpendicular to it.
The lowest absorption frequencies are observed at 44.5 cm-1 (E // a), 62.5 cm-1 (E // b) and
97 cm-1 (E//b) at room temperature with the frequencies increasing by 10 % when the tempe-
rature is decreased down to 80 K. Nine translational vibrations are infrared (5 Mb + 4 M) active
and the three lowest frequencies observed are ascribed to the translational frequencies of oxalic acid along and perpendicular to the b axis respectively with some participation of water molecules.
Two other absorption bands are observed at 106 and 128 cm-1 for E // a at room temperature and are also ascribed to translational frequencies ; the frequencies shift respectively to 114 and
150 cm-1 at 80 K.
A broad absorption band is observed at 120 cm-1 at room temperature for E // b and, as it is
also observed in an oxalic acid solution, it is ascribed to an internal vibration of the molecule. It
splits into 4 components at 80 K which be might occur from a coupling between the internal frequency
and the four translational frequencies which have not been ascribed.
Classification Physics Abstracts
8.822
1. Introduction.
-Notre étude a pour but de mettre en évidence les modes de réseau de basses fréquences
actifs en infrarouge, non étudiés jusqu’à ce jour.
L’acide oxalique dihydraté (COOH)2, 2 H20 cris-
tallise dans le système monoclinique avec deux molé-
cules d’acide dihydraté par maille et possède le groupe
d’espace C’2,(p2,,.). Les dimensions de la cellule élémentaire sont : a = 6,119, b = 3,604, c = 12,051 A
et fl = 106° 12’ [1]. La figure 1 représente une projec-
(*) Equipe de Recherche associée au CNRS n° 14.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE. T. 36, N" 9, SEPTEMBRE 1975
tion sur le plan (010) de la structure de l’acide oxalique dihydraté étudié par R. Delaplane et J. A. Ibers [2].
2. Expérimentation.
-Nous avons tout d’abord préparé un monocristal d’acide oxalique dihydraté
par évaporation lente d’une solution aqueuse saturée à 35 OC. Les premiers cristaux obtenus étaient tabu- laires et les faces (110) parallèles au plan de clivage
étaient neigeuses. En diminuant le taux d’évaporation (température du bain voisine de 25°C) nous avons
obtenu des cristaux limpides d’un volume de 5 x 3 x 2 cm’. On réalise d’aussi beaux cristaux et
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Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01975003609087700
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FIG. 1.
-Projection sur le plan (010) de la structure de l’acide oxalique dihydraté (COOH)2, 2 H20 d’après Delaplane et Ibers [2].
plus rapidement en ajoutant de l’acétone à l’eau
comme l’ont montré J. L. Torgesen et J. Strass- burger [3].
Nous avons étudié l’acide oxalique dihydraté
dans l’infrarouge lointain à l’aide d’un spectromètre
CAMECA SI 36 équipé d’un polariseur à feuilles
de polyéthylène et d’un cryostat.
Le cristal possède une forme tabulaire et on repère
aisément les faces (001). Nous avons taillé des lames
parallèlement à ce plan et orienté le champ électrique
suivant les axes a et b du cristal. Pour compléter
l’étude nous avons été amenés à tailler une lame normale à l’axe b. Le champ électrique de l’onde est
alors orienté suivant les lignes neutres de cette lame.
Dans le visible l’axe Y de l’ellipsoïde des indices est pratiquement confondu avec l’axe a du cristal puisque l’angle entre les axes c et Z est de 1 4° 1 2’ (référence [4],
p. 26). Nous avons cherché si la position de l’axe Y
variait en fonction de la longueur d’onde. Pour cela
nous avons placé une lame (010) entre polariseur et analyseur croisés, la longueur d’onde utilisée étant de 250 um, nous n’observons pas de rétablissement de la lumière quand l’axe a est parallèle ou perpendi-
culaire à la direction du polariseur. Il y a rétablisse- ment de la lumière lorsque l’axe a est orienté à 45°
de la direction de polarisation. Pratiquement les lignes neutres dans l’infrarouge lointain sont donc identiques à celles du visible.
3. Résultats et discussion.
-Sur les figures 2 et 3
nous avons représenté le spectre de transmission à 300 K et à 80 K d’une lame d’acide oxalique dihydraté
taillée parallèlement à l’axe b (lame 001) avec respec- tivement E//b et E//a.
FIG. 2.
-Transmission de l’acide oxalique dihydraté à 80 et
300 K. Le champ électrique E est parallèle à l’axe b d’une lame (001) d’épaisseur : e
=0,1 mm pour les nombres d’ondes v supérieurs
à 100 cm-1, e
=0,4 mm pour les nombres d’ondes v inférieurs à 100 cm-l.
FIG. 3.
-Transmission de l’acide oxalique dihydraté à 80 et 300 K.
Le champ électrique E est parallèle à l’axe a d’une lame (001) d’épais-
seur : e
=0,1 mm pour v > 100 cm -1 et e
=0,4 mm pour y 100 cm-1.
Sur les figures 4, 5, 6 et 7 nous avons étudié la
variàtion de la transmission en fonction de la tempé-
rature pour les bandes d’absorption qui avaient été situées à 44,5 et 120 cm-1 à la température ambiante.
3. 1 LA BANDE DE PLUS BASSE FRÉQUENCE (44,5 Cm
-
La bande de plus basse fréquence est située à
44,5 cm-1, elle est relativement fine et ne s’observe
FIG. 4.
-Décroissance de l’intensité du mode de réseau à 44,5 cm - ’ 1 lorsqu’on abaisse la température de 300 à 80 K. Le champ électri-
que E est orienté suivant l’axe a d’une lame (001) d’épaisseur :
e
=0,4 mm.
FiG. 5.
-Variation de la transmission en fonction de la tempé-
rature d’une lame (001) d’épaisseur : e
=0,2 mm dans le domaine 80-140 cm-1 lorsque le champ électrique est orienté suivant l’axe b.
FiG. 6.
-Transmission de l’acide oxalique dihydraté à 80 et 300 K.
Le champ électrique E est parallèle à l’axe a d’une lame (010) d’épaisseur : e
=0,12 mm pour v > 100 cm - et e
=0,4 mm pour
v 100 cm-,.
FIG. 7.
-Transmission de l’acide oxalique dihydraté à 80 et
300 K. Le champ électrique E est parallèle à l’axe c’ (normal à a)
d’une lame (0 10) d’épaisseur : e
=0,12 mm pour y > 100 cm-1
et e
=0,4 mm pour v 100 cm-l.
qu’à 300 K lorsque le champ électromagnétique de
l’onde est orienté parallèlement à la direction a (Fig. 3).
La figure 4 montre sa disparition progressive lorsque
la température diminue. Pour préciser ces résultats
nous avons taillé une lame (010) dont les lignes neutres
pour l’infrarouge lointain se sont trouvées parallèle
et perpendiculaire à la direction a. La figure 6 confirme
l’observation à température ordinaire de la bande
à 44,5 cm -1 lorsque le champ électrique de l’onde
est parallèle à a et l’on voit encore qu’elle a disparu complètement à 80 K. La figure 7 montre que lorsque
le champ électrique de l’onde est perpendiculaire
à a, une bande d’absorption s’observe à la même
fréquence (44,5 cm-1 pour T = 300 K) mais qu’elle garde une intensité comparable à 80 K où on l’observe
à 48 cm-1. L’interprétation la plus simple conduirait
à considérer deux vibrateurs. L’un correspondrait
à la vibration externe de plus basse fréquence du
réseau qui s’accompagnerait donc d’une variation
de moment dipolaire électrique parallèle à la ligne
neutre c’ de la lame (010), direction perpendiculaire
au plan (001). Elle donnerait une bande d’absorption
dans le seul spectre représenté figure 7 avec un amortis-
sement peu sensible à la température T mais avec une augmentation de fréquence de 10 % lorsque T passe
de 300 K à 80 K. Cette variation de moment dipolaire électrique serait provoquée par une vibration de translation des molécules d’acide oxalique parallèle-
ment à l’axe monoclinique b. La théorie des groupes
s’appuyant sur la symétrie du cristal fait prévoir une
variation du moment dipolaire électrique dans le plan perpendiculaire à b mais ne peut préciser sa
direction. L’expérience nous montre donc qu’elle
est perpendiculaire au vecteur translation a de la maille unitaire alors que dans le cas du naphtalène monoclinique elle est parallèle au vecteur transla-
tion a et donne une bande d’absorption à 66 cm -1 [5].
L’autre bande d’absorption correspondrait à un
880
vibrateur donnant une variation de moment électrique parallèle à la direction a, il aurait même fréquence,
mais ne se manifesterait qu’à 300 K. Il s’agirait peut-être d’une transition chaude entre les niveaux
v = 1 et v = 2 de l’oscillateur précédent qui est également active en infrarouge, de même symétrie,
dont on ne peut pas a priori prévoir la direction du moment dipolaire dans le plan perpendiculaire à b.
L’expérience montrerait donc qu’il serait dirigé sui-
vant a alors que la transition 0 - 1 donnerait une
variation du moment dipolaire électrique suivant c’.
Toutefois lorsqu’on applique la formule de Boltzmann à un oscillateur harmonique dont l’énergie est quan- tifiée par le nombre v = 0 ; 1 ; 2, etc., on trouve que :
a) La différence No - Nl des populations dans les
états v = 0 et v = 1 augmente quand on refroidit
un ensemble de vibrateurs identiques, donc l’intensité de la bande d’absorption doit augmenter lorsqu’on
refroidit le cristal si toutefois le moment dipolaire
de la transition ne varie pas.
b) La dif’érence Ni - N2 augmente aussi lors-
qu’on refroidit l’ensemble, à condition de ne pas descendre la température au-dessous d’une certaine limite (58 K) liée à la fréquence de l’oscillateur considéré (44,5 cm -1 ). On est donc conduit à rejeter
cette interprétation. On renoncera de même à expli-
quer la composante parallèle à a par une bande de dif’érence par exemple
Une autre interprétation conduit à supposer un
réarrangement moléculaire qui fait tourner le moment dipolaire électrique accompagnant la transition
.
v = 0 - 1 de 300 environ à partir de la direction c’
lorsque la température passe de 80 K à 300 K. Si l’intensité du moment dipolaire de transition ne
change pas, l’absorption devrait un peu diminuer pour Eec’ ce qui ne semble pas le cas, mais la préci-
sion des mesures ne permet pas de l’affirmer. Rappe-
lons que la théorie des groupes ne donne pas la posi-
tion du moment dipolaire électrique dans le plan perpendiculaire à l’axe monoclinique et qu’une telle hypothèse est permise. Toutefois dans le cas du njphta-
lène on n’a pas constaté de changement dans la
direction du moment de transition lorsqu’on refroi-
dissait le cristal mais la structure est toute différente,
assurée uniquement par les forces de Van der Waals.
La structure à 80 K de l’acide oxalique dihydraté
n’est pas connue, cependant Moulton et al. [6] ont
montré que le système de liaisons par ponts d’hydro- gène est profondément modifié à basse température.
3.2 LES VIBRATIONS INTERNES DE BASSE FRÉQUENCE.
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