• Aucun résultat trouvé

Oscillations, concentration et dispersion pour des équations d'ondes et de Schrödinger

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Oscillations, concentration et dispersion pour des équations d'ondes et de Schrödinger"

Copied!
55
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: tel-00009350

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00009350

Submitted on 31 May 2005

HAL is a multi-disciplinary open access

archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

équations d’ondes et de Schrödinger

Rémi Carles

To cite this version:

Rémi Carles. Oscillations, concentration et dispersion pour des équations d’ondes et de Schrödinger. Mathématiques [math]. Université Sciences et Technologies - Bordeaux I, 2005. �tel-00009350�

(2)

pr´

esent´

e `

a

L’UNIVERSIT ´

E BORDEAUX 1

par

emi CARLES

pour obtenir

L’HABILITATION `

A DIRIGER DES RECHERCHES

Oscillations, concentration et dispersion pour des ´

equations

d’ondes et de Schr¨

odinger

Soutenue le 27 mai 2005 Apr`es avis des rapporteurs

M. Patrick G´ERARD Professeur, Universit´e de Paris XI M. Jean-Claude SAUT Professeur, Universit´e de Paris XI M. Yoshio TSUTSUMI Professeur, Universit´e de Tohoku Devant la commission d’examen compos´ee de

M. Naoufel BEN ABDALLAH Professeur, Universit´e Toulouse III M. Thierry COLIN Professeur, Universit´e Bordeaux I M. Patrick G´ERARD Professeur, Universit´e de Paris XI M. Emmanuel GRENIER Professeur, ENS Lyon

M. Guy M´ETIVIER Professeur, Universit´e Bordeaux I M. Francis NIER Professeur, Universit´e Rennes I M. Jean-Claude SAUT Professeur, Universit´e Paris XI

(3)
(4)

Guy M´etivier, Jeffrey Rauch et Patrick G´erard ont eu une importance cruciale dans mes recherches. Guy ´evidemment pour la th`ese, mais aussi pour la suite : qui le connait sait qu’il suffit de discuter cinq minutes avec lui pour apprendre quelques chose, ou simplement y voir plus clair. Jeffrey m’a guid´e pendant ma th`ese et les mois qui ont suivi, notamment en m’accueillant `a Ann Arbor o`u il m’a appris l’enseignement `a l’am´ericaine, et beaucoup apport´e en termes de recherche. Patrick a accept´e de rapporter sur cette habilitation, et je l’en remercie chaleureusement. C’est surtout pour sa disponibilit´e, son ´ecoute et ses conseils depuis mes d´ebuts dans la recherche que je tiens `a le remercier. Plusieurs articles pr´esent´es ici n’auraient pas vu le jour sans lui.

Je ne peux dissocier dans ma gratitude `a leur ´egard les aspects scientifiques et humains. Jean-Claude Saut et Yoshio Tsutsumi ont ´egalement accept´e de rapporter sur ce travail. Je les en remercie vivement. Naoufel Ben Abdallah, Emmanuel Grenier et Francis Nier me font le plaisir de participer au jury, je leur en suis tr`es reconnaissant. Leurs travaux `a tous ne manquent pas d’ˆetre une source d’inspiration dans mon travail.

Thierry Colin a rapport´e sur ce travail, au sein du laboratoire. Je l’en remercie, ainsi que pour son soutien `a Bordeaux et tout le reste.

Alors que je n’avais pas encore de poste, Nicolas Burq m’a propos´e de faire partie de son ACI. Les discussions qui en ont r´esult´e m’ont beaucoup apport´e. En particulier, celles avec les autres membres de l’ACI, Clotilde Fermanian, Isabelle Gallagher et Luc Miller, se sont concr´etis´ees par des articles, et m’ont laiss´e le souvenir (ainsi que la perspective) de moments tr`es agr´eables.

Je n’oublie pas les autres coauteurs, avec qui j’ai pris plaisir `a travailler : Jean-Fran¸cois, Dietrich, Sahbi, David, Peter, Norbert, Laurent, Yoshihisa, Christof et Hans Peter.

Depuis ma th`ese, j’ai visit´e un certain nombre de laboratoires. Un peu trop `a mon goˆut : cet exc`es de mobilit´e est dˆu `a des circonstances sur lesquelles je n’ai malheureusement pas prise. `A chaque s´ejour, j’ai ´et´e tr`es bien accueilli. Je souhaite remercier `a ce titre les institutions : l’Universit´e du Michigan, la SISSA, l’antenne de Bretagne de l’ENS Cachan, l’IRMAR, le MAB bien sˆur, l’Universit´e d’Osaka, l’Universit´e Libre de Bruxelles, l’Universit´e et l’Institut Sup´erieur Technique de Lisbonne, et les Instituts Schr¨odinger et Pauli de Vienne. Et aussi des personnes n’apparaissant pas encore sur cette page : Alberto Bressan, Michel Pierre, Nicolas Lerner, R´emi Abgrall, Alain Bachelot, Jean-Luc Joly, Nakao Hayashi, Paul Godin, Jo˜ao Paulo Dias et Jorge Drumond Silva.

Mˆeme apr`es ma th`ese, Fran¸cois Castella n’a cess´e de me poser des questions embaras-santes. Qu’il en soit remerci´e, et qu’il continue !

L’environnement scientifique que j’ai rencontr´e n’aurait pas ´et´e le mˆeme sans le GDR EAPQ. Ainsi que beaucoup d’autres, je dois `a ´Eric Lombardi d’avoir pu `a la fois faire

(5)

La liste pourrait s’allonger encore des gens que j’ai pris plaisir `a cˆotoyer. J’esp`ere que ceux auxquels je pense ne seront pas froiss´es de mon souhait de concision.

Enfin, beaucoup de choses auraient ´et´e compl`etement diff´erentes sans Sophie (y compris mon statut professionnel). Plus simples parfois, mais sans aucun doute beaucoup plus fades.

(6)

Introduction. . . 1

1. Focalisation en un point pour des ´equations semilin´eaires. . . 5

1.1. ´Equation de Schr¨odinger. . . 6

1.2. ´Equation des ondes. . . 13

1.3. Une g´en´eralisation. . . 20

2. Rˆole des oscillations quadratiques pour NLS. . . 22

2.1. Le cas surcritique L2 . . . 23

2.2. Le cas critique L2. . . 25

3. ´Equation de Schr¨odinger avec potentiel et perturbation. . . 27

3.1. Oscillateur harmonique et perturbation non lin´eaire. . . 28

3.2. Potentiel polynomial et perturbation non lin´eaire. . . 32

3.3. Potentiel r´epulsif et perturbation lin´eaire : scattering. . . 37

3.4. Ondes de Bloch faiblement non lin´eaires. . . 39

4. Travaux class´es par th`eme. . . 41

Focalisation en un point pour des ´equations semilin´eaires. . . 41

Rˆole des oscillations quadratiques dans NLS. . . 42

´ Equations de Schr¨odinger avec potentiel et perturbation. . . 42

(7)
(8)

Les travaux pr´esent´es ici s’orientent principalement autour de trois axes : le ph´enom`ene de focalisation en un point pour des ´equations semilin´eaires (essentiellement, de Schr¨ odin-ger et des ondes), le rˆole des oscillations quadratiques pour l’´equation de Schr¨odinger non lin´eaire, et l’´equation de Schr¨odinger avec potentiel et perturbation lin´eaire ou non-lin´eaire. Le premier aspect concerne directement le contenu de ma th`ese, et a ´et´e poursuivi pendant les trois ann´ees qui ont suivi. Il s’agit principalement de justifier et pr´eciser sur des exemples les calculs formels expos´es dans [42]. Reprenons l’´equation principalement ´etudi´ee dans ma th`ese :

(1) iε∂tuε+

1 2ε

2∆uε= εα

|uε|2σuε, x ∈ Rn. Des donn´ees initiales de la forme

(2) uε t=0= f (x)e−i|x|22ε

donnent lieu, dans la limite ε → 0 `a un ph´enom`ene de focalisation `a l’origine `a l’instant t = 1. Dans [42], les auteurs distinguent deux r´egimes : le r´egime type optique g´eom´etrique (en dehors de toute caustique), et le r´egime de caustique. Le premier correspond `a la m´ethode BKW usuelle, qui consiste `a chercher une solution sous forme de s´erie formelle (dans un premier temps),

(t, x) ∼

ε→0ε

peiφ(t,x)ε u(0)(t, x) + εκu(1)(t, x) + εu(2)(t, x) + . . .,

o`u les param`etres p et κ sont ajust´es selon le probl`eme ´etudi´e et les ph´enom`enes qu’on souhaite mettre en ´evidence (voir par exemple [72], [16]). Lorsque la phase initiale φ(0, x) (qui vaut −|x|2/2 dans notre exemple) n’est pas plane, φ v´erifie une ´equation eikonale d´eveloppant en g´en´eral des singularit´es en temps fini. Ceci correspond `a l’apparition d’une caustique, pr`es de laquelle les termes du d´eveloppement BKW (non seulement φ, mais aussi u(0), u(1), etc.) deviennent singuliers : l’approche doit ˆetre modifi´ee. Dans notre cas,

l’´equation eikonale s’´ecrit

∂tφ +

1 2|∇xφ|

2 = 0 ,

et on v´erifie qu’avec la donn´ee initiale envisag´ee ici, on a exactement φ(t, x) = |x|

2

(9)

Il y a bien formation d’une singularit´e `a l’instant t = 1, et on peut calculer ´egalement, avec p = 0 et α > 1, u(0)(t, x) = 1 (1 − t)n/2f  x 1 − t  .

Dans notre exemple, le ph´enom`ene de caustique se r´eduit `a une concentration en un point, l’origine. Pour une ´equation lin´eaire, des approximations de la solution qui soient valides `

a la fois hors et pr`es de la caustique ont ´et´e obtenues `a l’aide d’int´egrales oscillantes ([59, 20]). Dans le cas d’´equations non lin´eaires, un nouveau param`etre doit ˆetre pris en compte : la taille de la solution, amplifi´ee, conserv´ee, ou att´enu´ee par les non-lin´earit´es. Hunter et Keller [42] ont sugg´er´e par des calculs formels qu’`a chaque r´egime (BKW en dehors de la caustique, et r´egime sp´ecifique pr`es de la caustique) est associ´ee une notion d’indice critique concernant la taille de la non-lin´earit´e (ou de la solution, c’est ´equivalent par changement d’inconnue dans le cas d’une non-lin´earit´e homog`ene). Pour (1), ceci se traduit par le fait que α = 1 est une valeur critique pour l’optique g´eom´etrique, alors que le cas critique pr`es du point focal correspond `a α = nσ. Si α > 1 (cas sous-critique), alors la non-lin´earit´e est n´egligeable en dehors de la caustique (r´eduite `a un point dans notre cas), et si α > nσ, les effets non-lin´eaires sont n´egligeables au premier ordre dans la limite ε → 0 pr`es de la caustique. Dans [C00a], on d´ecrit les ph´enom`enes sous-critiques et critiques correspondants. Le ph´enom`ene le plus marquant est que pour α = nσ > 1, le seul effet non-lin´eaire au premier ordre est d´ecrit par un changement de l’amplitude de la solution uε `a la travers´ee du point focal, mesur´e par un op´erateur de scattering. Un tel r´esultat est `a rapprocher de [3].

Les g´en´eralisations donn´ees apr`es ma th`ese concernent la focalisation sur une droite pour le mˆeme type d’´equation [C00b], une am´elioration d’un cas trait´e de fa¸con partielle dans ma th`ese [C01a], et l’´etude d’´equations des ondes semilin´eaires. Ce dernier aspect apparaˆıt dans ma th`ese [C98] dans le cas d’ondes radiales oscillantes en dimension trois d’espace. Au cours de mon s´ejour `a Ann Arbor, nous avons commenc´e une collaboration avec Jeffrey Rauch ([CR02, CR04a, CR04b]), o`u on remplace le caract`ere oscillant par des impulsions courtes, techniquement plus souples. Dans [CR02], nous pr´ecisons le r´esultat de [C98] dans le cas d’impulsions courtes. Dans [CR04a], nous construisons un op´erateur de scattering, pour montrer que comme dans le cas de l’´equation de Schr¨odinger ´evoqu´e ci-dessus, cet op´erateur sert `a d´ecrire les effets non-lin´eaires de caustique. En outre, nous d´ecrivons une propri´et´e qualitative (´elargissement des impulsions) de cet op´erateur. Finalement, dans [CR04b], nous traitons essentiellement des cas o`u le caract`ere dissipatif (resp. accr´etif) de l’´equation d’ondes donne lieu `a une absorption (resp. intensification arbitraire) des impulsions `a l’approche du foyer. Avec David Lannes, nous avons ´etudi´e un cas laiss´e ouvert dans [CR04b], celui d’´equation conservative ([CL03]), puis g´en´eralis´e des ph´enom`enes mis en ´evidence dans cette s´erie de papiers au cas d’´equations semilin´eaires dispersives [CL-p].

Le second axe de recherche analyse une question apparaissant `a la lecture de [C00a], sugg´er´ee par la comparaison avec [31, 3] : pour des donn´ees de la forme (2), on a montr´e que le cas α = nσ > 1 correspond `a des effets non-lin´eaires importants uniquement pr`es du point focal. R´eciproquement, si α = nσ > 1, pour quelles donn´ees initiales la

(10)

non-lin´earit´es a-t-elle un effet au premier ordre ? Des r´eponses `a cette question appa-raissent dans [CFG03] pour le cas σ > n2, et [CK-p] pour le cas σ = n2. Pour σ > 2n, on montre que les donn´ees de la forme (2) sont essentiellement les seules `a pouvoir “allumer” la non-lin´earit´e, qui se manifeste alors comme dans [C00a]. Pour σ = n2, l’invariance d’´echelle conduit `a prendre en compte une plus grande gamme de donn´ees initiales. L’approche suivie pour montrer ces r´esultats est tr`es semblable aux m´ethodes employ´ees dans [31, 3]. La premi`ere ´etape consiste `a ´etablir un crit`ere de lin´earisabilit´e, portant sur la solution d’une ´equation lin´eaire, qui permette de d´ecider si la non-lin´earit´e a un effet au premier ordre dans l’´equation non-lin´eaire. Un tel r´esultat se situe dans l’esprit de [31]. L’´etape suivante consiste `a d´ecrire les donn´ees initiales mettant en d´efaut le crit`ere de lin´earisablilit´e. Cette ´etape fait appel `a la notion de d´ecomposition en profils, introduite dans [32] et utilis´ee dans [3] (puis notamment [52, 27, 26]). Techniquement, la principale diff´erence entre [CFG03] et [CK-p] est la suivante : dans [CFG03], le crit`ere de lin´earisabilit´e est ´etabli `a l’aide des seules conservations (masse et ´energie) et in´egalit´es de Strichartz, alors que dans [CK-p], la d´ecomposition en profils est utilis´ee d`es cette ´etape. Dans les deux cas, nous mettons en ´evidence un principe de superposition non-lin´eaire.

Le troisi`eme th`eme est l’´etude de l’´equation de Schr¨odinger avec potentiel et perturba-tion. Dans le cas de perturbation non-lin´eaire, de telles ´equations apparaissent en physique, notamment dans l’´etude de la condensation de Bose–Einstein. Insistons plutˆot sur l’aspect math´ematique. Beaucoup de travaux existent sur l’´equation de Schr¨odinger non-lin´eaire (renvoyons `a [13] pour une pr´esentation synth´etique r´ecente). Parall`element, l’´etude de l’´equation de Schr¨odinger lin´eaire avec potentiel a mobilis´e beaucoup d’efforts et abouti `a de nombreux r´esultats. Partant d’une culture plutˆot non-lin´eaire, j’ai essay´e de comprendre quels r´esultats pouvaient s’adapter dans le cas avec potentiel. Il s’av`ere que lorsque le po-tentiel est polynomial de degr´e au plus deux, l’adaptation se fait de fa¸con assez souple. La remarque fondamentale est que dans ce cas, un outil classique de l’analyse lin´eaire (d´eriv´ees de Heisenberg) se trouve bien adapt´e aux probl`emes non-lin´eaires : op´erateurs pseudo-diff´erentiels dans le cas g´en´eral, les d´eriv´ees de Heisenberg sont dans ce cas des op´erateurs diff´erentiels se comportant `a plusieurs ´egards comme le gradient. Signalons comme exemple marquant celui de l’´equation ([C03b])

(3) i∂tu + 1 2∆u = −ω 2|x|2 2 u + λ|u| 2σu ; u t=0= u0, avec ω, σ > 0, λ ∈ R, x ∈ Rn et u

0 dans la classe de Schwartz pour fixer les id´ees. Il est

facile d’´etablir l’existence et l’unicit´e de solutions locales en temps, grˆace aux in´egalit´es de Strichartz. Une technique habituelle pour globaliser consiste `a utiliser des estimations a priori fournies par les conservations de la masse et de l’´energie. Dans le cas de (3), celles-ci s’´ecrivent : Masse : ku(t)kL2 = ku0kL2 , ´ Energie : 1 2k∇xu(t)k 2 L2 − ω2 2 kxu(t)k 2 L2 + λ σ + 1ku(t)k 2σ+2 L2σ+2 = Cste .

Dans le cas sans potentiel (ω = 0), si λ ≥ 0 (non-lin´earit´e r´epulsive), on obtient une estimation a priori H1, d’o`u on d´eduit l’existence globale pour σ < n−22 , hypoth`ese

(11)

permettant d’utiliser les injections de Sobolev(1). Par contre, dans le cas ω 6= 0, la conservation de l’´energie ne permet pas de conclure, quel que soit le signe de λ. Grˆace aux op´erateurs ´evoqu´es plus haut, nous montrons qu’en fait la pr´esence du potentiel −ω2|x|2 permet de contrarier le ph´enom`ene d’explosion en temps fini : on a existence globale pour λ ≥ 0, et pour λ < 0 dans des cas o`u on a explosion en temps fini quand ω = 0. Dans l’exemple ci-dessus, le rˆole du potentiel peut ˆetre interpr´et´e comme celui d’un acc´el´erateur : dans le cas “habituel” (ω = λ = 0), la vitesse asymptotique des particules en grand temps est de l’ordre de t. Dans le cas lin´eaire avec un tel potentiel (λ = 0, ω > 0), la vitesse asymptotique est de l’ordre de eωt. Il s’ensuit par exemple qu’en terme de th´eorie du scattering, toute non-lin´earit´e de type puissance sera une perturbation `a courte port´ee, ce qui n’est pas le cas sans potentiel (ω = 0, voir [5, 78, 79, 13]). Motiv´es par cet exemple, nous avons ´etudi´e avec Jean-Fran¸cois Bony, Dietrich H¨afner et Laurent Michel [BCHM05] le cas d’une perturbation lin´eaire du hamiltonien −∆ − |x|2, et g´en´eralis´e

au cas de −∆ − |x|α, pour 0 < α ≤ 2. Comme ci-dessus, la difficult´e math´ematique principale tient au fait que le hamiltonien de r´ef´erence n’est pas elliptique ; nous montrons que le potentiel −|x|α acc´el`ere les “particules” (nous ne pr´etendons nullement couvrir un mod`ele physique), et modifie la notion courte/longue port´ee. Ceci se montre en adaptant la th´eorie de Mourre ([63, 17, 28]).

Le dernier paragraphe ´evoque l’´etude d’une ´equation de Schr¨odinger en r´egime semi-classique, en pr´esence d’un potentiel p´eriodique en espace, de p´eriode de l’ordre du pa-ram`etre semi-classique, d’un potentiel confinant, et d’une perturbation (faiblement) non lin´eaire : (4) iε∂tuε+1 2ε 2∆uε= V Γx ε  uε+ U (x)uε+ λ(t)ε|uε|2σuε,

o`u VΓ est p´eriodique le long d’un r´eseau Γ, U est sous-quadratique au sens large (penser `a

un oscillateur harmonique, isotrope ou non), λ est une fonction r´eguli`ere, et 0 < σ < n−22 . Dans le cas lin´eaire (λ ≡ 0), on sait dire beaucoup de choses sur cette ´equation (voir par exemple [4, 30, 33, 70, 80]). L’´etude d’une perturbation non lin´eaire est motiv´ee par la physique (condensation de Bose–Einstein). Dans [CMSp04], nous avons ´etudi´e une asymp-totique semi-classique pour des donn´ees bien pr´epar´ees, avant formation de caustique.

(1)Si σ < 2

n, on a existence globale L

(12)

Focalisation en un point pour des ´

equations semilin´

eaires

L’article fondateur de l’´etude d’oscillations par la m´ethode de l’optique g´eom´etrique est dˆu `a Lax ([56]) : soit L(y, ∂y) un op´erateur diff´erentiel matriciel, o`u y = (t, x) ∈ R1+n. On

consid`ere le probl`eme de Cauchy

(1.1) L(y, ∂y)u = 0 ; u|t=0 = f (x)eiϕ(x)/ε,

o`u ε est un param`etre tendant vers z´ero : physiquement, ε peut repr´esenter une longueur d’onde, la constante de Planck, une viscosit´e, etc. La m´ethode de Lax consiste `a cher-cher, tout d’abord formellement, une solution de (1.1) sous forme d’un d´eveloppement asymptotique BKW

u(t, x) ∼ε→0eiφ(t,x)/ε(u0(t, x) + εu1(t, x) + . . .) ,

puis `a justifier, par des arguments de stabilit´e, ces calculs formels. On peut lire `a ce sujet l’expos´e introductif de J. Rauch ([72]). La phase φ est solution de l’´equation eikonale :

det L(y, dφ) = 0 ; φ|t=0 = ϕ. Ainsi, pour l’´equation des ondes, on trouve

(∂tφ)2 = |∇xφ|2,

et pour l’´equation de Schr¨odinger, ∂tφ +

1 2|∇xφ|

2 = 0.

L’´equation eikonale est r´esolue, localement en temps en g´en´eral, par la m´ethode de Hamilton-Jacobi. A priori, la phase φ n’est pas d´efinie globalement en temps et il apparait une caustique.

Dans le cas d’une ´equation lin´eaire, on sait compl`etement d´ecrire les ph´enom`enes qui se produisent au niveau de la caustique, [59, 20]. L’influence de la caustique consiste au premier ordre en l’apparition d’un d´ephasage `a la travers´ee de la caustique, l’indice de Maslov. Dans [42], les auteurs appliquent formellement l’ansatz de Ludwig pour des lois de conservation. Il ressort de cette approche que selon l’´echelle entre l’amplitude et la longueur d’onde de la solution, il convient de distinguer d’une part la nature de la propagation, et d’autre part, la nature de l’influence de la caustique. La nature de la propagation (lin´eaire ou non lin´eaire) est celle qui est d´etermin´ee par la m´ethode BKW. En qualifiant l’influence de la caustique de lin´eaire, les auteurs veulent dire que les effets non lin´eaires cumul´es au voisinage de la caustique sont n´egligeables. Au contraire, si les

(13)

effets non lin´eaires se ressentent au premier ordre `a la travers´ee de caustique, alors on parle de “caustique non lin´eaire”.

L’´etude des ph´enom`enes de caustique pour des ´equations non lin´eaires a ´egalement donn´e lieu `a plusieurs travaux de Joly, M´etivier et Rauch ([43, 44, 45, 46, 49], voir aussi [47] et [48] pour une pr´esentation g´en´erale). Plusieurs questions restent toutefois en suspens. Celles auxquelles nous avons apport´e quelques r´eponses traitent en particulier d’´equations conservatives (dont le cas mod`ele ´etudi´e est l’´equation de Schr¨odinger) et l’obtention d’estimations L∞(ceci est r´ealis´e en particulier pour des ondes ultra-courtes). Nous avons trait´e essentiellement le cas o`u la caustique est r´eduite `a un point, et justifi´e (dans certains cas, pr´ecis´e, en d´ecrivant un ph´enom`ene non-lin´eaire au point focal) l’heuristique de [42].

1.1. ´Equation de Schr¨odinger

1.1.1. Focalisation en un point. — Soit l’´equation de Schr¨odinger i∂tv +

1

2∆v = 0 ; v|t=0= e

−i|x|22 ;

(t, x) ∈ R+× Rn.

Par analyse de Fourier, on constate qu’`a l’instant t = 1, la solution v vaut la masse de Dirac `a l’origine. Il y a apparition d’une singularit´e `a cause des oscillations quadratiques (voir aussi [74]). Un ph´enom`ene analogue se produit dans la limite ε → 0 pour

(1.2) iε∂tvε+ 1 2ε 2∆vε= 0 ; vε |t=0 = f (x)e−i |x|2 2ε ,

avec f par exemple dans la classe de Schwartz. Le noyau de l’op´erateur de Schr¨odinger ´etant explicite, le th´eor`eme de la phase stationnaire permet d’´etablir

(1.3) vε(t, x) ∼ ε→0                  1 (1 − t)n/2f  x 1 − t  ei |x|2 2ε(t−1) si t < 1 , 1 εn/2fb x ε  si t ≈ 1 , e−inπ2 (t − 1)n/2f  x 1 − t  ei2ε(t−1)|x|2 si t > 1 , o`u la transform´ee de Fourier est d´efinie par

(1.4) f (ξ) =b 1

(2π)n/2

Z

Rn

e−ix·ξf (x)dx .

Dans ce cas pr´ecis, l’indice de Maslov vaut −nπ2. Dans ma th`ese, j’ai consid´er´e la

pertur-bation semilin´eaire de l’´equation pr´ec´edente, iε∂tuε+

1 2ε

2∆uε

= |uε|2σuε ; uε|t=0= εpf (x)e−i|x|22ε .

Le signe oppos´e devant le terme non-lin´eaire (non-lin´earit´e attractive) a ´egalement ´et´e consid´er´e, mais de fa¸con suffisamment marginale pour que nous nous restreignions au cas r´epulsif ci-dessus. La forme de la donn´ee initiale assure qu’il y a encore formation d’un point focal `a l’origine `a l’instant t = 1. Les calculs de Hunter et Keller sugg`erent que des notions d’indice critique sont associ´ees `a σ et p (qui mesure la taille des donn´ees initiales), pour la propagation en dehors de t = 1 d’une part, et pr`es de t = 1 d’autre part.

(14)

Ramenons-nous `a des donn´ees initiales de taille O(1), en posant uε= ε−puε : (1.5) iε∂tuε+ 1 2ε 2∆uε= εα|uε|uε ; uε |t=0 = f (x)e−i |x|2 2ε ,

c’est-`a-dire (1) avec α = 2σp. Des raisonnements semblables `a ceux de [42] conduisent aux distinctions suivantes (voir [C00a]) :

α > nσ α = nσ

α > 1 foyer lin´eaire foyer non lin´eaire optique lin´eaire optique lin´eaire α = 1 foyer lin´eaire foyer non lin´eaire

optique non lin´eaire optique non lin´eaire

Dans [C00a], les quatre cas ont ´et´e ´etudi´es, celui d’un foyer non lin´eaire avec r´egime d’optique non lin´eaire se faisant sur un mod`ele interm´ediaire de deux ´equations lin´eaires coupl´ees non-lin´eairement, en dimension un d’espace :

(1.6)      iε∂tvε+ 1 2ε 22 xvε= 0 iε∂tuε+1 2ε 22 xuε= ε|vε|2uε.

Le mod`ele complet de l’´equation non lin´eaire cubique a ´et´e ´etudi´e dans [C01a].

La pr´esentation qui suit ne correspond pas `a celle de [C00a, C01a], mais plutˆot `a une vue d’ensemble ult´erieure, utilis´ee notamment dans [C03a], [CFG03] et [CMSp04].

Un premier r´eflexe pour ´etudier la limite semi-classique dans (1) consiste `a ´etablir des in´egalit´es d’´energie. Pour contrˆoler les termes non lin´eaires, on peut alors penser aux in´egalit´es de Gagliardo–Nirenberg,

(1.7) kukLp .kuk1−δ

L2 k∇ukδL2.

(Nous ne pr´ecisons pas les valeurs autoris´ees pour p, ni la valeur de δ(p), ceci n’apportant rien `a la pr´esentation.) Dans le cas de fonctions rapidement oscillantes, la d´erivation ci-dessus s’av`ere d’un coˆut ´elev´e : on ne pourrait pas esp´erer mieux en g´en´eral que

kuε(t)kLp .kuε(t)k1−δ

L2 k∇xuε(t)kδL2 = Cste × O 

ε−δ.

Consid´erons dans un premier temps le cas d’un foyer lin´eaire avec optique lin´eaire. L’heu-ristique sugg`ere que la solution de (1.2) fournit une approximation uniforme. D’apr`es (1.3) (que l’on peut ´enoncer plus pr´ecis´ement),

kvε(t)kLp = O 

|t − 1|−δ= Oη(1) pour |t − 1| ≥ η > 0 .

Ainsi, l’estimation donn´ee par les in´egalit´es de Gagliardo–Nirenberg s’av`ere loin d’ˆetre optimale en terme de puissances de ε. Pour palier `a ce d´efaut, on pourrait suivre l’ap-proche introduite par O. Gu`es ([38]) : en construisant un d´eveloppement asymptotique suffisamment pouss´e, la taille du reste peut ˆetre affaiblie par les in´egalit´es de Gagliardo– Nirenberg, mais rester assez petite pour justifier le d´eveloppement (voir aussi [72]). En pr´esence de caustique, il semble d´elicat de chercher plusieurs termes d’un d´eveloppement asymptotique : n´egligeable au premier ordre, la non-lin´earit´e finit par se manifester aux

(15)

ordres suivants, et `a moins d’imposer de nouvelles conditions `a α (qui ne permettraient plus de justifier le tableau ci-dessus), on serait confront´e `a de nouveaux probl`emes.

L’approche suivie dans [C00a] consiste `a profiter autant que possible de la connaissance g´eom´etrique de la propagation (voir figure 1). Dans le cas de (1.2), on connait pr´ecis´ement

1 t

x

Figure 1. Rayons de l’optique g´eom´etrique : focalisation en un point.

les oscillations de la solution (1.3). A priori, seules ces oscillations sont responsables du d´efaut de pr´ecision dans les in´egalit´es de Gagliardo–Nirenberg ci-dessus. Commen¸cons donc par compenser ces oscillations avant de prendre le gradient, en consid´erant

w 7→ ∇x



e−i2ε(t−1)|x|2 w 

.

Par ailleurs, la vitesse de concentration est connue dans le cas lin´eaire (1.3) : elle est de l’ordre de |t − 1| en dehors du point focal. Introduisons alors

(1.8) Jε(t) = i(t − 1)ei2ε(t−1)|x|2 x  e−i2ε(t−1)|x|2  = x ε + i(t − 1)∇x.

Cet op´erateur n’est autre que l’op´erateur de Galil´ee x + it∇x, introduit dans [34], modifi´e

par le changement d’´echelle

T = t − 1

ε ; X =

x ε·

Cet op´erateur permet alors de justifier l’approximation de uε par vε en dehors du point focal. Pr`es du point focal, les in´egalit´es de Gagliardo–Nirenberg ci-dessus deviennent essen-tiellement optimales, et on justifie alors globalement (localement uniform´ement en temps en g´en´eral) l’approximation de uε par vε, en consid´erant un syst`eme ferm´e constitu´e `a

l’aide des op´erateurs Id, ε∇x et xε + i(t − 1)∇x.

Avant d’expliquer les autres cas du tableau, ´enon¸cons un r´esultat pr´ecis. G´en´eralisant l’´ecriture de [20] au cas non lin´eaire, suivant ainsi l’approche de [49], ´ecrivons

uε(t, x) = 1 εn/2 Z e−it−12ε ξ2+i x·ξ ε aε(t, ξ) dξ (2π)n.

Cette ´ecriture a toujours un sens car `a t fix´e, l’int´egrale oscillante ci-dessus d´efinit une isom´etrie de L2(Rn). Dans le cas lin´eaire, on a, au premier ordre, ∂ta = 0.

(16)

Passant `a la limite formellement dans l’´equation v´erifi´ee par aε, on trouve dans le cas α = 1 : (1.9) i∂ta(t, ξ) = 1 |2π(1 − t)|nβ/2|a| βa(t, ξ).

Introduisons eaε d´efini par

aε(t, ξ) = eig(t,ξ)eaε(t, ξ), o`u g est solution de ∂tg(t, ξ) = 1 |1 − t|nβ/2|f(−ξ)| β ; g |t=0 = 0 .

Alors (1.9) devient ∂tea = 0. Utilisant la convention g ≡ 0 si α > 1, ´ecrivons plus

g´en´eralement : uε(t, x) = 1 εn/2 Z e−it−12εξ2+i x·ξ ε +ig(t,ξ)eaε(t, ξ) dξ (2π)n.

Une fois pour toute, notons Σ = H1∩ F(H1), o`u F est la transform´ee de Fourier Ff(ξ) = (2π)−n/2

Z

e−ix·ξf (x)dx .

Pour ne pas alourdir les hypoth`eses, consid´erons le cas unidimensionnel :

Th´eor`eme 1.1 ([C00a]). — Supposons n = 1. Soient σ > 0 et α ≥ 1. La donn´ee initiale de eaε converge : eaε(0, ξ) −→ ε→0 r 2π i f (−ξ) =: a0(ξ) dans Σ. 1. Pour t < 1, on a eaε(t, ξ) −→ ε→0a0(ξ) dans Σ. 2. Pour t > 1, eaε(t, ξ) −→

ε→0Za0(ξ) dans Σ, o`u Z est d´efini par :

– Z = I pour un foyer lin´eaire (α > σ).

– Z = F ◦ S ◦ F−1 pour une optique lin´eaire (α > 1) et un foyer non lin´eaire (α = σ), o`u S est l’op´erateur de scattering (lorsque celui-ci agit de Σ dans Σ) associ´e `a

(1.10) i∂tψ +

1

2∆ψ = |ψ|

ψ .

Dans le cas α = 1 > σ, seul le terme de phase g apparait comme nouveau : il prend en compte les effets non lin´eaires en dehors du point focal (ces effets sont n´egligeables au point focal). Ces effets sont faiblement non lin´eaires, dans la mesure o`u ils n’affectent pas la g´eom´etrie de la propagation (ils n’apparaissent pas au niveau de l’´equation eikonale), mais seulement l’´equation de transport du profil principal.

Consid´erons maintenant le cas d’un foyer non lin´eaire, α = nσ (on a le mˆeme type de r´esultat que ci-dessus en toute dimension, voir [C00a]). Pour α > 1, le seul effet non lin´eaire au premier ordre est le saut du symbole lagrangien aε (= eaε car α > 1) au point

focal, mesur´e par l’op´erateur de scattering associ´e `a (1.10). Esquissons une d´emonstration. D´efinissons ψε par (1.11) uε(t, x) = 1 εn/2ψ ε  t − 1 ε , xε  .

(17)

On a alors i∂tψε+ 1 2∆ψ ε = |ψε|2σψε ; ψε t=−1 ε = εn/2f (εx)e−iε|x|22 . ´

Eclaircissons le caract`ere surprenant de la donn´ee de Cauchy. Notons U0(t) = ei

t 2∆ le groupe associ´e `a l’´equation de Schr¨odinger libre. On v´erifie qu’on a la convergence

(1.12) U0(−t)ψε(t) t=−1ε−→ε→0ψ−:= e −inπ4f , dans Σ .b

Utilisant les propri´et´es de l’´equation (1.10) (existence d’op´erateurs d’ondes, compl´etude asymptotique et caract`ere globalement bien pos´e pour certaines valeurs de σ, voir par exemple [34, 15]), on a

kψε− ψkL∞(Rt;Σ)−→

ε→00 ,

o`u ψ est l’unique solution du probl`eme de Cauchy en −∞ : i∂tψ + 1 2∆ψ = |ψ| 2σψ ; U 0(−t)ψε(t) t=−∞= ψ−.

La th´eorie du scattering (voir par exemple [34, 15, 13]) permet en outre de montrer l’exis-tence d’une fonction ψ+=: Sψ− (ce qui d´efinit l’op´erateur de scattering S) telle que

kU0(−t)ψ(t) − ψ+kΣ −→ t→+∞0 .

Le r´esultat du th´eor`eme 1.1 suit alors facilement. En particulier, on met en ´evidence l’existence d’un profil de caustique : pour t proche de 1,

(t, x) ∼ ε→0 1 εn/2ψ  t − 1 ε , xε  . On peut aussi ´ecrire une asymptotique `a la mani`ere de (1.3) :

(t, x) ∼ ε→0                  einπ4 (1 − t)n/2F −1ψ −  x 1 − t  ei2ε(t−1)|x|2 si t < 1 , 1 εn/2W−ψ− x ε 

si t ≈ 1 , o`u W−: ψ−7→ ψ|t=0 est l’op´erateur d’onde,

e−inπ4 (t − 1)n/2F −1 −  x 1 − t  ei2ε(t−1)|x|2 si t > 1 ,

Ce type de r´esultat (profil de concentration et travers´ee de point focal d´ecrite par un op´erateur de scattering) est `a rapprocher de [3].

Dans le cas n = 1 (le cas n ≥ 2 n’est pas ´etudi´e), α = nσ = 1, on ne peut plus utiliser directement un tel argument. En effet, l’op´erateur de scattering S n’est pas d´efini : on ne peut plus comparer la dynamique non lin´eaire (1.10) et la dynamique libre donn´ee par U0 ([5, 78, 79, 13]). La construction d’op´erateurs d’ondes modifi´es pour prendre en

compte les effets `a longue port´ee est due initialement `a T. Ozawa [69], et une notion de compl´etude asymptotique est due `a N. Hayashi et P. Naumkin [40]. Dans les deux travaux, une hypoth`ese de petitesse sur les donn´ees (´etat asymptotique pour [69], donn´ee de Cauchy pour [40]) est n´ecessaire. Par contre, si grosso modo les r´esultats de [69] permettent de passer du temps t = −∞ au temps t = 0, et les r´esultats de [40] du temps t = 0 au temps

(18)

t = +∞, on ne peut pas recoller ces r´esultats, en raison d’un ´ecart de r´egularit´e entre la donn´ee `a t = 0 dans [69] et celle de [40].

En reprenant les calculs formels de [C00a] menant `a la d´efinition de g ci-dessus, et par l’´etude de certaines int´egrales oscillantes et de leur approximation, je red´emontre dans [C01a] le r´esultat d’Ozawa, en pr´ecisant la r´egularit´e de la donn´ee `a t = 0, ce qui permet de recoller avec les r´esultats de [40].

En pr´evision de la pr´esence d’un op´erateur de diffusion `a longue port´ee, nous modifions la donn´ee initiale de (1.5) pour consid´erer

(1.13) iε∂tuε+ 1 2ε 22 xuε= λε|uε|2uε ; uε|t=0 = e−i x2 2ε+iλ|f (x)|2log1εf (x).

Th´eor`eme 1.2 ([C01a]). — Supposons n = α = σ = 1.

1. On peut d´efinir un op´erateur de scattering modifi´e pour (1.10), pour des donn´ees dans F(H), o`u :

H = {f ∈ H3(R); xf ∈ H2(R)} .

Plus pr´ecise ´ment, il existe δ > 0 tel qu’`a toute ψ− ∈ F(H) avec kψ−kΣ < δ, on peut

associer ψ ∈ C(Rt, Σ) solution de (1.10), et ψ+∈ L2, telles que

(1.14) ψ(t)

t→±∞e iS±(t)

U0(t)ψ± dans L2,

o`u S± sont d´efinis par S±(t, x) := λ

cψ±x

t 

2log |t|. Notons S : ψ−7→ ψ+.

2. Soit f ∈ H, avec kfkΣ suffisamment petite. Soit uε la solution de (1.13) (qui est dans

C(R; L2)). On a alors l’asymptotique suivante dans L2 : – si t < 1, alors : uε(t, x) ∼ ε→0 eiπ4 √ 1 − te i x2 2ε(t−1)+iλ ˛ ˛ ˛ cψ−(t−1x ) ˛ ˛ ˛2log1−t ε ψc −  x t − 1  ; – si t > 1, alors : uε(t, x) ∼ ε→0 e−iπ4 √ t − 1e i2ε(t−1)x2 +iλ˛˛˛ cψ+(t−1x ) ˛ ˛ ˛2logt−1ε c ψ+  x t − 1  , o`u ψ− est donn´ee par (1.12) et ψ+= Sψ−.

Remarque 1.3. — Des facteurs 2π apparaissent dans [C01a] et pas ici, en raison de diff´erentes conventions pour la transform´ee de Fourier.

Le d´ephasage de −π/2 entre les deux asymptotiques (avant et apr`es focalisation) est classique : c’est un ph´enom`ene lin´eaire (indice de Maslov, [20]). Le changement d’ampli-tude, mesur´e par un op´erateur de scattering, proc`ede comme dans le th´eor`eme 1.1. Le ph´enom`ene nouveau ici est le d´ephasage

λ ψc+  x t − 1  2 logt − 1 ε − λ ψc−  x t − 1  2 logt − 1 ε ,

qui est “fortement non lin´eaire” et d´epend de ε. Suivant une id´ee de Guy M´etivier, nous avons qualifi´e ce d´ephasage d’al´eatoire.

(19)

1.1.2. Mesures de Wigner. — Une cons´equence directe du th´eor`eme 1.1 est que l’on peut calculer explicitement les mesures de Wigner associ´ees `a uε, puisqu’on a des

conver-gences fortes dans L2. Rappelons que la mesure de Wigner d’une famille (uε(t))0<ε≤1

born´ee dans L2(R) est la limite faible (`a extraction d’une sous-suite pr`es) de sa

trans-form´ee de Wigner, (1.15) Wε(uε)(t, x, ξ) = Z uεt, x −vε 2  uεt, x +vε 2  eiξvdv 2π ·

Cette limite est une mesure de Radon positive µ, son ´etude s’est r´ev´el´ee efficace pour des probl`emes lin´eaires semi-classiques ou d’homog´en´eisation (voir par exemple [58, 33]). Dans le r´esultat qui suit, nous notons µ− (resp. µ+) la mesure de Wigner associ´e `a uε avant

(resp. apr`es) la focalisation `a t = 1.

Th´eor`eme 1.4 ([C01b]). — Soit n = 1. Consid´erons les probl`emes de Cauchy (1.5), pour α ≥ 1, σ > 0, et (1.13) dans le cas α = 1 = σ.

1. Si α > σ, on a µ−= µ+, donn´ee par µ−(t, x, ξ) = 1 |t − 1| f  x 1 − t  2 dx ⊗ δξ= x t−1 .

2. Si α = σ ≥ 1, la mesure avant focalisation est encore donn´ee par µ−, mais la mesure µ+ au-del`a de la caustique est d´ecrite par un op´erateur de diffusion, via la formule

µ+(t, x, ξ) = 1 |t − 1| Zf  x 1 − t  2 dx ⊗ δξ= x t−1, avec Z = F ◦ S ◦ F −1. En particulier, lim t→1−µ − (t, x, ξ) = δ(x) ⊗ |f(ξ)|2dξ ; lim t→1+µ + (t, x, ξ) = δ(x) ⊗ |Zf(ξ)|2dξ.

3. Supposons α = σ > 1. Il existe deux familles (uεj)0<ε≤1, j = 1, 2, solutions de (1.5)

(ayant des profils initiaux fj diff´erents), avec des mesures de Wigner µ±j avant et apr`es

la caustique telles que µ−1 = µ−2 et µ+1 6= µ+2.

Les deux premiers points, cons´equences imm´ediates des th´eor`emes 1.1 et 1.2, montrent que dans le cas α = 1 (optique - faiblement - non lin´eaire), la mesure de Wigner ne voit pas l’effet non lin´eaire en dehors du point focal. C’est parce que celui-ci se manifeste `a travers un terme de phase oscillant `a l’´echelle O(1).

Le dernier point montre que dans ce contexte, le probl`eme de la travers´ee du point focal est un probl`eme mal pos´e. Il d´ecoule d’une ´etude de l’op´erateur de scattering S pr`es de l’origine, `a la mani`ere de [31].

1.1.3. Focalisation sur une droite. — Dans [C00b], nous avons consid´er´e une g´eom´etrie diff´erente, en rempla¸cant la focalisation en un point par la focalisation sur une droite en dimension deux d’espace (cette derni`ere hypoth`ese ´etant surtout l`a pour minimiser la complexit´e technique). Soit donc le probl`eme de Cauchy :

(1.16) iε∂tuε+ 1 2ε 2∆uε= εα|uε|uε, x = (x 1, x2) ∈ R2 ; uε|t=0= f (x)e−i x21 2ε .

(20)

Cette donn´ee initiale entraine une focalisation sur la droite {x1 = 0} `a l’instant t = 1

(voir la figure 2). Intuitivement, on r´ep`ete infiniment le cas mono-dimensionnel de (1.5), x2

x2

x1

t

1

Figure 2. Rayons de l’optique g´eom´etrique : focalisation sur une droite.

jouant le rˆole d’un param`etre. On s’attend alors `a avoir le mˆeme tableau que pr´ec´edemment avec n = 1. La difficult´e technique pour justifier cette intuition consiste `a contrˆoler la d´ependance en x2. En introduisant

E :=ϕ ∈ H1(R2)/ ∂2x1x2ϕ, x1ϕ, x1∂x2ϕ ∈ L

2(R2) ,

on ´etablit une th´eorie de la diffusion, suffisante pour adapter le th´eor`eme 1.1. Les notations et r´esultats interm´ediaires n´ecessaires `a un ´enonc´e compr´ehensible ´etant assez lourds, nous avons renonc´e `a pr´eciser ici la discussion qui pr´ec`ede.

1.2. ´Equation des ondes

La premi`ere partie de ma th`ese ([C98]) consistait en l’´etude d’une ´equation des ondes non lin´eaire en dimension trois d’espace. Pour des donn´ees radiales oscillantes, il y a apparition d’un point focal `a l’origine (seule la sym´etrie radiale des oscillations initiales est `a l’origine de ce ph´enom`ene, voir [45]). Contrairement au cas de l’´equation de Schr¨odinger mentionn´e pr´ec´edemment, ce ph´enom`ene ne se produit pas `a un instant unique, les paquets d’onde voyageant tous `a la mˆeme vitesse. Concentrons notre ´etude sur l’´equation mod`ele

(1.17) uε+ a|∂tuε|p−1∂tuε= 0 ,

o`u  = ∂2

t − ∆, a ∈ C et p > 1. Dans [C98], nous avons consid´er´e des donn´ees initiales de

la forme uε t=0= ε U0  r ,r ε  ; ∂tuε t=0= U1  r ,r ε  ,

avec Uj(r, ·) 2π-p´eriodique. Ceci est un cas particulier des ´etudes men´ees dans [44, 45, 46,

49]. Notons que pour a ∈ R+, l’´equation (1.17) est dissipative : l’´energie lin´eaire,

Eε(t) = Z R3 |∂t uε(t, x)|2+ |∇xuε(t, x)|2  dx ,

(21)

est une fonction d´ecroissante du temps (voir par exemple [57]). Dans [45], les auteurs ont montr´e que si a > 0 et p > 2, alors les oscillations sont absorb´ees au point focal : seule reste une partie non oscillante `a la sortie de la caustique, en raison des effets dissipatifs (voir aussi [50] pour une absorption des singularit´es). Si 1 < p < 2, une ´etude d’int´egrales oscillantes dans Lq a permis de montrer dans [49] qu’en moyenne (dans des espaces de Lebesgue d’indice fini), aucun effet non lin´eaire ne se produit au premier ordre `a la travers´ee de la caustique. Dans [C98], nous avons consid´er´e un cadre de travail plus particulier (toujours 1 < p < 2, mais dimension trois et donn´ees radiales, ces deux derni`eres hypoth`eses permettant de se ramener `a un syst`eme coupl´e en dimension un d’espace, analys´e par la m´ethode des caract´eristiques), et obtenu des asymptotiques dans L∞. Relevons deux ph´enom`enes :

• La solution approch´ee fournie par l’optique g´eom´etrique est singuli`ere sur la caustique, alors que la solution exacte ne l’est pas, ce que ne permettait pas de v´erifier l’´etude [49]. • Au-del`a de la caustique, de nouveaux termes apparaissent, de taille ε2−p (puissance

non enti`ere), qui peuvent ˆetre vus comme une trace des effets non lin´eaires de caustique. Notons que ces termes ´etant o(1), on a tout de mˆeme une “caustique lin´eaire”.

Ce r´esultat ´etant pr´esent dans ma th`ese, je ne le d´etaille pas plus ici. Notons simplement que dans [C98], nous n’avons pas de description r´eellement simple de la solution exacte pr`es de {r = 0}. Une telle description apparait dans [CR02], pour des donn´ees initiales d’un autre type :

t=0= ε U0  r ,r − r0 ε  ; ∂tuε t=0= U1  r ,r − r0 ε  ,

o`u r0 > 0 et Uj(r, ·) sont `a support compact, supp Uj(r, .) ⊂ [−z0, z0] pour z0 > 0

ind´ependant de r. Cette derni`ere hypoth`ese correspond `a l’´etude d’impulsions ultra-courtes, initi´ee dans [1, 2], et motiv´ee par l’existence de lasers dont la taille du support est de l’ordre de quelques longueurs d’onde seulement (au lieu de ε−1  1 dans le cas de trains d’ondes, voir par exemple [75]).

Nous nous pla¸cons toujours en dimension trois d’espace. Puisque les donn´ees sont ra-diales, on a encore focalisation `a l’origine. Par contre, le fait de consid´erer des impulsions ultra-courtes localise en temps ce ph´enom`ene, qui se produit `a l’instant t = r0 (la vitesse

de propagation est choisie ´egale `a 1 dans (1.17)), voir la figure 3 pour le cas bidimensionnel. Pour ´enoncer un r´esultat pr´ecis (et aussi en vue des autres cas ´etudi´es), esquissons les calculs. Puisque les conditions initiales sont radiales, il en est de mˆeme pour la solution uε, et en notant encore uε(t, x) = uε(t, |x|), introduisons vε := (vε, v+ε) avec

˜

uε(t, r) := ruε(t, r), vε:= (∂t± ∂r)˜uε, vε∓∈ C∞(Rt× Rr) .

Notre probl`eme initial devient

(1.18)         

(∂t± ∂r)vε±= r1−pg(vε−+ vε+), g(y) := b|y|p−1y , b := −a2−p,

vε + v+ε r=0 = 0 , vε t=0= P∓  r,r − r0 ε  ± εP1  r,r − r0 ε  ,

(22)

Figure 3. Focalisation des impulsions ultra-courtes.

pour des profils P reli´es aux Uj, poss´edant la mˆeme r´egularit´e et satisfaisant `a la mˆeme

condition de support. Adaptant [2], on cherche des solutions approch´ees de la forme (vε)app := (v−ε)app, (v+ε)app,

(vε)app(t, r) := Vin(t, r, z1) z1=r−r0+tε , (v+ε)app(t, r) := Vfoc(t, r, z2) z2=t−r−r0ε + Vout(t, r, z3) z3=r−t−r0ε ,

pour des profils Vin, Vfoc et Vout `a support compact en la variable z, solutions de :

r t T Vfoc Vin Vout r0 r0

Figure 4. G´eom´etrie des rayons caract´eristiques.

(∂t− ∂r)Vin(t, r, z1) = r1−pg(Vin)(t, r, z1) ; Vin

t=0 = P−(r, z1),

(∂t+ ∂r)Vout(t, r, z3) = r1−pg(Vout)(t, r, z3) ; Vout

t=0= P+(r, z3), V out

r=0= 0 ,

(∂t+ ∂r)Vfoc(t, r, z2) = r1−pg(Vfoc)(t, r, z2) ; (Vin+ Vfoc)

r=0 = 0 , V foc

t=r=0= 0 .

Ces ´equations sont r´esolues en int´egrant des ´equations diff´erentielles ordinaires le long des rayons de l’optique g´eom´etrique (voir la figure 4).

(23)

Th´eor`eme 1.5 ([CR02]). — Supposons 1 < p < 2. Pour tout δ > 0, kv±ε − (vε±)appkL∞([0,r0−δ]×[0,∞[) = O(ε) ,

avec vε= O(1). Pour des temps plus grands (T > r0), on n’a pas mieux que :

kv±ε − (v±ε)appkL∞([0,T ]×[0,∞[) = O ε2−p.

Soit 2 − p ≤ α ≤ 1. D´efinissons vε := (vε, vε+) dans {r ≤ εα} comme ´etant des solu-tions exactes de l’´equation d’onde lin´eaire sous forme caract´eristique, se recollant avec la solution de l’optique g´eom´etrique le long de {r = εα}. On a alors vε++ v−ε = O(r/ε) et :

kvε− vεkL∞([0,T ]×[0,εα]) = O(ε2−p) , k vε++ v−ε  − vε++ vε−  kL∞([0,T ]×[0,εα]) = O r εα(1−p) = o(r/ε) .

De retour `a ∂tuε = (vε++ vε−)/2r, on voit que le poids dans cette derni`ere estimation

permet d’obtenir une approximation de ∂tuε `a la fois hors de {r = 0} et pr`es du point

focal, ce qui pr´ecise le r´esultat de [C98] dans le cas des impulsions ultra-courtes, et justifie le terme de “foyer lin´eaire” (pr`es du foyer {r ≤ εα}, la solution exacte est bien approch´ee par une solution de l’´equation lin´eaire).

Dans [CR04a] et [CR04b], nous avons poursuivi l’´etude des ´equations (1.17), dans le mˆeme esprit que pour l’´equation de Schr¨odinger ci-dessus, en modulant la puissance p ainsi que la taille des donn´ees initiales :

(1.19)      uε+ a|∂tuε|p−1∂tuε = 0 , (t, x) ∈ [0, T ] × R3, uε t=0 = εJ+1U0  r ,r − r0 ε  ; ∂tuε t=0 = ε JU 1  r ,r − r0 ε  ,

o`u a est un nombre complexe, r0 > 0, et 1 < p < ∞. Les fonctions U0 et U1 sont

r´eguli`eres, born´ees et `a support compact comme pr´ec´edemment. Comme dans [C00a], on ´etablit formellement dans [CR04a] les distinctions suivantes :

J > p−2p−1 J = p−2p−1 J < p−2p−1 J > 0 foyer lin´eaire foyer non lin´eaire foyer surcritique

optique lin´eaire optique lin´eaire optique lin´eaire J = 0 foyer lin´eaire foyer non lin´eaire foyer surcritique

optique non lin´eaire optique non lin´eaire optique non lin´eaire

On a vu ci-dessus que dans le cas “foyer lin´eaire, optique non lin´eaire”, on peut obtenir une solution approch´ee dans L∞, donn´ee par la th´eorie de l’optique g´eom´etrique non

lin´eaire en dehors du foyer, et par propagation libre pr`es de {r = 0}.

Dans [CR04a], nous analysons le cas “foyer non lin´eaire, optique lin´eaire”. Le terme non lin´eaire est n´egligeable au premier ordre en dehors du foyer, mais a une influence non n´egligeable pr`es de {r = 0} (dans une couche limite de taille ε). Cette influence est mesur´ee en moyenne par un op´erateur de diffusion non lin´eaire. Ceci est ´evidemment tr`es semblable au ph´enom`ene rencontr´e pour l’´equation de Schr¨odinger. Par contre, il nous faut montrer l’existence de l’op´erateur de diffusion, ce qui constitue le cœur de [CR04a]. Nous ´etablissons en outre une propri´et´e qualitative int´eressante de cet op´erateur, dont la

(24)

cons´equence dans l’´etude des impulsions courtes est la suivante : une onde initialement `a support compact ressort de la caustique `a d´ecroissance alg´ebrique seulement (au moins si l’onde entrante est d’amplitude faible). Nous renvoyons `a [CR04a] pour des ´enonc´es pr´ecis. Dans la derni`ere partie [CR04b], nous abordons les quatre derniers cas du tableau. Dans le cas “foyer lin´eaire, optique lin´eaire”, nous montrons que le terme non lin´eaire est partout n´egligeable au premier ordre, en suivant essentiellement la mˆeme approche que dans [CR02]. Dans les trois autres cas, nous nous restreignons au cas d’une constante de couplage a r´eelle. Comme rappel´e plus haut, si a est positive, l’´equation est dissipative (accr´etive sinon). Nous montrons alors que l’impulsion est dissip´ee avant d’atteindre le foyer (elle devient arbitrairement grande dans le cas accr´etif). Ce r´esultat rejoint ceux de Joly, M´etivier et Rauch ([45, 49]), qui avaient montr´e un ph´enom`ene semblable dans le cas des trains d’ondes. La preuve dans le cas des impulsions radiales en dimension trois est par contre beaucoup plus simple, et plus explicite.

Th´eor`eme 1.6 ([CR04b]). — Supposons 0 ≤ J < p−2p−1 ou J = 0 = p − 2.

(1) Si l’´equation est dissipative, a > 0, alors les impulsions sont absorb´ees avant d’atteindre le foyer. Si T ≥ r0,

lim sup

ε→0 kv ε

−(T )kL∞(0≤r≤T )+ kvε+(T )kL(0≤r≤T )= 0.

Plus pr´ecis´ement, pour λ > 0, d´efinissons T (λ, ε) comme suit : si 0 ≤ J < p−2p−1, alors T (λ, ε) := r0 − z0ε − λεα/(p−2), et si J = 0 = p − 2, alors T (λ, ε) := r0− z0ε − λ. Pour tout T = T (ε) ≥ T (λ, ε), lim λ→0lim supε→0 kv ε −(T )kL∞(0≤r≤T )+ kv+ε(T )kL(0≤r≤T )= 0.

(2) Si l’´equation est accr´etive, a < 0, il existe T∗ ≤ r0 tel que la famille (vε−, vε+) ne soit

pas born´ee dans L∞([0, T∗] × R+)2.

Esquissons la preuve de ce r´esultat dans le cas J > 0. Comme dans le cas de l’´equation de Schr¨odinger (et dans les calculs de [CR04a, CR04b]), ramenons-nous `a des donn´ees initiales de tailles O(1) pour vε, en posant α := (p − 1)J. Le probl`eme de Cauchy (1.19) devient alors (1.20)      uε+ a εα|∂tuε|p−1∂tuε= 0, (t, x) ∈ [0, T ] × R3, uε t=0= εU0  r,r − r0 ε  , ∂tuε t=0= U1  r,r − r0 ε  , et (1.18) s’´ecrit maintenant (1.21)         

(∂t± ∂r)v±ε = εαr1−pg(v−ε + vε+), g(y) := b|y|p−1y , b := −a2−p,

vε + vε+ r=0 = 0 , vε t=0= P∓  r,r − r0 ε  ± εP1  r,r − r0 ε  .

(Par abus, nous gardons les mˆemes notations.) Consid´erant un r´egime d’optique lin´eaire (α > 0), une solution approch´ee naturelle pour vεconsiste `a choisir la solution de l’´equation

(25)

(ou surcritique), cette solution cesse d’ˆetre une bonne approximation `a l’approche du foyer (on peut mˆeme montrer que ceci arrive dans une couche limite plus large que dans le cas ´etudi´e dans [CR04a]). Pour forcer l’approximation `a ˆetre valide plus longtemps, inspirons-nous du cas trait´e dans [CR02], et introduisons la solution approch´ee donn´ee par

     (∂t± ∂r)(vε±)app = εαr1−pg((vε±)app), (t, r) ∈ [0, r0− z0ε[×R∗+  , (vε±)app t=0 = P±  r,r − r0 ε  .

Comme dans [CR02], ces ´equations sont des ´equations diff´erentielles ordinaires le long des rayons. Profitons maintenant du fait que dans le cas pr´ecis, nous pouvons calculer explicitement ces solutions approch´ees : pour y ≥ x > 0, d´efinissons Fp par

Fp(x, y) = Z y x ds sp−1. On a alors : (vε)app(t, r) = P−(r + t, z)  1 + a2−p(p − 1)εαF p(r, r + t)|P−(r + t, z)|p−1 1/(p−1) z =(r+t−r0)/ε , (vε+)app(t, r) =  P+(r − t, z) 1 + a2−p(p − 1)εαF p(r − t, r)|P+(r − t, z)|p−1  1 p−1 z =(r−t−r0)/ε .

On montre alors que (vε)app est une bonne approximation de vε pour t ≤ T (λ, ε) d´efini

dans l’´enonc´e du th´eor`eme 1.6. Ensuite, on remarque que dans le cas a > 0, (1.22) k(vε)app(Tλ,ε)kL∞(0,Tλ,ε)≤ C ×

(

λ(p−2)/(p−1) si p > 2, 1/| log λ| si p = 2,

pour une constante C ind´ependante de λ. On conclut alors par in´egalit´es d’´energie et en passant `a la limite λ → 0. Le cas a < 0 est semblable.

Dans le cas “foyer non lin´eaire, optique non lin´eaire”, nous n’avons donc trait´e que le cas a ∈ R. Si a est imaginaire pur, l’´equation est conservative, on ne peut donc pas attendre de ph´enom`ene d’absorption. Les r´esultats de [CR04a] sugg`erent qu’alors la travers´ee de foyer est d´ecrite par un op´erateur de diffusion `a longue port´ee. Cette remarque est le point de d´epart de [CL03]. L’´equation non lin´eaire compl`ete paraissant techniquement ardue `a traiter, nous avons ´etudi´e le syst`eme suivant,

(1.23) uε= 0 ; uε+ i|∂tuε|∂tuε= 0.

Une telle r´eduction va dans le mˆeme esprit que celle trait´ee dans [C00a], conduisant `a (1.6). Dans [C01a], nous avons trait´e la version “compl`etement non lin´eaire” de (1.6), le prix `a payer ´etant une perte de r´egularit´e le long de la propagation, et une hypoth`ese de petitesse sur les donn´ees initiales. Il semble que dans le cas de l’´equation des ondes, on pourrait ´egalement traiter l’´equation non lin´eaire directement, le prix `a payer ´etant du mˆeme ordre de grandeur (perte de r´egularit´e et donn´ees petites). Nous avons pr´ef´er´e rester dans un cadre relativement simple pour mettre `a nouveau en ´evidence le ph´enom`ene de

(26)

“d´ephasage al´eatoire” (ou arbitrairement grand, selon que l’on consid`ere la phase modulo 2π ou non), en ln ε.

Proc´edant comme pr´ec´edemment, on se ram`ene au syst`eme :

(1.24)                    (∂t± ∂r)vε±= i r f  r + t − r0 ε  − f  t − r − r0 ε  (v−ε + vε+), vε+ v+ε r=0= 0, vε t=0= g  r − r0 ε  ei ˛ ˛ ˛f“r−r0ε ”˛˛˛ lnr0εr , v+ε t=0= 0.

L’introduction d’un facteur logarithmique dans la phase peut sembler artificielle. Comme dans [C01a], elle est motiv´ee par la pr´esence (devin´ee, puis ´etablie) d’un op´erateur de diffusion `a longue port´ee, pour lequel ce type de modulation est classique. Par contre, la pr´esence du terme r0/r `a pour seul but d’all´eger les notations dans les calculs. On pourrait

facilement l’´eliminer, car sur le support de f (pris compact), r − r0= O(ε).

Th´eor`eme 1.7 ([CL03]). — Soient f, g ∈ C0∞(R), r0 > 0, ε > 0. Alors (1.24) poss`ede

une unique solution globale (vε, v+ε) ∈ L∞(R+× R+)2.

• Le d´ephasage entre l’onde entrante (avant focalisation) et l’onde sortante (apr`es) se comporte en ln ε.

• Il existe un profil de caustique (V−, V+) ∈ L∞(R × R+)2 tel que pour |t − r0| ≤ Cε et

r ≤ Cε, v±ε(t, r) = V±  t − r0 ε , rε  + O(ε).

Le d´ebut de la preuve suit le mˆeme plan que dans [CR04a] : on ´eclate les variables pr`es du point focal,

τ = t − r0

ε ; ρ =

r ε· Le probl`eme de Cauchy (1.24) devient

(1.25)                    (∂t± ∂r)ψr±0/ε = i ρ|f (τ + ρ) − f (τ − ρ)| (ψ r0/ε − + ψ+r0/ε), ψr0/ε − + ψ r0/ε + ρ=0= 0, ψr0/ε − τ =−r0/ε = g (ρ + τ ) e i|f (ρ+τ )| lnr0ρ τ =−r0/ε, ψr0/ε + τ =−r0/ε = 0.

On consid`ere alors le probl`eme plus g´en´eral o`u le param`etre r0/ε vaut n, destin´e `a tendre

vers l’infini (sans ˆetre n´ecessairement entier). On remarque que le probl`eme est celui de l’existence d’op´erateurs d’onde `a longue port´ee pour un probl`eme lin´eaire. On prend alors en compte le caract`ere conservatif de l’´equation : par une r´eduction classique, on ´elimine le terme ψ+(resp. ψ−) dans le membre de droite de l’´equation v´erifi´ee par ψ+(resp. ψ−). Des

conditions g´eom´etriques de support du potentiel et propagation des solutions permettent alors de faire tendre n vers l’infini.

(27)

Comme dans [CR04a], la description sur le syst`eme original (1.24) suit facilement.

1.3. Une g´en´eralisation

Le r´esultat le plus marquant de [C00a] est celui dont nous avons esquiss´e la preuve, “optique lin´eaire et foyer non lin´eaire”, dans lequel la travers´ee de caustique est d´ecrite par un op´erateur de scattering (`a courte port´ee). Ce r´esultat a guid´e l’analyse dans [CR04a], dans un cas pour lequel l’existence d’un op´erateur de scattering n’´etait pas connue. Dans ces deux contextes, on a un type de comportement semblable `a celui mis en ´evidence pour la premi`ere fois dans un cadre non lin´eaire dans [3] (voir [67] pour un cadre lin´eaire donnant lieu `a une description voisine). Ces trois exemples ont pour point commun qu’il s’agit d’´equations dispersives pour lesquelles une th´eorie du scattering et une th´eorie du probl`eme de Cauchy globalement bien pos´e sont disponibles (la seconde contenant g´en´eralement la premi`ere). Partant de la conclusion (“optique lin´eaire et foyer non lin´eaire” avec travers´ee de foyer d´ecrite par scattering), nous avons pr´ecis´e des hypoth`eses sous lesquelles ce type de ph´enom`ene arrive `a coup sˆur : il s’agit d’´equations semilin´eaires dispersives pour lesquelles on a une th´eorie du scattering et du probl`eme de Cauchy global [CL-p].

Pour pr´eciser cette discussion, gardons en tˆete l’esquisse de la preuve du th´eor`eme 1.1. Consid´erons une ´equation lin´eaire

L(∂)ψ = 0 ; ψ|t=0= ϕ , o`u ψ est `a valeurs dans Cqet L(∂) = ∂

t+p(∂x1, . . . , ∂xn), p ´etant un polynˆome `a coefficients matriciels dans Mq(C) (ce cadre permet notamment de consid´erer les ´equations d’onde et

de Klein-Gordon). Comme pour l’´equation de Schr¨odinger, supposons que L(∂) engendre un semi-groupe, U0(t)ϕ = ψ(t), exhibant une asymptotique en temps grands de la forme

(1.26) U0(t)ϕ ∼

t→±∞

1

|t|αA±(ϕ)(t, ·) .

Dans le cas de l’´equation de Schr¨odinger, on a α = n/2 (taux de dispersion), et un d´ephasage de −nπ2 apparait entre les d´efinitions de A− et A+ : l’indice de Maslov est

pr´esent dans l’asymptotique pr´ec´edente. Pour obtenir une focalisation `a l’origine `a l’instant t = 1, utilisons `a nouveau un ´eclatement des variables comme dans (1.11) et consid´erons

|t=0 = 1 εαU0  −1 ε  ψ− x ε  + rε(x) ,

le reste rε, suppos´e petit, permettant de remplacer le premier terme du membre de droite

par l’asymptotique donn´ee par (1.26).

Consid´erons maintenant une perturbation non lin´eaire,

(1.27) L(∂)ψ = F (x, ψ) ,

o`u F (x, ·) est homog`ene de degr´e p > 1. L’´eclatement des variables et l’asymptotique (1.26) conduisent `a consid´erer (1.28)      L(ε∂)uε= εα(p−1)Fx ε, u ε,|t=0= 1 εαU0  −1 ε  ψ− x ε  + rε(x) = A−(ψ−)  −1 ε , x ε  + erε(x) .

(28)

R´esumons formellement le r´esultat principal de [CL-p] (nous ne pr´ecisons ici ni les d´efinitions des notions en jeu, ni les espaces dans lesquels nous travaillons).

Th´eor`eme 1.8 ([CL-p]). — Sous les hypoth`eses pr´ec´edentes, supposons en outre : – qu’il existe une th´eorie compl`ete de la diffusion (`a courte port´ee) pour (1.27) ; – que le probl`eme de Cauchy pour (1.27) est globalement bien pos´e.

Alors la solution de (1.28) est d´efinie globalement en temps pour 0 < ε  1, et on a les asymptotiques suivantes : 1. Pour 0 ≤ t < 1, uε(t, x) ∼ε→0 1 (1 − t)αA−(ψ−)  t − 1 ε , x ε  . 2. Pour t − 1 = O(ε), uε(t, x) ∼ ε→0 1 εαϕ  t − 1 ε , x ε  ,

o`u ϕ = W−ψ− est l’image de ψ− par l’op´erateur d’onde en −∞ associ´e `a (1.27).

3. Pour t > 1, uε(t, x) ∼ ε→0 1 (t − 1)αA+(ψ+)  t − 1 ε , x ε  ,

o`u ψ+= Sψ−= W+−1ϕ est l’image de ψ− par l’op´erateur de diffusion associ´e `a (1.27).

Dans [CL-p], nous appliquons ces r´esultats aux ´equations de Hartree, Klein-Gordon et des ondes, ce dernier cas apportant un regard nouveau sur les r´esultats de [31]. Nous montrons aussi que si la puissance α(p − 1) de (1.28) est remplac´ee par δ > α(p − 1), alors la non-lin´earit´e est partout n´egligeable, justifiant ainsi le r´egime “optique lin´eaire, foyer lin´eaire”. Nous discutons ´egalement les limitations de notre approche, et les g´en´eralisations envisageables, dans l’esprit de [3] et [CFG03] : ´etant donn´ee une ´equation contenant un pe-tit param`etre, dans quels cas les donn´ees de Cauchy que nous consid´erons (qui donnent lieu `

a une focalisation en un point) sont-elles les seules susceptibles de cr´eer des ph´enom`enes non lin´eaires perceptibles au premier ordre d’un d´eveloppement asymptotique ? Dans [3] et [CFG03] (voir chapitre suivant), il s’av`ere que seules ces donn´ees initiales sont pertinentes pour des ph´enom`enes non lin´eaires. Consid´erons par contre, en dimension trois d’espace, l’´equation des ondes avec non-lin´earit´e cubique :

u + u3 = 0 .

Une telle non-lin´earit´e est critique au niveau du probl`eme de Cauchy dans ˙H1/2, de mˆeme que la non-lin´earit´e quintique ´etait critique au niveau de ˙H1 dans [3]. Dans ce cas, des solutions autres que celles du type profil de concentration en un point vont avoir un comportement non lin´eaire ([29]).

(29)

ole des oscillations quadratiques pour NLS

Dans le cas du probl`eme de Cauchy (1.5), les donn´ees initiales sont extrˆemement parti-culi`eres : elles donnent lieu `a une focalisation en un point, ph´enom`ene dont la g´eom´etrie est simple et bien comprise. Comme expliqu´e au paragraphe 1.1.1, les preuves dans [C00a] (et aussi [C01a]) s’appuient de mani`ere essentielle sur cette connaissance de la g´eom´etrie. Une question naturelle est alors de se demander ce qui se passe si l’on consid`ere une donn´ee ini-tiale plus g´en´erale. Par exemple, quel est le comportement de uεavec des donn´ees initiales de type BKW, uε|t=0 = J X j=1 fj(x)ei ϕj (x) ε ?

Dans [CFG03] et [CK-p], nous avons montr´e que si la donn´ee initiale a cette forme, alors la non-lin´earit´e de (1.5) a un effet au premier ordre dans la limite ε → 0 si et seulement si au moins une phase ϕj est exactement quadratique, dans le cas o`u σ ≥ 2/n.

Les donn´ees initiales consid´er´ees dans [CFG03] et [CK-p] sont en fait plus g´en´erales que des donn´ees du type BKW comme envisag´e ci-dessus. Fixons quelques notations et donnons une d´efinition.

Notation 2.1. — Pour une famille (aε)0<ε≤1 dans H1(Rn), notons (suivant [38])

kaεkH1 ε := ka

ε

kL2 + kε∇aεkL2. On dira que aε est born´ee (resp. tend vers z´ero) dans Hε1 si

lim sup

ε→0 ka ε

kH1

ε < ∞ (resp. = 0). Nous consid´erons dans ce chapitre le probl`eme de Cauchy

(2.1) iε∂tuε+

1 2ε

2∆uε= λε|uε|uε ; uε

|t=0 = uε0,

o`u λ ∈ {−1, +1}, σ ≥ 2/n et uε0 est born´ee dans L2 ou Hε1. Introduisons une fonction de r´ef´erence, solution de l’´equation lin´eaire associ´ee, avec mˆeme donn´ee de Cauchy :

(2.2) iε∂tvε+

1 2ε

2∆vε = 0 ; vε

|t=0 = uε0.

D´efinition 2.2 (Lin´earisabilit´e). — Soit uε

0 ∈ L2(Rn), born´ee dans L2(Rn), et soit Iε

(30)

i) La solution uε est lin´earisable sur Iε dans L2 si lim sup ε→0 sup t∈Iεku ε(t) − vε(t)k L2(Rn)= 0 . ii) Si de plus uε

0∈ H1(Rn) et uε0 est born´ee dans Hε1, on dit que uε est lin´earisable sur

Iε dans Hε1 si lim sup ε→0 sup t∈Iε  kuε(t) − vε(t)kL2(Rn)+ kε∇xuε(t) − ε∇xvε(t)kL2(Rn)  = 0 .

Dans les cas σ > 2/n et σ = 2/n, on obtient deux crit`eres de lin´earisabilit´e diff´erents. Une cons´equence est que l’ensemble des donn´ees ´evoluant en une fonction non lin´earisable est plus grand dans le cas critique L2 (σ = 2/n) que dans le cas surcritique (σ > 2/n).

Ceci est dˆu pr´ecis´ement `a l’invariance d’´echelle au niveau L2.

Dans les deux cas, la strat´egie g´en´erale de d´emonstration suit celle de [31] et [3] : on commence par ´etablir un crit`ere de lin´earisabilit´e portant uniquement sur vε, ce qui ram`ene l’´etude du probl`eme non lin´eaire initial `a l’´etude de l’´equation lin´eaire (2.2). Cette derni`ere se m`ene `a l’aide de d´ecomposition en profils, notion introduite dans [32] (voir aussi [62]).

2.1. Le cas surcritique L2

Le cas σ > 2/n fait l’objet de l’article [CFG03]. Nous ´etablissons le crit`ere de lin´earisabilit´e suivant, tr`es proche de l’´equivalent pour l’´equation des ondes [31] :

Th´eor`eme 2.3 ([CFG03]). — Supposons σ > n2, avec σ < n−22 si n ≥ 3. Soient uε0 born´ee dans Hε1, et T > 0. Les propri´et´es suivantes sont ´equivalentes :

(1) uε est lin´earisable sur [0, T ] dans H1 ε. (2) La fonction vε v´erifie (2.3) lim sup ε→0 sup 0≤t≤T εnσkvε(t)k2σ+2L2σ+2 = 0 .

La comparaison avec le crit`ere prouv´e dans [31] est motiv´ee par le fait que la quantit´e apparaissant dans (2.3) est li´ee `a la conservation de l’´energie. Rappelons que pour les solutions de (2.1), on a les conservations suivantes :

Masse : kuε(t)kL2 = kuε0kL2 , ´ Energie : 1 2kε∇xu ε(t)k2 L2 + λεnσ σ + 1ku ε(t)k2σ+2

L2σ+2 = Cε (constante ind´ependante du temps) . Ces conservations permettent de montrer facilement qu’on a toujours (c’est-`a-dire sans n´ecessairement supposer σ > 2/n) (1)⇒(2) dans le th´eor`eme pr´ec´edent. La r´eciproque est plus lourde `a montrer, mais repose sur des outils standards (in´egalit´es de Strichartz et de H¨older). Notons que c’est `a cette ´etape que la condition σ > 2/n apparait. Nous verrons au paragraphe 2.2 que cette condition est n´ecessaire, et n’est pas un artifice technique comme on pouvait le croire. Notons aussi que les indices de Strichartz et de H¨older permettant de montrer (2)⇒(1) sont sugg´er´es par les puissances de ε apparaissant lorsque uε est la

(31)

th´eor`eme 2.3, nous n’avons aucune information g´eom´etrique a priori (en particulier, il est hors de question d’utiliser des op´erateurs du type Jε(t) introduit en (1.8)). L’´etude de la

condition de lin´earisabilit´e (2.3) va rigidifier le cadre de travail.

Avant d’´enoncer le r´esultat principal de [CFG03], donnons une d´efinition d’orthogonalit´e (qui est g´en´eralis´ee dans le cas critique [CK-p]).

D´efinition 2.4. — Soit (zjε)j∈N une famille de suites dans Rd, d ≥ 1. Nous dirons que

cette famille est orthogonale si

∀j 6= k, lim sup

ε→0

|zεj − zεk|

ε = ∞.

Th´eor`eme 2.5. — Supposons σ > n2, avec σ < n−22 si n ≥ 3. Soient uε0 born´ee dans Hε1, et T > 0. Supposons que (2.3) ne soit pas v´erifi´ee. Alors, quitte `a extraire une sous-suite, il existe une famille orthogonale (tεj, xεj)j∈N de R+× Rn, une famille (Ψε`)`∈N, born´ee dans

Hε1(Rn), et une famille (non vide) (ϕj)j∈N, born´ee dans F(H1) telles que :

(2.4) uε0(x) = Ψε`(x) + r`ε(x), avec lim sup

ε→0 kU ε

0(t)rε`kL∞(R+,L2σ+2

ε )`→∞−→0, et pour tout ` ∈ N, on a l’asymptotique suivante dans L2(Rn), pour ε → 0,

(2.5) Ψε`(x) = ` X j=0 1 (tε j) n 2 ϕj x − x ε j tε j ! e−i (x−xεj )2 2εtεj + o(1).

Enfin, lim sup

ε→0 t ε

j ∈ [0, T ] pour tout j ∈ N.

La seconde partie de (2.4) signifie qu’`a la limite ` → +∞, le reste r`ε a une ´evolution essentiellement lin´eaire, d’apr`es le th´eor`eme 2.3. Ainsi, l’unique obstruction `a la lin´earisabilit´e de uε vient de Ψε`, c’est-`a-dire, d’apr`es (2.5), de la pr´esence dans la donn´ee initiale d’au moins une oscillation quadratique, `a l’origine d’une focalisation en un point, dans le futur (´eventuellement `a l’instant t = 0 sous les hypoth`eses pr´esentes).

D´ecrivons le sch´ema de la preuve du th´eor`eme 2.5. Puisque la condition (2.3) porte sur l’´evolution lin´eaire de la donn´ee initiale, nous utilisons la d´ecomposition en profils associ´ee `a cette ´evolution lin´eaire, ´etablie par S. Keraani dans [52]. Pour ´eviter les lour-deurs d’´ecriture, nous nous sommes limit´es au cas de la dimension trois d’espace. Avec le changement d’´echelle

(2.6) Vε(s, y) := ε32vε(εs, εy) ,

les r´esultats de [52] entrainent qu’`a extraction d’une sous-suite pr`es,

Vε(s, y) = ` X j=0 1 p ηεjVj s − sε j (ηjε)2 , y − yε j ηεj ! + W`ε(s, y) avec ηε

j ∈ R+\ {0}, et certaines conditions d’orthogonalit´e. De plus, W`ε v´erifie

lim sup ε→0 kW ε `kLq(R,Lr)→ 0 pour ` → ∞ , avec 2 q + 3 r = 1 2, r < +∞ .

Figure

Figure 1. Rayons de l’optique g´eom´etrique : focalisation en un point.
Figure 2. Rayons de l’optique g´eom´etrique : focalisation sur une droite.
Figure 4. G´eom´etrie des rayons caract´eristiques.
Figure 5. Rayons de l’optique g´eom´etrique : sinuso¨ıdes.

Références

Documents relatifs

6. Une population limit´ ee La population de sardines d´epend aussi d’autres esp`eces en amont de la chaˆıne alimentaire qui vont limiter la taille de la population. L’ampleur

Lorsque le signal que l’on cherche `a ´etudier s’y prˆete (par exemple, un signal p´eriodique ayant lui mˆeme des composantes purement sinuso¨ıdales), cette transformation

En math´ ematique, vos r´ esultats ´ etaient faibles moyens bons (biffer les mentions inutiles) En physique, vos r´ esultats ´ etaient faibles moyens bons (biffer les mentions

Nous avons commenc´e, `a la fin du chapitre pr´ec´edent, de parler d’onde acoustiques en travaillant sur les r´esonances qui se mettent en place pour une corde pinc´ee `a ses

La lumi`ere blanche qui nous vient du Soleil est compos´e d’un spectre continu de fr´equences (ou de longueurs d’ondes), comme nous le montre la d´ecomposition spec- trale par

Par contre, la masse de ces mˆemes particules n’est pas n´egligeable : notre restriction va entrain´e une baisse de la masse totale, mˆeme dans les cas sans g´elation, et qui risque

D´ etermine une fonction (sous la forme la plus simple possible) satisfaisant les deux crit` eres..

d) Si la droite d est une asymptote au graphique de la fonction f , la fonction f s’approche de plus en plus de la droite d pour finir par la toucher lorsque x ou y tend vers ±∞.. e)