HAL Id: jpa-00208501
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Submitted on 1 Jan 1976
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Étude expérimentale de LiH, LiD ; spectres de réflexion infrarouge et spectres de diffusion Raman du second
ordre
D. Laplaze
To cite this version:
D. Laplaze. Étude expérimentale de LiH, LiD ; spectres de réflexion infrarouge et spec- tres de diffusion Raman du second ordre. Journal de Physique, 1976, 37 (9), pp.1051-1059.
�10.1051/jphys:019760037090105100�. �jpa-00208501�
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE LiH, LiD ;
SPECTRES DE RÉFLEXION INFRAROUGE
ET
SPECTRES DE DIFFUSION RAMAN DU SECOND ORDRE
D. LAPLAZE
Laboratoire de
Physique
Moléculaire etCristalline,
Groupe
deDynamique
des Phases condensées(*),
Université des Sciences etTechniques
duLanguedoc, place E.-Bataillon,
34060Montpellier Cedex,
France(Reçu
le15 janvier
1976, révisé le 12 mars 1976,accepté
le 13 avril1976)
Résumé. 2014 Nous avons repris les spectres de réflexion infrarouge de monocristaux de LiH et LiD,
en clivant les échantillons sous vide, et en étendant le domaine de température entre 300 K et 30 K.
Ces mesures sont complétées par les spectres de diffusion Raman du second ordre, dans le même domaine de température. L’étude comparative des résultats obtenus pour ces deux corps, permet d’atteindre les fréquences des phonons de LiH aux bords de la zone de Brillouin.
Abstract. 2014 We have repeated studies of the infrared reflection spectra of LiH and LiD crystals (cleaved under vacuum) for extended the temperature range : 30 K T 300 IL. These measure- ment are completed by the second order Raman scattering of these two crystals, in the same tempera-
ture range. Comparative studies of the experimental results for these two crystals yield the phonon frequencies of LiH at the Brillouin zone boundaries.
Classification
Physics Abstracts
8.822
1. Introduction. -
L’hydrure
de lithiumqui
a unestructure cristalline
simple,
type NaCl etauquel
onattribue
[1]
un caractereionique marqu6
estparti-
culi6rement int6ressant pour
approfondir
1’etude de ladynamique
des solides. Dupoint
de vueexperi- mental,
les resultats sont peu nombreux en compa- raison avec ceux des autres cristauxioniques
de memestructure, vraisemblablement a cause de la tres
grande
reactivite
chimique
de ce corpsqui
rend sasynthese
difficile et sa
manipulation
delicate.Nous avons 6tudi6
particulierement
les spectresinfrarouges
et de diffusion Raman du second ordre des deuxcomposes
LiH et LiD en suivant leur 6vo-lution avec la
temperature.
Le butrecherche,
dans unpremier
temps, est surtout une meilleure connaissance desfrequences
des modes devibration,
les seulsresultats
disponibles,
obtenus par diffusioninelastique
de neutrons etant
incomplets.
En effet les mesuresfaites par Werble et son
6quipe [2]
n’ont paspermis
dedeterminer les
frequences
des modeslongitudinaux optiques,
et ne portent que surLi’D.
Les
principales
difficultes rencontr6esproviennent
des reactions extremement vives de
1’hydrure
delithium avec la vapeur d’eau
atmospherique
et le gazcarbonique.
En clivant un 6chantillon a1’air,
sa surfaceinitialement brillante se ternie en 2 ou 3 secondes
et il
apparait
des irisations dues aux interferencesproduites
par la lame minced’impuretes qui
se forme.Abandonn6 a
1’air,
1’echantillon se recouvre alors d’unepellicule blanchatre, melange
constitueprinci- palement d’hydroxide
et de carbonate. Les spectres,
infrarouges
sontparticulierement
sensibles a ceseffets;
il en est de meme pour les spectresRaman,
bien que dans ce cas, la seuleconsequence
soit unediminution
importante
de l’intensité diffus6e.Nous avons du mettre au
point
unetechnique exp6-
rimentale
appropri6e
pourpreserver
nos echantillons.Nous
1’exposerons
d’abord enprecisant
les moyens de controle que l’on utilise. La deuxiemepartie
estconsacr6e aux mesures de reflexion
infrarouge
et leursinterpretations.
Ces resultats sont
completes
par les spectres de diffusion Raman. En comparant les spectres de LiDet LiH et en s’aidant des mesures de Werble on peut alors d6duire un certain nombre de
frequences
pour des modes en bord de zone pour LiH et ceci constitue actuellement le seul moyenexperimental
de lesobtenir.
2. Recherche d’une
technique experimentale. -
2.1 EFFET DES IMPURETFS SUR LES SPECTRES INFRA- ROUGES DE TRANSMISSION ET DE PTFLEXION. - La
qualite
de la surface desechantillons j oue
un role tresArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019760037090105100
1052
important
dans les mesures de transmission ou de reflexioninfrarouge
et lapresence
de couche minced’impurete
peut entrainer des modificationsprofondes
des spectres
[3, 4].
Pour l’étude de diffusion Raman ou l’intensit6 de la lumiere diffus6e est li6e auvolume,
1’etat de surface intervient peu tant que celle-ci reste
parfaitement polie
et transparente. Pour effectuerces deux types de mesures nous avons du
prot6ger
nos echantillons et mettre au
point
unetechnique permettant d’obtenir,
apartir
desmonocristaux,
des lames aux facesparfaitement
propres et a controler leur 6tat. Pour cela on a identifi6 lesprincipales
bandesd’absorption infrarouge
desimpuret6s
recueillies a la surface d’echantillond’hydrure
delithium,
par compa- raison avec les spectresd’absorption infrarouge
deLiOH et
C03Li2.
Le controle de 1’6tat de surface des echantillonsprepares
est effectu6 alors en recherchantsur les
spectres
de reflexion ou de transmission infra- rouge lapresence
ou non de ces bandes.Ces mesures
preliminaires
desspectres
desimpu-
retés
(Fig. 1)
ont ete realisees apartir
depoudres pastillees
dans du bromure de caesium. Lesfrequences
les
plus caract6ristiques
sont celles dues a la vibra- tion OH 4 3 670cm-1,
ainsi que le massif du aH20
aux environs de 3 000
cm-1
et les vibrations du grou- pementC03 -.
Il est interessant de noteregalement
une
absorption importante
entre 600 et 200cm-1.
FIG. 1. - Spectres d’absorption infrarouge de C03Li2(1), LiOH(2)
et des impuretes recueillies a la surface de monocristaux de LiH(3).
Les
premieres
mesures de reflexioninfrarouge
faitespar
Brodsky [5] indiquent
lapresence
d’une forte bande de reflexion entre 1 000 et 400 cm -1 pour LiH et entre 850 et 300cm-1
pour LiD. Onpeut prevoir
pour des echantillons
pollues
des anomalies dans les spectres de reflexion duesprincipalement
a lapresence
de carbonate. De meme la recherche de la vibra- tion 0-H a 3 670 cm-1 sur les spectres de transmission constitue un test tres sensible pour
juger
1’etat deproprete
de la surface.2.2 PREPARATION DES TCHANTILLONS. - Dans toute cette
etude,
tous lesenregistrements
ont ete faits surdes
appareils
deroutine, rapides,
defacon
a ne pas mettre en cause lesqualites
desporte-echantillons
etanches utilises.
Les lames de LiH sont cliv6es en boite a gants et enfermees dans un
porte-echantillon
6tanche.Malgre
la
rapidite
aveclaquelle
leclivage
peut etre fait tous les spectres de transmission ont revele lapresence
dela bande 0-H a 3 670
cm-1 (Fig. 2).
Les spectres de reflexion du meme 6chantillon clivéplusieurs fois,
sont peu
reproductibles,
les variations dupouvoir
r6flecteur entre 800 et 500
cm -1
pouvant atteindre 20%.
Pourpallier
cesdifficult6s,
nous avons mis àprofit
la facilite aveclaquelle
on peut cliverl’hydrure
de lithium pour
preparer
les echantillons entierementsous vide. On a du
fabriquer
unporte-6chantillon parfaitement
etanche constitue par uncylindre
d’alu-minium ou de laiton
qui
porte les fenetres. L’extremite ouverte ducylindre
est al6s6e et vient recevoir unbouchon sur
lequel
est fixe le cristal. On ferme ce porte- 6chantillon en emboitant lecylindre
sur lebouchon,
2
joints torriques
assurant 1’etancheite.FIG. 2. - Spectres de transmission de lame monocristalline de LiH.
(1) Lame de LiH cliv6e sous vide et non alt6r6e. (2) Lame de LiH cliv6e en boite a gants. La bandc de vibration OH à 3 670 em-’ 1 t6moigne de la reaction entre le cristal et les traces de vapeur d’eau.
(3) Lame de LiH tres alt6r6e.
Le
clivage
est effectu6 sous vide dans une cloche Beaudoin. Lapartie superieure
de la clocheporte
3 passages a
vide;
le passage central permet d’action-ner un
plateau
circulaire surlequel
est fix6 le bouchon duporte-echantillon ;
les deux autres passagessym6- triques
par rapport aupremier
porte l’un le couteau àcliver,
1’autre leporte-echantillon.
On peut ainsiamener le cristal a
1’aplomb
du couteau a cliver etensuite a
1’aplomb
duporte-echantillon qui
peut etre ferme sous vide.Les
premiers
essais effectués ont consiste a cliversous vide une lame mince
d’hydrure
de lithium et àenregistrer
les spectres de transmission dans leproche infrarouge. L’6paisseur
des lamelles obtenues(1,5
a 2
mm)
limitecependant rapidement
le domaineexplore.
Sur lafigure
2 on arepresente
le spectre de transmission d’un de ces echantillons ainsi que ceuxobtenus avec des lames de LiH clivees en boite à gants. La bande
d’absorption
dugroupement
0-H à 3 670cm-’
n’existe pas sur les echantillons cliv6ssous vide ce
qui temoigne
d’une bonnequalite
desurface.
Afin de controler par la suite les
experiences
dereflexion
infrarouge
on a suivi l’evolution du spectre de reflexion d’une lame cristalline cliv6e sous vide quenous avons laisse se
polluer
tres lentement en provo- quant des microfuites dans leporte-echantillon.
Les resultats sont
repr6sent6s
sur lafigure
3 pour LiH et LiD. Dans les deux cas le spectre de reflexion est tresrapidement
alt6r6. Ces spectres ont d’autrepart,
revele pour LiH une anomalie aux environs de 500cm-1.
La hauteur du maximum secondaire est variable d’un 6chantillon a 1’autre.Lorsqu’on
laissela surface
s’alt6rer,
l’intensité de cette bande augmentelegerement
et resteimportante
meme pour un échan- tillon trespollue.
Cette zone defrequence correspond
d’une part a une
absorption
desimpuret6s
que nousavons attribu6e a
Li-0,
d’autre part, a une variation brutale de l’indice del’hydrure
de lithium. Ceci peutexpliquer
que lesimpuretes
se manifestent par unmaximum de reflexion. On peut
justifier
cette banded’intensite variable pour des echantillons fraichement cliv6s en notant que
1’analyse chimique
des cristauxFIG. 3. - Evolution des spectres de reflexion de LiH et LiD sous
I’action de 1’air. - 6chantillon cliv6 sous vide; ---- 6chantillon
16g6rement altere ; .... 6chantillon tres altere.
a revele des traces
d’oxygene.
Enfin une etude ult6- rieure montrera que 1’on peut trouver dans cette zone des effets a deuxphonons.
Pour eclaircir totalementce
point,
il faudrait refaire lesexperiences
avec desechantillons
d’origine
diff6rente et de tres hautepuret6.
11 faut noter que nous n’avons pas pu obtenir des informations par transmission dans le domaine de
1’absorption fondamentale,
les lames clivees sous vide etant tropepaisses.
Tous les essais faits sur despoudres pr6par6es
sous vide n’ont pasabouti,
caril y a presque
toujours
reaction del’hydrure
avec le support ou alteration duproduit.
3. Etude
experimentale
des spectres de reflexioninfrarouge
de1’hydrure
de lithium en fonction de latemperature.
- 3.1 APPAREILLAGE. - L’etudepr6-
cise du
pouvoir r6flecteur,
en fonction de la tem-p6rature
a ete r6alis6e sur unappareil plus performant,
construit au laboratoire par Cadene et Benoit
[6, 7, 8]
et
equipe
d’un cryostat. Cetappareil
fonctionneentre
0,9
et33 u
et on a ducompleter
ces mesuresdans
l’infrarouge plus
lointainjusqu’aux
environsde
100 p
sur unspectrometre Coderg.
La
principale
difficulte rencontree est due auxdimensions de nos
porte-echantillons
trop volumineux pours’adapter
sur le cryostat.Nous
avons du cons- truire un autrechapeau
aoptique
pour le cryostat, de dimensionsplus grandes
etportant
a sapartie
infe-rieure un passage a vide. Ce dernier permet, une fois le
porte-echantillon
fix6 et le vide d’isolementrealise,
d’ouvrir leporte-echantillon
cequi supprime
unefenetre sur le faisceau de mesure.
Une deuxieme serie de mesures a ete faite en utilisant
un
cryostat
a circulation type C.R.C.S. mont6 sur le memechapeau
aoptique.
Le faible encombrement de1’appareil
ainsi que lasimplicite
du montage d’ali- mentation enHelium,
permettent de cliver le cristalsur le
spectrometre
a 1’aide d’un couteau fix6 sur un axe passant par le passage a vide duchapeau
aoptique.
Les
enregistrements
ont ete faits a latemperature ambiante,
a latemperature
de 1’azote et a latemp6ra-
ture de I’h6lium
liquide
sur le four des cryostats. Sur1’echantillon,
nous estimons que pour les deux mon-tages, la
temperature
laplus
basse obtenue etait de l’ordre de 30 K.3.2 RESULTATS ET INTERPRETATION. - Les spectres obtenus sont
représentés
sur lesfigures
4 et 5 pour LiH et LiD. Nous donnons ici une courbe moyenne dupouvoir
r6flecteur deduite de 1’ensemble de nos mesures. L’alluregenerale
des courbes est sensible- ment lameme,
a hautetemperature
pour les deux corps. Les diff6rences se situent au niveau des bandes de cotequi
sontplus marquees
pour LiH que pour LiD.Le maximum
principal
de reflexion varie peu avec latemperature.
Lepouvoir
r6flecteur augmentelegere-
ment a basse
temperature
et la bande est troplarge
pour que l’on
puisse
observer desdeplacements
1054
FIG. 4. - Pouvoir r6flecteur de LiH. Influence de la temperature.
- spectre A 300 K ; - - - spectre A 25 K.
FIG. 5. - Pouvoir r6flecteur de LiD. Influence de la temperature.
- spectre d 300 K ; - - - spectre d 25 K.
importants.
Les bandes de cote sontbeaucoup plus
sensibles a la
temperature.
Pour LiD la bande à 300 cm-1disparait
a bassetemperature
et la bande à770 cm-1 se detache
plus
nettement du maximumprincipal
tout enperdant
un peu d’intensite. PourLiH,
la bande bassefrequence
diminue enintensite,
celle du cote hautefrequence
diminueegalement
et il
apparait
une structureplus marquee qu’a
hautetemperature.
Pour determiner les constantes
optiques
des cristaux apartir
des mesures de reflexioninfrarouge,
on peut soit calculer la constantedi6lectrique s(co)
par une relation dedispersion
typeDrude,
soit utiliser les relations de KramersKronig.
Cestechniques de
calcul basees sur l’interaction entre le rayonnement et le cristal ont etelargement
d6crites[9, 10, 11, 12, 13]
etnous
soulignerons
seulement lesapproximations qu’elles impliquent.
Dans la relation de Drudeon introduit de
fagon
tout a faitph6nom6nologique
un amortissement
ri, suppose
constant, et caract6-ristique
dumode wi
consid6r6. De meme les structures additionnelles de la bande de reflexion peuvent etreprises
en compte en considerantqu’il
y aplusieurs
oscillateurs actifs. Ces moyens elementaires de tenir
compte
ducouplage anharmonique
desphonons
etdu moment
electrique
du second ordre conduitcependant
a desinterpretations acceptables
pour des effetsanharmoniques
faibles. 11 est utile[4]
decompl6-
ter cette
analyse
a 1’aide des relations de Kramers-Kronig,
ladispersion
des resultats des deux methodes permettant dejuger
l’ordre degrandeur
des effetsanharmoniques.
TABLEAU I
Résultats des mesures de
reflexion infrarouge (cm-1)
La seconde
possibilite d’analyse
des resultatsexp6-
rimentaux consiste a utiliser les relations de Kramers-
Kronig,
etudiees en detail par Tool[14].
Celles-cin’introduisent pas
d’hypothese
sur ladynamique
ducristal,
mais lesapproximations qu’elles
entrainentproviennent
d’un manque d’informationexp6rimen-
tale.
Le coefficient de reflexion
qui s’exprime
par la relationou
cp(w) represente
lechangement
dephase
a lareflexion,
permet de calculer lapartie
reelle et ima-ginaire
de 8apres
avoir determinecp(w)
par la relationPour obtenir
cp(w)
il faut connaitrer(O)
sur toutl’intervalle de
frequence [0,
+oo].
Enfait,
on ne leconnait que sur un intervalle reduit au
voisinage
de labande de reflexion. Bien que la relation
(3)
montre que la contribution al’int6grale
pour Q # w soitpr6- pond6rante,
il est necessaired’appliquer
une correc-tion.
Une deuxieme cause d’erreur
provient
desregions
ou
r(w)
est faible auvoisinage
de WL. Pour remedier a ce dernierinconvenient,
Galtier[4]
apropose
uneamelioration de la methode
qui
utilise les mesures de transmission dans lesregions
our(w)
est faible. PourLiH nous n’avons pas pu utiliser ce
procede
les r6sul-tats des mesures par transmission etant trop incertains.
Dans le cas de la formule de
dispersion
deDrude,
nous avons considere que
chaque
bande de reflexion etait due a deuxoscillateurs, l’un
pour la bandeprin- cipale, l’autre
pour la bande de cote hautefrequence.
Dans le cas de
LiD,
la bande de cote bassefr6quence,
est faible et nous n’en avons pas tenu compte. Pour LiH cette bande est
plus importante
mais sonorigine
n’est pas
completement
eclaircie.On a cherche les valeurs des
parametres Ai, a)i
etFi
par une methode
d’ajustement
lineaire utilisant les moindrescarr6s,
de telle sorte que R calcule soit aussi voisin quepossible
de Rexperimental
et de la nousavons calcule
8(W).
Pour
LiH,
les resultats trouves par les deux methodes donnent pourWTO et
Ww des valeurs tres voisines eten bon accord a haute
temperature
avec les resultatsde
Brodsky [5].
L’6volution avec la
temperature
montre que cesfrequences
augmententlorsque T diminue,
la variation 6tant de l’ordre de 2%
entre latemperature
ambianteet 30 K.
Pour LiD la valeur de WTO obtenue par Kramers-
Kronig,
est en bon accord a hautetemperature
aveccelle donnee par
Brodsky.
Par contre, on constate un desaccord de l’ordre de 5%
pour lafrequence longi-
tudinale
optique. Toutefois,
la valeur que nous avonsLE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 37, N° 9, SEPTEMBRE 1976
trouvee : 837 cm-
est comparable
a celle que 1’on peutdeduirc
de WLO de1’hydrure
de lithium en considerant le rapport des masses reduites(1,33) qui
conduit a lavaleur 830 cm -1.
L’ajustement
dupouvoir
r6flecteur a 1’aide d’une formule de Drude a deux oscillateurs conduit a unecart considerable entre 600 et 800
cm-1
entreRexp
et
Real.
Il semble que les spectres de LiDpresentent
une anomalie
qu’il
est difficile d’attribuer a des effetsanharmoniques
compte tenu du faibledeplacement
des
frequences
avecT,
ainsi que 1’absence de telsphenomenes
pour LiH. 11 estplus
vraisemblable quel’origine
de ces effets soit liee a des defauts de stcechio- metrie de 1’echantillon ou a lapresence d’impuretes.
Les resultats a basse
temperature
confirment lecomportement
anormal de LiD et ne permettent pas d’obtenir une valeur convenable pour WLO. Par contre, leglissement
defrequence
pour WTO est de meme ordre degrandeur
que pour1’hydrure
de lithium.On a pu deduire
egalement
par la methode deKramers-Kronig
lesfrequences correspondant
auxdeux bandes situ6es de
part
et d’autre de l’oscillateurprincipal.
Leur evolution en fonction de latemp6ra-
ture semble
indiquer qu’il s’agit
d’effets a deuxpho-
nons
puisque
leur intensit6diminue
avecT;
dans lecas de
LiD,
le maximum vers300 cm -’
n’estplus
d6celable a basse
temperature.
Bilz[15]
a montre que l’onpouvait g6n6ralement
les attribuer a des combi- naisons TO + TA et TO - TA desfrequences
aupoint L,
comme le permettent lesregles
de s6lec-tion
[16].
Ceci
parait compatible
avec les mesures de neutronspour Li’D. En admettant cette
hypothese
on obtientpour LiH des
frequences 6gales
a 770 cm -1 pour le mode TO et 270cm-1
pour le mode TA aupoint
L.4. Effet Raman du second ordre de
1’hydrure
delithium. - L’6tude de la diffusion Raman par les cristaux de LiH et LiD n’avait
jamais
ete faitelorsque
nous avons
entrepris
0153 travail. Simultan6ment Jaswal[17, 18]
et sonequipe
a effectu6 un travailidentique qui
a donne des resultats trescomparables
aux notres avec des echantillons
d’origine
diff6rente.La diffusion Raman par des cristaux
type
NaCla 6th
longuement
6tudi6e et montre que les spectresexp6rimentaux dependent
a la fois de l’orientation relative du cristal et de la lumiereincidente,
ainsi que de lapolarisation.
La theorie des groupes permet d’obtenir 1’ensemble desregles
de selection dont noustrouvons une etude detaillee dans les articles de Birman
[19], Burstein,
Johnson et Loudon[16]
ouKrauzman
[20, 21].
Il ressort de cette etude que la
plupart
des combi-naisons doivent etre actives en Raman alors que tres peu sont actives en
infrarouge.
De cefait,
le spectre Raman du second ordre doit etreplus
riche en infor-mation que le spectre
infrarouge.
La forme des tenseursde diffusion Raman est d6finie par les
representations Aig, Eg
etF2g
du groupeponctuel
Oh. Ils sont donnes70
1056
dans differentes tables
[22].
Krauzman[23]
a montreque si l’on observe la lumiere diffus&e a 900 perpen- diculairement a une face
(0 0 1)
il suffitd’envoyer
lalumiere incidente
perpendiculairement
a la face(1 0 0)
et a une face
(1 10)
pour avoir 1’ensemble des infor- mations.L’etude en fonction de la
temperature
permet deseparer
les combinaisons sommes des combinaisons differentes. L’intensite de ces dernières diminue tres vite avecT,
alors queg6n6ralement
ledeplacement
enfrequence
estplus
faible que pour les combinaisonssommes.
4.1 APPMTEILLAGE. - Les spectres de diffusion Raman ont 6t6
enregistres
sur unspectrometre Coderg
a double monochromateur type PHO.L’appa-
reil est
equipe
d’unphoto-multiplicateur
refroidi etrégulé
entemperature.
La lumiere excitatrice estproduite
par un laser a argon ionisequi
donne deuxradiations
polaris6es
tres intenses a 4 880A
et 5 145A.
La lumiere diffus6e
peut
etreanalys6e
par un ensemble depolariseurs places
sur la fente d’entr6e du spectro- m6tre. Le rendement duspectrometre dependant
dela
polarisation
de la lumierequ’il reroit,
il est necessaired’effectuer une correction d’intensite. Les 6chantil- lons
de
LiH et LiD utilises ont ete clivés sous vide à1’exception
des faces(1 10).
Celles-ci ont 6t6 obtenues par usure a 1’abrasif en boite a gants, et pour ameliorer leursqualites optiques
on a effectue unpolissage
definition sous vide.
Pour les mesures en fonction de la
temperature,
on a
place
les echantillons soit dans un cryostat àazote
Coderg,
soit dans le cryostat C.R.C.S. a circula- tion d’helium. Dans ce dernier cas, latemperature
la
plus
basse atteinte sur 1’6chantillon peut etre estim6e a 30 K.4.2 RESULTATS. - Les spectres obtenus sont
repr6-
sent6s sur
les figures 6,
7 et 8 selon le type desymetrie.
n
s’agit
des resultatscorriges
des effets depolarisation
du
spectrometre..
L’hydrure
de lithium recuit a donn6 desspectres presentant
peu de fond continu. Par contre, les cristaux de LiD etant assezsombres,
l’intensith diffus6e est faible et le fond continuimportant.
Pour 61iminer tout
risque
dephenomenes
lies a lalongueur
d’onde de la radiationexcitatrice,
nousavons utilise successivement les deux raies intenses du laser
qui
ont donne des r6sultats en toutpoint
ana-logues.
L’ensemble de nos mesures est d’ailleurs conforme aux mesures de Jaswal[27]
la seule diffé- rence, se situe pour lepic
a 293cm-1
pour LiD ou surnos
spectres
nous ne voyonsqu’un 6paulement
lepic
6tant
masque
par lepied
de diffusionRayleigh.
Pourles diff6rents spectres obtenus
(AET), (Eg), (T2g)
lesintensites diffus6es
peuvent
etre classeesapproximati-
vement dans les
rapports 10/5/l.
La valeur absolue de l’intensit6 diffusée est
grande
par rapport 4 celle des spectres Raman du second ordre que 1’on obtient
g6n6ralement
pourlets autres
FIG. 6. - Spectres Raman de LiD a 300 K.
FIG. 7. - Spectres Raman de LiH a 300 K.
cristaux
type
NaCl. Ceci nous apermis
dans certainscas d’utiliser un
pouvoir
de resolution inferieurà 4cm-1.
L’6volution des
spectres
avec latemperature
entre300 et 30 K a lieu de
facon
tres continue et nepresente
pas d’anomalie. On constate que l’intensite diffus6e
FIG. 8. - Spectres Raman de LiH. Variation de la composante (AET) avec T. 1 a 300 K ; 2 a 30 K.
diminue
rapidement
pour lesglissements
Raman debasse
fr6quence
alors que dans la zone des hautesfr6quences
le spectre est tres peu modifi6. On note6galement
undeplacement
des bandes vers les hautesfr6quences
que 1’on peut estimer aux environs de 2%
tout au
long
des spectres entre 300 K et 80 K. Au-des-sous de cette
temperature
etjusque
vers 30 K lesspectres varient tres peu.
4.3 INTERPRETATION DES SPECTRES RAMAN. -
L’interpr6tation
du spectre Raman du second ordrene peut etre men6e;k bien que si l’on a un modele pour le
cristal,
cequi
permet au moins lacomparaison
entrela densite combin6e d’etat
g(mi
±w2)
et le spectre.Neanmoins 1’ensemble des resultats
experimentaux precedents
et la connaissance desregles
de selection permettent unepremiere approche qui peut
servir deguide
dans 1’etude du modeledynamique
Dans le cas de ces
cristaux,
toutes les combinaisonsharmoniques
sont actives en Raman du second ordre.On a
compare
les spectres Raman a la densite har-monique g(2 w)
d6duite de la densite d’etatg(w)
mesur6e par Zemlianov
[24]
par diffusion incoh6rente de neutrons sur LiH et LiD enpoudre.
Lesfigures
9et 10 montrent une bonne concordance de ces resultats et permettent d’attribuer le demier maximum
impor-
tant du spectre Raman aux combinaisons harmo-
niques
des modeslongitudinaux optiques. Compte
FIG. 9. - LiH : Comparaison entre le spectre Raman (AET)
- et G(2 w) - - - deduit des mesures de Zemlianov.
FIG. 10. - LiD : Comparaison entre le spectre Raman (AET)
- et G(2 w) - - - déduit des mesures de Zemlianov.
tenu du fond
continu,
on peut 6valuer lesfrequences
maximums de ces combinaisons
harmoniques
entre1 650
et 1 700cm -1
pour LiD et 2 200 et 2 300 cm-’pour LiH. Ces valeurs
qui
sont dans le rapport1,33
des racines carrees des massesreduites,
sont assezvoisines du double des valeurs des
frequences longi-
tudinales
optiques
aupoint r,
d6duites des spectresinfrarouges.
Ce resultat montreegalement
que le meilleur modeledynamique
de Werble[2]
ne rend pas compte convenablement des modeslongitudinaux optiques.
Le
premier
maximum deg(2 w) qui
se situe entre500 et 550
cm-1
a la fois pour LiH et LiDcorrespond
bien dans les spectres Raman a un maximum. Toute-
fois, l’étude
en fonction de latemperature
montre que pour LiH ce maximum r6sulte de lasuperposition
decombinaisons somme et
difference, puisque
son inten-site varie avec T. Les combinaisons differences peuvent etre identifiees a celles que l’on trouve a 286 cm-’
pour LiD.
Quant
aux combinaisons sommes, ellescorrespondent
a desharmoniques
dephonons
trans-versaux
acoustiques.
En se servant des resultats des mesures de neutrons
sur
Li7 D,
on peut considererqu’il s’agit
de combi-naisons 2 TA au
voisinage
dupoint
L.Philips [25]
a montre que pour les cristaux type Nad lespoints
r, X et L etaientobligatoirement
despoints critiques
entrainant des discontinuites deg((.o),
doncde
g( Wi
±wj).
Lepoint
L estparticulierement
int6-ressant
puisque
1’on peut montrer que lesfrequences
des modes
longitudinaux
et transversauxacoustiques
ne
dependent
que de la masse de lithium et sont les memes pour LiH et LiD. Pour les modesoptiques,
lerapport
desfrequences
de LiH a celles de LiD est6gal
a la racine carree du rapport des masses de
l’hydrogène
et du
deuterium,
soitJ2.
Les bandes semblables dont les maxima sont situ6s a 1 300
cm-’
pour LiD et 1 841cm-’
pour LiH ontune
polarisation Eg
etT2g.
On peut les considerercomme resultant des combinaisons LO + TO au
point L,
cequi
est confirm6 par le rapport de cesfr6quences qui
vautJ2.
Comme
wTo(L)
est connu pourLiD;
on peut en deduire lesfr6quences
LO aupoint
L pour LiD et LiH.1058
Les , combinaisons 2
LA,
2TA,
LA + TA des modes aupoint
L doivent avoir les memes valeurs pour LiH et LiD.D’apres
les mesures de Werble[2]
on a pu calculer les
frequences
et les comparer au spectre Raman. Cesresultats,
assez satisfaisants compte tenu du fait que les mesures de neutrons ontete faites sur Li’D et que les mesures Raman portent
sur des
composes
contenant du lithiumnaturel,
sont rassembles dans le tableau II. On a pu ainsi determiner les 4fr6quences
des modes de LiH aupoint
L.TABLEAU II
Détermination des
fréquences
des modes(en cm-’)
de LiH et LiD
d’apres
les spectres dediffusion
Ramanau
point
L de la zone de Brillouin.D’autres attributions sont
egalement possibles
aupoint
X de la zone de Brillouin et ontpermis
de d6ter-miner les
frequences
des modesacoustiques
pour LiH[26].
5. Conclusion. - Cette etude
experimentale
nous aconduit a mettre au
point
unetechnique
depreparation
des echantillons que l’on
envisage d’appliquer
àd’autres cristaux tres alt6rables par les elements
atmospheriques.
Elle nous a fourni d’autre part desrenseignements importants
sur ladynamique
descristaux de LiH et LiD. Nos resultats recoupent bien les travaux de Werble et de
Brodsky
et lacomparaison systematique
des mesuresinfrarouges
et Raman pources deux cristaux conduit a la determination de
quelques frequences
de modes de vibration de LiHaux bords de la zone de Brillouin.
Le tableau III resume ces resultats et fait
apparaitre
une bonne concordance entre les
frequences
deduitesdes diverses mesures. 11 est interessant de remarquer que ces mesures
optiques
constituent actuellement le seul moyenexperimental
d’atteindre lesfrequences
des modes de LiH ainsi que les modes
longitudinaux optiques
de LiD. Ces r6sultats sontparticulierement
interessants pour une etude
precise
de ladynamique
de ces corps.
TABLEAU III
Fréquences
desphonons (cm-1)
aux
points r,
X et L pour LiD et LiHLes effets de
temperature
assez peumarqu6s
sonten contradiction avec
I’hypoth6se g6n6ralement
admised’une forte anharmonicite pour ces corps,
qui
seraitli6e a la
grande
difference de taille des ions.Ces
resultats, joints
aux mesures de constantes elas-tiques [27, 28]
montrent que les modeles elaboresjusqu’alors
pour ces cristaux etqui presentent
desimperfections notables,
ne tiennent pas compte detoutes les interactions entre les ions. Nous
develop-
perons dans une etude ulterieure un modele nouveau
compatible
avec 1’ensemble des resultatsexp6ri-
mentaux.
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