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Variation de la période du nuclide 7Be en fonction du
degré d’ionisation de l’atome
R. Bouchez, R. Daudel, P. Daudel, R. Muxart
To cite this version:
VARIATION DE LA
PÉRIODE
DU NUCLIDE 7BeEN FONCTION DU
DEGRÉ
D’IONISATION
DEL’ATOME
Par R.
BOUCHEZ,
R.DAUDEL,
P. DAUDEL et R. MUXART. Institut duRadium,
Paris.Sommaire. 2014 On étudie
théoriquement
l’influence de l’ionisation de l’atome sur lapériode
dedésinté-gration par capture d’électrons orbitaux. La théorie indique pour le 7Be une variation de la
période
de l’ordre de 1 pour 100 entre l’atome neutre et l’ion Be++. Les premiers résultats expérimentaux donnentune nette indication en faveur de cette variation. La
période
du 7Be a été trouvée égale à (54,3 + 0,5)].1. Introductions La
capture K
est le seulphénomène
decapture
denégaton
orbitalactuel-lement observé.
Toutefois,
lacapture
d’électronsappartenant
aux couchesL, 1B11,
... ,peut
seproduire :
nous
désignerons
parPI(
laprobabilité
que lenégaton
capturé
appartienne à
la coucheK, PL,
cellequ’il appartienne à
la coucheL,
etc. Laproba-bilité totale de
capture
d’électrons orbital est P ~P~
-~- ....
Le termePl;
est engénéral
beaucoup plus
grand
quePL,
..., et il est trèsdifficile d’observer les
captures
d’ordresupérieur
à K.Si l’on ionise un
atome,
dont le noyau sedésin-tègre
parcapture,
onréduit,
de cefait,
lespossi-bilités de
capture
d’électrons. Il en résulte que laprobabilité
totale dedésintégration
diminue;
ou, ’
*encore, que la
période augmente.
Parexemple,
sil’on ionise
complètement
la coucheLI
del’atome’Be,
la
capture
L ne pourra seproduire
et lapériode
de l’ion serathéoriquement plus grande
que cellede l’atome neutre. Ce fait a été
signalé
indépen-damment par E.
Segré
[1]
et R. Daudel[2].
Dansle cas de l’atome
neutre,
laprobabilité
dedésin-tégration
est+
PL,
elle devientPj;
pour Be.L .
t. d "
d "
’t l AT PL Il La variation de
période
s’écrit alorsT =
il p"? PK ellepeut
se calculeraisément à
partir
des formulesclassiques
de lamécanique
ondulatoire.
Laprobabilité
d’une transition s’écritoù §;
décrit l’état initial dusystème,
~_~~
l’état final et p dénombre les différents états finauxpossibles.
Pour lacapture,
on av1=
u"~ J, ~.~ décrit l’électronavant la
capture,
Um le noyau initial.v f =
un ~, ~
décrit lé neutrinoéjecté,
Un le noyaufinal,
d’oùPratiquement, (D
et j
restent constants dans lenoyau.
°
(¡,~,
90 : valeurs due ~* età
l’intérieur du noyau. Ceci revient à admettreque H
n’a pas d’actionsur ~, ce
qui
est uneapproximation acceptable
dans le cas des transitions
permises.
La
densité p
des états du neutrino est donnéepar la relation
E étant
l’énergie emportée
par le neutrinoàW, énergie
de la transitionnucléaire;
mc2y, énergie
propre de l’électron sur la couche 1~(ou L);
par où a est laconstante de structure fine.
On
peut
alors écrireFinalement
Dans le cas du
Be,
2013
1 (YK)O l’
l’énergie
desfi
, R 0
niveaux K et L de l’ordre d’une centaine
d’électron-volt étant
négligeable
devant4W
+
mc2 de l’ordre337 de
0,8
MeVChaque
électron sedéplace
dans lechamp
deCoulomb et suit
l’équation
de Diraccorrespondant
à ce
champ.
Pour Zpetit
lerapport
des fonctions g de Dirac estéquivalent
à celui des fonctions .~’ deSchrôdinger,
eneffet,
d’où
Prenons donc
avec
ZK
etZL
sont les valeurs de Zcompte
tenu desconstantes d’écran. Dans le noyau, r est
petit,
d’où
Appliquons
ce résultat au Be : la constante d’écran pour un électron K est0,3, Zh =
Z -o,3o;
pourun électron de la couche
Ll,
la constante d’écran étant de
~,05,
La contribution de la
capture
L est doncinfé-rieure à 2. pour i oo.
La variation de
période
due à l’ionisation de la coucheL,
du Be est environ 2 pour oo.Ce résultat suppose essentiellement que les
captures
Il et L sontpermises,
cequi
est le caspour le 7Be
d’après
lesrègles
de sélection de Gamow et Teller(Konopinsky
[.3]).
~
.
Pour calculer d’une manière
plus rigoureuse
Finnuence
de l’ionisation sur lapériode,
il faudraitconnaître l’état de l’ionisation de la couche
Li
dans chacune des formeschimiques
utilisées(Be
métal pour l’atomeneutre,
BeF2,
BeC12,
..., pourl’ion
Be~+~,
or cet étatdépend
de nombreux facteurs :nature de la liaison
chimique,
densité du métal....Nous avons effectué des
expériences
en vue demettre en évidence la variation de
période
prévue
théoriquement.
Les sources radioactives 7Be sontobtenues à
partir
duLi,
Il,i(dn) 7Be;
après
séparation
chimique,
unepartie
du Be est amenée sous forme Bemétal,
l’autrepartie
sous forme ion TTBe. Lerayonnement
y de keV environaccompagnant
la
capture
de7Be, permet
de suivre l’activité deséchantillons. Les mesures sont effectuées à l’aide
d’un bloc de
cinq
compteurs
montés enparallèle,
comme détecteur. Nous
indiquons
Tableau I unrésumé des
renseignements expérimentaux
que l’onpossède
sur le 7Be etfigure
i le schémaprobable
de la transition 7Be -TABLEA LI.
2.
,Appareillage. -
Une variation de lapériode
Tde 7Be détermine une variation du
rapport
desintensités de la source
métal,
dite M et de la solutionl’intensité des deux échantillons M et S. La
diffi-culté
provient
de laprécision
aveclaquelle
doit être effectuée la mesure.Soient
Mo
etSo
l’intensité,
àl’origine,
dessources M et
S,
Po = onpeut
écrire ’n .si
Pour mettre en évidence une variation
de i pour I oo de la
période,
il est donc nécessairede connaître p avec une
précision
d’aumoins 7.
c’est-à-dire
de mesurer l’intensité des sources Met S avec une
précsion
de 3.io-~ environ. Cecinécessite
de
compter
au moins 3.1 Q5
impulsions
produites
par M ou S. Avec un seulcompteur,
Fi g.
2.le taux
due
comptage
nepeut
dépasser
8à
i o . i o3 coups : mn, audelà
lespertes
apparaissent
et la
précision
des mesures baisse notablementPour ne pas
trop
augmenter
la durée des mesures,nous avons été
conduit à
utiliserplusieurs compteurs
en
parallèle.
Le détecteur est formé de
cinq
compteurs
en
parallèle,
reliés à une échelle de 1000.Ce
dispositif
permet
decompter
sansperte
coups : mn.
L’étalonnage
despertes
a étéeffectué avec "-81
mn) :
nous avons trouvéune
période
de(25,2
+ o,2mn).
Lespertes
appa-raissent à4. 104
coups : mn, etatteignent
i pour 100environ à 5.104 et
1,8
pour ioo à 6 . ~ 04.Les
compteurs
fournis par le C. E. A. ont unecoque en verre de
3/io
de millimètred’épaisseur,
recouverted’aquadag
(longueur
1 o cm, diamètre 2cm) .
Ils sontremplis
d’Argon
et deméthylal (10 pour
100)
à la
pression
totale de 10 cm deHg.
Leurscaracté-ristiques
sont très bonnes.(Point
de fonctionne-ment : gooY,
palier
200BT;
pente
environ i pour I o0pour 100
Y)
et ils sont très stables(variation
10-° en sixmois).
Tous lescompteurs
utilisés avaientdes
caractéristiques
voisines.Caractéristique
de l’en-semble :palier, 1o
V;
point
de fonctionnementpente
3 pour i oo pour 10o V.Le bloc
compteur,
leporte
source sont schéma-tisésfigure
:2. Le tube de verre scellé contenant la matière active est introduit et fixé dans leporte
source
cylindrique
enlaiton,
la source ainsi obtenuepeut
être visséedans
le bloccompteur
et saposition
repérée
par index.3.
Préparation
des sources. - Le Be estobtenu par bombardement du Li au
cyclotron
duCollège
de France(temps
d’irradiation :i?oh;
quantité
d’électricité totale : 1120[J-A.h).
Le cible de lithium
pesait
8 g et contenait destraces de cuivre.
La
préparation
des sources a été réalisée de lafaçon
suivante :10 Le
glucinium
formé dans le lithium est isolépar entraînement sous forme de
glucine
Be(OH),.
Pour cela on traite la cible par de l’acidechlorhy-drique
concentréjusqu’à
totale dissolution. Ondilue ensuite la
liqueur
obtenue
et l’onajoute
3o mg de chlorure debérylium
pur et inactif commeentraîneur. On
précipite
alors lebérylium
sous formede
glucine
enajoutant
del’ammoniaque
diluéejusqu’à
obtention dupH
8. Lelithium
et diversesimpuretés
(tel
lecuivre)
restent ensolution. On
filtre,
lavesoigneusement
etsèche;
e2a La
glucine
ainsi obtenue
esttransformée
enchlorure de
glucinium
par
attaque
chlorhydrique
suivie
d’évaporation.
Ce
chlorure estensuite réduit
dans
un courantd’hydrogène
vers 6ooDpar
lesodium
métal sur
support
deplatine.
Une
partie
duglucinium
obtenu sur la lame deplatine
est laissée telle et constitue la source M.Une
partie
égale
est transformée en une solutionde chlorure et constitue l’autre source S.
Remarquons qu’on
peut
obtenir une limitesupé-rieure de la différence du
degré
d’ionisation des deux sources M et S.L’électronégativité
du chlorure est Celle duglucinium
i,i . De sorte que le pour centionique
de la liaison CI-Gl est de l’ordre de45
pour 100 seulement,C’est-à-dire que l’atome de
glucinium
renfermeencore
près
de un électronL,
quand
il est sousforme de chlorure.
Nous
espérons
augmenter
l’ionisation du métal en,339
atteindre environ 80 pour i oo et il ne doit alors
rester dans l’atome de
glucinium qu’environ
O,!l
ào,5
électron L.On
pourrait
croire d’autrepart
qu’une
solutiondans l’eau serait
préférable.
Il n’en estrien,
car lesions
s’y
trouvent sous forme solvatée et c’estl’électro-négativité
del’oxygène qui
compte.
Celle-ci(3,60)
estplus
faible que celle du fluor.D’après
ces remarques, on voit que dans le cadrede
l’expérience
actuelle,
il ne faut pasespérer
uneperturbation
depériode
dépassant
x 1,8 = pour Ic)«.
Et encore, cet écart est
optimiste :
des atomes deplatine
peuvent
être mêlés auglucinium
et limiterencore cet écart.
Nous pensons éviter dans l’avenir cette deuxième
cause d’atténuation du
phénomène
enpréparant
le métal dans des nacelles d’alumine pure.
4. Résultats
expérimentaux. -
L’intensité
des sources M et S estcomparée
à une source de référence Ud’oxyde
noir d’urane(24
ooo c : mnenviron dans les mêmes conditions d’utilisation
que M et
S).
A
l’origine,
les intensités des sources M et Ssont
égales
à 2 pour 100près (30
ooo c :mn).
L’inten-sité de
chaque
source est mesurée de minute enminute
pendant
5 mn, et l’on effectue ces mesuresalternativement sur
M,
S et~I,
jusqu’à
atteindre laprécision
désirée. On ne tient pascompte
desséries de mesures
comportant
des fluctuations anormales de UèPratiquement,
la décroissance dessources a été suivie
jusqu’à
7000 c : mn, endeça
la
durée
d’uneexpérience
devient
trop
grande
etil n’est
plus possible
d’êtrecertain de
la stabilitédes
appareils
pourdéterminer
l’intensité
dessources M et
S
avec uneprécision
d’aumoins
3.io~.TABLEAU IL
Nous avons
indiqué
dans le Tableau II lesvaria-tions
durapport
p desintensités 111
etIs,
sur lafigure
3 la courbe de décroissance de l’intensité dela source M.
En ce
qui
concerne la variation de p, on voit quel’écart total le
plus probable (6, IO-:~)
est inférieurau maximum de l’erreur
possible (910-:;);
on nepeut
donc conclure d’unefaçon
certaine.Toutefois,
la diminution constantede ?
donne une indicationFi g. 3.
en faveur d’une variation de la
période;
la valeurla
plus
probable
deT
étant 5. .1 o-v environ avec unedispersion
du même ordre degrandeur
autour de cette valeur.Les
expériences
précédentes
permettent,
enoutre,
de donner une valeurprécise
de lapériode
du 7Be.
D’après
la courbe de lafigure
3,
ro==(55 +i)j.
Pour
chaque expérience,
nous avons, sur lafigure
3,
’représenté
aussi les variations de
°L N
M
’°en
fonction de t
.0
Cette
représentation
très sensible auvoisinage
deTo
permet
d’attribuer au 7Br lapériode
0,5)
j.
5. Conclusion. - 10 Dans le cas du nuclide
7Be,
la théorie
prévoit
entre l’atome neutre(couche
L1
complète)
et l’atome ionisé(couche
L, vide)
unedifférence de
période
de ~~ pour 100environ;
-1 20 Lespremiers
résultatsexpérimentaux
donnent une nette indication en faveur de cette variation depériode
en fonction dudegré
d’ionisation del’atome,
mais il n’est pas encore
possible
de donner un résultatquantitatif;
Ce travail a été effectué à l’Institut du
Radium,
Laboratoire Curie et au
Collège
deFrance,
labora-toire de Chimie nucléaire.Nous sommes très reconnaissants au Professeur
1. Curie de nous avoir constamment conseillé dans la réalisation de ce travail.
Nous remercions le Professeur F.’ Joliot pour l’intérêt bienveillant
qu’il
a accordé à cette recherche.Manuscrit reçu le 10 octobre
BIBLIOGRAPHIE.
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