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MEMOIRE

SLR LESMOVI >»

DR COMMUNIQUER LE FEU

FOURNEAUX DE

PAR

AUX

A. GRATRY, CAPITAINEDU GENIE,ANCIEN ELEVE DE

L'ÉCOLE MILITAIRE.

ANVERS, IMPRIMERIEJ.DEU KK K N.

18150.

(8)

AVANT-PROPOS.

L'emploides mines, pourl’attaqueetladéfense desvilles,semblese perdredansla nuit destemps(*).

OnsaitquelesOrientauxetlesJuifsenfaisaientun fréquentusage.Ellesétaientemployéesparl'assié- geant,soitpourpénétrerclandestinement dansles villes,enpassantsouslesmurailles(*),soitpourouvrir delargesbrèchesdanscelles-ci,aulieudelesdétruire souslechocdubélier

(

!

).Dansce dernier cas, la galerie souterraineservaità déchausserlamuraillesurune certaine longueur, età remplacersessoutiens naturels

{«)I.'historienÉ.VÉE, qui.vivait336ansavantl'EreChré- tienne,on parlecommed’une inventionfortancienne.

(*)C'estainsique FidènesetVéiésfurentprisesparles Romains.(Tite-Live).

(*)L'histoirerapportebeaucoupd’exemplesdecegenre de mines.

(9)

TT

par des étaisencharpenteauxquelsonmettaitlefeu.

Le mur,privébientôtdetoutappui,s'écroulaitdans lefossé,etprésentaitill'assiégeantunebrècheconve- nablepour donnerl'assaut.

Ladéfense,deson côté,nerestaitpas inactive. Elle cherchaità s’opposeràcegenred’attaque,en marchant àlarencontredeson adversaire(*),oubienelleallait renvérser sestours,ouhellépoles,enlessapantpar la base.

Lapoudrevintensuiteapporterun changement radicaldanslapoliorcétiquedesanciens et fournirun moyendedestructionbienautrementpuissantquetous ceux imaginésjusqu’alors.

Onnesaurait assignerunedate,préciseau premier emploide cetagentdanslesmines;ilestmêmeprobable quelesChinoisenfaisaientusagelongtempsavant nous,cartousseseffetsétaientconnuschezeux plusieurs sièclesavantnotre ère(«).

C’estseulement ausiègede Constantinople par lesGrecs,en1453,quelefeugrégeois apparaîtpour lapremièrefoisenEurope,du moinscommeappli- cationaux mines(

3 ).

Uncertainallemand,nomméJean,s’étantdirigé sousunevieilletour,situéeentrelaported'Andri-

(*)Siègede Sourges. parcésar.

(*’Mémoiresde.M.A. RÉJffSAT, aoad. desinsc.TomeVII.

{*}Journal desarmesspéciale)r.Année1845.

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nople etcelledescanons('),parvint àlarenverser parladétonationdufeu.

Quelquesannéesplustard,en1487,ausiégode Serre-Zauello,uningénieur génois,dontlenomn'est pas arrivéjusqu’ànous,imaginad’établirdesmines a poudrepourfairebrècheaux remparts; maiscemoyen neréussitpas,soitqu’on eûtemployédes charges trop faibles,ou quelesgalerieseussent étémaldirigées.

Dèslorscesystèmed’attaque fut regardécommeune utopie, eton l’abandonna complètement.

Maisilnedevaitpas resterlongtempsdansl'oubli.

Peud’années après,en1500,unofficierde fortune, Pierre deNavarre,quiavaitdébutécommesoldatdansles troupes génoises,oùilavaitacquis ses premières connais- sances,etquidepuis était passé sous la bannièrede Gonzalvede (Jordoue, eut occasiondereprendrelesessais deminetentésdevantSerre-Zanello.

AusiègedeCéphalonie,parlestroupesdelasainte ligue contrelesinfidèles,cetingénieur s’approchades muraillespar des sapes,etconstruisit plusieurs petites mines dontl’explosionentraînaimmédiatementlaprise delaville (').

Troisansplus tard,lemémosystèmefut suivi avec unégalsuccèspours’emparer duchâteauneuf,à Naples. PierredeNavarredirig.*ades galeries sousles

(•'Voyngr*dudi'<•d/Traglse.

( 4

;R.I*.OITOXCEL.

(11)

Tl

remparts,et alladisposerun fourneau àl'endroit,choisi.

I.efeufutmisau moyeud’une étoupillepréparée pour donner aux mineursletempsde s'éloigner(*).

L'explosion produisitune brècheconsidérablequi permitauxtroupesassiégeantesdedonnerimmédia- tementl’assaut.LesFrançaisdurentseretirerdansle réduit,oùilsfurent bientôtforcésdeserendre.

Pierre deNavarre attaquaensuiteparlamine lechâteauDell'Ovo (châteaude,l’Œuf)dontlesiège durait déjà depuis plus de trois ans,malgrélesefforts combinésdesEspagnolsetdes Napolitains.Cechâteau, quiexisteencoreaujourd’hui,estconstruitsurun rocher élevé,reliéàlaterrepasun isthmeétroit. Ilpou- vaitrecevoirdessecoursparmer.PierredeNavarre s’approcha secrètement des murailles sur desbateaux couverts,etfitpratiquerunemine dans lerocher.

L'explosionqui s'ensuivitamenalaredditiondufort.

Commeonle voit, lesuccèscompletquicouronuaces deuxentreprisesdoitétreuniquementattribuéauxmiues.

BienquePierredo Navarre nesoitpasl’inventeur duprocédéqu’ilasiheureusement employé dansles troiscirconstancesqui precedent,ilestjustedu moins deluireconnaîtrelemérited'avoirlepremiermis utilement etavantageusement enpratique,lesmines comme moyend’attaque.

Cetteopinionn'estpourtantpas partagée en entier par

fiFALLUT,Courtd'art militaire.

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XI.de Vallière quiprétendqu’unarchitectenapolitain, dunomdeFrancisco Georgio, a toujours secondél’officier espagnoldansses opérations;maiscetteassertionne reposenullementsur desfaitsbien établis.

Après lesbrillantssuccèsqne nousvenonsde rap- porter,onfitlongtemps usage, enItalie,desmines commemoyend'attaque.Néanmoinslesrésultatsne répondirent pas toujoursau butqu’on voulait atteindre.

Acetteépoque,lesidées religieusesavaientdefort nombreuxadèptes,onallamêmejusqu’à attribueraux madones(t)querenfermaientlesmurailles,lacause de non-réussitedecesopérations.

Quoiqu’ilensoit,cemoyenavaittellement attirél’at- tention des ingénieurs militaires,qu’ildevint très àla

mode(*j.surtout aprèsquel’expérience eutencore fourniuncertainnombre detentativesheureuses.

Ausiègemémorable de Candie,durantlesannées 1657 et 1658,on nefitpas jouermoins de cinqcent soixante etun fourneaux de mine(®).

Pendantl’enfancedel’artillerielamineservaitsou- ventpourfaire brècheaux escarpes revêtues. 11 n’étaitpas rare alors«devoir l’assiégeantinvitercour- toisementsonadversaireàvenir visitersestravaux(*) pourqu’ilpûts’assurerdel’infaillibilitédumoyenem-

(')GEL’SS.

(*)FALLOTetEHv,Cours defortification.

(*)Mémoiresdumarquisdevius.

(t)EMv,Cours defortification.

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VIII

ployé,etéviterdès lorsl'effusiondu sangparune promptereddition.»

L’artdesminesresta néanmoinslongtempssta- tionnaire.Iln'yavaitpas derèglespour guiderles praticiens,ettout étaitsubordonnéaucoup-d'œil,ou auxinspirationsdeceuxqui opéraient.

Deuxsièclesenviron passèrent ainsisanslemoindre progrèsmarquant.Vaubauvintalors jeterun grand joursur cetteimportantequestion;ilinterrogeala nature par des expériences bien dirigées, etmit,sil'on peuts'exprimer ainsi,lapratique eu théorie.

Mesgrigny,officierde mineursdistingué, entreprit en mômetempsdesépreuvesnombreusesàTouruay.

Depuiscetteépoquel’artdes minesa constam- mentprogressé.Desavantes théories sontsortiesde l'espècede mystèrequisemblait planer surlesopérations delaguerresouterraine, etsicetartn'approchepas encoredeson apogée,ila dumoinsatteintdéjàuntel degréde perfection, qu’il estdevenuunauxiliaire indis- pensabledansl’attaqueetdansladéfense des places.

Les anciensécrits sontmuetssur les premiers moyens employés pour communiquerlefeuauxfour- neauxdemine;maisilestvraisemblableque,dans l’enfancedel’art,onfaisaitsimplementusage dune traînéedepoudre au bout delaquelle se plaçait lamèche lentequidevaitdonner auxmineurs le tempsde s’éloigner.

Cependantleclassiquesaucissonne semblepas avoir

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IX

tardélongtempsà paraître,carlesvieux auteursnous apprennentqu'aprèsPierredeNavarre, lemineur assiégéallaitàlarencontredu mineurassiégeant,et cherchaitàluiravir sesavantagessoiten coupantla saucisse,soiten noyantlespoudres.

D'après celalasaucisse.oulesaucisson, serait d’origine fortancienneet rienne prouve que soninventionne remonte pas auxpremièrestentativesd’explosionpar lesmines.

S

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CHAPITRE PREMIER.

EXAMEN DES MOYENS EMPLOYÉSl'OCRMETTRE LEFEUAUXMINES.

1. Ilseraitfortdifficiledeclasserpar ordre chronologiquelesdifférentsmoyensemployés,on simplement proposés, pour mettrelefeuauxmines militaires,cariln’existeàcetégardque desindi- cationsassezvagues,laissantsubsisterbeaucoup d’incertitudesurlesépoques qui ontvunaîtrela plupartdeces inventions.

Quoiqu'ilensoit,nous adopteronsl’ordresuivant quinous paraîtleplusrationnel.Ilrepose d’une part,sur desdocumentsfournispardiversauteurs

,

etd’autrepart,surune analyse comparée de tous lesprocédésdontonafaitusagejusqu’ici.

1”Lesaucisson. Moyenleplusanciennement connu.11est décritpar touslesauteurs quitraitent delaguerresouterraine,etsembleremonterà l’enfancedel’art.

2°Les batteries. Employées pour porterlefeu auxpremièresfougasses.En1805, M.lecapitaine

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11

Gillotenpropose une quin’estpointsoumiseà des expériences. Plus tard les Hollandais en construisentdedifférentessortes.En1842,M.le colonelEmylesrecommandeencorepourcommu- niquerlefeuaux fougasses(*).

3°Lafusée porte-feu.EmployéeparCoeliorn vers1700.Abandonnéeensuiteen Hollande.Re- prise par M. lecapitaine du génie français Esnault dontelleporte actuellementlenom.Essayée depuisdanstoutes les écolesrégimentairesdugénie.

En1847,M.lesous-lieutenant Wirst, des mineurs hollandais,en propose unenouvelle.Enfinen1832, M.lelieutenantSchaffer,dumêmecorps,en ima- gine encoreuneautre.

Le morceaup’amaoou(*). AttribuéparM.le capitainedu géniefrançaisCoutèleaumaréchal deVauban, pour mettre directementle feu aux charges.

(1)emy,Cours deforticat ion.

(2jAl.lecapitaineCoutèle affirme,dansunmémoiresurla guerre souterraine, quelebouloiétaitdestinéàdonnerlefeu àlapoudredufourneau.Bienque nous n'ayons rien trouvé danslesœuvresdumaréchal quiserapprochâtde cette idée bizarre,nouslasignalonsnéanmoins,touten laissant à M.

Coutèlel’entièreresponsabilitédufaitqu'ilavance.

Cemoyendontilostqueslion consisteraitàfaireplonger par un bout, danslespoudres,unmorceaud'amadou parfaitement isolé,auquel on mettraitlefenparl’nutrobout.Lalongueur del'artificeseraitrégléedemanière àlaisserauxmineursle tempsd'effectuer lebourrage enentier.

Les idées deVaubannousinspirenttropdo respect pour

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Cemoyenn’est citéicique pour mémoire,car iln’apuexisterque dans l’imagination del’écrivain quilerapporte.

4°L’électricité. Moyenproposédepuislong- temps pard’habilesmineurs,maisquin’esten usage danslesminesmilitairesque depuis quelques années.

5°LasourisdeRugy. Procédé expérimenté en France versla findusiècledernier, etimaginé par M.legénéral deRugy.

6“Lesamorcesfulminantes, l’étoupillea percussion et lepétard fulminant. Les amorces ontétéproposées en 1812 par M.Coutèle,sousles inspirationsdedeuxchimistes.L’étoupilleàper- cussionàservidelamêmemanièrequelesbatteries.

Enfin,lepétardde Burnier aétéexpérimentépour lapremièrefoisen 1834, àl’écolerégimentairede Montpellier.

7“L’étoupillf.Proposéeen 1822 parM.lelieu- tenantProst,des mineursfrançais,etsoumise la

mêmeannée à desexpériences.

8”La mècheBickford. Inventée en 1831 parun carrieranglais.Onl'emploie lepluscommunément dansles exploitationsdescarrières.Elleestaussi enusage danslaguerresouterraine.

admettrequ’il aitpu proposerune semblable hérésie.L’amadou ne saurait brûler dansunespace privéd'air;d'ailleurs,trouve- rait-ondes soldatsdoués d'assez decalmeetde sangfroid pour travaillerconvenablement à côté d'unepareillemenacede mortquelemoindre accident pourraitréaliserà toute minute?

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9°Le cordeau porte-feu. Imaginé en 1840 par M.lelieutenantdu géniefrançaisLaRivière.Soumis d'abordauxessaisàl’écolerégimentaired’Arras, etplustard,en1847,employé danslesexpériences deBapaume.Misen usage depuis danstoutesles écolesrégimentairesdugénie.

2.Tels sontlesmoyensdirectsdecommuniquer lefeuauxminesmilitaires,maisilexisteencore desmoyensauxiliaires,quisecombinent avecles premiers,pouréviterledangerqu’ilpeutyavoir d’agirdirectement surceux-ci.

Cesmoyens,classéspar ordre chronologique, sont: 1*La mèchelentiî,dontl’invention et l’applica- tionsont antérieures àl’emploidesmines à poudre. 2°Lemoine, indiqué parVaubanetconnu sans

doute avantlui. ,

3°Laboitedeboules,inventéepar M. Boules, capitainede mineurs.Ons’ensertencoredans tous lestravauxd’école.

4°Lafuséedebombe ou de grenade, mise en usage par Lefèbvre vers1778

.

5°Les batteries, proposées parplusieursoffi- ciers.Etienneenparlepourlapremièrefoisen 1779.Essayéesen1826àl’école deMontpellier.

En1847,M.lemajordugénieDemarteauen pro- pose encore unenouvelle.

6“Lesamorces fulminantes,introduitesparM.le capitaineDufour. Essayées en 1822 àl’écolerégimen- tairedeMontpellier.Lesmineurs hollandais en ont faitusage en 1845,etpostérieurement àcettedate.

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CHAPITREII.

DESCRIPTIONDESPORTE-FBl!ET MANIÈREDEl.ES EMPLOYER.

1”SAUCISSON.

3.Ainsique nousl’avonsdéjàditfl),lesau- cissonestlemoyenleplusanciennementconnu pourporterlefeuaux fourneaux de mine.Ilse compose d'un tube detoile,decuir, oumêmede plombentièrementrempli depoudre. L’une des extrémités del’artificeplongedanslacharge,tau- disquel’autreestconduite versl’endroitoùl'on

veutdonnerlefeu.

Lessaucissonsdetoilesontcommunémentem- ployés danslesgaleries souterraines;ceux decuir étaientautrefoisen usagedanslesterreshumides(*);

enfinceux deplombserventàcommuniquerlefeu àdes chargessubmergées.

Envue de préserverlespremiersdel’humidité, onlesapendant longtemps recouverts d’une espèce degouttièrerenversée,formée de deuxmorceaux de planches clouées surchamp(*);oubienonles (1)M.I>KSULLYs'estservidecet artificeau siège de Dreux, en 1593.

(2)VAUBAN,3' vol.

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renfermait,commecela sepratique encore aujour- d'hui,dansun auget enbois construitaumoyende quatrelattesde0“. 01d’épaisseurenviron,fixées ensemble de manière àlaisser entre ellesunesection videde 0“.04 decôté.

4.Lespremiers saucissons, lasenlinella des Italiens,avaient0“.08 à0".llde diamètre^*).Ils étaientformés d’unboudin detoileserrée renfer- mantdelapoudre mélée à delacendre,ou à dela sciuredeboisbiensèche. Parfois aussi l’onemployait lapoudreseule,quandlescirconstances exigeaient quelatransmissiondufeu s’opérâtplusrapidement.

5.Depuisla findu17' siècle,lesdimensionsdu saucissondiminuèrent successivement.Souslemaré- chal deVauban, onlui donnaitdeux à trois pouces de diamètre(0“.05à0".07);plus tardon en construisitde11/2pouce(*)(0”. 035), etmaintenant lediamètre decet artificene dépasse guère0m

.02 Verslafindusiècledernier, quelquesmineurs proposèrentmêmederéduireàtroislignes(0“.007) lediamètredusaucissonetlesexpériencesqu’ils entreprirent furent, paraît-il,couronnées d’unplein succès(

3

).Nousignorons dequellemanièrel'artifice étaitpréparé.

6.M.legénéraldu génie anglais Pasley semble avoiremployé,lepremier,dessaucissonsà en\e-

(1)pàoi.omackrata,Attaqueetdejense desplaces.

(2|l.K jil.O.M»,Traité delaguerre souterraine, fc'UE.VMv, Guerre souterraine.

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loppedeplombcomposés de tubes remplis de poudre fine,ayant 0“.025 de diamètreet20à 25 mètres delongueur(*).Lesorificessontfermésaumoyen debouchons deliège.On plie l’artifice en rond, sur unmètredediamètre environ,pour en rendre letransportpluscommode.

7.Depuis qu’onestparvenu àcomposer des enduits qui permettentderendrepourainsidire imperméableslestissusdetoile

,de cotonetde calicot,on atout-à-faitabandonnélesenveloppes decuir.Voicicommenton opère:

Des bandes de0”. 10decôtéétantdécoupées,on lesenroule surun mandrinde 0",10delongueur environ

, defaçon àpratiquerunecoutureen héliceaprèsavoirfaituntourcomplet.Onévite ainsil’inconvénient d’avoirtoute la partie faibledans unplan passant parl’axeducylindre.Onachève ensuitel'enroulementdelabandeetl’onfixele bord extérieur par unedeuxième couture.De cette manière lesenveloppes conservent assez bienleur rotondité, et lechargement devientfacile.

Lefilemployé pourlescouturesdoitêtreécruet bienciré.

8.M. Léques

,gardedu géniefrançais,alégère- mentmodifiélaconfectiondes enveloppes(*):il appliqueau préalabletrois épaisseursde papier sur lesbandesd’étoffe,puisilfaitl’enroulementcomme

ilvient d’êtredit.

(')Spectateurmilitaire.Janvier1856.

(*)boctault,Court déminé.

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9.L’intérieurdessaucissonsestindifféremment rempli de poudre deciiasse,de poudred’infanterie

,

oumêmedepoudre demine;seulement,quandon emploiecettedernière qualité,ilestindispensable delapasserautamis,surtoutpourlessaucissons depetitdiamètre.

Lapoudreestintroduitedans lesenveloppesà l’aided’un entonnoir àcol étroit,etpourquele tassements'opère bien,on asoindedonner depetits coups de baguette àl’extérieurà mesurequ’elle descend.

Pour confectionnerlespetits saucissons,M. Bou- tault propose de coudrel’étoffesurune spire métalliqueanalogueauxélastiquesdesbretelles.Les enveloppes conserventalorsune granderésistance, toutenoffrantuneparfaite rotondité.

Aurégimentdugénieonobtientdirectementle petitsaucissonaumoyend’unappareil aussisimple qu'ingénieux.Nousaurons occasiond’enparlerà proposducordeauporte-feu (93).

10.Les saucissonsétanttrès-sujets às’altérer parl'humidité,on abeaucoup cherché àle3rendre imperméables, surtoutquandilsdoivent séjourner longtemps sousterreou dans desgalerieshumides.

Ons’est servid’aborddegoudron minéral quel’on appliquaitaumoyend’unepetitebrosse;puison a faitusage dediversenduits hydrofugesque nous ne décrirons pas,parcequ'ilsserattachentplutôtàun coursd’artificesqu’àlaquestiondontils’agit.Nous

diriaspourtantque malgrélesrecherchesauxquelles 3

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18

ous’estlivréjusqu’ici,onn’apas encore obtenu une composition pleinementsatisfaisante.

11.Pour mettrelefeuàunfourneau demine>

lesaucissonestconduitdansunauget,à travers lebourrage, jusqu’àlaboîteauxpoudres,oü onle développe d’une quantitésuffisante.

L’artifice est fixésurlasemelledel’augetpar de petitespointesenfer,etson extrémitévers lapoudre estretenue aumoyend'unecheville.

12.Afind’assurerlacommunication dufeu,on aquelquefoisconseillé(*)de renfermerdeuxsaucis- sonsdanslemômeauget;dèslorssil’und’eux vientàmanquer,l'autrepeut y suppléer.

Quanddeux bouts de saucisson doiventse réunir, onlescloueensemble aprèslesavoirpréalablement saignés,puisonlesrecouvredequelquespincées depulvérin.Onprend également une précaution analogue danslescoudespouréviterl’interrupticn dufeu.Certainauteur(*),très-partisandedétails secondaires,oupeut-êtretrop consciencieux, a mêmeétéjusqu'à proposer defixer lesaucissonpar uneficelle,àl’angleopposédechaque coude, pour l’obligeràresterouvert;maisc’estlà,cenous semble, une précaution sansvaleur.

13.Le saucisson de 0".015 de diamètre brûle en lignedroiteàraisonde de5™.32 par seconde, ou de 320mètresparminute(

s

). Danslescoudes, la

(')LEBLOND,page139.

(•)PRUD’HOMME,page131.

(*)Note deM.lecolonelGuillemain.

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19

transmission(lufeuéprouve unlégerralentisse- ment qui équivautà unelongueur de 0“.08.

11estindispensabled’yavoirégardpourlescom- passements.

14.L’expériencea permis deconstaterquedeux saucissonsplacés dansunbon bourrage enterre

,

àO™.50l’undel'autre,

peuventbrûler séparé- mentetdonnerlieuàdeux explosionsdistinctes(').

2». BATTERIES.

15.Diverses espècesdebatteriesontétéproposées pour mettre directementlefeuà desamasde poudre.

Laplusanciennedispositiondecegenre semble remonter à1631, etavoirétéimaginée par François de Malte,à quil’ondoitattribuer aussi l’invention delafougasse(*).

Cettepremièrebatterie consistaiten unrouet placé dansune des barriques contenantlacharge.

Une chaîne suffisammentlongue étaitfixéeau

(•)M. Picot assuremômequ’unintervallede0m.30,entredeux saucissons,esttoujourssuffisant’maisilsupposequeles terres sontdaméesavocloplusgrand soin,cequine peut avoirlieu danslesgaleries.

(*)Cottefougasse avaitpour objet do lancer,suruneville assiégée,unegrande quantité de matériauxenflammés.Sou vont encorelefeuétaitcommuniqnéàlacharge parl’intérieur aumoyend’unamasdopaille.

Quelques années plus tard, en1659,onfltusagede fou- gassesdevant Torn,raaia ellesne serviront qu’àprojeterdes pierres.

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cliquetetsedéveloppait dansunegouttièreou auget enbois.Onpouvaitainsidonnerlefeuà l’instant désiré.

Lemême auteurdécritégalementunmoyen puissantde former desbrûlotssurl’eau,ainsique lamanière decommuniquerlefeuàsesdifférentes parties(*).

(1)Nouaallonsrapportertextuellementlepassagerelatifà cettecurieuse invention:

«Celuy qui veut entreprendre de bien construireunbruleau

ne doitrienépargner pour mettre à exécution son dessein:

»Etpremièrement, faut avoirunvaisseauou plusieurs, selon

»l'occasiondutemps,dedans lequelilraugeraproprement

grande quantité devieillespiècesde uanons rompus, bien

»chargez, faisantunetraînée,ou porte-feu de poudre, passée

»dextrement dechaque canon àl'autre,depuislepremier canon iusques audernier, mettant leurs bouchesauxembra-

suresousabots,tous prêtsàtirer:celaestantainsidisposé,

ilfaut avoirdelàpaille,etforcefilacetrempée dedans dela

»poixnoire,delathérébentine,colophono,etdelapoix

»liquide: entortillezcétefilaceainsitrempée autourdumenu

»bois,etlamestezparmylapaille,pour mettreparmyces

»piècesde canonainsidisposez:cétepaille etce boisseramis

»entellefaçon,que toutprendrafeu,quandlameilleuropartie

descanons auronttiré,et lapiècedecanon qui donnera feu

»àla paille,serapointée en haut, pourfairesauterunepartie

»dutillacdunavireetensemblemét donner feu à quantité de

»grenades de toutessortes,vieuxcanons demousquets,etdes

»bariquesdepoudre &canon mises en ordre surletillac,

»pourfairevoilerceschosesenrang,tanstotl’untans-

tôtl’autre,parlemoyendesportes-feuxlents;mais

»lapremière foucadedoitestrebienfurieuse,afindedon-

nerl'épouvanteetlemalheur ensemble aux approchants;

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-

21

16.En1805,M.lecapitaine Gillotproposade réserveràlapartiesupérieure delaboîteaux poudres,unespacesuffisammentgrand pourrece- voirunebatterieparticulière portant unefiole pleinedephosphore aulieud’unmarteau,tandis

»c’est-à-direqu’ilfautdisposerlapluspartdescanons de

»tirerpresque desuitte l’unaprèsl’autre,àfleurd’eau,eten

mêmetopslesgrenades voleront,lesunes loinglesautres

»près,ettantostunebariquede poudreferasauterun

»quartierduvaisseau ardent,ettantostune barique videra

»une autrepartieduvaisseauflamboyant,jettantplusieurs

»sortesde feuxçaet là.commesdesbombesouballesàfeu,

etpour empesclierque touteslesbanques ne prennent feu

ensemble, quin’estpasunepetitedifficulté,ilfautbien

»«îouvrirchaque barique avec delacolleforte,dupiastre ,

»delàtoilecirée,ou chose somblable,et lesmettrededans

«*une autre barique;etpour leurfaireprendre feu àvostre

»volonté,mettezàchacununporte-feulent,detellelongeur

»que désirezfairetarderl'unaprèsl’autre:Et pourfaire

commencercebeau jeu, placezdeuxoutroisroüets d’har-

«quebuse,bien attachezdedanslenavireau bout delatraînée

»depoudre quicommercera à donner feu aux canons;etqu’à

chaque cliquetdesditsroiietssoitattachéunboutdeverge de

»fer,etque l’autrebout passe à traversleboutdunavire,etsoit

«>attachéà despiècesdebois,qui seront disposées tout autour

»dunavireen dehors,commeune ceinture;en sorte qu’estant

»touchez de quelque chose, tantsoitrude,ferontjoüerles

»roüets,etainsidonneront feuaucommencementdela

»traisnée:Et pourlefairejotterestant accrochéilfaut

attacherdufildeferà chaque cliquet des roüetsetl’autre

»boutdufildeferseraattachéà dos piècesdeboisjoignant

»auborddunavire,en dedans,ensortequelespremières

chosesquilestouchera,lesferajoliercommeceuxdu

dehors.»

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22

-

qu'unetigeonforremplacelebassinet.Uneficelle attachéeàladétente, etgarantie parunauget bienuniàl'intérieur,permet deproduire àvo- lontélaruptureduflacon.

17.L’écolehollandaiseaessayé,depuis,plusieurs appareilsdumêmegenre qui ont, surla batteriede M.Gillot,l'incontestablemérited'avoir étésoumis àl’expérience.

Ontrouvedanslesœuvresdesmineurs decepays (année 1842)ladescriptionsuivante d’unebatterie àpercussion:

Sur une plaque enfersetrouveunressortterminé parun marteau;celui-ciestmisenmouvement parunegriffe fixéeaupiedd’unlevier verticalet s'abatsurune amorceexplosiblequidéterminele jeu du fourneau.

Pourseservirdecette batterie,onlavisse forte- ment3oitau couvercle delaboiteauxpoudres,soit contrel'undescôtés.Unecorde suffisamment longue, garantieparun auget,etfixéeàla têtedulevier, sertilfaireagirlemarteauaumomentvoulu.

Afind’assurerlaréussite duporte-feu, ilest bon d’employer deux amorcesaulieud’une,etde lesconfectionneravecleplusgrandsoin.

18.Les Hollandais ontaussisoumis àl’essaiuu appareil quiconsisteenune planchette percée de troistrousdanslesquelss’engagentdesamorces fulminantes.Ungrandlevier,mobileautour de sou extrémité inférieure, estdisposé au-dessus des amorces;l'autreextrémitéestmunied’unœilpour

(28)

-

23

recevoirlacordedestinéeàlefairemouvoir.

Afindeprévenirtouteruptureprématuréedes amorces parunechuteaccidentelledulevier,on disposesouslatêtede celui-ci,etnormalement àlaplanchette,unressortconvenable dontlejeu doitprécéderceluidulevier.Aceteffet,une corde spéciale estattachée àlapartiesupérieureduressort, etpermet delemanœuvreràvolonté.

Quandon veutseservirdel’appareilonlefixe contrel’unedesparoisdelacaisse,enmettantles amorcesen communication aveclacharge.Les deuxcordessontalorsdisposéesdansun même auget jusqu’àl’entréedelagalerie;l’uned'elles étant tirée, le ressort sedégageetdonne passage au levierqu’uiietractionbrusque delaseconde corde abat surlesamorces.

19.Lesappareilsqui précèdentont étéessayésen Hollande,en 1843,non seulementpour mettre directementlefeuaux poudrasdesfourneaux de mine,maisaussipouramorcer dessaucissonsen remplacementdumoine oudelaboîtedeBoules.

Hansl’unetl’autrecaslesexpériencesparaissent avoirrépondu àl’attentedes opérateurs.

20.M.le coloneldugénieEmyproposeégale- ment(*)d’employeruneplatineà percussionpour donnerlefeuauxfougasses. Cetteplatine,fixée contrelaboîteaux poudres,estmanœuvréeaumoyen d’une corde contenue dansunnuget.

(<jliMï, coursdcfortij.caiioH

(29)

24

Commeonlevoit,ce dispositifnediffèreenrien deceluidécritpar François de Malte en1631.

3°.LAFUSÉE PORTE-FEU.

21.Lafuséeporte-feuquebeaucoup d’ingénieurs modernes(*)attribuentimproprement à M.lecapi- tainedugéniefrançaisEsnault,estd’origine fort ancienne.Ilestconstantquelegénéral Coehornla connaissaitdéjàen 1701(*)et qu’il la portaitmême enassezhaute estime pour préparer son emploi(

3 )

par desdispositionspermanentes.

Malgrécela,nousn’oserionspasaffirmerquele méritedecetteinvention doiveêtreattribuéà Coe- horu, car ce général ayant maintesfoispuiséses inspirationsdansl’écoleallemande,ilneseraitpas étonnantqu’ily eutaussiempruntélafusée.

22.Lesrésultatsfournisd’abord parce porte-feu ne semblent pas néanmoins avoirététrès-satisfai- sants,puisqu’onl’abandonnabientôtpourne le reprendre qu’environunsiècleplustard. C’estalors que M. Esnaultl’employa denouveau dansla guerresouterraine.Aprèslui,quelques ingénieurs hollandais examinèrentencore cettequestionet

(')EMv.Fallot,boutault,etc.

(*)Histoiredu corpsdesmineurs hollandais.

I5

)I.orsdelaconstructiondeBerg-op-Zoom, Coehornflt disposerdesconduitsenpierredetaillepour porterlefeu,au moyendefusées,à des fougassesétabliessousles glacis.

(30)

25

proposèrent desartificesdontnous parlerons plus bas.

23.Lafuséeporte-feu en usage danslesécoles régimentairesdu génie,consisteenun cartouche étrangléàla partie inférieure et remplid’unecom- position destinéeà brûler avecrapidité.

Le cartouche de notrefuséea0m.16de longueur totale,0m.016dediamètreintérieur et 0“.02de diamètre extérieur. L’âme est de forme tron- coniquepour présenterune grande surfaced’in- flammation;elleaO".04de longueur, O^.OOS de diamètre àlabaseet0”.005 àla partiesupérieure.

Lemassif,oulapartie pleine,a 0“.09 de longueur environ.

Laconfectiondelafusée estextrêmement simple,

maiscommeelleappartient plus spécialement àun coursd’artificesnous nous abstiendrons d’enparler.

Quandlefeu estmis àlacompositionintérieure, une grande quantité de gazsedéveloppentetla tensionqu’ilsexercent contrelesparoisde l’âme déterminelemouvementdel’artifice.

24.En1847,M.lesous-lieutenantWirstimagina unefuséeparticulière destinéeà porterlefeuà descharges contenues dans des enveloppes deplomb hermétiquement fermées.Cettefuséeétaitgarnie d’unetêteconiqueen forte tôle,renfermant une certainequantitédepulvérin. Celui-cicommuni- quaitavecl’intérieurdu cartoucheaumoyende deuxpetitesouvertures.

Cetartificea toujours bienréussi, et l’on estmême

4

(31)

25

parvenu à percerdesenveloppesenplomb présen- tantune épaisseur de0".0015.

25.Cinq ans plustard,en1852,M.lelieutenant Schoffersprépara desfuséesà peu près semblables pour agir surdesenveloppesdeverre.Lestêtesde ces fusées étaientsimplement garnies d’unclou.On renfermaitlapoudre dans des dames-jeannes bien fermées,ou dansdes fioles ordinaires à vin.L’explo- siond’une desbouteilles avaittoujours pourrésultat debrisertoutes lesautresetd’enenflammerles charges.

26.Pourfaireusage delafuséeporte-feu,on dispose depuislaboîteaux poudres jusqu’àl’entrée delagalerieun auget àparois intérieures parfaite- mentdressées;onintroduit ensuitel’artifice,puison enflammelapetitemèchedontilestgarni.11part alorsavecune granderapiditépourseporterdans lespoudresoit ildéterminel’explosion.

27.Lorsqu’ils’agitdemettrelefeuàplusieurs fourneaux àlafois,ou bienquandlagalerieprésente des coudes prononcés,on placeunefuséeà chaque changementdedirection, etonladispose demanière à prendre aisémentfeulorsqu'uneautrefuséevient brûler contreelle.Aceteffet,onfixelégèrement l’étoupilleaumoyen d’uncloupourévitertout dérangementetonlasaupoudre depulvérin.

Sil’augetconducteur ne présente que des change- ments dedirection insignifiants,onpeutn’employer qu’uneseulefusée,pourvu qu’on prennesoinde racheterlescoudespar despartiesd’augetscourbes convenablementdressés.

(32)

-

27

-

Lamarché desfusées estsirapidequeJecompas- sement des feuxestrenduinutilelorsque plusieurs fourneaux doivent jouer àla fois(').

28.Pour donnerlefeuauxcharges descontre- puitson emploie d’habitude desfuséespluspetitesque lesprécédentes,mais on peutaussiseservirdeces dernièressansinconvénient.Uncanalconvenable estménagédansl’unedesparoisdelagaineet sertàrecevoir etàdirigerl’artifice. :

29.Afinde garantirlesgaleries souterrainesdes gaz développés parlafusée,on peut placer dans l’augetconducteur quelquessoupapes entôlequi eesoulèventlorsdupassage del’artifice,etqui retombentensuite d’ellesmômes, parl’effetdeleur poids,pourinterceptertoutecommunication.

30.Ons’estaussi servidetuyaux enferblanc

,

emmanchéslesuns danslesautres,pour suppléer auxaugets enbois.Cemoyenestmêmepréférable au premier encequelesconduitssontplusparfaits;

maisilne paraîtpasqu’onl’aitsoumis jusqu’à présentàdesexpériencesbiensérieuses.

4,L’ÉLECTRICITÉ.

31.Enexaminant avecattention lesphénomènes curieux quiserattachentàl'histoiredel’électricité,

(1)CependantPICOTavance,danssesÉtudes surlaguerre des sièges,quela rapiditédecettemarcheestsimplement égale en minutes, àlalongueur delafusée,en mètres.Nousavons puconstatersouventquecetteassertionn’estrienmoins qu'exacte.

(33)

-

28

-

onestnaturellement conduit àfaireremonterau milieudusiècledernierlespremièrestentatives d’in- flammation parl’étincelle.

En1742, lessavantsd’Allemagne emploient déjà desappareilspuissantspourdévelopperlefluide électrique, et ledocteur anglaisWatson(')faitcon- naître qu’ilaallumélapoudre,l’espritde vinet d’autressubstances combustibles, par une décharge suffisante d’électricité vitrée.

32.Quatre ans plustard,on parvient à accumuler lefluideen multipliantlesappareilset les surfaces.

M.Coemus(*)trouvelabouteillede Leÿde,et l’on arrive ainsiàaugmenterlapuissance deseffets élec- triques.

33.Cesfaitssignificatifsdonnent une nouvelle impulsionàlascience,lechampdes recherches s'agranditet ledocteur Franklin, qui ignorait sans doutelesexpériencesduphysicienWatson,par- vient également à enflammer desamasde poudre aumoyendel’étincelleélectrique(

s ).

Ilse servaitàcet effetd’unebatteriecomposée de

(1)GLILL WATSOX.

Transactions philosophiques.

(2)Cette découverteestattribuée parLaméetpar Peclet au physicien hollandais Mussenbrouck; mais nousavons toutlieu decroireque l'honneur en revient plutôtau physicienallemand Coemus.

(3)Voicilepassage d’unelettrede B. Franklin, datéedu27 juillet1750;

Ihâve not heard datanyof your

»Buropeanelectrlcianshâve everbeen ableto flregun-powder

.bytheelectricdame; wedoithereiu thismanner: a smal

(34)

29

quatrejarres.L’étincelle était portéeàdistancepar l’intermédiairededeux conducteurs en cuivre dont lesextrémités, dirigéesl’uneversl'autre,étaient séparéesparunintervalled'un demi-pouce.Celles-ci s’engageaientdansun tube métallique renfermant dupulvérin bientassé.Les deux bouts decetube d’amorceétaient lutésavecsoinpour quelespoin- tesconservassentleurs positions relatives.

35.Quelques années plustard,en1786, cette belle découverte semblesortirdu domaine delascience pourrecevoirune premièreapplicationdansles arts.

L’étincelleélectrique estmise àprofitparM. Isnard d’Evreux pourdétruiredesrocherssousl’eau(').11 faitusage d’unepilecomposée dedeuxbouteillesde Leyde,etdeconducteursenfild’archal disposés parallèlement.L’amorceestsemblableàcelledu docteurFranklin. L’expérimentateur parvientà enflammerdeschargessubmergées à 20 mètres de distance.

cartridgeisfllledwithdrygun-powder, hardrammed,soas

»tobruisesomeof the grains.Twopointed wires arethen

»thrustin,one ateacliend,the pointsapproaching,each

»othorinthemiddleof the cartridge,tillwithinthedistance

of half aninch;then the cartridge boing placedinthecircle,

whenthe four jars aredischarged, theelectricflame ieaping

from the point of one wiretothe pointof theother,within

«the cartridgeamongstthepowder Aresit,and the explosion

of thepowderisat thesameinstant withthe crack of the

»discharge.

«B.Franklin of PhiladelphiatoP.CollinsonEsq.atLondon.« (1)EMY.Court defortification.

(35)

30

Maiscetappareil,fondé surl’emploidel’électricité statique,esttropimparfaitencorepouréveiller l’attentionsérieusedes ingénieurs.Ilfautattendre denouveauxprogrès delascience.

35.En1789,VoltaetGalvani découvrentl’élec- tricitédynamique.Ilsrefont,aumoyend’appareils spéciaux,touteslesexpériencestentéesavecles premièresmachines,etproduisentdeseffets calori- fiquessurprenants.

Cetteadmirable découverte, laplusimportantedont leXVIII'siècle ait le droitdes’énorgueillir,marque uneèrenouvellepourlascience.Laforce électro- motriceestétudiéesoustoutes sesphases,et l’onvoit bientôtceflambeau sublimeserépandre enflotsde lumièredanslesarts etdansl’industrie.

36.Quoique nousmanquions de documents bien précissurl’emploidel'électricitédanslessimulacres de guerre souterraine* ilparaitcertainqueles Russes ontdroità l’honneurd’enavoirfaitusage lespremiers. Vers1828,M.legénéralvon Schilder entreprend à St-Pétersbourg, souslesyeuxduczar Nicolas,unesérie d’expériencescurieuses ('). 11 enflammedeschargesà800mètres dedistance, etparvientmême,audirede quelquesvoyageurs, àfairesauterunepartiedeglacisenmettantlefeu àplusieursfourneaux àlafois.

En1831, ledocteurRare, dePhiladelphie,cons- truitunappareil propre àcommuniquerlefeuà

(I)Journaldesarmesspéciales,1842.

(36)

-31

desamasde poudre. Lestentativesde l’expérimen- tateursont toujours couronnéesd'unpleinsuccès;

mais sa machine, trop compliquéeettroppeuma- niable, est bientôtabandonnée.

En1837,des expériences sonttentéesen Hollande, etunofficierde mineurs enflamme des fourneaux de mineàdesdistancesde 75et100 mètresau moyendela piledeVolta.

Verslamêmeépoque M. de Moltfaitaussi,surla Newa,quelques expériences pourcommuniquerle feuà des charges submergées.

37.Tous ces résultatssont tropsignificatifs pour ne pasintéresservivementlesingénieursmili- taires et attirer leur attention.Aussi, voit-on bientôt M.lecapitainehollandaisMerckes étudier avecle plusgrandsointousleseffetsquiserattachentà lamise àfeudes fourneaux,danslescirconstances ordinairesdelaguerre,et se livrerà de nombreuses expériences sur l’inflammationparl’électricité.

Aprèslui,M.legénéral Pasleyemploieavan- tageusementl’appareilvoltaïque dansla démo- litionde navires sousl’eau, etunphysicienirlandais, HamiltonMorgan,faitconnaîtreque danslepétar- dement,ilaaussisubstituéavecsuccèslapile galvanique àlamècheBickford.

Onvoit enfinpresquetoutes les écolesdu génie dirigerdesrecherchessérieusessurl’application dela forceélectro-motricedanslestravauxde guerresouterraine.En1847,lesFrançaisenfont un fréquent usage au simulacre desiègedeBapaume

(37)

-

32

etnotre régimentl'emploieégalementdansses travaux.

38.Le coupd’œilrapideque nous venons dejeter surl'histoireduporte-feuélectriquene nous semble pas dépourvud’intérêt,car il prouveque son applicationdanslesminesmilitaires, loin d'êtrela conquête d’unseul jour, n’aété,aucontraire,que lerésultatd’inductionslonguementcalculées.

Nousallonsactuellement entrerdansquelques détailsausujet des différentsmoyensdemise àfeu parl’électricitéemployés jusqu’aujourd’hui.

39.La découverte del’électro-magnétisme a donné naissance à unefoule d’appareils;lesuns reposent surlaproduction des courants d’induction engendrés sousl’influencedesaimants,lesautres sont basés surl’actiondescourants dynamiques.

D’aprèscela,onvoit qu’ilexisteenréalité trois puissancesélectriques,etl’onpeut,pourl’intelli- gence des développements qui vontsuivre,adopter la classificationci-après:

1*.Production del'étincelleparladécharge desbat- teriesélectriques;

2°.Actiondirectedes courantsvoltaïques;

3*.Action des courants de tensioncrééssousl’in- fluencedes courantsdynamiques.

Afltade ne passortirdu cadre decemémoire,nous devons nous borner àun examenrapide,desprinci- pauxappareilsélectriquesquipeuventservir h l’inflammation des fourneaux de mine.

(38)

-

38

-

1*.APPAREILS ÉLECTRIQUES.

40.Ons’estd’abordservid’unemachineélectrique, avecbatteriecomposée d’un plusou moins grand nombredebouteilles(Franklin,M.Isnard); celles-ci étaient disposéesdansunemêmeboîte, et lesgarni- turesintérieures communiquaiententreellesau moyend’unconducteur formédeplusieurstiges métalliques.

Quandla machineélectriqueestsuffisamment forte,ou peut charger directementun condensateur àgrandesurface(').Danslecascontraire,ilest indispensable de recourirà l’artificeparticulier connu souslenomdecharge parcascade.

Pourfaireusage decetappareil,on emploiedeux conducteursetune amorce;cettedernièreestplacée aucentredespoudres à enflammer.

Ladécharge delabatteries’opèreen mettantles extrémitéslibresdesconducteurs en communication, d’unepart,aveclesystème dessurfaces extérieures desbouteilles,et,d’autre part,avecunpointdestiges métalliques qui retiennenttoutes lesgarnituresin- térieures.

Les conducteurs doiventêtreparfaitementisolés, sinonlefluideseperdavantd’arriverà l’amorce,et l’inflammationn’apaslieu.

(1)LAMÉCourt de physique

.

k

(39)

2vAPPAREILS VOLTAÏQUES.

41.Parmilesnombreusespilesauxquellesl’élec- tricitédynamiqueadonné naissance, nous devons considéreren premierlieu celleimaginée parVolta.

Pilevoltaïque.Ellesecompose d’unplusou moinsgrandnombre decouplesde plaques de cuivreet zinc,séparés entreeux par des disques de cartonimprégnés d’unesolution saline.Ces couples sontrenfermésdansunecaisse,etreposentordi- nairement sur deuxtigescylindriquesenverre.On lesserre lesuns contrelesautresaumoyend'une visdepression.

Les conducteursdestinésà conduirelecourant, sont attachés d’uncôté,au premier élémentcuivre, etdel’autre,au dernier élémentzinc.

42.Pilesacolonnes, piles acochonneset a tasses,pilesaauges. Ces appareilsn’ontpasété essayésdanslestravauxmilitaires.Ilssont tout à la foistropcompliquésettroppeu maniables, pour pouvoir rendre desservicessurlesquelson puisse compter.

43.PiledeWollaston.Cette pileaétéétudiée avecbeaucoup desoinparM.le capitaineMerkes.

Onlaporteencoreenassezhaute estimedanstoutes lesécolesrégimentairesdugénie.En1S47,notre régiment en afaitconstruireuned’aprèslesren- seignements contenus danslemémoirede

M

.Merkes.

Cetappareilestcomposédedouzecouplesde

(40)

35

plaques semblablesmontés sur unetraverseenbois.

Ala partie inférieure, setrouveunsystème dedouze auges en porcelaineou enverre,placéesdansune caissequel’onpeutmanœuvrerà volonté aumoyen d’unpetittreuil. Ces auges contiennent del’eau aciduléeremplissantlerôled’excitateur etde con- ducteur.

Chaquecouplede plaquesestformé de deuxfeuilles minces de cuivreetzincparfaitementisolées.Les métauxsontplacésdetellesortequel’élémentcuivre d’uncouplecommuniqueavecl’élémentzincdu couplevoisin.

Parcettedisposition,onvoit qu’il est faciledefaire agirlamachine : l’élévationdes auges force lescouples à plonger dansleliquide, et l'action se produitinstantanément.

Pour ne pas exposer sansutilité lesmétauxà une détériorationtroprapide,ondoitabaisser lesauges dèsqu'on a obtenulerésultat désiré.

44.Lorsqu'il s’agitde produirede grandseffets, on peut réunir plusieurs appareils voltaïqueset les fairefonctionnerensemble.Ilsuffitalors d’établir lescontactsentrelespôles, soit en réunissant ceux demêmesigne,ou bien enlesfaisantalternerselon lanature desrésultatsauxquelson veutarriver.

Les appareils voltaïques ontlegrave défaut de donnerlieuà deseffetsquidiminuent rapidement.

Pour y remédier, on a imaginé despilesàeffetcon- stantdontlenombreestmaintenanttrès-considéra- ble,mais qui reposent cependant presquetoutessur

(41)

-sa-

lemêmeprincipe.Chaqueélémentcontientdeux liquides,séparésparuncorpsporeux,danslesquels plongent des lamesmétalliquesdifférentes.Ontrouve dan3letraitédephysique deM.Pécletungrand nombred’appareilsdecetteespèce,dontlesformes peuventdureste varieràl’infini.

45.Pilede Daniell.Elleaétéemployée,en 1858,parM.legénéral Pasleydans des expériences faitesà Chatham,etsecomposait d’unebatteriede dixcylindresrenfermant desdissolutionssaturéesde sulfatede cuivreetdeselmarin;celles-ciétaient séparées entreellesparunemembraneporeuse.Une lame de cuivre plongeait danslapremièredissolu- tion,etune lame dezincdanslaseconde.Cettebat- terie,quiavaitune grande puissance,donnalieuà d’excellents résultats.

46.Pile de Bunzen.Le régimentdugénie,qui enfaitavantageusement usage depuis plusieurs an- nées,possèdedeuxsortesd’éléments:lespremiers ont 0“.20dehauteur sur 0“.125 de diamètre,tandis quelesautresn'ontque 0".13 de hauteuret0“.09 de diamètre.

Chaqueélémentsecompose de quatrepiècesde forme cylindrique, s’emboîtantlesunes danslesau- tres.Lapremièrepièce estunvase deverre,conte- nant del’eauacidulée

;lasecondeestuncylindre creux dezinc,ouvertauxdeux boutsetplongeant danslaliqueur;la troisièmeestlediaphragme, formé d’un vase poreux enbiscuitdeporcelaine, contenantdel’acidenitriqueconcentré;enfinJa

(42)

-

37

~

dernièrepièce consisteenun fragment de charbon, prismatiqueoucylindrique,plongeant dansl’acide jusqu’auxtroisquarts environde sa hauteur.

Dansl’élémentBunzen,le zincconstitue lepôle négatifet lecharbonlepôlepositif;ce dernier pôle estréuniaupôlecontrairede l’élémentvoisinau moyend’unepattemétalliquerecourbée.

Quandon emploie unebatteriededix petits éléments, oude cinq grands, onobtientdeseffets assezpuissantspourenflammerla poudre d'un fourneau de mine.

Le charbon dontonse sertprovientgénéralement descornuesdanslesquellesondistillelahouille pour produirelegaz àéclairer.

DESLIQUIDES.

47.Les physiciensne sont pas d’accord surles mélanges à employer danslespilespourfavoriser l’actiondescourants;néanmoins, denombreuses recherches ontpermis de constater quelesdissolu- tionsacidesagissentavec plus d’énergiequeles dissolutionsdesels,etquecelles-cisontpréférables auxdissolutions salines neutres.Onaaussiremarqué quel’intensitédescourantsaugmenteaveclaquan- titéde matièresdissoutes,saufpourl’acide sulfu- riqueoùlemaximumd’action estobtenu en ajoutant àcetteliqueur 50 à 70centil.d’eau.

48.Le mélangeemployé par M.le capitaine Merkes était composé de12.50 litresd’eaupure.

(43)

-

38

-

500grammesd’acidesulfuriqueet250grammes d’acide nitrique.Toutefois,quandlesconducteurs étaientplacé3dansdesterreshumides,ou sous l’eau, etqu'ilsavaientungranddéveloppement, ledegré delaliqueurdevaitêtre sensiblement augmenté. M. Merkes portaitalors laproportion d’acidesulfuriqueà 750grammesetcelled'acide nitriqueà 400grammes.

49.

Lemélange dontfaitusagelerégimentdu géniediffèresensibiementduprécédent:ilestformé, en volumes,de 12litresd’eauetd’unlitred’acide sulfurique.Parfoisonyajouteaussi1/20environ d’acide nitrique.

Ona observéquel’actiondu courantaugmente sensiblementquandon prendlesoinde chaufferla liqueur.

Lesmélangessontconservésdans descruches vernisséesquel’onfermehermétiquementaumoyen debouchons deliège.

DES CONDUCTEURS.

50.Pour que desfilsmétalliques puissentservir commeconducteursdans lestravauxdeguerre souterraine,ilestindispensablequ’ilssatisfassent auxtroisconditionssuivantes:

1°.de posséderungrand pouvoir conducteur; 2°.d’êtresuffisammentsolides; 3*.de pouvoirêtremaniés avecfacilité.

51.Parmi touslesmétauxessayés, lecuivrerouge

(44)

39

paraît offrir lesplu3 grands avantages.Lesconduc- teursenplombontditêtrerejetés,parcequ’ilsne présentent pastoutes lesgarantiesde solidité désirables.

M.Merkesaemployé deuxsortesde conducteurs.

Les premiersétaientformés defildelaitonréunis bout à bout aumoyendepetitesganses;maisils avaient l’inconvénientd’êtrepeu maniables,et l’on devait les disposer lelong d’un cordagepouréviter leur tortillement.Les autresconsistaientendes rubans de cuivre rouge, formés d’unesuitedebande- lettesmincesconvenablement soudées bout à bout.

Ces conducteurs rubanés avaientO”.01de largeur etO".0008d’épaisseur.Ilsonttoujoursremplilebut qu’onenattendait.

M. Merkeseut unmomentl’idéede se ser- virausside conducteursformésd’unesuitede chaînons enfil de laiton;maisilyrenonça bientôtdanslacrainte d’obtenir,parcemoyen, des solutionsdecontinuité trop fréquentes.

52.M.legénéral Pasley afaitavantageusement usage defilsde cuivre ayantl/2mill.de diamètre;

cesfilsjouissaientd’ungrand pouvoir conducteuret pouvaient porterlefeuà de grandesdistances.

53.Le régimentdugénieemploiefréquemment danssestravaux,desconducteurs rubanés en cuivre rouge d’uneseule pièce,quiont 0”.0125de largeuret 0”.001d’épaisseur.

(45)

40

»ESAMORCES.

54.Lesamorces enusage aveclesappareils voltaï- ques sont formées d'uufilmince deplatineou de cuivre,oumêmed’acier,entouré depulvérin.Leur confectionpeutdoncvarieràl’infini;cependant,il est nécessairequ’ellesoit toutàlafoissimple, facileet rapide.

55.M. Merkes a proposétroisespèces d’amorces, savoir:

1*.Lapremièreconsisteeuun morceaudebois dechêne parfaitementsec,portantdeuxtraitsde sciepourrecevoirlesextrémitésdesconducteurs métalliques;ceux-ci sontreliésentreeux par deux outroisfilsmincesd’acier, etmaintenus en placeau moyende masticou dechevilles.Onrenfermecette amorce danslachargequandon veut enfaireusage; 2“.Lasecondeamorce nediffèredelaprécédente qu’encequelemorceaudebois estremplacé parun petitcylindredeliège,garni dedeuxentaillespour recevoirlesextrémitésdesconducteurs;

3*.Enfinlatroisièmeamorce consisteenune petitecharge de poudre, contenue dansunétuipar- ticulierenboisou en plomb,fermé parun tampon.

Les extrémités desconducteurs sont garnies d’unfil d'acier etplongent danslapoudre en traversantle tampon.

Onplacecettedernièreamorce contrelaboîteaux poudresquandon veutl’employer.Son explosion détermine nécessairementcelledu fourneau.

(46)

41

M. Merkes prescrit durestequelquesrègles, fruitdesesnombreusesobservations,auxquellesil estbond'avoirégard,les voici:

1“.Eviter dese servir,pourlesgrandesdistances, defilsd'acierplusfortsquelen°12du commerce; 2“.Réduire à0".02,ou à 0".025 auplus, la partie defilquidoitrougirquandon opère à de grandes distances;

3”.Employertoujoursdeuxetmêmetroisfils d’acieràchaque amorce;

4°.Etabliravecsoinlecontact entrelesconduc- teurs;

5°.Faireusage de pulvérinbiensecpour entourer lesfils

6”.Enfin,supprimerlesboutsdefilsd’acierqui ne doivent pasrougir.

56.L’amorceemployée par M.legénéralPasley, diffèrepeu delatroisièmeamorce de M. Merkes.

Elle estformée d’un tube métallique contenant une petitecharge.Les extrémitésdesconducteurs sont réuniesparunfilmince deplatine,etpénètrent danscetube quiestfermé avecsoin.

Pourfairejouer des mines submergées (démolition de navires sousl’eau) lestubes-amorces sont adaptés aux cylindres qui renfermentlescharges(*).

57.L’amorce dont onfaitusage danslesystème Ronfleurestrenfermée danslapoutrelle detête.

Elle consisteenunepetiteboite électriquede 0".10

[ï)Brochure de M.merkes

C

(47)

42

delongueurenviron,danslaquelleviennent se fixer lesextrémitésdes conducteurs rubanés. Ceux- cisont séparés entre eux parunintervallede0m.08, etsontreliéspardeuxfilsmincesd’acier.Laboîte estremplie de pulvérin biensec,puis fermée avec du papier quel’oncollesurlesbords.Onplace ensuiteunepetitecharge de 3kil.danslecreux de lapoutrelle, et l’onenveloppehermétiquementletout dansdufortpapier.

COMrASSEMENT DES FEUX AUMOYENDES APPAREILS DÉCRITSPRÉCÉDEMMENT.

58.M.Merkes, qui afaitsurcettequestion une séried'expériencesfortintéressantes, estparvenu àdonnerle feuàtroisfourneaux àlafois.Lecom- passementétaitobtenuaumoyendefilsminces d’acier,de 0".02 à0”.03 de longeur, traversantles amorces,etserattachantauxconducteursprinci- pauxqui passaientdanslevoisinage descharges.

59.M.Pasley,en opérant aveclapilede Daniell, nefutpasaussiheureux. Quoiquelesconducteurs métalliquestraversassentdirectementlescharges, iln’yen eut jamais qu’uneseulequipritfeu à chaque expérience.

3».APPAREILS SECONDAIRES basdssur {action des courants de tension,cr(éssousl'influence

descourants dynamiques.

60.

Aprèslamagnifique découverte de Faraday, relativeàla créationdes courantsvoltaïques,d’ha-

(48)

43

bilesphysiciens imaginèrent des appareils spéciaux pour développer, avec plus de puissance,cette élec- tricitéd’induction.MM.MassonetBreguet vinrent d’abordjeterun grand jour surcetimportant phéno- mène;maisleursmachinesétaient tropcompliquées pourqu'ellespussentrendredesservicesdansla guerresouterraine.

01.OndoitàM. Bhumkorffunappareilplus simpleetplusmaniable, qui a obtenu, jusqu’à pré- sent,beaucoup devoguedanslestravauxd’école.

Nousn’endonneronsnéanmoins qu’unedescription rapide, etnous renverrons, pour desdétailscomplets surlamatière,àun mémoirefortintéressantdeM.

MuMoncel.

La machinedont faitusage lerégiment du géniesecompose d’une bobine, contenantunfais- ceau defilsdefer,et recouvertededeuxhélices métalliquesenfilsminces de cuivreisolésdediamè- tres différents.Lapremièrehélice reçoitlecourant voltaïque,qui détermineparsuiteuncourantd’in- ductiondanslesnombreusesspiresdelaseconde.

L’interrupteurdeM.de Luriveestadapté àlabobine;

ila pourobjetdefermerou d'interromprelecourant voltaïque, établiprimitivement parun commutateur particulier.

62.Lecourantdynamiqueestgénéralement en- gendré au moyendedeuxéléments delapile Bunzen.C’est ainsidurestequ’aopéréM. Rhumkorff dauslesnombreuses expériences auxquellesils’est livré.

(49)

Enfrance,danslestravauxd’école,onatenté d’employerunplusgrandnombred'éléments,mais quatre ont presque toujourssullipourdétraquer complètementl’appareil.

63.Les courants d’inductionpouvantaussiêtre réalis ssousl'influenced’un aimantpersistant, quel’onapprocheouquel’onéloigneà volonté d’uncircuitenspirale,plusieursphysiciens ont construitdes appareilsquireposent surce principe.

CeluideM. Clarckeexisteau régimentdugénie.

Ilsecompose d’unfortaimantenferhcheval, portantenregard despôlesunélectro-aimantmo- bile,recouvert defilsdisposésenspirale.Un commu- tateurà renversementdepôle,reliéauxfils,est placé surl’axederotationdel’électro-aimant,pour quele circuit soittoujoursparcouru danslemême sensparlesdeux courants.

Cettemachine aétéemployéeavec succèspar M.Rhumkorffpour remplacerleséléments Bunzen.

ms

conmjcteuhs.

64.Le conducteur donts'est serviM. Ilhumkorfü'), pour porterlefluideélectriqueau centredespou- dres, étaitformé d’unfilmince de cuivre rouge de 0"001dediamètre

,bienUoléaumoyendetrois enveloppesen gutta-percha pur.

65.Celuienusageau régiment dugénie est

(1).Noticesurl'appareil£induction deRhvmhorJT,par H.DU MOXCEL.

(50)

— in-

également en cuivre rouge;ilaC’0015 de diamètre, etn’estrecouvert que d’uneseule enveloppeén gutta-percha.Son diamètre total estde0"'0035 environ.

DESAMORCES.

66.Lors del’établissementdufiltélégraphique deDouvres àCalais,en1851,lehasardayantfait découvrirquel’électricitédynamiquepeut produire l’étincelle,quandelle traverseuncorpsdeconduc- tibilitésecondaire('),plusieursphysiciens compo- sèrentdesamorces,dans des conditions physiques analogues àcellesconstatéeslorsduphénomène.

Nousallonspasserrapidement en revuelesamorces quiparaissentoffrirleplusd'intérêt.

G7.AmohceSta.teh.ym. Elle estcomposée de deux boutsdefilde cuivre"rouge,recouvertsde gutta- percha jusqu’à0'“.02environdeleursextrémités;

celles-cis’engagent,d’uncôté,dans un cylindre en gutta-perchavulcanisé,de façon à conserverentre ellesunintervalled’environCT.OOS.Unvide,des- tinéà recevoirdu puivérin,estménagédans ce cylindre,quiestlui-même garnid’uneenveloppe encaoutchouc.Les autres bouts duconducteur sont disposésentorsade.

63.Amorce Rhcmkorff.Cetteamorceconsiste en uneampoule de verrequi reçoit lesdeuxextré- mitéseffiléesduconducteur,ainsiqu’unepetite

(')Noticede M.DEMO.ACEL.

(51)

45

quantitéde poudre.Unesolutiondecontinuitéde O”.001seulementexisteentrelespointes.

69.A molicenuMo.nckl. il.duMoncelayant reconnu quelegoutta-perclinvulcaniséfavorise la déchargeélectrique,etaugmentemêmeleseffets

calorifiquesducourant,supprimalesampoules de verre,etsubstituaàlapoudredu fulminatede mercure.

Son amorcesecompose d'un bout defildecuivre, recourbésurlui-mlme enspirale, etisolépardu gutta-percha.Danslapartiearrondie,lefilestmis ànusurunecertainelongueuretcoupé aumoyen d'unepince.Les bouts sontalorsappliquéssurun morceau deliègecarboniséparl’acidesulfurique.

Onchargecetteamorce avecdufulminatedemer- cure,puisonladisposedansun cartouche contenant delapoudreordinaire.

70.MM.RhumkorffetYerdu ontcherché à obtenirunboncompassemeut defeux,en interposant plusieursamorces semblables surlemêmecircuit;

maisilsnesontpasparvenus à enflammer plus de quatrefourneaux àlafois,l’étincelleallanttou- jourss’affaiblissantaprèsledépart d’une amorce.

Nous passerons sous silence les magnifiques épreuves auxquelless’estlivréM. du Moucel.lors ducreusementduportde Cherbourg, pourfaire sauterdeschargessubmergées.Ontrouvera, dans unenoticede cesavantphysicien, desdétails completssurlesopérationsqu’ilaentreprisesà cetteoccasion.

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