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ÉTUDE DESCRIPTIVE ET COMPARATIVE DU PROGRAMME DE FRANÇAIS AU NIGERIA ET EN SASKATCHEWAN

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Academic year: 2022

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ÉTUDE DESCRIPTIVE ET COMPARATIVE DU PROGRAMME DE FRANÇAIS AU NIGERIA ET EN SASKATCHEWAN

A Thesis

Submitted to the Faculty of Graduate Studies and Research In Partial Fulfilment of the Requirements

For the Degree of

Master of Arts in

French and Francophone Intercultural Studies University of Regina,

By

Opeoluwa Dorcas Oyebamiji

Regina, Saskatchewan September, 2020

Copyright 2020: O.D. Oyebamiji

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UNIVERSITY OF REGINA

FACULTY OF GRADUATE STUDIES AND RESEARCH SUPERVISORY AND EXAMINING COMMITTEE

Opeoluwa Dorcas Oyebamiji, candidate for the degree of Master of Arts in French and Francophone Intercultural Studies, has presented a thesis titled, Étude Descriptive et Comparative du Programme de Français au Nigeria et en Saskatchewan, in an oral examination held on August 31, 2020. The following committee members have found the thesis acceptable in form and content, and that the candidate demonstrated satisfactory knowledge of the subject material.

External Examiner: *Dr. Segun Afolabi, Universite Laval

Supervisor: *Dr. Michael Akinpelu, La Cité universitaire francophone

Committee Member: *Dr. Emmanuel Aito, La Cité universitaire francophone

Committee Member: *Dr. Heather Phipps, Faculty of Education

Chair of Defense: *Dr. Arjun Tremblay, Department of Politics & International Studies

*via ZOOM Conferencing

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i ABSTRACT

Teaching and learning a new language in a culturally and linguistically diversified country can be very challenging, and Nigeria is no exception to this. Although the country has declared French as its second official language in 1996 in an official declaration by the late Head of State Sani Abacha, over two decades later, Nigeria still struggles to have in place a good French language program that favours the production of students who are efficient and confident in their practical knowledge of French language.

This study concerns the language in education policy of two communities: Nigeria and Saskatchewan, Canada. More specifically, it examines closely the French program in both communities, with emphasis on the Nigerian experience. Thus, it seeks to identify the challenges and the weaknesses of the program and their repercussions, it proposes that the Core French program currently being practiced in the country be replaced with a French immersion program, using Saskatchewan as an example.

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ii ACKNOWLEDGEMENTS

I would like to gratefully acknowledge various people who have been supportive and have encouraged me during this program. First, I would like to appreciate my husband, Tosin Bayode who has been my constant source of joy and my father, Gabriel Oyebamiji, my prayer bank.

Secondly, I owe an enormous debt of thanksgiving to my thesis supervision, Dr. Michael Akinpelu for guiding and correcting me with attention and care and to Dr. Heather Phipps for serving as one of my thesis committee members. I am also grateful to Dr. Emmanuel Aito, the Director of La Cité who has shown full support and genuine care to me and all other students in the unit. I also appreciate the Faculty of Graduate studies & Research for the opportunity I was given to improve myself and La Cité for generously offering me La Cité’s Entrance Scholarship in Fall 2018 and La Cité universitaire francophone Scholarship in Spring 2019. Furthermore, I would like to extend my love to all my course mates and friends: Becky, Fred. Sam, Dammy, Ruth, Rim and Bisi. You all made this program an interesting one.

My gratitude will not be complete if I do not acknowledge the most excellent father. The king of glory, my strength, and my pillar. Thank you, Jesus, for always showing up every time I needed you.

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iii

DEDICATION

This work is dedicated to my late mum, Grace Oyebamiji, who passed to glory on 1st April 2019.

Thank you for encouraging me till your last breath.

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TABLE DES MATIÈRES

ABSTRACT i

ACKNOWLEDGEMENTS ii

DEDICATION iii

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES vii

INTRODUCTION 1

CHAPITRE 1 : L’EDUCATION AU NIGERIA ET EN SASKATCHEWAN 5

1.1. Brève histoire de l'éducation au Nigéria 5

1.2. Système éducatif nigérian 7

1.3. Les réformes éducatives 11

1.4. Systeme d'éducation en Saskatchewan 13

1.4.1. Bref historique de l'éducation en Saskatchewan 16

1.4.2. Éducation en Saskatchewan 17

1.5. Les réformes 20

1.6. Conclusion 21

CHAPITRE 2 : LE PROGRAMME DE FRANÇAIS AU NIGERIA ET EN SASKATCHEWAN 23

2.1. Le programme de français au Nigéria 23

2.1.1. L’enseignement de la française dans les écoles nigérianes 25

2.1.2. Disponibilité des matériels pédagogiques 27

2.1.3. Les objectifs du curriculum national 30

2.1.4. Les défis face au programme de français au Nigéria 34

2.2. Le programme de français en Saskatchewan 37

2.2.1. La langue française dans le système éducatif en Saskatchewan 38 2.2.1.1 Brève histoire de l'éducation française en Saskatchewan 38

2.2.1.2 Le programme d’éducation en français 41

2.2.1.3 L’immersion française 43

2.2.1.4 Le français de base 49

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v

2.2.2. Les défis face au programme de français en Saskatchewan 50 2.3. Les convergences et divergences entre les programmes de français au Nigéria et en

Saskatchewan. 52

2.3.1. Les convergences entre les programmes de français au Nigéria et en Saskatchewan. 53 2.3.2. Les divergences entre les programmes de français au Nigéria et en Saskatchewan. 54

2.4. Conclusion 55

CHAPITRE 3 : L’AVENIR DU PROGRAMME DE FRANÇAIS AU NIGERIA 56

3.1. Introduction 56

3.2. Vers une amélioration du programme de français au Nigéria 57

3.2.1. Stratégie et plans 57

3.2.2. L’âge 60

3.2.3.Programme d’immersion française 61

3.2.4. Français de base vs immersion française 63

3.2.5. Motivation 64

3.3. Importance de la langue française au Nigeria 66

RECOMMANDATION ET CONCLUSION 71

BIBLIOGRAPHIE 76

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vi

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Matériel didactique disponible dans les écoles nigérianes……….…..………...28 Tableau 2 Niveau d’enseignement du français en tant que matière au Nigéria………….……..32 Tableau 3 Les convergences entre les programmes de français au Nigéria et en Saskatchewan..53 Tableau 4 Les divergences entre les programmes de français au Nigéria et en Saskatchewan….54 LISTE DES FIGURES

Image 1 Programme d’étude d’immersion française à l’école secondaire en Saskatchewan…..45 Image 2 Stratégie pour promouvoir la langue et la culture françaises en Saskatchewan……….58

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1

INTRODUCTION

L'enseignement et l'apprentissage de la langue française dans un environnement non francophone comme le Nigéria présente de nombreux défis. Le Nigéria est entouré de pays francophones et est en contact avec la langue française depuis longtemps. Par conséquent, il a décidé de déclarer la langue française comme sa deuxième langue officielle afin de mieux entretenir de bonnes relations avec ses voisins et de renforcer son rayonnement et son influence auprès des pays du monde (Fafunwa, 2004). Depuis la déclaration, faite le 14 décembre 1996 par le général Sani Abacha, ancien chef d‘État du Nigeria, de faire du français la deuxième langue officielle au Nigeria, cette langue est devenue obligatoire dans les écoles primaires et secondaires (4e à 9e années). D’autres efforts administratifs ont aussi été déployés pour que la langue française soit établie dans le pays (Fafunwa, 2004). Mais avec le temps, il y a eu changement de pouvoir.

Ainsi, il n’y a pas eu suffisamment d’effort et de soutien pour faire du français une langue bien reconnue au Nigeria. Bien que les déclarations officielles n'aient pas été modifiées jusqu'à ce jour, ce qui signifie que la langue française est toujours considérée comme la deuxième langue officielle du Nigéria, peu d'efforts ont été déployés pour améliorer son apprentissage dans le secteur de l'éducation et dans la société en général. Avec le temps, l’intérêt était progressivement perdu quant à la vision et à la mission d'introduire la langue française, et la société a presque complètement perdu tout intérêt pour le rêve d'une communauté nigériane parlant couramment le français et l'anglais. C’est parce que le gouvernement n’a ni suffisamment élaboré des stratégies ni investi dans le projet pour que le français soit bien enseigné et appris dans les écoles. La sensibilisation n’ayant été menée auprès du public, certains Nigérians ne savent même pas que la langue française est l'une des langues officielles du pays (Igboanusi et Pütz, 2008). Aussi, parce que la politique linguistique en matière d’éducation n’a pas soutenu l'apprentissage du français

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pendant une longue période de temps, les élèves perdent l'intérêt pour la langue et obtiennent leur diplôme d'études secondaires sans avoir la capacité de parler couramment ou de maintenir une conversation en langue française. Un diplômé du département de français a du mal à trouver des emplois dans de différents domaines autres que l'enseignement, étant donné que la langue française n'est pas reconnue au niveau administratif.

Le cas de l’enseignement du français en Saskatchewan est différent de celui du Nigeria. Même si le français y est une langue officielle comme au Nigeria, le Canada étant un pays développé, l’enseignement du français est mieux financé et renforcé par l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés qui stipule les droits à l’instruction dans la langue de la minorité dans toutes les provinces du Canada. Plus particulièrement, bien que le programme de l’enseignement du français de la province de la Saskatchewan connaisse ses propres défis, la diversification du programme constitue une force qui pourrait être émulée et adaptée au contexte nigérian. Cette observation nous mène à la question principale suivante :

Comment le français devrait être enseigné et appris de sorte à tirer pleinement profit de la langue et à faire valoir son importance auprès de la population nigériane?

Quelques questions secondaires seront aussi abordées :

i. Quels sont les facteurs contribuant au faible apprentissage de la langue française au Nigéria ? ii. Comment la politique linguistique nigériane en matière d'éducation affecte-t-elle l'enseignement et l’apprentissage du français dans le pays ?

iii. Faut-il réviser la totalité du programme de français afin d’en faciliter la mise en œuvre ? Objectif de l’étude

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Cette étude cherche d’abord à décrire le programme de français qui éprouve de la peine pour se développer dans l’ensemble du Nigéria, en se basant sur la politique éducative du pays. Cette première étape nous aidera à déterminer les faiblesses du programme et ainsi à proposer une approche beaucoup plus appropriée dans une optique de renforcement en nous inspirant de l’enseignement du français en Saskatchewan.

Le choix de la province de la Saskatchewan est d'abord dû au fait que le secteur de l'éducation est géré par le gouvernement provincial et non par le gouvernement fédéral et aussi parce que la Saskatchewan a également rencontré quelques défis dans le processus d'introduction de la langue française dans le secteur d’éducation, et quand cette langue a finalement été autorisée à être enseignée à l'école, la société a pris un certain temps pour accepter la langue et la voir comme une nécessité pour ses enfants. Selon les recherches, certaines stratégies ont été mises en place et certaines méthodes ont été adoptées pour parvenir à une bonne approche de l’enseignement du français comme matière et comme programme à l'école. C’est pourquoi ce travail voudra examiner ces méthodes et stratégies pour voir si cela peut fonctionner pour la société nigériane.

Méthodologie de recherche

Ce travail est une recherche qualitative, laquelle commence généralement par une idée, un thème qui expose le problème et le lie à un domaine précis de connaissances (Paillé, 2016). Cela se voit dans le titre même de ce travail « étude descriptive et comparative du programme de français au Nigéria et en Saskatchewan » qui porte sur une idée générale axée sur le programme français, un thème qui se concentre sur une étude comparative du programme de français, et le domaine de connaissance précis est la langue et l'éducation (Livian, 2015).

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De plus, notre travail est une étude de cas qui, selon Fortin & Gagnon (2016 : 196), consiste à examiner « en détail un ou plusieurs cas sur une période donnée ». L’approche d’étude de cas nous permettra de nous concentrer sur la situation et la communauté particulières, d'analyser et de découvrir comment les phénomènes qui intéressent le chercheur se manifestent et évoluent (Ibid., 197)

Pour ce faire, nous nous sommes basée essentiellement sur les données provenant des documents écrits pertinents comme les articles, sites web, les livres etc.

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CHAPITRE 1 : L’EDUCATION AU NIGERIA ET EN SASKATCHEWAN 1.1. Brève histoire de l'éducation au Nigeria.

L'éducation occidentale est arrivée au Nigéria grâce aux missionnaires au milieu du XIXe siècle.

Bien que les méthodistes aient fondé la première école missionnaire en 1843, ce fut la Société missionnaire de l'Église anglicane qui, au début des années 1850, tenta de trouver une chaîne de missions et d'écoles, suivie rapidement par les catholiques à la fin des années 1850. En 1887, à ce qui est maintenant nommé le sud du Nigéria, un département d’éducation a été créé. En 1914, lorsque le nord et le sud ont été réunis dans la même colonie, il y avait cinquante-neuf (59) écoles primaires publiques et quatre-vingt-onze (91) missions dans le Sud ; les missionnaires ont géré les onze écoles secondaires, à l'exception du King's College à Lagos. Ils ont pris pied dans la ceinture du milieu ; une école missionnaire pour les fils de chefs a été ouverte à Zaria en 1907 mais n'a duré que deux ans. En 1909, un ancien missionnaire anglican, Hans Vischer, fut chargé d’organiser le système éducatif du protectorat du nord du Nigéria. Des écoles ont été créées et des subventions ont été accordées à des missions situées dans la zone centrale du Nigeria. En 1914, il y avait 1 100 élèves d'école primaire dans le nord, contre 35 700 dans le sud ; le Nord n'avait pas d'école secondaire, contre onze dans le Sud (Fafunwa, 1991).

Dans les années 1920, la pression exercée pour l’emplacement des écoles dans le Sud a entraîné une augmentation du nombre d'écoles indépendantes financées par les efforts locaux et l'envoi des enfants privilégiés à l'étranger pour une formation plus avancée. Le système éducatif s'est fortement concentré sur les examens. En 1916, Frederick Lugard, premier gouverneur de la colonie, créa un service d'inspection scolaire. La discipline, les bâtiments et l'adéquation du personnel enseignant devaient être inspectés, mais le plus grand nombre de points attribués au

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rendement d'une école concernait le nombre et le classement des résultats de ses examens. Cette insistance sur les examens était encore utilisée en 1990 pour juger des résultats scolaires et obtenir des qualifications pour des emplois dans les secteurs public et privé. Les progrès en matière d'éducation ont été lents mais constants tout au long de l'ère coloniale jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1950, le pays avait mis en place un enseignement à trois niveaux : primaire, secondaire et supérieur, basé sur le modèle britannique de large participation à différentes hiérarchies de leadership (Fafunwa, 1974 ; Ijaduola, 1998 ; Osokoya, 2002).

À la veille de son indépendance à la fin des années 1950, le Nigéria avait connu une décennie de croissance exceptionnelle dans le domaine de l’éducation qui avait conduit à un mouvement en faveur de l’éducation primaire universelle dans la région ouest du pays. Dans le Nord, le nombre d'inscriptions dans les écoles primaires est passé de 66 000 en 1947 à 206 000 en 1957, de 240 000 à 983 000 à l'ouest (principalement les régions Yoruba) au cours de la même période et de 320 000 à 1 209 000 à l'est. Les effectifs du secondaire sont passés de 10 000 pour le pays en 1947 à 36 000 en 1957. Cependant, 90% d'entre eux se trouvaient dans le sud (Daniel-Kalio 2018; Fafunwa 2004; Nuffic, 2017).

En 1982, le Nigéria est passé au système américain de six ans en primaire (1re à 6e année), de trois ans au premier cycle du secondaire (7e à la 9e année) et de trois ans au deuxième cycle du secondaire (10e à la 12e année). L'éducation est gratuite mais n'est obligatoire à aucun niveau.

(Fafunwa, 2004 ; Daniel-Kalio, 2018).

Avec les brèves connaissances partagées sur l'histoire de l'éducation au Nigéria, nous allons avancer vers la situation actuelle de l'éducation dans le pays et ce que le système implique, cela nous aidera à mieux comprendre comment le système scolaire est géré dans le pays qui

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s'appuiera sur les bases posées pour une bonne connaissance du cheminement de ce travail de recherche.

1.2. Système éducatif nigérian

Au cours des dernières décennies, le Nigéria a été confronté à une instabilité politique fréquente.

Cette agitation politique a généré des effets négatifs sur le système éducatif qui a souffert d'une pénurie de ressources matérielles et humaines, d'un manque d'enseignants qualifiés et d'un secteur public incompétent. Le gouvernement du Nigéria a donc déclaré que l'éducation était l'une de ses priorités et travaillait sur le système éducatif afin de donner accès à tous les niveaux d'enseignement et d'améliorer la qualité et l'efficacité de l'ensemble du système. La responsabilité des établissements d'enseignement est partagée entre l'État fédéral, les autorités locales, les communautés et les organisations privées. La politique de l'éducation au Nigéria est contenue dans le document officiel intitulé la National Policy in Education (NPE), qui a été révisé pour la dernière fois en 2013 (Olawale, 2017).

Le Nigeria est un pays en développement et peut ne pas avoir de données complètes sur toutes ses activités et pour cette raison, nous ne pourrons peut-être pas obtenir tous les détails du nombre d'écoles dans le pays dans leur exactitude. Le Nigeria compte 36 états et sa capitale fédérale, Abuja. Dans le domaine de l'éducation, le ministère fédéral de l'éducation est responsable de l'élaboration des politiques générales et du contrôle de la qualité. Le gouvernement local supervise les écoles élémentaires, le gouvernement de l'État supervise les écoles secondaires, mais le gouvernement fédéral supervise toutes les activités et les contrôles, le gouvernement fédéral est principalement responsable de l'enseignement supérieur. Le Nigeria

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aurait 744 collectivités locales au total et un ensemble de 7 104 écoles secondaires en 2010 (WENR, 2017).

Après la décolonisation du Nigeria, l'anglais, étant la langue des maîtres coloniaux, occupe toujours une place prépondérante dans l'intégration de la nation nigériane qui est composée de trois régions différentes : le nord, l'est et l'ouest. Le haoussa est la langue prédominante chez les habitants du nord, l'igbo chez ceux de l’est et le yorouba chez ceux de l’ouest. Chaque région compte de nombreux autres groupes minoritaires. La multiplicité des langues au Nigeria est tellement évidente que parfois, les langues des personnes vivant dans un rayon de 20 kilomètres sont particulièrement différentes et incompréhensibles les unes pour les autres (Shaibu, 2013).

En raison de la pluralité linguistique au Nigéria, le gouvernement a compris l'importance de la langue en tant que moyen de promouvoir l'interaction sociale et la cohésion nationale, ainsi que de préserver la culture. Il fallait donc une politique linguistique, une planification et un développement ainsi que la mise en œuvre. En 1977, un document officiel intitulé Politique nationale de l’éducation a été produit. Celui-ci a été révisé en 1981, 1998, 2004, 2008 et 2013 respectivement et attribue différentes fonctions à certaines langues nigérianes.

Les niveaux de l’éducation formelle au Nigéria sont les suivants : Petite enfance (pré primaire) ; éducation de base (9 ans) - comprenant l’enseignement primaire et le premier cycle du secondaire ; deuxième cycle de l'éducation secondaire (3 ans) ; et éducation supérieure (NPE, 2010).

Les dispositions des paragraphes 19 (e) et (f) de la section 4 de la NPE (2004) confirment l’existence de l’enseignement multilingue : le moyen d’enseignement à l’école primaire est la langue de la communauté locale pour les trois premières années ; pendant cette période, l'anglais

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est enseigné comme matière. À partir de la quatrième année, l'anglais est progressivement utilisé comme langue d'enseignement, par contre, la langue de l'environnement immédiat et le français sont enseignés comme matières (Musa, 2010). Au niveau secondaire, l'anglais est la langue d'enseignement, tandis que la langue de l'environnement immédiat, l'une des trois langues principales du Nigéria (haoussa, igbo, yorouba) autres que celle de l'environnement immédiat et le français sont enseignés en tant que matières scolaires (Olagbaju, 2014).

École primaire

L’enseignement primaire commence à l’âge de six ans pour la plupart des Nigérians et dure six ans. Le programme de l’enseignement primaire comprend généralement des matières comme les mathématiques, l’anglais, les sciences sociales, l’économie domestique et l’agriculture.

Cependant, le programme a toujours été révisé et, en septembre 2013, le programme d’école du niveau primaire inclut les Technologies de l’information et de la communication (TIC) le français et l’éducation civique. Pendant les trois premières années au primaire, le moyen d'instruction est celui de l'environnement immédiat (yoruba, igbo ou hausa). Pendant cette période, l'anglais est enseigné en tant que matière. À partir de la quatrième année du primaire, l'anglais est progressivement utilisé comme moyen d'instruction. Jusqu'en 2004, les finissants du primaire devaient passer l'examen du certificat de fin d'études primaires. Cet examen a été supprimé et le certificat de fin d'études primaires est désormais attribué en se basant sur une évaluation continue. (République fédérale du Nigéria, 2014)

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10 École secondaire

Le cycle de l'enseignement secondaire dure six ans et est divisé en deux cycles de trois ans : le premier cycle du secondaire et le deuxième cycle du secondaire. L’école secondaire a deux filières (professionnelle et académique).

Le programme de base comprend : l’anglais, les mathématiques, le français, les sciences intégrées, les études sociales et l’introduction à la technologie.

Les cours professionnels comprennent : l’agriculture, les études commerciales, l’artisanat et l'informatique. Les cours non professionnels incluent : les arts créatifs, l’éducation religieuse et morale et l'arabe. (NPE, 2004).

Les élèves choisissent généralement entre dix et treize matières au cours de leurs 10 à 12 années scolaires, y compris les matières principales. Selon la réussite du premier cycle du secondaire, les élèves reçoivent le certificat d'école secondaire du premier cycle (Junior Secondary School Certificate, JSSC) / certificat d'éducation de base, qui est requis pour accéder au 2e cycle du secondaire. Après le premier cycle du secondaire, les élèves sont répartis dans des écoles secondaires, des collèges techniques, des écoles et des centres de formation professionnelle ou des apprentissages extrascolaires proposant une gamme de bourses de métiers et d'artisanat (Taiwo, 1980). Le deuxième cycle du secondaire dure trois ans et chaque élève suit huit matières d'un programme diversifié comprenant six matières principales : l’anglais ; les mathématiques ; une langue nigériane majeure ; la biologie, les sciences de l'agriculture ou une matière professionnelle et une matière religieuse. Un cours facultatif de : la chimie, la physique ou la science intégrée pour les étudiants de science. Un cours facultatif parmi la littérature anglaise,

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l’histoire, la géographie ou les études sociales pour les autres (Taiwo, 1980 ; NERDC, 2012- 2017 ; WENR, 2017).

Pour obtenir le certificat de fin d'études secondaires, les candidats doivent réussir des examens portant sur au moins 8 matières : 6 matières obligatoires et 2 matières optionnelles. Après avoir obtenu le certificat d’éducation de base, les élèves peuvent également choisir de suivre un enseignement technique secondaire de 3 ans dans un collège technique ou commercial, ce qui leur permet d’obtenir le National Technical Certificate (NTC) ou le National Business Certificate (NBC) octroyé par le National Business and Technical Examination Board (NABTEB). Les titulaires du NTC ou du NBC ayant au moins deux ans d'expérience professionnelle pertinente peuvent s'inscrire à un programme d'études d'un an conduisant à l'octroi du Advance National Technical Certificate (ANTC) ou du Advance National Business Certificate (ANBC). (Udey et al, 2009 ; Igbokwe, 2015 ; WENR, 2017).

Finalement, nous énumérerons les changements et les réformes qui ont été effectués pour améliorer le système au fil des ans.

1.3. Les reformes éducatives

Les réformes dans le secteur de l'éducation au Nigéria de 1948 jusqu’à date sont comme suit : 1948 : la déclaration universelle des droits de l'homme fait de l'éducation un droit et non un privilège.

1954 : introduction de l'enseignement primaire universel dans la région ouest du Nigéria (enseignement gratuit, universel et obligatoire).

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1969 : la Conférence nationale sur les programmes d'études recommande de passer de 6-5-2-3 à 6-3-3-4.

1977 : l’enseignement primaire universel gratuit formellement inscrit dans la politique nationale de l'éducation (révisée en 1981, 1998, 2004).

1982 : la population étudiante passe à 15 millions, contre 8,7 millions en 1976.

2004 : la loi de 2004 sur l’éducation de base universelle (UBE) a été promulguée.

2006 : lancement du Plan d'action national pour la mise en œuvre du programme UBE pour réaliser l'éducation pour tous.

2007 : introduction de la politique nationale sur le genre dans l'éducation de base, plan de mise en œuvre d'une stratégie d'éducation pour les besoins spéciaux, politique nationale sur le développement intégré de la petite enfance (IECD).

2012 : le gouvernement fédéral du Nigéria (FGN) lance le projet d'école d'Almajiri.

Le FGN publie également un Plan d'action national pour l'alphabétisation (2012-2015) ciblant 4 à 5 millions d'adultes (Akpan, 2007 ; F.M.E, 2012 ; Obeka, 2010).

Comme indiqué ci-dessus, ce sont les réformes et les plans visant à améliorer le système éducatif du pays, et comme prévu, certaines de ces réformes ont été efficaces tandis que d'autres ont échoué, ce qui a donné lieu à de meilleurs plans et à certaines stratégies d'amélioration qui sont toujours sous contrôle. Le gouvernement essaie et espère que cela fonctionnera mieux que le système éducatif précédent. Pour poursuivre ce travail, nous étudierons le système d'éducation de la Saskatchewan dans le but d’en avoir un aperçu et de comprendre son fonctionnement.

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13 1.4. Système d'éducation en Saskatchewan

Bien que cette section soit consacrée à la description du système éducatif de la Saskatchewan, nous présenterons brièvement d’abord le Canada, puisque la province de la Saskatchewan en fait partie.

Le Canada est un pays développé au nord de l'Amérique du Nord, bordant l'océan Atlantique Nord à l'est, l'océan Pacifique Nord à l'ouest et l'océan Arctique au nord. Le Canada est devenu un pays autonome en 1867. Le Canada compte 10 provinces et 3 territoires, à savoir l'Alberta, la Colombie-Britannique, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, les Territoires du Nord-Ouest, la Nouvelle-Écosse, le Nunavut, l'Ontario, l'Île-du-Prince-Édouard, le Québec, la Saskatchewan et le Yukon. La capitale du Canada est Ottawa (World Fact book : Canada, 2018).

Le canada pratique la démocratie parlementaire fédérale (Parlement du Canada) sous un gouvernement de type monarchie constitutionnelle et ses trois paliers de gouvernement : le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial ou territorial et le gouvernement municipal.

Le gouvernement fédéral, dirigé par le Premier ministre, s’occupe des affaires nationales et internationales telles que le courrier, les impôts, la monnaie, les activités bancaires, l’expédition, le transport ferroviaire, les oléoducs et les gazoducs, la télécommunication, le droit criminel, les affaires étrangères, la défense nationale, l’assurance-emploi, les territoires et les droits autochtones (Gouvernement du Canada, 2018).

Les gouvernements provinciaux et territoriaux sont dirigés par un premier ministre local. Ce gouvernement a le pouvoir de changer les lois de la province ou du territoire et de gérer ses

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propres terres publiques. Il supervise les réglementations relatives à l'éducation, aux soins de santé et au code de la route dans sa province (Gouvernement du Canada, 2018).

Le gouvernement municipal est dirigé par un maire. Les administrations municipales dirigent les villes, villages ou régions ; elles surveillent les parcs, les stationnements, les bibliothèques, les réseaux routiers, les services de police locaux, l’aménagement du territoire à l’échelle locale, la protection contre les incendies, les transports publics et les réseaux d’alimentation en eau (Gouvernement du Canada, 2018).

L'anglais et le français sont les deux langues officielles du Canada. Elles sont les langues fondatrices de la confédération. Le bilinguisme de l’État est provisoirement applicable depuis la constitution de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867, dont l'article 133 autorise l'utilisation des deux langues au Parlement, aux tribunaux fédéraux, aux archives et aux journaux fédéraux (Commissariat aux langues officielles, 2018).

Depuis l’adoption de la Loi sur les langues officielles en 1969 et la création des organes d’accompagnement tels que le Programme du bilinguisme dans l’éducation en 1970 (Programme des langues officielles dans l’éducation depuis 1979), les Canadiens ont l’occasion d'éduquer leurs enfants dans leurs langues officielles ou de choisir la langue officielle qui répond aux besoins immédiats et futurs de la carrière de leur enfant. Cependant, le français est la langue officielle de la minorité. Les chiffres généraux du dernier recensement de la population montrent que l'anglais est la langue maternelle ou parlée à la maison pour 25,9 millions de Canadiens (74,5% de la population), tandis que le français est la langue maternelle ou parlée à la maison pour 8,2 millions (23,4%) (Statistique Canada, 2017).

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Au Canada, la Loi sur les langues officielles de 1969 a ouvert la voie à l'enseignement en langue officielle minoritaire et à l'enseignement en langue seconde par le Programme de bilinguisme en éducation (1970-1979) et le Programme de langues officielles en éducation (à partir de 1979).

Bien que l’éducation relève de la compétence de chaque province ou territoire, le gouvernement fédéral a créé la coopération intergouvernementale pour l’apprentissage de la langue seconde dont le but est « d’aider les gouvernements provinciaux et territoriaux, directement ou par l’intermédiaire du Conseil des ministres de l’éducation, Canada (CMEC), offre aux résidents de chaque province et territoire la possibilité d'apprendre l'anglais ou le français langue seconde ».

(Patrimoine canadien, 2020).

Le Conseil des ministres de l’éducation a été créé en 1967 par les ministres provinciaux et territoriaux responsables de l’éducation dans le but de leur fournir « un forum leur permettant de débattre de questions d’intérêt commun, d’entreprendre conjointement des initiatives en matière d’éducation et de représenter les intérêts des provinces et des territoires auprès des organisations nationales d’éducation, du gouvernement fédéral, des gouvernements étrangers et des organisations internationales » (Conseil des ministres de l’éducation, Canada, 2013 : 2). Le gouvernement fédéral du Canada coopère habituellement avec les gouvernements provinciaux et territoriaux pour les encourager et les aider à consolider et à améliorer la qualité de l'enseignement dans la langue de la minorité et l'enseignement de la langue seconde. Le gouvernement fédéral finance également les coûts engagés par les provinces et les territoires pour la prestation de l'enseignement en langue seconde (Burnaby, 2008; Takam, 2018). Toutes les provinces offrent une éducation primaire et secondaire gratuite et universelle pendant 12 ans sauf le Québec (parce que le Québec a un système d'enseignement légèrement différent des autres provinces du Canada (reconnaît la 12e année comme enseignement supérieur), il a le

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français comme la seule langue officielle et il a le plus grand nombre d'élèves fréquentant des écoles privées en Amérique du Nord, (Education in Montréal, 2013). La langue française au Québec est ainsi obligatoire pour chaque enfant.

En raison du fait que la langue française est considérée comme une langue officielle minoritaire au Canada, le gouvernement fait tout son possible pour que la langue française soit bien ancrée et améliorée au Canada. C’est ainsi qu'il a confié la responsabilité de l'éducation au pouvoir de chaque province et territoire, le gouvernement fédéral a également assumé la responsabilité de la financer et de superviser la croissance de chaque province afin de mieux parler et accepter la langue française, et c’est pourquoi cette recherche se concentrera sur l’une des provinces qui lutte et fait des efforts pour adopter cette responsabilité, à savoir la province de la Saskatchewan.

Nous examinerons les politiques relatives à l’enseignement et à l’apprentissage de la langue française dans cette province ainsi que l’attitude des membres de la communauté vis-à-vis de cette langue.

1.4.1. Bref historique de l'éducation en Saskatchewan.

L'histoire de l'éducation en Saskatchewan remonte au 22 juin 1915, lorsque l'hon. Walter Scott, Premier ministre et Ministre de l'éducation, a défini comme son mandat « le but de procurer aux enfants de la Saskatchewan une meilleure éducation et une éducation de plus grands services et utilités pour répondre aux conditions de l'industrie principale a la province, qui est l'agriculture » (Noonan, 1998). Historiquement, la région de la Saskatchewan avait besoin de fermes homologues prospères afin de développer un langage unifié pour le commerce économique et la compréhension agricole pour développer des biens, du bétail et des cultures commerciales pour le commerce. L’éducation en Saskatchewan est un programme d'apprentissage établi par le

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gouvernement provincial par l'entremise du ministère de l'Éducation et vise à développer les compétences, les connaissances et la compréhension pour améliorer la qualité de vie (Noonan, Hallman et Scharf, 2006).

Bien que l'éducation existe depuis 1885 en Saskatchewan, mais le but n'a pas été aussi défini qu'il est devenu en 1915 par rapport à la situation et aux compétences de la province, l'éducation existait officiellement pour répondre à la loi Nord-américaine britannique de 1867 et la loi sur l'éducation qui ont fait de l'éducation une responsabilité provinciale (Horsman, 2006).

Actuellement, l'enseignement en Saskatchewan est, en général, divisé en élémentaire (école primaire), puis secondaire (secondaire) et postsecondaire (université, collège) (Schools in Canada, 2020).

1.4.2. Éducation en Saskatchewan

Le système éducatif de la Saskatchewan trouve sa racine dans la Constitution du Canada, qui confie la responsabilité de l’éducation aux provinces, à l’exception des élèves des Premières nations vivant dans les réserves. La Constitution protège également les droits des personnes de confession minoritaire (c.-à-d. protestantes ou catholiques) et de la langue officielle en situation minoritaire (c.-à-d. le français en Saskatchewan). Le système d'éducation de la Saskatchewan comprend 28 divisions scolaires (18 divisions scolaires publiques, 8 divisions scolaires catholiques romaines, 1 division scolaire protestante distincte et 1 division scolaire francophone).

Chaque division scolaire est dirigée par un conseil scolaire élu. La population étudiante globale est d'environ 176 000 personnes. Au cours de l'année scolaire 2016-2017, le financement de fonctionnement total distribué aux conseils scolaires est de 1,892 milliard de dollars (Government of Saskatchewan, 2020).

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LES 27 DIVISIONS SCOLAIRES DE LA SASKATCHEWAN

Les 18 divisions scolaires publiques sont : Division Scolaire Chinook - 63 écoles, Division Scolaire Creighton – 1 école, Division Scolaire Good Spirit - 28 écoles, Division Scolaire Horizon - 44 écoles, Division Scolaire Ile a la crosse - 2 écoles, Division Scolaire Living Sky - 29 écoles, Division Scolaire Lloydminster - 10 écoles, Division Scolaire North East - 22 écoles, Division Scolaire Northern Light - 23 écoles, Division Scolaire Northwest – 25 écoles, Division Scolaire Prairie South – 40 écoles, Division Scolaire Prairie Spirit – 49 écoles, Division Scolaire Prairie Valley – 40 écoles, Division Scolaire Regina – 61 écoles, Division Scolaire Saskatchewan Rivers – 33 écoles, Division Scolaire Saskatoon – 63 écoles, Division Scolaire South East Corner stone – 39 écoles, Division Scolaire Sun West – 42 écoles.

Les 8 divisions scolaires catholique/ divisions scolaires séparées sont : Christ the Teacher – 10 écoles, Holy Family – 6 écoles, Holy Trinity -10 écoles, Light of Christ - 8 écoles, Lloydminster – 6 écoles, Prince Albert – 8 écoles, Regina – 34 écoles, St. Paul – 55 écoles

1 division scolaire francophone : Conseil des écoles fransaskoises (CEF) – 15 écoles (Gouvernement du Saskatchewan, 2020).

Le système scolaire de la Saskatchewan comprend la prématernelle, la maternelle, de la première à la douzième année. De la 1re à la 5e année les cours suivants sont offerts : éducation artistique, arts de la langue anglaise ou française en immersion, bien-être, mathématiques, éducation physique, sciences, sciences humaines, langues autochtones, ukrainien de base et enseignement bilingue ukrainien-anglais. La 6e année ajoute une formation professionnelle qu’on appelle sensibilisation aux carrières. Les 7e et 8e années offrent un complément de formation professionnelle et d'art pratique et appliqué. La 9e année offre un complément d'éducation à la

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carrière, d'art pratique et appliqué et d'études catholiques. À partir de la 10e jusqu’à la 12e année, les élèves choisissent les cours en fonction de leur choix de carrière future et sont regroupés comme suit :

Éducation artistique comme : bande, chorale, danse, jazz instrumental, musique, art visuel, jazz vocal.

• Langues internationales comme : l’ukrainien, l’allemand, le mandarin, le russe, l’espagnol, enseignement bilingue ukrainien-anglais.

• L’art en anglais ou en français : pour l’art en anglais, on a études de communication, écriture créative, études de journalisme, études des médias.

• L’éducation physique et bien-être.

• Les sciences comme biologie, chimie, informatique, sciences de la terre, sciences de l'environnement, sciences de la santé, sciences physiques.

• Mathématiques : fondement des mathématiques et pré-calcul, lieu de travail et apprentissage mathématiques, calcul.

• Sciences sociales comme géographie, histoire (études canadiennes), études autochtones, sciences sociales, économie, psychologie, loi.

• Les supplémentaire comme langues autochtones : déné, métchif, nakawe, nehiyawewin, études catholiques, étude chrétienne (Extrait du Curriculum Saskatchewan, 2020).

L'évaluation des élèves et les crédits requis pour les 10e, 11e et 12e années sont les suivants ; 10e année : minimum de 8 crédits, les cours obligatoires sont les cours de langue anglaise, études sociales, histoire ou études autochtones, science, mathématiques et 3 autres choix. 11e année : minimum de 16 crédits ; les cours obligatoires sont l’anglais, mathématiques, sciences, sciences

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sociales et six cours optionnels supplémentaires. 12e année : Minimum de 24 crédits (dont 5 doivent être au niveau 30). Les cours obligatoires sont l'anglais, études sociales, études canadiennes, histoire, études canadiennes ou études autochtones, études canadiennes, Sciences, Sciences sociales et six cours supplémentaires. Ces cours sont la condition d'obtention du diplôme pour la 12e année. Les étudiants doivent suivre neuf cours au choix au niveau secondaire dont six doivent être de niveau 11 ou 12. (Saskatchewan, Ministry of Education, 2019).

1.5. Les réformes

La fédération des enseignantes et enseignants de la Saskatchewan et ses membres ont fait l’objet de nombreux examens et rapports qui recommandent des changements dans la gouvernance et l’administration éducative en plus de 80 ans d’histoire. Depuis 2000, l'éducation en Saskatchewan a subi une série de changements qui comprennent le concept des écoles, la restructuration des divisions scolaires, le passage à un modèle de financement centralisé de l'éducation et la suppression des impôts locaux des conseils scolaires.

En 2016, il y a eu un changement transformationnel dans l'agenda de l'éducation qui a abouti au comité d'examen de la gouvernance de l'éducation de la maternelle à la 12e année. Pour la 12e année, un comité consultatif sur la gouvernance de l’éducation a été créé pour mener des consultations publiques sur les conclusions et recommandations du rapport.

En 2017, la Fédération a présenté sa soumission au Comité consultatif. Cela comprenait des documents originaux sur la gouvernance de l’éducation, un modèle proposé de renouvellement du curriculum et d’appui à la direction d’établissements scolaires, ainsi que des copies d’autres

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observations récentes soumises au Ministère de l’éducation sur les points de vue des enseignants concernant le renouvellement du curriculum et la planification du secteur de l'éducation (STF, 2020)

Le système d'éducation de la Saskatchewan est orienté vers l'amélioration du système, des examens et des recommandations réguliers pour un meilleur développement. Dans l'histoire, il y a eu beaucoup d'amélioration et plus de recommandations et de prévoyances pour les années à venir. Donc, jusqu’à présent, ces stratégies fonctionnent et sont toujours révisées pour être améliorées.

1.6. Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons pu donner un aperçu du système éducatif au Nigeria et en Saskatchewan du passé à nos jours. Nous avons examiné le fait que le Nigeria, en tant que pays en développement, essaie toujours de faire fonctionner une partie de son système tandis qu’en Saskatchewan, une province canadienne avec un système de gouvernement développé, bien que la province travaille toujours sur beaucoup de choses en ce qui concerne le système d'éducation, tous ces travaux sont orientés vers l'amélioration du système.

Au Nigéria, les écoles primaires et secondaires sont contrôlées par l'État et les autorités locales sous la supervision du gouvernement fédéral tandis qu'en Saskatchewan, les écoles élémentaires et secondaires sont contrôlées par le gouvernement provincial et financé par le gouvernement fédéral. Cela permet aux résidents de la Saskatchewan de bénéficier d'une éducation gratuite ainsi que d'une éducation de bonne qualité et aussi cela explique le fait que les écoles privées sont très peu nombreuses et moins peuplées. Tandis qu'au Nigeria, les écoles publiques sont subventionnées par le gouvernement mais la qualité de l'éducation et les infrastructures sont

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médiocres (Olayiwola, 2015) et c'est pourquoi les écoles privées sont nombreuses au Nigeria et sont peuplées de citoyens privilégiés qui peuvent se les permettre.

Le prochain chapitre sera axé sur l'enseignement de la langue française au Nigéria et en Saskatchewan, nous travaillerons sur différentes perspectives d'enseignement et d'apprentissage de la langue française dans les écoles et sur les approches utilisées pour améliorer l'apprentissage de la langue.

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CHAPITRE 2 : LE PROGRAMME DE FRANÇAIS AU NIGERIA ET EN SASKATCHEWAN

Après avoir fait une description générale des systèmes d’éducation au Nigéria et en Saskatchewan dans le chapitre précédent, l’objectif de ce chapitre est de décrire les programmes de français dans les deux régions. Cela aidera à mieux comprendre les similarités et les distinctions entre les deux systèmes.

2.1. Le programme de français au Nigéria.

Le gouvernement fédéral a évité de choisir l’une des langues autochtones nigérianes comme langue officielle du pays. C’est la raison pour laquelle l’anglais est resté la seule langue officielle du pays. Toutefois, le 14 décembre 1996, le chef d’État nigérian, le général Sani Abacha, a déclaré, dans son discours prononcé à l’Institut nigérian des affaires internationales, que le français serait bientôt introduit comme seconde langue officielle du pays. La langue française devrait être étudiée dans les écoles élémentaires, les écoles secondaires et le niveau postsecondaire du système éducatif du Nigeria (Igboanusi et Pütz, 2008). La politique, selon le l’ancien chef d’État, rendrait rapidement le Nigeria bilingue. Bien que la langue française soit l'une des premières matières à être introduite dans le programme d'études secondaires nigérianes dès 1859 dans la première école secondaire de Lagos, elle a été mal enseignée avec le temps, (Omolewa, 1978) et son intérêt linguistique a été presque complètement perdu jusqu'à la déclaration de 1996 qui a fait de la langue française une deuxième langue officielle à enseigner dans les écoles. Immédiatement après cette déclaration, le français a été reconnu et adopté et des préparatifs ont été faits avec d'éminents professeurs de français des universités nigérianes pour commencer à travailler à la mise en œuvre de la déclaration. Des professeurs de français ont été

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mandatés pour élaborer le programme d'études de cette matière dans les établissements primaires et secondaires du pays. Malheureusement, immédiatement après le décès d’Abacha, cette politique a été complètement abandonnée et n’est restée que sur papier. En ce qui concerne la langue française dans le programme scolaire, la déclaration de faire de la langue française une deuxième langue officielle au Nigéria n'a pas beaucoup affecté le programme scolaire, puisque la langue française n'a jamais été adoptée comme langue d’instruction à tous les niveaux de l'enseignement au Nigeria. Néanmoins, le français est devenu l'une des matières obligatoires de la 4e année à la 9e année et une matière optionnelle de la 10e à la 12e année (Fafunwa, 2004;

NPE, 2004).

Avant et après la déclaration d’Abacha, la langue française était enseignée au Nigéria avec des objectifs différents pour les éducateurs, la société et le gouvernement. Un résumé des objectifs de la langue française au Nigéria depuis 1859 nous est offert par Okwudishu (2002 : 51), citant d’autres chercheurs en langue française, comme suit :

1859-1969 : inculquer la culture française et la vision du monde artistique (Simire, 1998).

1970-1980 : produire des personnes qui parlent la langue et ensuite aider à établir plus de contacts entre les anglophones et les francophones dans les pays africains (Cookey, 1970)

1985-1995 : aider le pays à maintenir ses relations internationales avec les pays francophones hors Afrique. (Glané de l'objectif global des écoles des États en 1985). Et faciliter le développement cognitif, social et psychologique général des étudiants nigérians. (Akudolu, 1995).

1997-2003 : renforcer les échanges interrégionaux entre les hommes d'affaires nigérians et les pays francophones d'Afrique de l'Ouest. (Okeke, 1999).

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2004 – aujourd’hui : permettre à chaque Nigérian de parler français pour une interaction fluide avec ses voisins francophones (NPE, 2008).

La prochaine section décrira le programme de français dans les écoles nigérianes et sera centrée sur trois aspects qui sont : l'enseignement de la langue française dans les écoles nigérianes, disponibilité des matériels pédagogiques, les objectifs du curriculum national et les défis du programme de français au Nigéria.

2.1.1. L’enseignement du français dans les écoles nigérianes

Comme mentionné précédemment, dans les écoles nigérianes la langue française est une matière obligatoire de la 4e à la 9e année et devient facultative de la 10e à la 12e année. C'est la tendance depuis la révision de la NPE en 1998. Le système national d’éducation du Nigéria peut être expliqué comme suit : éducation universelle de base (UBE), telle que définie par le pays ; elle commence à l’âge de 6 ans et a une durée de 9 ans et continue au deuxième cycle de l'école secondaire qui commence à 15 ans et dure 3 ans. L'enseignement tertiaire ou postsecondaire commence à 18 ans ou plus. C’est-à-dire que si un enfant commence la première année à l’école primaire à l'âge de 6 ans, il sera éduqué dans sa langue de l'environnement (c'est-à-dire s'il réside dans le nord, il sera très certainement enseigné en langue haoussa, s'il réside à l'est, il sera enseigné en langue Igbo et s'il réside dans l’ouest, il le sera enseigné en langue yorouba, quel que soit le dialecte de cette langue nationale qu'il parle) pendant 3 ans, jusqu'à 8 ans conformément à la politique nationale du Nigeria en matière d'éducation (NPE, 2004, Section 4). Le paragraphe 19 stipule que « Le moyen d’enseignement à l’école primaire sera la langue de l’environnement pendant les trois premières années. Pendant cette période, l'anglais sera enseigné comme matière.

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À partir de la quatrième année, l'anglais sera progressivement utilisé comme langue d'enseignement et la langue de l'environnement immédiat et le français sera enseigné comme matière ». Mais à cause des controverses liées aux langues de l'environnement dans un pays de plus de 450 langues, 3 langues nationales sont plutôt considérées comme une langue de l'environnement soit l’haoussa, l’igbo et le yorouba, et pour la raison du manque de personnel qualifié pour enseigner ces langues nationales, la plupart des écoles se tournent vers la première langue officielle (langue anglaise) en tant que langue d’enseignement à tous les niveaux d’enseignement au Nigéria. A partir de la quatrième année, le français est ensuite présenté à l'enfant comme matière et l'anglais devient la langue d'enseignement (Akinpelu, 2016).

Cela signifie que, jusqu'à ce qu'un enfant ait 9 ans ou 10 ans, le français ne lui aurait pas été présenté, les langues introduites sont la première langue officielle qui est l'anglais ou la langue de son environnement immédiat, en tant que langue d'instruction ou une matière. La langue française est introduite pour la première fois en 4e année, ce qui signifie que l'enfant a 9 ans avant d'être familiarisé avec cette nouvelle langue. Le français n'est pas introduit en tant que langue d'enseignement, mais en tant qu’une matière parmi 7 ou 8 autres matières enseignées en langue anglaise, rien ne garantit que le français soit enseigné tous les jours en raison du nombre de matières que l'enfant doit couvrir toutes les semaines. Il est donc enseigné au moins deux fois par semaine et pour une durée maximale de 60 minutes par période. Après la neuvième année, la matière devient une matière optionnelle.

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27 2.1.2. Disponibilité des matériels pédagogiques

Le Nigéria manque d'enseignants de français qualifiés contrairement à d'autres matières et, système éducatif du pays emploient toute personne disponible pour enseigner le français. Les enseignants jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre de tout programme scolaire et un professeur de français doit être solide, tant en langue française que dans les bonnes méthodes d’enseignement. (Enakome et al, 2015 ; Olaseinde, 2018 : 189).

L’étude d’Olaseinde (2018 : 196) ci-dessous donne une bonne idée du matériel didactique disponible pour enseigner le français.

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Tableau 1 : Matériel didactique disponible dans les écoles nigérianes (Source : Olaseinde, 2018).

L’illustration ci-dessus est expliquée à l'aide de la fréquence, elle révèle que sur les 13 matériels pédagogiques énumérés, pour 200 enseignants de français dans 50 écoles publiques sélectionnées

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dans 4 États du Nigeria, seuls 2 matériels ont une disponibilité supérieure à la moyenne dans ces écoles. Ces deux matériels sont :

a. Cartes de support visuel improvisées pour l’enseignement du vocabulaire par l’enseignant et ;

b. Matériel d’improvisation pour le jeu de rôle pendant l’enseignement du français.

Les autres matériels sont en moyenne non disponibles dans ces écoles, à savoir : a. Cassettes et téléviseurs

b. Manuels scolaires c. Laboratoire de langue d. Bibliothèque standard e. Matériel d'écriture f. Suffisamment de sièges

g. Tables et casiers pour les étudiants h. Assez de temps pour enseigner i. Électricité

j. Table de professeur, chaise, craie et un chiffon k. Matériel d'improvisation pour la lecture d'images

Le matériel didactique n'est pas disponible pour un environnement d'apprentissage en douceur et un enseignement facile de la langue française.

Les manuels scolaires et les infrastructures d’enseignement de la langue française ne sont ni mis à jour ni améliorés (Ademola, sd ; Oyinloye, 2004 ; Olaseinde, 2018 : 188). La plupart des écoles publiques disposent de mauvaises ou d'anciennes structures, ce qui a une incidence sur les

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instructions fournies aux étudiants. Lorsque l'environnement n'est pas confortable, l'apprentissage est difficile.

2.1.3. Les objectifs du curriculum national

Le programme d'études par matière est conçu dans le but d'améliorer l'apprentissage de chaque matière. Il est conçu de manière à décrire ce qui doit être étudié et comment il doit être étudié.

Dans un programme de base normalisé, les enseignants reçoivent une liste prédéterminée de matériels pédagogiques dont ils ont besoin pour enseigner, ainsi que des exemples spécifiques de la manière dont chaque sujet devrait être enseigné. En plus du curriculum centré sur une matière, il y a également un curriculum centré sur l'apprenant et un curriculum centré sur le problème. La politique nationale en matière d’éducation a élaboré un programme d’études pour la langue française. Ce programme est suivi par toutes les écoles primaires et secondaires proposant la langue française au Nigéria. Les expressions linguistiques possibles, le vocabulaire attendu, la grammaire, la phonétique et l'orthographe suggérées, les activités en classe, le matériel pédagogique et l'évaluation par rétroaction sont simplifiés dans le programme national de langue française. Le programme est conçu pour fournir aux apprenants des compétences suffisantes pour faire de la langue française un outil de communication essentiel après le programme d'études secondaires. Les compétences d'enseignement et d'apprentissage comprennent la compréhension auditive, l'expression orale, la compréhension écrite et l'expression écrite (NERDC, 2012 ; Odizuru, 2016 ; Olaseinde, 2018).

Dans son article sur le curriculum et l'enseignement en français dans les écoles nigérianes, Agbor (2019) a dénombré l'objectif du programme en français au Nigeria comme suit :

Le programme de langue française offre aux apprenants des occasions de :

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i. Écouter, parler, lire et écrire en français régulièrement et fréquemment en classe et au-delà ; ii. Communiquer en français individuellement et en couple, à diverses fins ;

iii. Établir des liens avec l'anglais au niveau des mots, des phrases et du texte ;

iv. Utiliser toute une gamme de ressources, y compris les TIC, pour accéder à l’information en français et la communiquer ;

v. Utiliser le français en relation avec des sujets et des questions qui sont intéressants et qui peuvent être liés à d'autres domaines du programme d'études.

Ces objectifs sont bien définis pour une bonne compréhension et une amélioration du français écrit et pratique si seulement ils sont véritablement suivis et bien contrôlés. Nous comprenons que, si les bonnes choses sont mises en place, le Nigéria peut encore travailler et faire une meilleure différence que ce qu'il vit actuellement en ce qui concerne l'enseignement et l'apprentissage du français dans les écoles.

Afin de mieux rendre compte de l'impact du programme de français au Nigéria sur l'acquisition de la langue française dans le pays, nous nous référerons à une étude réalisée par Olaseinde (2018) sur la langue française dans le système d’éducation au Nigéria. L’étude lui a permis d’atteindre 200 enseignants de français et 2 000 étudiants, dans 200 écoles situées dans 4 états de la région ouest du Nigeria. Ses travaux ont révélé les sujets principaux de la langue française comme une matière dans les 3 premières années de l’école secondaire et comment ils sont bien appris, comme l’illustre le tableau 2 ci-dessous.

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Tableau 2 : Niveau d’enseignement du français en tant que matière au Nigéria. Source : Olaseinde (2018 :198)

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Le tableau ci-dessus montre que, sur les 25 sujets à traiter dans le programme de français des trois premières années de l’école secondaire à l’ouest du Nigéria, 6 sujets ne sont pas bien traités, et nous donnerons quelques raisons possibles pour lesquelles ces sujets ne sont pas bien traité, selon les études d'autres auteurs comme Olaseinde (2018), Agbor, (2019) et Odizuru, (2016) déjà cités dans cet ouvrage

a. L’incompétence de l’enseignant : les sujets mal traités sont très utiles et le sujet grammatical ne peut être traité par un enseignant qui n'est pas bien formé en la matière, qui sait utiliser les trois groupes verbaux principaux en français pour faire une phrase complète et correcte, et relier ces phrases pour établir une discussion.

b. Le manque de temps : la plupart des enseignants de français avaient d'autres matières à enseigner et que leurs cours pouvaient être en conflit avec les cours de français ; il a également été découvert que la plupart des écoles n'offraient pas plus de deux périodes par semaine pour les matières françaises et cela pourrait également rendre impossible de couvrir tous les sujets du programme (Agbor, 2019).

c. Réponse de l'élève : il y a une grande possibilité que les élèves ne répondent pas positivement, ce qui peut affecter les performances de l'enseignant à certains égards et peut avoir fait sauter des sujets importants sur le suivant.

d. Installations / manuels non disponibles : cela implique que si le matériel d'un sujet particulier n'est pas disponible, certains enseignants préfèrent ignorer le sujet plutôt que d'innover pour créer quelque chose qui pourrait fonctionner.

Celles-ci et beaucoup d'autres pourraient être les raisons pour lesquelles ces sujets ne sont pas bien traités. Quelles que soient les raisons, nous constatons que les sujets traités dans les écoles ne fournissent pas les compétences grammaticales et lexicales nécessaires à l’élève pour bien

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apprendre la langue et la pratiquer. Des sujets qui auraient pu aider les étudiants à développer et à pratiquer le français oralement ne sont pas bien traités.

Le programme de français nigérian aborde généralement plus le français écrit que le français oral, moins de conversation et de développement de structures grammaticales, en raison de faible méthodes d'enseignement et d'autres raisons déjà énumérées. Aussi, le manque de matériel, qui pourrait aider à mettre en place l'entrée et le système nécessaires à l'acquisition du français dans les écoles primaires et secondaires, contribue à affaiblir l’acquisition du français.

Dans la dernière partie de cette section, nous aimerions énumérer les défis auxquels font face l'enseignement et l'apprentissage de la langue française dans les écoles primaires et secondaires au Nigeria. Cela aidera les lecteurs à mieux comprendre les raisons pour lesquelles la langue française n’est pas prise au sérieux dans le secteur de l’éducation et dans la société en général.

2.1.4. Les défis face au programme de français au Nigeria

Différents auteurs ont expliqué que la langue française est mal enseignée et apprise au Nigéria, et qu’elle contribue à la réaction des élèves, de leurs parents et des écoles à l’égard de la langue française. Certains de ces défis sont :

1. La politique linguistique de l’éducation : le premier défi auquel l'enseignement et l'apprentissage de la langue française au Nigéria sont confrontés est celui de la mauvaise élaboration des politiques en matière d'éducation des langues. Dans la plupart des cas, les décideurs politiques ont généralement une vision à court terme sur la portée de l'enseignement et de l'apprentissage du français dans leurs politiques. À cause de cette politique à courte vue, l’enseignement du français a beaucoup souffert au Nigéria. Cela

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devrait être l'une des raisons pour lesquelles le français a été considéré comme non obligatoire de la 10e a la 12e année à l’école secondaire et dans les écoles primaires publiques (Ademola, 2014 : 9). En d'autres termes, l’apprentissage du français au Nigéria n'est pas considéré comme aussi important qu'il le devrait, sachant que la communauté nigériane a plusieurs langues (plus de 450 langues) et c'est un peu difficile d'accepter et d'apprendre une nouvelle langue, une langue étrangère. Il faudra beaucoup de planification et d'ajustement des politiques pour faire du français une langue officielle bien parlée au Nigéria.

2. Manque d'opportunités d'emploi sur le terrain : les gens ne voient pas la possibilité de faire du français une carrière prometteuse en dehors du métier d'enseignant, beaucoup de personnes considèrent cette option comme un travail qui pourrait être fait quand il n'y a pas d'autre choix (Bolarinwa, 1996 : 181) et par conséquent, les parents et les étudiants ne voient pas le besoin de s'y investir.

3. Méthodes d’enseignement et aspects pratiques de l’apprentissage : Ademola (2014), à la page 11 de son article, déclare que « l’un des défis majeurs de l’apprentissage de la langue française est la mise en pratique de la méthode communicative d’enseignement en relation avec matériaux de l'enseignement disponible. Il a été découvert que le contenu des manuels scolaires et des livres audio disponibles pour mettre en mouvement cette nouvelle technique d’enseignement des langues est trop étranger. Par conséquent, les étudiants nigérians qui étudient le français ont du mal à comprendre ce type de matériel, leur contenu ne reflétant pas la culture des apprenants ou des éléments de leur environnement immédiat ». Même au niveau primaire et au secondaire, ces matériaux ne peuvent pas être utiles dans un environnement où le français n'est pas parlé en classe sauf comme matière pendant 40 minutes sur 8 autres matières enseignées en anglais.

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4. Le manque de financement pour la formation des enseignants de français et pour créer un bon environnement d’apprentissage de la langue française dans les écoles publiques. La plupart des enseignants de français dans les écoles publiques au Nigéria ne sont pas bien formés et qualifiés pour enseigner la langue française, certains d’entre eux ont juste eu une formation sur le français de base et cela ne suffit pas pour avoir un impact sur les connaissances des élèves du secondaire, la plupart d’entre eux sont invités à étudier d’autres matières comme la littérature et l’anglais, ce qui les oblige à faire des recherches sur leur programme d’études. De plus, la plupart des écoles publiques ne disposent pas d'un studio pour le français et du matériel de bonne qualité mis à jour pour aider à l'apprentissage de la langue, et le gouvernement n'est pas prêt à financer ou à investir dans l'apprentissage de la langue plus qu'il ne le faisait pour d'autres matières (Onah, 2019).

5. Frais de scolarité dans les écoles privées : les écoles privées sont un lieu de confiance pour un apprentissage de qualité de la langue française au Nigéria, car les propriétaires de ces écoles investissent beaucoup dans chaque matière, en particulier dans les matières internationales, afin de rendre leurs écoles plus vendables et de satisfaire leurs clients. La plupart des professeurs de français dans les écoles privées du Nigeria suivent beaucoup de formations pour être mieux qualifiés, et les propriétaires d’écoles ont investi beaucoup d’argent dans le matériel d’apprentissage et dans la création d’un environnement d’apprentissage de qualité pour impressionner ses clients, les frais de cette éducation de qualité ne sont pas du tout abordables, seuls les parents fortunés peuvent se le permettre (Ademola, 2016).

6. Changement constant du gouvernement et de la politique éducative : le Nigeria change de gouvernement tous les quatre ans et, par extension, au maximum de huit ans. Par conséquent,

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