MPSI B Année 2017-2018. Corrigé DS 5 le 19/12/18 29 juin 2019
Exercice 1
1. Par dénition
u(x) = e
xln|x|, v(x) = e
x2ln|x|, w(x) = e
u(x) ln|x|Les limites usuelles en 0, en particulier x
kln |x| → 0 , entrainent u
0= 1, v
0= 1, w
0= 0
2. a. En +∞ , x ln |x| → +∞ donc les trois fonctions divergent vers +∞ . b. Étude des dérivabilités en 0.
Comme x ln |x| → 0 ,
u(x)−1x∼ ln |x| → +∞ donc u n'est pas dérivable en 0.
De même
v(x)−1x∼ x ln |x| → 0 donc v est dérivable en 0.
Enn, pour x > 0 ,
w(x)
x = e
(u(x)−1) ln|x|avec (u(x) − 1) ln x ∼ x ln
2x donc
w(x)xconverge vers 1 à droite de 0. Mais pour x < 0
w(x)
x = −e
(u(x)−1) ln|x|→ −1 donc w n'est pas dérivable en 0.
c. Les développements limités s'obtiennent par composition.
En 1
u(x) = 1 + (x − 1) + (x − 1)
2+ 1
2 (x − 1)
3+ o((x − 1)
3) v(x) = 1 + (x − 1) + 2(x − 1)
2+ 2(x − 1)
3+ o((x − 1)
3) w(x) = 1 + (x − 1) + (x − 1)
2+ 3
2 (x − 1)
3+ o((x − 1)
3) En -1
u(x) = 1 + (x + 1) − 1
2 (x + 1)
3+ o((x + 1)
3)
v(x) = 1 − (x + 1) + 2(x + 1)
2− 2(x + 1)
3+ o((x + 1)
3) w(x) = 1 − (x + 1) − (x + 1)
2+ 1
2 (x + 1)
3+ o((x + 1)
3).
Exercice 2
1. a. Tout nombre rationnel
abavec a ∈ Z et b ∈ Z
∗est algébrique car il est racine du polynôme du premier degré bX − a ∈ Z [X] .
b. Le nombre réel √
2 est algébrique car racine de X
2− 2 mais il n'est pas rationnel (cours).
2. a. La fonction associée au polynôme est de classe C
∞. Sa dérivée est continue donc bornée dans le segment [x−1, x+1] . Il existe donc des M > 0 tels que |P
0(t)| ≤ M pour tous les t ∈ [x − 1, x + 1] . On peut appliquer l'inégalité des accroissement nis dans cet intervalle entre la racine x et un y quelconque :
|P (y) − P(x)| ≤ M |y − x| ⇒ |P(y)| ≤ M |y − x|
b. L'expression à minorer est le numérateur de la valeur du polynôme après réduction au même dénominateur
0 6= P ( p
q ) = a
0+ a
1p
q + · · · + a
dp
dq
d= a
0q
d+ a
1p
1q
d−1+ · · · + a
dp
dq
d= P
dk=0
a
kp
kq
d−kq
d⇒
d
X
k=0
a
kp
kq
d−k| {z }
∈Z
6= 0 ⇒
d
X
k=0
a
kp
kq
d−k≥ 1
car p , q et les a
isont entiers.
c. Dans cette question, on s'occupe de rationnels
pqqui ne sont pas racines de P . Considérons d'abord ceux qui sont proches de x c'est à dire dans [x − 1, x + 1] et exploitons les questions 2.a et b.
x − p q
≥ 1 M
P ( p q )
=
P
dk=0
a
kp
kq
d−kM q
d≥ 1
M q
dPour ceux qui sont 1-loin de x , comme q et d sont des entiers naturels non nuls, q
d≥ 1 et
|x − p
q | ≥ 1 ⇒ |x − p q | ≥ 1
q
dPour couvrir les deux cas, on choisit K = min(
M1, 1) .
3. a. L'inégalité est évidente car, sous les conditions de l'énoncé,
u9k≤ 1 et 10
k−k!≤ 1 .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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b. Par dénition la suite (x
n)
n∈Nest croissante. Pour prouver sa convergence, il sut de la majorer en utilisant la question précédente
x
n≤ 9
1 + 1
10 + · · · + 1 10
n= 9 1 − 10
n+11 − 10
−1≤ 9
1 − 10
−1= 10 On note x sa limite.
c. On peut former une inégalité analogue à la précédente mais au delà d'un entier n xé
∀p > n, x
p− x
n≤ 9 10
(n+1)!1 + 1
10
(n+1)!−n!+ · · · + 1 10
p!−n!≤ 9
10
(n+1)!1 + 1
10
(n+2)!−(n+1)!+ · · · + 1 10
p!−(n+1)!≤ 9
10
(n+1)!1 + 1
10 + 1
10
2+ · · · + 1 10
p!≤ 9
10
(n+1)!10
9 = 1
10
(n+1)!−1≤ 1 10
n n!Pour justier l'inégalité du début de la troisième ligne, il sut de réaliser que la somme considérée est une somme de puissance de
101très lacunaire c'est à dire qu'il manque beaucoup de termes (seuls gurent ces exposants avec des dié- rences compliquées de factorielles). On majore simplement en ajoutant toutes les puissances qui manquent.
d. On peut écrire x
nsous la forme x
n= p
nq
navec q
n= 10
n!et p
n∈ N
S'il existait un polynôme P ∈ Z [X ] tel que P (x) = 0 , il existerait aussi un réel K xé tel que
x − p q
≥ K q
dpour tous les rationnels
pqqui en sont pas racines de P . La suite (x
n)
n∈Nétant strictement croissante, elle prend une innité de valeurs diérentes. Comme P admet au plus d racines, il existe un rang N tel que x
nn'est pas racine de P dès que n ≥ N . On devrait alors avoir
∀n ≥ N, 1
10
n n!≤ |x − x
n| ≥ K q
nd= K
10
d n!⇒ 10
(n−d)n!≤ 1 K ce qui est absurde car la suite à gauche diverge vers +∞ .
Il ne peut exister de polynôme à coecients entiers dont x soit racine. Tous les nombres obtenus comme limites de ces suites sont transcendants.
Exercice 3
Partie I
Rappelons que w = e
2iπn, les autres valeurs de la famille sont w
2, · · · , w
n, avec en parti- culier w
n= 1 . Pour tout polynôme P ∈ C
n−1[X ] , considérons
S = P e (w
1) + P(w e
2) + · · · + P(w e
n)
| {z }
=P(we 0)
=
n−1
X
k=0
P e (w
k).
Considérons P ∈ C
n−1[X] quelconque. Il s'écrit
P = a
0+ a
1X + · · · + a
n−1X
n−1=
n−1
X
j=0
a
jX
j.
avec a
0, · · · , a
ncomplexes. Ceci nous conduit à considérer pour j ∈ {0, · · · , n}
n−1
X
k=0
(w
k)
j=
n−1
X
k=0
1 = n si j = 0.
n−1
X
k=0
(w
j)
k= 1 − (w
j)
n1 − w
j= 1 − (w
n)
j1 − w
j= 0 si j ∈ J 1, n − 1 K . On en déduit :
S =
n−1
X
k=0
n−1
X
j=0
a
j(w
k)
j
=
n−1
X
j=0
a
jn−1
X
k=0
(w
k)
j!
= na
0= n P e (0)
car seul j = 0 contribue réellement à la somme. La famille (0, w
1, · · · , w
n) vérie donc bien la condition (C) .
Partie II
1. a. Chaque P
iest un polynôme de degré n − 1 . D'après la condition (C) : P e
i(z
0) = 1
n
P e
i(z
1) + P e
i(z
2) + · · · + P e
i(z
n) .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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Or par dénition de P
i, tous les P e
i(z
k) sont nuls sauf si k = i . C'est le seul cas où X − z
kne gure pas dans l'expression factorisée de P
i. On en déduit
P e
i(z
0) = 1 n P e
i(z
i) b. Montrons que Φ
0= P
1+ · · · + P
n.
Φ
0= ((X − z
1) [(X − z
2) · · · (X − z
n)])
0= (X − z
2) · · · (X − z
n) + (X − z
1) ((X − z
2) · · · (X − z
n))
0= P
1+ (X − z
1) ((X − z
2) [(X − z
3) · · · (X − z
n)])
0= P
1+ P
2+ (X − z
1)(X − z
2) ((X − z
3) · · · (X − z
n))
0...
= P
1+ P
2+ · · · + P
nPour i xé et k variable, tous les P e
k(z
i) sont nuls sauf P e
i(z
i), on a donc, en utilisant la première question,
f Φ
0(z
i) = P e
i(z
i) = n P e
i(z
0) = n Y
k∈J1,nK−\{i}
(z
0− z
k)
Quand on multiplie par (z
0− z
i) , on obtient exactement les mêmes facteurs que dans Φ(z e
0) soit (z
0− z
i)f Φ
0(z
0) = ne Φ(z
0) . Finalement :
n Φ(z e
0) = (z
0− z
i)f Φ
0(z
0).
c. Considérons le polynôme Q = Φ −
n1(X − z
0)Φ
0− Φ(z e
0) , il vérie Q(z e
0) = 0 et
∀i ∈ {1, · · · , n} , Q(z e
i) = Φ(z e
i)
| {z }
=0
− 1
n (z
i− z
0)f Φ
0(z
i)
| {z }
=−nΦ(ze 0)
−e Φ(z
0) = 0
Le polynôme Q admet n + 1 racines distinctes avec deg(Q) ≤ n , donc Q est nul.
2. a. En substituant z
0à X dans Ψ , on obtient
Ψ(z e
0) = Φ(z e
0) − Φ(z e
0) = 0
donc z
0est racine de Ψ . Comme n ≥ 3 , le coecient dominant de Ψ est celui de Φ c'est à dire 1.
Par dénition, z
0est une racine de Ψ de multiplicité m ∈ N
∗si et seulement si
∃Q ∈ C [X ] tq Ψ = (X − z
0)
mQ avec Q(z e
0) 6= 0
⇔ Ψ g
(k)(z
0) =
( 0 si k ∈ J 0, m − 1 K 6= 0 si k = m . b. En posant Ψ = Φ − Φ(z e
0) , la formule de 1.c. s'écrit encore
Ψ = 1
n (X − z
0)Φ
0= 1
n (X − z
0)Ψ
0Dérivons i fois cette relation à l'aide de la formule de Leibniz. Les dérivées suc- cessives de (X − z
0) sont nulles à partir de la 2
◦, il ne reste donc que deux termes
nΨ
(i)= [(X − z
0)Φ
0]
(i)= (X − z
0)
(0)Ψ
(i+1)+ i(X − z
0)
(1)Ψ
0(i−1)= (X − z
0)Ψ
(i+1)+ iΨ
(i)⇒ (n − i)Ψ
(i)= (X − z
0)Ψ
(i+1). c. Substituons z
0à X dans la formule précédente :
∀i ∈ J 1, n − 1 K , (n − i) Ψ g
(i)(z
0) = 0 ⇒ Ψ g
(i)(z
0) = 0.
Avec la caractérisation citée en a., on en déduit que z
0est racine de multiplicité au moins n de Ψ . Comme deg Ψ = n , il existe un réel λ tel que Ψ = λ(X − z
0)
n. Comme le coecient dominant est 1 , on a en fait
Ψ = (X − z
0)
n. 3. D'après la question précédente, Φ = (X − z
0)
n+ Φ(z e
0) .
Par dénition, les racines de Φ sont z
1, · · · , z
n. On en déduit que, z
1− z
0, · · · , z
n− z
0sont les racines n -ièmes de −e Φ(z
0) . On a donc ∀k ∈ {1, · · · , n} , {z
1, · · · , z
n} = z
0+ a U
n= {z
0+ au avec u ∈ U
n}
Les complexes z
1, · · · , z
nsont les sommets d'un polygône régulier de centre z
0.
Exercice 4
1. Il est clair que les B
n,ksont de degré n et unitaires. L'expression demandée vient de la formule du binôme appliquée à
(2X )
n= ((X + 1) + (X + 1))
n.
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2. Remarquons que
∀y 6= 1, 1 + y
1 − y + 1 = 2
1 − y , 1 + y
1 − y − 1 = 2y 1 − y . On en déduit que
B b
n,k( 1 + y
1 − y ) = 2
ny
k(1 − y)
n.
En substituant
1+y1−yà X dans B
n,k= µ
0+ µ
1X + · · · + µ
nX
n, on obtient
2
n(1 − y)
ny
k=
n
X
j=0
µ
j1 + y 1 − y
j⇒ 2
ny
k=
n
X
j=0
µ
j(1 + y)
j(1 − y)
n−j=
n
X
j=0
µ
j(−1)
n−j(y + 1)
j(y − 1)
n−j. Comme ceci est valable pour une innité de y réels, on en déduit
2
nX
k=
n
X
j=0
µ
j(−1)
n−jB
n,n−j⇒ ∀j ∈ J 0, n K , λ
j= 2
−n(−1)
jµ
n−j.
3. La question 2. permet de former le tableau suivant : B
2,0= (X + 1)
2= X
2+ 2X + 1 → 1 = 1
4 B
2,0− 1
2 B
2,1+ 1 4 B
2,2B
2,1= (X − 1)(X − 1) = X
2− 1 → X = 1
4 B
2,0− 1 4 B
2,2B
2,2= (X − 1)
2= X
2− 2X + 1 → X
2= 1
4 B
2,0+ 1
2 B
2,1+ 1 4 B
2,2. On en déduit, en combinant les lignes,
(X − a)(X − b) = X
2− (a + b)X + ab
= 1 − a − b + ab
4 B
2,0+ 1 − ab
2 B
2,1+ 1 + a + b + ab 4 B
2,2.
4. Comme Q est combinaison des X
ket que chaque X
kest une combinaison des B
n,,j, il est clair que Q est aussi combinaison des B
n,,j. Ceci montre l'existence des réels δ
i.
Chaque B
n,jest de degré n et de coecient dominant 1. Le polynôme Q est aussi degré n et de coecient dominant 1. En comparant les coecients dominants :
Q = X
j∈{1,...,n}
δ
jB
n,j⇒ 1 = δ
1+ δ
2+ · · · + δ
n.
La positivité des δ
iest dicile à montrer.
Remarquons, par analogie avec 2. que, si a 6= −1 et y 6= 1 ,
1 + y
1 − y − a = (1 − a) + (1 + a)y
1 − y =
(1−a) (1+a)
+ y
(1 + a)(1 − y) = g(a) + y
(1 + a)(1 − y) avec g(a) = 1 − a 1 + a .
Supposons d'abord tous les a
k> −1 , et substituons
1+y1−yà X dans Q = P
nj=0
δ
jQ
j. Il vient
Q
nk=1
(g(a
k) + y) (1 − y)
nQ
nk=1
(1 + a
k) =
n
X
j=0
δ
j2
n(1 − y)
ny
j⇒
n
Y
k=1
(y + g(a
k)) = 2
nA
n
X
j=0
δ
jy
javec A =
n
Y
k=1
(1 + a
k).
D'une part, A > 0 car les a
ksont strictement plus grands que −1 .
D'autre part, l'homographie g est monotone dans ]−1, 1] , elle décroît de +∞ vers 0 donc les g(a
k) sont positifs ou nuls.
Le développement montre alors que chaque 2
nA δ
iest un polynôme symétrique élé- mentaire en g(a
1), · · · g(a
n) . On en déduit que les δ
isont positifs.
Lorsque s des nombres a
ksont égaux à -1, on a vu que
1+y1−y+ 1 =
1−y2. On peut encore écrire
2
sQ
k∈{1,...,n}tqak6=−1
(y + g(a
k)) (1 − y)
nQ
nk∈{1,...,n}tqak6=−1
(1 + a
k) =
n
X
j=0
δ
j2
n(1 − y)
ny
jet achever le raisonnement comme dans le premier cas.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/