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Maˆıtrise de Physique Ann´ee 00–01 Th´eorie des groupes

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(1)

Maˆıtrise de Physique Ann´ee 00–01

Th´eorie des groupes

Jean-Marc Richard

Institut des Sciences Nucl´ eaires Universit´ e Joseph Fourier

Grenoble

e-mail : Jean-Marc.Richard@isn.in2p3.fr

28 f´ evrier 2001

(2)

Table des mati` eres

(3)

Chapitre 1

Notes de cours

1.1 Avertissement

I

l ne s’agit pas`a proprement parler d’un trait´e de th´eorie des groupes `a l’usage des physiciens. Il existe d’excellents livres, dont ceux cit´es oralement comme r´ef´erences bibliographiques.

On trouvera ici quelques notes qui permettent de retrouver le fil de l’expos´e et de pr´eciser les notations.

Je remercie `a l’avance les ´etudiants et coll`egues qui me signaleront les in´evitables erreurs de fond ou de forme de ce document.

1.2 Introduction

L

es sym´etries jouent un grand rˆole en physique, et les ph´enom`enes quantiques n’´echappent pas `a cette r`egle, qu’il s’agisse des sym´etries exactes, comme l’inva- riance par translation, ou approch´ees, comme l’isospin.

La n´ecessit´e apparaˆıt donc de poss´eder un formalisme permettant de d´ecrire les sym´etries et leurs cons´equences sur les fonctions d’onde, taux de transition, etc.

Au d´epart, on ne peut d’empˆecher de ressentir une certaine frustration, voire un aga- cement, quand on entend substituer `a ¡¡ la fl`eche, en tournant, conserve sa longueur ¿¿

quelque chose comme ¡¡ la norme du bi-point est l’invariant de Casimir du groupe O(3)

¿¿, ou `a ¡¡ la masse est caract´eristique de chaque particule ¿¿, l’affirmation que ¡¡ les par- ticules ´el´ementaires sont associ´ees aux repr´esentations lin´eaires irr´eductibles du groupe de recouvrement universel du groupe de Poincar´e ¿¿.

A l’arriv´` ee, on l’esp`ere, le sentiment sinon de maˆıtriser, du moins d’avoir entrevu un outil puissant.

Le cours comprendra des rappels sur les groupes, d’abord finis, en insistant sur le groupe

(4)

des permutations, puis continus, avec comme exemples SU(2) et SU(3). On insistera sur les repr´esentations par op´erateurs agissant dans des espaces lin´eaires.

Les applications sont tr`es vastes. Nous traiterons des sym´etries en M´ecanique Quantique

´

el´ementaire, de la description des syst`emes de particules identiques, du groupe des rota- tions, de l’isospin, et du groupe de saveur SU(3) de la physique des particules.

Nous regrettons de ne pas aborder les aspects importants de cristallographie, qui de- mandent des d´eveloppements sp´ecialis´es.

1.3 Rappels generaux sur les groupes

P

ar d´efinition, un groupe G est un ensemble muni d’une loi de composition interne, c’est-`a-dire une application de G×G dans G, soit ∀a ∈ G, ∀b ∈ G, {a, b} → ab ∈ G, si on adopte une notation multiplicative, qui a les propri´et´es suivantes :

1. Elle est associative, soit (ab)c=a(bc), que l’on peut noter abc, 2. Il existe un ´el´ement neutre e, donc ea=ae=a, ∀a∈G,

3. Chaque ´el´ement a poss`ede un inversea−1 tel que aa−1 =a−1a=e.

Des raffinements minimalistes (par existence d’un inverse `a gauche et d’un inverse `a droite, dont on d´emontre l’´egalit´e) seront propos´es en exercice.

Le groupe est ditab´elien si ab=ba ∀a, b.

(Il existe toujours des sous-ensembles ab´eliens, par exemple aet e commutent, ou a et ab si a etb commutent.

Il faut insister sur le caract`ere ¡¡ propre ¿¿ de l’op´eration qui fait que x ne perd pas son identification si on le multiplie par a. Quand x balaie G, ax balaie aussi la totalit´e de G.

Cette propri´et´e tr`es simple s’av´erera tr`es utile.

1.3.1 Exemples de groupe

1. Zest un groupe ab´elien vis-`a-vis de l’addition, 0 est l’´el´ement neutre.

2. R− {0} est un groupe pour la multiplication.

3. {1, −1}

4. {1, j, j2} 5. {1, i, −1, −i}

6. Les 5! permutations de 5 objets.

7. Certains sous ensembles de matrice. Par exemple, e=

1 0 0 1

, a=

0 −1

1 0

, b=

−1 0

0 −1

, c =

0 1

−1 0

v´erifient ea =a, etc., ac=e, doncc−1 =a, b2 =e, donc b−1 =b, etc.

(5)

8. Les matrices de dimension 2×2 qui conservent la norme d’un vecteur. Voir plus loin le groupe O(2).

9. Le groupe des rotations d’axe Oz et d’angle 0, π/2, π ou 3π/2. Notre l’analogie avec l’exemple 5.

1.3.2 Sous-groupe

Voir chapitre suivant. G0 ⊂Gest lui-mˆeme un groupe. Le point essentiel est que si a ∈G0 etb ∈G0, le produit ab est aussi dansG0.

Par exemple, {1, i, −1, −i} poss`ede {1, −1} comme sous-groupe, tandis que {1, j, j2} ne poss`ede pas de sous-groupe propre, c’est-`a-dire autre que {1} et lui-mˆeme.

Noter la possibilit´e de sous-groupes ab´eliens dans des groupes non ab´eliens. par exemple, les transformations de Lorentz d’axe Oxdans l’ensemble de toutes les transformations de Lorentz.

1.3.3 Ordre d'un groupe

g est le nombre d’´el´ements. Il peut ˆetre fini, par exemple, g = 3 pour {1, j, j2}, infini d´enombrable pour

{. . . , 1 π2, 1

π, 1, π, π2,· · ·, πn,· · ·},

ou non d´enombrable, par exemple pour les rotations d’axe Oz et d’angle quelconque.

1.3.4 Ordre d'un element

Il arrive pour certains ´el´ements a d’un groupe infini, ou pour tout ´el´ement d’un groupe fini, que la suite

a, a2, . . . , an, . . .

retombe sur ses pieds. Si ar =as avec r > s, alors ar−s =e. L’ordre de a est le plus petit des entiers p tels que ap =e. Par exemple, pour {1, i, −1, −i}, l’ordre de 1 est 1, celui de−1 est 2, et celui de i ou−i est 4.

1.3.5 Groupe agissant sur un ensemble

Concept important en g´eom´etrie (voir, par exemple, le livre de g´eom´etrie de Laville) et en physique pour ¡¡ repr´esenter ¿¿ un groupe.

SiG est un groupe de transformations de l’ensemble E, on dit que ¡¡ Gop`ere sur E ¿¿.

Pour tout x∈ E, l’ensemble des images R(x), R ∈G, est dit ¡¡ orbite de x dans E par G

¿¿.

(6)

Par exemple, siC3 est le groupe des rotations d’axeOz de d’angle 0, 2π/3 et 4π/3, l’orbite d’un point est un triangle ´equilat´eral. Si on avait pris le groupe des rotations d’axe ∆ et d’angle quelconque, l’orbite serait un cercle d’axe ∆.

1.3.6 Homomorphisme, isomorphisme

On a vu l’analogie entre{1, i, −1, −i}et le groupe des rotationsR(Oz, nπ/2),n = 0, 1, 2 et 3 ; entreC3 et le groupe{1, j, j2}, etc. On va pr´eciser ces similitudes de structures entre groupes d´efinis dans des ensembles diff´erents.

Homomorphisme. Soit G1 le groupe de d´epart, avec une notation multiplicative implicite, etG2 le groupe d’arriv´ee, avec une notation multiplicative explicite (×).

f(c) f(a) = f(b) c

b a

G2 G1

` '

&

$

%

- PP

PP PP

PP PP

PP PP

PP PPq-

Fig. 1.1 – Homomorphisme G1 →G2

f : a∈G1 →f(a)∈G2 est un homomorphisme de G1 dans G2 si ∀a, b∈G1,

f(ab) = f(a)×f(b).

Sif(G1) = G2, on a un couverture totale, et on dit que l’homomorphisme est surjectif. On a toujours surjectivit´e si on consid`ere l’application G1 →f(G1).

On voit sur le diagramme 1.1 que l’on tol`ere parfaitement qu’un ´el´ement de G2 ait plu- sieurs ant´ec´edents. En particulier, on appellenoyauH de l’homomorphisme l’ensemble des ant´ec´edents de e2, l’´el´ement neutre deG2. On v´erifie facilement que H est un sous-groupe de G1. Il sert `a identifier l’ensemble des ´el´ements ant´ec´edents d’un ´el´ement donn´e de G2. Supposons en effet que a ∈ G1 soit ant´ec´edent de A ∈ G2. Alors, si h ∈ H, ah et ha se transforment en A. R´eciproquement, si f(a) = f(b),ab−1 etb−1a sont dans H.

(7)

H

e2

G2 G1

XXXX

XXXX

XXXX

XXXXz 6

- '

&

$

%

&%

'$

Fig. 1.2 – Noyau de l’homomorphismeG1 →G2

Isomorphisme. C’est un homomorphisme bijectif : un seul ant´ec´edent par point d’arriv´ee et couverture totale. Les groupes G1 et G2 ont alors exactement la mˆeme structure, les sous-groupes se correspondent, ainsi que que l’ordre de chaque ´el´ement, etc.

Automorphisme. C’est un isomorphisme d’un groupe sur lui-mˆeme, et pas forc´ement l’ap- plication triviale a → a ∀a. On peut penser par exemples aux matrices et `a la relation A→B =P−1AP correspondant `a un changement de base.

On pourra d´emontrer `a titre d’exercice que les isomorphismes d’un groupe sur lui-mˆeme constitue un groupe dans l’ensemble des applications du groupe sur lui-mˆeme.

1.4 Sous-groupes

1.4.1 Definition

U

n sous-groupe,H ⊂Gest un sous-ensemble qui est lui-mˆeme un groupe pour la mˆeme loi de composition interne. Comme l’associativit´e est ipso facto garantie, il faut surtout v´erifier la fermeture quand on multiplie, et que les inverses restent dans H. On verra en exercice le th´eor`eme important :

Pour que H soit un sous-groupe, il faut et il suffit que

∀x, y ∈H, xy−1 ∈H.

Les sous-groupes triviaux sont {e} etG.

Les sous-groupes propres ne sont ni{e} ni G.

1.4.2 Co-ensemble a gauche

On parle aussi de ¡¡ classe ¿¿ ou de ¡¡ complexe ¿¿ `a gauche, selon les auteurs.

(8)

Les ´el´ements ax, o`u xbalaie H, forment un autre balayage de H si a∈H.

Si H est propre, on peut trouver a 6∈ H, et alors on montre facilement que ax 6∈ H si x ∈ H. L’ensemble, not´e a(H) ou plus simplement aH, fait des ´el´ements ax, o`u x balaie H, est appel´e le co-ensemblede H par a.

On r´ealise tout de suite que H et aH ont mˆeme structure. En particulier, si x, y ∈ H et x 6= y, alors ax 6= ay ( et vice versa). En particulier, si l’ordre de H est h, aH contient aussi h ´el´ements distincts.

1.4.3 Partition par co-ensembles

Soit H un sous-groupe de H qui ne co¨ıncide pas avec H. Soit a 6∈ H. Ou bien H et aH

´

epuisent G, ou bien ∃b tel que b 6∈H et b6∈aH.

On d´emontre alors comme pr´ec´edemment que bH est form´e d’´el´ements distincts, qui ne sont ni dans H ni dans aH.

On continue ainsi de suite, et on arrive `a la partition (d´ecomposition d’un ensemble avec couverture totale mais sans chevauchement entre les parties)

G=H+aH +bH +· · ·

POur les groupes finis, la somme est n´ecessairement finie, et comme les co-ensembles ont le mˆeme structure et en particulier le mˆeme nombre d’´el´ements, on arrive auth´eor`eme de Lagrange

L’ordre d’un sous-groupe est un diviseur de l’ordre du groupe.

Comme l’ensemble {x, x2, . . . , xn = e} pour un ´el´ement x d’ordre n, constitue un sous- groupe particulier de G, l’ordre d’un ´el´ement est, lui-aussi, un diviseur de l’ordre g du groupe.

Exemple . Soit G={1, i, −1, −i} le groupe des racines quatri`emes de l’unit´e. Soit H le sous-groupe propre H ={1, −1}. On voit que G=H+iH ou G=H+ (−i)H.

1.4.4 Conjugaison

Premiere definition. Soient x ety deux ´el´ements de G. L’´el´ement z =xyx−1

est dit conjugu´e de y par x.

Si H est un sous-ensemble, et en particulier un sous-groupe de G, on notera x(H)x−1 ou xHx−1 l’ensemble des xyx−1 quand y parcourt H.

On v´erifiera (cf. exercices) que le conjugu´e xHx−1 d’un sous-groupe H est lui-mˆeme un sous-groupe, pas forc´ement confondu avecH, mais partageant avec lui au moins l’´el´ement neutre.

(9)

Deuxieme definition. Deux ´el´ements y etz deG sont dits conjugu´es, s’il existe au moins un ´el´ement x tel que z apparaisse comme le conjugu´e de y par x, soit

∃x z =xyx−1.

Cette relation est sym´etrique (z = xyx−1 ⇒ y = (x−1)z(x−1)−1), r´eflexive (y = yyy−1, par exemple), et transitive (z =xyx−1, t=uyu−1 ⇒ t = (ux)y(ux)−1).

C’est donc une relation d’´equivalence qui induit une partition de G, comme par exemple

“avoir une mˆeme couleur” est une relation d’´equivalence qui induit une partition d’un ensemble d’objets unicolores.

Cette partition est dite ¡¡ en classes d’´el´ements conjugu´es ¿¿.

Exemples.

- Soit SO(3) le groupe des rotations de R3 du type C(u, ϕ), si l’axe de rotation est d´efini par le vecteur unitaireu et l’ange de la rotation ϕ. La transformation

C(u, ϕ) → C(w, α)C(u, ϕ)C(w,−α)

am`ene `a une rotation de mˆeme angle ϕ, mais d’axe correspondant au vecteur unitaire u0 =C(w, α)u. Des exemples similaires sont propos´es en exercice.

- Soit Sn le groupe des permutations de n objets. Si a=

1 2 . . . n a1 a2 . . . an

et b=

1 2 . . . n b1 b2 . . . bn

sont deux ´el´ements, on peut calculer successivement b−1 =

b1 b2 . . . bn 1 2 . . . n

ab−1 =

b1 b2 . . . bn a1 a2 . . . an

bab−1 =

b1 b2 . . . bn ba1 ba2 . . . ban

1.4.5 Produit de classes

Soient Cρ et Cσ deux classes, d’ordre respectif rρ et rσ. Si on consid`ere le ¡¡ produit ¿¿

CρCσ, non au sens des ensembles, mais au sens plus simple de l’ensemble des ´el´ements du type aρaσ o`u aρ ∈ Cρ et aσ ∈ Cσ, en gardant m´emoire de la multiplicit´e possible des apparitions si aρaσ = bρbσ = · · ·, on voit que CρCσ se d´ecompose sur les classes Cτ qui partitionnent G, avec toutefois :

- si une classe ¡¡ pointe son nez ¿¿ dans le produit, elle y est toute enti`ere (`a d´emontrer

`

a titre d’exercice),

- une mˆeme classe peut apparaˆıtre plusieurs fois, par le jeu des multiplicit´es.

(10)

On notera donc symboliquement

CρCσ =X

τ

γρστCτ,

o`u l’entierγρστ est positif ou nul et sym´etrique par rapport aux deux premiers indices.

1.4.6 Sous-groupes invariants

SoitH un sous-groupe, etxHx−1 son conjugu´e parx, qui est, on l’a vu, un sous-groupe.H est ditinvariant(¡¡ normal ¿¿ ou ¡¡ distingu´e ¿¿ dans certains livres), s’il est confondu avec tous ses conjugu´es. Cela n’exige pas forc´ement quexyx−1 =y∀y ∈H, mais seulement que xyx−1 ∈H.

On peut encore ´ecrire que

xH =Hx,

ce qui signifie que le co-ensemble `a droite co¨ıncide globalement avec le co-ensemble `a droite.

1.4.7 Groupe quotient

Soit H un sous-groupe invariant, aH et bH deux co-ensembles, et aH bH l’ensemble des

´

el´ements de G qui r´esultent du produit d’un ´el´ement de aH et d’un ´el´ement de bH, sans s’attacher `a d´enombrer la multiplicit´e des apparitions.

Cette loi de multiplication dans l’ensemble des co-ensembles est une loi interne. En effet aH bH = [aHb]H (associativit´e dans G)

= [abH]H (car Hb =bH)

= (ab)H (car HH =H pour un sous-groupe).

Cette loi est visiblement homomorphe de la loi interne deG. Elle est - associative (du fait de l’associativit´e dans G)

- munie d’un ´el´ement neutre,eH,

- capable d’associer un inverse,a−1H `a tout ´el´ement aH.

On a donc une structure de groupe, homomorphe de G. Ce groupe est dit groupe quotient G/H.

1.5 Premieres considerations sur les symetries en Mecanique Quantique

1.5.1 Introduction

N

ous proposons dans ce chapitre une pause dans l’expos´e math´ematique. Pour pr´eparer le terrain aux groupes plus compliqu´es comme celui des rotations, nous

(11)

passons en revue les cons´equences des sym´etries plus rudimentaires que sont les dilatations ou les r´eflexions.

Pour la commodit´e, nous nous concentrons sur les ´etats li´es, aux bonnes fonctions d’onde stationnaires et normalisables, mais les consid´erations de sym´etrie s’appliquent aussi, mu- tatis mutandis, aux ´etats de diffusion, `a l’´evolution en temps des paquets d’onde, etc.

1.5.2 Principe general

Si H, l’hamiltonien commute avec un op´erateur P, qui peut repr´esenter l’action d’une sym´etrie, soit [H, P] = 0, ils peuvent ˆetre diagonalis´es simultan´ement.

En pratique, deux cas se pr´esentent.

- Si Ψ est un ´etat propre non d´eg´en´er´e de H, il est aussi ´etat propre de P. Par exemple, en m´ecanique quantique `a une dimension, H = p2 +x2, l’hamiltonien de l’os- cillateur harmonique, commute avec P la parit´e. Les fonctions d’onde sont effectivement alternativement paires ou impaires.

- Si le niveau est d´eg´en´er´e, on peut r´eorganiser l’espace propre en une base{Ψ12, . . . qui diagonalise simultan´ement H et P. Ces diff´erents ´etats auront souvent des valeurs propres diff´erentes vis-`a-vis de P.

Par exemple, si on consid`ere l’hamiltonien de l’atome d’hydrog`ene H = p2

2m − e2 r ,

on observe que [H, R] pour toute rotationR. Le niveaun = 2, de multiplicit´ed= 4 s’orga- nise en un ´etat 2S scalaire, invariant par rotation, et un triplet d’´etats 2P, qui r´eagissent

`

a rotation d’axe Oz avec un facteur exp(imϕ), o`um = +1, 0 ou −1.

1.5.3 Changement d'echelle

Consid´erons de nouveau l’oscillateur harmonique `a une dimension, soit H = p2

2m + K

2x2, ou encore Hˆ =−~2 2m

d2 dx2 +K

2x2

en repr´esentation de configuration. Un examen superficiel indiquerait que le spectre d´epend de trois param`etres, ~, m et K. On peut certes remarquer que les deux premiers n’inter- viennent que dans le groupement ~2/m, mais on peut aller plus loin : tous ces hamilto- niens se d´eduisent les uns des autres par simple dilatation. Donc obtenir le spectre pour

~=m =K = 1 donne la solution pour tous les cas de figure.

La proc´edure est la suivante. La transformationx→ax0, membre du groupe des dilatations, donne

Hˆ → − ~2 2ma2

d2

dx02 + Ka2 2 x02.

(12)

On peut jouer sur le choix de a et s’arranger pour que les deux coefficients soient ´egaux, soit

~2

ma2 =Ka2 ⇒ a = ~2

Km 1/4

,

qui est la distance caract´eristique, le ¡¡ rayon de Bohr ¿¿ du probl`eme. En supprimant les accents, on peut ´ecrire

Hˆ = ~ 2

rK m

− d2 dx2 +x2

, faisant apparaˆıtre l’´echelle d’´energie caract´eristique ~ω = ~p

(K/m), et un hamiltonien standardis´e (le contenu du crochet), de valeurs propres 2n+ 1 = 1, 3, 5, etc. (voir chapitre ult´erieur), avec des fonctions d’onde normalis´ees et sans dimension ϕn(x), par exemple ϕ0(x) = π−1/4exp(−x2/2) pour le fondamental. Les ´el´ements propres de l’hamiltonien initial seront donc

En= ~ 2

rK

m(2n+ 1), Φn(x) = a−1/2ϕnx a

.

D’une fa¸con un peu plus g´en´erale, si on remplace le potentiel Kx2/2 parg|x|q, o`u le signe deg doit correspondre `a une attraction, et o`uqne doit pas devenir trop n´egatif pour ´eviter un effondrement, on aurait

a= ~2

2mg

1/(q+2)

, Hˆ = ~2

2m

q/(q+2)

g2/(q+2)

− d2

dx2 +|x|q

.

Par exemple, pour q=−1, on retrouve le facteur caract´eristique de la formule de Bohr.

Ces m´ethodes s’appliquent aux potentiels autres que des puissances. Supposons par exemple que l’on ait `a faire le tableau des ´energies propres dans un potentiel de Yukawa V =

−gexp(µr)/r. (Contrairement aux pr´ec´edents, il faut une valeur minimale de g pour ache- ver la liaison, mais nous supposerons que la condition est satisfaite.)

A toute premi`` ere vue, il y a 4 param`etres,~,m,getµ. Un petit progr`es consiste `a remarquer que ~ ne varie pas beaucoup, et que de toutes fa¸cons, seul ~2/m compte vraiment. `A peu de frais, on peut mettre cette quantit´e en facteur, et on se retrouve avec

~2 2m

−∆− 2mg

~2

exp(−µr) r

,

c’est-`a-dire seulement deux param`etres. Mais on peut encore simplifier la carte des niveaux, en effectuant la dilatation r=r0µ−1, qui donne (en supprimant l’accent dans la variable)

Hˆ = ~2µ2 2m

−∆− 2mg

~2µ

exp(−r) r

.

Il n’y a donc qu’un param`etre dans ce probl`eme.

(13)

En m´ecanique classique, on pourrait de mˆeme se convaincre que, par un choix judicieux des unit´es de temps et de longueur, toutes les diffusions Rutherford correspondent `a une particule de massem = 1, lanc´ee avec une vitessev0 = 1, et un param`etre d’impact b= 1, dans un potentiel ±λ/r d’intensit´e λ =K/(mv20b) en fonction des donn´ees initiales (dont K l’intensit´e du potentiel).

1.5.4 Theoreme du viriel

En m´ecanique classique, on peut d´emontrer que si une particule de masses m effectue un mouvement p´eriodique sous l’influence d’une force f, les valeurs moyennes de l’´energie cin´etique et de f.r v´erifient

T

Z

0

mv2dt =−

T

Z

0

f.rdt.

En particulier, si f ∝ r−2, on trouve que les ´energies cin´etiques Ec et potentielles Ep v´erifient la relation bien connue

hEci=−1 2hEpi.

En m´ecanique quantique, soit H =T +V, Ψ un ´etat li´e d’´energie E. H est stationnaire au voisinage de Ψ, dans le sens que si φ = Ψ +δΨ est un ´etat voisin, avec la convention quehΨ|δΨi= 0, comme dans la th´eorie des perturbations, ce qui laisse l’´etat normalis´e au deuxi`eme ordre pr`es, on a

hφ|H|φi=hΨ|H|Ψi+O(δΨ)2 =E+O(δΨ)2.

En particulier, si on regarde l’action du groupe des dilatations sur Ψ au voisinage de l’identit´e, soit

Ψ(x)→Ψλ1/2Ψ(λx),

(on aurait λD/2 en dimension D), la valeur moyenne Eλ =hΨλ|H|Ψλi est stationnaire en λ = 1. Or, par changement de variable dans les int´egrales qui traduisent les ´el´ements de matrice, on trouve que

Eλ =hΨλ|T +V|Ψλi=λ2hΨ|T|Ψi+hΨ|V(xλ)|Ψi, ce qui fait que dEλ/dλ= 0 pour λ= 1 se traduit par

hTi= 1 2hrV0i

`

a une dimension, qui se g´en´eralise en

hTi= 1

2hr.∇Vi

(14)

`

a trois dimensions. Pour un potentiel en rq, on trouve un rapport q/2 entre l’´energie cin´etique et l’´energie potentielle moyennes, avec les r´esultats bien connus pour l’oscillateur harmonique (q= 2) et le cas coulombien (q=−1).

Noter que les lois d’´echelle (simplification de la d´ependance vis-`a-vis des param`etres du probl`eme) et le th´eor`eme du viriel ne sont pas seulement valables pour la valeur exacte des

´

energies. Comme l’ont montr´e Hylleraas et ind´ependamment Fock, tous deux vers 1930, ces r´esultats s’appliquent `a l’approximation variationnelle, `a condition que l’espace des fonctions d’onde d’essai soit globalement invariant par changement d’´echelle. Par exemple, si {φα = exp(−αr)} est l’ensemble des fonctions d’onde d’essai, le calcul variationnel revient `a chercher la meilleure valeur de α, celle qui minimisera hφα|T +V|φαi/hφααi.

Une dilatation revient `a changer la valeur de α. Donc les lois d’´echelle et le th´eor`eme du viriel s’appliquent.

1.5.5 Violation de la parite : exemple Soit l’hamiltonien perturb´e

H =H0+λH1, avec H0 =p2+x2 et H1 =x.

En appliquant simplement la th´eorie des perturbations, on part du fondamental de H0, avec E0 = 1 etϕ0−1/4exp(−x2/2), et on trouve

E =E0+λE12E2+· · · ϕ =ϕ0+λϕ12ϕ2+· · ·

avec E1 = 0 etE2 =−1/4.

Ce r´esultat est confirm´e par l’observation que

H =p2+ (x+λ/2)2−λ2/4,

si bien que chaque niveau est exactement d´ecal´e de−λ2/4 en ´energie et les fonctions d’onde translat´ees deλ/2.

On peut se poser les questions suivantes : pour toute perturbation impaire d’un hamiltonien pair, aurons-nous toujours une correction au premier ordre nulle ? le terme du second ordre est-il toujours n´egatif ? les termes suivants, quand ils existent, peuvent-ils renverser la tendance, c’est-`a-dire, faire repasser l’´energie de h au-dessus du niveau correspondant de H0?

1.5.6 Violation de la parite : generalisation Soit donc H =H0+λH1, o`u H0 est pair et H1 impair.

Discutons d’abord le cas du niveau fondamental. Pour H0, ϕ0 est paire, donc E1 = hϕ0|H10i = 0 et E2 < 0 comme tout terme du second ordre dans le d´eveloppement

(15)

du fondamental. DoncE =E0+λE12E2+· · · commence par ˆetre inf´erieur `aE0. Mais le r´esultat E ≤ E0 est plus g´en´eral, et ne peut ˆetre remis en cause par les termes d’ordre 3 et au-del`a. Le principe variationnel peut en effet ˆetre invoqu´e, avec ϕ0 comme fonction d’onde d’essai, avec le r´esultat

E ≤ hϕ0|H0+λH10i=E0,

`

a cause des sym´etries de ϕ0.

Envisageons maintenant le cas des niveaux excit´es, en restant `a une dimension pour sim- plifier. Chaque niveau de H0 a une fonction d’onde propre de parit´e d´efinie. Donc toutes les corrections de premier ordre sont syst´ematiquement nulles. Par contre, on ne peut rien dire sur le signe de la correction, qui ´etait n´egative pour le fondamental. Les esprits curieux pourront d´emontrer que la correction est n´egative pour la somme des n premiers niveaux.

Un autre r´esultat est que H(λ) et H(−λ) ont mˆeme spectre, avec des fonctions d’onde d´eduites niveau par niveau l’une de l’autre par parit´e, soit x ↔ −x. Ce qui implique que toutes les ´energies sont des fonctions paires deλ. Tous les termes impairs du d´eveloppement perturbatif sont donc nuls.

1.5.7 Violation d'autres symetries

Nous proposerons en exercice et dans les chapitres ult´erieurs des cas de violation d’autres sym´etries, en particulier de violation de la sym´etrie de perturbation.

Le probl`eme n’est pas rare. Par exemple, on peut consid´erer en premi`ere approximation que la sym´etrie d’isospin est exacte, puis se souvenir que le neutron est un peu plus lourd que le proton et que ce dernier est charg´e.

On trouve parfois des maladresses `a ce sujet, mˆeme dans la litt´erature r´ecente. L’art est de d´ecomposer l’hamiltonien en termes de sym´etrie bien d´efinie, pour que le second ne corrige le premier qu’au deuxi`eme ordre.

Pour le noyau 32He, par exemple, on aura, en sch´ematisant un peu un hamiltonien corres- pondant `a la valeur λ= 1 de

H =H0+λH1, H0 = 1

2m(p21+p22+p23) +X

i<j

V(rij), H1 =α(2p23−p21−p22) + e2

3 2

r12 − 1 r23 − 1

r31

.

On moyenne les masses inverses, soit m−1 = (m−11 +m−12 +m−13 )/3, puis on corrige de fa¸con `a ce que chaque particule r´ecup`ere sa masse exacte, ce qui fixe le param`etre (petit) α. De mˆeme, on attribue un potentiel Coulombien moyen e2/(3rij) `a chaque paire (ajout´e dans V au terme nucl´eaire), et on rectifie le tir. De cette fa¸con, les termes correctifs de H1 ont une valeur moyenne nulle sur l’´etat propre de H0, qui est un ´etat compl`etement sym´etrique.

(16)

Cependant, on le verra bientˆot, l’alg`ebre des permutations de 3 particules est un peu plus compliqu´ee que celle de la parit´e. On ne peut pas affirmer, par exemple, que les ´energies deH sont des fonctions paires de λ.

1.6 Groupe des permutations

1.6.1 Introduction

D

ans cette section, nous pr´esentons rapidement le groupe des permutations, important pour mettre en œuvre la statistique des fermions et des bosons. Nous reviendrons plus loin sur les repr´esentations de ces groupes.

1.6.2 Proprietes de base

Le groupe des permutations de n objets est not´e Sn. Son ordre est n!. L’´el´ement le plus g´en´eral peut ˆetre d´ecrit par

a=

1 2 . . . n a1 a2 . . . an

.

Son inverse est simplement

a−1 =

a1 a2 . . . an 1 2 . . . n

.

Par exemple, dans S3, si A=

1 2 3 2 31

et B =

1 2 3 2 1 3

on constate que

BA=

1 2 3 1 3 2

6=AB =

1 2 3 3 2 1

. Ces groupes sont non ab´eliens pourn≥3.

En prenant l’exemple de S3, on peut introduire une notation plus compacte, voir table 1.1.

On voit que le cycle ´el´ementaire (1 2 3), par exemple, signifie que 1→2, 2→3 et 3→1.

La table de multiplication de S3 est vite dress´ee, avec le r´esultat de la table 1.2.

On v´erifie que chaque ´el´ement intervient une fois et une seule dans chaque ligne ou chaque colonne du tableau 6×6 des r´esultats.

(17)

Tab. 1.1 – Repr´esentation des ´el´ements de S3 par cycles ´el´ementaires.

Nouvelle notation Ancienne notation Ordre de l’´el´ement e

1 2 3 1 2 3

1 (1 2)

1 2 3 2 1 3

2 (1 3)

1 2 3 3 2 1

2 (2 3)

1 2 3 1 3 2

2 (1 2 3)

1 2 3 2 3 1

3 (1 3 2)

1 2 3 3 1 2

3

Tab. 1.2 – Table de multiplication de S3. e (12) (13) (23) (123) (132)

e e (12) (13) (23) (123) (132)

(12) (12) e (132) (123) (23) (13) (13) (13) (123) e (132) (12) (23) (23) (23) (132) (123) e (13) (12) (123) (123) (13) (23) (12) (132) e (132) (132) (23) (12) (13) e (123)

1.6.3 Decomposition en permutations

Toute permutation peut se d´ecomposer en un produit de transpositions. Il y a plusieurs fa¸cons, mais la parit´e du nombre de transpositions est toujours la mˆeme. On distingue donc les permutations paires et impaires de Sn, les premi`eres formant un sous-groupe, Pn. On a la partition

Sn= Pn+ (1 2) Pn.

D’ailleurs si on ¡¡ repr´esente ¿¿, assez naturellement et en anticipant un chapitre ult´erieur, les transpositions par les matrices

0 1 0 1 0 0 0 0 1

,

0 0 1 0 1 0 1 0 0

,

1 0 0 0 0 1 0 1 0

,

(18)

on a dans les trois cas un d´eterminant −1. Les permutations paires correspondent `a

1 0 0 0 1 0 0 0 1

,

0 0 1 1 0 0 0 1 0

,

0 1 0 0 0 1 0 1 0

.

Elles ont d´eterminant +1 comme il se doit pour un produit d’un nombre pair de matrices de transposition.

On v´erifie, `a propos de S3, l’observation utile qu’un petit nombre d’´el´ements bien choisis permettent de retrouver tous les autres par multiplication. On peut choisir (12) et (123), ou (12) et (13), mais pas la paire form´ee de (123) et (132).

1.6.4 Un mot des permutations de quatre elements

La complexit´e, et l’ordre de Snaugmente tr`es vite avecn. Disons un mot de S4. Ses ´el´ements peuvent ˆetre class´es d’apr`es leur ordre et leur structure en cycles. On adopte ici la notation en cycles ´el´ementaires, en remarquant qu’un mˆeme ´el´ement peut comprendre plusieurs cycles, comme

(12)(34) =

1 2 3 4

2 1 4 3

. La table est

- Ordre 1 (1 ´el´ement) : e

- Ordre 2 (6 ´el´ements) : (12), (13), (14), (23), (24), (34) - Ordre 2 (3 ´el´ements) :(12)(34), (13)(24), (14)(23)

- Ordre 3 (8 ´el´ements) : (123), (124), (134), ((234), (132), (142), (243) - Ordre 4 (6 ´el´ements) : (1234), (1243), (1342), (1324), (1423), (1432).

1.7 Generalites sur les representations

1.7.1 Introduction

O

n se limitera ici aux repr´esentations lin´eaires et, en pratique aux espaces vec- toriels des fonctions d’onde. Soit, par exemple, Ψ(x1, x2) la fonction d’onde de deux particules. L’action de l’´echange 1↔2 est

Ψ(x1, x2) ↔ Ψ(x2, x1).

Ce qui est `a l’œuvre, ce n’est pas l’´el´ement abstrait du groupe S2, mais son ¡¡ d´el´egu´e ¿¿

dans l’espace des fonctions d’onde acceptables, ce que nous appellerons sa repr´esentation.

(19)

1.7.2 Definitions

SoitGun groupe,E un espace vectoriel. On suppose qu’il existe une application deGdans l’ensemble des op´erateurs lin´eaires agissant sur E, soit

A∈G → O(A), qui soit un homomorphisme, c’est-`a-dire satisfasse

∀A, B ∈G O(A)O(B) =O(AB).

Le groupe des op´erateurs constitue ce qu’on appelle unerepr´esentation du groupeG.

En pratique, si on a choisi une base {e1, . . . ,en} deE, avec O(A)en =X

m

D(A)mnem,

selon la convention habituelle que les colonnes d´ecrivent les transform´es des vecteurs de base, on obtient un ensemble de matriceD(A) qui repr´esente le groupe Gdans cette base.

Si on choisit une autre base, on obtient une autre repr´esentation matricielle, qui est dite

´

equivalente.

Exemple. Consid´erons le groupe S2 ={2, P12}.

- Dans un espace de dimension 1, on a la repr´esentation ditetriviale,e→1 etP12 →1.

- Une autre repr´esentation de dimension 1, plus fid`ele, consiste dee→1 etP12→ −1.

- Dans un espace de dimension 2, que l’on peut imaginer fait des vecteurs du type m1

m2

o`umi est un attribut de la particule i, on construit e →

1 0 0 1

, P12

0 1 1 0

,

prototype de ce que nous appellerons une repr´esentationr´eguli`ere.

On remarque que par rotation deπ/4, consistant `a agir non plus sur lesmi individuels, mais sur la sommem1+m2 et la diff´erencem2−m1, `a un facteur√

2 pr`es, cette repr´esentation r´eguli`ere se transforme en

e→

1 0 0 1

, P12

1 0 0 −1

.

Elle apparaˆıt comme un empilement des deux repr´esentations de dimension 1. On dit qu’elle est ¡¡ r´eductible ¿¿.

(20)

- Dans un espace de dimension 3, fait de vecteurs

 m1 m2 p

,

o`up est un attribut externe indiff´erenci´e, on aurait e→

1 0 0 0 1 0 0 0 1

, P12

0 1 0 1 0 0 0 0 1

,

qui se ¡¡ r´eduit ¿¿ manifestement en la repr´esentation triviale et le repr´esentation r´eguli`ere, elle mˆeme r´eductible en les deux repr´esentations unidimensionnelles.

- Dans l’exemple pr´ec´edent, la premi`ere r´eduction est apparente, la deuxi`eme requiert une petite rotation. C’est ce dernier cas qui est le plus fr´equent. Consid´erons par exemple la repr´esentation de dimension 4

e→

1 0 0 0

0 1 0 0

0 0 1 0

0 0 0 1

, P12

0 0 1 0

0 0 0 1

1 0 0 0

0 1 0 0

 .

la r´eduction en deux repr´esentations r´eguli`eres (elles-mˆemes r´eductibles) est moins ´evidente que dans le cas

e→

1 0 0 0

0 1 0 0

0 0 1 0

0 0 0 1

, P12

0 1 0 0

1 0 0 0

0 0 0 1

0 0 1 0

qui ne diff`ere pourtant que par l’ordre des vecteurs de base. On peut dire que les vecteurs de l’espace d´ecrivent deux attributs de chaque particule, mais selon les cas

 m1

p1 m2

p2

ou

 m1 m2 p1 p2

·

D’un fa¸con g´en´erale, on appellera repr´esentation triviale celle qui associe `a tout A ∈ G l’op´erateur ou la matrice identit´e.

1.7.3 Representation reguliere

Pour un groupe fini, c’est une transcription matricielle scrupuleuse et peu inventive de la table de multiplication du groupe. Elle constitue n´eanmoins une repr´esentation r´eductible de r´ef´erence, tr`es utile, nous le verrons pour inventorier les repr´esentations irr´eductibles.

(21)

Soit G={E =A1, A2, . . . , Ag}, o`ug est l’ordre du groupe.

A chaque` Ai on fait correspondre un vecteur Vi dans un espace de dimensiong.

La repr´esentationr´eguli`ere gauche est telle que

AiAj =Ak ⇒ ORG(Ai)Vj =Vk ∀i, j.

Par exemple, pour le groupe des racines quatri`emes de l’unit´e,G={1, i, −1, −i}, on aura

ORG(1) =

1 0 0 0

0 1 0 0

0 0 1 0

0 0 0 1

, ORG(i) =

0 0 0 1

1 0 0 0

0 1 0 0

0 0 1 0

 ,

ORG(−1) =

0 0 1 0

0 0 0 1

1 0 0 0

0 1 0 0

, ORG(−i) =

0 1 0 0

0 0 1 0

0 0 0 1

1 0 0 0

 .

On d´efinirait de mˆeme une repr´esentation r´eguli`ere `a droite

AjA−1i =Ak ⇒ ORD(Ai)Vj =Vk ∀i, j.

En effet, si on fait agir successivementORD(Ak) puisORD(Ai) sur un vecteurVj, on trouvera Vm, avec un indice m tel que Aj(AiAk)−1 =Am, et l’homomorphisme est bien v´erifi´e.

Les repr´esentations r´eguli`eres gauche et droite sont ´equivalentes. La matrice de passage Σ, avec Σ−1 = Σ est le simple r´earrangement Vi ↔Vj, si les indices sont tels queA−1i =Aj. 1.7.4 Representations equivalentes

Nous avons d´ej`a donn´e des exemples. S’il existe une matrice d×d r´eguli`ere S telle que D0(A) =SD(A)S−1 ∀A∈G,

alors les deux repr´esentations D etD0, de dimension d, sont ´equivalentes.

L’interpr´etation est que si le vecteur colonne SX d´ecrit dans la nouvelle base le vecteur x pr´ec´edemment d´ecrit par le vecteur colonne X, alors

SD(A)X

| {z }

= D0(A)SX

| {z } Expression Transform´e du transform´e par Ddu vecteur par D dans la traduit dans

nouvelle base la nouvelle base

Lesinvariantsattach´es `a une repr´esentation se retrouvent `a l’identique dans une repr´esentation

´

equivalente. Il y a led´eterminant, car

D0(A) = SD(A)S−1 ⇒ det[D0(A)] = det[D(A)].

(22)

Au passage, on voit que l’application

A → det[D(A)]

permet de d´efinir une repr´esentation scalaire (de dimension 1) `a partir de toute repr´esentation matricielle.

Le caract`ere est, traditionnellement en th´eorie des groupes, ce qu’on appelle la trace en alg`ebre lin´eaire. C’est un invariant car

D0(A) =SD(A)S−1 ⇒ Tr[D0(A)] = Tr[D(A)].

D’ailleurs tous les coefficients du polynˆome caract´eristique sont les mˆemes.

Des repr´esentations de mˆeme dimension ne sont pas forc´ement ´equivalentes. On a d´ej`a vu les deux repr´esentations scalaires de S2, diff´erentes.

On peut aussi comparer la description d’une rotation d’angle ϑ par A(ϑ) =

cosϑ −sinϑ sinϑ cosϑ

agissant sur x

y

, et par

B(ϑ) =

cos 2ϑ −sin 2ϑ sin 2ϑ cos 2ϑ

agissant sur

x2 −y2 2xy

.

1.7.5 Representations remarquables On peut mentionner les repr´esentations

? par matrices inversibles, ce qui est tr`es fr´equent. Alors, on a n´ecessairement, si E est l’´el´ement neutre de G, D(E) matrice unit´e et D(A)−1 =D(A−1).

? par matrices unitaires, soit

D(A)−1 =D(A−1) =D(A).

Rappelons que l’adjointeBd’une matriceBest la transpos´ee de la conjugu´ee, par exemple, a b

c d

=

a c b d

.

On verra en exercice que pour un groupe fini, une repr´esentation inversible est ´equivalente

`

a une repr´esentation unitaire. Si l’espace est dot´e d’un premier produit hermitien hx,yi, on en d´efinit un deuxi`eme, soit

{x,y}= 1 g

X

B

hO(B)x,O(B)yi.

On v´erifie alors, grˆace au th´eor`eme de r´earrangement, que tout O(A) conserve ce produit.

En prenant une base orthonorm´ee par cette nouvelle norme, on traduira les O(A) par des matrices unitaires.

(23)

1.7.6 Reduction d'une representation

Ce sera l’objet des sections suivantes. Nous avons d´ej`a mentionn´e la possibilit´e de r´eduire une repr´esentation `a l’empilement de plusieurs autres plus simples.

Une repr´esentation est r´eductible si l’espace vectoriel peut s’´ecrire comme somme directe E =E1+E2+· · ·

et si dans une base de E faite par r´eunion d’une base de E1, d’une base de E2, etc., les matrices repr´esentatives sont de la forme

(D1(A) ) (0) (0) . . . (0) (D2(A) ) (0) . . . (0) (0) (D3(A) ) . . .

· · · . ..

La r´eductibilit´e est parfois transparente, comme par exemple, pour les rotations d´ecrites comme

cosϑ −sinϑ 0 sinϑ cosϑ 0

0 0 1

, mais elle est parfois dissimul´ee, comme dans

cos2(ϑ/2) sin2(ϑ/2) (sinϑ)/√ 2 sin2(ϑ/2) cos2(ϑ/2) −(sinϑ)/√ 2

−(sinϑ)/√

2 (sinϑ)/√

2 cosϑ

.

Pourtant, il s’agit de la mˆeme rotation. Dans le premier cas, on tourne autour de l’axe Oz, dans le second autour de la premi`ere bissectrice de (Ox, Oy) dans le plan horizontal.

Une repr´esentation irr´eductible ne peut se mettre sous forme r´eduite par changement de base. Elle occupe tout l’espace. On peut d’ailleurs rendre cette remarque plus rigoureuse.

Les matrices d’une repr´esentation irr´eductible de dimensiond engendre un espace vectoriel de dimensiond2. Pour une repr´esentation r´eductible, cette dimension est inf´erieure.

les probl`emes qui se posent, et qui seront l’objet des sections suivantes sont :

i) reconnaˆıtre le caract`ere r´eductible ou irr´eductible d’une repr´esentation donn´ee, ii) recenser les repr´esentations irr´eductibles d’une groupe donn´e, `a une ´equivalence pr`es,

iii) d´ecomposer le produit de deux repr´esentations irr´eductibles en une somme de repr´esentations irr´eductibles.

(24)

1.8 Representations des groupes finis, lemmes de Schur

1.8.1 Notations.

S

oit G est un groupe, avec une loi de groupe not´ee multiplicativement. E est un espace vectoriel, D(A) une matrice agissant dans E. Les D(A) r´ealisent une repr´esentation lin´eaire de G si D(A)D(B) = D(AB). On admettra (voir TD) qu’une repr´esentation par matrices r´eguli`eres (inversibles) est ´equivalente `a une repr´esentation unitaire, et que pour une telle repr´esentation unitaire, D(A−1) =D(A). 1.8.2 Entrelacement.

Deux repr´esentations, Dagissant dansE de dimensiond, et D0 agissant dansE0 de dimen- sion d0, sont dites entrelac´ees s’il existe une matrice τ, de dimension d0×d, r´ealisant une application de E dans E0, telle que

D0(A)τ =τ D(A) ∀A∈G.

1.8.3 Lemme 1.

L’espace image Im(τ)⊂ E0 est invariant par tous lesD0(A).

1.8.4 Lemme 2.

L’espace noyau Ker(τ)⊂ E est invariant par tous les D(A).

1.8.5 Lemme 3.

Si les repr´esentationsDetD0sont irr´eductibles, ou bienτ = 0 ou bien c’est une application bijective.

1.8.6 Lemme 4.

SiDest une repr´esentation irr´eductible deGdansE et siτ est un endomorphisme r´ealisant l’autoentrelacement, soit D(A)τ = τ D(A) ∀A ∈ G, ou bien τ = 0 ou bien c’est une homoth´etie τ =λ1.

1.8.7 Premier theoreme d'orthogonalite.

Soient deux repr´esentations irr´eductiblesDα etDβ, de dimensionsdα etdβ, respectivement.

On a

X

A∈G

[Dα(A)]il[Dβ(A)]jm = g dα

δαβδijδlm.

(25)

En particulier

X

A∈G

[Dα(A)]ij = 0

si α n’est pas la repr´esentation triviale unit´e. Dans ce dernier cas, on obtiendraitgδij. Par exemple, si on consid`ere les rotations d’angle ϕn = 2πn/N, on a P

D(A) =N pour la repr´esentation unit´e, tandis que pour la repr´esentation la plus naturelle,

cosϕn −sinϕn sinϕn cosϕn

le th´eor`eme permet de retrouver les identit´es trigonom´etriques bien connues

N−1

X

n=0

cosϕn =

N−1

X

n=0

sinϕn= 0.

1.8.8 Deuxieme theoreme d'orthogonalite.

Soit χ(A) la trace de la matrice D(A). Pour deux repr´esentations irr´eductibles Dα et Dβ, de dimensions dα et dβ, respectivement, on a

X

A∈G

χα(A)χβ(A) = gδαβ.

1.8.9 Applications.

Si on a une repr´esentationD que l’on soup¸conne d’ˆetre r´eductible, X

A∈G

χβ(A)χ(A) = gnβ

indique le nombre de foisnβ o`u la repr´esentation irr´eductibleβ apparaˆıt dans la r´eduction.

En particulier, P

χ(A) est g fois le nombre d’apparitions de la repr´esentation identit´e.

1.8.10 Dimensions de representations irreductibles des groupes finis.

La repr´esentation r´eguli`ere, d´efinie au chapitre pr´ec´edent, est telle que χR(E) = g pour l’identit´e E etχR(A) = 0 si A6=E. Donc elle contient la repr´esentation identit´e une fois.

On voit aussi que

X

A∈G

χα(A)χR(A) = χα(E)g =dαg.

Donc la repr´esentation r´eguli`ere contient nα =dα fois la repr´esentation irr´eductible α. Si on fait le bilan dimensionnel de la repr´esentation r´eguli`ere, on trouve g = P

αnαdα, qui est une relation g´en´erale et donne ici le r´esultat tr`es important

(26)

g =X

α

d2α.

Par exemple, pour le groupe S3 des permutations de trois objets, g = 6. On trouve la repr´esentation identit´e (d= 1), une autre repr´esentation de dimension 1, celle qui associe 1 aux permutations paires et −1 aux impaires, et une repr´esentation dite de sym´etrie mixte (voir chapitre suivant) qui est de dimension d= 2. Il n’y en a pas d’autre.

1.9 Oscillateur harmonique

1.9.1 Introduction.

L'

oscillateur harmonique est une mine de sym´etries : nous avons d´ej`a ´evoqu´e le comportement par dilatation et par parit´e. Une autre sym´etrie, c’est que p2+x2 est invariant par rotation dans le plan (p, x). c’est la raison profonde des r´egularit´es du spectre.

Nous aurons par ailleurs besoin au chapitre suivant d’´ecrire des fonctions d’onde expli- cites pour illustrer le comportement par permutation de quelques syst`emes quantiques `a petit nombre de corps. L’oscillateur harmonique est souvent utilis´e parce qu’il est soluble exactement avec des fonctions relativement simples.

1.9.2 Oscillateur a une particule a une dimension.

Nous avons d´ej`a indiqu´e que tous les oscillateurs H = p2

2m +Kx2

2 , Hˆ =− ~2 2m

d2

dx2 + Kx2 2

peuvent se ramener au cas, ~=m=K = 1, c’est-`a-dire sont proportionnels `a h =− d2

dx2 +x2.

Le facteur de proportionnalit´e est (~/2(K/m)1/2, qui donne l’´echelle d’´energie. La trans- formation de dilation est x → x/α, avec α = (Km)1/2/~, si bien qu’une fonction d’onde normalis´ee ϕn(x) de h, o`u x est sans dimension implique une fonction d’onde normalis´ee Φn(x) =α1/2ϕn(αx) pour ˆH dans la variable dimensionn´eex.

Nous avons aussi rappel´e que les niveaux de h sont alternativement pairs ou impairs.

Une m´ethode astucieuse pour r´esoudre l’oscillateur harmonique consiste `a introduire les op´erateurs

a =x+ d/dx, et a+ =x−d/dx

(27)

qui sont complexes conjugu´es. On v´erifie facilement les relations [a, a+] = 2, h=a+a+ 1 =aa+−1, ainsi que

[h, a+] = 2a+, [h, a] =−2a.

On en d´eduit que siϕ est un ´etat propre normalis´e de havec une valeur propre ,a+ϕ est

´

etat propre avec une valeur propre + 2 et une norme carr´ee hϕ|aa+|ϕi=+ 1.

De mˆeme, aϕ est ´etat propre d’´energie−2 et norme carr´ee hϕ|aa+|ϕi=−1.

Mais il serait surprenant qu’un op´erateur visiblement positif comme h puisse avoir des valeurs propres n´egatives, et carr´ement absurde qu’une norme carr´ee soit n´egative. Tout rentre dans l’ordre si l’´etat le plus bas, ϕ0, correspond `a 0 = 1, car alors il annulera a. Les valeurs propres successives sont donc

n = 1 + 2n,

avec n entier positif ou nul, et si on d´efinit de proche en proche ϕn ∝ a+ϕn−1, on gagne un facteur 2n dans la norme carr´ee. Donc la relation corrig´ee

ϕn =a+ϕn−1/√ 2n donnera des ´etats normalis´es, et bien-sˆur, orthogonaux.

On peut calculer les fonctions d’onde en partant de l’´equation de Schr¨odinger et en met- tant en facteur le comportement asymptotique en exp(−x2/2). On retrouve l’´equation diff´erentielle caract´eristique des polynˆomes d’Hermite, d’o`u

ϕn(x)∝Hn(x) exp(−x2/2).

L’´equation du premier ordre plus simple aϕ0(x) = 0 donne directement,apr`es normalisa- tion, ϕ0(x) = π−1/4exp(−x2/2). On applique l’op´erateur de cr´eationa+.

1.9.3 Oscillateur a une particule a trois dimensions.

En m´ecanique classique, il n’est pas recommand´e de traiter le mouvement sous l’influence de la force −kr avec les m´ethodes sp´ecifiques aux forces centrales, en particulier l’usage de coordonn´ees polaires. Autant ces coordonn´ees sont appropri´ees pour d´ecrire une ellipse rapport´ee `a l’un de ses foyers, ce qui apparaˆıt pour le probl`eme coulombien ou keplerien, autant elles sont peu commodes si l’ellipse est centr´ee `a la source des forces. Il est plus facile de traiter le probl`eme en coordonn´ees cart´esiennes.

De mˆeme ici, au lieu d’´ecrire l’´equation radiale de Schr¨odinger, on peut d’abord remarquer que

h=p2+r2 =

p2x+x2

+· · ·+

p2y+y2 .

(28)

`= 2

`= 1

` = 0 n= 4

n= 3

n= 2

n= 1

n= 0

Fig. 1.3 – Spectre de l’oscillateur harmonique spatial `a une particule

Les trois hamiltoniens sont ind´ependants (ils commutent), donc les ´energies d’ajoutent et les fonctions d’onde se multiplient, selon la r`egle habituelle. Si nx, etc., d´esignent les nombres d’excitation, et n =nx+ny+nz le nombre total, on aura

( = 3 + 2n,

Φ(r) = ϕnx(x)ϕny(y)ϕnz(z).

On voit que le niveau n est d´eg´en´er´e autant de fois qu’il y de fa¸cons de d´ecomposer n en une somme de trois entiers positifs ou nuls.

Cependant, l’usage de coordonn´ees cart´esiennes n’empˆeche pas h de rester invariant par rotation. Chaque niveau est donc fait d’un certain nombre de multiplets de moment an- gulaire ` et de multiplicit´e 2`+ 1 (car `z varie de −` `a +` par sauts entiers). Un simple d´ecompte de multiplicit´e, montre que la structure du spectre est celle d´ecrite `a la figure 1.3. Les premi`eres fonctions d’onde sont faciles `a ´ecrire. Pour n = 0, on a un produit de gaussiennes, et au total

Φ0(r) =π−3/4exp(−r2/2).

Pourn = 1, il y a un facteurx, y ouz suppl´ementaire, ou, dans la base du moment angu- laire, un facteur z si `z = 0, ∓(x±iy)/√

2 si `z =±1, ce que l’on notera symboliquement Φ1(r)∝rexp(−r2/2).

Pour n = 2, on a d’une part les fonctions d’onde avec xy et d’autres avec x2 −1/2 en facteur de la gaussienne. On peut les redistribuer en une excitation radiale

Φn=2,`=0 ∝(r2−3/2) exp(−r2/2), et un multiplet de cinq ´etats d´eg´en´er´es avec `= 2.

(29)

1.9.4 Oscillateur a deux particules a trois dimensions.

On suppose ici que l’interaction est purement dans la distance relative. On peut cependant r´esoudre exactement le cas plus g´en´eral o`u les particules sont soumises `a la fois `a un puits externe ∝r2i et `a une interaction mutuelle∝(r2−r1)2. Soit donc

H = p21

2m1 + p22

2m2 +K(r2−r1)2. Le changement de variables

{r1, r2} → {R= m1r1+m2r2

m1+m2 , r =r2−r1}

permet de s´eparer le mouvement libre du centre de masse du mouvement relatif. C’est une cons´equence de l’invariance de l’interaction par rapport au groupe des translations.

On retrouverait cette s´eparation pour tout potentiel ne d´ependant que de r2 −r1. Si on oublie le mouvement global, qui se traduit par un facteur exp(iK.R) sur la fonction d’onde et par un terme ~2K2/(2m1 + 2m2) sur l’´energie, on se retrouve avec l’hamiltonien Hr qui gouverne le mouvement relatif, et qui, dans le cas de particules identiques de masse m1 =m2 =m s’´ecrit

Hr = p2

m +Kr2. Les ´energies du mouvement relatif sont donc du type

Er =~ rK

m(3 + 2`+ 4nr),

si le nombre d’excitation n =`+ 2nr est d´ecompos´e en contributions orbitale et radiale.

Les ´etats de ` pair sont sym´etriques dans l’´echange des positions et les ´etats de ` impair sont antisym´etriques.

En cons´equence, un syst`eme de deux bosons de spin nul ne pourra exp´erimenter que les niveaux ` pair.

Pour deux fermions de spin 1/2, c’est un peu moins simple : si`est pair, il faut une fonction d’onde de spin antisym´etrique, c’est `a dire un spin totalS = 0 (singlet). Pour ` impair, on aura forc´ement S = 1 (triplet).

1.9.5 Oscillateur a trois particules.

De nouveau, on ne consid`ere qu’une interaction relative, sans puits externe, soit H =

3

X

i=1

p2i 2m + 2

3K X

i<j

(rj−ri)2,

(30)

3

2 1

√3λ/2

ρ

-

&%

'$

&%

'$

&%

'$

Fig. 1.4 – Variables d´ecrivant le mouvement relatif de trois particules pour trois particules identiques. Le recours aux variables

R= r1 +r2 +r3

3 , P=p1+p2+p3, ρ=r2−r1, pρ= p2−p1

2 ,

λ= 2r3−r1 −r2

√3 , pλ = 2p3−p1−p2 2√

3 permet de se ramener `a des probl`emes d´ej`a r´esolus.

L’´ecriture de λ est telle que les permutations circulaires se traduisent par des coefficients analogues `a ceux des matrices de rotation ±2π/3 en base orthonorm´ee. Quand les va- riables de position, dites encore ¡¡ coordonn´ees de Jacobi ¿¿ sont choisies, les impulsions sont contraintes par la n´ecessit´e d’obtenir des relations de commutation canoniques, style [x, px] = i~, et de pouvoir ainsi utiliser les r´esultats obtenus pour des hamiltoniens `a une particule dans un potentiel ext´erieur.

L’interpr´etation des variables ρ et λ est assez simple. La premi`ere d´ecrit le mouvement relatif des particules 1 et 2, la seconde le mouvement de la particule 3 par rapport au centre de masse de 1 et 2, comme le montre la figure 1.4.

La substitution permet de d´egager le mouvement libre du centre de masse et un hamiltonien pour le mouvement relatif

Hr= p2ρ

m +Kρ2+p2λ

m +Kλ2.

Non seulement le mouvement d’ensemble se factorise dans la fonction d’onde, ce qu’on obtiendrait avec n’importe quelle interaction invariante par translation, c’est-`a-dire ne d´ependant que des distances relatives, mais le mouvement relatif se s´epare en deux sous- hamiltoniens ind´ependants. On peut donc r´esoudre sans difficult´e.

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