INVENTAIRE AERIEN
DE L'ORIGNAL DANS LA ZONE DE CHASSE 7 À L'HIVER 1992
par
Daniel Banville et
Sylvain St-Onge
Septembre 1993
Québec
Inventaire aérien de l'Orignal dans la zone de chasse 7 à l'hiver 1992
par
Daniel Banville et
Sylvain St-Onge
Direction régionale de Québec
Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune
Septembre 1993
Référence à citer:
Banville, D. et S. St-Onge. 1993. Inventaire aérien de l'Orignal dans la zone de chasse 7 à l'hiver 1992. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Direction régionale de Québec. 19 pages.
Dépôt légal -
Bibliothèque nationale du Québec, 1993 ISBN: 2-550-27892-5
RESUME
Un inventaire aérien de l'Orignal dans la zone de chasse 7 à l'hiver 1992 a permis d'estimer la densité de ce gibier à 2,5 +_ 15 % orignaux/10 km2 pour les 3 903 km2 d'habitat propice à l'Orignal dans la zone. Ce résultat indique une croissance annuelle de 14 % depuis le dernier inventaire effectué dans cette zone à l'hiver 1989. Quant aux paramètres de la structure de population, ils se comparent à ceux observés en 1989 à l'exception du nombre de mâles/100 femelles qui est passé de 67 à 52. Pour la saison de chasse 1991, le taux d'exploitation a été estimé à 17,7 % représentant une légère hausse par rapport à l'estimation pour 1988 malgré une hausse annuelle de 13 % du nombre de chasseurs fréquentant la zone. Dans la zone de chasse 7, où seule la chasse à l'arc est permise, la population d'orignaux semble toujours en croissance malgré un impact plus perceptible de la chasse sur le taux d'exploitation et sur la structure de la population.
TABLE DES MATIÈRES
RÉSUMÉ iii TABLE DES MATIÈRES v 1. INTRODUCTION 1 2. AIRE D'ÉTUDE 2 3. MÉTHODES 4 3.1 Délimitation et stratification de l'aire d'étude 4 3.2 Allocation des parcelles-échantillons 7 3.3 Méthode d'inventaire 7 3.4 Analyse des résultats 7 3.5 Équipe d'inventaire 7 4. RÉSULTATS 9 4.1 Conditions d'inventaire et logistique 9 4.2 Densité et population 9 4.3 Structure de population et taux d'exploitation 11 5. DISCUSSION 14 6. LITTÉRATURE CITÉE 16 Annexe 1. Équipe d'inventaire 17 Annexe 2. Données techniques concernant la réalisation de l'inventaire aérien de
l'Orignal de la zone de chasse 7 à l'hiver 1992 18 Annexe 3. Données brutes de l'inventaire aérien de l'Orignal de la zone de chasse 7
à l'hiver 1992 19
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1. INTRODUCTION
Dans la zone de chasse 7, la chasse de l'Orignal à l'arme à feu est interdite depuis plusieurs années (avant 1970) alors que ce gibier avait quasiment disparu du sud du Québec. En 1984, elle fut de nouveau permise mais à l'arc seulement. La saison de chasse durait alors 14 jours. En 1986, elle fut ramenée à 11 jours tandis qu'en 1988 elle fut rallongée à 23 jours. Une saison de chasse fut permise parce que des inventaires partiels de certains secteurs de la zone 7 avaient démontré que l'Orignal était revenu à des niveaux permettant une récolte à tout le moins conservatrice.
À l'hiver 1989, un premier inventaire aérien couvrant l'ensemble de la zone fut réalisé dans le cadre du premier plan quinquennal d'inventaires aériens de l'Orignal au Québec (Banville et ah, 1990a). Les résultats de cet inventaire ont été très révélateurs. En effet, dans l'habitat potentiel de l'Orignal couvrant 3 903 km2, soit 32 % de la superficie totale de la zone, la densité de l'Orignal fut estimée à 1,7 orignal/10 km2 alors qu'une densité de 2,5 orignaux/10 km2 fut observée dans les 2 700 km2 considérés comme véritable habitat de l'Orignal. Par rapport aux autres zones de chasse, cette densité est parmi les plus élevées qui aient été estimées lors de ce plan quinquennal (Courtois et Lamontagne, 1990). Le taux d'exploitation fut estimé à 16,2 % ce qui laissait supposer que la population pouvait encore croître au cours des années suivantes.
Dans le cadre du deuxième plan quinquennal d'inventaires aériens de l'Orignal amorcé en 1991, la zone de chasse 7 fut de nouveau inventoriée à l'hiver 1992. Cet inventaire avait pour but de déterminer la densité et les strates d'abondance et de connaître la distribution de l'Orignal à l'intérieur de la zone. Il avait également pour objectif de connaître l'évolution des différents paramètres de la population d'orignaux suite au précédent inventaire de 1989. L'analyse des résultats de cet inventaire fait l'objet du présent rapport.
2. AIRE D'ÉTUDE
La zone de chasse 7 est située au sud du Québec entre Québec, à l'est, et Sorel, à l'ouest (figure 1). Dans son ensemble, elle est assez hétérogène en ce qui a trait à l'habitat de l'Orignal.
Elle couvre une superficie de 12 164 km2 (incluant la partie fluviale) dont 3 903 km2, soit 32 %, constitue l'habitat potentiel de l'Orignal. Cette partie dernière constituera par conséquent l'aire d'étude. Si on divise arbitrairement la zone en deux dans son axe nord-sud, le meilleur habitat pour l'Orignal se situerait dans la partie est soit dans les comtés de Lotbinière, Arthabasca et Frontenac. Cette portion de la zone est essentiellement rurale mais comprend de grands îlots de forêts matures.
Dans la zone 7, la majorité des terres sont du domaine privé. Toutefois, certains grands terrains privés sont propriété de compagnies forestières. Ils constituent des réserves forestières qui sont peu exploitées par ces compagnies. Ce sont par conséquent des lieux de prédilection pour l'Orignal. C'est le cas notamment du grand terrain de la compagnie Daishowa situé à Saint- Gilles (Lotbinière). Au nord de la zone, dans un triangle formé par les municipalités de Joly, Villeroy et Lotbinière, il y a un grand terrain public appelé la Seigneurie de Joly, constitué de peuplements forestiers homogènes qui sont peu exploités pour sa matière ligneuse.
En ce qui concerne les caractéristiques physiques de la zone, le lecteur pourra consulter le rapport d'inventaire de 1989 pour en connaître les détails (Banville et ai, 1990a).
Le Cerf de Virginie est également assez abondant dans la zone 7. L'inventaire de 1989 et le présent inventaire indiquent la présence d'une mosaïque de petits ravages dont la plupart ne dépassent pas 1 km2. L'estimation de la population de Cerfs pour la zone serait d'environ 4 000 individus. Cette population serait ainsi de quatre fois supérieure à celle de l'Orignal. Le Cerf ne fréquente toutefois pas les mêmes secteurs dans la zone.
MAURICIE- BOIS-FRANC
CHAUDIERE- APPALACHESÉ LANAUDIERE
>9
MONTEREGIE
8
ÊÈr Régions administratives
Zone de chasse
25 km
72' 71"
Figure 1. Délimitation de la zone de chasse 7
3. MÉTHODES
3.1 Délimitation et stratification de l'aire d'étude
L'aire d'étude comprend toute la superficie d'habitat potentiel de l'Orignal. Cette délimitation est la même qui fut retenue lors du précédent inventaire. Par conséquent, 3 903 km2
sur 12 164 km2 (superficie de la zone) constituent l'habitat potentiel de l'Orignal.
L'aire d'étude a ensuite été divisée en quatre strates: une forte, une moyenne, une faible et une dernière appelée "Lac à la Tortue" (figure 2). Le tableau 1 présente la proportion d'habitat propice à l'Orignal par rapport à la superficie de chaque strate.
Cette stratification a été réalisée en tenant compte de la récolte d'orignaux des six dernières années (1986 à 1991) et de la présence de ravages d'orignaux au cours de ces mêmes années principalement ceux observés au cours de l'inventaire de l'hiver 1989. Lorsque la récolte cumulative de ces six années dépassait 13 orignaux ou que le total annuel de la superficie des ravages dans un même bloc de 100 km2 dépassait 2 km2, ce bloc était classé dans la strate forte;
lorsque la récolte cumulative se situait entre trois et 13 orignaux, ce bloc était situé dans la strate moyenne; autrement de ces deux situations le bloc était situé dans la strate faible. La strate "Lac à la Tortue" a été retirée de la strate forte pour en faire une strate particulière parce qu'elle est très petite (140 km2), séparée géographiquement du restant de la strate forte et qu'elle fut survolée entièrement.
Aux fins du présent inventaire, seules les strates forte, moyenne et "Lac à la Tortue" ont été survolées. La strate faible, située en milieu agricole et péri-urbain est très peu propice à l'Orignal. On y a d'ailleurs recensé que 6 % de la récolte totale des six dernières années (1986 à 1991).
Stratification
Faible Y /y Moyenne
Forte
73° 72'
Figure 2. Stratification de l'aire d'étude avant inventaire
71'
Tableau 1. Superficies retenues par strate dans le cadre de l'inventaire aérien de l'Orignal de la zone 7 à l'hiver 1992.
SUPERFICIE (KM2) STRATE
TOTALE HABITAT POTENTIEL
FORTE 2 605 1 647 LAC À LA TORTUE 140 84 MOYENNE 1 825 672
FAIBLE1 7 594 1 500
TOTAL: 12 164 • 3 903
1: La strate faible a été exclue du plan d'échantillonnage parce que l'habitat y est très peu propice pour l'Orignal.
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3.2 Allocation des parcelles-échantillons
En fonction du budget alloué à cet inventaire dans le plan quinquennal (54 000 $), 32 parcelles-échantillons de 60 km2 pouvaient être survolées, ce qui représente 16 % de la superficie de la zone mais 49 % de la superficie de l'habitat potentiel. La répartition par strate a été faite au moyen du logiciel INVENT.ORI (Courtois et al, 1990). Le nombre moyen d'orignaux récoltés par bloc Mercator de 100 km2 a servi à la répartition du nombre de parcelles à être survolées dans les strates forte et moyenne. Ainsi, 20 parcelles ont été attribuées à la strate forte et 10 à la strate moyenne. Deux autres ont été réparties dans la strate "Lac à la Tortue". La répartition aléatoire des parcelles dans chacune des strates (sauf la strate "Lac à la Tortue") a été faite au moyen d'une table de nombres au hasard (figure 3).
3.3 Méthode d'inventaire
La méthode d'inventaire retenue fut l'inventaire aléatoire stratifié. Le dénombrement des orignaux a donc été réalisé dans toutes les parcelles inventoriées. L'inventaire a été réalisé au moyen d'hélicoptères seulement. Nous avons utilisé la même technique que lors de l'inventaire de 1989. Le lecteur est donc invité à consulter le rapport de Banville et al. (1990a) pour en connaître plus de détails.
3.4 Analyse des résultats
Les résultats ont été analysés au moyen du logiciel INVENT.ORI (Courtois et al, 1990).
Le seuil retenu à des fins de différence significative est p = 0,05. La densité observée sur le terrain a été corrigée par un facteur de 1,2 afin de tenir compte des orignaux non observés lors de l'inventaire aérien (Crête et al, 1986). Toutefois, la méthode utilisée sous-estime quelque peu la variance parce qu'elle ne tient pas compte de la variation des superficies d'habitat d'une parcelle à l'autre. Les données de densité et de population sont présentées avec un intervalle de confiance de 10 %.
3.5 Equipe d'inventaire
En annexe 1, on trouvera le détail sur l'équipe d'inventaire.
Parcelle-échantillon 5M Densité moyenne 5F Densité forte
oo
72' 71'
Figure 3. Répartition des parcelles-échantillons
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4. RESULTATS
4.1 Conditions d'inventaire et logistique
L'inventaire s'est déroulé entre le 16 janvier et le 23 février 1992. Toutes les parcelles- échantillons prévues au départ ont été survolées. À l'annexe 2, on trouvera les données techniques concernant la réalisation de l'inventaire.
L'inventaire a été réalisé entièrement par le Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune de la région administrative de Québec. De marginales qu'elles étaient au début, les conditions d'enneigement au sol, se sont améliorées grandement au début de février de sorte que la majeure partie de l'inventaire s'est déroulée dans de bonnes conditions.
4.2 Densité et population
Les données brutes de l'inventaire sont présentées à l'annexe 3 tandis que les résultats analysés sont présentés au tableau 2.
Les résultats par strate montrent respectivement une densité corrigée1 de 5,0, 6,6 et de 1,6 orignaux/10 km2 pour les strates forte, "Lac à la Tortue" et moyenne. Aucune densité n'apparait pour la strate faible puisqu'il n'y a pas eu d'inventaire dans cette strate. Il y a une différence significative entre la strate forte et la strate moyenne (p < 0,0001) ce qui montre que la stratification de départ était bonne. Pour les strates où fut réalisé l'inventaire, nous avons calculé une densité de 4,1 ± 15 % orignaux/10 km2. Si on inclut maintenant la strate faible, nous avons alors une densité de 2,5 + 15 % orignaux/10 km2 calculée pour l'ensemble de l'habitat propice à l'Orignal dans la zone de chasse 7.
Concernant la population d'orignaux présents au cours de l'inventaire, elle fut estimée à 981 + 15 % dont la majorité (84 %) se retrouve évidemment dans la strate forte.
1 La densité corrigée est égale à la densité observée x 1,2 afin de tenir compte du biais dans la visibilité des orignaux (Crête et al, 1986).
STRATE
FORTE LAC À LA TORTUE MOYENNE
SOUS-TOTAL FAIBLE
• • • • • •
SUPERFICIE (KM2) Strate
2605 140 1825 4550 7594
Habitat 1647 84 672 2403 1500
DENSITÉ
(ORIGNAUX/10 KM2 D'HABITAT) Observée
4,2 5,5 1,3
3,4 + 15%
—
Corrigée1
5,0 6,6 1,6
4,1 ± 15 %
—
IBflllli
POPULATION Observée
684 46 88
818 ± 15 %
—
Corrigée1
820 55 106
981 £15%
•••••
—o
I
1: La densité corrigée tient compte du taux de visibilité des orignaux estimé à 83 % lorsqu'on effectue un inventaire aléatoire stratifié en hélicoptère seulement; il correspond à la densité observée x 1,2 (Crête et al., 1986).
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4.3 Structure de population et taux d'exploitation
La structure de population des orignaux est présentée au tableau 3. Quatre cent vingt-trois (423) orignaux ont été observés au cours de l'inventaire dont 415 ont pu être sexes et âgés. On note donc la composition suivante: 25 % de mâles1, 44 % de femelles et de 32 % de faons. Le nombre de faons/100 femelles est égal à 73 alors que le nombre de mâles/100 femelles est de 52.
Au tableau 4, nous présentons une estimation du taux d'exploitation pour la saison de chasse 1991. Les statistiques de chasse associées aux résultats d'inventaire aérien présentés ici permettent d'établir des taux d'exploitation tant pour l'ensemble de la population que pour chaque classe d'âge et de sexe. Le taux d'exploitation pour l'ensemble des orignaux a été établi à 17,7 % mais il est de 31,8 % pour les mâles, de 12,9 % pour les femelles et de 9,5 % pour les faons. On remarque donc ici une sélection nettement marquée pour les mâles adultes qui sont par conséquent moins fortement représentés dans la population que les femelles adultes (voir tableau 3). Ces résultats ne sont pas différents d'autres estimations de taux d'exploitation qui montrent toujours la prépondérance des mâles adultes par rapport aux autres segments (Banville et al, 1990a; Banville et al, 1990b; Banville et St-Onge, 1988; Milette et al, 1989).
1 Dans le texte lorsque l'on parle de mâles ou de femelles, seuls les adultes (incluant ceux d'un an et demi) sont considérés.
Tableau 3. Structure de population des orignaux observés au cours de l'inventaire aérien de l'Orignal dans la zone de chasse 7 à l'hiver 1992.
ORIGNAUX PAR 100 FEMELLES1
MÂLES
52
FAONS
73
POURCENTAGE DE MÂLES
N
102
% + IC2
25 + 12
POURCENTAGE DE FEMELLES
N
189
% + IC2
4 4 + 1 5
POURCENTAGE DE FAONS
N
124
% + IC2
32 + 14
1: Le nombre d'orignaux dont le sexe a pu être déterminé est de 415 sur 423 orignaux observés.
2: IC = Intervalle de confiance (a = 90 %).
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Tableau 4. Estimation du taux d'exploitation de la population d'orignaux par la chasse sportive dans la zone de chasse 7 en 1991.
Adultes:
Mâles:
Femelles:
Total:
Faons:
Grand total:
(A)
Population (corrigée) après chasse1
n
245 432 677 314 981
%
25 44 69 32 100
(B) Récolte sportive2
114 64 178 33 211
( Q Population avant chasse3
359 496 855 347 1192
(D) Taux d'exploitation4
31,8%
12,9%
20,8 % 9 , 5 %
1: D'après les résultats du présent inventaire
2: Statistiques de récolte à l'automne 1991 (Lamontagne et al., 1992) 3: C = A + B
4: D = B/C x 100
5. DISCUSSION
Au cours du présent inventaire, la densité pour l'ensemble de l'habitat propice (3 903 km2) à l'Orignal dans la zone de chasse 7 a été estimée à 2,5 +_ 15 % orignaux/10 km2. Lors de l'inventaire de 1989, elle était à 1,7 + 25 % orignaux/10 km2. Elle a ainsi augmenté de 47 % en l'espace de trois ans, ce qui correspond à un rythme de croissance annuelle de 14 %.
De plus, nous avons réduit l'erreur relative de l'estimation à 15 % par rapport à 25 % augmentant ainsi la précision de notre résultat.
Si nous regardons maintenant la densité estimée pour les strates forte et moyenne, là où se concentrent les orignaux, nous observons une densité de 4,1 ± 15 % orignaux/10 km2
comparativement à 2,5 H- 25 % orignaux/10 km2 lors de l'inventaire de 1989 soit une augmentation de 64 % (18 % annuellement). Nous observons également le même phénomène dans la strate "Lac à la Tortue" alors que la densité est passée de 4,0 à 6,6 orignaux/10 km2 sur la même période.
La densité calculée dans la strate forte est trois fois plus élevée que celle observée dans la strate moyenne. Ce résultat correspond également à la même observation que nous avons faite en 1989 et confirme donc la présence d'un secteur de très forte densité situé au centre de la zone.
La densité estimée lors du présent inventaire est une des plus élevées qui fut observée au cours des récentes années pour une zone de chasse. Elle se compare aux densités de 2,3 orignaux/10 km2 calculées dans les zones de chasse 12 et 13 en 1988 et 1989 respectivement mais est de loin supérieure à la moyenne des densités estimées (environ 1 orignal/10 km2) dans l'ensemble des zones de chasse au Québec (Courtois et Lamontagne, 1990; Courtois, 1991).
Au niveau de la structure de population, il est intéressant de constater que très peu de changements existent entre les inventaires de 1989 et de 1992. En effet les paramètres sont à peu près équivalents à l'exception toutefois du nombre de mâles/100 femelles qui est passé de 67 à 52. Ceci laisse croire que le pourcentage de mâles dans la population aurait diminué au profit des femelles et des faons qui eux ont augmenté respectivement de 4 % et de 6 % par rapport à 1989.
Ceci laisse croire aussi qu'une pression accrue sur les mâles au cours des dernières années a entraîné ce changement. Par contre, on observe un rapport faons/100 femelles égal à 73 ce qui signifie un très bon recrutement dans la population. D'ailleurs au cours de l'inventaire il n'était pas rare de voir des femelles accompagnées de deux faons, conséquence d'une bonne reproduction. Il est donc évident que le déséquilibre du rapport des sexes n'est pas suffisant pour entraîner des problèmes de reproduction.
À partir des données d'inventaire de 1992 nous avons établi le taux d'exploitation de l'Orignal pour la saison de chasse 1991 à 17,7 %. En 1988, année précédant l'inventaire de 1989, ce taux était de 16,2 %. Tout comme le nombre de chasseurs et la récolte, le taux d'exploitation
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a augmenté par rapport à 1988. Cependant, ce taux se situe en deçà du potentiel du troupeau puisque la population a augmenté. Ce taux ne semble pas nuire à l'expansion de la population.
C'est d'ailleurs ce que confirment les résultats du présent inventaire en ce qui a trait à l'augmentation de la densité en 1992 par rapport à celle de 1989.
Au cours des quatre dernières années, la fréquentation par les chasseurs dans la zone 7 s'est accrue de 13 % par année alors que la récolte augmentait de 12 % par année (tableau 5).
Au cours de la même période, la densité progressait de 14 % annuellement. Par contre, le succès de chasse et le nombre d'accidents routiers se sont maintenus à des niveaux équivalents. Il semble donc que la pression accrue de la part des chasseurs, tant par leur nombre que par leur récolte, n'a pas été néfaste pour l'Orignal. Elle a cependant contribué à maintenir à un niveau acceptable les impacts négatifs liés à la forte densité d'orignaux.
Tableau 5. Statistiques de chasse pour les saisons 1989 à 1992.
1989 1990 1991 1992
Permis vendus
1726 1965 2170 2464
Récolte
172 173 211 243
Succès
10 8,8 9,7 9,8
Accidents routiers
49 45 65 59
Cette densité est très forte et elle est favorisée par un habitat de qualité situé surtout sur de grands terrains privés peu exploités pour la matière ligneuse. De plus, concomitante à cet habitat, la modalité de chasse qui s'y applique, soit la chasse à l'arc, ne permet pas de surex- ploiter le cheptel de sorte que le taux d'exploitation, estimé à 17,7 %, se situe en deçà du taux de recrutement annuel qui est d'environ 30 %. Par conséquent, il apparait que la population d'orignaux dans la zone de chasse 7 soit encore en expansion et que la forme de chasse qui est permise actuellement ne compromet pas cette expansion. On devrait s'attendre à un accroissement annuel d'environ 15 % au cours des prochaines années si les mortalités naturelles sont négligeables et que la récolte ne s'accroit pas; un accroissement annuel de 5 à 10 % apparait cependant plus raisonnable.
6. LITTÉRATURE CITÉE
BANVILLE, D., M.-J. GOSSELIN, J. MILETTE, S. ST-ONGE et R. COURTOIS. 1990a.
Inventaire aérien de l'Orignal dans la zone de chasse 7 à l'hiver 1989. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Directions régionales de Québec, de la Mauricie- Bois-Francs et de l'Estrie, 27 pages.
BANVILLE, D., M J . GOSSELIN, S. ST-ONGE et R. COURTOIS. 1990b. Inventaire aérien de l'Orignal dans les zones 3, 4 et 6 à l'hiver 1988. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Directions régionales de Québec et de l'Estrie, 29 pages.
BANVILLE, D. et S. ST-ONGE. 1988. Inventaire aérien de l'orignal dans la réserve faunique de Portneuf à l'hiver 1985. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Di- rection régionale de Québec. Rapport dactylographié, 10 pages.
COURTOIS, R. 1991. Résultats du premier plan quinquennal d'inventaires aériens de l'Orignal au Québec, 1987-1991. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Direc- tion de la gestion des espèces et des habitats, 36 pages.
COURTOIS, R., Y. LEBLANC et D. COUTLÉE. 1990. Programmes dBase et SAS pour l'analyse des données d'inventaires aériens d'orignaux: guide d'utilisation du logiciel INVENT.ORI. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Direction de la gestion des espèces et des habitats, 26 pages.
COURTOIS, R. et G. LAMONTAGNE (Éditeurs). 1990. Diagnostic sur l'état des populations d'orignaux au Québec. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Direction de la gestion des espèces et des habitats, 37 pages.
CRÊTE, M., L.-P. RIVEST, H. JOLICOEUR, J.-M. BRASSARD et F. MESSIER. 1986.
Predicting and correcting helicopter counts of moose with observations made from fixed- wing aircraft in southern Québec. Journal of Applied Ecology 23:751-761.
LAMONTAGNE, G., L. LAJOIE et D. LEHÉNAFF. 1992. Gros gibier au Québec en 1991.
Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Direction de la gestion des espèces et des habitats, 60 pages.
MILETTE, J., M. PARÉ et R. COURTOIS. 1989. Inventaire aérien de l'Orignal dans la zone de chasse 14 en janvier 1987. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Directions régionales de la Mauricie-Bois-Francs et de l'Abitibi-Témiscamingue et Direction de la gestion des espèces et des habitats, 47 pages.
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Annexe 1. Équipe d'inventaire
Les personnes suivantes ont participé à l'inventaire:
Heures de vol
Daniel Banville 4,1 Raymond Bossé 40,1 Jean-Luc Brisebois 47,7
Gaétan Fournier1 7,8
Jean-Guy Frenette 45,9
Doris Morissette1 10,2
Sylvain St-Onge 46,0
Jacques Verreault2 6,1
1: Technicien de la faune bénévole
2: Service du marketing et des communications, région de Québec
Annexe 2. Données techniques concernant la réalisation de l'inventaire aérien de l'Orignal de la zone de chasse 7 à l'hiver 1992.
Temps alloué à l'inventaire:
Temps de transit:
Total d'heures utilisées:
Nombre de parcelles survolées:
Temps moyen d'inventaire par parcelle:
Temps total requis par parcelle (incluant déplacements):
Coût horaire (incluant carburant):
Coût total de nolisement:
Frais de déplacement du personnel:
Total des frais:
Coût par parcelle:
66,6 heures 25,3 heures 91,9 heures 32
2,1 heures
2,9 heures 580$
53 302 $ 380,45 $ 53 682,45 $ 1677,61 $
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Annexe 3. Données brutes de l'inventaire aérien de l'Orignal de la zone de chasse 7 à l'hiver 1992.
No.de parcelle 2F 3F 5F 6F 7F 8F 10F 11F 12F 13F 16F 17F 21F 23F 24F 30F 31F 33F 35F 38F 991 992 3M 5M 6M 9M 13M 14M 16M 18M 21M 24M TOTAL:
Date d'inventaire 92-02-17 92-02-17 92-02-23 92-02-14 92-02-14 92-02-14 92-02-12 92-02-14 92-02-12 92-02-10 92-02-06 92-02-04 92-02-10 92-02-03 92-02-04 92-02-03 92-01-16 92-01-16 92-01-16 92-02-03 92-02-17 92-02-17 92-02-17 92-02-23 92-02-23 92-02-23 92-02-12 92-02-06 92-02-06 92-02-10 92-02-10 92-02-03
Superficie d'habitat (km21
37,26 23,05 45,55 44,21 25,63 52,55 49,27 48,41 53,44 52,90 47,66 48,93 42,31 26,22 47,38 46,37 38,06 35,30 24,35 27,44 30,59 52,13 15,28 26,44 17,69 29,26 29,17 44,00 27,91 14,47 16,95 36,18 1 171,29
Mâles
2 2 8 1 2 9 8 6 7 8 3 1 8 0 5 7 1 3 1 4 5 5 0 0 0 0 0 5 1 0 0 1 103
Femelles
11 2 4 6 3 10 6 10 11 19 13 4 7 0 11 11 5 11 2 5 9 14 0 1 0 0 2 8 1 0 2 1 189
Faons
1 0 0 9 2 8 6 7 9 11 7 2 6 0 10 8 2 5 3 2 5 8 0 0 0 0 0 6 2 0 0 0 119
Indét.
0 0 1 0 0 0 1 0 0 1 0 0 2 0 0 0 1 2 0 0 0 0 0 1 0 0 3 0 0 1 0 0 13
Total
14 4 13 16 7 27 21 23 27 39 23 7 23 0 26 26 9 21 6 11 19 27 0 2 0 0 5 19 4 1 2 2 424
Cerfs vus 0 9 0 2 0 5 0 14 11 4 2 13 25 9 19 3 0 13 0 3 0 0 0 1 0 12 25 13 7 0 0 1 191
Orignal/10 k mr
d'habitat1
4,51 2,08 3,42 4,34 3,15 6,17 5,11 5,70 6,06 8,85 5,79 1,72 6,52 0,00 6,59 6,73 2,84 7,14 2,94 4,81 7,48 6,24 0,00 0,91 0,00 0,00 2,06 5,18 1,72 0,83 1,42 0,66 4,12
1: Valeurs corrigées pour tenir compte du biais de visibilité de 83 %.
2: Moyenne pondérée
SP 23O8-12-93