EH <\S OS 5 4
LA CHASSE RÉCRÉATIVE AU QUÉBEC EN 1981
par Marcel Laçasse
Les Faits Saillants
Québec
KM E lON SONDAGE AUPRES DES ADEPTES DE LA CHAS- SE RECREATIVE
En février 1983, le ministère du Loi- sir, de la Chasse et de la Pêche réali- sait un sondage postal auprès de 10 000 adeptes de la chasse récréative. La population de chasseurs visée par ce son- dage était constituée de l'ensemble des résidents du Québec, titulaires d'un ou plusieurs permis les autorisant à chasser avec une arme à feu lors de la saison de 1981. Les chasseurs non-domiciliés au Québec ainsi que les archers ayant uti- lisé un permis de chasse a l'arc sans toutefois être détenteurs du certificat du chasseur n'ont cependant pas figuré au sein de l'échantillon initial. Il en a été de même de tous les Québécois qui ont, en 1981, pratiqué la chasse récréa- tive sans détenir le permis requis.
Par ailleurs, les chasseurs furent aléatoirement échantillonnés selon un plan de sondage assurant à la fois une représentativité régionale et une repré- sentativité des diverses combinaisons possibles de permis. La collaboration de quelque 5 200 adeptes a permis d'attein- dre un taux de réponse de l'ordre de 52%, ce qui confère aux résultats une préci- sion statistique satisfaisante.
Enfin, les résultats consignés au sein du présent résumé couvrent les principaux aspects de cette recherche et le lecteur désireux d'en connaître les détails pour- ra se référer au document de recherche déjà publié.
UNE IMPORTANTE SOURCE DE RENSEIGNEMENTS Le principal objectif de la présente recherche est manifestement d'accroître ; nos connaissances sur la pratique de la j chasse récréative afin, bien sûr, de fa- NOTE: Le lecteur notera que la présente recherche réfère exclusivement à la description des zones de chasse (voir la carte à l'endos de cette brochure) telles que connues en 1981 .
ciliter la gestion de la ressource cyné- gétique mais aussi afin de planifier le développement de cette activité récréa- tive et d'en valoriser la dimension so- ciale et économique au Québec.
Ainsi, en abordant la chasse aux pe- tits gibiers, la chasse aux oiseaux mi- grateurs de même que la chasse aux gros gibiers, le cadre de référence de cette étude s'inscrit résolument dans cette perspective. Les nombreux résultats is- sus de cette recherche contribuent notam- ment à assurer un meilleur suivi des po- pulations fauniques par la mise à jour de paramètres biologiques, à déceler les tendances de la demande et à réaliser à son égard des projections temporelles, à mieux connaître la chasse récréative en explorant certains de ses aspects jusqu'à maintenant inconnus et à demeurer à l'é- coute des chasseurs en traduisant leurs perceptions et leurs opinions à l'égard de tout ce qui influence la pratique de cette activité.
Finalement, cette recherche permet de préciser les caractéristiques et le pro- fil socio-économique des chasseurs et d'évaluer l'important dynamisme économi- que qu'engendre la pratique de la chasse récréative sur l'ensemble du territoire québécois.
LA CHASSE RECREATIVE
Le nombre de Québécois qui s'adonnent annuellement à cette pratique, le temps qu'ils y consacrent et les sommes d'ar- gent qu'ils y investissent, constituent de précieux indicateurs témoignant de la valeur sociale et économique de la chasse récréative au Québec. En 1981, plus de 350 000 adeptes ont pratiqué cette acti- vité pour près de 5 millions de jours de récréation et ils y ont investi, l'année durant, quelque 163 millions de dollars.
Photo : M . Laçasse
3
La demande régionale
C'est au sein des régions de Montréal et de Québec que l'on recrute le plus grand nombre d'adeptes de la chasse ré- créative. De fait, la moitié des chas- seurs du Québec sont originaires de ses deux régions administratives. C'est éga- lement aux chasseurs de ces deux régions que l'on attribue une partie (47% des jours) importante de la pression totale de chasse sur le territoire québécois. A l'inverse les régions de la Côte-Nord/
Nouveau Québec et de l'Estrie produisent le moins de chasseurs et ces derniers ne sont responsables que d'environ 10% du nombre total de jours de chasse réalisés au Québec en 1981.
TABLEAU 1
Nombre de chasseurs et nombre de jours de chasse réalisés selon la région d'origine
Région Ncnbre de chasseurs Ncntae de jours
de Montréal qui regroupe sur son territoire plus de 56% de la population du Québec alors qu'elle ne fournit que 32% de la population de chasseurs.
(milliers) (%) (miniers) (%) 01
02 03 04 05 06 07 08 09-10
34,0 26,8 64,4 24,0 17,2 114,2 35,4 27,2 14,7
9,5 7,5 18,0 6,7 4,8 31,9 9,9 7,6 4,1
579,9 429,1 1 029,9
336,7 243,5 1 339,5
395,2 372,3 264,3
11,6 8 , 6 20,6 6 , 7 4 , 9 2 6 , 9 7 , 9 7 , 5 5 , 3
TOIHL 357,9 100,0 4 990,4 100,0
D'autre part, la confrontation de la distribution régionale des chasseurs et de celle de la population du Québec ins- crite au recensement de 1981 (référer au tableau 18 pour plus de détails) indique qu'il existe dans presque' toutes les régions administratives une sur-représen- tation des chasseurs. La seule région qui échappe à cette règle est la région
Les lieux de chasse
Les lieux de chasse les plus fréquen- tés sont les territoires où il n'y a pas de structure d'accueil à l'usager. On constate, en effet, que plus de 80% du nombre total de jours de chasse s'y réa- lisent.
Parmi les territoires à vocation spé- cifique où s'effectuent près de 900 000 jours de chasse, les zones d'exploitation contrôlée (Zees) sont de loin les lieux de chasse que privilégient les chas- seurs. Ces derniers y effectuaient en 1981 au delà de 600 000 jours de chasse tandis que leur fréquentation des parcs et des réserves du Québec ainsi que des pourvoiries s'avérait beaucoup plus mo- deste, soit environ 127 000 jours pour chacun de ces territoires.
TABLEAU 2
Nombre de j o u r s de c h a s s e s e l o n l e l i e u de chasse
Lieu de chasse Ncmbze de jours Pourcentage
Pourvoiries Parcs e t réserves Zees
Terrains privés Autres territoires
(nrillifrc)
126,3 129,1 639,1 2 111,3 1 984,6
(%) 2 , 5 2 , 6 1 2 , 8 4 2 , 4 39,7
Total 4 990,4 100,0
Les espèces recherchées
De toutes les chasses pratiquées au Québec, la chasse aux petits gibiers est, sans contredit, celle qui suscite le plus vif intérêt de la part des adeptes québé- cois. En 1981, la majorité des jours de chasse (54,0%) leurs était effectivement consacrée. La chasse aux gros gibiers occasionnait, par ailleurs, plus 1,7 mil- lion de jours de chasse alors que la chasse aux oiseaux migrateurs permettait aux chasseurs de se recréer pour plus d'un demi million de jours cette même année. Finalement, la chasse au caribou ne contribue que très peu à l'ensemble du nombre de jours de récréation associés à la chasse. Ainsi, pour chaque jour de chasse au caribou, il se réalise 19 jours
TABLEAU 3
de chasse aux oiseaux migrateurs, 30 jours de chasse à l'orignal et 97 jours de chasse aux petits gibiers.
Nombre de jours de chasse selon l'espèce recherchée
Espèce
Caribou Ours noir
Oiseaux migrateurs Cerf de Virginie Orignal
Petits gibiers
Total
Ncnfcce de jours (milliers)
27,6 336,6 534,5 572,5 826,7 2 692,5
4 990,4
Pourcentage
(%) 0 , 5 6 , 7 10,7 11,5 16,6 54,0
100,0
Photo: P. Bernier.
LA CHASSE AUX PETITS GIBIERS
Selon les statistiques officielles du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, on dénombrait en 1981 près de 300 000 résidents du Québec détenteurs d'un permis de chasse aux petits gi- biers. De ce nombre, quelque 208 000 adeptes déclaraient avoir effectivement chassé les petits gibiers lors de cette saison pour près de 2,7 millions de jours. Ainsi, les titulaires de ce per-.
mis, dont près de 30% ne se sont pas pré- valus de leur privilège de chasser, ont consacré en moyenne 9,2 jours à cette ac- tivité en 1981.
Au plan régional, on observe que les régions de Montréal et de Québec se clas- sent toujours en tête en ce qui a trait à leur contribution respective à la popula- tion de chasseurs de petits gibiers d'une part et à l'ensemble des jours de chasse aux petits gibiers réalisés d'autre part
sur le territoire québécois. Inverse- ment, les régions de l'Estrie et de la Côte-Nord/Nouveau Québec offrent à cet égard la contribution la plus modeste.
Quant à l'intensité de la pratique, les chasseurs de l'Est du Québec figurent en tête de ceux qui investissent le plus de temps à cette activité. Ils y con- sacraient, en effet, 13,3 jours en 1981 alors que leurs confrères des régions du Saguenay/Lac St-Jean, de Québec, de l'Estrie, de 1'Abitibi/Temiscamingue et de la Côte-Nord/Nouveau Québec se clas- saient au second rang en y consacrant plus de 10 jours soit environ une journée de plus que la moyenne provinciale (9,2 jours). Seuls les chasseurs des régions de Montréal, de la Mauricie/Bois Francs et de l'Outaouais arboraient un niveau d'activité annuel inférieur au gabarit provincial.
TABLEAU 4
La demande régionale pour la chasse aux petits gibiers
Ncmbre de Nantie total Ncmbre moyen chasseurs de jours de jours ( 1 ) Région actifs
01 02 03 04 05 06 07 08 09-10
Total
(nrjllliatinc)
20,9 18,8 44,4 15,8 10,2 57,8 15,1 15,9
9,2
208,1
(million)
359,4 257,5 603,7 181,9 142,3 620,4 176,1 210,3 140,9
2 692,5
13,3 10,2 10,3 7 , 9 10,7
6 , 9 8 , 6 10,0 10,9
9 , 2
(1) Tenant compte des chasseurs actifs et inactifs
II convient finalement de souligner que les chasseurs de petits gibiers con- centrent leurs efforts dans les régions situées au sud du fleuve St-Laurent.
Ainsi, les seules zones (référer à la carte des zones de chasse à l'endos de cette brochure) B2, C et D ont autorisé au delà de 850 000 jours de chasse aux petits gibiers en 1981, soit près du tiers du nombre total de jours de chasse assignés à ces espèces.
L'expérience des chasseurs de petits gibiers
II n'est certes pas faux de prétendre que les chasseurs de petits gibiers sont d'une façon générale des personnes expé- rimentées. On observe, en effet, que plus de 64% d'entre eux possèdent une ex- périence qui excède 6 ans, alors que seu- lement 7% figurent au nombre des novices.
On constate, par ailleurs, que l'expé- rience des chasseurs de petits gibiers n'a aucun impact important sur le choix du type de territoires qu'ils fréquen- tent. Ce constat n'est toutefois pas vrai lorsqu'on réfère aux adeptes de la
chasse aux oiseaux migrateurs, dont les plus expérimentés choissisent de prati- quer leur activité de préférence chez les pourvoyeurs.
Chasseurs s e l o n
Classe d'expérience
1 an 2 - 5 ans 6 - 1 0 ans Plus de 10 ans
TABLEAU 5
de petits gibiers leur expérience
Chasseurs actLfs(1) (nanbre)
14 100 50 400 44 500 89 900
(%) 6,8 24,2 21,4 43,2
ESqpérienœ moyenne: 13,5 ans
(1) Environ 9 200 chasseurs (4,4%) n'ont pas déclaré leur expérience
La récolte de petits gibiers
Lors de la saison de 1981, les chas- seurs de petits gibiers ont déclaré avoir récolté 1,5 million de lièvres et de la- pins à queue blanche, 1,25 million de perdrix, de gelinottes et de tétras de même que 123 000 autres petits gibiers tels la marmotte, le renard, le raton laveur etc..
De plus, en procédant à une autopsie minutieuse de la récolte, on observe que plus de 50% des chasseurs de petits gi- biers ne récoltaient aucun lièvre et au- cune perdrix et que très peu d'adeptes réalisaient une récolte supérieure à 20 prises. Finalement, près de la moitié des chasseurs chanceux affichaient lors de la saison de 1981, une récolte infé- rieure à six spécimens.
Photo : M. Laçasse
TABLEAU 6
Chasseurs de p e t i t s gibiers selon la nature de leur récolte
Classe de récolte
Chasseurs ayant récolté des lièvres perdrix autres
espèces ( 1 )
Aucune prise I à 5 prises 6 à 10 prises II à 20 prises Plus de 20 prises
57,3 19,2 9,8 7,0 6,7
50,6 24,3 12,7 8,7 3,7
9 5 , 4 ,
9 1
(1 ) Réfère à la marmotte, au renard, au raton laveur etc..
LA CHASSE AUX OISEAUX MIGRATEURS
La pratique de la chasse aux oiseaux migrateurs dans la province de Québec, oblige le chasseur à se procurer un per- mis fédéral tout en étant préalablement titulaire du permis provincial de chasse aux petits gibiers. En 1981, près de 5%
de la population active de chasseurs de petits gibiers s'était procuré leur per- mis provincial uniquement dans le but de s'adonner à la chasse aux oiseaux migra- teurs. On observait, par ailleurs, que la très grande majorité (72%) des chas- seurs actifs de petits gibiers ne chas- sait pas les oiseaux migrateurs.
D'autre part, les quelque 59 900 adep- tes de la chasse aux oiseaux migrateurs ont consacré en moyenne 8,9 jours à cette activité pour un total d'un demi million de jours de récréation.
La répartition régionale de la demande illustre une fois de plus, la prédomi- nance des régions de Montréal et de Que-
bec tant pour le nombre d'adeptes qu'el- les regroupent sur leur territoire (62%) que pour le nombre de jours de récréation réalisés par ceux-ci (63%). Les régions de l'Abitibi/Témiscamingue et de l'Estrie ne revendiquent^ quant à elles que 7,0%
des chasseurs d'oiseaux migrateurs et 6,0% des jours effectués dans le cadre de cette pratique.
Par ailleurs, les chasseurs de l'Est du Québec, de la Côte-Nord/Nouveau Québec et de Québec affichent un niveau moyen d'activité supérieur à la moyenne provin- ciale (8,9 jours). De fait, la durée de leur saison de chasse aux oiseaux migra- teurs excède la durée moyenne observée en 1981 pour l'ensemble du Québec, respecti- vement de 40%, 20% et 10%. Les chasseurs originaires de la région de l'Abitibi/
Temiscamingue sont par ailleurs, ceux qui consacrent annuellement le moins de temps à la chasse aux oiseaux migrateurs, soit environ 7 jours alors que la moyenne pro- vinciale se situe à 8,9 jours.
TABLEAU 7
La demande régionale pour la chasse aux oiseaux migrateurs
Kxtee de Nombre total Nantes moyen Region chasseurs de jours de jours
actifs
01 02 03 04 05 06 07 08 09-10
2,4 3,1 10,6
5,6 2,1 26,6 4,1 2,1 3,3
59,9
) (nriTli«="i
29,7 24,0 104,0 41,5 17,9 233,1 34,3 14,5 35,5
534,5 s )
12,5 7 , 8 9 , 8 7 , 4 8 , 5 8 , 8 8 , 4 6 , 9 10,7
8 , 9
Photo : M. Laçasse
On constate, finalement, que les zones A-| et E s'avèrent les zones les plus achalandées par les adeptes de la chasse aux oiseaux migrateurs. Ces derniers y ont, en effet, réalisé en 1981 plus de 158 000 jours de chasse, soit 29,5% de l'ensemble des jours de chasse consacrés aux oiseaux migrateurs.
L'expérience des chasseurs d'oiseaux mi- grateurs
Les chasseurs d'oiseaux migrateurs sont généralement moins expérimentés que ne le sont les chasseurs de petits gi- biers; les premiers arborant une expé- rience moyenne de 10 ans alors que les seconds possèdent en moyenne 13,5 ans d'expérience. L'analyse du tableau sui- vant, permet en effet de constater que près de la moitié (48%) de la population de chasseurs d'oiseaux migrateurs affiche
TABLEAU 8
Chasseurs d'oiseaux migrateurs selon leur expérience
Classe d'expérience
1 an 2-5 ans 6-10 ans
Plus de 10 ans
Chasseurs (nombre)
9 19 13 15
Expérience moyenne:
600 000 500 500
10 ans
actifs(1
(%) 16, 31, 22, 25,
)
1 7 5 9
(1) Environ 2 300 chasseurs (3,8%) n'ont pas déclaré leur expérience
un niveau d'exprérience inférieur à 6 ans. Qui plus est, plus de 16% des adep- tes possèdent qu'une année d'expérience dans ce type de chasse. Les chasseurs plus expérimentés représentent quant a eux plus du quart des adeptes de la chas- se aux oiseaux migrateurs. Ils sont éga- lement ceux qui ont davantage recours aux services des pourvoyeurs pour pratiquer - leur activité.
La récolte d'oiseaux migrateurs
La récolte déclarée par les adeptes de la chasse aux oiseaux migrateurs se chif- frait en 1981 à 395 000 canards barbot- teurs et plongeurs, à 30 000 oies blan- ches et à 100 000 autres espèces telles notamment les bernaches, les bécasses et
les bécassines.
Il convient cependant de noter que plus du tiers des chasseurs n'ont récolté aucun canard et plus de 80% des chasseurs sont retournés chez eux sans avoir récol- té une oie blanche, une bernache, une bécassine ou même une bécasse. Par ail-
TABLEAD 9
Chasseurs d'oiseaux migrateurs selon l a nature de leur r é c o l t e
Classe, de Chasseurs ayant récolté des récolte canards oies autres
blanches espèces ( 1 )
Aucune prise 36,5 I a 5 prises 31,3 6 à 10 prises 13,3 II à 20 prises 11,8 Plus de
20 prises 7,1
87,0 11,3 1,7
8 2 , 3 11,8 5 , 9
(1) Réfère aux bernaches, bécasses, bécassines etc...
leurs, près du tiers des chasseurs ont déclaré avoir récolté plus de six ca- nards, seulement 2% des adeptes ont récolté plus de six oies blanches .et 6%
ont rapporté plus de six prises référant à d'autres espèces.
LA CHASSE AUX GROS GIBIERS
La chasse aux gros gibiers se classe au second rang quant à sa popularité au- près des Québécois, soit immédiatement après la chasse aux petits gibiers. En 1981, plus de 35% des 4,9 millions de jours de chasse réalisés au Québec étaient destinés à la recherche des gros gibiers. La chasse à l'orignal et la chasse au cerf de Virginie sont certes les activités qui captivent le plus grand nombre d'adeptes mais également celles qui engendrent globalement le plus grand nombre de jours de récréation. On cons- tate, cependant, que l'adepte de la chas- se à l'ours noir consacre en moyenne plus de jours (10,7) à son activité que ne le fait l'adepte d'autres gros gibiers. Ce
TABLEAU 10
La demande exprimée en 1981 pour la chasse aux gros gibiers
Espèce
Caribou Ours noir Cerf de Virginie Orignal
Nombre de chasseurs
actifs
4 766(1 ) 31 500 104 900 111 300
Nombre t o t a l de jours
27 600 336 600 572 500 826 700
Nombre moyen de j o u r s
5 , 8 ( 2 ) 10,7
5 , 4 6 , 9
T01SL 1 763 400
: Ne s'applique pas (1) Statistique administrative (2) Estimation de l'auteur
10
constat tire possiblement son explication du fait que le chasseur d'ours noir dis- posait en 1981 d'une saison printanière et d'une saison automnale pour s'adonner à son activité ce qui n'était pas le cas pour ses confrères
autres gros gibiers.
s•intéressant aux
La chasse au caribou
L'obtention d'un faible taux de répon- se à l'égard de la pratique de cette ac- tivité ne permet malheureusement pas d'améliorer d'une façon significative le niveau de connaissance de cette activité
et des caractéristiques de ceux qui s'y adonnent. La stratification de l'échan- tillon initial autorise tout au plus l'é- tablissement de quelques paramètres agré- gés tels le nombre total de jours de chasse à cette espèce et la dépense en- courue par l'adepte chassant exclusive- ment le caribou.
Il est, par ailleurs, permis d'espérer que la réalisation d'une prochaine re- cherche traitant de l'ensemble de la pra- tique de la chasse récréative au Québec, puisse être à même de corriger cette la- cune.
Photo:,M. Laçasse.
11
La chasse a l'ours noir
En 1981, on dénombrait plus de 38 800 résidents du Québec, titulaires du permis de chasse à l'ours noir. De ce nombre, quelque 31 000 déclaraient s'être adonnés activement à la chasse à l'ours noir. On estime donc à près de 20% le nombre d'a- deptes qui ne se sont pas prévalus de leur droit de chasser cette espèce.
Les chasseurs actifs, quant à eux, privilégient la période automnale pour chasser l'ours noir. Non seulement 58%
des jours de chasse consacrés à cette es- pèce, se réalisent à cette période de l'année, mais la majorité (60%) des dé- tenteurs de ce permis choisit de préfé- rence l'automne pour sillonner la forêt et les boisés de ferme à la recherche de cette espèce.
TABLEAU 11
Importance relative de la chasse a l'ours noir selon la saison
Saison Ncntee de Ncnfcre total Nombre moyen chasseurs de jours de j o u r s
actifs
Printemps Automne
TCOSVL
15 23
39 700 300
ooot
1)
140 196
336 400 200
600
8, 8,
10, 9 4
7
(1 ) Un adepte peut chasser à la fois le p r i n t e m p s e t l'automne
Pnoto : p . Bern ier!
12
On observe, de plus, que seulement 20%
des chasseurs sont actifs durant les deux saisons de chasse, ce qui confirme l'ex- istence de deux clientèles différentes.
Les adeptes de la chasse printanière fré- quentent de préférence la zone B2 où il s'est effectué près de 20 000 jours en 1981. Les zones B1, C et G figurent éga- lement au nombre des destinations que retiennent les chasseurs printaniers.
Ils y effectuèrent en 1981 de dix à quin- ze milles jours de chasse au sein de cha- cune de ces zones. Quant aux adeptes de
la période automnale, leur premier choix se porte sur les zones C, B2 et H-\
lesquelles ont chacune permis plus de 17 000 jours de chasse en 1981. Les zones A-|, A3, F2 et G constituent aussi des territoires très appréciés des chas- seurs. La fréquentation moyenne (environ 12 000 jours) de ces zones témoigne de 1 ' intérêt que leur portent en période automnale les chasseurs d'ours noir.
Au niveau régional, on observe que les régions de Montréal et de Québec consti-
TABLEAO 12
La demande régionale pour la chasse à l'ours noir
tuent les deux châteaux forts des chas- seurs à l'ours noir, puisqu'elles regrou- pent sur leur territoire 53% de cette clientèle. Les chasseurs de ces deux ré- gions sont également responsables de plus de 50% de l'ensemble des jours consacrés à la poursuite de cette espèce. D'autre part, les chasseurs de la région de Québec investissent près de 3 fois plus de temps à la chasse à l'ours que ne le font leurs confrères de la région de Montréal, soit 18,7 jours contre 6,4 jours. L'examen du tableau 12 permet précisément d'apprécier ces nuances ré- gionales .
Par ailleurs, les adeptes de la chasse à l'ours noir ont déclaré avoir récolté plus de 3 000 spécimens en 1981, princi- palement durant la période automnale (62%). Il aura donc fallu environ 106 jours de chasse en moyenne pour abattre un ours noir. Cette statistique souligne bien sûr les difficultés qui entourent, l'abattage d'un ours noir mais illustre, par ailleurs, l'intéressant défi qu'offre aux novices comme aux chasseurs plus expérimentés cette activité.
TABLEAU 13
Région
Ncntee de Ncnfcre total ïfcnbre moyen chasseurs de jours de jours
01 02 03 04 05 06 07 08 09-10
TOTAL
(milliers) 2,5 2,0 5,5 2,2 2,1 11,3 2,8 1,8 1,3
31,5
(miniers) 27,7 30,2 103,7
21,8 24,0 73,2 21,9 18,9 15,2
336,6
11,2 15,1 18,7 10, 1 11,6
6 , 4 7 , 9 10,6 12,0
10,7
La récolte d'ours noirs en 1981
Specimens Taux Saison récoltés Pourcentage d'enregis-
trement
(neutre) (%) (il
Printemps 1 200 37,5 Automne 2 000 62,5
TOTAL 3 200
100,0
49,0- - : Ne s ' a p p l i q u e p a s
13
SPÉCIALISATION DES ADEPTES DE LA CHASSE RÉCRÉATIVE
f 'Y _ /
/
" " .
/ Abitibi-Temiscamingue
/ • 17,6 / • 23,3 /
A59,1
/
1
i /
<
0 1,2 a 86,9
A | | , 9
- 0 7 -
Outaouais
• 31,7 O
• 10,7 a
A 5 7 , 6 A
\
— —
•
• •
1 —
1
J - 0 4 -
- 0 2 -
Saguenay-Lac Saint-v
• 9 ,
• 38,
A 5 2 ,
' Mauricie-Bols Francs Nw • 13,2
Nw 1 4 2 , 6
X.A 44,2
S \ 73,4 ^ _Q 6_ \
24,9 \ Montréal p-* • 20,2 t • 3 ,3
/ A 48,5 / ^
O 7,5
• 66,9 A 25,6
>
r\
0 11,5^
D 59,2 A 29,3
2 O 0 , 6 3 D 83 ,8 6 A 15,6
\ -03- y Québe r •
9, ' J m 45,i
\ ^45,
\ -05- 1 Estrie / "
121
SELQN \1 ISPÈCE OU LES ESPÈCES CHASSÉES EN 1981
- 0 9 - 1 0 -
Côte-Nord et Nouveau Québec
• 11,6 O 4,3
• 34,6 D 65,7
A
53,8
A30,0
- 0 1 -
Est du Québec
• 6,4 O 0,7
• 24,5 D 88,7
A
69,1
A10,6
2 2 , 6
9,9 O 1,2 32.5 D 7 9 , 7 57.6
AI 9 , |
• Gros gibier seulement %
• Petit gibier seulement % A Les deux %
O Oiseaux migrateurs seulement % D Petit gibier seulement %
A Les deux %
_ _ Limite de région administrative
} '.J 0 lf~:.-
La chasse au cerf de Virginie
Plus de 106 700 Québécois détenaient en 1981 un permis de chasse au cerf de Virginie. Près de 2% d'entre eux sont demeurés inactifs alors que plus de 104 000 adeptes ont chassé le cerf de Virginie pour plus d'un demi million de jours de récréation.
Lès régions de Montréal et de Québec se distinguent une fois de plus des au- tres régions du Québec en raison de leur importante contribution tant a l'égard du nombre de chasseurs de cerfs qu'elles fournissent (40%) qu'à l'égard des jours de récréation (33%) que ces derniers con-
sacrent à cette pratique. Toutefois, si l'on compare la distribution régionale de la population de chasseurs de cerf de Virginie à la distribution régionale de la population du Québec telle qu'établie lors du recensement de 1981, le portrait qui se dégage est complètement modifié (voir au tableau 18; l'indice de repré- sentativité régionale). On observe, en effet, que les régions de l'Est du Qué- bec, de l'Outaouais et de l'Estrie héber- gent les plus fortes concentrations de chasseurs de cerf de Virginie. A l'oppo- sé, les régions du Saguenay/Lac St-Jean et de l'Abitibi/Témiscamingue affichent une nette sous-représentation à cet égard.
Photo- M. Laçasse.
TABLEAU 14
La demande régionale pour la chasse au cerf de Virginie
Région
01 02 03 04 05 06 07 08 09-10
TOTAL
Neutre de chasseurs
actifs (milliers)
15,0 0,5 19,3
3,1 6,3 41,5 17,2 0,8 1,2
104,9
Ncntace total de jours
(miniers)
109,61,3 119,8 16,0 34,8 191,9 87,0 4,1 8,0
572,5
Neutre moyen de j o u r s
7 , 2 3 , 6 6 , 7 6 , 7 4 , 9 4 , 6 4 , 6 5 , 2 6 , 8
5 , 4
cluant l'Ile d'Anticosti. On estime, de plus, qu'il aura fallu en moyenne 49,3 jours de chasse pour abattre un cerf de Virginie et que sept fois sur dix les chasseurs ont effectivement enregistré leur capture.
On constate, finalement, que la mesure adoptée par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, autorisant, pen- dant une journée, la récolte des femelles et des faons en 1981, suscita chez les chasseurs de cerfs des opinions très par- tagées. De fait, 46% d'entre eux se sont dits en accord avec cette mesure, 49% ont exprimé leur désaccord à l'endroit de cette initiative enfin 5% des chasseurs se sont déclarés sans opinion. Les prin- cipales raisons évoquées par les oppo- sants s'articulent autour du principe (44%) même d'une telle mesure, de la crainte d'une surexploitation (40%) de cette espèce et du choix de la journée (35%) retenue par le ministère à cet effet.
On constate, par ailleurs, que le temps passé à la chasse au cerf de Virgi- nie varie beaucoup selon l'origine des chasseurs. Alors que le niveau moyen d'activité se situe 5,4 jours à l'échelle provinciale, il atteint 7,2 jours pour les chasseurs de la région de l'Est du Québec et 3,6 jours pour ceux de la ré- gion du Saguenay/Lac St-Jean.
De plus, les zones C, D et F2, les plus fréquentées par les chasseurs, per- mettaient chacune la réalisation d'au delà de 93 000 jours en 1981. Cependant, les zones A3 et F2 subissaient cette même saison la plus importante pression de chasse, soit 12,8 jours par kilomètre carré pour la première zone et 8,7 jours par kilomètre carré pour la seconde.
D'autre part, la récolte déclarée en 1981 par les adeptes de cette pratique se chiffrait à plus de 15 000 cerfs dont la grande majorité (72,5%) fut prélevée sur l'ensemble du territoire québécois ex-
TABLEAU 15
La r é c o l t e de c e r f s de V i r g i n i e en 1981
Tferrxtoire Speciinens récoltés
Pourcentage Taux d ' e n r e g i s -
trement
Ensemble du Québec sauf Anticosti Anticosti
(nonfcre)
11 100 4 200
72,5 27,5
70,3
TOTAL 15 300 100,0 70,3
— : Ne s'applique pas
17
La chasse à l'orignal
On pouvait chiffrer en 1981 à près de 120 000 le nombre de Québécois intéressés à la pratique de la chasse à l'orignal.
Parmi les titulaires de ce permis, quel- que 111 000 adeptes ont déclaré avoir chassé cette espèce pour plus de 800 000 jours, traduisant ainsi un taux d'inac- tivité de l'ordre de 7%.
L'analyse régionale illustre, d'autre part, que la région de Montréal est de toutes les régions du Québec celle qui compte sur son territoire le plus grand nombre (27%) d'adeptes de cette pratique, de même que celle qui revendique la plus grande part (25%) des jours de chasse à l'orignal réalisés sur l'ensemble du ter- ritoire québécois en 1981. Elle est, dans l'ordre, suivie par les régions de Québec, de l'Abitibi/Témiscamingue et du Saguenay/Lac St-Jean, lesquelles regrou- pées, représentent près de 40% de la popu- lation des chasseurs à l'orignal et s'at-^
tribuent 40% de l'ensemble des jours de
TABLEAU 16
La demande régionale pour la chasse à l'orignal
Region
01 02 03 04 05 06 07 08 09-10
Nombre de actifs (milliers)
8,8 12,7 16,3 9,2 3,8 30,3 10,1 14,6 5,5
111.3
Ncntore toLal de
jours (milliers)
52,6 113,6 95,5 73,1 23,2 210,2 75,0 124,2 59,3
826,7
Ncmbre moyen de
jours
6 , 6 8,7 5,7 8 , 2 6 , 3 6 , 5 6 , 8 6 , 9 9 , 2
6 , 9
Photo: P. Bernier_
chasse réalisés à cette espèce. A l'in- verse, les régions de l'Estrie, de la Côte-Nord et du Nouveau Québec témoignent à l'égard de ces deux paramètres d'une participation des plus modestes.
En ce qui a trait au niveau moyen d'activité, on observe que les chasseurs des régions de la Côte-Nord et du Nouveau Québec, de la Mauricie/Bois Francs et du Saguenay/Lac St-Jean consacrent annuelle- ment à cette pratique beaucoup plus de temps que ne le fait le chasseur type (6,9 jours) alors que la situation inver- se prévaut chez les adeptes de la région de Québec. Les premiers extensionnent leur période de chasse à l'orignal d'une ou deux journées alors que les seconds lui retranchent plus d'une journée.
TABLEAU 17
De toutes les zones de chasse fréquen- tées en 1981 par les adeptes de la chasse à l'orignal, la zone H-| apparaît être la plus populaire puisqu'au delà de 18 000 chasseurs (16%) l'ont parcourue et que ces derniers y ont réalisé près de 140 000 jours (17%) dé chasse. Cette zone figure également au nombre de celles qui subissent les plus fortes pressions de chasse par kilomètre carré de territoire. De fait, la zone H-|
affichait en 1981 une pression de chasse de 3,8 jours par kilomètre carré alors que pour l'ensemble du territoire québécois, cette pression s'établissait à 2,3 jours de chasse par kilomètre carré.
La présente recherche permet, de plus, d'évaluer la récolte d'orignaux à plus de 16 000 bêtes et de situer le taux d'enre- gistrement à plus de 60%. L'abattage d'un orignal aura ainsi nécessité de la part des chasseurs en moyenne 50,9 jours de chasse.
La récolte d'orignaux en 1981
Territoire Specimens récoltes
Taux
d'enregistrement
Ensemble du Québec
(ncntze)
16 200 60,4
LA REPRESENTATIVITE REGIONALE DES ADEPTES DE LA CHASSE RECREATIVE
La présente analyse a, jusqu'à mainte- nant, fait ressortir, en termes absolus, la répartition régionale des adeptes de la chasse récréative. Les tableaux 4, 7, 12, 14 et 16 ont ainsi permis d'apprécier l'importance relative des diverses r é - gions administratives à l'égard de la population de chasseurs qu'elles abritent et ça en fonction de l'espèce recherchée par ces derniers. Cette approche présen- te un intérêt certain mais ne permet pas en contrepartie de présenter une image précise de la réalité. Ainsi, l'élabora- tion d'un indice de représentativité r é - gionale qui confronte la distribution de la population du Québec et la distribu- tion des chasseurs actifs, entraîne l'é- limination de cette lacune. Cette con- frontation permet, en effet, de relati- viser la contribution respective des r é - gions productrices d'adeptes de la chasse récréative. De fait, lorsque l'indice est supérieur à l'unité, on est en p r é - sence d'une sur-représentation des chas- seurs et lorsque l'indice est inférieur à l'unité, il y a donc sous-représentation de ces derniers. Le tableau 18 illustre notamment qu'il y a une nette sur-repré- sentation des chasseurs de petits gibiers dans les régions de l'Abitibi/Témisca- mingue (3,20), de l'Est du Québec (2,80)
19
TABLEAU 18
Représentativité régionale des chasseurs récréatifs en 1981
Région
01 02 03 04 05 06 07 08 09-10
Québec
Population du Québec(1)
3,6 4,7 16,0 6,9 3,7 56,4 4,2 2,4 2,1
100,0
PG
10, 1 9,1 21,3
7,6 4,9 27,7
7,2 7,7 4,4
100,0
Chasseurs actifs
OM
3,9 5,1 17,8
9,4 3,5 44,5 6,8 3,5 5,5
100,0
ON
7,9 6,4 17,6
6,9 6,6 36,2
8,8 5,6 4,0
100,0
cv
14,3 0,5 18,4
3,0 6,0 39,7 16,4 0,7 1,1
100,0
o
7,9 11,4 14,7 8,3 3,5 27,2 9,0 13,1 4,9
100,0
Indice de PG/
PQ
2,80 1,94 1,33 1,10 1,32 0,48 1,71 3,20 2,10
1,00 OM/
PQ
1,08 1,08 1,11 1,36 0,94 0,79 1,61 1,46 2,62
1,00
représentativité ON/
PQ
2,19 1,36 1,10 1,00 1,78 0,64 2,10 2,33 1,90
1,00
cv/
PQ
3,97 0,11 1,15 0,43 1,62 0,70 3,90 0,29 0,52
1,00 0/
PQ
2,19 2,42 0,92 1,20 0,95 0,48 2,14 5,46 2,33
1,00
(1) Statistique Canada, recensement de 1981, population de 18 ans et plus.
P.G.: Petits gibiers - O.M.: Oiseaux migrateurs - O.N.: Ours noir - C.V.: Cerf de Virginie - O: Orignal - P.Q. Population du Québec
et de la Côte-Nord et du Nouveau Québec (2,10) alors qu'on observe une sous-re- présentation pour la région de Montréal (0,48). D'ailleurs, la région de Montréal affiche dans tous les cas une sous-représentation de chasseurs. Même si cette région accueille sur son terri- toire 56% de la population du Québec, il n'en demeure pas moins que la proportion de chasseurs qu'elle héberge est toujours inférieure à l'importance numérique de sa population, et ça peu importe l'espèce chassée. Le tableau 18 indique, d'autre part, qu'il existe, généralement, selon l'espèce chassée, une sur-représentation des chasseurs au sein des régions où la ressource faunique est plus manifeste alors que le phénomène inverse prévaut dans les régions urbanisées du Québec. A titre d'exemple, l'indice de représenta-
tivité est largement supérieur à l'unité dans les régions (Abitibi/Temiscamingue 5,46; Saguenay/Lac St-Jean 2,42; CÔte- Nord et Nouveau Québec 2,33; Est du Québec 2,19; Outaouais 2,14) où l'orignal est présent et inférieur à l'unité pour les régions urbanisées du Québec (Mon- tréal 0,48; Québec 0,92; Estrie 0,95) où la concentration des orignaux est plus faible.
PORTRAIT SOMMAIRE DE DIFFERENTES CATEGO- RIES DE CHASSEURS
La trame de fonds sur laquelle s'ap- puie la présente esquisse sociologique des différents types de chasseurs, repose essentiellement sur trois caractéristi- ques à savoir la proportion de femmes au
20
sein de la population de chasseurs, la proportion d'individus âgés de moins de 35 ans ainsi que la proportion d'indivi- dus âgés de 55 ans et plus. z
plus de 55 ans est davantage notée chez les adeptes chassant exclusivement les gros gibiers.
Si l'on se réfère ainsi à l'ensemble de la population des chasseurs actifs, on note une participation relativement fai- ble des femmes (5,7%) et des chasseurs âgés (8,9%) ainsi qu'une présence marquée des adeptes de moins de 35 ans (58%). La présence des femmes se fait sentir prin- cipalement au sein des chasseurs exclu- sifs (8,5%) de gros gibiers, celle des chasseurs âgés de moins de 35 ans au sein des chasseurs exclusifs de petits gi- biers, enfin celle des chasseurs âgés de
TABLEAU 19
Caractéristiques de la population des chasseurs actifs au Québec en 1981
En considérant cette fois-ci l'ensem- ble de la population de chasseurs prati- quant la chasse des petits gibiers et des oiseaux migrateurs, on remarque que la proportion de femmes (5,2%) et que la proportion de chasseurs âgés (7,6%) s'avèrent légèrement inférieures aux pro- portions évoquées lors du précédent cons- tat soit respectivement 5,7% et 8,9%.
Toutefois, en ce qui a trait à la propor- tion des chasseurs de moins de 35 ans, celle-ci accuse une légère augmentation et se situe à 6 2 % contre 58% antérieure- ment observée pour l'ensemble des chas- seurs actifs au Québec eh 1981.
TABLEAU 20
Caractéristiques de la population des chasseurs de petits gibiers et d'oiseaux
migrateurs au Québec en 1981
Catégorie de chasseurs
actifs
Chasseurs exclusifs de gros gibiers Chasseurs exclusifs de petits gibiers(
1Chasseurs actifs aux deux groupes d'espèces
PhfifuMif* dps
(1) Incluant les
Proportion femmes
(*)
8,5
) 5,8
4,8
5,7
oiseaux mie
de Proportion de chasseurs de moins de plus
35 ans 55 ans
(*) (*)36,4 15,8
67,4 8,4
58,6 7,1
58,0 8,9
nrateurs
Catégorie de Proportion de
y^^jyspi lyçs feOIDBS
actifs
Chasseurs exclusifs de
petits gibiers 6,4 Chasseurs
exclusifs d'oi-
seaux migrateurs . 2,7 Chasseurs actifs
aux deux groupes
d'espèces 1,8 Ensenfele des chas- seurs actifs aux
petits gibjers e t 5,2
aux oifipanx migra-
teurs
Proportion de chasseurs de moins de p l u s
35 ans 55 ans (%) (%)
59,8 8 , 0
53,2 9,1
70,7 5 , 8
62,0 7,6
21
On peut enfin souligner que les femmes privilégient d'abord la chasse aux petits gibiers (6,4%) plutôt que la chasse aux oiseaux migrateurs (2,7%) et que très peu d'entre elles (1,8%) s'adonnent active- ment à la chasse à ces deux groupes d'es- pèces. De plus, cette pratique multiple intéresse davantage les jeunes chasseurs (70,7%) que les chasseurs plus âgés (5,8%).
dents du Québec. Les efforts des archers se concentraient principalement sur le cerf de Virginie (59 000 jours), puis sur les petits gibiers (49 000 jours) et en- fin sur l'orignal (39 000 jours). Par ailleurs, sur 10 jours de chasse consa- crés au cerf de Virginie une journée se réalise à l'arc, pour l'orignal ce ratio est environ de 20 pour 1 alors que pour l'ours noir il est de 30 pour 1.
LA CHASSE A L'ARC
La pratique de la chasse à l'arc sem- ble se gagner de plus en plus d'adeptes au fil des ans. En 1981, les archers réalisaient au-delà de 150 000 jours de chasse, soit environ 3% de l'ensemble des jours de chasse effectués par les rési-
TABLEAU 21
Importance de l a pratique de l a chasse à l ' a r c au Québec en 1981
Ncntare total Ncntoe de Pourcentage de jours de jours réa-
chasse lises par les archers
Caribou Ours noir Oiseaux
(milliers)
27,6 336,6 migrateurs 534,5 Cerf de
Virginie Orignal Petits gibiers
T019L
572,5 826,7 2 692,5
4 990,4
(milliers)
o 11,0
59,0 39,0 49,0
158,0
(%) o 3,3 - - 10,3 4,7 1,8
3,2
o: Donnée non disponible : Ne s'applique pas
LES DEPENSES DES CHASSEURS
En 1981, les résidents du Québec, ti- tulaires de permis de chasse, ont dépensé quelque 163 millions de dollars lors de leurs excursions et de leurs voyages de chasse. Bien que cette statistique cons- titue un vif témoignage de l'intérêt éco- nomique que représente la pratique de la chasse récréative au Québec, cette donnée demeure néanmoins des plus conservatrices puisqu'elle ne tient pas compte de la contribution des non-résidents à l'acti- vité économique de la province.
Il convient, de plus, de souligner que la pratique de la chasse récréative cons- titue un important stimulant de l'acti- vité économique pour toutes les régions administratives du Québec. Même si les chasseurs de la région de Montréal et de celle de Québec sont à eux seuls respon- sables de près de la moitié (46,4%) de la dépense totale effectuée au Québec en 1981, il ne faut toutefois pas croire que la contribution des chasseurs des régions excentriques soit pour autant négligea- ble . Bien que leur contribution respec- tive soit inférieure à 10% par rapport à la dépense totale, ces régions, souvent aux prises avec des taux de chômage éle- vés, tirent profits de la pratique de la chasse récréative sur leur territoire principalement en raison de la grande proximité du lieu de pratique. On esti- me, en effet, qu'une part appréciable des dépenses des chasseurs s'effectue au sein des localités immédiates du lieu de rési- dence de ces derniers.
J22
Ainsi des 163M$ dépensés par les chas- seurs en 1981, environ 89M$ furent iden- tifiés tels des dépenses de fonctionne- ment (munitions, hébergement, nourriture, essence...) et 74M$ furent investis dans l'acquisition de divers équipements uti- les à la pratique de cette activité (ar- mes à feu, véhicule tout-terrain, vête- ment...). En somme, la vente d'un quel- conque permis de chasse aux résidents du Québec, aura ainsi entraîné en 1981 la réalisation de 13,8 jours de récréation et une dépense annuelle moyenne de 456$
par chasseur, soit 33$ par jour de chasse.
TABLEAU 22
Repartition régionale des dépenses réalisées par les Québécois dans le cadre
de la pratique de la chasse récréative au Québec en 1981
Region Dépense Dépense Dépense totale annuelle journali-
moyenne lière
Est du Québec Saguenay/Lac St-Jean Québec Mauricie/
Bois Francs Estrie Montréal Outaouais Abitibi/
Témiscamingue Côte-Nord/
Nouveau Québec
Ensemble du Q~Avr:
13,9 14,7 25,5 15,2 6,5 50,2 14,8 12,2 10,1
163,2 M$
M$
M$
M$
M$
M$
M$
M$
M$
M$
447 498 381 563 418 440 504 451 649
456
$
$
$
$
$
$
$
$
$
$
24 34 25 45 27 37 37 32 38
33
$
$
$
$
$
$
$
$
$
S
D'autre part, le budget annuel du chasseur varie considérablement en fonc- tion, notamment, de la région d'origine de ce dernier et en fonction de l'espèce recherchée. C'est ainsi que les chas- seurs de la Côte-Nord et du Nouveau Qué- bec présentent la dépense annuelle moyen- ne (649$) la plus élevée alors que leurs confrères de la région de Québec affi- chent le budget le plus faible (381$).
Par ailleurs, de toutes les activités cynégétiques pratiquées au Québec la chasse au caribou demeure celle qui com- mande des déboursés les plus considéra- bles. De fait, les adeptes de cette ac- tivité investissaient en 1981 une somme de 976$ dont la majeure partie (75%) al-
I
HISTOGRAMME I
La dépense annuelle moyenne chez l'adepte chassant exclusivement une ., espèce en 1981
$
1000 .
360 -
$976
$561
i
$665
1
OURS CARIBOU PETIT OISEAUX GIBIER MIGRATEURS
C H DÉPENSE DE FONCTIONNEMENT VU DÉPENSE D'ÉQUIPEMENT
lait couvrir les dépenses liées au fonc- tionnement. A l'opposé, les adeptes s'a- donnant exclusivement soit à la chasse aux petits gibiers, soit a la chasse au cerf de Virginie, figurent au nombre de ceux dont l'investissement annuel s'avère le plus faible. Ces différences signifi- catives s'expliquent bien sûr par la na- ture de l'équipement de base acheté, mais elles sont aussi conditionnées par le type de territoire fréquenté, la distance du lieu de chasse et le niveau d'activité du chasseur etc.
Un examen attentif de la gamme variée de biens et de services acquis par l'a- depte de la chasse récréative à même son budget annuel permet incidemment de con- naître les principaux postes de dépense qui grèvent son budget. On constate, en effet, que l'achat de certains équipe- ments tels les armes à feu, les arcs, les flèches et les munitions canalise une part (20 cents) importante du dollar
FIGURE I
Répartition du dollar dépensé par l'adepte de la chasse récréative au
Québec en 1981
Forfaits de chasse
Droits de chasse, service de guide
Frais de transports
Armes, munitions, flèches, arcs
Hébergement
Embarcations
Vêtements
Autres dépenses
24
dépense par l'adepte de la chasse recrea- tive. Les frais de transport (16 cents), l'achat de nourriture et de boisson (12 cents) sont également au nombre des pos- tes de dépense qui hypothèquent le plus le budget du chasseur. Inversement, les frais associés à l'hébergement (3 cents) et ceux liés à l'acquisition des droits de chasse et aux services de guide (5 cents) représentent une faible partie du dollar investi dans la pratique de cette activité.
L'IMPACT ECONOMIQUE DE LA CHASSE RECREA- TIVE
Le pouvoir d'achat (163M$) exercé en 1981 par les chasseurs a permis le main-
tien d'au-delà de 3 000 emplois au Que- bec . Ces salariés ont reçu en rétribu- tions quelque 42,6 millions de dollars en salaires et gages. La pratique de la chasse récréative aura donc entraîné une valeur ajoutée estimée à 94,4 millions de dollars au Québec en 1981. Les pays étrangers producteurs de biens liés à cette activité auront ainsi écoulé sur le marché québécois des biens évalués à près de 53M$, alors que les deux paliers de gouvernement auraient à leur façon béné- ficié de cette activité en accroissant d'une façon significative leurs recettes fiscales, soit de 15,3 millions de dol- lars pour le gouvernement du Québec et de 10,9 millions de dollars pour le gouver- nement fédéral.
.v
Photo : M . Laçasse.
25
TABLEAU 23
Estimation de l'impact économique des dépenses des adeptes de la chasse récréative en 1981 0)
Variable économique Impact total d'une dépense de 163M$
Emploi total (en personne/année) Salaires et gages avant impôt Autres revenus bruts avant impôt Valeur ajoutée
Importations
Revenus du gouvernement du Québec dont:
o Impôts sur les salaires et gages o Parafiscalité(2)
o Taxes indirectes
Revenus du gouvernement fédéral dont:
o Impôt sur les salaires et gages o Parafiscalité(')
o Taxes indirectes
3 100 42,6 M$
51,8 M$
94,4 M$
53,0 M$
2,6 M$
3.1 M$
9,6 M$
2.2 M$
1,4 M$
7.3 M$
(1) Etimation réalisée à partir de la structure de consommation observée pour l'année 1980.
(2) La parafiscalité québécoise comprend: _.. -.=
- Cotisations payées à la Commission de la Santé et de la sécurité au Travail (C.S.S.T.) (employeurs).
- Régime des rentes (employeurs et employés).
- Financement des programmes de santé (F.P.S.) (employeurs).
(3) La parafiscalité fédérale comprend:
- Assurance chômage (employeurs et employés).
Il convient à nouveau de souligner que toutes les régions du Québec bénéficient à des degrés divers de la pratique de cette activité et que les entreprises de services telles les commerces de détail et de gros, les hôtels et les restau- rants, sont les secteurs économiques les plus avantagés par cette pratique. On estime, en effet, que 56% des emplois, 40% des salaires et 29% de la valeur ajoutée attribuables à la pratique de la chasse récréative dépendaient de ces mê- mes secteurs économiques en 1981.
Finalement, en dépit de l'intérêt éco- nomique que représente la pratique de la chasse récréative, une telle pratique n'a de raisons d'être que dans la mesure où l'état des diverses populations fauniques du Québec permet un tel prélèvement. Les arguments économiques doivent conséquem- ment et ça d'une manière imperative être subordonnés aux prescriptions biologiques constituant ainsi une garantie addition- nelle de la pérennité des ressources fau- niques pour les générations actuelles et futures.
26
Photo: M. Laçasse.:
27
LES ZONES DE CHASSE RECREATIVE AU QUEBEC EN 1981
B3O Bl° 79° 77° 75° 65° 63° 55° 53°
,? lu.
MANSEL QUEBEC
M
m 1- Mistanini 2- Nimmceu 3 Wawwnipi 4- Fort-Ropert 5- Eattmain 6- Nouveiu- Comptoir 7- Fort-George B- Pottede-ta-Baleine 9- (noucdjouac 10- Ahulivik
(20) 20- Inlowin 1- 2- 3- 4- 5.
6- 7-
^glouc Encourt (oartac
eNin
\upaluh aiiujiq (uujiuBqlFort-Chimo 8- Port-NouvEau-Qjébec 9-
1- illiniq
and! I N
OCÉAN ATLANTIQUE
Loisir, Chasse et Pêche Québec
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f>ES ADEPTES DC y | RÉCRÉATIVE SELON l! ESPÈCE OU - LES ESPÈCES CHASSÉES
- 0 2 - Saguenay-Lac
• 9 ,
• 3 8 ,
A
5 2 , 2
3 6
O
a
A
Saint-Jean 83
15 ,6 ,8
- 0 8 -
Abitbi - Témiscamingue
• 17,6 O 1,2
• 23,3 D 8 6 , 9
A
59,1
A| | , 9
- O 4 -
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r2 A 2 9 , 3
- 0 9 - 1 0 -
Côte-Nord et Nouveau Ouébec
• 11,6 O 4 , 3
• 3 4 , 6 a 6 5 , 7
A
5 3 , 8 A 3 0 , 0
- 0 1 -
Est du Québec 6,4 O 0,7 i 24,5 • 88,7
69,1 A 10,6
• Gros gibier seulement %
• Petit gibier seulement % A Les deux %
O Oiseaux migrateurs seulement % D Petit gibier seulement %
A Les deux %
Limite de région administrative
12
Répartition du dollar dépensé par l'adepte de la chasse récréative au Québec en 1981
Forfaits de chasse
; Armes, | munitions, [ f lèches, arcs
. ! •
Droits de chasse, service de guide
j Embarcations
Frais de transports
;?M^i:1
• r
RÉPARTITION DU DOLLAR DÉPENSÉ PAR LE CHASSEUR A L'ORIGNAL
ACHAT D'ARMES A FEU, D'EMBARCATION, DE VETEMENTS SPÉCIAUX;
ET AUTRES ÉQUIPEMENTS.
^
••Ss
/fut y-- 424^ \ i&.-' \
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NOURRITURE
<A
« HÉBERGEMENT
SERVICE DE PRÉPARATION, D'EMBALLAGE ET D'ENTREPOSAGE DE LA VIANDE D'ORIGNAL ACHAT DE PERMIS
DROITS DE CHASSE ET SERVICE DE GUIDE
TRANSPORT
m
$
1000
900
800
700
600
500
400
300
200
100
$976
ORIGNAL CERF