NATIONS UNIES IUGTITUT AFRICAIN DE 33V3LGFF3I'ENT ECONOMIQUE
ET 33 PLANIFICATION D i* i." A R
Cfî/2562-6
TRADUCTION: ORIGINAI/ANGLAIS
CCIICQUE
SUR ISS SOCIETES MULTINATICNAIBS (Dakar 25 Septembre - 5 Cctobre
1974)
III 3 UG ?".Il 1.1 i'k TIC N ET TRANSFORATION DE L'AFRIQUE
Stratégie opposable
à
l'expansion desSociétés Multinationales
Far
CLIVE Y. TI'CKAS
UNIVERSITE DE GUYANE
EEFTEM3RE 1974
*
%
•»
L
CS/2^62-6
TABLA DBS MATIERES
îi
z&ss.
TrF'!arPrP. •
uelçneo
aspects de 1'expérience••'ir.vustria!?is ->t io a africaine
Section 1 — Introduction 1
-• La structure industrielle de
1:. dricue au:: alentours de i960 3
"
3 Ouelquos limitations de la
orci ;.r.:.nce industrielle avant i960 9 4 -- Transformâtion et crise indus¬
trielles depuis i960 13
"
5 ~ Quelques solutions marginales à
l'impasse de l'industrialisation 24
Beurre c partie : par deli. les sociétés multinationales s à la recherche d'une stratégie d'industrialisation
pour l'Afrique
lection 6 - Transformation et industrialisation 36 7 - Proposition d'unie stratégie
d'industrialisation 45
; - Conclusion
63
C'S/256 2-6
Fago 1
IITBUSTÎlIi-.LISAyiON ET
TRANSFORMATION XB3 L'AFRIQUE
FJtratógio orpo sablo
à 1
'opension dos. sociétés multinationales.
1_
-Introduction
"F-\Fk_F~F ":j
•IT/;.''-'..'
. T, J - • ■ ■ . ... •....on».". Lorôcu'ôn étiidic-'dc'fàçòn
approfondie les forces sociales qui ont
"provocate lo -déVClep;;
ornent- passéabc l' économie africaine, il cet aise
de-voir quo
le-succès
do1'industrialisationcdc l'Afrique exige néccs-
j- ri'J*fpj{"I',' r,• l.j j'~) p' :i' •' *"\~ T fj'tN O f-f i\ y<•",.*» "* •" »*• «■. r
saircracntcuné toile éléva.tion
quantitative et qualitativo du niveau do
développement des
forces productives de ce continent et uno telle
transformât ion do l'approche de se.
population
auxphénomènes matériels,
qu'il est
impossible de nier,
commele fait fréquemment l'économique
néo-classique, l'importance
foridament alo de 1'action dialecticviq
réciproque du
processusd'industrialisation de 1'afrique et du déve¬
loppement des relations
sociales qui régissent le. production sur ce
continent. liais, bien que cette
situa.tion traduise les conditions
objectivos oui dominent en
Afrio/ue, il faut également tenir compte du
fait eue la quasi-totalité dos
économistes (quelle
o.ucsoit lour posi¬
tion
idéologique) considèrent
quele. plupart des pays africains (à
l'exceptionpeut-être de deux
outrois) sont trop "petits" pour
s'engager avec
succès
dans1'industrialisation, dans l'acception
actuèlie de ce"terme. Cotte opinion, bien
qu'alarmante dans
ses con¬séquences éventuelles,
semble dominer quoique soit la na/ture politique
du pouvoir étatique
particulier étudié. '
;So.r d'autres continents des vues semblables ont
été exprimées
On ,Óo qui.'concerne
ío.o economies
,'se.tio—développées do petites dimensions.
Ainsi, dans 'un ouvrage sur
Cuba, "uborman et St/oozy font remarquer z
-ri is'engageant dans un programme
de diversification industrielle,
1' Cuba se condamnerait on réalité e,u retard sue? le plan
industriel".
-J
l/ L. Ilubernan ot F. Svroezy, Socialism in Cuba., New York, 1969? F. 74
CS/2362-6
Page 2
Ou encore, dene son étude de l'industrie
et du sous-développement,
Sutcliffe note :
"Leo dimensions do no morou:-: pays sous-dévoloppéo, mais pas de tous,
no suffisent absolument pas pour soutenir une économie
industrielle
moderne intégrée. Los petites économies sont parfaitement viables tant qu'elles restent dans la situation d'économies "coloniales" dépendan¬
tes approvisionnant essentiellement le monde industrialisé en produits primaires. Ce n'est que lorsqu'on envisage un programme d'industria¬
lisation que l'on voit quo lours dimensions économiques sont
insuffisantes".-^
Il est évident que, dans ce document, nous ne pouvons pas abor¬
der los nombreuses questions soulevées par ces considérations. Nous
nous bornerons essentiellement à faire ressortir los concepts essentiels
que doit englober une stratégie économique d'industrialisation de l'Afrique. Il faudrait cependant dire clairement que, à notro avis,
le succès do la mise on oeuvre do la stratégie décrite ici présuppose
une certaine évolution antérieure de la capacité des travailleurs et
paysans du continent de dominer l'ïïtat, do régenter les rapports entre classes et, partant, la distribution du produit et l'affectation du surplus. Dans le -cadre do cot objectif principal, nous étudierons
d'abord dans ce document -certains des grands modèles de développement
industriel récent en
Afrique,
afin de mettre en lumière la façon dontla conjoncture historique a faussé ce processus. Ensuite nous présen¬
terons brièvement uno interprétation des manifestations concrètes décisives des caractéristiques de
sous-développement
- dimensions - dépendance de l'Afrique. Et, enfin, sur la base de ces analyses, nous définirons, les principaux éléments d'une stratégied'industrialisation."^
l/
11. Sutcliffe, Industry and Underdevelopment, London, 1971? P.334.2j
Les
questions abordées dans cette introduction sont traitées dans monouvrage récemment publié, Dépendance and Transformation i, The Economies
°f the transition to
Socialism.
Monthly Review Press, Nov; York, Juillet 74.Il ont recommande aux lecteurs désireux d'approfondir les arguments
avancés dans •<00. document, de lire cet ouvrage. La stratégie d'industria¬
lisation, 0:1 particulier, y est étudiée do façon plais détaillée et beaucoup plus complète.
J
es/2562-6
Face
3Section 2 » La Structure Industrielle do l'Afrique aup:
alentours
doi960
Le début des années
i960
a été, dans la plupart des pays africains,une période décisive pour l'élaboration de stratégies de développement industriel. Etant donné la rareté générale de données statistiques sur
le continent, cette période a été marquée, pourrait-on dire, par des efforts vraiment massifs d'évaluation du développement industriel et par le démarrage de nombreux recensements et enquêtes sur l'industrie
manufacturière,
destinés à accroître le flux de données relatives audéveloppement
et aux perspectives industriels del'Afrique.
Une grande partie do ce travail a été effectuée par le canal de différentesinstitutions des Nations Unies opérant sur le continent. Il n'est pas
surprenant, par conséquent, de noter que les experts dos ÎT.U. ont joué un rôle assez important dans la
formulation,
aprèsI960,
de stratégies industrielles destinées à pallier les insuffisances du processusd'industrialisation,
tel quo l'ont observé ces experts àcotte époqvie.
Qu'ont révélé les différentes analyses et évaluations effectuées
aux alentours do i960 ?
Premièrement,
la faiblesse du niveau globalde développement des forces prodiictives industrielles en Afrique a été ncttoment confirmée par les données. Alors qu'en
I960,
le niveaudu revenu par habitant dans le secteur agricole des pays développés représentait environ 2, 3 à 4 fois celui de
l'Afrique,
dans le secteur industriel le niveau du revenu parlimitant
dans les pays développésétait on moyenne vingt fois supérieur à celui do l'Afrique. En outre,
les données ont montré que, par rapport aux principales économies industrielles capitalistes, la contribution de l'agriculture
(37 /)
au P.I.B, d'origine industrielle, en Afrique était relativement
importante,
alors que la contribution des secteurs manufacturier et minier n'était que de 20 /■. Ces données sont présentées auxTableaux 1 et 2.
CS/2562-6
Page 4TABLEAU 1
COMPARAISON BBS REVENUS PAR HABITANT EIT
ffll® ET BANS, I$S_ PAYS
DEVELOPPES EN i960
(Dollars
docE.U.)
Région Agriculture Industrie Autres Secteurs Total
Pays développés 120
480
600 1.200Afrique - total 41 25 51 117
Afrique du Nord
'4P
22 62 132Afrique de l'Ouest 41 OO 25 74
Afrique de l'Est 31 12
29;....
72Afrique Centrale 37
»
28
3P
103Afriq\i.o Australe 52 , .166 271 48?
Source î Développement Industriel en Afrique, N.U. 1967.
es/2562-6
page 5
;A^pL2AU 2. CRICIIC
IJDIKTRI3LKJ.
pïl PI3 pi? pip.I'r;j AlíJI ALENTOURS DElgéO (VALEURS
f POTtRC-n:•tTfTii-*-rL-d th' P. I? AABIT-T)
Secteur Ansomble Afrique
1
! Africuio 1 Afrique Afrique Afrique to 1'Africa o te l'Ouest du Hord de 1'..;k_<T"0 .Contr aie Australe uellars c dollars )j dollars ' dollars p dollar3 / dollar3 y>
Agr iculture 51
!
Í 37 6C
1
5â 64 35 36 47 40 41 42 10
Industries catrnet ive s ) 2 2 10 6 2 3 7 7 52 13
Industries nianufacturières 21 14
■
7 6 25 14 9 12 14 14 106 25
Autres 50 43 3G 36 80 45 30 38 37 38 206 51
Total
137 ICO 107 100 179 100 77 100 98 100 406 100
Source ; Développement Industriel en Afrique, N.U.
I96Í
dote 1 1 Les chiffres de valeur sont sur une base jor-r habitant
CS/2562-6
Page
6
Deuxièmementj les données ont
révélé
unediversité considérable
dans le développement des forces productives en
Afrique. Aussi, des
données présentées au Tableau 2 il
ressort
quela contribution des
industries extractives et des industries manufacturières au PIB a varié
entre 0 en Afrique de l'Ouest et 39 en Afrique
Australe. La valeur
de la production industrielle par habitant en Afrique
était également
de l'ordre do 9.dollars en Afrique de l'Ouest, 11 dollars on
Afrique
de l'Est, 21 dollars en Afrique centrale, 35
dollars
onAfrique du
Nord et atteignait le maximum de
15C
dollars enAfrique Australe, Il
est significatif que cette diversité dans le
développement des fox-ces
productives dans les pays africains ait été basée sur lesdifférences
de niveau de développement industriel. L'ordre do
variation do la
pro¬duction par habitant dans 1'agriculture a été, en
comparaison, relati¬
vement faible et se situait entre
36
dollars on Afrique de l'Estet
64 dollars en Afrique du Iîord. A cet égard, l'Afrique s'estconformée
à la structure univcrsalisto dans laquelle les élévations soutenues
du PIB par habitant ont été fonction du niveau et do
l'étendue de
l'industrialisation.
Los données ont naturellement montré que, à cette époque, on
Afrique, le développement minier et manufacturier
concernait essentiel¬
lement quelques rares pays et était concentré dans certaines
régions.
Ainsi, en
1Ç6-3,
l'AfriqueAustrale
etl'Afrique
çluNord qui abritaient
33 '/j de la population du continent, contribuaient pour
plus do
70 y, à sa production manufacturière et minière, alors que l'Afrique de l'Est,de l'Ouest et l'Afrique -'Contraio qui abritaient
67
p do la populationdu Continent, ne contribuaient que pour
20
5' a Ia productionmanufac¬
turière et minière globale
(voir
Tableau3)»
CS/2562t6
Pago 7
TANLSAU 1
REPARTITION; REGIONALE EN
POI3RC217TAQS PS L'IITOUSTRIS MANUFACTURIERS,
aZSR&CTITJ, ETUSE IS
POrUI^TIC;! EN APRIQirj AUX ENVIRONS PB 19.6.3
Í
Col.1 nnl\jO 09; coi.3
: Col.4..Colo 1
/Region
:
Industrie manufacturière
( Industrie I extractive
'] "Total [(Col 2+3s
3opulation7
(Afrique
du Nord : 33,4 t 30,0 * 32,4 25,9/Afrique de l'Ouest *
Gj7
...;
7,5! C>4
27,7(
(Afrique
de l'Est : 12,5 1C,2 ? 11,G
C\Jco ^r/Afrique Centrale 7,9
; 7,9
« 7,9 10,9j
(Afrique
Australe t 37,5. 44,4 s 39,5 7,!J
[toute l'afrique Í00,0
: ico,o;
c 100,0 100,0l
Scurco t Devo1cppornent Industriel on Afrique, ÏÏ.U.
1Ç67
Pion que le nive; u elo
développement industriel attaint
enAfrique
or i960 ait été en fait très pou élevé, les chiffres
officiels indi¬
en"ient nco.nrr.oins un taux très rapide de croissance
industrielle
en Afrique, Comino il ror nort des données du Tableau 4, le taux de croissan¬ce du secteur minier on Afrique entre 193'"' et i960
(3,6
',} était
supé¬rieur au taux do çroissanco du secteur minier mondial
(3,4 $>) et à
celui dos pays
industriais (3?3
Ac taux de croi3so.nccdu secteur
manu.facturier en Afrique était encore plus impressionnant. Entre
I93C
et
i960,
l'industrie r.ianufacturière acrû à
vm tauxannuel
de 7,9 ; on Afrique, contre4,0
dans le monde pris dans sonensemble et dans les
pays industriels,
gi
l'en exclut l'Afrique Australe, les tau:: do crois¬sance industrielle enregistrés cent ni général encore plus impression¬
nants
(industries
extractives, 5,1 , 1 industriesmanufacturières, 0,6
)et ensemble des industries, 7,4
es/2562-6
% Page 8
TABLEAU 4
TAUX COiffARBS DIS CROISSANCE
IJIBUSTMELLE
Region Taux annuels
composés do croissance^ I938-6O
Afrique
• ■•- -m
Industries extractives
3,6
Industries manufacturières 1)9
Ensemble dos industries
6,0 51
Afrique, Afrique
Auqtralq
exclueIndustries extractivos
5 31
Industries manufacturières 8,6
Ensomblo do3 industries 7,4 «■
Monde
Industries extractives 3,4
Industries manufacturières
4,8
Ensemble des industries
4,6
Pays industriels
Industries extractives 3,3
Industries manufacturières
4,8
Ensemble des industries 4,5
Source s Développement Industriel en Afrique, N.U. 1967
Note 35 c jusqu'en I957 seulement
Lï'.z-UÍHDlu CtC T'' 1iluliSTTlC
Ausiri luã-jstr ios ex:ractivos
CS/2562-p
* Page 9.Section 3 '
£uel^jies^
■linii.cns_ de l_a
_croiss^nce_industrielle
ayantlj/60
D;gi'LO'lj.;i COi.'.. ■■■■:, Comme l'ont remarqué los esperts cies Nations Unies eux-mêmes t
"le taux rapide do la croissance industrielle en Afrique au cours, des doux décennies passées n'a guère ou jusqu'à présent d'effet im¬
portant sur le plan do la transformation dos économies
africaines."*"^
Il faut par conséquent se demander pourquoi il en a été ainsi. De nombreuses explications ont été avancées par ceux qui ont étudié la situation à cette époque. D'une part on a souligné, à juste titre,
eue— sur le plan statistique- ce taux de croissance était illusoire,7
compte tenu do la petite base à pa.rtir de laquelle se mesurait le
développement industriel africain. D'autre part on a fait remarquer que la structure industrielle telle qu'elle s'était développée on Afrique a favorisé deux secteurs industriels, à savoir le traitement préliminaire do la production primaire destinée à l'exportation
(soit
des produits minéraux soit des produits agricoles de première néces¬
sité)
et la production do biens de consomma.tion légers et de services destinés au marché local, notamment lorsque les coûts de transports justifiaient cotto production.Ainsi,
dans une étudo de l'Afrique de l'JJst, une éqtiipe d'expertsdos Nations Unies remarquait z "On peut relever dans les ca.ra.ctério-
tiques structurelles d'autres insuffisances des résultats passés et présents da-ns le domaine industriel. Jusqu'ici la. production a. été contrée sur :
a.)
le traitement prima.iro des métaux non ferreux, à dos fins d'exportation exclusivement et ce traitement a été considérablement limité pa.r les coûts do transports peufavorables;
b)
le traitement des matières premières agricoles telles quo laca.nnc à sucre
(le
ra.ffina.go éta.nt trèslimité,
sa,uf en ce qui concerne les petites quantités destinées à la consomma.tionloca.lc)
;... !".v,•/cf 'f/r ! 'iiAÍ'..h,
1J
Développement Industriel en Afrique, N.U. 19Ó7CS/2562-6
Pego 10
c)
le production do denrées périssables telles que le pein ;d)
le production de biens dont 1'emballage est reletivemont lourd per rapport eu contenu, tels que le bière et les boissons noneleoolisées ;
e)
le production d'erticloc peu coûteux tels que les textileset les chaussures ;
f)
les produits qui exigent des compétences manufacturièresminimes $
g)
les opérations simples de montage, eth)
les articles particulièrement lourds ou volumineux avantagéspar des considérations de coût do transport",
^
Les données du Tableau 5 mettent en lumière certaines de ces
caractéristiques de la structure industrielle africaine.
Une troisième insuffisance du développement industriel d'avant i960 résidait dans le fait que nombre dos industries de biens do consommation plus lourds créc'cc avaient un très faible contenu de valeur ajoutée locale, puisqu'elles étaient très fortement tributaires de l'importation d'inputs "démontés" à monter localement. Quatrième¬
ment on a constaté que l'exiguïté du marché local de certains des produits de ces industries créait une situa.tion rendant impossible
la réalisation d'économies d'échelle optima-lo . ht, qui pis est, cette exiguïté des marchés était fréquemment renforcée par la multiplica¬
tion des usines sur les différents territoires nationaux ! On s'est trouvé ainsi face à une combinaison unique de plusieurs usines sem¬
blables fonctionnant au ra-lenti, face au sous—développement des pra¬
tiquas do trenail par équipe, et à des volumes de production bien inférieurs à l'optimum requis.
Cinquièmement,
ra.roo ont été les industries établies en Afriqueà cette époque qui .avaient fait de sérieux efforts pour former du personnel qualifié africain.
ij
Cooperation for Economic Development of Eastern Africa., part 4,United
Nations,
1971. P.6.1
CS/2562-6
page 11 T23KJAU £
DE
L.'XNDUSTRIE ^œiCAlïïd,. .1^0-1^63. _(POUR.CEÎITAGE
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l'agriculture ; 31(Industries légères
127 (industries
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2921 £ 14 £ 16 £ 21
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j28 j 27 : 23
100 £ 100 s 100 s 100
[ Total ! îco
£ 100 s 10C 100 £ ICO 10c"curce :
"'évoloppomont
Industriel enAfrique,
N.U. I967CS/2562-6
Page 12Dans certains cas, l'effectif de personnel expatrié non africain percevait jusqu'à 60
$
des traitements et salaires payés. Ainsi onAfrique de l'Est, on
1963s
° f> de la population active employée dans l'industrie(c.à.d.
16.000 personnes sur un total de280.000)
étaitnon africaine. Compte tenu des structures de salaires qui résultaient
du rôle social et politique que ces expatriés devaient jouer sur le plan local, par rapport à leurs homologues africains, les coûts uni¬
taires de production de nombreuses entreprises ont été augmentés.
Une sixième insuffisance importante notée résidait da.ns le fait que la technologic utiliséo dans certaines de ces entreprises était considérée comme étant à trop forte utilisation de capital et en môme temps utilisa.it de façon limitée les dérivés et les rebuts des matériaux locaux. Il en est résulté que
l'industrialisation,
touten progressant, n'est non seulement pas arrivée à élever substantiel¬
lement les revenus, ma.is n'a également pas pu absorber la. main d'oeu¬
vre croissante à un taux suffisant. Lorsqu'à ceci se combinaient les restrictions du choix des consommateurs, la qualité médiocre de nom¬
bre dos produits "locaux" fabriqués dans ces usines, la perte de re¬
cettes publiques qui résultait de l'octroi de concessions fiscales pour aider ces
industries,
et l'élément importait de devises qu'im¬pliquaient leur établissement et leurs opérations courantes, il était impossible de ne pas arriver aux verdicts durs émis on ce qui con¬
cernait les niveaux et les structures d'industrialisation dominant
on Afrique.
Même les verdicts modérés des N.U., par exemple, ne dissimu¬
laient pas le caractère troublant de cette situation :
"Dans l'ensemble, le tableau qu'offre actuellement l'industrie
en Afrique de l'Est est loin d'être rose. Tout d'abord l'industrie
no s'est pas développée do façon suffisamment rapide pour satisfaire la demande croissante, d'où 1'accroissement rapide des importations
de biens d'origine industrielle. Ensuite l'offort do substitution
ï At
clos importations a essentiellement porté sur les biens de consomma¬
tion et a entraîné un accroissement rapide de la demande de biens intermédiaires. l'eu do progrès ont été réalisés en ce qui concerne les biens d'équipement dont la quasi totalité doit être importée.
Bien que la productivité du travail se soit manifestement accrue, les coûts unitaires en main d'oeuvre de la production se sont éga¬
lement accrus et ont été l'un des facteurs de l'augmentation des prix des biens manufacturés locaux...
...Rien
n'indique,
somblc-t-il, la possibilité d'une réduction fu¬ture du niveau absolu de l'emploi de main d'oeuvre expatriée et, en
ce qui concerne l'offre de maip d'oeuvre qualifiée, les progrès ont été insuffisants."
^
Section 4. ' Transformation industrielle demis
i960
Face au tableau de l'industrialisation africaine au début des années i960 que nous venons de décrire, la question qui se pose main¬
tenant a nous à la fin de la décennie éhi ■dóvolo^ximent tant prods— •
mée, est de savoir ce qui s'est passé depuis. Pour répondre » œtto question, nous nous concentrerons sur les pays indépendants d'Afrique
en voie de développement qui sont membres de la CSA, ce qui nous permettra de ne pas aborder les problèmes spéciaux de l'Afrique du
Sud et des régions encore colonisées d'Afrique.
Tout
d'abord,
il ressort dos données du Tableau 6 que la con¬tribution du secteur manufacturier au PIB en Afrique demeure enco¬
re relativement faible. L'accroissement do la contribution de l'in¬
dustrie au PIB, au cours de la dernière décennie, résulte en grande partie du fait que la contribution du secteur des industries extrac¬
tives a plus que doublé. .1)'autre part, comme l'indiquent également
les données du Tableau
6,
les variations régionales de dimensionsdu secteur industriel restent toujours considérables. Il en est de
1/ Ibid.
P.12CS/2562-6
Pago 14
même,
pourrait-on ajouter, clos variations do dimensions clos secteurs industriels dans les régions. Ainsi, sur les Al pays indépendants d'Afrique on voie dedéveloppement,
seuls 19 présentaient en I97Iune structure de PIB dans laquelle la contribution du secteur manu¬
facturier dépassait 10
^ (voir
Tableau7).
Comme il ressort duTableau
8,
76$
de la valeur ajoutée dans l'industrie manufacturière peuvent être attribués à dix pays on I97I contre o0y'
en i960. Laseule contribution de l'Egypte représente plus du quart de la valeur ajoutée en Afrique indépendante on voie de
développement.
Un autre caractère doit être relevé, à savoir le fa.it que, en
Afrique, lo scotcur manufacturier
à
constamment enregistré au cours de la dernière décennie un taux élevé de croissance atteignant on moyenne6,5
par an, alors que lo taux de croissance globale duPIB était de 4,3
Sur lo plan structurel, l'industrialisation récente n'a guère
contribué à la transformation des économies africaines. A l'exception
de
l'Egypte,
et dans une moindre mesure de l'Algérie, très peu d'ef¬forts ont été consacrés à l'industrie lourde destinée à l'économie nationale. Dans plusieurs
économies,
le secteur des industries ex¬tractives est encore prédominant 5 compte tenu de l'emprise étran¬
gère sur ce secteur ainsi que de ses liaisons internes très réduites
(ducs
au fait que l'accent est mis sur la production de minerai quasi-brut destiné àl'exportation), la tfiche
d'industrialisationa été sérieusement entravée. Dans d'autres économies
africaines,
les efforts récents ont porté sur le montage de biens do consommation à partir d'inputs pré-fa/briqués importés.
*
es/2562-6
page 15
T/^BLSAU 6
lïégion Industries extractives industrics manufacturières et Electricité
Construction Ensemble des industries
I960 1971 I960 1970 I960 1570 I960 1970
Afrique du Nord 3>1 14?r> 14,7 14,5
6,7
5,524,6
34,5Afrique de l'Ouest 2,5 1«-;5
5,6
10,4 5,0 5,0 13,128,0
Afrique C. 5,2 7,3 11,7 14,6 4,6 5,2 21,4 27,0
Afrique de l'Est 9,5
5,0
7,0 11,1 4,3 5,1 21,2 22,1Afrique indépendante
en voie de
développement
4,3
11,6
10,1 12,6 5,5 5,2 15,9 25,5Source s Etude des Conditions Economiques en Afrique, 1972
* %
'
cs/2562-6
Page 16
TABLEAU 7
INDUSTRIES MANUFACTURIERES EU
jo
DU P.I.B.Pourcentage
AFRIQUE DU NORD * —" ~
Algérie Egypte
République Arabe de Libye
Maroc Soudan Tunisie
Total,
Afrique du NordAFRIQUE DE L'OUEST
Dahomey .0. ...
5,3
Gajnbic
... ...
2,2
Ghana
... . „. 15,7
Guinée
.,. ...
3,3
Côte d'Ivoire ...
...
3,1
Libéria Mali
... ...
11,4
Mauritanie ...
... 2,9
Niger ...
...
6,9
Nigeria ... ...
3^5
Sénégal ... ...
14,2
Sierra Leone
... ...
5,5
Togo ... ...
n?0
Haute Volta
... ... 10,5
Total, Afrique de l'Ouest.. ...
9,3 9,1 21,7 1.7 12,3 9,0 9.8
12,6
en/256 2-6
Pace 17
ALT!I/MX. CT^ÏRAI^
Burundi oco oco 3,9
Camêretui • 0 0 000 11,4
République Contre Africaine 00c OOO
10,3
Tchad e 00 000 9,1
Congoj R.P„ 000 0 0 0 12,2
Guinée Equatorial© 000 0 0 0 3,5
Gabon 000 000 4,7
Rwanda 000 000 14,0
faire 000 0 0
0
16,5
Totals Afrique Centrale 000 0 O 0 12,ó
mi£m
BP L'ESTBotswana 00 oco
3,9
Ethiopie 0 0 0 0 0
6,2
Kenya 00 000 13,2
Lesotho 0 0 000 0,7
Madagascar 0 0 000 12,3
Ilalawi 0 c 000
12,5
lie Ilaurico 0 0 0 0 0 15,2
Somalie 00 000 4,5
Swaziland 0 0 0 0 0 14,1
Tanzanie 0 0 000 10,1
Ouganda 0 0 •0 0 7,2
Sambie 00 000 10,2
Totr1J Afrique de 1'Est 000 °y,.71
Afiif ne inuepenarnao
on voie .V, .'.•.veloprcmont 0 0 000 11,0
Source • Soereiuriat CPA
es/2562-6
Fage 18
TABLEAU 8
CONTRIBUTION DUS INDUSTRIES MANUFACTURE: A LA VALEUR AJOUTEE TOTAL!
EN AFRIQUE INDEPENDANTE EN VOIE DE DEVELOPPE!LU?:
( PaJlCEïïTACp)
Pays
Algérie Egypte Maroc Ghana Nigeria
Cameroun Zaire
Ethiopie Kenya
Zambie
bure ontago
Afrique du Nord
il
II
Afrique de l'Ouest
?t
Afrique Centrale
II
Afrique de l'Est
h
h
Total
1£60.
7,3 33,1 9,7 2.5 9,0 2,3
8,9 2)6 2.6
J-O
79,3
.1,0.71 6,6
27,27.6
5.7 12,5 2.0 5,5 2.1 4,0 3,076,2
D'après les données du Tableau 9, la secteur industrialisé est caractérisé par l'insistance habituelle sur les industries légères
et les dimensions réduites des établissements. 70 environ des établissements, employant
68
>3 de la population active engagée dansl'industrie manufacturière, et contribuant pour
65
%à
la valeur ajoutée do,ns cette industrie, entraient dans la catégorie docindustries légères.
Page ÎÇ
TABLEAU Q
Pour cent?, go du nombre total d'établissements manufacturiers représentés par les groupes industriels, répartition 011 pourcentage
de la valeur ajoutée par les principaux groupes industriels et nombre d'employés par établissement et en /! do la main d'oeuvre employée.
( (
(
Groupe(
e «zoo
V </ c 0
t Pourcentagea, des persontcp de lavaleurs îlombro d'om-
: du nombre :ncs omploj^ées;ajoutée dans jployés par
stot al d 'éta-ilans' 1 ' indus-z1'industrie établissement rblissements trie manufac-:manufactu- ;
s sturière jrière :
(Denrées
alimentaires?(boissons
et tabace>
! 25,8 :
24,3; 38,1 ;
75/Textiles et confection
28,• 8
c32,8
c 19,0; 90
(Bois et meubles t 11,3 î 7,0 5 4,1 t 4S
)
/Papier, imprimerie
pt édition ; 7,4
0 0
0 ■ 0
0 f* 0
; 4,4 ;
e ]
3,4
;
c79
y
1Industries légères ! 70>3
s0068,4
'0s
W64,5 ; 77
(/Produits
chimiques,
pétrole et plastiques : m
0 e
0 0
10,5
;
0 0 1-3,4
; 135
1
(minéraux
non(métallieucs
/
:
6,2
O n
s
5,6
s 4,1 • 71)
/Industries mctallur--
p'iqucs de base : m-
0 0
0 9
2,1
0 0
: I
2,8
• 412 <)(Produits
do métal,(machines
et outillage s13,8 ï
12,3ï
• j
12,4
i
71)
/Autres produits
^ manufacturés ! 3,2
0 e
9 c
0 0
1,1
9 ' e
0 c
0,7
5
28<
/Industries lourdes
[ 29,7
0 . 0
: 31,6 :
0 i>
33,4
! 84 }
(
(Total
t 100,0c e
i
100,00 J
100,0 ; 79
)
Source s C3A s Etude sur les Conditions Economiques de l'Afrique, 1972
CS/2562-6
Page 20
D'autre part, la
contribution des industries lourdes représen¬
tait un tiers environ de la valeur ajoutée dans les
industries
manu¬facturières et employait un peu moins
d'un tiers de la main d'oeuvre
totale engagée dans le secteur
manufacturier. Sur le plan de la main
d'oeuvre employée, la
plupart des établissements étaient petits, em¬
ployant en moyenne
00
personnesenviron.
Comment expliquer la persistance
do la croissance industrielle
rapide et l'incapacité des
économies africaines à faire progresser
leur transformation structairelle ? Ce serait faire preuve
do beau¬
coup de naïveté, à notre avis, que
d'essayer d'appréhender les in¬
suffisances et les limites de 1'expérience
industrielle récente de
l'Afrique, en faisantabstraction doc forces sociales qui ont déter¬
miné le rôle historique qu'a joué
l'Afrique dans l'évolution du
capitalisme
international.
Leslimitations de l'expérience indvistri—
elle récente de l'Afrique, tout comme son
'sous-développement" et
sa "dépendance", objets de nombreuses
analyses,
nepeuvent être
pleinement saisies que comme une
double conjoncture, de socialisa¬
tion. progressivement
'-Objectivo de la production globale qui a été
associée à la diffusion mondiale du mode do production
capitaliste
d'une part et de conjonction des
forces productives et des relations
sociales au soin des sociétés africaines d'autre part.
C'est là la seule base objective qui
permette de comprendre la
portée limitée do
l'industrialisation actuelle, le» pauvreté des
sociétés africaine à laquelle elle doit ctro
liée et les inégalités
croissantes de revenu et de richesse que le
système mondial de
pro¬duction et d'échange capitalistes
reproduit continuellement. Ces
inégalités
apparaissent
dansla répartition globale de la richesse,
dans la structure du développement
régional
enAfrique (dans les
tendances do pa-ys particuliers
à
jouerle rôle de pôles d'influen¬
ce capitaliste et ainsi
à "croître" relativement plus Vite que les
autres)
et au sein dessociétés africaines elles-mêmes.
CS/2562-S ' *
Page 21
Co n'est pas le lieu pour nous,
ici
encoro,d ' aborder la vaste
•rgnnmc de
questions créées
parcette situation. Toutefois il noue faut
indiquer ici le contexte clans
lequel devrait être étudié le rôle des
sociétés multinationales dans l.a croissance industrielle
récente de
l'Afrique. Nous n'avons pas non plus pourtâche, dano
cedocument,
d'analyser la société
multinationale
onsoi. D'autres contributions
sont déjà consacrées
à
cettetâche.
Nousvoulons plutôt mettre
en lumière, trèsbrièvement,
certainescaractéristiques importantes du
rôle des -sociétés multinationales dans 1'industrialisation de l'Afrique
afin de définir certains des principes
à
la base despropositions
faitqsultérieurement en ce qui concerne l'industrie.
• Bion que la situation varie
considérablement d'un
paysà l'autre,
les sociétés multinationales opèrent surtout
dans.le secteur
manu¬facturier et leur activité principale ost la production
do produits
minéraux pour exportation. Bion que
traditionnellement les sociétés
multinationales aiont beaucoup contribué
à
laproduction agricole,
leur activité dans co domaine agricole
décroît relativement, sauf
pour ce qui.ost du traitement dos
produits alimentaires et la
pro¬duction d'inputs agricoles importants
tols
queles engrais. Do
nom¬breux prétendus .avantages sont supposés découler
de
cesactivités des
sociétés multinationales en Afrique, La société
multinationale étant
la, forme organi sat iennolie la plus r.vncéõ do l'entreprise
capita¬
liste, on pense qu'elle contribuera de façon
remarquable à la crois¬
sance rapide de ces secteurs .de 1'économie africaine, en raison
des
injections inévitables de technologie, techniques.etcapitaux et do
leur "capacité organisationncllo inégaléo" on
matière de production
et de commorci-nli sat ion*
Les faite ont corçn&arit- ... montré, au'il n'en- a pas- été....ainsi et
elo nombreuses questions pénétrantes .ont été posées sur
les opérations
dos sociétés multinationales. Ces questions sont les