Universit´e P. et M. Curie Licence de Math´ematiques
LM360 B
Mardi 17 janvier 2006
Topologie et Calcul Diff´ erentiel
Corrig´e de l’examen I
1) Puisque U est born´e, sa fronti`ere est born´ee ´egalement : c’est donc une partie ferm´ee born´ee de R2, donc une partie compacte de R2. Alors la fonction continue f est born´ee sur le compact
∂U, c’est-`a-direM := supz∈∂U|f(z)|<+∞.
2) La fonctionz7→n(z) :=kz−ak2= (x−x1)2+ (y−y1)2est un polynˆome, donc est de classe
C
2 surR2. On en d´eduit imm´ediatement queg est continue sur U et de classeC
2 surU. De pluson a :
∂n
∂x = 2(x−x1) ; ∂2n
∂x2 = 2 ; ∂n
∂y = 2(y−y1) ; ∂2n
∂y2 = 2 donc ∆n= 4, et, pour x∈U, ∆g(x) = ∆f(x) +ε∆n= 4ε.
3) PuisqueU est une partie ferm´ee born´ee deR2, donc compacte, la fonctiong atteint sa borne sup´erieure sur U en un point b. Pour tout z de U, on a kz−ak ≤ diam(U) = R, donc U est contenu, ainsi que son adh´erence U, dans le disque ferm´e de centre aet de rayon R. Alors, pour w∈∂U ⊂U, on an(w) =kw−ak2≤R2. On a aussif(w)≤M par d´efinition de M, donc :
g(w) =f(w) +ε(1 +n(w))≤M+ε(1 +R2)< M +f(a)−M
1 +R2 (1 +R2) =f(a)
Par ailleurs on a f(a) ≤f(a) +ε= g(a) et g(a) ≤ g(b) puisque g atteint en b son maximum. Il en r´esulte que si b appartenait `a ∂U on aurait g(b) < f(a) ≤ g(b), et cette contradiction montre que b∈U \∂U =U. Et comme U est ouvert, il est un voisinage de b : il contient donc un disque ouvert de centrebet de rayon ρ.
4) Notonse1= (1,0) et e2= (0,1) les deux vecteurs de la base canonique de R2. Si |h|< ρ, les quatre points b+he1,b−he1,b+he2etb−he2, situ´es tous `a distance |h|deb, appartiennent au disque D(b, ρ), donc `aU, et la fonction g prend en chacun de ces points une valeur inf´erieure ou
´egale `a son maximum g(b) ;alors ϕ(h) = 1 4
¡g(b+he1) +g(b−he1) +g(b+he2) +g(b−he2)´ est bien d´efinie et on aϕ(h)≤ 1
4
³g(b) +g(b) +g(b) +g(b)´
=g(b).
5) Pour tout vecteuru de R2, la fonction h 7→h.u est affine de R dans R2, donc de classe
C
2,et par composition, la fonctionh7→g(b+h.u) est de classe
C
2sur {h:b+h.u∈U}. La fonction ϕest donc somme de quatre fonctions de classeC
2sur l’intervalle J =]−ρ, ρ[, donc elle-mˆeme de classeC
2 surJ.On a clairement ϕ(0) =g(b). De plus, pouru ∈R2, la d´eriv´ee de la fonctionh 7→ g(b+h.u) est g0(b+h.u).u. En prenant successivement u´egal `a e1,−e1,e2 et−e2, on obtient
ϕ0(h) = 1 4
µ∂g
∂x(b+he1)− ∂g
∂x(b−he1) + ∂g
∂y(b+he2)− ∂g
∂y(b−he2)
¶
ϕ00(h) = 1 4
µ∂2g
∂x2(b+he1) + ∂2g
∂x2(b−he1) + ∂2g
∂y2(b+he2) + ∂2g
∂y2(b−he2)
¶
d’o`uϕ00) = 0 etϕ00(0) = 1
2∆g(b) = 2ε.
La formule de Taylor-Young `a l’ordre 2 apliqu´ee `a ϕen 0 donne alors : ϕ(h) =ϕ(0) +hϕ0(0) + h2
2 ϕ00(0) +o(h2) =g(b) +εh2+o(h2)
En particulier, il existe un h ∈]0, ρ[ tel que ¯
¯ϕ(h)−g(b)−εh2¯
¯ < ε
2h2, et pour ce h, on obtient ϕ(h)> g(b) +εh2− ε
2h2=g(b) + ε
2h2> g(b), contrairement au r´esultat de4). Il r´esulte de cette contradiction qu’il n’existe aucun point a∈ U tel que f(a) > M, donc que f(z) ≤M pour tout z∈U. Et comme f ≤M sur ∂U, on a bien f ≤M surU.
II
1) Puisqueϕ(t) =ϕ(−t), on a par d´erivationϕ0(t) =−ϕ0(−t), donc, pourt= 0 :ϕ0(0) =−ϕ0(0), c’est-`a-direϕ0(0) = 0. Par convexit´e, on a
ϕ(0) =ϕ(1 2t+1
2(−t))≤ 1
2ϕ(t) + 1
2ϕ(−t) = 1
2ϕ(t) + 1
2ϕ(t) =ϕ(t) doncϕ(t)≥0 puisqueϕ(0) = 0.
Pourt≥1, on a 0≤ 1
t ≤1, donc ϕ(1) =ϕ
µ1
t.1 + (1− 1 t).0
¶
≤ 1
tϕ(t) + (1−1
t)ϕ(0) = 1 tϕ(t) d’o`uϕ(t)≥tϕ(1).
2) Sit >0 et h >0 on a t
t+h + h
t+h = 1, donc ϕ(t) =ϕ
µ t
t+h(t+h) + h t+h.0
¶
≤ t
t+hϕ(t+h) + h
t+hϕ(0) = t
t+hϕ(t+h) d’o`u (t+h)ϕ(t)≤tϕ(t+h) ett(ϕ(t+h)−ϕ(t))≥hϕ(t). On a donc : tϕ(t+h)−ϕ(t)
h ≥ϕ(t), et en passant `a la limite lorsque h tend vers 0,tϕ0(t)≥ϕ(t).
Puisque ϕ(0) = 0, cette relation est encore vraie pour t= 0. Pour t <0, on a ϕ0(t) =ϕ0(−t), donc, puisque −t >0 : tϕ0(t) = (−t)ϕ0(−t)≥ϕ(−t) =ϕ(t).
3) Six= (x1, x2, . . . , xn) ety = (y1, y2, . . . , yn) appartiennent `aRn et t`a [0,1], on a : Φ(tx+ (1−t)y) =
n
X
i=1
ϕ(txi+ (1−t)yi)≤
n
X
i=1
³
tϕ(xi) + (1−t)ϕ(yi)´
=t
n
X
i=1
ϕ(xi) + (1−t)
n
X
i=1
ϕ(yi) =tΦ(x) + (1−t)Φ(y)
ce qui montre que Φ est convexe. Puisque ϕ est positive, la fonction Φ est positive. Puisque ϕ est de classe
C
1 et que l’applicationπi: (x1, x2, . . . , xn) 7→xi est lin´eaire (et continue puisque la dimension est finie),πiest de classeC
1, doncϕ◦πi est de classeC
1et Φ =Pni=1ϕ◦πi est de classe
C
1. On a enfin Φ(0) =nϕ(0) = 0 et Φ(−x) =Pni=1ϕ(−xi) =Pn
i=1ϕ(xi) = Φ(x).
Si sup|xi| ≥ 1, il existe un k ∈ {1,2, . . . , n} tel que |xk| = sup|xi|. Alors, d’apr`es 1), on a ϕ(|xk|)≥ |xk|ϕ(1), donc :
Φ(x) =
n
X
i=1
ϕ(xi)≥ϕ(xk) =ϕ(|xk|)≥ |xk|ϕ(1) =ϕ(1).sup|xi|
4) On a g(0) = Φ(0) = 0. Puisque x 6= 0, il existe λ1 > 0 tel que λ1.sup|xi| ≥ 1. Alors, pour λ ≥ λ1, on a d’apr`es 3) : g(λ) = Φ(λx) ≥ λsup|xi|, d’o`u limλ→+∞g(λ) = +∞. Puisque l’applicationλ7→λxest affine, la fonctiong, compos´ee de Φ et d’une application affine, est convexe.
Comme g tend vers l’infini, il existe un λ2 tel que g(λ2) ≥ 1, et puisque g est continue nulle en 0, le th´eor`eme des valeurs interm´ediaires montre qu’il existe un λ0 ∈ [0, λ2] tel que g(λ0) = 1. Il r´esulte de l’in´egalit´e tg0t) ≥ g(t) montr´ee en 2) que ϕ est croissante sur ]0,+∞[, et mˆeme strictement croissante sur [λ,+∞[ si λ > 0 et g(λ) > 0, puisque pour t ≥ λ on aura g0(t)≥ g(t)
t ≥ g(λ)
t >0. On en d´eduit qu’il existe au plus un λ0 tel queg(λ0) = 1.
2
5) Puisque Φ est de classe
C
1 de Rn dans R, et q : (x, t) 7→ xt = (x1
t ,x2
t , . . . ,xn
t ) de classe
C
1 de Rn×]0,+∞[ dans Rn, la fonction Ψ = Φ◦q−1 est de classeC
1 de Rn×]0,+∞[ dans R.On a vu `a la question pr´ec´edente que, pour x 6= 0 dans Rn, il existe un unique λ0 > 0 tel que Φ(λ0.x) = 1 ; il en r´esulte que Ψ(x, t) = 0 si et seulement sit= 1
λ0
. On en d´eduit l’existence d’une unique fonction implicitep sur Rn\ {0} telle quet=p(x) ⇐⇒ Ψ(x, t) = 0.
On a ∂Ψ
∂xi(x, t) = 1 tϕ0(xi
t ) et ∂Ψ
∂t(x, t) =
n
X
i=1
−xi t2 ϕ0(xi
t ) =−1 t
n
X
i=1
yiϕ0(yi), si on poseyi= xi t . D’apr`es 2) on a yiϕ0(yi) ≥ ϕ(yi), donc ∂Ψ
∂t(x, t) ≤ −1 t
n
X
i=1
ϕ(yi) = −1 tΦ(x
t). Il en r´esulte que
∂Ψ
∂t(x, p(x)) ≤ − 1
p(x)Φ( x
p(x)) = − 1
p(x) < 0. Puisque ∂Ψ
∂t(x, p(x)) 6= 0, on d´eduit alors du th´eor`eme des fonctions implicites quepest de clazsse
C
1au voisinage de chaque point deRn\ {0}, c’est-`a-dire de classeC
1 surRn\ {0}.On a vu en 4) que la fonction λ 7→ Φ(λ.x) est croissante sur ]0,+∞[. Donc la fonction t7→Ψ(x, t) est d´ecroissante sur ]0,+∞[ ; il en r´esulte que sit≥p(x) on a Ψ(x, t)≤Ψ(x, p(x)) = 0 et si t < p(x) on a Ψ(x, t)>Ψ(x, p(x)) = 0.
6) On a clairement Ψ(−x, t) = Ψ(x, t), donc Ψ(−x, p(x)) = Ψ(x, p(x)) = 0, ce qui montre que p(−x) =p(x). De mˆeme, pourλ >0, on a Ψ(λx, λt) = Ψ(x, t), donc Ψ(λx, λp(x)) = Ψ(x, p(x)) = 0, ce qui montre que p(λx) =λp(x).
Puisque p(x)
p(x) +p(y) + p(y)
p(x) +p(y) = 1, et que x+y
p(x) +p(y) = p(x)
p(x) +p(y). x
p(x) + p(y)
p(x) +p(y). y p(y) on a par convexit´e de Φ :
Φ( x+y
p(x) +p(y))≤ p(x)
p(x) +p(y)Φ( x
p(x)) + p(y)
p(x) +p(y)Φ( y
p(y)) = p(x)
p(x) +p(y) + p(y)
p(x) +p(y) = 1 puisque Φ( x
p(x)) = Φ( y
p(y)) = 1. On en d´eduit que Ψ(x+y, t)≤0 si t=p(x) +p(y), c’est-`a-dire p(x+y)≤t=p(x) +p(y). Puisquep(x)>0 pourx6= 0, ceci montre quepest une norme sur Rn, pour laquelle la boule unit´e est {x:p(x)≤1}={x: Ψ(x,1)≤0}={x: Φ(x)≤1}.
Siϕ(t) =t4, on a Ψ(x, t) = 1 t4
à n X
i=1
x4i −t4
!
, donc 0 = Ψ(x, p(x)) = 1 p(x)4
à n X
i=1
x4i −p(x)4
! , c’est-`a-direp(x) =¡Pn
i=1x4i¢1/4
.
7) Les d´eriv´ees partielles de f valent ∂f
∂xi(x) = ui, et puisque l’un au moins des ui n’est pas nul, f ne poss`ede aucun point critique sur Rn. Puisque la norme p est ´equivalente `a la norme euclidienne sur Rn, l’ensemble B est compact, et f atteint son maximum sur B en un point a de B. Si ce point a appartenait `a l’ensemble ouvert {x : Φ(x) < 1}, il serait pour f un point critique ; doncaappartient `a l’ensemble {x: Φ(x) = 1}. Il en r´esulte que le maximum de f sur B est le maximum de f sous la contrainte Φ(x) = 1. Si Φ(x) = 1, il existe un itel que ϕ(xi) > 0 ; on a alors
¯
¯
¯
¯
∂Φ
∂xi(x)
¯
¯
¯
¯
= |ϕ0(xi)| ≥ ϕ(xi)
|xi| > 0, ce qui montre que la diff´erentielle de Φ n’est pas nulle en x, donc est surjective de Rn sur R. En un point a o`u le maximum sur {x : Φ(x) = 1}
est atteint, il existe donc un multiplicateur de Lagrange λ tel que f0(a) = λΦ0(a), c’est-`a-dire ui= ∂f
∂xi(a) =λ∂Φ
∂xi(a) =λϕ0(ai) pouri= 1,2, . . . , n. On a donc : ϕ0(a1)
u1
= ϕ0(a2) u2
=. . .= ϕ0(an)
un et Φ(a1, a2, . . . , an) = 1
3