L1 MPI 2011/2012
S1 Math´ematiques
Corrig´ e de l’Examen du 20 Janvier 2012
Exercice 1. z0 =−4√ 3 + 4i.
a) On calcule |z0|= q
(−4√
3)2+ 42 =√
64 = 8. On ´ecrit alors z0 = 8 −
√3 2 + i
2
!
= 8
cos 5π
6
+isin 5π
6
= 8ei5π6 .
b) On cherche z tel que z3 = z0. Comme 03 = 0 6= z0 on peut chercher z sous la forme z =reiθ (avecr >0 et θ ∈[0,2π[). On a alors
z3 =z0 ⇐⇒ r3ei3θ = 8ei5π6 ⇐⇒
r3 = 8,
3θ = 5π6 + 2kπ, k ∈Z.
Pour que θ ∈ [0,2π[ il suffit de prendre k ∈ {0,1,2}, on en d´eduit donc que z3 = z0 si et seulement si r = 2 et θ = 5π18 + 2kπ3 avec k ∈ {0,1,2}. Ainsi l’ensemble S des solutions est S =
n
2ei5π18,2ei17π18 ,2ei29π18 o
.
Exercice 2. Si f :R→R etl ∈R, par d´efinition, lim
x→+∞f(x) = l si
∀ε >0, ∃A∈R, ∀x≥A, |f(x)−l|< ε.
Exercice 3.
a) lim
x→0
ln(1 +x)
x = 1 et lim
x→0
sin(x) x = 1.
b) En notantf la fonction f(x) = ln(1 +x)
sin(2x) , pour tout x∈Df on ´ecrit f(x) = 1
2 × ln(1 +x)
x × 2x
sin(2x). (Remarque: Df = ]−1,+∞[\{kπ2 , k ∈ Z}.) On sait que lim
x→0
ln(1 +x)
x = 1. Par ailleurs
xlim→02x = 0 et lim
x→0
sin(x)
x = 1, donc d’apr`es le th´eor`eme de composition sur les limites on a lim
x→0
sin(2x)
2x = 1. Finalement, en utilisant les propri´et´es sur les produits et quotients de limites, on en d´eduit que lim
x→0f(x) existe et vaut 12 ×1× 11 = 12. Exercice 4. On note f(x) =
√x+ 4−2
x .
2
a) La fonction √
x+ 4 est bien d´efinie si et seulement si x+ 4 ≥0, i.e. x ∈ [−4,+∞[. De plus elle est continue sur cet intervalle. La fonction 1
x est d´efinie et continue sur R∗. On d´eduit quef(x) est d´efinie et continue sur [−4,+∞[∩R∗ = [−4,0[∪]0,+∞[.
b) La fonction √
x est d´erivable sur ]0,+∞[, donc la fonction √
x+ 4−2 est d´erivable sur ]−4,+∞[. Comme la fonction 1
x est d´erivable sur R∗, on d´eduit que f est d´erivable sur ]−4,+∞[∩R∗ =]−4,0[∪]0,+∞[.
Sur cet ensemble on a
f0(x) = 1 2√
x+ 4 ×x−(√
x+ 4−2)×1
x2 = −x−8 + 4√
x+ 4 2x2√
x+ 4 . c) Par d´efinition, la fonction f est prolongeable par continuit´e en 0 si lim
x→0f(x) existe et est finie. La valeur du prolongement de f en 0 est alors la valeur de cette limite. Pour tout x∈[−4,0[∪]0,+∞[, on a
f(x) =
√x+ 4−2
x = (√
x+ 4−2)×(√
x+ 4 + 2) x(√
x+ 4 + 2) = (√
x+ 4)2−22 x(√
x+ 4 + 2) = 1
√x+ 4 + 2.
Comme lim
x→0
√ 1
x+ 4 + 2 = 1
4, on en d´eduit que f est prolongeable par continuit´e en 0. Son prolongement ˜f est la fonction d´efinie sur [−4,+∞[ par ˜f(x) = f(x) si x6= 0 et ˜f(0) = 1
4. Exercice 5.
a) Th´eor`eme des accroissements finis : Soient (a, b) ∈ R2 avec a < b et f : [a, b] → R continue sur [a, b] et d´erivable sur ]a, b[. Alors il existe c∈]a, b[ tel que
f(b)−f(a) =f0(c)(b−a) ⇐⇒ f0(c) = f(b)−f(a) b−a .
Soit n ∈N∗. On applique le th´eor`eme pr´ec´edent `a la fonction ln sur l’intervalle [n, n+ 1]
(la fonction ln est continue et d´erivable sur ]0,+∞[ et donc sur [n, n+ 1]). Il existe ainsi c ∈]n, n+ 1[ tel que ln(n+ 1)−ln(n)
(n+ 1)−n = ln0(c) ⇐⇒ ln(n + 1)−ln(n) = 1
c. Comme 0< n < c < n+ 1 on a 1
n+ 1 < 1 c < 1
n et donc 1
n+ 1 <ln(n+ 1)−ln(n)< 1 n.
b) Soit n ∈ N∗. On a alors n+ 1 ∈ N∗. On peut donc appliquer la question a) `a l’entier N =n+ 1. La seconde in´egalit´e s’´ecrit alors ln(n+ 2)−ln(n+ 1) < n+11 .
c) Pourn ∈N∗, on note Pn la propri´et´e “ln(n+ 1)< un”. Montrons par r´ecurrence quePn est vraie pour toutn ∈N∗.
• Initialisation : On montre queP1 est vraie, c’est-`a-dire que ln(2)<1. En appliquant a) avec n = 1, on a 12 < ln(2)−ln(1) < 1. Puisque ln(1) = 0, la seconde in´egalit´e prouve que P1 est vraie.
• H´er´edit´e : Soitn∈N∗. On suppose quePn est vraie et on montre quePn+1 est vraie, c’est-`a-dire que ln(n+ 2)< un+1. CommePn est vraie on a ln(n+ 1)< un, et d’apr`es b) on a ln(n+ 2)−ln(n+ 1) < n+11 . En additionnant membre `a membre ces deux in´egalit´e, on en d´eduit que ln(n+ 2)< un+ n+11 =un+1, et donc quePn+1 est vraie.
• Conclusion : Pour tout n∈N∗ la propri´et´e Pn est vraie, i.e. ln(n+ 1) < un.
3
d) On a lim
n→∞ln(n+ 1) = +∞et, d’apr`es c), ln(n+ 1)< un pour toutn ∈N∗. Le th´eor`eme de comparaison sur les limites (Proposition 3.29 dans les notes de cours) permet d’affirmer que lim
n→∞un= +∞. e) Soit n∈N∗. On a
vn+1−vn =un+1−ln(n+ 1)−un+ ln(n) = 1
n+ 1 −ln(n+ 1) + ln(n)<0 d’apr`es a).
Pour tout n∈N∗ on a vn+1 < vn, i.e. la suite (vn)n est strictement d´ecroissante.
f ) Soit n ∈N∗. D’apr`es c) on a vn =un−ln(n)>ln(n+ 1)−ln(n)>0 puisque la fonction ln est strictement croissante.
La suite (vn)n est d´ecroissante minor´ee (par 0), donc elle converge.
g) On va montrer que la suite (wn)n est croissante et major´ee.
• Soit n∈N∗. On a
wn+1−wn=un+1−ln(n+ 2)−un+ ln(n+ 1) = 1
n+ 1−ln(n+ 2) + ln(n+ 1)>0 d’apr`es b), ce qui prouve que la suite (wn)n est strictement croissante.
• Soitn ∈N∗. On a wn =un−ln(n+ 1)< un−ln(n) = vn < v1 puisque la suite (vn)n
est d´ecroissante. La suite (wn)n est donc major´ee par v1 = 1.
Finalement, la suite (wn)n est croissante et major´ee donc elle converge.
Si on note γ0 la limite de (wn)n on a alors lim
n→∞vn −wn = γ − γ0. Par ailleurs, pour tout n ∈ N∗, on a vn −wn = ln(n + 1)− ln(n) = ln
1 + 1
n
et donc lim
n→+∞vn−wn =
n→lim+∞ln
1 + 1 n
= 0. Par unicit´e de la limite, on en d´eduit que γ−γ0 = 0 ⇐⇒ γ = γ0, i.e. les suites (vn)n et (wn)n ont mˆeme limite.
h)La suite (vn)nest strictement d´ecroissante et converge versγ. On a doncvn > γpour tout n. De mˆeme, la suite (wn)nest strictement croissante et converge versγ, et doncwn< γpour tout n. Ainsi, pour tout n ∈N∗, on awn< γ < vn. Pour avoir un encadrement deγ `a 10−1 pr`es, il suffit de trouvern∈N∗ tel quevn−wn <10−1. On avn−wn= ln(n+ 1)−ln(n)< 1 n d’apr`es a). Il suffit donc de prendre n= 10 pour avoir vn−wn<10−1. Ainsi, w10 < γ < v10 est un encadrement de γ `a 10−1 pr`es.
Remarque : w10=u10−ln(11) = 73812520−ln(11)'0,531 etv10=u10−ln(10) = 73812520−ln(10)' 0,626.