L e s C o n s u l a t s s u i s s e s à l ' é t r a n g e r r e ç o i v e n t le j o u r n a l . pa
Treizième Année.— N
018.
P r i x d u n u m é r o 1 0 c e n t i m e s
Dimanche 6 Mars 1898.
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L'économie sociale à l'Exposition de 1900 L'économie sociale s'organise pour p r e n d r e , dans l'Exposition de 1900, la place qui lui appartient. Elle se prépare à inellre eu pleine lumière, à côté et au- dessus des objets exposés, les hommes, les travailleurs, les artistes qui les ont laits.
Quand d'innombrables visiteurs auront contemplé l'accumulation énorme et ma- gnifique des richesses de l'univers, l'é».
conomic sociale leur montrera le travail, admirable créateur de toutes ces choses : elle leur fera connaître le producteur, plus intéressant que le produit : elle allirmera que l'esprit et la volonté, mo- teurs essentiels de toute œuvre humaine, sont supérieurs à la machine Ia plus parfaite et à la meilleure des marchan- dises : auprès des forces de la nature domptées et utilisées, elle fera voir par- tout le génie, le talent, la hardiesse, l'initiative, le labeur incessant de l'homme, ingénieur, artiste, entrepreneur, ouvrier, ses efforts, ses souffrances et ses joies, le secret du maximum d'effet utile (pie sa puissance peut atteindre et, en même temps, le minimum de justice dû au travail de Ions et de chacun.
La préparation, par les Comités d'ad- mission, des travaux du seizième groupe, consacré à l'économie sociale, à l'hygiène et à l'assistance, a commencé à la fin de janvier dernier par l'élection des bureaux.
Chacun des douze Comités d'admis- sion a nommé, au scrutin secret, d'après l'article 34 i\n règlement général, un président, un vice-président, un rappor- teur et un secrétaire. Quelques comités ont élu. a titre exceptionnel, des prési- dents d'honneur.
Voici, pour chacun des comités d'ad- mission, Ia composition de son bureau :
('.lasso 1(11. — Apprentissage. Protection de l'enfance ouvrière.
Classe 10'2. — Rémunération du travail.
Participation dans les bénéfices.
Classe 103. — Grande et petite industrie.
Associations coopératives de production et de crédit. Sydicats professionnels.
Classe 101. — Grande et petite culture.
Syndicats agricoles. Crédit agricole.
Classe 105. — Sécurité des ateliers. Régle- mentation du travail.
Classe 100. — Habitations ouvrières.
Classe 107. — Sociétés coopératives de con- sommation.
Classe 108. — Institution pour le dévelop- pement intellectuel et moral des ouvriers.
"Classe 109. — Institutions de prévoyance.
Classe 110. — Initiative publique ou privée en vue du bien être des citoyens.
Classe 111. — Hygiène.
Classe 112. — Assistance publique.
Les bureaux des Comités d'admission, ainsi constitués, deviendront de plein droit, d'après l'article SO du règlement, les bureaux des comités d'installation.
Les douze présidents des bureaux for- meront le comité du groupe XVI qui élira, parmi ses membres, un président des présidents. Les comités de groupe s'occupent des questions communes aux différentes classes cl notamment des dillicultés concernant la répartition des espaces ou l'attribution des objets à ex- poser. Les rapporteurs des Comités de classes assistent au Comité de groupe avec voix consultative.
Comment les comités d'admission et le comité du groupe W I vont-ils pro- c é d e r ?
Ils n'ont pu encore, dans une ou deux séances, arrêter leur ligne de conduite.
Il est permis cependant, dès aujourd'hui, d'indiquer trois idées principales qui se sont déjà produites.
O n procédera probablement par voie de sélection pour mettre bien en vue tout ce qui est bon, beau, noble, juste, grand et capable de servir de modèle, d'exemple, de guide et de flambeau.
Au lieu de vouloir simplement exciter la curiosité du public ou fournir des
documents à la science, on s'efforcera autant que possible, de tirer du g r o u p e XVI une série de leçons de choses uti- les à la fois pour les lettrés et les sim- ples, pour les savants et les ignorants, dans le but de conquérir l'opinion pu- blique à la vérité sociale prouvée par la méthode expérimentale.
Enfin, l'article 40 du règlement géné- ral dit que les comités d'admission pré- pareront, chacun p o u r sa classe, l'orga- nisation de l'Exposition ccntenale. Il s'agit là peut-être du clou de l'Exposi- tion de 1900. Jamais encore on n'a vu se présenter aux yeux, d'une manière saisissante, l'histoire séculaire d'un mé- tier, où la réunion des symboles qui caractérisent, p e n d a n t une telle période, le développement d'un principe ou la marche d'une idée.
Dans chacune des douze classes ou au centre du groupe XVI, il ne sera pas impossible de faire revivre les grands jours de l'économie sociale p e n d a n t le XIX
esiècle. Pieusement rassemblés de toutes p a r t s , apparaîtront de précieux souvenirs, des bustes, des médailles, des portraits, en un mot, tous les trésors d'un Musée social rétrospectif.
Lc palais de l'économie sociale, con- sacré aux congrès, aux conférences et à l'Exposition du seizième groupe, va être construit sur la rive droite de la Seine au coin du Cours la Reine et du P o n t de l'Aima.
Dc ce palais, les visiteurs de 1900,
plongeant leurs regards dans l'avenir,
pourront voir la terre promise, la terre
de la justice et de la paix. C'est à une
autre génération que reviendra la joie
d'y entrer. Nous n'aurons vu cl admiré
que les petits commencements de l'or-
ganisation future du travail, mais, ayant
encouragé et soutenu les premiers pas
des vaillants pionniers, nous n'aurons
104 LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE
pas travaillé en vain, nous n'aurons pas p e r d u noire lemps.
Plusieurs vétérans de l'Exposition de 1889 p r e n n e n t part aux travaux prélimi- naires de celle de 1000.
Le Musée social est largement repré- senté dans les comités d'admission d u groupe XVI.
Au nombre des présidents et vice- présidents sont MM. Jules Siegfried, président du Musée social: Lourties et Théophile Roussel, membres d'honneur:
Charles Robert, Gheysson, Georges Pi- cot, Albert Gigot, m e m b r e s d u comité de direction; Linder, Buisson, Fitscli, Chaufton. membres des sections du Mu- sée social.
Parmi les rapporteurs, on trouve MM.
Léopold Mabilleau, directeur d u Musée social ; Léon Marie, actuaire conseil d u M u s é e : Arthur Fontaine, Tromberl et Moron, m e m b r e s des sections.
Parmi les secrétaires, sont MM. de Rocquigny, délégué au service agricole du M u s é e ; de Seilhac, délégué au ser- vice industriel o u v r i e r ; Soria et Georges Paulet, membres des sections du Musée social.
Enfin, le groupe XVI, on l'a v u dans la liste qui précède, compte cinq prési- dents d'honneur.
Ce litre a été conféré, dans la classe des sociétés coopératives de consomma- tion, au vénéré doyen M. Clavel, tou- j o u r s sur la brèche, malgré son grand Age, pour défendre la juslicc et la vérité.
Dans le comité de la classe 110, con- sacrée à l'initiative publique et privée, M. le comle de Chambrun a été, par acclamation, élu président d'honneur.
Cet hommage était deux fois mérité d'abord, par la fondation d u Musée so- cial, puis p a r les idées si hautes et si libérales que le comte de Chambrun ne cesse de proclamer et de propager.
Qu'il me soit permis de citer u n exem- ple. Dans u n e note, en dale de Nice d u 28 janvier, adressée à quelques amis, le comte de Chambrun rappelait que, dans la première moitié du siècle dernier et dans la première moitié d u siècle pré- sent, les grands maîtres de la science économique considéraient surtout la richesse produite mais qu'après eux, d'autres hommes éminenls, tels q u e L e Play en France, Vansiltarl Neale en An- gleterre et Schultze-Delilsch en Allema- gne, ont étudié le producteur plutôt q u e le produit, l'homme au lieu de la matière transformée par lui : qu'ainsi la vieille économie politique a été dépassée par la jeune, féconde et brillante économie sociale où Le Play prêchait au patronat la générosité, tandis q u e Vansittarl Neale, au nom du droit et l'équité, en- seignait aux eoopéraleurs anglais et à tout le m o n d e les principes de la juste rémunération d u travail.
Charles ROBERT.
De l'Emancipation.
Information
Les intéressés peuvent d e m a n d e r des renseignements sur la maison
H. Perrinjaquet
2 , R u e d u T a p i s v e r t , M a r s e i l l e au Secrétariat général de la Chambre cantonale du Commerce, à la Chaux-de- F o n d s .
— « - s * : - · —
La poste fédérale en 1897
Nous extrayons quelques renseignements du rapport de gestion du Conseil fédéral sur les postes fédérales en 1897.
Les receltes totales de l'administration des postes ont été de 29.117,203 francs : les dé- penses, se sont élevées à 27,464,-177 francs.
L'excédent net s'est donc monté à 1,653,02G francs, en diminution d'environ 900,000 fr.
sur l'année 1896. Cette diminution du boni des postes provient de l'augmentation des dé- penses qui a été de 2,290,000 francs (chiffres ronds) tandis que l'augmentation des receltes était seulement de 1,393,000 francs.
Voici maintenant quelques chiffres compa- ratifs qui montreront le développement conti- nu du trafic postal :
Le nombre des voyageurs postaux trans- portés pendant r a n r é c l 8 9 7 a étéde 1,247,069 contre 1.165,220 en 1896. Qant à la poste aux lettres, elle enregistre les chiffres suivants:
Trafic interne.
ι S(j7 18y0 Lettres 84,436.307 83,723,332 Cartes postales 18,592,127 16,994,390 Imprimés 29,943.463 29,614,535 Echantillons 940,430 902,362 Journaux 100,968,631 92,398,055 Lettres recomm. 2,216,356 1,925,293 Colis postaux :
Nombre 15,276,038 14,503.772 Valeur: fr. 1.494,34L403 1,400,542.618
Trafic avec l'étranger.
J8g? ιSgIj Lettres 18,107,540 16,645,423 Cartes postales 8,001,027 6,541.405 Imprimés 7,431,619 0,301,412 Echantillons 969,790 873,958 Lettres recomm. 876.933 898.685
Le nombre des fonctionnaires et employés de tout ordre s'est accru en conséquence. En 1896, il était de 8372 : en 1897, il s'est élevé à 8859, en augmentation de 487. Le nombre de bureaux est monté de .1498 à 1501. celui des dépôts (Postablagen), de 1900 à 1939.
Assurances
La Commission du Conseil des Etats pour le projet d'assurance, a continué la discussion du projet assurance maladie jusqu'à l'article 196. KIIe a introduit dans le projet les dispo- sitions nouvelles suivantes: Les caisses d'as- surance maladie obtiennent la qualité de per- sonnes civiques. Elles jouissent, en ce qui concerne les impôts et le port, des mêmes avantages que les caisses publiques. Les diffi- cultés qui pourront se produire pourront être tranchées devant les tribunaux d'arbitrage d'arrondissement des localités respectives.
La Commission a entendu, dans sa séance, de l'après-midi, les propositions des délégués de la Fédéralion des ouvriers suisses, MM.
Greulich et Henri Seherrer, ainsi que les pro- positions des délégués du Gewerbeverein suisse, MM. Krebs. secrétaire général et Sigrist, tous deux de Berne. Elle a continué ensuite la discussion des articles qui avaient
été ajournés. Au cours de la discussion, la question du libre choix du médecin, a élé maintenue comme l'avait proposé le Conseil national.
Nouvelles diverses
Exposition u n i v e r s e l l e d e 1 9 0 0 . — Le Comité qui s'est constitué pour l'établisse- ment d'un village suisse en 1900 s'est montré favorable au projet. La réunion du capital né- cessaire peut être considérée comme assurée.
A propos de l'emploi de la machine à composition dans les imprimeries, on dit de Berlin que la Société de linotype de Mer- genthal a, pendant la dernière année, cons- truit 552 machines et en a prèle 1.325. Le journal The World à New-York emploie, à iui seul, 55 machines. Ses compositeurs ap- prennent la télégraphie pour pouvoir composer au moyen des machines les nouvelles télégra- phiques, à mesure qu'elles arrivent. Un seul compositeur, au journal Inlerocean, à Chi- cago, a pu composer en une nuit, au moyen de la machine, 120.000 lettres. Un journal de Leipzig reçoit le rapport du Parlement par té- léphone et sténographie et Ie dicte immédiate- ment aux compositeurs qui travaillent à la machine, de sorte qu'on n'a pas à copier ce rapport. Le compositeur peut établir, par heure, 1.000 lettres de plus qu'autrefois.
La population d e la Belgiqne augmente tous les ans. Les statistiques que l'adminis- tration vient de publier sont des plus intéres- santes. En un siècle, les populations de ses villes ont, les unes triplé, les autres quadru- plé, tandis que celle du pays n'a fait que dou- bler. En quatre-vingt quinze années, la popu- lation de la Belgique entière a passé de 3 mil- lions à 6 millions: de 66.000 à 187.000 pour Bruxelles, de 53.000 à 257.000 pour Anvers, de 55.000 à 155.000 pour Gond, de 46,000 à 160.000 pour Liège. Anvers a dépassé Bru- xelles entre les années 1870 à 1880. Anvers dépassa Gand en 1894. La cité wallonne compte en ce moment environ 5.000 habitants de plus.
Mais ce qu'il est intéressant de constater d'autre pari, c'est que l'élément étranger de- vient de plus en plus considérable. Depuis 1891, les immigrations dépassent les émigra- tions de plusieurs milliers d'unité. Depuis 1846, le pour cent d'étrangers s'est élevé, en Belgique, de 2.18 à 2.82. En 1890, la France y comptait 04.800 représentants, la Hollande 47.459. l'Allemagne 38.397 , l'Angleterre, 4.102 seulement.
L'Emigration. — L'émigration allemande a donné, en 1897. les chiffres suivants com- parés à ceux de 1896 :
1897 1 8 9 6
Sont sortis par Brème . . . 9.959 12.548 Hambourg 8.802 12.324 Autres ports allemands . . 440 899
18.801 25.771 Anvers 3.769 5.199 Rotterdam 584 1.030 Amsterdam Wi 140
•23.220 32" 114 A côté de 18.801 émigrants allemands sortis par les ports allemands, il a encore émigré par ces mêmes ports 64.419 nationaux d'au- tres pays, soit 37.239 par Brème, 26.247 par Hambourg et 933 par Stettin.
La position d e IYI. Dingley, le « p è r e » du tarif p r o t e c t i o n n i s t e a c t u e l d e s Etats-Unis, amuse, dans ce moment, les libres-échangistes. M. Dingley pense que pour refaire les Finances il est nécessaire d'écono- miser, et il met en colère les législateurs qui demandent de grandes sommes pour les em- ployer à la réfection ou à la construction des ports, aux aménagements des fleuves, à l'édi-
LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE 105
fication do bâtiments publics, etc. C'est qu'il y a un déficit de 52 millions de dollars con- trairement à ce qu'il avait promis comme résultat de l'application de son tarif, lequel n'a malheureusement pas pu rapporter en même temps des revenus aux protégés et au Gouvernement.
L ' i n t r o d u c t i o n d e l ' é l e c t r i c i t é à la place de la vapeur sur le chemin de 1er aérien de New-York, est une affaire très intéressante.
Les lignes possèdent 330 locomotives d'une valeur de prés de UO millions de francs qui ne rapporteront que très peu quand on les vendra.
Mais non seulement on η aura plus à se pro- curer ces locomotives si coûteuses, mais les réparations seront aussi réduites de plus de '/•; million de francs par a n . On parcourt s u r ces lignes 44 millions de milles par o n , avec 3.050 trains par jour, et on emploie constam- ment 75.000 chevaux de force. Bien qu'il ne s'agit que d'une ligne urbaine, il y a plus de trafic que s u r la plupart des grandes lignes de chemins de fer. On économisera la moitié des '200.000 tonnes de charbon qu'on emploie actuellement, notamment parce qu'on em- ploiera des machines à poste fixe. On a cepen- d a n t l'intention d'employer aussi des w a g o n s à moteurs électriques de "250 chevaux de force.
Le troisième rail conducteur sera employé pour donner de la lumière dans les w a g o n s . Un avantage spécial dû à l'électricité sera qu'on pourra obtenir une grande vitesse aussi- tôt après le départ de la station, ce qui est im- portant là où les stations sont à une si petite distance les unes des autres. La vitesse sera de 40 milles à l'heure, 20 secondes après que le traiivse sera mis en marche, et d'une façon générale la rapidité sera doublée au grand profit des voyageurs.
Les concessions commerciales faites
p a r la C h i n e à l ' A n g l e t e r r e , probablement à l'occasion des négociations pour le nouvel emprunt, donnent droit de passage s u r tous les fleuves aux vapeurs étrangers et indigènes, partout où les navires indigènes peuvent déjà passer d'après les traités existants. Ces con- cessions sont peu claires. Elles promettent aussi à l'Angleterre que des droits particu- liers dans le bassin du Yan Tsé Kiang ne se- ront donnés à aucune autre puissance. Enfin qu'il y aura un Anglais à la tète des douanes aussi longtemps que l'Angleterre détiendra la plus grande partie du commerce.
La d é c a d e n c e d e la v e r r e r i e a n g l a i s e , c o m p a r é e à la v e r r e r i e a l l e m a n d e , sem- ble être un fait réel. En 1874, l'Allemagne exportait de la verrerie pour S75.000 livres : l'Angleterre pour 1.184.000: en 1884, l'Alle- magne pour 1.771.000, l'Angleterre pour 1.252.000; en 1894, l'Allemagne pour 2.164.000, la G r a n d e - B r e t a g n e seulement pour 715.000. Pendant vingt a n s , l'exporta- tion allemande a donc augmenté de 1.300.(K)O : celle de l'Angleterre a diminué de 468.000 livres.
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ou, le cas échéant, époque de la radiation ou de la transmission — , cet ouvrage donne, en deux tables, des renseignements absolu- ment, complets et précis.
Mais, pour arriver à notre but, être clairs et complets, nous avons dû dépasser les li- mites que nous nous étions fixées, et, en plus des dix fascicules prévus, il en est résulté trois nouveaux, pour lesquels nous nous permettons de prélever la somme de t r o i s francs par renibours. postal, auquel vous
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