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Le détecteur électrolytique

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HAL Id: jpa-00241310

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00241310

Submitted on 1 Jan 1908

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Le détecteur électrolytique

C. Tissot

To cite this version:

C. Tissot. Le détecteur électrolytique. J. Phys. Theor. Appl., 1908, 7 (1), pp.37-51.

�10.1051/jphystap:01908007003701�. �jpa-00241310�

(2)

37

cations, on voit que les deux termes de la différence précédente sont

de même signe (positif). Par suite,

c’est-à-dire que, dans le cas de l’iodure de potassium, la constante c

serait de l’ordre du quart de volt.

Cela indique quelle erreur on peut commettre sur l’évaluation de la différence de potentiel au contact d’un métal et d’une solution

d’un de ses sels, quand on adopte 0,,56 pour valeur de l’électrode normale au calomel.

D’autre part, a-t-on effectivement le droit de négliger dans l’équa-

tion (1) la différence de potentiel Hg 1 1B1 ?

On ne doit donc pas considérer les nombres déduits des équa-

tions (2) et (3) comme représentant effectivement, les uns les diffé-

rences de potentiel métal-électrolyte et les autres les pressions de dissolution ; et il y aurait intérêt à reprendre d’une manière systé- matique toute l’étude expérimentale de la question.

LE DÉTECTEUR ÉLECTROLYTIQUE ;

Par M. C. TISSOT.

On utilise depuis un certain temps, sous le nom de détecteur électrolyt£que, un dispositif dont le principe, signalé par Ferrié(’)

dès 1900, a été appliqué, d’une manière sans doute indépendante, par ressenden (2 ) et Schl0153milch (3) â la réception des ondes électriques.

Le dispositif est constitué par un voltamètre à électrodes de

platine, de surfaces très inégales, immergées dans un électrolyte (généralement acide sulfurique ou azotique en solution aqueuse).

Associé à un téléphone et à un circuit de résonance, il constitue

un détecteur d’ondes très sensible et permet d’opérer, à des dis-

tances considérables, la lecture au son des messages de télégraphie

sans fil.

Il peut être utilisé tel quel. Mais, dans les conditions habituelles (l) FERRIÉ, Rappo¡>ts du Cong1’ès i~2te~°nationccL d’électricité, 1900.

) SCHLOEMILCH, Elekt. Zeilsch., 1903, p. 959.

(3) FESSEBPE1~, Elelet. Zeilsch., 1903, p. :586, 1015.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01908007003701

(3)

38

d’emploi, on applique au voltamètre une force électromotrice auxi- liaire constante : le pôle positif de la source est relié à la pointe fine qui constitue l’anode. La sensibilité du détecteur se trouve alors

accrue d’une manière notable.

Dans tous les cas, le téléphone qui est intercalé dans le circuit rend un son quand le voltamètre est soumis à l’action de trains d’ondes électriques.

M. Armagnat (1) a récemment étudié le dispositif en vue de la

détermination des conditions les plus favorables qu’il convient de

remplir dans l’établissement de l’appareil, pour les applications.

D’autre part, différentes recherches ont été entreprises pour étu- dier le. phénomène et en donner 1 interprétation.

Laissant tout d’abord de côté ce point de vue spéculatif, je me suis proposé d’étudier comment se comporte le détecteur sous l’action des oscillations qu’il reçoit, c’est-à-dire de déterminer à quelle qua- lité des ondes il se montre particulièrement sensible.

En dehors de toute considération théorique, l’intérêt d’une pareille

recherche résulte du fait que, selon qu’un détecteur est sensible à

l’effet total, à l’amplitude ou à la valeur moyenne (du courant ou

du potentiel), il se prête dans une mesure plus ou moins grande à

la mise en jeu des phénomènes de résonance, et convient à tel ou tel montage.

Afin d’obtenir des évaluations susceptibles de mesures, on

a

substitué à l’écouteur téléphonique un galvanomètre, et comparé,

pour des érnissions identiques faites à distance, les déviations de ce

galvanomètre à celles d’un bolomètre, c’est-à-dire à celles d’un

détecteur dont les indications fournissent des données aisées à inter-

préter d’une manière nette.

Le bolomètre est directement intercalé dans l’antenne réceptrice, préalablement accordée, à la base de l’antenne.

Quant au détecteur électrolytique, il est disposé dans un circuit

de résonance, en liaison lâche avec l’antenne réceptrice, et accordé

à la période des oscillations reçues.

Les expériences consistaient à enregistrer les effets exercés sur

les deux détecteurs - bolomètre et électrolytique,

-

c’est-à-dire les déviations des galvanomètres respectifs, pour des séries d"émissions bien constantes, et à faire varier pour cliaque série 1 énergie des

(1) ÀRMAGNAT, Rev. C~C~’., 1906, p. 56.

(4)

39 oscillations reçues par l’antenne en modifiant progressivement

l’étincelle d’émission.

Le phénomène présente des aspects un peu différents, selon que l’on Mit usage ou non d’une force électromotrice auxiliaire. Dans l’un et l’autre cas, il y a déviation du galvanomètre de l’électroly- tique quand l’appareil reçoit des oscillations électriques. Mais,

ainsi que l’a noté M. Ferrié (1), les déviations se produisent dans

les deux cas en sens inverse. Le courant continu qui résulte de l’action des oscillations sur la cellule électrolytique va l’inté-

,

rieur du voltamètre) de la petite électrode à la grande quand

il y a une force électromotrice appliquée

-

le pôle positif étant à

l’anode fine,

-

tandis qu’il va de la grande électrode à la petite quand il n’y a pas de force électromotrice auxiliaire.

Nous avons donc étudié séparément les deux cas.

~

I. -

CAS DE L’EMPLOI D’UNE SOURCE AUXILIAIRE.

Au moment où l’on ferme le circuit auxiliaire sur le voltamètre, c’est-à-dire où l’on porte les électrodes à une différence de poten-

tiel E., il se produit au galvanomètre une brusque élongations qui

va en diminuant progressivement, rapidement d’abord, puis de plus

en plus lentement, pour atteindre au bout de quelques secondes ou

de quelques minutes, selon la valeur de la résistance totale du cir-

cuit, une déviation sensibZe~~2ent fixe 60’

C’est l’allure ordinaire du phénomène de polarisation.

Les valeurs respectives de l’élon-gation primitives et de la dévia-

tion finale ~, vont en croissant avec la valeur de la force électro-

motrice appliquée Eo.

Si l’on fait varier la force électromotrice E., et que l’on porte

en abscisses les valeurs de Eo, en ordonnées les valeurs corres-

pondantes de déviations °0’ on obtient une courbe ~oc~r~’cite~~2e~zt conti~a2ce, ainsi que l’a observé M. Rothé (2).

La courbe (/~7. 1) qui

a

été obtenue avec l’ électrolvtique dont

nous nous sommes servi pour les présentes expériences de réception

d’oscillations électriques montre qu’il en est bien ainsi.

Dans le cas présent, l’électrolyse sensible est décelée par un FERRIÉ, C. lI. de l’Ac. des Se., juillet 1905, p. 3’15.

(2) ROTHÉ, J. de Phys., 4e série, t. III, p. 616, ~90!~.

(5)

40

bourdonnement particulier au téléphone : bien que ce bourdonne- ment commence à se faire entendre à partir de 2",6, aucun crochet

brusque ne révèle le début de l’électrolyse, et le pllénomène demeure parfaitement continu, au-dessus même de l’électrolyse normale.

Fic.L

M. Armagnat (1) a attiré l’attention sur l’allure dissymétrique des

courbes que l’on obtient avec les détecteurs électrolytiques, c’est-

à-dire avec des voltamètres à électrodes inégales. Cette dissymétrie

est encore plus accentuée quand on relève les courbes 1

=

f (t) re- présentatives du courant en fonction du temps, comme l’a noté M. Rothé (2;.

Elle se traduit par une différence d’aspect dans la forme des deux branches de courbes - la courbe obtenue en prenant la pointe fine

comme anode présentant un coude plus prononcé que l’autre.

La courbe dont nous donnons le tracé a été obtenue sans inter- caler dans le circuit d’autre résistance que celle de la cellule elle- même et du galvanomètre.

L’équilibre final est alors atteint beaucoup plus vite que lorsque

le circuit présente une résistance notable, de sorte que les valeurs (1) ÀRMAGNAT, 10C. cit.

(2) Ro~rHL, IOC. cil., et thèse de la Faculté des Sciences de Paris.

(6)

41

relevées pour les °0 sont plus certaines. Autrement, l’équilibre est

atteint si lentement que l’on est porté à attribuer aux la des valeurs.

trop fortes, ce qui altère la régularité des courbes. C’est, je pense, la

raison des coudes très brusques que présentent les courbes données

par 1V1. Armagnat, et que je n’ai pas retrouvés (1 ) .

Il Effet des oscillations pour 2cne valeur constante de la force élec-

tro>710trice auxiliaire.

-

On a tout d’abord examiné l’effet des oscillations sur le détecteur dans le cas du montage habituel, c’est-

à-dire quand il y a une force électromotrice appliquée constante E,, quai fait prendre au galvanomètre une déviation initiale ~,.

L’action des oscillations produit une brusque élongation 1, qui

diminue très rapideoenent, tandis que les oscillations continuent à

agir pour prendre une valeur sensiblement fixe 01 0, les valeurs

&, et 0 étant d’ailleurs peu différentes.

Quand les oscillations cessent, le galvanomètre revient à une

déviation ô2, inférieure à op mais toujours notablement supérieure

à °0’

Cette déviation °2 diminue ensuite progressivement sous l’action

de la force électromotrice appliquée E~, et le spot se fixe de nou-

veau à la déviation primitive °0 (une vingtaine de secondes suffisent pour que le résultat soit atteint).

Il y a donc, en fait, superposition d’un effet pernlanent à un effet temporaire.

Dans la réception au téléphone, c’est 1 effet temporaire qui entre

seul en jeu. En première approximation, il peut être évalué par l’accroissement (°1

-

~,) de déviation produit sous l’action des oscillations quand le régime permanent est établi.

Les valeurs respectives de 60’ ô, et ô., varient beaucoup avec la

valeur de la force électromotrice appliquée E~.

La déviation 02’ qui représente l’effet permanent, va en croissant

avec la durée d’action des trains d’oscillations.

,

Mais la déviation °1

i

conserve une valeur sensiblement indépen-

dante de cette durée.

D’une manière générale :

Pour une valeur donnée de la force électromotrice appliquée E,,

c’est-à-dire pour une valeur déterminée de la déviation initiale ÕO’ les

(1) Voir, il

ce

sujet, ROTHL, loc. cit.

(7)

42

valeurs de Õ vont en croissant rapidement avec la quantité d’éner- gie reçue et tendent vers une limite sensiblement fixe.

De sorte que, dès que 1 énergie reçue dépasse une certaine valeur

-

toujours très faible, et d’autant plus faible que la force électromo- trice appliquée E, est plus grande, et la pointe plus fine, - la dévia- tion (Õ1

-

60)’ c’est-à-ùire le courant continu qui traverse la cellule,

devient indépendante de l’énergie mise en jeu à la réception.

Voici, par exemple, une observation qui se rapporte à des émis- sions faites à une distance de 2 kilomètres, en système direct, avec

des étincelles décroissantes et variant de 4(’111.:) à Of’lU, 2 :

Tant que l’énergie reçue (ou l’intensité efficace du courant dans l’antenne réceptrice) demeure supérieure aux valeurs qui corres- pondent à quatre divisions du bolomètre, le détecteur électrolytique

se comporte, au point de vue de la réception, commeun cohéreur ou,

plus justement si l’on veut, comme se comporterait un détecteur magnétique de Rutherford désaimanté à foncl.

Mais les oscillations qui donnent au bolomètre, dans le cas pré-

sent, une déviation de quatre divisions peuvent être regardées comme

relativement énergiques pour l’électrolytique, car elles se font en-

tendre fortement au téléphone.

Il convient donc d’examiner comment se comporte le détecteur pour les oscillations les plu,,+; faibles qu’il soit susceptible de déceler.

On a opéré pour cela avec un poste situé à 40 kilomètres de dis- tance.

En réduisant suffisamment l’étincelle d’émission, on pouvait alors

arriver à donner aux émissions une puissance telle qu’il fût impos-

sible de les enregistrer, soit au galvanomètre, soit au téléphone de l’électrolytique.

A partir de cette valeur limite, on faisait croître progressivement

1"étincelle. Pour évaluer l’énergie mise en jeu, on substituait à l’ob- servation bolométrique à la réception, observation qui devenait dé- licate et incertaine pour les valeurs très faibles de l’énergie reçue,

l’observation du courant à la base de l’antenne d’émission.

(8)

43

.

La mesure de l’intensité efficace à la base de l’antenne d’émission

permet d’évaluer l’énergie mise en jeu à l’émission, c’est-à-dire d’ob- tenir une quantité proportionnelle à celle qui est mise en jeu dans

l’antenne réceptrice, les autres conditions demeurant les mêmes,

ainsi que nous l’avons montré par ailleurs.

C’est ainsi qu’ont été obtenus les résultats suivants :

Tant que les déviations demeurent très faibles, il existe une pro-

portionnalité approximative entre ces déviations et les valeurs de

l’énergie reçue par l’antenne.

Mais les déviations vont en croissant plus vite que l’énergie reçue, puis tendent vers une limite.

Si la limite obtenue dans la présente expérience est voisine de

30 divisions, tandis qu’elle était de 75 à 80 dans l’observation citée

plus haut, c’est que ces observations n’ont pas été faites le même

jour et se rapportent à des valeurs différentes de la force électro- motrice auxiliaire E..

Il y a lieu de noter que la déviation (3, - ôo)

_

1 correspond à la

limite extrême des signaux perceptibles au téléphone, qu’on ne com-

mence à lire nettement qu’à partir du point la déviation atteint la valeur 4. En pratique, c’est toujours au-dessus de ce point qu’on

utilise l’appareil.

Ainsi, la marge dans laquelle se produit la proportionnalité rela-

tive entre l’énergie mise en jeu et l’effet enregistré est-elle relative-

ment restreinte.

2° Inflttàîîce de la valeur de Zcc force éler;troinotrice auxiliaire Eo.

-

Quand, pour une même valeur de l’énergie reçne, on fait croître

progressivement la force électromotrice auxiliaire, les déviations du

galvanomètre de l’électrolytique vont en augmentant, lentement d’abord, puis de plus en plus rapidement, sans qu’il se produise de

modification apparente dans le phénomène, alors qu’on atteint la

région d’électrolyse normale.

(9)

44

On a, par exemple, :

Les déviations demeurent très faibles tant que la force électromo- trice appliquée ne dépasse pas 2",15, et croissent ensuite constam- ment, même alors que l’électrolyse est franchement établie (au-

dessus de ~,6, ainsi que nous l’avons déjà noté).

Il n’y a donc pas de valeur critique pour la force électromotrice, qu’il y a intérèt à prendre le plus élevée possible.

En pratique, on se trouve limité par l’établissement de l’électrolyse, qui produit dans le téléphone le bourdonnement dont nous avons

parlé, et qui est susceptible de nuire à la netteté de la réception des signaux.

Il.

-

CAS OU

IL

N’Y A PAS DE FORCE ËLECTHOMOTRICE AUXILIAIRE.

Dans le mode de montage habituel, c’est-à-dire quand on fait

usage d’une source auxiliaire, le phénomène qui se produit à la ré- ception dépend nécessairement de conditions complexes. La super-

position d’un effet permanent à l’effet temporaire indique qu’il dépend,

en particulier, de l’état des électrodes au moment oû elles subissent l’action des oscillations. 1/ expérience, montre qu’il présente un ca-

ractère beaucoup plus simple et plus régulier lorsqu’il il’y a pas de force électromotrice appliquée.

Le g alvanomètre demeure alors au zéro tant que les oscillations

n’agissent pas, prend une déviation parfaitement fixe pendant leur action, et revient exactement t au zéro dès qu’elles cessent d’agir.

Il n’existe plus

-

en apparence tout au moins - qu’un effet tem- poraire, et les relations quantitatives apparaissent avec une grande

netteté.

C’est ce qui ressort du tableau suivant, qui donne les déviations

respectives obtenues dans ces conditions au bolomètre et au galva-

(10)

45

nomètre de l’électrolytique pour des valeurs croissantes de l’énergie

émise par un poste à distance :

Les indications des deux instruments peuvent être regardées

commue ri~ou~°euse~~2e~2t proportionnelles.

On doit en inférer que : L’intensité 1 du courant continu qui r/s.1lte

de tact£on des oseillatio*ns sur la cellule électrolytique est proportion- .

nelle au carré ii2 de l’a1nplitude des oscillations dans l’antenne récep-

trice.

III. -

INTEIIPRÉTATION DES RÉSULTATS.

En résulné, tant que l’énergie reçue est très faible, le détecteur réagit de la même manière, qu’il y ait ou non une force électromo- trice auxiliaire, et ses indications demeurent sensiblement propor- tionnelles à l’énergie qu’il reçoit.

Dès que l’énergie mise en jeu dépasse une certaine valeur avec le mode de montage habituel, il fonctionne commeun détecteurd’ampli- tude, incapable d’intégrer les effets qu’il reçoit.

C’est ce qui se produit

en

général dans les conditions de l’appli-

cation pratique à la réception des signaux au son. Avec le muntage habituel, l’électrolytique constitue un détecteur sensible qui convient plutôt pour obtenir de grandes portées que pour réaliser des effets sélectifs.

_

Pour l’obtention de pareils effets, soit que l’on veuille mettre à

profit les phénomènes de résonance, soit que l’on veuille se servir de

l’électrolytique comme récepteur de télélJhonie sans fil (pour la trans-

mission de la parole), il convient, au contraire, de l’employer sans

source auxiliaire en consentant à en sacrifier en partie la sensibilité.

L’objet primitif des expériences, qui était de déterminer la manière dont se comporte en pratique l’électrolytique sous l’effet des oscilla-

tions, peut être considéré comme rempli.

Mais les résultats obtenus sont d’une telle netteté

-

en particulier

dans le cas où il n’y a pas de force électromotrice auxiliaire

-

(11)

46

qu’ils nous ont incité à en rechercher une interprétation plausible.

Diverses explications ont déjà été proposées pour rendre compte du phénomène qui se produit sous l’action des oscillations dans la cellule électrolytique.

Fessenden (t) y voyait un effet purement thermique.

Le passage du courant de haute fréquence dans l’électrolyte en provoquerait l’échauffement.

Comme le coefficient de variation de la plupart des électrolytes est négatif, il en résulterait une clzute de résistance.

Mais on doit observer que le phénomène n’est pas indépendant

du sens d’application du courant). De horest (9), Rothmund et Les- sing (3) ont montré d’autre part qu’il n’est pas affecté par de notables variations de température. Il ne se produit pas notamment de modi- fication sensible dans le phénomène de réception quand on place la

cellule dans un bain dont on élève progressivement la température jusqu’à amener l’électrolyte à l’ébullition. C’est en effet ce que nous

avons constaté en reproduisant l’expérience.

De Forest a montré aussi que le phénomène n’a plus lieu dès que l’on empêche la polarisation de se produire, ce qui arrive, par

exemple, quand on platine la surface du fil fin ou lorsqu’on emploie

comme anode un fil de fer.

Il en conclut qu’il est à une interruption de polarisation provo-

quée par l’action des oscillations.

Telle est aussi la conclusion de Reich (-4), qui, faisant passer dans la cellule une décharge non oscillante de condensateur, a trouvé une

différence d’effet selon le sens de la décharge.

Rothmund et Lessing ont établi que la force électromotrice d’un

couple dont l’une des électrodes est constituée par une pointe fine de

différents métaux est altérée par les oscillations.

Pour rendre compte de la dépolarisation qui prend naissance sous

leur action, ils assimilent la cellule électrolytique à une soupape à

électrodes d’aluminium.

L’une des phases passerait aisément de électrolyte à l’électrode, l’autre avec difficulté à cause de la couche d’oxyde ou de gaz.

Ferrié (5) pense que le phénomène est tout différent selon qu’il n’y

(i) F~sSEI~DE1, 10C. cit.

(‘’) DE FOHEST¡ Revue élect., ’190~, p. 22.

(0) RoïHMUND et LESSING, Ann. de~° Ph?~sik, 1904, p. 193.

(") REICH, E~-. Zeilsch., 1904, p. 338.

CI) FERRIÉ, C. R. c-te 1°Ac. des Se., juillet 1905, p. 3>lJ.

(12)

47

a pas ou qu’il y a une force électromotrice auxiliaire. Dans le

premier cas, la cellule se comporterait comme une soupape. Dans le second, la source auxiliaire polarise le détecteur : le condensateur

électrolytique ainsi formé étant chargé au potentiel de la pile, les

oscillations déchirent la couche du diélectrique formé au contact de l’anode, et une conductibilité momentanée se produit.

Sans insister sur les objections que soulève le mécanisme de la rupture de la couche cliétectriqite supposée, on peut observer que

l’explication revient encore à dire qu’il se produit une dépolarisation spontanée sous l’action des oscillations.

En somme, les expérimentateurs s’accordent à dire que tout se passe comme s’il y avait dépolarisation de l’anode, et le fait dont il s’agit de rendre compte, c’est que les oscillations produisent une dépolarisation réelle ou apparente.

Pour ne s’attacher qu’aux effets ten~poraires, il importe tout d’abord

d’insister sur la continuité du phénomène, continuité qui se poursuit

même lors de l’établissement de électrolyse normale.

Si l’on observe que la variation des déviations (°1 - Õo) du galvano-

mètre de l’électrolytique, pour des forces électromotrices E, crois-

santes, présente la même allure que la variation des °0’ il paraît logique de la rapporter à la même cause, c’est-à-dire à la variation du courant de polarisation.

Il convient d’ailleurs de tenir compte, dans toute tentative d’expli-

cation du phénomène, du fait, que M. Rothé a bien mis en lumière, qu’un voltamètre doit être considéré non comme un simple conden-

sateur, mais comme un condensateur associé à un accuJnulateur.

Warburg (’), puis Neumann, ont déduit de l’application de la rela-

-- - --- - - -- - -

(1) W’arburg (Wze. Ann,, 1899, p. 494)

a

montré que la concentration ionique c,

à une distance N de l’électrode (comptée perpendiculairement à l’électrode), est

liée à la vitesse de diffusion k par la relation :

Dans le

cas

un

voltamètre à électrodes d’inégales surfaces est traversé par

un

courant périodique i ~ in sin tot, l’équation différentielle est satisfaite par

une

solution :

Au voisinage immédiat de l’électrode, c’est-à-dire pour z

=

o,

on a

simple-.

m ent :

(13)

48

tion de Nernst une théorie osmotique de la polarisation, qui permet

d’obtenir l’expression de la capacité de polarisation dans le cas

les électrodes d’un voltamètre sont soumises à l’action d’un courant

alternatif.

-

Sans suivre toutes les conséquences de cette théorie, on peut mon-

trer que des considérations analogues suffisent à rendre compte, d’une manière générale, du fait que l’action des oscillations sur une électrode polarisable donne lieu à un effet dissy>7zélrique.

La relation de Nernst (1) donne pour expression de la force électro-

motrice de polarisation en fonctiom de la concentration respective

des ions aux électrodes :

Si l’on suppose que l’application d’une relation de même forme demeure légitime dans le cas présent du voltamètre à électrodes de

platine, la force électromotrice de polarisation sera représentée

par :

où col concentration ionique au voisinag e de la grande électrode,

conserve une valeur constante.

Mais la concentration c au voisinage de la petite électrode subit des oscillations que l’on peut regarder, en première approximation,

comme proportionnelles à celles du courant :

Si l’on fait :

en désignant par c~ une constante fonction de l’amplitude du courant, la force électromotrice de polarisation prend la forme :

Cette forme est dissymétrique à cause de la fonction logarithmique,

et c’est cette dissymétrie qui se traduit par un courant continu et

- --- --- - - -- --- ---

(1) Pour la relation de Nernst, voir L. PoiNcAnÉ, Rappotls du Cong’ès de phy-

sique de 1900, t. II, p. 403.

(14)

49

prend l’aspect du phénomène apparent de chute de î-ésistaizee ou de cohérence.

Si les conditions sont telles que Co soit inférieure à 1, le dévelop- pement du logarithme en série convergente donne :

c’est-à-dire :

Le courant continu dont on constate l’existence est dû à la force électromotrice moyenne Pm - , / P pendant la durée T d’une

T

0

période, cette force électromotrice moyenne étant appliquée au cir-

cuit de résistance constante R, qui comprend la cellule électrolytique

et le galvanomètre.

Il a pour valeur :

Comme d’ailleurs :

on a :

et pour des valeurs suffisamment faibles de (~), c’est-à-dire de io,

Co

,

il vient simplement :

ou, a étant une fonction de l’ alnplitude io du courant qu’au même degré d’approximation on peut regarder comme proportionnelle

à i~,

J

- -

BiÉ (B étant une constante),

J. de P~., 4e série, t. VII. (Janvier 1908.) 4

(15)

50

ce qui est précisément le résultat que nous avons obtenu dans les observations faites sans force électromotrice auxiliaire.

Une relation analogie a été vérifiée par Gundry (1)

-

mais d’une

manière seulement approchée - dans le cas d’électrodes polari-

sables de mercure soumises à l’action de courants alternatifs de basse fréquence.

Les présentes expériences indiquent que la relation serait rigou-

reusernent applicable à la cellule électrolytique pour des oscillations de la fréquence de 106 par seconde.

Lorsqu’on fait usage d’une force électromotrice auxiliaire Eo, il

existe une déviation préalable’ 00’ c’est-à-dire un courant 1, à la différe;,ice entre la force électromotrice appliquée Eo et la force élec- tromotrice de polarisation. Car le voltamètre doit alors être assimilé à un accumulateur en chcc~~~e.

Si l’on représente la force électromotrice de polarisation par une

expression analogue à celle qui a été adoptée ci-dessus :

et que l’on suppose que le courant variable superposé au courant

continu fasse subir à la concentration c (à la petite électrode) des

osc£llat£ons autour de la iraleur moyenne C1’ on écrira ici pour le courant :

La valeur 1. du courant qui donne la déviation 30 étant :

on a ainsi :

(1) GU-~B~DRY, Phil. 31ag., 1906, p. 329.

(16)

51

.

1, a 1

et si l’un suppose 2013 1,

Ci

i

Par suite :

ou:

Il doit donc se produire un ace)-oissement du courant I~~, c’est-à-dire

un accroissement de la déviation primitive ô~,.

La déviation observée (Õ,

-

ô~) a lieu dans le 1nême sens que Õo,

c’est-à-dire en sens contrair’e de la déviation que produisent les oscil- lations, lorsql~’iI n’y a pas de force électromotrice auxiliaire.

Pour des valeurs suffisamment faibles de a, c’est-à-dire de io, on

CI doit encore avoir sensiblement :

BI étant une constante, le signe + montrant que le courant est de

sens inverse au courant 1

= -

Bi2, qui apparaît quand il n"~- a

pas de force électromotrice appliquée.

Dès que le rapporta augmente, ce qui peut avoir lieu, dans le cas

Cf

présent, soit par la variation de i., soit par celle de E, qui entraîne la variation de 2013’? les termes de degré supérieur du développement en

c o

.

z

série interviennent, de sorte que (8j

-

80) vu en croissant rapidement.

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