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Géographie Économie Société: Article pp.273-299 of Vol.13 n°3 (2011)

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Géographie, économie, Société 13 (2011) 273-299

doi:10.3166/ges.13.273-299 © 2011 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

géographie économie société géographie économie société

L’Ile-de-France et ses départements : proximité et économie de localisation

Paris region and its departements:

between proximity localization economies

Denis Carré

1

et Nadine Levratto

1,2

1économiX, CNRS – Université Paris Ouest Nanterre La Défense — 92000 Nanterre

Euromed Management, Marseille

Résumé

Nombre de travaux récents proposant une appréciation parallèle de la croissance de l’emploi et de la productivité permettent de qualifier la nature des modalités d’adaptation des territoires aux contraintes et opportunités économiques. Selon le schéma de l’économie géographique les terri- toires devraient tendanciellement connaître des phénomènes cumulatifs positifs ou négatifs selon le sens des déplacements du facteur travail. Toutefois, des constats empiriques révèlent des situations intermédiaires, voire contradictoires, dans lesquelles la concentration du travail se combine avec des performances en recul. La région Ile-de-France, caractérisée par un mode de croissance qualifié de « récessif », est emblématique de cet apparent paradoxe. Après avoir rappelé les débats qui struc- turent la littérature consacrée à l’évaluation des rôles respectifs du territoire et de l’activité dans les performances des entreprises, nous proposons de revenir sur le cas de cette région afin de départager ces deux effets. En recourant à la méthode Shif-Share, ce texte met en évidence une dynamique dans laquelle « l’effet géographique » est négatif. Le passage à une échelle territoriale plus fine nous permet d’aller plus loin dans la justification de l’observation simultanée d’une performance élevée et d’effets locaux négatifs. Nous montrons que la logique de polarisation induisant des mécanismes d’agglomération, joue de manière contrastée selon les composantes de l’espace régional.

© 2011 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

*Adresse email : denis.carre@u-paris10.fr, nadine.levratto@u-paris10.fr

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Summary

Many recent papers propose a simultaneous assessment of the employment growth and productivity.

They make it possible to better understand the adaptation of the territories to changing economic constraints and opportunities. According to the framework of the geographical economics, average territories should experiment positive or negative cumulative phenomena. However, some empirical reports reveal intermediate situations. This is indeed the case of the Ile-de-France area, which belongs to the group of territories characterized by a model of growth described as “recessive”. This paper shows that this conclusion highly depends on the method applied and on the data used. We proceed in three stages. First section recalls the terms and the stakes of the debates which structure the literature devoted to the evaluation of the respective roles of the territory. The second section reconsiders the case of the Ile-de-France in order to discriminate these two effects. Thanks to the application of the Shift — Share method we conclude that the “geographical effect” is negative at the regional level only.

Referring to a finer territorial scale enables us to go further in the justification of the simultaneous observation of a high performance and negative local effects. We show then that the logic of polariza- tion which originates agglomeration effects differs according to the studied area.

© 2011 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Mots clés : Ile-de-France, départements, croissance, spécialisation, analyse structurelle – résiduelle Keywords : Ile-de-France, departments, growth, specialization, shift-share method

Introduction

Depuis deux ans environ le débat sur la stratégie de développement de la région l’Ile- de-France bat son plein et l’opposition entre des plans régionaux bottom-up et ceux de la Société du Grand Paris davantage connotés top-down s’illustre dans des registres aussi variés que les transports, la recherche, l’enseignement supérieur et l’urbanisme. Il appa- raît ainsi que, selon les points de vue retenus et les objectifs visés, les appréciations et les préconisations pour l’Ile-de-France diffèrent largement. C’est dans cette perspective qu’il nous semble important de porter un nouvel éclairage sur les paradoxes de cette région.

Représentant 30 % du PIB national en 2007 et concentrant près de 23 % des emplois, salariés pour 90 % d’entre eux (INSEE, IAU, CRCI, 2009), l’Ile-de-France reste excep- tionnelle sur le territoire français et, du point de vue des ressources et de l’activité, se posi- tionne d’emblée au niveau européen (CROCIS, 2007). La région compte près de la moitié des « emplois métropolitains supérieurs français », fonctions à forte valeur ajoutée qui, combinées aux infrastructures publiques et aux sièges d’entreprises privées conduisent à cette domination économique. Cette concentration de moyens et de résultats n’empêche pas d’observer des éléments de fragilité (Beckouche, 1995). Ainsi, la croissance de l’em- ploi, déjà plus modérée qu’en province avant 2000 (Davezies, 2002), est restée faible depuis (Pottier, 2006). En sont responsables un repli de l’emploi industriel plus marqué et une croissance de celui des services, aux entreprises en particulier, plus molle qu’en région. Simultanément, le taux de chômage, qui était traditionnellement plus bas qu’en province, a rattrapé le niveau moyen de la métropole. Les inégalités en termes d’emploi, d’éducation et d’organisation spatiale sont recensées par Laurent Davezies (2007, 2008).

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Ces contrastes1 soulèvent des difficultés de compréhension théorique et compliquent la tâche des institutions régionales et locales chargées de la mise en œuvre d’actions écono- miques de soutien à l’activité des entreprises.

La littérature consacrée à cette situation paradoxale de l’Ile-de-France apporte un certain nombre d’explications qui reposent sur les ressources disponibles et la manière dont elles sont réparties et mobilisées. Ainsi, selon Carré (2006) l’existence d’un défaut de coordination essentiellement imputable à la très forte densité et à la complexité de l’organisation de cet espace métropolitain explique ses sous-performances relatives, en termes de croissance. Son analyse est confirmée par Brouillat et Lung (2010) pour qui la sous-efficience relative des activités de recherche localisées en Ile-de-France résulte de leur relative sur concentration à l’origine de rendements décroissants. Pour Costes et al.

(2009) le défaut relatif à l’organisation des transports serait cause du mauvais apparie- ment de l’offre à la demande de travail dont résultent les problèmes de croissance du chômage dans la région.

Ce texte, qui laisse une place importante aux hypothèses et notions héritées de la nouvelle économie géographique, s’inscrit dans le prolongement des travaux antérieurs.

La question centrale soulevée est celle de la responsabilité de la polarisation d’activité dans les différences de performance observées en matière d’emploi2 entre des espaces infrarégionaux, en l’occurrence les départements. Plus précisément, il s’agit de mettre en évidence les éventuels phénomènes d’agglomération, ou économies de localisation, qui découlent de la spécialisation des territoires. À cette fin, nous proposons de dresser une typologie des sources de la performance des territoires franciliens pour mieux en com- prendre la mécanique interne. Suivant en cela Krugmann (1991), nous partons du principe d’association de la concentration des ressources à la production d’économies d’agglomé- ration et l’interrogeons d’abord du point de vue de la spécialisation, puis de celui de la proximité géographique. Centrant notre approche sur le jeu des effets externes d’agglo- mération, nous sommes amenés à soulever la question du périmètre spatial adéquat pour observer leur existence. C’est ici que notre approche se différencie de celles qui précèdent car, d’une part, l’analyse des ressources comme domaine privilégié de l’explication des performances régionales est effectuée à un double niveau, régional et infrarégional et, d’autre part, elle repose sur une méthode d’analyse relativement peu usitée dans ce cadre, le modèle shift-share.

Les résultats obtenus confirment que les externalités d’agglomération ne sont visibles qu’à condition d’être observées au niveau de découpage spatial approprié.

Dans le cadre de l’Ile-de-France nous montrons que la région n’est pas la meilleure maille et que le département est plus adapté à l’étude des effets externes d’agglomé- ration. Ce passage à un niveau d’analyse infrarégional nous conduit à illustrer les différences internes de la région et, ce faisant, à chercher la cause des appréciations paradoxales à son endroit.

1 Et l’on pourrait en ajouter beaucoup d’autres par exemple sur la croissance des firmes (Levratto et al., 2010). C’est en effet dans cette région que l’on trouve les firmes à la plus forte croissance alors que la région ne présente pas une croissance moyenne supérieure à celle des autres territoires métropolitains.

2 Si la tendance générale est d’admettre une corrélation positive associant dynamique de productivité et d’em- ploi (l’équation de Kaldor – Verdoorn), différentes hypothèses peuvent être proposées pour interpréter, ces situa- tions a priori paradoxales mais empiriquement observées (Camagni, 1984) en particulier pour l’Ile-de-France.

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Le reste du texte s’organise de la façon suivante. La section 1 rappelle les principes d’observation des économies externes d’agglomération et les conditions sectorielles et spatiales à respecter pour que leur effet puisse effectivement s’exercer. Les sec- tions suivantes, construites à la manière fractale à partir d’une analyse shift-share, mesurent les influences respectives des « effets géographiques » et des spécialisations sectorielles. La section 2, met en évidence les sous-performances de l’Ile-de-France relativement aux autres régions françaises lorsque la croissance observée est corrigée des effets sectoriels tandis que la section 3, qui repose sur le niveau départemental, nuance ce résultat global et fait apparaître des schémas d’agglomération différents selon les territoires. Nous concluons en montrant l’impact de ces résultats sur la place des stratégies de spécialisation dans l’élaboration d’actions économiques en faveur de l’efficacité des territoires.

1. Concentration, spécialisation et proximité

Une partie de la littérature qui fait de l’espace un déterminant de la croissance des firmes (Thisse, 1996 ; Audretsch, Dhose, 2007), insiste plus précisément sur la concentration des activités, la dimension des villes et leurs performances et, enfin, sur les économies d’agglomération. Une méta-analyse récemment publiée (Melo, et al., 2009) fournit une synthèse de la corrélation positive entre concentration et produc- tivité. À l’origine des effets d’agglomération on trouve principalement la dimension des marchés, la qualité des facteurs, notamment du travail, la circulation de l’infor- mation et, plus largement, la densité des échanges et interactions entre les acteurs économiques. S’y ajoute le contexte métropolitain, espace de concentration et de densité des firmes par essence (Baumont, Huriot, 1997), au niveau duquel se pro- duit l’amélioration de la connaissance par la transmission d’information qu’il permet d’assurer. Au total, la base territoriale crée des interdépendances entre agents qui engendrent une dynamique industrielle fondée sur différentes formes de proximité (cf. Pecqueur, Zimmermann, 2004 ou Rallet, Torre, 2004).

Les sources des effets positifs de l’agglomération recoupent la distinction opérée entre les économies d’urbanisation et de localisation, ces dernières ajoutant un avan- tage associé à la spécialisation du territoire autour de certaines activités. Elles ont été abondamment discutées par la littérature (Massard, Riou, 2002 ; Barbesol, Briant, 2008). Ces travaux soulignent l’importance du niveau de spécialisation à considérer et, par extension, ses implications sur les performances des territoires. La vivacité des débats laisse à penser que la question n’est pas réglée3, les auteurs exprimant des avis divergents tant au niveau de l’élasticité que des écarts à la tendance globale observée (Melo et al., 2009).

Après avoir rappelé les principaux débats relatifs à la relation entre concentration et agglomération (1.1), nous montrons que l’analyse des effets de la spécialisation pose plu- sieurs questions en particulier relatives au niveau territorial pertinent (1.2).

3 Malgré ces controverses, la spécialisation pour la majorité des activités à choix de localisation alternatifs apparaît comme un choix stratégique central en matière de politique de développement comme le défendent nombre d’auteurs (Porter, 2003 ; Scott, Storper, 2003 ; Prager, Thisse, 2009).

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1.1. Agglomération et spécialisation

Allant à l’encontre des travaux de Henderson et al. (1995) ou encore de Simon (2004) qui concluaient à la différence de déterminants de la localisation selon le type d’activité aux États- Unis, l’analyse de Maurel (1996) sur les zones d’emploi en France a au contraire confirmé le lien systématique entre concentration spatiale et performance, soulignant que « plus une industrie occupe une place importante dans le tissu économique local, plus sa croissance ultérieure sera forte » (p. 11). Les travaux récents de Martin et al. (2010) vont dans le même sens et valident la prédominance des économies de localisation au regard des économies d’ur- banisation comme déterminant de la croissance locale. L’existence d’externalités intra-indus- trielles (de type externalités de savoir ou externalités de localisation, ou MAR) conférerait alors un avantage à l’agglomération des établissements d’une même industrie.

Toutefois, la portée générale de cette relation et son caractère mécanique sont limités par la mise en évidence de phénomènes qui viennent réduire la force de ce lien. Trois séries de conditions encadrent donc l’effectivité de la relation entre concentration des activités et performance des territoires. L’une porte sur la nature des activités présentes, la deuxième sur les caractéristiques des secteurs concernés, tandis que la dernière concerne les comportements adoptés par les acteurs présents sur le territoire.

Une première série de travaux souligne que l’agglomération de firmes favorise la crois- sance locale à condition que les activités en présence entretiennent des liens techniques ou commerciaux. Ainsi, s’inspirant d’approches relatives aux stratégies des firmes4, Boschma et Lammarino (2009) développent une grille d’analyse de la spécialisation des régions ita- liennes plus complexe que l’habituelle vérification de la corrélation entre dynamique éco- nomique et concentration des acteurs. En désagrégeant les activités, ils montrent que les ter- ritoires qui accueillent des activités « reliées » seraient plus performants que les territoires spécialisés. Ce résultat n’est pas sans rappeler la notion de filière ou de système régional de production au sens où les synergies internes provenant des complémentarités de compétence entre secteurs provoquent un effet propice à la croissance de l’ensemble de la région. Un travail récent consacré aux zones d’emploi italiennes (Paci et Usai, 2008) étaye ces réserves sur l’exercice d’effets de coopération conditionnés par la juxtaposition ou le rapprochement des acteurs. Les auteurs y détectent un impact positif des externalités de diversité et un effet négatif des externalités de localisation sur la croissance au sein d’un même secteur. L’intérêt de ce texte est de pointer la variété des cas de figures possibles selon la nature des activités et des secteurs. En particulier, nombre d’activités qualifiées de « résidentielles » connaissent des dynamiques de développement qui échappent à toute logique d’agglomération.

La deuxième condition relative au jeu des économies externes résultant de la concentration des activités sur un même espace s’inscrit au niveau de la firme. Il faut en particulier qu’elle occupe une position spécifique du point de vue de l’information qu’elle émet et/ou reçoit et, par extension, de l’activité qu’elle mène. Trop de simili- tude avec le comportement et les choix de ses voisines limiterait l’intérêt à coopérer tandis que trop de différence interdirait l’exercice de synergies et complémentarités (Nooteboom, 2005). Toute agglomération ne porte donc pas en elle-même le germe d’une dynamique de croissance accrue.

4 Voir Rumelt (1974) pour une présentation des travaux précurseurs dans ce domaine.

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La troisième série de conditions nécessaire à l’effectivité des économies d’agglo- mération et de localisation porte sur les interactions entre firmes (Bourdeau-Lepage, Huriot, 2009). Suivant Capello et Nijkamp (1995), qui posent l’existence d’une relation positive entre le degré de connectivité économique et les performances des firmes, on a longtemps supposé que la concentration spatiale induisait mécaniquement des compor- tements coopératifs5. Toutefois, si la concentration géographique des firmes facilite la diffusion des connaissances du simple fait de leur proximité, la proximité géographique n’induit pas mécaniquement le développement de relations entre les entreprises et les acteurs (Pecqueur, Zimmermann, 2004). Cette posture critique de « l’économie de proxi- mités » vis-à-vis de la concentration spatiale s’inscrit dans la lignée des débats autour de la complexité du jeu entre l’acteur et le système d’une part et des degrés de liberté qui peuvent se faire jour dans les comportements des firmes d’autre part (Johansson, 2005).

Les mécanismes microéconomiques sur lesquels reposent les interrelations génératrices d’externalités impliquent alors l’adoption de comportements spécifiques de la part des firmes. Ceux-ci peuvent être impulsés par d’autres phénomènes que les seules structures de marché et/ou la concentration spatiale. La modification des espaces d’action de l’émet- teur et du récepteur d’information6 suppose en effet la capture d’information de la part d’entreprises « preneurs d’informations ». Les conditions émises peuvent aller jusqu’à l’établissement de coopérations guidées par les relations de confiance et de réputation ou bien correspondant à des choix stratégiques, à des modèles d’organisation, sans oublier les contacts entre agents qui peuvent résulter de défauts du système prenant la forme de phénomènes « X-inefficients » (Leibenstein, 1966) ou d’imperfections de l’information.

Outre ces trois ensembles de conditions nécessaires au jeu des économies externes d’ag- glomération, nous considérons que la question de l’échelle et de la nature des activités béné- ficiaires de telles externalités mérite d’être posée. Elle revêt une importance particulière au niveau des espaces métropolitains car rien ne garantit que la proximité géographique à l’échelle régionale soit définitivement incitative en matière de coopération. Au contraire, l’espace régional peut même faire obstacle aux coopérations et aux gains de performance qui en résultent conformément à l’hypothèse posée par Antonelli et al. (2008) d’une relation de forme quadratique (U inversé) entre l’efficacité de la production technologique et la den- sité des activités d’innovation (idée de congestion). Reprenant alors l’idée de « complémen- tarité des proximités » (Bourdeau-Lepage, Huriot, 2009, p 247), nous nous demandons si le niveau spatial d’analyse ne serait pas responsable des différences de points de vue présentés

1.2. Proximité et économie de localisation

Les dynamiques infrarégionales peuvent être interprétées à l’aune des logiques de polari- sation et d’agglomération. Si la croissance régionale est principalement animée par l’agglo- mération et les effets de renforcement qui en résultent sur la consommation, les activités

5 Une typologie de ces sources ou composantes de ces économies distingue les économies associées à la seule localisation de celles impliquées par un comportement plus actif qui peut tout autant concerner l’utilisa- tion de biens collectifs que le développement de relations entre firmes.

6 Cette terminologie est utilisée par des auteurs comme Rosenberg et Frischtak (1985) ou Agmon et von Glinow (1991). Elle fait référence aux relations entre la firme et son fonctionnement, mais aussi aux relations entre la firme et son environnement constitué des autres entreprises et des institutions.

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productives et les administrations, ce mouvement n’est pas indifférencié (Aubert et al., 2006). Des phénomènes d’encombrement peuvent se produire, en particulier sur le marché foncier et sur le marché du travail, et des forces centrifuges interviennent pour desserrer les zones centrales et ce faisant, renforcer des espaces au départ plus périphériques. Un nombre considérable de travaux est allé dans ce sens même s’il reste délicat de vérifier statistique- ment de telles tendances (Crague, 2002 ; Guillain et al., 2006). On peut alors, au moins à titre d’hypothèse, considérer que cette dynamique n’est pas générale mais qu’au contraire elle doit être mise en relation avec certaines concentrations spécialisées.

Cette hypothèse implique toutefois d’incorporer à l’analyse le rôle que peuvent jouer différentes dimensions du tissu productif dont certaines, indépendantes des acteurs, sont directement attachées au territoire. Parmi ces ressources propres on peut citer, entre autres, le rôle des institutions territoriales, la politique locale ou encore les modalités d’organisation et d’aménagement. Ce peut aussi être l’existence de ressources technolo- giques spécifiques, dédiées, susceptibles de justifier la recherche de localisation à proxi- mité. La « coïncidence » entre la nature de l’activité des entreprises et celle des structures d’innovation explique alors l’efficacité supérieure des territoires caractérisés par un fort degré d’adéquation au regard des territoires dans lesquels cette connexion est plus ténue (Acs, 2002). Les écarts de développement entre les composantes territoriales sont égale- ment expliqués par référence à des phénomènes associés à l’histoire et la géographie et, plus largement, à l’ensemble des caractéristiques locales dont certaines sont invisibles (Doeringer et al., 1987 ; Beugeldijk, Van Schaik, 2005). Elles n’en participent pas moins à modeler ces comportements de coopération. En résumé, ce rapide tour d’horizon conduit à considérer la relation entre spécialisation et croissance comme une relation contingente, influencée par les caractéristiques des secteurs et des territoires.

Cette hypothèse correspond aux caractéristiques de l’Ile-de-France où les tendances à l’émergence de dynamiques infrarégionales différenciées apparaît de manière assez manifeste (Alvergne, Shearmur, 1999, Halbert, 2005). Ainsi, la dynamique récessive de l’emploi, globalement observée au niveau de la région au cours des années 2000 (Pôle Emploi, 2010), agrège des tendances contrastées. Elles ne peuvent guère être attribuées à la seule distance à l’agglomération centrale, souvent considérée comme le barycentre de la région à laquelle elle imprimerait sa marque d’autant plus fort que l’espace périphé- rique étudié en serait proche7. Au contraire, les écarts de croissance de l’emploi entre les huit départements franciliens proviennent des comportements spécifiques des différentes activités économiques (ibid.). Des formes typiques résultantes de l’exercice d’influences diverses émergent au gré des espaces, bien sûr, autour des ex villes nouvelles, mais éga- lement le long de certains axes infrastructurels. Le poids de chaque secteur et les inte- ractions spécifiques entre activités localisées sur un même site contribueraient ainsi à la diversité des composantes infrarégionales.

C’est ce que nous allons mettre en avant dans les deux sections suivantes qui cherchent à vérifier la relation entre spécialisation, production d’externalités de localisation et découpage spatial au niveau de l’Ile-de-France et de ses départements

7 Il s’agirait alors d’une forme adaptée de la théorie des places centrales enrichie des fonctions indus- trielles (Lösch, 1938) suivant laquelle la région économique idéale prend la forme d’un vaste hinterland offrant ressources et débouchés à un centre principal dominant des centres intermédiaires.

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2. Dynamique francilienne et sectorielle

Nous nous intéressons ici à la croissance de l’emploi comme indicateur de la per- formance régionale. Au-delà du rappel des observations sur le fait régional francilien, il s’agit de voir si les disparités des dynamiques sectorielles peuvent être interprétées en fonction des spécialisations sectorielles mises en avant par des travaux statistiques (CROCIS, 2006) ou plus analytiques (Salais, Storper, 1994). À cette fin, nous proposons une analyse qui explique les différentiels de croissance entre régions par la spécialisation sectorielle et des comportements des entreprises d’une part, par la distinction entre les effets structurels et les effets régionaux de l’autre.

2.1. La dynamique régionale et la méthodologie Shift-Share

L’analyse shift-share (dite aussi Structurelle-Résiduelle) vise à distinguer les régions (Redor, 2010 ; Avakian, 2005) ou les espaces infrarégionaux (Servais et al., 2004)8 en fonction de leur croissance et à identifier les raisons pour lesquelles la croissance obser- vée diffère de son niveau potentiel. Elle permet en effet de décomposer la croissance globale, de l’emploi ou de la valeur ajoutée, entre ce qui est lié aux tendances intrin- sèques des secteurs économiques présents sur l’espace considéré et ce qui ressort du territoire en tant qu’entité composite autonome. Cette analyse fournit donc une appré- ciation quantifiée de l’impact de la composition sectorielle dans la croissance observée.

Ce dernier effet peut être significativement pertinent. Mais si, au contraire, le poids de l’effet local est élevé, cela signifie que les mutations observées localement sont partiel- lement indépendantes des tendances technico-économiques sectorielles. Elles résultent plutôt d’avantages comparatifs naturels (géographie), ou sociopolitiques et culturels (organisation, coopération, esprit d’entreprise, capacité d’innovation, etc.).

Les travaux antérieurs (Thireau, 1993 ; Bonnet, 1997 ; Amand-Madelin et al., 1990 ; Gaigné et al., 2005 ; Avakian, 2005 ; Carré, Levratto, 2009) soulignent un cer- tain effacement de l’impact de la composante structurelle de la dynamique régionale et, alternativement, la progression de la responsabilité régionale ou géographique.

Cela vaut tant pour les activités industrielles que pour les services marchands. Les effets régionaux négatifs concernent en particulier les régions du Bassin parisien et celles de vieilles industries (Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine) tandis que les effets positifs sont portés par les régions de l’Ouest et du Sud (Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et PACA notamment).

Le repli de l’emploi et de la valeur ajoutée de l’industrie francilienne, relative- ment plus marqué qu’ailleurs, ne tient pas au profil de son portefeuille d’activités, mais, plus fondamentalement, au comportement propre de ses entreprises que décrit cet effet géographique ou local négatif. On peut considérer que cet effet agrège des comportements de délocalisation hors de la région ou des restructurations imposées par les contraintes de fonctionnement et les coûts urbains (Catin, Ghio, 2001 ; Gaigné et al., 2005). C’est un tout autre point de vue que défendent Duranton et Puga (2001)

8 Il peut s’agir des zones d’emploi (Hecquet, Lainé, 1998 ; Combes, 2000) ou encore des territoires urbains, semi-urbains et ruraux (Gaigné, et al., 2005).

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qui voient dans l’émergence et le développement de gammes de produits, phases de développement trouvant respectivement dans la grande ville diversifiée puis dans la ville plus spécialisée les territoires optimaux de localisation (Fouchier, 2005), des éléments favorables à la dynamique économique.

Ajoutons que les conditions de développement très spécifiques de la région franci- lienne semblent impacter négativement les régions périphériques du Bassin parisien, par une sorte d’effet de contagion. Cette diffusion des tendances de l’Ile-de-France aux régions limitrophes, pointée par l’INSEE qui note que « l’Ile-de-France contrôle environ 30 % des salariés de chaque région du Bassin parisien » (Roux, 2004, p. 4), fait qu’en dépit et même du fait de leurs spécialisations, les régions industrielles du Bassin parisien sont intégrées dans une grande région économique organisée autour de l’Ile-de-France.

Cette structuration de l’espace selon un modèle centre-périphérie à l’intérieur même du Bassin parisien est détaillée par Gilli (2005a, b) qui met l’accent sur la responsabilité des phénomènes d’agglomération internes à la région comme cause de la relative sous-perfor- mance de l’ensemble et des effets de diffusion qui en résultent.

2.2. Des spécialisations régionales

Il s’agit maintenant d’explorer les motifs des disparités des « effets géographiques secto- riels », c’est-à-dire la croissance de chaque ensemble de firmes d’une même branche loca- lisées dans la région (Cf. graphique 1) et qui diverge au regard de la tendance nationale.

Cette démarche présente deux difficultés.

La première, déjà soulignée par ailleurs (Lamarche, et al., 2003), tient à la sensibilité de la mesure des effets géographiques sectoriels. Pour des motifs variés, certains sec- teurs présentent des effets géographiques dont les taux peuvent être très élevés ou, au contraire, extrêmement réduits. En résultent des distributions statistiques très a-normales qui affectent la qualité des tests statistiques et, par conséquent, la fiabilité des résultats obtenus. Par ailleurs, on peut faire l’hypothèse que plus le niveau de désagrégation secto- rielle est élevé, plus ces phénomènes extrêmes sont susceptibles de se manifester.

La seconde difficulté tient à la complexité même de ces effets géographiques secto- riels9. Ils cristallisent en effet un ensemble de phénomènes qui peuvent être séparés en trois catégories. La première regroupe les éléments associés à la nature du produit et ser- vice et, en premier lieu, à leur dimension échangeable ou non échangeable. La seconde rassemble les déterminants reliés au contexte local et aux mécanismes d’agglomération.

La dernière catégorie inclut les phénomènes relevant d’événements plus microécono- miques associés parmi lesquels figurent les stratégies de localisation et de développement des établissements. Ces trois ensembles de facteurs ne prétendent bien évidemment pas couvrir tout le champ des déterminants locaux de la croissance ; ils permettent néanmoins de cerner l’impact de la spécialisation dans la dynamique de croissance locale. On peut de ce fait les intégrer dans un modèle explicatif de la croissance locale comme autant de variables explicatives des différences observées. Il s’agit alors d’en trouver des approxi- mations qui permettent de les tester.

9 À notre connaissance, peu de travaux peuvent accompagner cette démarche dont le caractère exploratoire est à souligner.

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Graphique 1 : Les dynamiques sectorielles entre 2000 et 2008 (effet géographique) pour la région Ile-de-France

Source : Carré, Levratto, 2011

2.2.1. Les caractéristiques des biens produits localement

La première variable cherche à rendre compte du caractère échangeable du bien (BECsr).

Un bien ou service dit échangeable peut conduire des territoires à se spécialiser dans celui-ci alors que d’autres le laisseront de côté en fonction des conditions de la concurrence (Behrens, 2004). Plus directement, les choix de localisation des entreprises répondent soit à la satisfac- tion du marché local, soit à celle de marchés extérieurs. Dans ce second cas, la localisation dépend des avantages spécifiques dont ceux associés à l’existence d’économie d’agglomé- ration. C’est ici toute la problématique de la spécialisation des territoires qui est mobilisée.

Alternativement, les biens destinés au seul marché local, ne peuvent, a priori, faire l’objet de spécialisation et, de ce fait, donner lieu à des performances, en l’occurrence générer une crois- sance relative qui s’écarterait significativement de la croissance moyenne10.

10 Toutefois, des biens entrant plutôt dans la catégorie des biens non échangeables et qui ne figurent pas parmi les secteurs spécialisés, peuvent néanmoins montrer une croissance relative supérieure, dans un contexte de forte demande locale ; le secteur de la construction est une bonne illustration de ce cas.

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La mesure retenue du caractère échangeable du bien calculée au niveau de chaque sec- teur correspond au coefficient de variation du degré de spécialisation, soit BECs pour le secteur s. Un coefficient élevé est, par construction, synonyme d’une forte dispersion des coefficients de spécialisation entre les différentes régions. Il permet donc de qualifier la nature de ce produit. Le graphique (annexe 1), qui représente la distribution intersectorielle de cette variable, permet d’opposer très significativement les services à la personne et les services publics à dispersion réduite aux activités industrielles et services aux entreprises dont la dispersion est plus importante. Selon le contexte local, cette variable peut tout autant être positivement que négativement associée à la variable dépendante. Positive, elle indique que la dynamique locale est associée à des activités « échangeables » et à une ouverture de l’économie ; négative, elle traduit la domination d’activités plutôt résidentielles.

2.2.2. Les caractéristiques locales d’agglomération

La mesure des spécificités locales la plus fréquemment utilisée (Maurel, 1996 ; Martin, et al., 2010) est le degré de spécialisation (SPEs) qui permet de mesurer les externalités passives et actives. La mesure de la spécialisation sectorielle reprend la définition standard (Aydalot, 1985). Elle est ici calculée pour le secteur s au sein de la région r de la manière suivante :

SPErs = (Ers/E.r) / (Es./E..)

Si, en tendance, l’hypothèse retenue associe positivement la croissance relative locale du secteur au degré de spécialisation, des motifs indiqués auparavant peuvent conduire à tenir pour possible une relation négative. Dans ce cas, des arguments empruntés à l’éco- nomie de proximité ou au modèle du cycle des activités (Puga, Duranton, 2001) justifient que l’on teste l’hypothèse alternative. Cette situation contrastée en fonction de la nature des secteurs est confirmée, par exemple, par Paci et Usai (2008).

2.2.3. Les stratégies des établissements

La variable Dimension des établissements (DIMrs), mesurée par le nombre d’emplois moyen par établissement de la région complète la caractérisation de la structure et de l’organisation de l’offre locale. On suppose ici l’existence d’une relation positive entre la taille relative des unités de production et la croissance observée. La performance locale serait alors ici le reflet de capacités concurrentielles accrues (la grande dimension des entreprises leur confère une forme de pouvoir de marché) ou bien l’expression de phé- nomènes d’échelle. Si les hypothèses constitutives de l’approche standard de l’économie industrielle résumées à travers le triptyque de Scherer (1970) conduisent à retenir une relation de sens positif, nombre d’observations empiriques indiquent au contraire que la croissance locale est plus fortement associée aux petits établissements.

À partir des trois variables précédemment définies, il est possible d’écrire un modèle de détermination de l’effet local qui prend la forme suivante :

EGrs = a SPErs+ b BECs + c DIMrs + drs

avec :

EG.rs L’effet géographique du secteur s dans la région r

SPErs Le coefficient de spécialisation du secteur s dans la région r

BECs Le degré d’échangeabilité du produit s qui approxime le degré d’ouverture du secteur

(12)

DIMrs la dimension moyenne des entreprises du secteur s dans la région r Son estimation est réalisée sur les régions de la métropole continentale française (R=

21) à partir de données extraites du fichier UNIstatis de Pôle emploi. L’analyse porte sur la variation de l’emploi entre 2000 et 2008 observée au niveau des 32 secteurs (S = 32) pour la mesure de EG et sur l’année 2000 pour le coefficient de spécialisation (SPE) et l’indicateur de dimension (DIM). Pratiquée sur chacune des 21 régions métropolitaines, l’estimation de cette équation aboutit à des conclusions différenciées selon les régions.

Les hypothèses, et tout particulièrement celle qui concerne la spécialisation régionale, sont vérifiées pour une dizaine de régions dans lesquelles les spécialisations sectorielles favoriseraient une dynamique supérieure (Carré, Levratto, 2011). Le résultat de l’estima- tion pour la région Ile-de-France est présenté dans le tableau 1 ci-dessous :

Tableau 1 : Estimateurs des coefficients de détermination de l’effet géographique pour l’Ile-de-France Degré

d’ouverture (BEC)

Dimension

(DIM) Spécialisation (SPE) Constante R2

F N

Ile-de-France -0,015 (0,030)

0,0002 (0,0004)

-0,161*

(0,090)

0,024 (0,039)

0,17 1,923 31 Source : Carré, Levratto, 2011

Les valeurs des statistiques et des erreurs standards des coefficients montrent que, lorsqu’on l’applique à la région Ile-de-France, ce modèle se révèle peu pertinent. La seule variable significative est l’indicateur de spécialisation SPE, mais son coefficient est de signe négatif, ce qui traduit un effet contraire à celui attendu. En tendance, la dynamique intersectorielle de la région Ile-de-France n’est donc pas tirée par les activités relativement surreprésentées.

Au contraire, on assisterait à une certaine remise en cause des spécialisations sectorielles caractéristiques de cette région. Il convient toutefois maintenant de voir si cette tendance n’agrège pas des évolutions contrastées selon les départements franciliens.

3. Les dynamiques de spécialisation infrarégionales

Cherchant à repérer les disparités au sein de l’espace francilien, nous raisonnons ici à l’échelon départemental11, qui doit être considéré comme un niveau géographique sus- ceptible de donner sens à l’hypothèse de spécialisation (3.1). L’analyse shift-share est à nouveau mobilisée pour mesurer tout d’abord ce qu’il est convenu d’appeler le « fait départemental » (3.2) et ensuite pour tester l’hypothèse de mécanismes d’agglomération au sein même de ces départements (3.3).

3.1. Des logiques d’agglomération en œuvre ?

Le jeu d’effets de proximité internes à la région conduisant à la polarisation et à la spécialisation des activités sur certains sites s’explique par un double mouvement.

11 L’annexe IV fournit des données relatives aux poids des différents départements franciliens.

(13)

Le premier, industriel et microéconomique, concerne les stratégies de restructu- ration des grandes firmes et des établissements qui, dans le but de rationaliser les dispositifs productifs, tendent à concentrer spatialement leurs unités afin de faciliter le renforcement des processus de coopération, les économies d’échelles et le partage de leurs fonctions centrales (Direction Régionale de l’Équipement, 2002).

Le second, institutionnel et géographique, est le fait des pouvoirs locaux et des institutions socio-économiques qui cherchent à mettre en avant le principe d’une cer- taine spécialisation de leur territoire (Deschamps, 2002) pour constituer des entités territoriales plus visibles et plus attractives. Pour ce faire, ces instances sont souvent amenées à s’inscrire dans cette logique d’agglomération et de clusters. En particu- lier, à l’occasion de l’élaboration de leurs Schémas départementaux pour l’emploi et le développement économique, ces instances12 ont proposé des stratégies, reposant entre autres, sur le renforcement de certaines de leurs activités économiques et ceci en cohérence avec les lignes directrices du schéma régional. D’autres mécanismes sont sans doute à l’œuvre dans les mouvements de localisation des entreprises et des activités qui peuvent, en outre, interférer avec ces logiques de spécialisation. Dans ce sens, les contraintes foncières et les opportunités immobilières constituent des ressorts puissants de l’aménagement de cette région.

Parallèlement à ces mutations spatiales, l’hypothèse retenue au départ est que la concentration géographique de firmes engagées dans les mêmes activités peut induire des comportements plus coopératifs et, de ce fait, les rendre plus performantes. La proximité géographique favoriserait alors la proximité organisée.

L’analyse suivante met cette hypothèse à l’épreuve des faits. On cherche alors à savoir s’il existe une relation entre « l’effet géographique » des différents secteurs d’acti- vité et leur degré de spécialisation pour chacun des huit départements franciliens.

3.2. Les dynamiques contrastées des départements franciliens

Les données résumées dans le tableau 2 ci-dessous mentionnent les effets struc- turels et géographiques des départements franciliens ainsi que ceux de la région. Y apparaît tout d’abord la très forte spécificité de la dynamique parisienne au regard de celle des autres départements en matière de croissance globale et d’effets géogra- phiques. À travers l’effet géographique qui impacte de manière fortement négative le taux de croissance global de Paris, on peut voir le processus de desserrement des activités économiques qui a touché la capitale, les entreprises ayant installé leurs activités consommatrices d’espace dans les départements de banlieue de manière à contourner les effets liés à la hausse des prix de l’immobilier au cours de la période étudiée13.

12 Voir par exemple, le « Plan stratégique de développement durable de l’économie et de l’emploi pour les années 2009-2019 » du Conseil Général du Val d’Oise.

13 Ce phénomène de desserrement, connu depuis fort longtemps, est induit à la fois par les mutations structurelles, fonctionnelles et technologiques, ainsi que par les politiques et l’évolution des prix fonciers.

(14)

Tableau 2 : Décomposition entre effet de structure et effet géographique en Ile-de-France 2000 — 2008

Croissance globale Effet structurel Effet géographique

Paris -3,58 9,90 -13,48

Seine & Marne 10,97 8,01 2,95

Yvelines 4,76 6,75 -1,99

Essonne 8,11 8,33 -0,22

Hauts-de-Seine 8,65 10,93 -2,28

Seine St Denis 13,34 7,57 5,76

Val-de-Marne 15,74 9,41 6,33

Val d’Oise 20,88 7,99 12,90

Ile-de-France 6,12 9,18 -3,06

France 6,89

Source : UNIstatis, calculs des auteurs

Concernant les autres départements, la distribution des effets géographiques ne permet pas de conforter l’idée d’un desserrement systématique de la première couronne vers la seconde. Le repli, mesuré par l’effet géographique négatif, concerne les Hauts-de-Seine, pour la petite couronne, les Yvelines et l’Essonne. À l’opposé, les départements du grand arc nord-est et sud-est, témoignent d’une dynamique positive. Mention doit cependant être faite de la présence d’éléments purement locaux (présence de l’aéroport Charles de Gaulle et implantation de Disneyland Resorts) qui ne peuvent être redéployés aisément et structurent une partie importante de l’activité économique de l’est de l’Ile-de-France.

Par ailleurs, les écarts entre effets de structure rappellent que les départements franciliens présentent des profils sensiblement différents. En tendance, un classement inverse des dyna- miques observées peut être mis en évidence. Les départements caractérisés par les effets locaux les plus négatifs (Paris et les Hauts-de-Seine) sont ceux dont le portefeuille d’activités est plus favorable. Ces effets négatifs résultent d’un phénomène de rattrapage de la part des départements et des régions, en particulier pour les services aux entreprises et les activités financières (Davezies, 2008). Ils sont également soumis à des mouvements de restructuration menés par de grands établissements dont la plupart sont localisés dans le centre de l’agglo- mération (EADS, France Telecom, Bouygues, EDF pour citer quelques exemples, mais aussi des banques et des assurances). Inversement, les départements dont la composition sectorielle laisse davantage de place aux secteurs dont la croissance est tendanciellement faible n’ont pas subi de la même manière cet effet de rattrapage. Ils ont, de plus, plutôt bénéficié des trans- ferts d’établissements et d’emplois en provenance du centre de l’agglomération. Les Yvelines constituent une sorte d’exception ; le redéploiement des activités automobiles explique une large part de leur spécificité. Ce secteur pèse en effet lourdement sur la dynamique structurelle du département et ce phénomène a été amplifié par les choix stratégiques des grands construc- teurs mais aussi des équipementiers et sous-traitants de l’automobile.

Ayant fait apparaître les différences de poids relatifs des effets structurels et géogra- phiques dans les départements franciliens, nous pouvons passer au repérage des éléments explicatifs du fait géographique à cette même échelle.

(15)

3.3. Des déterminants locaux de la croissance différents selon les départements Afin d’identifier les variables explicatives de la composante géographique de la crois- sance des départements franciliens, nous reprenons le modèle développé ci-dessus trans- posé à l’échelle du département :

EGds = a SPEds+ b BECs + c DIMds + dds avec :

EGds L’effet géographique du secteur s dans le département d

SPEds Le coefficient de spécialisation du secteur s dans le département d BECs Le degré d’échangeabilité du produit s

DIMds la dimension moyenne des entreprises du secteur s dans le département d

Ce modèle est estimé à partir de données départementales14 (d remplace donc r dans l’équation) dont nous avons supprimé les points extrêmes. Le graphique 2 ci-dessous repré- sente la distribution des 31 secteurs en fonction de leur taux de spécialisation (SPEds) et de leur effet géographique (EGds). Il met en lumière la difficulté posée par le caractère excentré de quelques secteurs. Deux phénomènes sont dissimulés derrière cette situation.

Il peut s’agir d’une forte spécialisation telle qu’elle peut être observée, par exemple, pour l’édition à Paris, les activités de spectacles en Seine et Marne (Disney), l’automobile dans les Yvelines, les transports dans le Val d’Oise (Aéroport CDG) ou encore les activités de RD en Essonne. Il est également possible que la forme de la relation provienne d’effets géo- graphiques (EG) très élevés résultant de mouvements microéconomiques « anormaux »15. Nous avons donc choisi d’éliminer certaines activités16 dont le comportement trop erratique et extrême perturbait l’estimation et dégradait la qualité des résultats. Seul, le département de Seine-Saint-Denis n’a pas fait l’objet d’un retraitement.

Graphique 2 : Distribution des secteurs à partir de EG (ordonnées) et SPE (abscisses)

14 Les paramètres des variables figurent dans l’annexe II.

15 Le plus souvent d’un accroissement sensible de l’emploi au regard de la population observée en 2000.

16 Liste des secteurs écartés au sein des différents départements : Paris : Matériel de transport,

Hauts de Seine : Télécommunications, Val de Marne : Télécommunications, Val d’Oise : Télécommunications, RD, Essonne : Télécommunications,

Yvelines : Matériel de transport, Produits informatiques, Pharmacie Seine et Marne : Arts et spectacle.

-­‐1   0   1  

0   1   2   3   4  

Essonne  

-­‐0,5   0   0,5  

0   2   4   6   8  

Hauts  de  Seine  

-­‐1   0   1  

0   1   2   3  

Seine  St  Denis  

(16)

Sources : calculs des Auteurs à partir des données UNIstatis

Le tableau 3 présente les résultats de l’estimation par les moindres carrés ordinaires pour chacun des huit départements. Un premier commentaire concerne la qualité d’en- semble de ces résultats. Si tous les départements, à l’exception de celui des Hauts-de- Seine, présentent au moins une variable explicative statistiquement significative, ces résultats sont néanmoins relativement limités. De fait, les spécificités territoriales sont différentes selon les départements si bien qu’on ne peut tracer une séparation entre des modèles économiques propres selon leur positionnement géographique (répartition sui- vant un axe nord-sud ou est-ouest ou bien appartenance à la Petite ou à la Grande cou- ronne) comme le montrent certains travaux (Descourts, Jacquot, 1992, p. 24).

Le second commentaire concerne les variables significatives. Le degré de spéciali- sation (SPE) est statistiquement pertinent et de signe positif pour deux départements (Essonne et Val d’Oise). Cette relation est conforme à l’hypothèse traditionnelle tra- duisant un renforcement des activités de spécialisation et un recul relatif des activités sous-représentées. Le signe est en revanche négatif pour le Val de Marne, qui pâtirait ainsi de sa spécialisation ou, d’une insuffisance de diversité. Enfin, cette relation est absente pour les cinq autres départements. À l’image de l’espace francilien dans son ensemble, ils seraient ainsi caractérisés par une sorte d’indifférenciation sectorielle.

-­‐1   -­‐0,5   0   0,5  

0   2   4   6  

Yvelines  

-­‐1   0   1  

0   1   2   3   4  

Paris  

-­‐0,5   0   0,5  

0   2   4   6  

Seine  et  Marne  

-­‐10   0   10   20  

0   1   2  

Val  d'Oise  

-­‐10   0   10   20  

0   1   2   3   4  

Val  de  Marne  

(17)

Tableau 3 : variable dépendante EG.s

Source : UNIstatis, calculs des auteurs

La variable Dimension des entreprises (DIM), toujours associée à un coefficient de signe négatif, est significative pour deux départements (Val de Marne et Seine et Marne). Plus la taille moyenne des entreprises ou des établissements d’un secteur était élevée en 2000, plus leur croissance relative aura été faible durant la décennie. Cette tendance correspond au processus de déconcentration productive à l’œuvre depuis une vingtaine d’années à mettre en parallèle avec la concentration des entités économiques, au sein de groupes notamment.

Dernière variable présente dans le modèle, le degré d’ouverture (BEC), se révèle significative pour les départements de Paris, de Seine Saint-Denis, des Yvelines et de l’Essonne. Positive pour Paris, cette relation traduit le fait que la dynamique relative des secteurs est parallèle au caractère plus ou moins échangeable de leurs produits. Les acti- vités de service associées à l’informatique, le secteur de la communication, de l’édition ou encore les activités de RD sont typiques de cette situation. Associée à un signe négatif, dans les trois autres départements, elle indique, qu’en tendance, les secteurs résidentiels sont les porteurs de la dynamique de ces territoires.

Paris Hauts-de-Seine Seine-Saint-Denis Val-de-Marne

Spécialisation (SPE) 0,006 0,020 0,034 -0,154***

(0,038) (0,038) (0,117) (0,060)

Dimension (DIM) -0,239 -0,004 0,072 -0,486***

(0,182) (0,201) (0,194) (0,174)

Degré d’échange (BEC) 0,0042* -0,0006 -0,0018* 0,0020

(0,0025) (0,0006) (0,0010) (0,0015)

Constante -0,140 0,043 0,013 0,263***

(0,081) (0,064) (0,144) (0,086)

0,10 0,05 0,10 0,33

F 1,086 0,488 1,094 4,448

N 30 30 31 30

  Val-d’Oise Yvelines Essonne Seine-et-Marne

Spécialisation (SPE) 0,443** 0,058 0,098* -0,092

(0,217) (0,076) (0,058) (0,151)

Dimension (DIM) -0,299 -0,168 -0,089 -0,382*

(0,356) (0,138) (0,185) (0,192)

Degré d’échange (BEC) 0,0034 -0,0036* -0,0018* 0,0021

(0,0031) (0,0018) (0,0010) (0,0015)

Constante -0,323 0,030 -0,018 0,178

(0,275) (0,072) (0,088) (0,171)

0,23 0,25 0,19 0,14

F 2,542 2,710 2,124 1,547

N 29 28 30 30

(18)

3.4. Une lecture globale des évolutions de l’espace francilien

L’utilisation d’un modèle shift-share sur des données infrarégionales et l’analyse des causes possibles des différences d’intensité de la composante géographique de la crois- sance départementale nous a permis de rendre compte de situations contrastées qu’une analyse globale de la région ne permet pas de dévoiler. Parmi les facteurs de différencia- tion régionale, la variable de spécialisation nous paraît devoir faire l’objet d’un commen- taire privilégié en raison de sa capacité à exprimer les modalités de développement des économies départementales.

En effet, dans le modèle de détermination des facteurs de différenciation géographique, le statut de cette variable permet de répondre aux types d’externalités d’agglomération qui prévalent dans certains départements observés. Plus précisément, lorsqu’elle est signi- ficative, cette variable consacre l’existence d’une logique de spécialisation qui varie selon le signe du coefficient. Une corrélation positive marque un processus de renforcement des secteurs déjà très présents et la contraction des secteurs déjà peu localisés dans ce territoire. Une corrélation négative suggère au contraire un tassement relatif des secteurs de spécialisation accompagnée d’une expansion des secteurs faiblement présents.

Globalement, la région Ile-de-France connaîtrait une phase de mutation basée sur la remise en cause des spécialisations sectorielles. Ce mouvement d’ensemble ne se retrouve pas à l’échelle du territoire puisque seul le Val de Marne duplique une telle perspective.

C’est donc la combinaison de tendances départementales spécifiques, voire contradic- toires, qui conduit à l’indifférenciation sectorielle régionale. Au Val d’Oise et à l’Essonne qui s’inscrivent dans une logique de renforcement des spécialisations relatives, font écho les autres départements où sont plutôt à l’œuvre des économies de diversification.

La non-significativité de la variable SPE correspond au cas d’une trajectoire de déve- loppement d’une économie de variété ou de diversification. L’absence de significativité des résultats au niveau de certains départements est par conséquent moins la preuve d’un défaut de spécification du modèle que d’une échelle inappropriée appelant l’analyse d’espaces de dimension réduite. La persistance de ces caractéristiques micro-locales est mentionnée dans nombre de travaux factuels qui font état de dynamiques économiques différentes dans la Boucle Nord, La Défense, le Val de Seine ou la Vallée scientifique de la Bièvre (Crague, 2000). Des formes de polarisation sont également à l’œuvre dans le département capitale où la spécificité des espaces comme le Sentier, le quartier de la Bourse, ou les quartiers centraux de la rive gauche dominés par le secteur de l’édition qui constituent autant d’entités propres.

Cette typologie des mutations des profils des activités économiques est reprise dans le tableau 4 ci-dessous qui distingue les départements selon leur tendance en matière de spécialisation ou de diversification.

(19)

Tableau 4: Les modalités de développement de l’espace francilien Contexte de diversification

Paris, Hauts-de-Seine,

Seine St Denis, Seine et Marne, Yvelines

Logique de spécialisation consolidée Val d’Oise, Essonne

Déspécialisation Ile-de-France, Val de Marne

Cette catégorisation de ces territoires est cependant contingente à la période étu- diée dans la mesure où les données capturent des situations transitoires. En atteste par exemple, le cas du département des Yvelines dans lequel la filière automobile marque fortement sa position.

Éléments de conclusion à propos des politiques économiques locales

Alors que le local est de plus en plus érigé comme le niveau territorial adéquat pour l’élaboration de remèdes aux difficultés économiques des entreprises, nous nous sommes interrogés sur le lien entre concentration et économies d’agglomération qui se trouve au cœur des travaux réalisés dans le courant microéconomique dominant, essentiellement préoccupé par la mesure de son intensité. La confrontation de leurs méthodes et résultats avec des travaux intéressés au même sujet abordé non plus à partir de données indivi- duelles d’entreprises mais sur des indicateurs d’emblée régionalisés conduit à identifier plusieurs niveaux de différentiation spatiale. C’est pourquoi, pour conclure cet article, il nous semble important de soulever les questions de méthodologie qui traversent les tra- vaux relatifs aux mutations économiques des grands espaces métropolitains comme l’Ile- de-France. Nous reviendrons, in fine, sur la question de la pertinence du renforcement des spécialisations économiques locales.

Le principal point que le caractère globalement récessif de la dynamique francilienne conduit à discuter est celui des indicateurs utilisés. Très généralement, les auteurs recourent à l’usage de valeurs moyennes qui tendent à gommer des écarts pourtant bien réels (Baldwin, Okubo, 2006). C’est néanmoins, et dans une certaine mesure, ce que capture l’ef- fet de dilatation de Combes et al. (2009) à travers lequel transparaissent les phénomènes cumulatifs liés à la surproductivité de certaines entreprises qui, dans les espaces denses, sont plus forts qu’ailleurs. Des analyses menées au niveau d’espaces infrarégionaux mettent également en évidence des différences significatives à l’intérieur d’une même région. En résulte l’opposition entre des territoires pour lesquels la proximité géographique n’induit pas de mécanismes de coordination efficaces et ceux où la proximité géographique est au contraire associée à des modalités de coordination des acteurs.

Le recours à l’analyse structurelle-résiduelle appliquée respectivement au niveau de la région puis des huit départements qui la composent a permis de mettre en évidence l’influence que le type de territoire étudié exerce sur les résultats dégagés. L’appréciation globale portée sur l’Ile-de-France diffère fortement selon qu’on recourt à des grandeurs collectées à l’échelon régional ou que l’on descend à un niveau infrarégional. De globa- lement négatif au regard des indicateurs de croissance, le résultat devient plus clair et fait apparaître des combinaisons différentes d’effets sectoriels (structurels) et d’effets géogra- phiques (résiduels) au sein des départements étudiés.

(20)

Le rôle de la proximité entre entreprises dont l’importance et les nuances sont rap- pelées avec insistance par les économistes de la proximité se révèle ainsi extrêmement sensible au niveau de découpage retenu. La dépendance des résultats aux données utili- sées nous conduit à souligner l’impossibilité de travailler sur une zone d’étude parfaite, protégée d’un quelconque arbitraire ou biais statistique. Pour pallier ces difficultés, le croisement de différents territoires de référence s’impose alors comme une précaution de base pour estimer l’impact de l’agglomération d’activités sur un même espace. Ce recoupement de résultats est plus impératif encore lorsqu’il s’agit d’évaluer des politiques publiques territoriales. Dans les deux cas, le croisement de résultats issus d’une analyse des phénomènes intra et interterritoriaux observables sur un même sujet se présente alors comme une protection contre le risque d’arbitraire causé par l’observation d’un niveau d’analyse unique.

À travers ce type de démarche, le territoire trouve toute sa place comme fournisseur d’externalités de relation ou d’organisation. En effet, la localisation des activités n’est plus fondée sur la simple utilisation de ressources locales préexistantes, mais sur l’inser- tion des établissements dans leur environnement, sur leur capacité à y nouer des relations de collaboration et, ainsi, à contribuer à son enrichissement et à son développement. Ce schéma accorde un rôle clef au choix des politiques locales destinées à stimuler l’exercice d’effets strictement régionaux. Dans ce sens, les actions collectives mises en œuvre au niveau d’une thématique sectorielle fondée sur une logique de systèmes ou autres clus- ters, participent avec plus ou moins de force et de succès à constituer des pôles de spécia- lisation a priori favorables à un développement efficace. De même, les « pôles majeurs » proposés par le schéma de développement du Grand Paris traduisent bien ce souci d’ac- croître les performances de la région. On peut toutefois s’interroger sur la pertinence de la démarche mettant principalement, voire exclusivement, l’accent sur les infrastructures de transports. Leur effet sur la coopération ne peut s’inscrire qu’à long terme du fait même du temps nécessaire à leur mise en œuvre et, plus important encore, n’a rien d’automa- tique. C’est pourquoi le temps d’une accélération des politiques en faveur du renforce- ment des spécialisations territorialisées (Roméra, 2010) est venu, sauf à voir encore un peu plus se contracter la dimension manufacturière du système productif francilien.

(21)

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