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Adultes, praticiens et sciences de l'éducation [1]
MERCIER, Geneviève, TUYNS, Gisèle, STROUMZA, Johnny
MERCIER, Geneviève, TUYNS, Gisèle, STROUMZA, Johnny. Adultes, praticiens et
sciences de l'éducation [1] . Genève : Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, 1978, 132 p.
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:32904
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UNIVERSITÉ DE GENÉVE -FACULTÉ DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L'ÉDUCATION
Cahiers de la Section des Sciences de !'Education
PRATIQUES ET THÉORIE
G. MERCIER - J. STROUMZA- G. TUVNS
ADULTES, PRATICIENS
ET SCIENCES DE L'ÉDUCATION
UNIVERSITE DE GENEVE
FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L'EDUCATION
ADULTES, PRATICIENS ET
SCIENCES DE L'EDUCATION
G. Mercier - G. Tuyns - J. Stroumza
Cahier No 9
Pour toute correspondance :
Section des Sciences de !'Education UN 1 Il
1211 GENEVE 4 (Suisse)
Novembre 1978
AVANT - PROPOS
Etant donné la curiosité que suscitent parfois les initiatives pédagogiques prises dans la Section des sciences de l'éducation de la F P SE de l'Université de Genève, il nous a paru intéressant de publier les quatre études qu.'on va lire parce qu'elles présentent un certain caractère de com
plémentarité. Sans doute elles sont fort loin d'épuiser tous les aspects du sujet et - en particulier - elles n'apporte- ront pas d'informations définitives sur les résultats des adultes admis depuis une année sans maturité ni baccalauréat
mais sur la base de leurs
exp
ériences de la vie. Ce sujet- là -et d'autres peut-être -feront l'objet de prochains cahiers. En attendant et telles qu'elles se présentent dans leur forme originale, ces quatre études aborderont déjà quelques-uns des points essentiels qui s'inscrivent dans la ligne générale de politique d'ouverture de l'université, à savoir:
de devenir un lieu d'éducation permanente, avec une for
mation individualisée· par un système de capitalisation d'unités-cours et avec la plus grande flexibilité dans la durée des études, dans les horaires et dans les programmes des étudiants qui sont avant tout des adultes.
Le premier texte situe historiquement la séquence des innovations depuis 1972-1973. Il dresse le cadre insti
tutionnel. li propose un inventaire, peut-être trop rudimen
taire, des effets quantitatifs et qualitatifs ainsi que des diverses retombées, parfois inattendues, sur la gestion, la recherche ou le budget. Son intérêt est de montrer qu'il s'agit bel et bien d'un ensemble d'innovations puisque tou
tes les dimensions du système pédagogique en sont, pour finir, affectées. Il est important de se rappeler qu'il ne constitue que Io première étape d'une évaluation en cours qui concemera, comme nous l'avons dit, également les étu
diants admis sur la base de leurs acquis antérieurs.
En attendant, le lecteur trouvera dans 1 es deux textes suivants, des informations sur une seule volée d'étu
diants : ceux qui sont entrés dans la Section en octobre 1976 pour y acquérir une licence.
La première de ces deux études consiste en une analyse de quelques caractéristiques de ce public. la seconde situe ce public dans une population un peu plus large sur laquelle elle base une analyse dimensionnel le.
Celle-ci vise à dégager, d'une part, la structure que ce public induit sur l'ensemble des cours, d'autre part la typologie que les cours suscitent sur l'ensemble des étu
diants.
Le dernier texte, le plus récent, est aussi celui qui va peut -être soulever le plus de discussions. L'auteur s'est concentré sur un aspect seulement - mais combien délicat ! - de l'admission à l'université, à savoir comment procéder au tri des rares adultes qui seront autorisés à pé
nétrer dans notre vénérable institution. Ce qui lui permet de développer des considérations d'intérêt plus général et parfois polémiques.
Nous espérons que ces quatre textes intéresseront tout d'abord les membres de la Section puisqu'ils contri
buent à mieux identifier les caractéristiques du public et qu'ils créent donc les conditions pour mieux répondre à leurs besoins et à leurs attentes. Ce qui est - croyons
nous - l'ABC d'une bonne pédagogie soucieuse de perti
nence et d'efficacité, même à l'Université '. Elle permet
tra, peut-être, à ceux du dehors de mieux comprendre comme de comparer nos intentions à nos résultats, en attendant que nous fassions mieux.
L'équipe des Cahiers
LES EFFETS DU SYSTEME D'ENSEIGNEMENT PAR CREDITS OU UNITES CAPITALISABLES DE LA SECTION DES SCIENCES DE L'EDUCATION
Etude de cas réalisée par :
Geneviève MERCIER et Johnny STROUMZA avec la collaboration de
Pierre DOMINICE
Juin 1978
1. HISTOR IQUE
"Le système à crédit" a été introduit dans la sec
tion des Sciences de I' Education de la Faculté de Psy
chologie et des Sciences de I' Education au début de l'année universitaire 1972-1973. Inspiré du modèle amé
ricain d'organisation des études par unité d'enseignement et obtention de diplôme par accumulation de points at
tribués à ces unités, il s'inscrivait dans un mouvement de réforme des programmes de l'enseignement supérieur et de l'éducation des adultes basé, notamment en Europe, sur la création de systèmes "d'unités capitalisables", de
"Baukastensystem" ou de "credit-unit system".
L'instauration de ce "système à crédit" a cot'h
cidé avec un renouveau de la section des Sciences de l'éducation. li est même possible d'affirmer qu'il a for
tement contribué à ce renouveau et a permis à cette section de connaitre le développement étonnant qui l'a caractérisée ces dernières années. li est nécessaire de souligner, en effet, que malgré la renommée internatio
nale de ce qui fut alors l'Institut Jean-Jacques Rousseau, puis 1' Institut des Sciences de I' Education, la pédagogie n'était devenue depuis des décennies qu'une parente pauvre dans l'enseignement et la recherche de cet Institut. La psychologie et 1 'épistémologie génétique occupaient une place démesurée en raison notamment des travaux, par ailleurs remarquables, que le professeur Jean Piaget avait su inspirer et conduire avec un nombre impressionnant de collaborateurs. La qualité, mondiale
ment reconnue, de leur travail intellectuel, rendait non compétitive, pour ne pas dire insignifiante, la réflexion des quelques enseignants de pédagogie qui s'efforçaient malgré tout de rappeler l'importance du terrain éducatif
et en particulier de ses exigences scolaires. Les applica
tions de la pensée piagétienne au champ éducatif n'étaient que très timidement entreprises. Dans ce contexte, il est évident que le rapprochement avec l'Université, la créa
tion de l'Ecole de Psychologie et des Sciences de l'Edu
cation, qui allait devenir plus tard l'actuelle Faculté de Psychologie et des Sciences de I' Education posait problème. Le déséquilibre entre les deux sections était tel que le maintien des Sciences de I' Education dans l'Université n'apparaissait pas du tout évident.
1. 1 Les Sciences de I' Education en question
Au début des années 1970, la survie de la Section des Sciences de )'Education faisait effectivement problè
me. Plusieu�s arguments étaient invoqués pour justifier sa fermeture :
- L'absence de débouchés professionnels clairs pour les quelques dizaines d'étudiants régulièrement inscrits à une licence dans ce domaine. Malgré des enseigneme.nts axés essentiellement sur la réalité scolaire de l'enfant et de l'adolescent, la licence en Sciences de !'Education n'était pas reconnue par le Département de l' Instruction Publique pour devenir enseignant régulier des degrés pri
maires ou secondaires. Les détenteurs d'une licence en Sciences de I' Education n'étaient admis dans l'enseigne
ment genevois qu'à titre de suppléant sans stabilité réel
le de l'emploi.
- Les Sciences de I' Education en tant que telles avaient de la peine à faire valoir leur statut scientifique par comparaison avec la psychologie et d'autres secteurs des sciences humaines. De plus, l'enseignement dispensé ap
paraissait comme excessivement critique et davantage
proche de la contestation du système scolaire· que de son amélioration.
- Lors des mouvements étudiants des années 1968 à 1971 ' I' Ecole de Psychologie et des Sciences de 11 Education s'é- tait manifestée de façon particulièrement active et, pour ceux qui visaient à une normalisation de l'Université ' cette Ecole semblait devoir être supprimée en tont que telle et remplacée par des formations plus directement professionnelles. Le retour à une formation exclusivement donnée par les Etudes Pédagogiques était envisagée pour les candidats à !'Enseignement Primaire.
Mais d'autres éléments étaient avancés en faveur du maintien de cette section. Parmi ceux-ci :
- La reconnée régionale, nationale, voire internationale, d'une Ecole qui avait marqué le mouvement de l'innova
tion pédagogique et contribué, à l'époque, à l'émergence de l'Ecole Moderne.
- La conscience du potentiel intellectuel que représentait la pensée piagétienne pour le renouveau des finalités et des méthodes de l'enseignement.
- La nécessité de conserver, dans un canton reconnu pour son audace scolaire, une dimension universitaire d'apport théorique sur l'éduca.tion.
- La volonté de l'association des enseignants des degrés primaires de maintenir, sinon de développer la part prise par l'Université dans la formation de base et la formation continue de leur corps enseignant.
Il convient de souligner encore qu'au moment de cette mise en question, les contraintes budgétaires n'é
taient pas celles que nous connaissons aujourd'hui et que, contrairement à 11 Ecole d'Architecture, la pédagogie n'en
trait pas en compétition avec une autre institution univer
sitaire de Suisse romande.
1.2 Les agents de l'innovation
Face à cette situation contradictoire, le rôle joué par plusieurs personnes impliquées dans ce débat a été décisif. Parmi celles-ci mentionnons :
- L'intention clairement formulée par le Recteur Rouillier de donner à l'éducation une place importante dans l'U
niversité et de revaloriser les Sciences de !'Education au même titre que l'ensemble des Sciences Humaines. Ceci impliquait de trouver un statut plus stable pour !'Ecole de Psychologie et des Sciences de l 1 Education dans
l'Université. La solution de créer une Faculté, finalement adoptée, nécessitait de réduire le déséquilibre entre psy
chologie et sciences de l'éducation. D'où les priorités budgétaires qui ont été adoptées et le soutien très grand du Rectorat pour toutes les initiatives qui visaient à une assise universitaire des Sciences de I' Education. La situa
tion périlleuse de la section des Sciences de I' Education est donc devenue une condition favorable à l'innovation.
- La volonté, à l'intérieur de la section des Sciences de
!'Education, de défendre l'existence d'une telle section.·
Les équipes de travail réunies notamment autour des pro
fesseurs L. Pauli et M. Huberman ont alors saisi la chan
ce qui leur était offerte par le Rectorat pour mettre sur pied des programmes, qu'ils avaient certes imaginés sans pouvoir les réaliser. L'expérience internationale et le dynamisme du professeur M. Huberman l'ont conduit à proposer des solutions qui n'ont rencontré aucune opposi
tion réelle. Bien au contraire, le réseau de contacts qu'il a su créer a transformé l'image que les autorités du Département de !'Instruction Publique se faisaient jusqu'alors de la section des Sciences de !'Education.
Un climat favorable s'est installé. Et l'ensemble des so
lutions proposées ont été acceptées avec enthousiasme.
- Les revendications de la Société Pédagogique genevoi
se. en. vue d'une fonnation continue du corps. enseignant
�
nm?
' re .correspondant à un accès aux cours offerts par 1 Un1vers1té; parallèlement le souci du Département de!'Instruction Publique de trouver une solution à ces re
vendications jugées légitimes.
La conjonction de ces différents facteurs ou la complémentarité des différents agents de l'innovation mise en place a certainement permis à la section des Sciences de !'Education d'avoir l'importance qui est la sienne au
jourd'hui. Le système à crédit n'a donc pas été en tant que tel à l'origine du renouveau de la section mais il
. ,
a constitué une modalité parmi l'ensemble de celles qui ont conduit à l'innovation.
1.3 La stratégie de l'innovation
Pour mieux situer la part du système à crédit dans l'introduction plus générale de l'innovation élabo
rée à cette époque, mentionnons quelques-uns des élé
ments-clés qui sont intervenus de façon complémentaire les uns aux autres :
- L'atténuation de la question des débouchés profession
nels par l'ouverture de la section à tous les enseignants et fonnateurs soucieux de leur formation continue. Cette ouverture elle-même s'inscrivait dans une volonté souvent répétée par les autorités universitaires de contribuer à l'éducation pennanente et de rendre service à la collec
tivité.
- L'éclatement du programme conçu en années d'études au profit d'un enseignement à la carte pennettant aux étudiants d'adapter le choix de leur programme à leur disponibilité de temps et à leurs intérêts spécifiques.
Le congé-fonnation, à l'exception des enseignants béné
ficiant d'une année sabbatique, n'existant pas à Genève, il importait de reconnaitre que la poursuite des études à temps partiel pouvait correspondre à un statut réel d'étudiant. Le système à crédit facilitait grandement
cette perspective. li permettait d'individualiser les par
cours de fonnation selon les clientèles concernées, en fonction du temps dont les étudiants disposaient pour leurs études.
- Une augmentation considérable des enseignements of
ferts et une plus grande spécialisation des contenus, puis progressivement le regroupement de ces enseignements selon des champs éducatifs mieux délimités ou des domai
nes des sciences de l'éducation plus clairement définis.
Cet élargissement de l'offre de la section nécessitait un accroissement du nombre des enseignants et le choix de ceux-ci impliquait leur capacité à devenir agent de l'innovation. Autrement dit l'introduction du système à crédit entraînait un enrichissement indispensable du plan d'études et une disponibilité des enseignants pour assurer son bon fonctionnement. Les tâches d'orientation des étudiants et de gestion du plan d'études devenaient aus
si importantes que les prestations fournies dans l'enseigne
ment.
- Ce dernier facteur d'innovation exigeait une augmenta
tion dè l'enveloppe budgétaire rendue possible à la suite de décisions prises par le Rectorat en faveur de la section.
Celle-ci était considérée comme budgétairement prioritai
re selon les disponibilités de l'Université à l'époque. Par ailleurs, le Département de l'instruction Publique accor
dait une subvention importante pour la contribution appor
tée par certains enseignants de la section aux programmes des Etudes Pédagogiques primaires et secondaires. De nou
veaux contrats étaient passés avec les responsables de ces
deux secteurs de fonnation. Le système
à
crédit favorisait un système de fonnotion pennonente en ce sens que les enseignements acquis lors des fonnotions de base étaient comptabilisées par la suite pour les enseignants qui souhaitaient obtenir, après trois ans de pratique pro
fessionnelle, une licence en Sciences de !'Education.
- Des modalités d'équivalence ont été négociées avec les directions de l'enseignement primaire et secondaire qui incitaient les enseignants
à
reprendre leurs études à l'Université sur la base d'une.somme de crédits quileur étaient attribués d'office en raison de leur fonna
tion antérieure. De nombreux cadres de l'instruction pu
blique (inspecteurs de l'enseignement primaire, maîtres de méthodologie, etc.) ont alors jugé utile de reprendre des études en vue de l'obtention d'une licence. Par Io suite, d'autres fonnateurs bénéficiant également d'équiva
lences favorables (assistants sociaux, infinnières-enseignan
tes, etc.) se sont inscrits, soit pour une licence en Scien
ces de I' Education, soit pour les Diplômes d' Etudes Avan
cées qui étaient mis sur pied. Panni eux, des fonnateurs d'adultes sont venus élargir le champ des préoccupations des enseignants, jusqu'alors essentiellement centrés sur les problèmes scolaires. Dans chacun de ces cos, le sys
tème à crédit a facilité une procédure d'équivalence qui pennettait de reconnaître le contenu pédagogique des for
mations antérieures. la création de nouvelles filières d'études s'est organisée autour d'une plus juste réparti
tion des crédits nécessaires
à
l'obtention des différents diplômes.11. EFFETS CONSECUTIFS A L'INTRODUCTION DU SYSTEME A CREDIT
Après cinq années de mise en application du système
à
crédit et des modifications correctives constamment apportées, il convient de tenter d'esquisser un premier bilan évaluatif. li est nécessaire de mieux appréhender l'impact réel consécutif
à
l'introduction de ce système, tant- au niveau des nouveaux publics touchés, du contenu de la formation, de la stratégie pédagogique et des effets sur les enseignants, qu'au niveau des problèmes gestionnaires et budgétaires, notamment les con
traintes quant au développement de Io recherche et aux relations de la section des Sciences de !'Education avec l'Université et l'ensemble de la cité.
Une remarque préalable s'impose ici. les données statistiques propres
à
la section des Sciences de I' Education n'étant que rarement mécanogrophiées ou le plus souvent incluses dans· celles de la Faculté tout entière, les différents tableaux qui suivent sont le résultat d'une compilation manuelle. De plus, le développement d'un aspect pertinent aux diverses q1,1estions étudiées est foca
lisé sur l'année 1975-1976. D'autres infonnations statis
tiques sur la section figurent dans des études réalisées par Mme T uyns et publiées dans ce même Cahier, et par M. Bitton du servi ce du développement
(à
paraître).11. 1 Caractéristiques du public
En premier lieu, c'est un fort accroissement c!e l'effectif général qui est à signaler. Le tableau no 1 rapporte un accroissement de 36% pour la période l '172-
1977.
Ces nouveaux étudiants présentent des caractéris
tiques particulières tant du point de vue de leur âge que de leur filiation professionnelle. Les tableaux nos 2 et 3, comparant la dispersion des âges des étudiants, selon trois classes, en section de Pédagogie et en section de Psychologie, illustrent le vieillissement des étudiants inscrits en pédagogie : 46,7% des étudiants ont plus de 30 ans.
TABLEAU l Effectifs globaux
Année 69-70 70-71 71-72 72-73 73-74 74-75 75-76 76-77 Diplômes
Pédagogie 233 229 221 199 299 431 524 551 P�chologie 380 455 516 484 486 489 511 503 Diplômes
communs - 7 8 13 15 42 31 53
TOTAL 613 691 745 696 800 962 1066 1107
TABLEAU 2
Répartition des étudiants en pédagogie par classe d'âge Année 1975-197 6
licence post-1 i cen ce candidats TOTAL 30 ans
et �lus 177 60 8 245
25-29 ans 100 9 16 125
moins de
25 ans 52 - 102 154
%
46,7 23,8
29,5
TOTAL 329 69 126 524 100,0
TABLEAU 3
Répartition des étudiants en psychologie par classe d'âge Année 1975-1976
licence �ost-licence TOTAL %
30 ans et plus 54 51 105 20,6
25-29 ans 147 82 229 44,8
moins de 25 ans 174 3 177 34,6
TOTAL 375 136 511 100,0
Quant à la filiation professionnelle de ces clien
tèles, nous constatons une très forte hétérogénéité. Tra
vailleurs sociaux, infirmières, formateurs d'adultes, ensei
gnants, inspecteurs, cadres moyens, animateurs socio-cultu
rels, sociologues, économistes côtoient une clientèle plus jeune correspondant au profil universitaire type.
Le tableau no
4,
présentant les demandes d'équivalences qui ont été adressées à la section par les nouveaux immatriculés d'octobre
1975,
nous renseigne sur leur passé académique :TABLEAU
4
Etudiants entrés à la FPSE en octobre
1975
en vue de l 'obtention d'une licence en Sciences de !'Education
Avec demande d'équivalence
89
Genevois Suisses Etrangers Total
lnstituteu rs
25 12
l38
Etudiants ou diplômés uni- versitaires
- FPSE
12 (+3) 12
- autre
3 3 (+l) 9 15
Diplômés d'autres institutions
de formation
9 {+l) 1 3 13
Détenteurs d'une forma- tien d'une autre nature
- divers
1 (+4) (2) (1) l
- pratique
pédagog.
10 10
Sans demande d'équivalence
13
TOTAL
102
Les chiffres entre parenthèses indiquent des cas de cumul dont le nombre a été pris en compte dans le total d'une autre caté
gorie.
27 personnes seulement sont d'anciens étudiants, certains disposant même d'un diplôme universitaire. Les diplômés d'autres institutions viennent de !'Ecole d'infir
mières, de l'Institut des Etudes sociales, de !'Ecole de Jardinières d'enfants et de !'Ecole Technique Supérieure.
Le système à crédit contribue dont à l'ouverture de l'Uni
versité à de nouveaux publics, il met en évidence la trans
fonnation de la section en institution de formation continue et non plus de formation initiale. On peut dire que ces nouveaux publics sont, de façon générale, beaucoup plus motivés pour les études, en raison des sacrifices qu'elles nécessitent et des problèmes réels qu'ils cherchent à ré
soudre; ils sont aussi par conséquent plus exigeants. Ceci est cependant à mettre en relation avec une moindre sou
plesse d'adaptation et surtout avec une très faible dispo
nibilité pour tout travail effectué en dehors des cours.
Le tableau no 5 représente une distribution de l'effectif général en fonction des crédits suivis. Si la poursuite de six crédits établit la limite de l'investisse
ment à temps partiel, en temps général alloué aux études, on constate un taux élevé d'étudiants à temps partiel.
Signalons que le score très élevé de la cote 7 est attri
buable au fort contingent de candidats des Etudes Péda
gogiques Primaires dont le curriculum impose une année d'études à la section des Sciences de I' Education.
Se trouve ainsi défini un nouveau statut d'étu
diant : plus âgé, en cours d'emploi et à temps partiel.
Il ne faudrait pas oublier de souligner ici l'importance de la souplesse horaire des cours et des problèmes cons
tants qu'elle pose aux planificateurs dès qu'il s'agit d'éducation des adultes.
TABLEAU 5
Investissement en temps - Année 1975-1976
Crédits 1 2 3 4 5
TOTAL 74 72 47 34 33
% 36,8
1 I. 2 Le contenu de la fonnat ion
6 7 27 159 18,0 30,3
8 9
47 31 14,9
Le système à crédit, en ouvrant la porte
�
un public plus vaste et plus diversifié, a provoqué de sérieuses modifications du contenu de la formation. Le premier effet étant celui de l'augmentation des cours proposés (tableau no 6).
En premier lieu, il est intéressant
?
'observer la répartition entre les cours à caractère entièrement ps�chologique dispensés par les enseignants de cette section et ceux à vocation plus pédagogique assurés par les en-
seignants de notre section. .
Le tableau no 7 et le graphique qui lui correspo�d indiquent bien une stabilisation du côté de. la
�
sycholo.g1e et un accroissement du côté de la pédagogie, resultat incontestablement nécessaire au développement d'un ques
tionnement élargi des Sciences de !'Education. On ne peut être qu'heureux de cet essor de la réflexion pédago
gique longtemps maintenue sous la tutelle de la recher-
che psychologique. . .
Cette évaluation se traduit par un glissement vers la spécialisation, c'est-à-dire vers la didactique. des bran
ches ou des enseignements focalisés sur un terrain éduca- tif ou sur un public précis.
TABLEAU 6 Enseignements
* 1972-73 1973-74 1974-75 1975-76 1976-77
44 67 94 106 111
* 1971-72: sources d'infonnation différentes
TABLEAU 7
Répartition des enseignements dispensés à l'intérieur
(r ,lf)
et à l'extérieur(A)
de la faculté(en
nombreabsolu et en pourcentage)
1972-73 1973-74 1974-75 1975-76 1976-77
'f
15 34, l 19 28,3 23 24,4 31 29,2 29 26,21T
24 .54,5 47 70,1 70 74,4 69 65, 1 74 66,6A
5 n,3 l 1,5 l 1 , 1 6 5,6 8 7,2Total 44 67 94 106 111
GRAPHIQUE
enseignements 80
70 60 50 40 30 20
/
--- pédagogie psychologie
- · - · -· autre
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72 73 74 75 76 77 année
11.2. l Evolution des programmes
Dans la multiplicité des filières possibles, il a fallu progressivement introduire des limites de manière à impo
ser sur l'ensemble des curricula le respect d'un équilibre entre les divers domaines. Ainsi l'obtention d'une licen
ce totalise le nombre de 25 crédits; l'étudiant doit choi
sir au moins 5 crédits dans deux dcmaines et au moins 4 crédits dans les deux autres; les 7 autres crédits étant libres. Cet équili bre étant jugé nécessaire pour respecter l'aspect polyvalent d'une licence universitaire.
L'ensemble des cours proposés par le plan d'étu
des est en effet réparti selon les quatre domaines suivants:
Domaine A Domaine B Domaine C
cours centrés sur l'individu.
cours centrés sur les groupes, les insti
tutions de fonnation, la société.
cours centrés sur la psychopédagogie,
Domaine D
la didactique et la structure de certains savoirs.
cours centrés sur la méthodologie de la recherche.
Une recherche permanente d'équilibre est sans conteste la première préoccupation de la section. D'abord au niveau des objectifs de la formation. La prise en comp
te des intérêts, des besoins immédiats et du temps disponi
ble aux études des participants ne doit pas contrecarrer les objectifs premiers d'une formation générale universitai
re. De plus, cette tension, propre à l'éducation des adul
tes en milieu universitaire, se trouve accentuée par le mélange entre les étudiants suivant une formation initia- le et ces publics en formation continue. Enfin, un dernier problème en constant réexamen est la contradiction entre la spécialisation progressive des cours entraînant un ren
forcement des exige�ces d'entrée et la volonté de main
tenir le caractère optionnel de la formation.
11 est en conséquence difficile de porter un juge
ment sur le type d'équilibre atteint dans les curricula, car l'on assiste de fait à une lutte, enrichissante pour une large part, entre une "conception bancaire" de l'édu
cation très individualisée et spécialisée et une concep
tion davantage classique de la formation universitaire
·plus planifiée, structurée et collective.
Ainsi, dans le sens d'une plus grande spécialisa
tion, d'une meilleure adaptation professionnelle de la licence se sont progressivement constitués des filières ou parcours de formation plus planifiés, gérés par des sec
teurs de la section :
Formation et recherche psychopédagogique.
Développement et planification des systèmes de formation.
Education des adultes.
Méthodologie de fa recherche et évaluation·
Education spéciale *.
2 2 Evolution des contenus dans chaque cours ou sémi Il . .
na ire
L'augmentation des étudiants professionnellement gés qui attendent des études la résolution de problè- enga
• f • 11
mes bien précis rencontrés dans le�r vie. �ro ess1onne e a obligé de nombreux enseignants a mod1f1er notablement le contenu de l'enseignement. De surcr.oÎl'.' le contenu des cours fait souvent l'objet de négoc1at10� avec les étudiants, bien que l'hétérogénéité du public rende cet- te négociation souvent difficile.
11.3 Stratégie de formation
Nous avons déjà parlé de l'effort pour gérer, '?°r les programmes, simultanément une stratégie de formation . d .. d al·1sée étalée à volonté dans le temps, avec une
in IVI u I • 1 T'
t t, ·1e de formation fondée sur l'enseignement p an1 ie
s ra eg • • •
et cohérent des connaissances spéc1f1ques aux sciences de l'éducation.
11.3. l Stratégie pédagogique
*
Nous retrouvons évidemment dans chaque cours et
Cette filière existe, mais il n'y avait pas encore de
�ecteur portant ce nom au moment où cette étu�e a été terminée.
séminaire la tension rencontrée au niveau de l'ensemble du programme. On ne peut même guère séparer le type de connaissances proposées de la forme que prend leur apprentissage. Le poids relatif entre les connaissances et l'expérience de l'enseignant et celles des étudiants est largement modifié. En conséquence, la stratégie de formation prend davantage en compte l'expérience de chacun. La marge de manoeuvre de l'enseignant est for
tement diminuée, la programmation rigide de son ensei
gnement presque impossible.
La stratégie de formation de chaque cours ou sé
minaire reste certes tributaire du style de l'enseignant, du contenu ou de la matière traitée, des caractéristiques particulières des participants. Les méthodes utilisées vont du cours ex-cathedra, encore fort répandu, au travail individualisé suivi de plus ou moins près par l'enseignant, en passant par diverses méthodes en groupe plus ou moins directives.
La structure horaire usuelle à l'Université, qui se prête très mal à une autre méthode que le cours ex-cathe
dra, continue à poser de nombreux problèmes. Des essais d'accomodement du nombre total des heures nécessaires pour l'obtention d'un crédit sont tentés, mais ils ne sem
blent guère concluants pour le moment {contrainte struc
turelle de l'université et disponibilités restreintes des participants).
Cette situation de laboratoire pédagogique est certes naturelle dans une section des Sciences de !'Edu
cation. Toutefois, l'innovation pédagogique est encore fort timide; il est difficile d'articuler l'intérêt du parti
cipant pour une pratique pédagogique expérimentale avec les exigences d'apprentissage d'un contenu, étant donné le temps d'étude à disposition.
11.3.2
L'évaluation et la certificationL'application du système à crédit a entraîné l'élimination du système de réussite par la moyenne des notes et introduit le principe de réussite de chaque en
seignement. Un taux d'échec supérieur à
1/3
des crédits inscrits provoque l'exmatriculation de l'étudiant. Dans chaque séminaire, les modifications de public et de contenu ainsi que la disparition de la notion de moyenne, on
;
très rapidement entraîné pour toute la section une évaluation en tout ou rien, sans note, le crédit est acquis ou non-acquis. Ceci constitue à notre sens un très large progrès sur le système de notation usuel par points.Par ailleurs, l'instauration progressive de démar-•
ches pédagogiques plus complexes a entraîné le dévelop
pement d'une évaluation continue dans bea
�
coup de séminaires. Mais là encore, les formules sont diverses: de l'examen terminal traditionnel, ou de l'évaluation par l'en
seignant d'une succession de travaux individuels ou col
lectifs, jusqu'à l'évaluation négociée en groupe tout au long du séminaire.
Si de nouveau il est difficile de dégager une norme nous dirons que· le système à crédit o provoqué un gli1ssement d!une évaluation terminale par examen vers une évaluation plus continue, d'une évaluation exclusive de l'enseignant à une évaluation négociée avec les participants.
En ce qui concerne les diplômes, la seule modi-. fication apportée est Io mise sur pied d'un Diplôme d'Etudes Avancées, post-licence, exigeant un préalable de trois ans de pratique professionnel le. Ce diplôme correspondant à une offre de formation continue a connu un certain succès, limité par l'exigence d'une licence universitaire préalable, diplôme que de nombreux forma-
teurs ou animateurs n'ont pas. Le tableau no 8 illustre assez bien ce succès :
TABLEAU 8
licence
Crédits suivis - Année 1975-1976
2 3 4 5 6 7 8 9
69 59 37 25 25 20 29 37 28 post-li cen ce 5 13 1 0 9 8 7 4 1 O 3
candidats 126
TOTAL 74 72 47 34 33 27 159 47 31
Trois modifications sont actuellement en cours d'étude pour mieux répondre à la demande toujours plus différenciée des participants :
- Un découpage de la licence en certificats permettant des diplômes plus soblples et mieux répartis dans le temps.
- Une possibilité d'accès au Diplôme d'Etudes Avancées sur la base d'une étude de dossier {en l'absence de licen
ce).
- Le développement de Diplômes avec spécialisation des
tinés à la formation continue des chercheurs.
11.4 Effets sur les enseignants
La multiplication des cours inhérente au fonction
nement d'un système à crédit à curricula optionnels, ain-
si qu'une plus grande individualisation exigée par un pu
blic adulte constitué de professionnels, a nécessairement conduit à un renforcement de l'engagement d'enseignants.
Le tableau no 9 indique en terme de postes de travail certains effets du système à crédit sur la politique d'en- gagement.
TABLEAU 9 Postes de travail
Professeurs Collaborateurs* Assistants Total
1974** 10,667 4,917 16,50 32,084
1975 14 9,667 20 43,667
1976 11,917 13,417 19,25 44,584
1977 11,583 9,583 24 45, 166
* chargés de cours, chargés d'enseignement et chargés de travaux
** 1973 : méthodes de calculation différentes
Cet accroissement de l'encadrement, en raison des réalités budgétaires, s'est traduit par l'engagement d'assis
tants particulièrement qualifiés, ainsi que de nombreux chargés de cours, en lieu et place de professeurs propre
ment dits. Ceci n'est pas sans poser un problème délicat de politique du personnel peu ou mal stabilisé et partiel
lement sous-payé par rapport aux normes universitaires.
Au-delà des considérations budgétaires, la politi
que d'engagement réalisée dans les années 72-75 tradui-
sait la volonté de disposer d'enseignants proches de la pratique professionnel le exercée par les étudiants, et a donc conduit à engager des enseignants à temps partiel.
. 1ud
�
• c1euse dans la conjoncture d'un budget en large . Ces caractéristiques de la politique d'engagement, croissance et d'un accroissement rapide de l'offre a con- nu depuis lors des modifications importantes. .'
En effet, la crise économique s'est traduite par un net ralentissement budgétaire freinant la promotion des enseignants. De plus, elle a entraîné des difficultés de travail complémentaires à l'extérieur de l'université pour les enseignants ayant un engagement à temps partiel.
11. 4. 1 Cahier des charges, problèmes pédagogiques
La rapide variation des clientèles, des programmes, des contenus, a imposé aux enseignants un renouvellement constant de la matière enseignée. La complexité des si
tuations pédagogiques demande par ailleurs un important travail d'adaptation occasionnant une tension nerveuse souvent absente du travail habituel des enseignants un
Î
versitaires. Enfin, la nécessité de répondre de plus en plus à une demande extérieure d'intervention cohérente avec les finalités nouvelles de la section, re
�
d le cahier des charges de la plupart des enseignants fort lourd.Cependant, ces difficultés sont simultanément une source d'enrichissement et de renouvellement qui compen
se la surcharge en travail, du moins, espérons-le.
11. 5 La recherche
La négociation des programmes de formation, le
contact par l'intermédiaire des participants avec de mul
tiples lieux éducatifs, ainsi que la volonté d'insertion de la section dans la pratique éducative, ont fortement développé la demande d'intervention du corps enseignant hors de l'Université.
La revision constante des contenus d'enseignement pour mieux les ajuster aux besoins réels des terrains édu
catifs n'a pas été sans provoquer une remise en question de la finalité et des conditions de la recherche universi
taire de Sciences de l'Education.
Un débat profond s'est amorcé entre les tenants d'une politique de recherche visant, en premier lieu, à l'accroissement des connaissances, et les tenants d'une politique qui vi.serait, tout d'abord, à la résolution des problèmes prioritaires définis par la pratique éducative.
Ces derniers parlent volontiers de recherche-action, de meilleures relations entre l'enseignement, l'intervention et ce type de recherche.
Ce débat certainement fécond n'a pas encore por
té ses fruits dans la section sur le plan de la recherche;
celle-ci accuse un net retard vis-à-vis de son enseigne
ment ou de ses interventions.
Ce retard n'est pas à imputer aux hésitations quant à la politique· de recherche à conduire, mais au manque de disponibilité des enseignants dû à leur sur
charge professionnelle.
Les interventions extérieures n'apportent aucune ressource financière sérieuse et le Fonds National ne permet pas l'engagement de cadres de recherche (en raison de l'instabilité des conditions d'engagement).
L'essentiel du budget de la section a été consacré à l'enseignement, ce qui entraîne une carence certaine dans le domaine de la recherche.
11.6 La gestion, le budget
Comme on peut aisément le soupçonner, la gestion du système à crédit est à tous les points de vue plus dif
ficile et lourde que celle d'un système plus traditionnel.
L'atomisation, fortement accentuée par le système à crédit, de chaque enseignement nécessite des efforts pennanents d'orientation et de coordination pour maintenir les exigences académiques de la fonnation. Pour faciliter ce travail, il a fallu envisager Io création de secteurs responsables des divers programmes de fonnation liés à des clientèles détenninées.
Lo grande proportion d'enseignants à temps partiel, peu disponibles ou moins motivés par des taches de ges
tion, est un facteur négatif qui a pesé et continue d'en
traver le fonctionnement du système à crédit. De même, du côté des étudiants, Io faible disponibilité en matière de gestion est la cause d'un malaise pennonent.
Ces facteurs, et tout particulièrement le dernier, prennent un caractère de gravité en raison du fait que toute la stratégie de fonnotion de Io section est fondée sur la participation des étudiants dans la construction des progrcmmes à suivre.
Depuis l'instovration du système b crédit, Io sec
tion a relevé ce défi en modifiant constamment un sys
tème de gestion axé sur une contribution Io plus large possible des étudiants, comme de l'ensemble des ensei
gnants, à l'élaboration des plans d'études.
Cette politique de gestion cohérente avec la poli
tique de fonnation a largement contribué à faciliter le développement rapide de l'innovation {on soit combien l'inertie d'un corps enseignant peut bloquer toute réfor
me!).
Cependant, le poids essentiel de cette gestion
retombe nécessairement sur les enseignants à _Plein1 t�ps.
D'où la lassitude de certains qui apparait ou1ourd hui·
Un dernier point à considérer à propos de Io gestion : le problème budgétaire. Nous ne voul?ns pas ici faire une analyse de Io politique de la sec.tian en matière de budget. Mais nous nous bornerons simplement à commenter son évolution globale.
TABLEAU 10 Budget
Personnel Fonctionnement Total
1975* 1.536.248 173.500 1.709.748 1976 1.830.045 351.724 2. 181. 769
1977 2. 173.768 159.470 2.333.238
* 1974 méthodes de calculation différentes
De cette évol�tion, deux considérations sont1 à retenir. L'application du système à crédit, telle quelle
;té réalisée dans la section, est relativement onéreuse.
a e . . l'U •
Compte tenu de Io crise budgétaire qui atteint n1ver- sité il est impensable de concevoir le dévelo��ement de
l
a section, en particulier au niveau du tro1s1è�
e . cycle sur le même modèle. Dans les années à venir, 1
�
s'a
�
èrera certainement nécessaire de réorienter l'oppl1- cation du système à crédit dans le sens d'une plus grande 1 im itotion des choix à disposition.
11. 7 les relations extérieures de Io section
l'introduction du système à crédit n'a pas, en dehors d'une progression liée à Io croissance numérique des enseignants, influencé notablement les relations, ni avec Io section de psychologie, ni avec les milieux internationaux qui étaient déjà importants et le sont en- core.
En revanche, les relations avec les autres facultés se sont développées sur la base de cours offerts dans le programme de la section des Sciences de !'Education.
Ces relations n'ont toutefois pas atteint le seuil d'une réelle coopération.
l'essentiel du renouveau de la section des Scien
ces de 11 Education sur les relations extérieures: est à situer au niveau local et national. li y a eu en effet ces dernières années une véritable insertion de la section dans la vie éducative genevoise. Que ce soit avec l'enseignement primaire ou secondaire, avec les milieux de l'extrascolaire, d'éducation spéciale ou préscolaire, avec le personnel infirmier, les formateurs d'entreprises publiques et privées, les responsables de la formation syndicale, les instituts de recherche genevois, dans une quantité de ces terrains, la section a tissé des liens nombreux.
Au niveau national également, la collaboration avec les centres de recherche, d'autres universités, le centre de coordination d'Aarau, la FSEA, le GREii, la Commission nationale suisse de l'UNESCO, les milieux officiels de l 1.0ffice de la Science et de la Recherche à Berne, a connu un très net développement.
ENQUETE SUR LES CARACTERISTIQUES DU PUBLIC INSCRIT A LA LICENCE DANS LA SECTION DES
SCIENCES DE L'EDUCATION
G. TUYNS
Octobre 1977
1. Remarques préliminaires
L'analyse qui va suivre est le résulta·t d'une com
pilation manuelle des dossiers des étudiants.
Comme la majorité du public de la section intro
duit, au manent de son immatriculation, une demande d'équivalences, ces dossiers sont très riches et retracent '
preuves à l'appui, l'histoire pédagogique et professionnel- le des étudiants. De ces documents se dégagent des ca
ractéristiques intéressantes du public : niveau et type de formation, champ d'insertion professionnelle. Ce sont ces caractéristiques, de type historique, qui sont l'objet de la présente enquête. D'autres caractéristiques, comme la motivation à l'étude et les intérêts du public, n'ont pas pu, malgré leur intérêt, être abordés dans ce travail car elles ne pouvaient être appréhendées à travers les docu
ments disponibles.
La population ana.lysée est celle des étudiants qui se sont inscrits à la section en octobre
1976
en vue de l'obtention d'une licence et qui ont effectivement suivi un ou des cours durant l'année académique1976-1977.
Les étudiants qui n'avaient pas donné de suite à leur inscription ont été éliminés de l'enquête, d'abord parce que les dossiers de ces étudiants pouvaient ne pas être complets, ensuite parce que rien ne garantissait le carac
tère authentique de leur demande de formation et que ces faits pouvaient déformer l'image de la section.
L'élimination de ces quelques cas explique les différences numériques qui existent entre l'effectif de la population analysée et les données statistiques de l'Uni
versité.
11. Public au bénéfice d'équivalences
Les tableaux 1 et 11 montrent que
101
étudiantsont obtenu des équivalences au moment de leur immatri
culation et que
14
seulement n'en ont pas obtenu, soit donc que87,83%
des étudiants entrent dans la section des Sciences de !'Education de l'Université de Genève en bénéficiant d'équivalences.C'est dire par là qu'un faible pourcentage du public
(12, 17%)
est "neuf" du point de vue de l'expérience pédagogique quand il commence sa formation dans la section.
Cette caractéristique concerne même les étudiants débutants
(1),
qu'ils soient des débutants réels qui viennent de terminer leurs études gymnasiales. ou qu'ils aient fait, entre la fin de leurs études secondaires et leur ins
cription dans la section, un essai sans suite, d'un an au maximum, dans une autre faculté ou institution de forma-
tion.
Parmi les débutants réels
(16
au total),5
ont obtenu des équivalences pour des stages effectués avant le début de leurs études universitaires,
11
n'ont pas reçu d'équivalences.Parmi les sujets changeant d'orientation
(9
autotal),
7
ont obtenu des équivalences,2
n'en ont pas reçu.On constate donc que
12
des25
débutants ne sont pas "neufs" du point de vue de l'expérience pédagogique, soit encore
48%
de ce groupe.(1)
Nous définissons ainsi les étudiants qui font des études initiales et n'ont pas encore exercé d'activité professionnelle suivie.T ABLE A U
E t u d i a n t s aya n t obt e n u d e s é qui vale n c e s o u m o111e n t d e l e ur im m a t r i c u l a t i o n d a n s la s e c t i o n
ETUDIANTS DIPLOMES (1)
Lie u d ' obt e n t i o n d u d i elôme
Nature de Genève Suisse Etranger Total
l'institution gui (moins
a délivré le Genève)
dielôme
M F Tot. M F Tot. M F Tot. M F Tot.
Ecoles normales (ou
assimilables) 10 22 32 4 3 7 0 2 2 14 27 41
Université FPSE 3 3 3 3 2 2 4 3 8 11
Autre l
Autre institut 4 6 10 2 3 4 6 10 16
TOTAL 15 31 46 5 7 12 3 7 10 23 45 68
ETUDIANTS COMPLETANT D'AUTRES ETUDES (2)
Li e u de c es é t u d e s
Nature de Genève Suisse Etranger Total
l'institution où {moins
ces études ont été Genève)
poursuivies
M F Tot. M F Tot. M F Tot. M F Tot.
Ecoles normales 7 8 7 8
Université 2 2 3 3
TOTAL 9 10 10 Il
(1)
(2) (3)
Les diplômés d'études secondaires supérieures (matu
rité, baccalauréat, etc.) n'entrent pas dons cette catégorie. Pour l'année étudiée, tout le flux était titulaire d'une maturité ou d'un diplôme équivalent, ô l'exception de 6 étudiants; admis sons maturité (7 inscrits mois 1 qui n'a pas donné suite ô son ins
cription).
Ces étudiants canplètent d'autres études, soit simul
tanément, soit consécutivement.
Il s'agit d'étudiants qui ont fait un essai d'un on ou maximum dans une autre faculté.
TABLEAU
11
Etudiants entrés dans la section des Sciences de !'Education 5ans équivalences�
rigines Genève Catégories"-
lycéens Sujets chan
geant d'orien tation
sujets com
plétant une autre forma
tion TOTAL
M F Tot.
2 4 6
-
l l
2
3 5 8
Suisse Etranger {moins
Genève)
M F Tot. M F Tot.
0 3 3 0 2 2
1* 0 l
0 3 3 2 3
*
sujet titulaire d'un diplôme universitaireTotal
M F Tot.
2 9
111 l
2
1 0 1 4 10 14
TABLEAU
111
Degré de fonnation professionnelle du publicM F Total
�
Catégories �----------
Etudiants diplômés Etudiants complétant d'autres études Etudiants faisant des études initiales TOTAL
24 45
10
12 23
37 78
Ill. Formation antérieure du public
69 60
11 9,57
35 30,43
115 100,0
On observe
(T
obi eau111)
que60%
des étudiants(N
=69)
sont déjà titulaires d'un diplôme(1),
que9,57%
complètent des études en cours
(N
=11)
et que30,43%
acquièrent leur formation initiale
(N
=35).
la nature des diplômes déjà acquis ou en voie d'acquisition par les étudiants de la section peut être identifiée en se référant aux tableaux 1 et Il qui permet
tent aussi d'en préciser les fréquences.
Ces diplômes se répartissent en trois catégories :
(1)
Les diplômés d'études secondaires supérieures(maturité, baccalauréat, ... ) ne sont pas pris en compte.
1. Diplômes délivrés par une école normale ou une ins
titution assimilable,
soit
41
diplômes acquis�
par des sujets oyant8
diplômes en voie bénéficié d'acquisition d'équivalences2.
Diplômes délivrés par une université,soit
12
diplômes acquis par des sujets dont11
ont reçu des équivalences3
diplômes en voie d'acquisition par des sujets oyant bénéficié d'équivalences3.
Diplômes délivrés par d'autres institutions de formation (il s'agit le plus souvent d'écoles de Service social et d'écoles d'infirmières),
soit
16
diplômes acquis par des sujets oyant bénéficié d'équivalences
Sur l'ensemble des diplômes déjà obtenus ou visés par les étudiants de la section, ceux délivrés par une école normale ou une institution assimilable représentent donc
61,25% (49
cas sur80),
ceux délivrés par une université
18,75%
(15
cas sur80)
et ceux délivrés par d'autres institutions de formation
200/o (16
cas sur80).
Quant aux
35
étudiants en formation initiale on constate, en se référant aussi aux tableaux 1 et 11, qu'ils se répartissent en deux groupes,10
praticiens de l'éducation sons formation spécifique, soit
8,7%
de Io population totale, et25
débutants(25
=12
avec équivalences et13
sans équivalences), soit
21,73%
du flux total.L'étudiant classique (le débutant), ne représente donc qu'un cas sur cinq dans la section des Sciences de I' Education.
IV. Insertion professionnel le des étudiants
Les tableaux IV et V montrent que
68
étudiants sont des praticiens et que47
se forment avant d'entrer dans la vie professionnelle, soit respectivement59, 13
et
40,87%
du flux d'entrée.Dans le deuxième groupe,
25
acquièrent une formation initiale et
22
une fonnation complémentaire, soit respectivement53,20
et46,80%
de ce groupe.Vues sous cet angle, les données montrent qu'en fait, Io section compte
2
étudiants traditionnels sur5
(40,87%
du total), mais que l'un de ces2
vient y chercher, avant d'entrer dans la vie professionnelle, une for
mation complémentaire aux études initiales antérieures.
Elles montrent aussi que pour les
3/5
environ du flux d'entrée, la section est un lieu d'éducation permanente.
L'examen des données, vues sous l'angle de la quai ifi cation professionnelle des étudiants praticiens, suggère enfin l'existence de motivations diverses à la demande d'éducation permanente. On constate en effet que les étudiants praticiens ne sont pas tous également qualifiés :
- 55
étudiants, soit80,88%
des praticiens,47,83%
du flux d'entrée, sont titulaires d'un diplôme approprié à leur insertion professionnelle; on en dénombre42
au niveau de l'instruction obligatoire,
3
au niveau de l'éducation spéciale et10
au niveau d'autres types d'actions pédagogiques.- 13
étudiants, soit19,12%
des praticiens,13,43%
du flux d'entrée, sont ou bien porteurs d'un diplôme inadéquat à leur profession ou bien sans diplôme; on en dénombre
9
au niveau de l'instruction obligatoire, 1 au niveau de l'éducation spéciale et3
au niveaud'autres types d'actions pédagogiques.
Ce pourcentage de travailleurs non qualifiés parait un pourcentage élevé dans un champ professionnel qui ne prévoit pas de manoeuvres et donnerait à penser que cette catégorie de praticiens est surreprésentée dans la section.
Sur la base de ce constat, quelques questions viennent spontanément à l'esprit. Ce sous-groupe vient
il chercher dans la section une formation dont il sent le besoin, vient-il y acquérir un titre académique qui confirmerait son insertion professionnelle? La présente enquête ne fournit aucun élément de réponse à ces questions.
TABLEAU IV
Ty� d'action
�gogigue
Instruction obi igotoi re - diplômés - titulaires d'un
diplôme inadéquat - sans diplôme TOTAL
Genève
M F Tot.
10 22 32
1 1 2 6 8 12 29 41
Education spéciale
- diplômés 0
- titulaires d'un diplôme inadéquat 0 - sans diplôme
TOTAL 2
Autres types d'action
- diplômés 4 6 10 - titulaires
d'un diplôme
inadéquat 1
- sons diplôme 2
TOTAL 5 8 13
T O T A L 18 38 56
Etudi ants praticie n s de l 'é duca t i o n
Li eu de tr av ai 1
Suisse Etr anger Total
{moins Genève)
M F Tot. M F Tot. M F Tot.
4 3 7 0 3 3 14 28 42
1 1
2 6 8
4 3 7 0 3 3 16 35 51
2 2 3
2 2 2 4
4 6 10
1 2 5 8 13
5 4 9 3 3 23 45 68
TABLE AU V E t u di a nt s no n pratic i e ns
Genève Catégories
FQrmation initiale - Lycéens -
lycéennes - Sujet s changeant
d'études TOTAL
Pouœ.iit!: de formatioo {co nsécutive ou simultanée)
M
4*
4 8
Champ pédagogique : - E nseignement obi. 1
.. spécialisé - autre champ - champ incoonu 1
TOTAL 2
T O T A L 10
F Tot.
6* 10
4* 8 10 18
7 8
4 4
1 2
12 14
22 32 1
Lieu d'origi n e Suisse
(moins Etranger Total
Genève}
M F Tot. M F Tot. M F
4 4 2 2 4 12
1 1 5 4
1 4 5 2 2 9 16
1 7
3 3 1 2 3 1 9
2 0 2 3 l
3 3 3 2 5 5 17
7 8 3 4 7 14 33
* = l 0 sujet en échec aux études pédagogiques, soit li l'entrée, s oit en cours d études.
Tot.
16
9 25
8 10
4 22 47
V.
Champs pédogogi quesL'insertion professionnelle des praticiens est con nue (Tableau
V)
75
% d'entre eux(N
=51)
viennent de l'enseignement obi i go toi re- 5,88
%(N
=4)
viennent de l'éducation spéciale- 19, 12
%(N
=15)
ont d'autres types d'activités péda- gogiques.Pour beaucoup des non praticiens, spécialement pour c�ux qui complètent une outre formation, le champ pédagogique qui les intéresse ressort de l'analyse de leurs dossiers.
Sur ces bases, il a été possible d'identifier un champ d'insertion professionnel le (effective ou virtuel
le) du flux
1976
total (voir TableauVI).
TABLEAU
VI
Champ pédagogique actuel ou envisagéSexe Total
Champ M F
N
%Enseignement
obi i gatoi re
18
4462 53,91
Education spéciale
3 11 14 12, 17
Autres actions
pédagogiques
5 8 13 11,30
Champ inconnu
11 15 26 22,61
TOTAL