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YALE MEDICAL LIBRARY HISTORICAL LIBRARY JOHN FARQUHAR FULTON. The Gift of

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(1)
(2)

m*

YALE

MEDICAL LIBRARY

HISTORICAL LIBRARY

TheGiftof

JOHN FARQUHAR FULTON

(3)

r ,

(4)
(5)

ESSAI

SUR LA FIÈVRE JAUNE

D'AMÉRIQUE.

(6)

IMPRIMERIE DE

J.

TASTU,

I>DE DE VAUGIHARD, 36.

(7)

ESSAI

SUR LA FIÈVRE JAUNE D'AMÉRIQUE,

ou considérations sdr les causes, les symptômes, la nature et le traitement de cette maladie, avec l'histoire de l'épidémie de la nouvelle- Orléans en 1822, et le résultat de nouvelles recherches d'ana- tomie pathologique, entreprises pour en déterminer LE SIÈGE.

PAR P.-F. THOMAS,

Ex-chirurgien entretenu delamarine française,Secrétaire généraldela Société médicaledela Nomelle-Orléau3, l'un desmédecins de l'hôpital deCharitéde

la même ville, membre honoraire de la Société médicale de New-York, et correspondantdelaSociétéde médecioe de Bordeaux.

DE CONSIDERATIONS HYGIENIQUES

SUR LA NOUVELLE - ORLEANS ,

PAR

J.-M.

PICORNELL,

MembredelaSociétémédicale deParis, de la Société patriotiquede Madrid dela Sociétémédicaledela Nouvelle-Orléans,etc.,etc.

A LA NOUVELLE-ORLEANS

;

ET A PARIS

,

CHEZ BAILLIÈRE,LIBRAIRE, RUEDE l'ÉCOLE-DE-MEDECINE,l4-

l823.

(8)
(9)

A MONSIEUR

FÉLIX PASCALIS, D. M.

Censeur de la société médicale de l'état de new- york, associé étranger et correspondant de la société de la faculté de médecine de paris, des sociétésde médecine de bordeaux, marseille, la NOUVELLE-ORLÉANS,etc.

Monsieuret très-respectableconfrère,

En

vous dédiant cefaibletravail

,jedésire àla fois vousdonner une preuve publique dela haute estime quevous m'avezinspirée,et lesoumettreàvos lumières

,

afin de relever si cela est nécessaire, dans un autre ouvrage,les erreursquipourraients'être glissées dans celui-ci.

Quimieux quevous en effet,Monsieurettrès-respec- tableconfrère,estcapable de porterun jugementcer- tain surla fièvre jaune! Habitantdepuisnombred'an- néesles paysoùelle exerceannuellementsesravages, observateur profondet impartial,auteur deplusieurs écrits très-estimés sur cettemaladiedévastatrice,vous réunissez au plus haut degré tout ce qu'il faut pour

a

(10)

Jj DEDICACE.

jugersainementcetteimportante matière;aussi quelle que soitàmon égardla rigueur devotre arrêt,con- vaincu d'avancequ'ilsera basésurlajusticeetappuyé de preuves irréfragables

, je m'ysoumets sans mur- murer, etnevousen conserverai pas moinsde recon- naissance.

P.-F.

THOMAS.

(11)

PREFACE.

En entreprenant

cet essai, je

ne me

suis pas dissimule

combien

il était

témé-

raire d'écrire sur

un

sujetquiadéjà

exercé

la

plume de

tant

de médecins

célèbres,

parmi

lesquels il suffit

de

citer les

Lind,

les

Devèze,

les

Rush,

les Mitchill, les Miller,lesFélixPascalis,les

Valentin,

les

Dalmas,

etc., etc.

Mais

j'aipensé,

qu'ayant quelques

idées particulières sur cette

ma-

ladie,

encore

loin d'être

bien

connue., il

était

de mon devoir de

les

soumettre aux médecins

éclairés, afin qu'elles soient rectifiées,sielles

sont démontrées

fausses,

ou

qu'ellesservent àl'utilité

publique,

si leur justesse est

reconnue.

Arrivé, en octobre 1818,

à la

Nou-

velle-Orléans,

j'ai

constamment

résidé depuis, j'ai

observé en

entier l'épidémie

(12)

iv PREFACE.

meurtrière de 1819, dont

je faillis être la victime, celles

de 1820

et

de 1822.

J'a- vais déjà

vu

plusieurs cas

de Fièvre Jaune pendant

le

printemps

et l'été

de

1818, àla

Martinique, où

je suivis, près

de deux mois,

laclinique

de M.

le

docteur

Lefort,

médecin en chef de

l'hôpital

du Fort- Royal,

et praticien

d'un mérite

distingué.

Là, comme

ici, cette

maladie m'a pré-

senté

constamment

des lésions

analogues

à l'ouverture des cadavres , et surtout l'inflammation plus

ou moins prononcée de

la

membrane muqueuse de

l'estomac

,

à

quelque époque de

la

maladie que

le sujet eût

succombé.

Cet

essai est d'ailleurs

principalement

destiné

aux médecins

qui

viendront

exercer à la

Nouvelle

-

Orléans

; c'est

dans

ce

but que

je l'ai fait

précéder de

considérations

hygiéniques dont M.

le

docteur

Picornell est l'auteur.

Ce mé-

decin

espagnol, aussi savant

que bon ob-

servateur, a

demeuré

ici plusieurs an-

(13)

PREFACE. V nées ; il était

membre de

la Société

mé-

dicale.

En

partant

pour

l'île

de Cuba, où

il est

encore maintenant,

il

me

fitprésent

de son manuscrit,

et je crois

témoigner à mes

lecteursle vif désir

que

j'éprouve

de

leur êtreagréable,

en

le joignant à

mon

travail.

Ces

considérations

ont de

plusl'avan- tage

de donner

la

topographie de

la

Nou-

velle-Orléans,

beaucoup mieux que

je n'aurais

pu

le faire; elles

renferment

sur cette ville et ses

environs une

infinité

de

détails utiles

aux médecins

, et

propres

à les éclairer sur les causes

de

l'insalubrité

de

ce pays.

Quoique

jeregarde la

Fièvre Jaune comme

n'étant contagieuse

dans aucun

cas , je

ne

consacrerai point d'ar- ticle particulier à la

démonstration de

cette vérité, aujourd'hui

presque

univer- sellement

reconnue

parles

médecins

qui

ont observé

plusieurs épidémies. Je ren-

voyé pour

cet objet

aux ouvrages de

MM. Devèze, Louis Valentin etTomas-

(14)

VJ PRÉFACE.

sini, et

au rapport de

la Société

médicale de

la

Nouvelle -Orléans

sur l'épidémie

de 1819.

J'espère aussi

que

la descrip- tiondes causesetdes

symptômes de

cette

maladie prouvera évidemment,

à tous

ceux

qui liront cet

ouvrage avec

atten- tion, qu'elle est toujours inhérente

aux

lieux

elle se

développe,

et

que

l'air

en

est

constamment

le véhicule.

Je

diviseraicet

ouvrage en quatre

par-

ties principales : la

première contiendra

,

comme

je l'ai

annoncé,

les

Considéra-

tions

hygiéniques sur

la

Nouvelle-Or- léans

et ses

environs, par M. Picor-

nell (1) ; la

seconde

traitera des

Causes de

la fièvre

jaune

; la troisième

com- prendra

les

Symptômes

, le

développe-

?nent,les

terminaisons

etle

traitement général de

cette

maladie;

et la

qua-

(1) Lesnotesquej'ai cru devoirajouter à cescon- sidérations, sont signées des lettres initiales de mes noms,afindelesdistinguerdecellesdel'auteur.

(15)

PRÉFACE. VÏj trième, enfin,

donnera

la

Description

de V épidémie de 1822,

àlaquelleseront jointes

quelques

observations particu- lières, et le résultat des

ouvertures de

cadavres que

j'ai faites

pendant

la

durée

de

cette épidémie.

(16)
(17)

ESSAI

SUR

LA FIEVRE JAUNE

DAMÉRIQUE.

PREMIÈRE PARTIE.

Considérations hygiéniques sur la Nouvelle-Orléans et ses environs.

Du moment que

je

me

suis fixe' dans cette ville

pour y

exercer

ma

profession

,j'ai cru

de

mon

devoir d'en e'tudier avant tout la

topographie me'dicale. Docile

au

pre'cepte de l'immortel Hippocrate, j'ai observe' le climat,l'air, les eaux, lasituation des lieux et leur influence sur la santé' des habitans,

comme

e'tant l'unique voie qui pût

me

faire reconnaître les causes des maladies ende'-

(18)

2 ESSAI SUR LA FIEVRE JAUNE

miques, et trouver les

moyens

de les pré- venir et cTy reme'dier autant qu'il e'tait pos- sible.

Si le résultat de

mes

observations est utile, ce sera

pour

avoir su appliquer à cette contréeles

remarques

importantes

que

tant de savans ont faites dans des situations semblables, avec l'intention de rendre leur paysplus salubre.Ilne s'agit

que

de

marcher

surleurs traces, et de se laisser guider par

les écrits qui ontété publies depuisquelques années, dans presque tous les Etats

les sciences sonthonorées.

En

effet, après tant d'excellens ouvrages,

tout ce qu'on peut faire de

mieux,

c'est de porter

une

critiquejudicieuse surles causes de l'insalubrité' qui afflige cette ville, et, recueillant les opinions des meilleurs au- teurs, indiquer les

moyens

les plus efficaces d'yremédier.

Pour

atteindre ce but,j'ai con- sulté les écrivains les plus estimés, tels

que

Lind, Lancisi, Halle, etc., etc.

En

citant ces

hommes

distingués, je leur rends

un hommage

bien mérité, et j'évite

une

multitude de citations dont cet

ouvrage

seraitsurchargé. Cet aveu indique assez

que

(19)

D AMERIQUE. 6 je suis

moins

occupé d'acquérir de la célé- brité,

que

de satisfaire le vif désir

que

j'é-

prouve

de secourir l'humanité souffrante.

Les

mesures que

je propose sont grandes

et coûteuses;

néanmoins

le but auquel je vise est d'une telle importance, qu'il m'est permis d'espérer

que

je n'auraipas élevé

en

vain lavoix, sur

un

objet quiintéresse de si

près la prospérité de ce pays. Je m'adresse au

gouvernement

, au maireet au conseilde cetteville, auxadministrationsdes églises et des hôpitaux,persuadéque,pénétrésenfinde nos calamités, ilssentiront qu'avec dessoins éclairés etde lapersévérance, il n'est point d'obstacles

que

les

hommes

animés de l'a-

mour du

bien public nepuissentsurmonter.

Les

tremblemens

de terre , les

inonda-

tions, sont de grands fléaux sans doute

,

mais ils sont accidentels et passagers. Il en

est

un

plus meurtrier et plus dépopulateur encore ; je

veux

parler des terribles effets

des marais.

Ce

fléau est

permanent,

et mul-

tiplie

chaque année

le

nombre

des victimes.

Je ne pense pas

que

les devoirs

du médecin

se bornent à traiter les maladies; tâcher de

les prévenir est

pour

lui la première et la

(20)

4 ESSAI SUR LA FIEVRE JAUNE

plus importante de ses obligations. C'est le désir de remplir les

miennes

qui m'a déter-

miné

à écrire ces observations.

Ayant

à traiter principalement, dans cet aperçu, d'exhalaisons, de vapeurs, d'éma- nations et demiasmes, qui attaquentla santé de

l'homme

par le

moyen

de l'air atmos- phérique, j'entrerai d'abord dans quelques considérations générales sur ce fluide.

On donne

le

nom

d'air atmosphérique à la

masse de fluide élastique et invisible par sa transparence, dans lequel nous vivons, et

qui environne la terrejusqu'à

une

hauteur qu'on n'est pas

parvenu

à déterminer. Les anciens le regardaient

comme un

corps sim- ple, et l'avaient placé au

nombre

des élé- mens. Les chimistes

modernes

ont détruit cetteopinion , en prouvantqu'il est

composé,

dans saplus grande pureté, de o, 21 de gaz oxigène, de o, 73 de gaz azote, et d'envi- ron o, 01 de gaz acide carbonique. Indépen-

damment

de ces trois principes, l'air

con-

tient généralement par

pouce

cube, d'a- près Saussure,

un

soixante-septième d'eau quiy est mêléeàl'étatde vapeur. C'estdans

ces proportions

que

l'air atmosphérique se

(21)

d'Amérique. 5 trouve à l'état le plus parfait de respira- bilité. C'est alors qu'il est le plus propre à l'entretien delasanté. Maislorsqu'il perd de son oxigène.,

ou

lorsque la quantité de gaz azote

augmente

de

beaucoup

,

ou

enfin lors-

que

l'air

, quoiqu'il contienne la proportion convenable de gaz oxigène, renferme d'au- tres substances impropres à la respiration, qui

empêchent

l'action de ce gaz; alorsl'air atmosphériquese vicie, et devientla source et le propagateurdes maladies les plus fu- nestes.

Si lachimie

examine

toutes les propriétés et les conditions de l'air atmosphérique, et

entire des résultatsheureux; la

médecine

le

considère sous d'autres rapports.

Après avoir,observé les effets de l'air

pur

surl'économie animale, la

médecine

étudie ceux qu'ilproduit

quand

il éprouve des va- riations dansles principes quile composent;

ceux de sa température

chaude,

froide,

humide,

sèche; ceux de son passage

gradué

à ces différens états, ainsi

que

de ses fré- quens et brusques

changemens. La méde-

cine ne s'arrête pas 1«\; elle observe très- attentiyement, non-seulementles effets nui-

(22)

6 ESSAI SUR LA FIEVRE JAUNE

sibles del'air

quand

ilestcharge' des effluves

ou

émanations qui s'élèvent des terrains marécageux, maisaussi

quand

ilest

imprégné

des

miasmes

qui s'exhalent des corps sains dans les grandes réunions,

comme

dans les

prisons, casernes,

campemens,

églises,théâ- tres, bals, etc.; des corps malades dans les

hôpitaux et maisons particulières; des corps mortseten putréfactiondansles rues,dansles

cimetières, dansles voieries, etc., etc.Après avoirbien observé ces effets, les organes qui s'en trouvent lésés, et enfin la nature et la

marche

de la maladie qui en est le résultat, elle cherche les

moyens

d'y remédier.

Pour

parvenir à ce but, elle procèdeàl'ouverture des cadavres, observe, médite, combine,es- saie,

recommence,

etlorsque enfin tantd'ob- servationslui ont

montré

l'utilitédes

moyens,

elle prescrit aux malades les

remèdes

le

mieux

appropriésau traitementconvenable, indique aux peuples les règles d'hygiène les plus utiles

pour

prévenir les maladies, en s'adressant d'abord aux chefs de l'adminis- tration publique.

C'est sous plusieurs de ces différens rap- ports

que

je vais examiner cette ville et ses

(23)

D AMERIQUE,

7 enviions.Il nefaut pas s'attendre

néanmoins

à trouverdans cet écritles

moyens

curatifs;

j'en parlerai

peu

, les réservant

pour mon

TraitésurlaFièvre Jaune,danslequelje pré- senterai tout ce

que

la

médecine

possède sur cette terrible maladie. Ici je ne ferai

mention que

des

moyens

prophylactiques ,

me

bornantà

montrer

la cause du

mal

, età indiquerles mesuresindispensables

pour

as- sainir

un

payssifunesteà seshabitansetplus encore

aux

étrangers , trop

heureux

si cet

examen

produit

un

effet aussidésirable (a).

La

ville de la Nouvelle-Orléans , dont la population s'élève à plus de trente mille

âmes

, est située sur la rive

gauche

du Mis-

siss-ipi, sous les 29° 67' de latitude N. , et

(a) Je regrette bien vivement que le respectable docteurPicornell, dontjem'honored'êtrel'ami,n'ait pas tenujusqu'àprésentlapromesse qu'il fait danscet écrit, de publierunTraité de la FièvreJaune;mais je n'espère plus guèrequ'il nous engratifie, euégard à sa retraite dansl'îledeCuba, età son âge avancé.

Si je n'avaispascette idée,je nenie seraispoint per- mis de publier mon Essai , parce que je sais qu'il jointàmamanièrede penser surcettemaladie, beau- coup d'érudition et le talent d'écrire avec autant de

précision que declarté. P.-F. Th.

(24)

8 ESSAI SUR LA FIEVRE JAUNE

1

44

1delongitude0. (me'ridiende

Washing-

ton ). Elle s'accroît rapidement , et

compte

déjàquelques

beaux

e'difices.

Quand on

con-

sidère

que

la conservationdePairdans toute sa pureté' est lacondition la plusimportante

pour

le maintien dela santé,

on

se

demande comment

des

hommes,

dans l'étatde civili- sation

nous

sommes

parvenus, peuvent par intérêt

ou

par insouciance négliger les

moyens

de le conserver tel; cependant, et

il faut en convenir, c'est l'objet qui

occupe

le moins.

Ainsi dans nos rues, dont la largeur est assez convenable , la propreté est négligée;

on y

voit des matières animales et végétales en putréfaction. Ces matières , ainsi

que

celles qui sont arrêtées sous les ponts qui traversent les rues , et les bois pourris de

beaucoup

debanquettes,produisentauprin- temps , en étéet pendant

une

partie de l'au-

tomne

, des exhalaisons très-dangereuses

;

ajoutons à cela

que

trop souvent

on

jette sur

le milieu

même

des rues toutes sortes d'im-

mondices

qui se mêlent avec la

boue

(a).

(a)Cesconsidérations furent écritesàla finde 1819;

(25)

DAMERIQUE. g

Dans

les

temps

de sécheresse, sur des rues

non

pavées,

on

voit s'établir une pous- sière qui, n'étant pas assez,

comprimée

par l'arrosement, devient

incommode

et nuisi- ble; les

maux

de gorge et d'yeux en sont souvent lesmoindres effets. Mais c'est sur- tout après

une

pluielégère qu'on sentbien- tôt les effluves impurs quis'exhalentdecette terre

mélangée

de nosrues.

Ce

sontlespluies quiforment ensuite ces petites

mares

infec-

tes

que chacun

voit, et qu'on voit sans ré- flexion ; ces ornières profondes , dont la

boue

croupissante estsans cesse repétrie par

le passage des voitures , et qui deviennent autant de foyers de maladies.

On

sait

que

les maladies épidémiques ont de tout

temps

été plus fréquentes dans les

depuis ce temps, de très-nombreuses améliorations pourlasalubrité dela ville,ontété opérées:les rues sonttenuesbeaucoup pluspropres, parl'effetdu zèle toujours croissant denotre maire, M. J. Roffignac.

On

a commencéà lespaver,malgréles difficultéssans

nombre qui devaient nécessairement se rencontrer dans unpaysoù onne trouve pasunepierre;lapompe

à feu va bientôt donner de l'eau dans lesruisseaux

des rues, etc. P.-F.Th.

(26)

8 ESSAI SUR LA FIÈVRE JAUNE

io°

44

1delongitude0. (me'ridiende

Washing-

ton ). Elle s'accroît rapidement , et

compte

déjà quelques

beaux

édifices.

Quand on

con- sidère

que

la conservationdePairdans toute sa pureté' est la conditionla plus importante

pour

le maintien delà santé,

on

se

demande comment

des

hommes,

dans l'état de civili- sation

nous

sommes

parvenus, peuvent par intérêt

ou

par insouciance négliger les

moyens

de le conserver tel; cependant, et

il faut en convenir, c'est l'objet qui

occupe

le moins.

Ainsi dans nos rues, dont la largeur est assez convenable, la propreté est négligée;

on y

voit des matières animales et végétales en putréfaction. Ces matières , ainsi

que

celles qui sont arrêtées sous les ponts qui traversent les rues , et les bois pourris de

beaucoup

debanquettes,produisent auprin- temps, en étéetpendant

une

partie del'au-

tomne

, des exhalaisons très-dangereuses

;

ajoutonsà cela

que

trop souvent

on

jettesur

le milieu

même

des rues toutes sortes d'im-

mondices

qui se mêlent avec la

boue

(à).

(a)Cesconsidérations furentécritesàla finde 1819;

(27)

d'Amérique, g

Dans

les

temps

de sécheresse , sur des rues

non

pavées,

on

voit s'établir

une

pous- sière qui, n'étant pas assez,

comprimée

par l'arrosement, devient

incommode

et nuisi- ble; les

maux

de gorge et d'yeux en sont souvent lesmoindres effets. Mais c'est sur- tout après

une

pluielégère qu'on sent bien- tôt les effluves impurs quis'exhalentde cette terre

mélangée

de nosrues.

Ce

sontlespluies quiforment ensuite ces petites

mares

infec- tes

que chacun

voit, et qu'on voit sans ré- flexion ; ces ornières profondes , dont la

boue

croupissante estsanscesse repétrie par

le passage des voitures , et qui deviennent autant de foyers de maladies.

On

sait

que

les maladies épidémiques ont de tout

temps

été plus fréquentes dans les

depuisce temps, de très-nombreuses améliorations pourla salubrité dela ville,ontété opérées: lesrues sonttenuesbeaucoup pluspropres, parl'effetdu zèle toujours croissant de notre maire, M. J. Roffignac.

On

acommencéà les paver,malgréles difficultéssans

nombre qui devaient nécessairement se rencontrer dansunpaysoù onne trouve pasunepierre;lapompe

à feu va bientôt donner de l'eau dans lesruisseaux

des rues, etc. P.-F.Th.

(28)

12 ESSAI SUR LA FIEVRE JAUNE

gnans,

ne

peuventsortir

que peu

à

peu

par Tunique ouverture qu'ils ont, et circulent lentement dansces cours,infectent les

mai-

sons et le voisinage, attaquent les

meubles

et l'argenterie,etfixent partout la

demeure permanente

delamort.

Le mélange

des matiè- resstercoralesavecdes substances étrangères,

telles

que

lesde*bris de végétaux, d'animaux,

les eaux delessive, de savon,etc.,

augmente

ledanger. Trouve-t-on

un

rat

mort

?

on

le jette dans les latrines! Cesmatièresinfectes

,

dans leur état gazeux et liquide, s'exhalent au loin et filtrent dans les puits. Je doisat- tester avoir

vu

en étéles eaux croupissantes de quelques-uns de ces puits, dans

un

étatde fermentation telle qu'il s'en élevait desgaz très-malfaisans (a),

S'agit-il dç vider ces fosses ,

on

le fait

sans précaution; cependant c'est au long sé- jour de ces matières qu'est

principale-

ment

leur méphitisme.Il est vrai

que

le gaz

(a)

H

ya maintenantpeu delatrines creusées sous terre; pour la plupart , on sesert degrands bidons, qu'on va viderau fleuve lorsqu'ils sont remplis.

P.-F. Th.

(29)

D1AMÉRIQUE. l3 hydrosulfure

d'ammoniaque

qui existe dans toutes les fosses, n'y est pas toujours en assez grande quantité

pour

les me'phitiser

;

néanmoins, ce gaz respiré,

même

en petite quantité, peut produire des accidens gra- ves. Les principes qui constituent les

ma-

tières fécales , réagissantles uns sur les

au-

tres et sur l'air extérieur, peuvent

donner

lieu au

dégagement

de gaz délétères,

comme

le prouvent tant de cas d'asphyxie et de

mort

, arrivés au

moment

des vidanges.

MM. Dupuytren

et Barruel, dans leurs

cu-

rieuses recherchessurleméphitisme, enont très-bien distingué

deux

espèces; l'une, la plus

commune

,laplusterrible, produitepar l'hydrosulfure

d'ammoniaque

; l'autre, vé- ritable asphyxie par défaut d'air respirable, causéepar la respiration

du

gaz azote.

Dans

le premier cas,les corpsen combustion brû- lent fort bien dans la fosse ;

une

irritation vive frappe les

yeux

et saisit la gorge , les

accidens sont subits; dans le second, les corps

enflammés

s'éteignent dans la fosse

,

la poitrine est oppressée, la respiration de- vientprogressivement plus lente, plus diffi- cile. Ce*s

deux

sortes de

méphitisme

exigent

(30)

t4 ESSAI SUR LA FIÈVRE JAUNE

deux

procèdes distincts, tant

pour

le traite-

ment que pour

la de'sinfection des fosses;par conse'quentl'examen etla direction d'unob-

jet si inte'ressant

ne

peut et ne doit être confie'qu'à

un médecin

chimiste.Enfin, cet

objet est si important

que

, dans tous les pays polices, la construction des latrines,

leur dimension, la pierre qu'on doit

em-

ployer

pour

la fosse et les gros

murs,

leur vidange, sont sous l'inspection dela police , et soumisà des règlemens sévères.

A

différentes époques

on

a cherche' les

moyens

de construire deslatrines inodores , mais tous les essais faits jusque dernière-

ment

présentaient de grands inconvéniens.

Il était réservéau savant d'Arcet d'atteindre le butavectoutela perfection possible. C'est le plan de ce

grand homme,

à qui la

méde-

cine doit aussi leperfectionnement des pro- cédés fumigatoires dans le traitement des maladies de la

peau

,

que

je

recommande

aux directeurs del'hôpital et

au

conseil de

ville,

pour

éclairerleur surveillance sur les

nouvelles constructions des maisons , des théâtres, bourses, etc. Il serait à désirer en conséquence qu'on établît quelques,latrines

(31)

d'amérique. l5 publiques sur différens points de la ville : les motifs de cette amélioration sont trop évidensmaintenant

pour

qu'il soitnécessaire d'en dire davantage (t).

Une

autre faute aussi très-grave estcelle

(1) « Les avantages qui résulteront del'établisse-

ment du procédédeM.d'Arcet,dansleslatrines,sont très-nombreux ; i°. Les maisons ne seront plus in- fectéesd'odeurs désagréables qui en rendent l'habi- tation pénible. 2°. Des émanations de gaz délétères n'auront plus lieu au milieu des appartemens, et ne compromettront plus la santé des individus qui les habitent. Ces améliorations permettront de les placer dans les appartemens mêmes, ayant soin, au moyen devagistas, d'établirun courantd'air suffisant.

4°. Cecourant d'air continuelempêchera le méphi- tisme desfossesd'aisance, ôtera le dangerqui résulte souvent deleur vidange,et empêchera l'asphyxie qui alieudetemps entemps dans la classe utile des ou- vriersqui s'occupent decespéniblesetdégoûtans tra- vaux. 5°. Dans les établissemens publics, comme les hôpitaux, on pourra lestenirplusà laportée des ma-

lades,puisqueleurinodorancen'affectera pluslesma-

lades voisins. 6°. Cette

même

inodorance permettra de les multiplier dans leslieux publics,sans crainte d'incommoderlesmaisonsvoisines : cequicontribuera à lapropretédes rues » {Dictionnaire des SciencesMé-

dicales, tom. 27, art. Latrines, pag. 3oi.)

(32)

16 ESSAI SUR LA FIEVRE JAUNE

d'habiter trop tôt lesmaisons nouvellement bâties; sans parler des autres inconve'niens,

je citerai le plusfuneste, c'est

que

la

chaux humide

absorbe

une

partie

du

gaz oxi- gène.

Nous

avons

connu

des vieillards qui avaient

beaucoup

de

répugnance

à habi-

ter ces maisons, s'étant imagine'

que

cela portait

malheur

aux vieillards seulement, parce qu'ils avaient

vu mourir

plusieurs de leurs contemporains qui avaient

commis

cetteimprudence.

Ce

qui porte

malheur

c'est l'ignorance! Ils

ne

savaient pas qu'il n'y a plus

aucun danger

lorsque l'humidité de la

chaux

a disparu, et

que

l'absorption de l'o-

xigène n'aplus lieu.

Le

séjourdans les

appartemens

nouvelle-

ment

blanchis peut occasioner, non-seule-

ment

de légères indispositions , mais très- souvent des accidens graves. Autrefois

on

attribuait le

danger

aux exhalaisons de la

chaux

vive ; mais depuis

que

l'on sait

que

la

chaux humide

sépare l'oxigène de l'air

,

ce

phénomène

s'explique facilement,en rai-

son

du

gaz azote qui reste. Iln'y a

que peu

de jours

que

nous fûmes appelés

pour don-

ner nos soins à

une dame gravement ma-

(33)

D AMERIQUE. ij lade par les effets

du

blanchiment de sa maison.

La

peinture fraîche n'est pas

moins

dangereuse; il n'y a personnequi nese res- sente de ses mauvais effets.

La

ville est très-humide en raison de sa situation basse, d'un sol

peu

incline, et de

la grande quantité' d'eaux stagnantes qu'on voit dans les faubourgs et lieux adjacens.

Effectivement, elle est entourée de mares

,

de fossés, de mille canaux obstrués , de

lacs, etc.

, qui retiennentles eauxsur leter- rain , parce

que

le sol est presque partout

composé

d'argile etde débris plus

ou moins

altérés de végétaux. Les eaux, provenant presque toutes des pluies , n'ont pas d'é-

coulement;s'il

y

a des canaux,ils sont obs- trués ou

mal

dirigés. Elles sont retenues sur

un

sol argileux qui s'oppose à l'infiltra- tion, etn'ont d'autre issue

que

l'évaporation par l'action de l'air et

du

calorique.De-là

les

brumes

etles brouillards épais, au lever et au coucher

du

soleil,répandant

une odeur

particulière et désagréable: effet des

éma-

nations marécageuses.

Tous

ces terrains

,

tous ces marais qui nous entourent ,la

fange est souvent

détrempée

par les pluies,

(34)

4

8

ESSAI SUR LA FIEVRE JAUNE

nourrissent

une

multitudede plantes,

don-

nent naissance

aux

insectes; lorsque la sé- cheresse

commence,

cesplanteset

une

mul- tituded'animauxmeurent; la décomposition se manifeste,et il s'échappe de ces lieux des vapeurs fétides qui répandent au loin les

maladies et la mort.

Il serait difficile de croire au degré d'a- pathiedenos concitoyens,sinousn'enétions pas les témoins. Parcourons le

bord du

fleuve. Depuis le faubourg Sainte-Mariejus- qu'à celui de

Marigny

inclusivement, nous

voyous chaque

jour,

non -seulement

des matières végétales et animales en putréfac- tion, mais aussi des chalands contenantles restes avariés de. leurs cargaisons,

aban- donnés

par leurs propriétaires. Je conviens

que

la police mérite d'être censurée

pour une

telle négligence, mais les propriétaires de ces cargaisons ne sont pas,

pour

celle raison,

moins

condamnables,puisqu'ils pour- raient à-très-peu de frais, faire nettoyer ces embarcations. Cette absence d'humanité à l'égard d'une ville

Ton est

venu pour

ses affaires et où onles fait souvent fort

bonnes

,

a quelque chose d'odieux. L'odeurest quel-

(35)

d'amérique. 19 quefois siinfecte, qu'on ne peutapprocher

de

ces lieuxsans courirde grands dangers(a).

Plus loin ce sont des pelleteries, des cuirs mouilles en putréfaction.

Pourquoila ville est-elle le seul point de

la contrée

siège presqu'annuellement la

maladie qui la dépeuple? Cest parce

que

seule, elle contient

une

quantité considé- rabledematières

corrompues

; c'estainsi

que

ces matières animales et végétales,ces cuirs, ces pelleteries, ces provisions, toutes en

pu-

tréfaction,

donnent

lieuaux fièvres les plus graves, et

même

à la Fièvre

Jaune

(1).

(a)Maintenant nous nevoyons plus ces chalands infects dont parle le docteur Picornell, échoués ou amarrésdevant la ville; la police oblige à les placer àunecertaine distance;mais oncontinue à jeterdans le fleuve,vis-à-visle centrede la ville,les animaux morts,lesmatièresfécalesprovenant deslatrines,etc.;

etl'eau du fleuve estgénéralement la seulequeboi-

ventleshabitans! P.-F. Th.

(1)Dansun rapportfaitau mois de janvier1806, au gouverneur Lewis, par ledocteurEd Miller, mé- decin résidant du port de

New-

York,ce médecin donne des preuves du développement de la Fièvre Jaunedans les vaisseauxrégnent la malpropreté,

2"

(36)

•20 ESSAI SUR LA FIEVRE JAUNE

Après ledégel , dans lehaut pays, le Mis-

sissipi

monte

, envahit des terres et

forme

des marais. Il charrie des bois qui s'arrêtent de tous côtés. Ces bois en contactavec l'eau

pendant

plusieurs mois, s'altèrent; et laissés à sec lorsque lefleuve baisse, ils

communi-

quent à l'air des émanations pernicieuses.

La

chaleur ayant

provoqué

Févaporation de

la plusgrande partie des eaux des marais ,

le fond vaseux

du

terrain est laissé à

décou-

vert. Alorsles plantes,lesinsectes et lespois- sons, laissés àsec,meurent,sedécomposent,

et, avectous ces débris, il s'établit

un

foyer plus ou

moins

étendu de putréfaction, qui infecte l'air.

Il importe

beaucoup

aux habitans de ce

l'encombrement, le défaut de ventilation;ily a des cuirs bruts,des provisionscorrompues, etc.,sans i[u'on puisseles accuserde l'avoirapportée des pays étrangers. C'estpourquoi il estfortementrecommandé parce médecin, par le docteur Mitchell et par les

médecins résidans des hôpitaux de quarantaines, de se bâter d'assainir les navires qui sont dans cet état, à leur arrivée dans les ports, par les moyens conve- nables. Les hommes et leurs vêtemens doivent être soumis auxmêmes procédés.

(37)

D AMERIQUE. 21 pays de savoir

que

le gaz qui s'exhale de ces maraisestde l'hydrogènecarbone, char- gé,

comme

je l'ai dit, de vapeurs aqueuses

etd'émanationsde matières végétales et ani- males.

Pendant

l'été et

une

partie de l'au-

tomne

, lorsque tantde végétaux se

décom-

posent dans ces eaux croupissantes ,

que

les insectes et les poissons

meurent

dans la vase,la putréfactionrapide de tous ces êtres organisés

dégage une

grande quantité de ces exhalaisons d'hydrogènecarboné. Quel- quefoisles matièrescarboniquesdont ce gaz.

est chargé sont en telle quantité ,

que

l'on voit les feuilles de plusieurs plantes

aqua-

tiques couvertes d'une sorte de fuliginosité noirâtre, fétide,

parle

dépôt qu'y laissent les brouillards

hydrogénés

et les vapeurs exhalées deces marécages.

La

surface de ces eaux stagnantes présente aussi des nuances

irisées, et

une

pellicule qui n'est interrom-

pue que

par des bulles de gaz s'élevant de temps à autre

du

fond vaseuxsur lequelces eaux reposent.

Une

odeur fétide se

répand

à la ronde, et

pour peu

qu'on agitela

boue

de ces marais, il s'en exhale

une

infinité de bulles de gaz

hydrogène

, susceptible de

(38)

22 ESSAI SUR LA FIEVRE JAUNE

prendrefeuavec

une flamme

bleuâtre.

Com-

biendefois,en été, n'ai-je pas re'pe'te'ces ob- servations!

Jusqu'ici je

me

suis principalement

oc-

cupe' desfoyers

marécageux

; passons

main-

tenant à l'examen d'autres

miasmes pu-

trides.

On

voit déjà dans la ville des tanneries

,

des fabriques de chandelle; ces établisse-

mens

s'y multiplieront sans doute,si la

po-

lice n'est autorisée à les reléguer au-dehors.

Parlerai-je des magasins qui contien- nent desviandes et poissons salés, dont

une

partie est quelquefois en état de putréfac- tion?

Des

volatiles , des chiens, des chats , desrats morts et

même corrompus que

l'on voit dansles rues,au

bord du

fleuve etdans

lesfaubourgs?

Du

gros bétail

même

en cet état dans les

mares

et autres lieux d'alen- tour?Il suffit de signaler ces objets aussi dé- goûtans

que

nuisibles.

Plusieurs boucheries sont situées sur la rive opposée

du

fleuve , mais le vent d'est

nous apporteleurs exhalaisons. Si l'on tra- verse le fleuve, l'odeurinfecte qui s'exhale des débris des

animaux

tués,jetés au rebut.

(39)

d'aMERIQUE. 2.3 el des autres

immondices que

contiennent ces

emplacemens

,

nous

avertissent

du

dan- ger. Autant les particules odorantes des chairs fraîches sont salutaires ,

comme

le

prouve la

bonne

santé' de ceux qui résident dans les boucheries , autant sont nuisibles les effluves putrides des tueries, lorsque la

propreté

y

est négligée.

Ce

danger

ne

sera

éloigné

que

lorsque les tueries seront pa- vées en pierre, qu'elles auront des conduits dirigés versle fleuve, et qu'elles seront la- vées et bien débarrassées

du

sang répandu.

Un

autre objet qui mérite laplus sérieuse attention , est

un

cimetière situé presque dans la ville, et en outre trop petit

pour

la

population

, plus petit encore si l'on con- sidère les ravages affreux qu'il cause lui-

même.

Dans

tous les temps etchez toutes les na- tions,lelieu destiné àrecevoirles restes

hu-

mains, a été choisi, soigné et embelli.

Ce

qu'on voit de pénibleet de dégoûtant dans celui de cette ville étouffe les sentimens de piété et de respect qui

nous

y conduisent.

Quoi

de plus pénible et de plus désagréa- ble en effet

que

d'entrer dans ce cimetière

,

(40)

24 ESSAI SLR LA FIEVRE JAUNE

après avoir

marché

dans la

boue

, et de por- ter la vue sur tant d'objets désordonnés et confus ?

Le

cortège funèbre est force' de se diviseret de faire de grands détours

pour

arriver à l'endroit où l'inhumation doit être faite !

Là on

voit

une

fosse pleine d'une eau bourbeuse, au milieu de laquelle

on

brise le cercueil à coups de pelle

pour

le faire coulerà fond : quel spectacle

pour

des païens tendres et religieux!

La

multitude des

tombeaux, parmi

lesquels ceux qui sont en pleine terre sont placés sans ordre et construits à lahâte, n'ont

que douze

pouces d'épaisseur aux côtés, et quatre seulement

à la tète etauxpiedss'iln'y a qu'uncercueil

;

lorsqu'il

y

en a

deux ou

plus, ces tristes réduits ne sont séparés

que

par

une

cloison dequatre pouces; desorte

que

Pierre ayant été

inhumé un

teljour,

un

,

deux ou

trois

moisaprès

on

placePaul à côté.Les malheu- reux habitons de ce pays ne savent pas

que

les miasmes

du

cadavre voisin ont pénétré dans le réduit qu'ils ont l'imprudence d'ou- vrir, et

que

ces

miasmes

se répandantaussi-

tôt dans l'air , sont

éminemment

nuisibles aux assistans : et de plus cette

maçonnerie

(41)

d'amerique. 25

est si

mal

faite, qu'avant la décomposition complète des cadavres,les

murs commen-

cent à se dégrader et à s'ouvrir , soit parce qu'ils sont établis sur

un

terrain

mou

, soit

par l'effet des gelées, des chaleurs , des pluies, etc. , autre issue

pour

ces

miasmes

si dangereux.

Ce

qu'on a peine à croire

même

en le voyant, c'est qu'on ait permis de construire tout auprès des maisons des- tinées à être habitées(a) !

Rendons

ànos parens et ànos concitoyens lesdernierstémoignages

du

respect

que

nous imposent la nature etla religion;mais pré- servons ceux qui leur survivent des déplo- rables effets de la putréfaction des corps in-

humés

de celte manière; il est universelle-

ment

reconnu,incontestablementdémontré,

que

les

miasmes

dégagés des sépultures

,

(a)

Un

autre cimetière vient d'être établi à une certaine distancedela ville;lesmorts neseront bientôt plus inhumés danscelui dont parle iciledocteur Pi- cornell;nousespérons en outre qu'on obvieraàtousles inconvéniens qu'il reproche avec raison à celui dans lequel on enterre encore actuellement.

P.-F. Th.

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