Stanislas
T.D. 18
Calcul matriciel
Introduction à la diagonalisation MPSI 1
2015/2016
Dans tout ce problème, ndésigne un entier naturel non nul, K le corpsR ouC etE un espace vectoriel de dimension n.
Partie I : Valeurs propres
Pour toute matriceA∈Mn(K), le scalaireλest une valeur propre deA s'il existeX∈Mn,1(K) non nul tel queAX=λX. Le spectre deA, notéSp(A), est l'ensemble des valeurs propres deA. Siu est un endomorphisme deE, un scalaire λest une valeur propre deu s'il existe un vecteur x non nul tel que u(x) =λx. Le spectre de u, noté Sp(u) est l'ensemble des valeurs propres de u. Le vecteur X (resp.x) est un vecteur propre de A(resp. u) associé à la valeur propreλ. 1. Exemples.
a)Soit (λ1, . . . , λn)∈Kn. Déterminer les valeurs propres deDiag{λ1, . . . , λn}. b)Soit hune homothétie de E. Déterminer les valeurs propres deh.
c)Soitu un endomorphisme nilpotent, i.e. il existe un entier naturel non nulptel queup−16=
0L(E) etup = 0L(E). Déterminer les valeurs propres deu. d)Déterminer les valeurs propres de la matrice A=
1 2 3 4
.
On cherchera à caractériser les valeurs propres comme racines d'un polynôme de degré2.
2.Montrer queλest une valeur propre deAsi et seulement sidet(A−λIn) = 0. En déduire que, pour tout endomorphismef et pour toute base B deE,Sp(f) = Sp(MB(f)).
3. Montrer que pour toute matriceA∈Mn(K), siB est semblable àA, alorsSp(A) = Sp(B). Pour tout A∈Mn(K), le polynôme caractéristique deA est χA(X) = det (A−XIn).
4. Propriétés.
a)Montrer que χA est un polynôme de degrén.
b)Déterminer le coecient dominant, celui de degrén−1 puis celui de degré0 deχA. 5.Montrer queλest une valeur propre deA si et seulement siχA(λ) = 0. En déduire le nombre maximal de valeurs propres distinctes deA.
6.Soitθ∈R. Déterminer les valeurs propres de 0 1
1 0
,
1 2 0
0 3 0
2 −4 2
etRθ=
cosθ −sinθ sinθ cosθ
. (On distinguera selon les casK=RouK=C).
Partie II : Sommes directes
Soit u un endomorphisme deE et λune valeur propre deu. Le sous-espace propre associé à la valeur propre λest l'espace vectorielEλ(u) = Ker (u−λIdE).
7.Montrer que, siu etv sont deux endomorphismes deE qui commutent, alors les sous-espaces propresEλ(u) deu sont stables parv.
8. Soit u un endomorphisme de E et {λ1, . . . , λp} l'ensemble de ses valeurs propres distinctes.
Montrer que la somme Eλ1(u) +· · ·+Eλp(u) est directe. En déduire le nombre maximal de valeurs propres distinctes deu.
Soit on choisira une récurrence surp, soit on utilisera les déterminants de Vandermonde.
Partie III : Diagonalisation
Stanislas A. Camanes
T.D. 18. Calcul matriciel MPSI 1
Un endomorphisme u ∈ L(E) est diagonalisable si E est somme directe de ses sous-espaces propres.
9. Montrer queu est diagonalisable si et seulement s'il existe une base de E formée de vecteurs propres deu.
10. Montrer que u est diagonalisable si et seulement si la somme des dimensions de ses sous- espaces propres est égale à la dimension deE.
11. Montrer que si upossède nvaleurs propres distinctes, alors u est diagonalisable.
Une matrice M ∈ Mn(K) est diagonalisable si et seulement s'il existe une matrice inversible P ∈G`n(K) et une matrice diagonale Dtelle que M =P DP−1.
12. Parmi les matrices étudiées dans la première partie, lesquelles sont diagonalisables ?
Stanislas A. Camanes