Fonctions logarithmes népérien et décimal
Table des matières
I Définition . . . 1
I.1 Définitions . . . 1
I.2 Sens de variation . . . 4
II Propriétés algébriques . . . 5
II.1 Relation fonctionnelle . . . 5
II.2 Logarithme d’un quotient . . . 5
II.3 Logarithme d’un produit de nombre positifs . . . 5
II.4 Logarithme d’une puissance . . . 6
II.5 Logarithme d’une racine carrée . . . 6
III Etude de la fonction logarithme . . . 6
III.1 Limites en 0 et en+∞ . . . 6
III.2 Continuité et dérivabilité de la fonction logarithme. . . 7
III.3 Tableau de variation et représentation graphique . . . 7
III.4 Croissances comparées . . . 8
IV Logarithme d’une fonction . . . 9
V Logarithme décimal (hors-programme) . . . 9
I Définition
I.1 Définitions Rappel :
Tout nombrexdeRa une unique image par la fonction exp (comme pour toute fonction).
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, pour tout réel yde ]0;+∞[, il existe un unique réelxtel que ex=y. (voir interprétation graphique).
x −∞ x +∞
ex ✯✟
✟✟ y
✟
✟✯
✟ +∞
On dit que la fonction exp est une bijection deRsur ]0 ;+∞[.
Siex=y, on dit quexest le logarithme népérien dey.
La fonction logarithme népérien, notée ln, est la fonction définie sur ]0;+∞[ qui, à tout réelx>0, associe le nombre noté ln(x) ou lnxdont l’exponentielle vautx.
Définition
Conséquences :
a) Pour tout réelx>0,elnx=x.
b) Pour tout réelx>0 et tout réely,ey=x⇔y=lnx.
c) Pour tout réelx, ln(ex)=x.
Démonstration :
a) et b) se déduisent directement de la définition.
Pour c) : Pour tout réelx, on posey=ln(ex) ; alors d’après a),y=exdoncx=y.
Autres conséquences :
• ln 1=0. En effet,e0=1 et d’après (1), cela équivaut à ln 1=0.
• lne=1. En effet,e1=eet on applique (1).
• Pour tout réelλ, l’équation lnx=λa pour unique solutionx=eλ(d’après (1)).
Dans un repère orthonormal, les courbesC etC′, représentatives des fonctions exponentielle et loga- rithme népérien sont symétriques par rapport à la droite d’équationy=x.
Propriété
Démonstration :
M′(x;y)∈C′⇔y=lnx⇔x=ey⇔M(y;x)∈C.M etM′sont symétriques par rapport à la droite d’équation y=x, donc les deux courbes également.
O 1 1
y=x
y=lnx y=ex
I.2 Sens de variation
La fonction logarithme népérien est strictement croissante sur ]0;+∞[.
Propriété
Démonstration:aetbsont deux réels tels que 0<a<b. Cela équivaut à :elna<elnb⇔lna<lnbpuisque la fonction exponentielle est croissante.
Conséquences :
Soientaetbdeux réels de ]0;+∞[.
• lna=lnb⇔a=b.
• lna<lnb⇔a<b.
• lna<0⇔a<1.
• lna>0⇔a>1.
Exercices d’application : a) Résoudre : lnx= −5
lnx= −5⇔ x=e−5
b) Résoudre l’équation ln(3x+2)=7
On commence par résoudre l’inéquation 3x+2>0 soitx> −2 3. On obtient alors : x=e7−2
3 . Il reste à vérifier si la solution appartient à l’intervalle de définition.
c) Résoudre l’inéquation ln(2+x)Ê100 Ensemble de définition :x+2>0⇔x> −2.
Pourx> −2, ln(2+x)Ê100⇔eln(2+x)Êe100⇔2+xÊe100(car exp est croissante).
On en déduit :xÊe100−2> −2 donc S =©e100−2ª d) Résoudre l’équation ln(x2−9)=lnx
On doit avoir :x2−9>0 etx>0 etx2−9=x x2−9>0⇔x2>9⇔x< −3 oux>3.
Finalement, l’ensemble de définition estD=]3 ;= ∞[.
Pourx∈D, ln(x2−9)=xln⇔x2−9−x=0⇔x2−x−9=0.
∆=37>0 ; on trouvex1=1−p 37
2 ∉D;x2=1+ p37
2 >3 doncx2∈D. S =
(1+p 37 2
)
II Propriétés algébriques
II.1 Relation fonctionnelle
Pour tous réelsaetbde ]0;+∞[ : lnab=lna+lnb
Théorème
Démonstration :
aetbsont deux réels strictement positifs.
On poseA=lnabetB=lna+lnb.
Alors :eA=ab;eB=elna+lnb=elna×elnb=ab=A.
II.2 Logarithme d’un quotient
Poura>0, ln µ1
a
¶
= −lna.
Propriété
Démonstration : a×1
a =1 d’où ln µ
a×1 a
¶
=0⇔lna+ln µ1
a
¶
=0 d’où : ln µ1
a
¶
= −lna.
Pour tous réelsaetbde ]0;+∞[, lna
b =lna−lnb
Propriété
Démonstration : lna
b =ln µ
a×1 b
¶
=lna+ln1
b =lna−lnb.
II.3 Logarithme d’un produit de nombre positifs
Pour tous réels strictement positifsa1,a2, ...,an, ln(a1a2...an)=lna1+lna2+... lnan. Autre écriture (symbolique) : ln
à n
Y
i=1
!
= Xn i=1
lnai
Propriété
II.4 Logarithme d’une puissance
Pour tout réela>0 et tout entier relatifn, ln¡ an¢
=nlna.
Propriété
Démonstration :Il faut distinguer les casn>0,n=0 etn<0.
• n>0 : on applique la propriété précédente, avecntermes égaux àa.
• n=0 : immédiat
• n<0 : ln¡ an¢
=ln µ 1
a−n
¶
= −ln¡ a−n¢
= −(−n) lna=nlna.
II.5 Logarithme d’une racine carrée
Pour tout réela>0 : lnp a=1
2lna.
Propriété
Démonstration :a>0 ;¡p a¢2
=adonc ln¡p a¢2
=lna, c’est-à-dire 2 lnp
a=lnad’où l’égalité annoncée.
Remarques :on a ln 2≈0, 69 et ln 10≈2, 3.
On en déduit : ln¡ 109¢
=9 ln 10≈20, 7.
Exercices :Résolution d’équations ou inéquations faisant intervenir le logarithme.
1. Résoudre l’équation : ln(x+1)+ln(2x+3)=ln(x+5) 2. Résoudre l’inéquation : ln(x2−5)Éln(x+3)
III Etude de la fonction logarithme
III.1 Limites en 0 et en+∞
• lim
x→+∞lnx= +∞
• lim
x→0+lnx= −∞
Propriétés
Démonstration :
• SoitAun nombre réel quelconque. La fonction ln est croissante sur ]0;+∞[.
∀x>eA, lnx>A. Ainsi l’intervalle [A;+∞[ contient toutes les valeurs de lnxpourxassez grand.
Cela démontre que lim
x→+∞lnx= +∞.
• Pourx>0, on poseX =1
x. Alors : lnx=ln µ1
X
¶
= −lnX
xlim→0+lnx= lim
X→+∞(−lnX)= −∞en appliquant le théorème sur la limite d’une fonction composée.
III.2 Continuité et dérivabilité de la fonction logarithme
La fonction ln est continue et dérivable sur ]0;+∞[.
De plus, pour tout réelx>0, ln′(x)=1 x.
Propriété
Démonstration :
On admet la continuité.
Dérivabilité :
Soitaun nombre positif et soithun nombre tel quea+h>0.
On pose :b=lnaetk=ln(a+h), donca=ebeta+h=ek. ln(a+h)−lna
h =ln(a+h)−lna
(a+h)−a = k−b ek−eb. La fonction ln est continue, donc lim
h→0ln(a+h)=lna, donc : lim
h→0k=b.
La fonction exponentielle est dérivable enb, de dérivéeeb; autrement dit : lim
k→b
ek−eb
k−b =eb, donc
hlim→0
ln(a+h)−lna
h = 1
eb = 1 a.
III.3 Tableau de variation et représentation graphique
x 0 +∞
ln′(x)= 1
x +
ln(x)
−∞
✒+∞
O 1 1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
-10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3
b
y=lnx
e
Remarque: la tangente à la courbe au point de coordonnées (e ; 1) passe par l’origine.
Cette fonction croît « lentement » : ln¡ 109¢
=9 ln10≈20, 72.
(lentement, par rapport à n’importe quelle fonction puissance).
III.4 Croissances comparées
a) lim
x→+∞
µlnx x
¶
=0 b) lim
x→0xlnx=0
Théorème
Démonstration
a) On poseX =lnx(doncx=eX).
Quandxtend vers+∞,X tend aussi vers+∞.
b) lim
x→+∞xlnx= lim
X→−∞XeX=0 d’après les formules de croissances comparées avec la fonction exponentielle.
1. lim
x→+∞
µlnx xn
¶
=0 piour toutn∈N∗. 2. lim
x→0xnlnx=0 pour toutn∈N∗
Théorème
Démonstration
1. AvecX =lnx, on a lnx xn = X
¡eX¢n = X enX = 1
n× n X enX. On pose alorsY =n X.
On a successivement : lim
x→+∞
µlnx xn
¶
= lim
X→+∞
µ1 n×n X
enX
¶
= 1 n lim
Y→+∞
µY eY
¶
=0 (car 1
n est une constante).
2. De même : lim
x→0xnlnx= lim
X→+∞
¡XenX¢
= 1
n× lim
Y→+∞YeY =0
IV Logarithme d’une fonction
Soituune fonction définie sur un intervalleI tel que, pour toutxdeI,u(x)>0. lnudésigne la composée ln◦u, définie surI.
Siuest une fonction définie, strictement positive et dérivable sur I, la fonction lnuest dérivable surI et (lnu)′=u′
u.
Propriété
Démonstration :
On applique le théorème de dérivation d’une fonction composée :
∀x∈I, (ln◦u)′(x)=u′(x)×ln′(u(x))=u′(x)× 1
u(x)=u′(x) u(x). Exemple :f(x)=ln(x2+x+7).
Remarque :Siuest négative et dérivable surI, f =ln◦(−u) est dérivable surI et f′=−u′
−u =u′ u.
Remarque :log 1=0 ; log 10=1
Pouraetbstrictement positifs, logab=loga+logb.
Propriété
Démonstration: c’est évident, puisque la fonction logarithme décimale est égale à la fonction logarithme né- périen, à un facteur près.
Remarque :toutes les propriétés algébriques de la fonction ln sont donc vérifiées par la fonction log.
Remarque :∀n∈Z, log¡ 10n¢
=n, d’où l’utilisation de cette fonction en sciences physiques.
Applications :
1. Déterminer le nombre de chiffres de l’écriture décimale d’un nombre.
Exemple :trouver le nombre de chiffres du nombreN=212345. On a : log(N)=log¡
212345¢
=12 345 log2.
On trouve, à la calculatrice :E(12 345 log2)=3 716.
Donc : 3 716<logN<3 717⇒103716<N<103717. Ncomprend donc3 717 chiffres.
2. Soient deux puissances sonoresP0etP1; leur valeur relative en décibels vaut : XdB=10 log
µP1 P0
¶ . Exemples numériques :
• SiP1=100×P0, le rapport entre les deux puissances est de 100=102; ce qui correspond à 20 dB ;
• SiP1=2×P0, leur rapport est de 2≈100,3, ce qui correspond à 3 dB : Une puissance double correspond à 3 dB.
Exemple : le bruit généré par un lave-vaisselle varie de 45 à 60 décibels. Celui dont la puissance sonore est de 60 dB fait trente-deux fois plus de bruit que celui qui a une puissance sonore de 45 dB, puisque
60−45
3 =5 et 25=32