Terminale Spécialité
ROC
LesROC, (Restitution Organisée de Connaissances), sont les démonstrations du cours à connaître indiquées explici- tement dans le nouveau programme de terminale Spécialité entré en vigueur à la rentrée 2020. Ce chapitre ne compte pas de ROC.
I La fonction logarithme népérien
La fonction exponentielle est continue, strictement croissante et strictement positive sur R. D’après le théorème de la valeur intermédiaire, pour tout réelk >0, l’équation ex=kadmet donc une unique solution dansR.
On définit une nouvelle fonction appelée logarithme népérien qui à tout réelk strictement positif, associe son unique antécédent par la fonction exponentielle.
I.1 Définition
Pour tout réelk >0, l’équation ex=kadmet une unique solutionα.
On note ln(k) et on lit logarithme népérien de k, la solution de cette équation.
On en déduit que :ln 1 = 0etln e = 1
07−→exp e0= 1 17−→ln ln 1 = 0 et
17−→exp e1= e e 7−→ln ln e = 1
0 1
1
x y
e
e y= ex
y= lnx
Propriété 1(Logarithme (Admis))
x
Variations de x7−→ ex
−∞ +∞
0 0
+∞ +∞ α= lnk
k ln 1 = 0
1
lne = 1
e ≈2.718
• La fonction logarithme népérien est la fonction qui, à tout réel strictement positifx, associelnx.
• On notelnx, au lieu deln(x), le logarithme népérien dex, lorsqu’il n’y a pas d’ambiguïté.
ln :
( ]0 ; +∞[ −→ R
x 7−→ lnx avec elnx=x Définition 1(La fonction logarithme népérien)
On dit que la fonction logarithme népérien est lafonction réciproquede la fonction exponentielle.
Dans un repère orthonormé, leurs courbes représentatives sontsymétriques par rapport à la droiteDd’équationy =x(la première bissectrice).
07−→exp e0= 1 17−→ln ln 1 = 0 et
17−→exp e1= e e 7−→ln ln e = 1
0 1
1
x y
e
e y=ex
y= lnx
Propriété 2(Courbes symétriques et fonction réciproque)
I.2 Conséquences
1. La fonction ln est définie et continue sur]0 ; +∞[.
2. Pour tout réelxstrictement positif : elnx=x
3. Pour tout réelx:
ln (ex) =x Propriété 3
Les deux premières assertions résultent directement de la définition. Pour la troisième, on remarque que :
• Par définition,lnaest l’unique solution de l’équation ex=adonc aveca= ex:
• lnexest l’unique solution de l’équation ex= exsoit simplementx. Donclnex=x.
Preuve
II Propriétés algébriques
II.1 Propriété fondamentale
Pour tous réelsaetbstrictement positifs :
ln(a×b) = ln(a) + ln(b) Théorème 1
Soienta > 0et b > 0 deux réels strictement positifs, par définition de la fonction logarithme,lnk est l’unique solution de l’équation ex=kdonc elnk=kce qui nous donne :
• Pourk=a, l’égalité :a= elna;
• Pourk=b, l’égalité :b= elnb;
• Pourk=ab, l’égalité :ab= elnab; D’autre part :
a×b= elna×elnb= elna+lnb D’où puisque par définition eln(a×b)=a×b:
eln(a×b)= elna+lnb Donc
ln (a×b) = lna+ lnb
Preuve
• John Napier inventa en 1617 les logarithmes, du grec logos (rapport, raison) et arithmos (nombre), et une méthode de calcul transformant les multiplications en additions.
• La fonction exponentielle transforme une somme en produit, sa fonction réciproque, la fonc- tion logarithme népérien transforme un produit en somme.
Remarque
II.2 Autres règles de calcul
Pour tous réelsaetbstrictement positifs etnentier relatif : 1. ln
1 a
=−lna 2. lna
b
= lna−lnb
3. ln (an) =nlna 4. ln (√
a) = 1 2lna Théorème 2
1. Soita >0alors 1
a>0. Ora×1
a= 1donc ln
a×1
a
= ln 1 ⇐⇒ lna+ ln1
a = 0 ⇐⇒ ln1
a =−lna 2. Soienta >0etb >0
lna b
= ln
a×1 b
= lna+ ln1
b = lna−lnb 3. Soienta >0un réel strictement positif etnun entier relatif,
eln(an)=anet enlna = elnan
=an Donc eln(an)= enlnaet par conséquent,ln (an) =nlna.
4. Soita >0alors(√a)2=adonc
lna= ln √ a2
= 2 ln√ a
Preuve
III Étude de la fonction
1. La fonction logarithme népérien est dérivable sur]0 ; +∞[et pour tout réelx >0: ln′(x) = 1
x 2. La fonction ln est strictement croissante sur]0 ; +∞[.
3. On a :
lim
x→0+ lnx=−∞ et lim
x→+∞ lnx= +∞
x
Variations de x 7−→ lnx
0 +∞
−∞
+∞ +∞ 1
0
4. Pouraetbstrictement positifs,
(a=b⇐⇒lna= lnb a < b⇐⇒lna <lnb Propriété 4
1. Dérivée.
On admet que la fonctionlnest dérivable sur]0; +∞[.
Soitf la fonction définie sur]0; +∞[parf(x) = elnx. La fonctionf est dérivable sur]0; +∞[et pour tout réelx >0,
f′(x) = ln′(x)×elnx= ln′(x)×x Or pour tout réelx >0,
f(x) =x=⇒f′(x) = 1 Ainsi pour tout réelx >0,
ln′(x)×x= 1 =⇒ln′(x) = 1 x 2. Variations.
Puisquex >0, la dérivée de la fonctionlnest strictement positive, donc la fonctionlnest strictement croissante sur]0 ; +∞[.
3. Limites.
• En+∞.
SoitAun réel etxun réel strictement positif. Puisque la fonction exponentielle est strictement croissante surRon a :
lnx > A ⇐⇒ elnx=x > eA De ce fait, pour tout réelA, aussi grand soit-il,
il existe un réelm= eAtel que pour tout réelx >0tels quex > m= eA, on alnx > A.
Ce qui peut s’écrire :
∀A∈R ,∃m= eA ,∀x∈]0 ; +∞[ ,
x>m=⇒lnx>A
Preuve
Cela montre que la fonction logarithme tend vers+∞en+∞.
• En0.
La variablextend vers 0 avecx >0. on pose : X= 1
x ⇐⇒ x= 1 X Donc sixtend vers0+, alorsX tend vers+∞.
On en déduit par théorème de composition que :
x→lim0+
1 x = +∞
X→lim+∞ lnX = +∞ =⇒ lim
x→0+ ln 1 x = +∞ De ce fait, pourx >0
x→lim0+ ln1 x = +∞ ln1
x =−lnx
=⇒ lim
x→0+ lnx=−∞
III.1 Conséquences
Pour tout réelxstrictement positif :
(lnx= 0⇐⇒x= 1 lnx >0⇐⇒x >1
=⇒lnx <0⇐⇒0< x <1
La fonction logarithme est négative sur l’intervalle]0 ; 1]; positive sur l’intervalle[1 ; +∞[; nulle en 1.
Théorème 3
0 1
1
x
y
e ≈2.7
e ≈2.7 y= ex
y= lnx
x 0 0.1 0.5 1 2 e ≈2.7 3 4 5 6 7 8 9 10
lnx Indéfini -2.3 -0.7 0.0 0.7 1.0 1.1 1.4 1.6 1.8 1.9 2.1 2.2 2.3
III.2 Compléments sur les limites et sur les dérivées
• lim
x→+∞
lnx x = 0
• lim
x→0+ xlnx= 0
On rappelle que :
• lim
x→+∞
ex x = +∞
• lim
x→−∞ xex= 0 ⇐⇒ lim
x→+∞ xe−x= 0 Propriété 5(Croissances comparées)
1. Limite en+∞de lnx x .
En posantX = lnxpourx >0on ax= eXet : lnx
x = X
eX =X e−X
Donc puisqueX = lnxtend vers+∞quandxtend vers+∞on a d’après les croissances comparées :
x→lim+∞
lnx
x = lim
X→+∞
X e−X= 0 2. Limite en0+dexlnx.
En posantX = 1
x pourx >0on ax= 1 X et : xlnx= 1
X ln 1
X =−lnX X Donc puisqueX= 1
xtend vers+∞quandxtend vers0+on en déduit par le théorème de composi- tion :
x→lim0 xlnx= lim
X→+∞
−lnX
X = 0
Preuve
La fonction ln est dérivable en 1, on en déduit que :
x→lim0
ln(1 +x)
x = 1 = ln′(1) Propriété 6(Avec le nombre dérivé en 1)
On rappelle que si la fonctionfest dérivable enaalors la limite suivante existe et :
xlim→a
f(x)−f(a)
x−a =f′(a) ⇐⇒ lim
h→0
f(a+h)−f(a)
h =f′(a)
Or la fonction logarithme est dérivable en 1 donc la limite suivante existe et (avecx=h) :
x→lim0
ln(x+ 1)−ln(1)
x = ln′(1)
Preuve
Ce qui nous donne puisqueln′(x) = 1
xetln 1 = 0:
xlim→0
ln(x+ 1)
x = 1
Soituune fonction dérivable sur I et telle queu >0sur un intervalle I. Alors la fonctiong : x7−→lnu(x) est dérivable sur I et
g′(x) = u′(x) u(x) Propriété 7(Dérivée delnu(Admis))
IV Équations et inéquations
Les fonctions ln est exponentielle sont strictement croissantes, on peut donc (sous réserve d’existence) composer par ln et exp dans les inéquations (et équations). La propriété utilisée pour la résolution d’équations et d’inéquations est la suivante :
Pour tout réelxstrictement positif on a : elnx=x
Pour tout réelxon a :
ln (ex) =x Ce que l’on écrit souvent de façon abusive, pourT RU C >0:
eln T RU C =T RU C et ln eT RU C
=T RU C Théorème 4
IV.1 Inéquations et suites : Point BAC
On considère la suite(an)définie par :
∀n∈N; an= 85×(0,2)n+ 15 Résoudre dans l’ensemble des entiers naturels
an <15,004 Exemple 1(Avec les suites)
On a pour tout entiern:
an <15,004⇐⇒85×0,2n+ 15<15,004
⇐⇒85×0,2n<0,004
⇐⇒0,2n<0,004 85
Preuve
On compose dans les deux membres par la fonction ln strictement croissante sur]0 ; +∞[soit :
an <15,004⇐⇒ln 0,2n<ln0,004 85
⇐⇒nln 0,2<ln0,004 85 On divise les deux membres parln 0,2<0, l’ordre change :
an <15,004⇐⇒n >
ln0,004 85
ln 0,2 ≈6,2
Donc puisquenest un entier positif, les solutions de l’inéquation sont les entiers supérieurs ou égaux à 7.
an<15,004⇐⇒n>7
Astuce : Le piège dans ce genre de question est la division parlnqdans une inégalité. Il faut bien avoir en tête que :
• Siq∈]0 ; 1[alorslnq <0. Il faudra donc changer le sens de l’inéquation si on divise chaque membre parlnq.
• SIq >1alorslnq >0. Dans ce cas, l’ordre ne changera pas après division parlnq
Remarque
IV.2 Inéquations et fonctions : Point BAC
L’application essentielle est l’étude de signe d’une fonction dérivée afin de dresser le tableau de variations sur un intervalle donné. La rédaction est toujours la même, il faut faire très attention au fait que les solutions des inéquations doivent appartenir à l’intervalle. On procède toujours ainsi
Soitf la fonction définie sur [0 ; 8] par :f(x) = 8e−x (20e−x+ 1)2.
Un logiciel donne la dérivée def sur [0 ; 8] :f′(x) = 8e−x× 20e−x−1 (20e−x+ 1)3. Étudier les variations def et dresser le tableau de variations sur [0 ; 8].
1. On exhibe les termes strictement positifs.
La fonction exponentielle est strictement positive surRde ce fait :
∀x∈[0 ; 8] ; e−x>0 =⇒
(8e−x>0
(20e−x+ 1)3>0 2. Étude du signe de la dérivée.
La dérivée est donc du signe20e−x−1soit
• On a pour tout réelx∈[0 ; 8]: f′(x) = 0⇐⇒20e−x−1 = 0 f′(x) = 0⇐⇒e−x= 1
20
En composant par la fonctionlndéfinie sur ]0 ; +∞[, on a :
f′(x) = 0⇐⇒ −x= ln 1
20 =−ln 20 f′(x) = 0⇐⇒x= ln 20≈3∈[0 ; 8]
soit
∀x∈[0 ; 8] ; f′(x) = 0⇐⇒x= ln 20
• En outre pour tout réelx∈[0 ; 8]: f′(x)<0⇐⇒20e−x−1<0 f′(x)<0⇐⇒e−x< 1
20
En composant par la fonctionlnstrictement croissante sur]0 ; +∞[, on a :
f′(x)<0⇐⇒ −x <ln 1
20 =−ln 20 f′(x)<0⇐⇒
(x >ln 20≈3 et x∈[0 ; 8]
soit
∀x∈[0 ; 8] ; f′(x)<0⇐⇒ln 20< x <8 En conséquence sur l’intervalle[0 ; 8]:
f′(x)<0⇐⇒ln 20< x <8 f′(x) = 0⇐⇒x= ln 20
=⇒ f′(x)>0⇐⇒0< x <ln 20
3. On dresse alors le tableau de variations def.
x f′(x)
f
0 ln 20 8
+ 0 −
8 212
8 212
f(ln 20) f(ln 20)
f(8) f(8) Méthode 1(Signe de la dérivée)
V Compléments (Non Exigible)
V.1 Fonctions puissances
1. Poura∈R, on noteϕala fonction définie par :
ϕa :
( R∗+ −→ R∗+
x 7−→ ϕa(x) =xa= ealnx 2. Les fonctionsϕasont appeléesfonctions puissances.
Définition 2(Fonctions puissances)
La fonctionϕaest dérivable surR∗+et :
∀x∈R∗+ , ϕ′a(x) =axa−1 Propriété 8
Étudier les variations et les limites (en 0 et+∞) defdéfinie par :
f :
( R∗+ −→ R
x 7−→ f(x) =xx
Exercice 1
V.2 Logarithmes de base quelconque
1. Soitaun réel strictement positif et différent de 1, on appellelogarithme de base a, la fonction, notée loga, définie surR∗+par :
loga:
R∗+ −→ R
x 7−→ loga(x) =lnx lna 2. Sia= e , on retrouve lelogarithme népérien.
3. Sia= 10, on obtient lelogarithme décimalque l’on note aussilog.
C’est le logarithme utilisé en physique (décibels) et en chimie (pH).
Définition 3(Logarithmes de base quelconque)
Soitpen entier. Le logarithme décimal de10pest égal àpsoit : log 10p=p Propriété 9
Soitpen entier. Le logarithme décimal de10pest égal à : log 10p=ln 10p
ln 10 = pln 10 ln 10 =p
Preuve
Soitnun entier naturel strictement positif.
Montrer que le nombre de chiffres nécessaires pour écrirenen base 10 est égal à la partie entière de(1 + logn).
Exercice 2
Supposons que l’entierns’écrivent avec(p+ 1)chiffres en base 10.
n=ap· · ·a2a1a0=
p
X
k=0
ak×10k Avecap∈J1 ; 9Ketak∈J0 ; 9Kpourk∈J0 ; p−1K.
Cela peut sembler assez évident, si l’entierns’écrit avec(p+ 1)chiffres en base 10 (voir preuve ci-dessous) on a :
10p6n <10p+1 La stricte croissance de la fonction log surR∗+nous donne alors :
10p6n <10p+1=⇒log 10p6logn <log 10p+1 Soit d’après la propriété 9 :
p6logn < p+ 1 Et donc par définition de la partie entière :
p=⌊logn⌋ ou p+ 1 =⌊logn+ 1⌋
Conclusion : le nombre de chiffres nécessaires pour écriren en base 10 est égal à la partie entière de (1 + logn).
Preuve que10p 6n <10p+1:
Puisque :ap∈J1 ; 9Ketn=ap· · ·a2a1a0=
p
X
k=0
ak×10kon a :
10p6ap10p6n6
p
X
k=0
9×10k= 9×1−10p+1
1−10 = 10p+1−1<10p+1