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Émission secondaire de l’eau par bombardement électronique
G. Lemperière
To cite this version:
G. Lemperière. Émission secondaire de l’eau par bombardement électronique. Journal de Physique,
1970, 31 (11-12), pp.1033-1039. �10.1051/jphys:019700031011-120103300�. �jpa-00206999�
ÉMISSION SECONDAIRE DE L’EAU
PAR BOMBARDEMENT ÉLECTRONIQUE
par G.
LEMPERIÈRE
Laboratoire dePhysique Corpusculaire
Faculté des Sciences de l’Université de Nantes
(B.
P.1044, 44, Nantes, France) (Reçu
le 16juillet 1970)
Résumé. 2014 On étudie l’émission secondaire de l’eau
liquide placée
souspression réduite,
bom-bardée par un faisceau d’électrons dont
l’énergie
varie entre 3 et 10 keV. Lesexpressions théoriques
obtenues pour les différents courants recueillis permettent de proposer une méthode de détermina- tion du coefficient d’émission secondaire 0394 de l’eau. Les variations de 0394 en fonction de
l’énergie
des électrons
primaires
sontcomparables
à celles du coefficient d’émission secondaire des métaux dans le même domaine.Abstract. 2014 We
study
thesecondary
emission fromliquid
water, under reducedpression,
bom-barded
by
an electron beam the energy of which varies between 3 and 10 keV. A method of deter- mination of the coefficient 0394 of thesecondary
emission from water may beproposed
from the theo- ricalexpressions
obtained for the different collected currents. The variations of 0394 withprimary
electron energy are similar to those of the coefficient of the
secondary
emission from metals in thesame interval.
1. Introduction. - Le coefficient d’émission secon-
daire des
liquides
n’a été étudié que pour des métaux facilementfusibles,
à faible tension de vapeurGa,
BiPb, Hg(l)
Sn etIn(2).
On ne constate aucune discon-tinuité dans la valeur de ce coefficient
lorsque
le métalpasse de l’état
liquide
à l’état solide ouinversement ;
cela semble
indiquer
que lescaractéristiques
d’émis-sion secondaire des surfaces des
liquides
sont trèssemblables à celles des
solides,
au moins pour les métaux.On ne
possède
aucun résultat concernant lesliquides
à forte tension de vapeur sans doute en raison de la
complexité expérimentale
due àl’impossibilité
de lesplacer
dans un vide élevé.Dans cette étude on a cherché à déterminer le coeffi- cient d’émission secondaire de l’eau
placée
sous pres- sion réduite enprésence
de sa vapeur saturante, bom- bardée par un faisceau fin d’électrons dontl’énergie
varie entre 3 et 10 keV. La structure de l’eau au voisi- nage de sa surface est fortement orientée
(3)
sur uneprofondeur
deplusieurs
couchesmoléculaires,
cequi
laisse
prévoir
une émission secondaire du mêmetype
que celle des solides.En
partant
del’analyse
des courants recueillis surdifférentes électrodes il a été
possible
de proposer une méthode de détermination du coefficient d’émission secondaire totale de l’eau. On notera ce coefficient Li = à + il, somme du coefficient d’émission secon-daire vraie à et du coefficient de rétrodiffusion 11.
II.
Dispositif expérimental.
- Lemontage
com-prend
deuxparties (Fig. 1) :
- la
partie supérieure,
vidée par une pompe à diffusion degrand débit,
est maintenue à unepression
voisine de 1 x
10-4
torr ; elle contient le canon àélectrons ;
- la
partie
inférieure vidée par une pompe àpalettes, protégée
par unpiège
àhumidité,
contientla cible à sa
pression
de vapeur saturante Pcomprise
entre 2 et 6 torr.
Ces deux
parties
sontséparées
par undiaphragme métallique plan,
horizontal de0,5
mmd’épaisseur, soigneusement poli
etpercé
en son centre d’un troude
3/10
mm de diamètre parlequel
passe le faisceauélectronique.
Il est monté sur unebague
isolantequi
le
sépare
du tubeporte-diaphragme
cequi permet
de l’utiliser comme collecteur decharges.
Le tubeporte- diaphragme
est lui aussi isoléélectriquement
par un manchon en lucoflexqui
le recouvre extérieurement.La cible est de l’eau bidistillée dans le
quartz,
sansébullition,
dont la résistivité enéquilibre carbonique
est voisine de 2 x
105
Q.cm. Elle estplacée
dans unrécipient
en pyrex de diamètre 60 mm et de hauteur40 mm, muni d’une électrode en fil de
platine.
L’eauet le
récipient
sontsoigneusement dégazés
avantd’être
placés
sous vide. L’eau est maintenue à unepression
P aussi basse quepossible ;
la mesure de latempérature
parthermocouple
a montré que l’eauArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019700031011-120103300
1034
FIG. 1. - Schéma général du montage A) partie supérieure B) partie inférieure
1.
canon à
électrons ; 2. tube porte-diaphragme ; 3. hublot ;4. diaphragme ; 5. récipient d’eau ; 6. réglage de la distance ;
7. passage isolant.
était en état de surfusion ce
qui permet
d’atteindre unepression
P ~ 2 torr et destempératures
voisines de- 10 °C. Le
récipient
estplacé
sur unsupport
dont ledéplacement
vertical est commandé de l’extérieur parune vis au pas de
0,5
mm. La distance d entre la sur- face de l’eau et lediaphragme
est rendue continûment variable entre0,5
et 10 mm ; elle est mesurée avec uncathétomètre au
1/20
mm par visée à travers un hublotplacé
latéralement sur lapartie
inférieure dumontage.
Le
repérage précis
de la surface de l’eau a été rendupossible
par desexpériences préliminaires.
Le canon à électrons utilisé est un canon de la C. S. F.
(type T3SM2).
Ilcomporte
unsystème
defocalisation à trois électrodes et fournit un faisceau
monocinétique
fin(200 Il)
focalisé sur le trou dudiaphragme (distance
focale 150mm). L’énergie
Tdes électrons
peut
varier entre 3 et 10keV,
la hautetension
appliquée
au canon étant donnée par une ali- mentation stabilisée 1 à 10 kV(Ets Fontaine).
Lecourant de faisceau
IF
nedépasse
pasquelques
micro-ampères.
Une étude despressions
depart
et d’autre dumontage
montre quelorsque
lapression
de vapeur d’eau P varie entre 2 et 6 torr, lapression
dansla
partie supérieure
restecomprise
entre1,2
et3,3
x10-4
torr cequi permet
un fonctionnementcorrect du canon, avec
cependant
une durée de vielimitée pour le filament.
On
dispose
donc de trois électrodes isolées(Fig. 2) :
l’eau
E,
lediaphragme D,
le tubeporte-diaphragme
C.L’eau et le tube sont maintenus sensiblement au
poten-
tiel 0( YE
=Vc
=0).
Lapolarisation
dudiaphragme VD
fournie par unmontage potentiométrique
àpiles peut
varier entre - 100 V et + 100 V. On mesure à l’aide degalvanomètres (sensibilité
1 x10- 9 A/mm)
les courants recueillis par ces trois électrodes et notés
respectivement IE, ID
etIc.
FIG. 2. - Schéma de la mesure des courants.
Au cours d’une
expérience
le contrôle de lapression
P est fait en permanence. On vérifie d’autre
part
avantet
après chaque
mesure decourants,
la distanced,
afin de s’assurer que
l’évaporation
ne l’a paschangée
de
façon
sensible. Bien quel’alignement
de l’axe ducanon et de l’orifice du
diaphragme
soit réalisé aumontage
il est nécessaire deparfaire
lecentrage
du faisceau à l’aide d’unpetit
aimant extérieur donnantun
champ magnétique
voisin de0,2
gauss au niveau dudiaphragme, qui
compense les effets duchamp magnétique
terrestre. Lecentrage
du faisceau est effectués pourchaque
valeur de T.III. Etude
théorique
etexpérimentale préliminaire.
L’étude de l’émission secondaire de l’eau est com-
pliquée
par laprésence
de la vapeur d’eauqui
sur-monte le
liquide. Lorsque
le faisceauélectronique pénètre
dans le gaz ilproduit
uneionisation impor-
tante le
long
de sontrajet.
Sous l’effet des chocs élas-tiques
etinélastiques
le faisceaus’élargit
et lespertes
d’énergie
subies par les électrons le rendent inhomo-gène.
On étudie successivement cesphénomènes
afinde
préciser
leurimportance.
En outre, afin deprévoir
le
comportement
desélectrons éjectés
et des électrons de l’émission secondaire au sein du gaz il est intéres-sant de connaître leur distribution
énergétique.
Sousl’effet du
champ électrique VDIP
existant entre lediaphragme
etl’eau,
les électrons et les ions formés diffusent alors vers leurs collecteursrespectifs.
Lesélectrons
entraînés,
peuventacquérir
assezd’énergie
pour ioniser à leur tour les molécules d’eau et ils
peuvent
aussi s’attacher sur ces molécules pour donner des ionsnégatifs.
1. IONISATION DE LA VAPEUR D’EAU PAR LE FAISCEAU INCIDENT. - On
peut
considérer que l’ionisation de la vapeur d’eau par le faisceauincident,
lelong
deson
trajet
entre lediaphragme
et la surface de l’eauest caractérisée par la
production
d’un nombre moyen depaires
d’ions par unité delongueur
et parélectron,
noté a. Ce nombre est lié à la
perte
moyenned’énergie
par unité de
longueur
d’un électron incidentd’énergie
T que l’on écrira
( - dT/dx).
On aura :We est
l’énergie
nécessaire pour créer unepaire
d’ionsdans la vapeur
d’eau ;
We =30,1
eV(4).
C’est uneconstante dans le domaine
d’énergie
étudié.(-dT/dx) peut
être calculée defaçon approchée
par la relation de H. A. Bethe(5) :
N : nombre de molécules par unité de
volume ;
Z : nombre d’électrons de lamolécule ;
e : base desloga-
rithmes
népériens ;
Ipotentiel
moyen d’excitation deH20 égal
à 66 eV[6].
Le calcul de a dans les conditions de nos
expériences (P
= 2 à 6 torr, T = 3 à 10keV)
montre que les cou- rants d’ionisation sontgénéralement plusieurs
foissupérieurs
au courant defaisceau,
l’ionisation étant d’autantplus
faible quel’énergie
des électrons inci- dents T estplus
élevée.2. ELARGISSEMENT DU FAISCEAU. - Sous l’effet des chocs
élastiques
etinélastiques
les électrons incidents sont déviés et le faisceaus’élargit.
Apartir
des sec-tions efficaces totales de collisions on
peut théorique-
ment calculer l’intensité I d’un faisceau ayant traversé
x centimètres de gaz en
diffusant ;
si onnéglige
lescollisions
multiples,
l’intensité I que l’onpeut
recueil- lir dans un cône dedemi-angle a
autour de la direc-tion initiale du faisceau à son entrée dans le gaz est donnée par :
N : nombre de molécules par unité de
volume ;
(J e et ui sections efficaces totales de collisionsélastiques
et
inélastiques correspondant
àl’angle
de diffusion choisi. Onpeut
calculer (Je et ui en utilisant les rela- tions de L. Marton et L. I. Schiff[7]
et en addition-nant les résultats pour les atomes constituant la molé- cule.
Lorsque
lapression
P =3,16
mmHg,
l’intensité diffusée dans un cône dedemi-angle
a =0,104
radiandépasse
30%
de l’intensité totale à T = 6 keV etaugmente quand l’énergie
des électrons incidents croît. Ces conditionscorrespondent
à unimpact
dont le diamètre atteindrait 2 mm
après
1 cm detraversée de vapeur d’eau.
L’observation du faisceau sur un écran fluorescent dans les conditions de nos
expériences
montre que le diamètre du «spot » après
1 cm de traversée de vapeur d’eau n’excède pas 1 mmquelle
que soitl’énergie
Tdes électrons incidents. On considérera donc
l’impact
du faisceau à la surface de l’eau comme
ponctuel.
3. INHOMOGÉNÉITÉ DU FAISCEAU. - Au cours des collisions
inélastiques
les électrons du faisceau neperdent
pas tous la mêmequantité d’énergie.
Le fais-ceau devient donc
inhomogène.
La distribution éner-gétique
des électronsayant
traversé x cm de gaz estune distribution de Landau
[8].
Onpeut
calculer laperte
laplus probable Jo correspondant
au maximumde la courbe de distribution. Les valeurs obtenues pour
do
dans les conditions de nosexpériences
sonttoujours
inférieures à 3%
del’énergie
des électrons incidents. On pourra donc sans erreur notable confondrel’énergie
des électrons arrivant à la surface de l’eau avecl’énergie
initiale des électrons incidents.4. ENERGIE DES ÉLECTRONS FORMÉS AU COURS DE
L’IONISATION INCIDENTE ET DE L’ÉMISSION SECONDAIRE.
- L’ionisation des molécules d’eau
s’accompagne généralement
del’éjection
d’un électronqui emporte
une
partie
del’énergie perdue
par l’électron incident.Les calculs
théoriques
àpartir
de lamécanique
quan-tique [9]
et lesquelques
résultatsexpérimentaux
exis-tant dans ce domaine
[10] indiquent
que laplupart
deces électrons ont une
énergie
très faible. Le maximumde la courbe de distribution est situé autour de 1 à 2 eV.
La distribution
énergétique
des électrons secondaires émis par des solidesprésente
aussi un maximum autour de 1 à 2 eV. Pourl’eau,
onpeut
supposer que cette distribution est du même genre.L’utilisation d’une méthode de
potentiel antagoniste
nous a
permis
depréciser l’énergie
des électrons recueil- lis. On relève les courbesID
=f( YD), VD
variant entre- 100 V et + 100
V,
pourplusieurs
valeurs de d etpour des
énergies
des électrons incidents Tcomprises
entre 3 et 10
keV,
le courant de faisceauIF
étantmaintenu constant. Ces courbes
(Fig. 3)
fournissentaprès
dérivation des distributionsénergétiques
recher-chées. Leur maximum est situé autour de
0,5
eV. Onpeut
donc dire que l’ionisation par le faisceau inci-dent,
ainsi que l’émission secondaire del’eau,
donnent essentiellement des électrons dontl’énergie
tombe trèsrapidement
à des valeurs voisines de 0 eV en raison des très nombreux chocsqu’ils
subissent.Les électrons et les ions formés sont
alors
soumis1036
FIG. 3. - Courbes ID = f(VD) et courbes dérivées.
à l’influence du
champ électrique
existant entre lasurface de l’eau et le
diaphragme
et leur mouvementest
régi
par les lois de la diffusion dans les gaz.5. DIFFUSION DES IONS ET DES ÉLECTRONS VERS LEURS COLLECTEURS RESPECTIFS. - La diffusion des ions et des électrons de faible
énergie
entre la surface de l’eau et lediaphragme,
dans lechamp électrique
cons-tant
Yo/d dépend
essentiellement durapport VD/P. d,
du
champ électrique
à lapression
du gaz.En raison de leur
grande mobilité,
environ 600 foissupérieure
à celle desions,
les électronspeuvent acquérir
dans lechamp électrique
uneénergie
moyenne E suffisante pour que certains d’entre eux ionisent à leur tour les molécules de vapeur d’eau. On caractérise cette ionisation par le 1 er coefficient de Townsend a,représentant
le nombre depaires
d’ions créés par unité delongueur
et par électron.D’autre
part,
la vapeur d’eau étant un gaz électro-négatif,
les électronspeuvent
se fixer sur les molécu-les,
et former des ionsnégatifs
par l’attachement dissociatif. Onpeut
caractériser le nombre d’ionsnégatifs produits
par unité delongueur
et par élec- tron par un coefficientfi.
Les valeurs de
a/P
etB/P
sont connues avec unebonne
précision,
dans le domaineDe
plus
unpaquet
d’électrons initialementponctuel s’élargit
par diffusion latérale au cours de sontrajet
dans le gaz. Le rayon moyen r à la distance d est donné par
[13] :
Comme on suppose un
impact ponctuel
du faisceau à la surface del’eau,
lesdiaphragmes
utilisés commecollecteurs ont été calculés de telle sorte que leur rayon soit nettement
supérieur
au rayon moyen d’unpaquet
d’électrons issus de cette surface.IV. Calcul des courants et méthode de détermination de l’émission secondaire. - C’est à
partir
des expres- sions des courantsID, IE
etIc
que l’on a pu proposerune méthode de détermination de l’émission secondaire de l’eau.
1. HYPOTHÈSES ET CONVENTIONS. - Les courants seront affectés de l’indice 1
quand VD 0 et de
l’indice 2
quand VD
> 0. Les courants decharges négatives
serontcomptés positivement.
Lorsque
T etVD/P. d
sont fixés on suppose que :10
chaque
électron du faisceau incidentproduit a paires
d’ions par unité delongueur,
20
chaque
électron du faisceau libère L1 électrons secondaires à la surface del’eau,
30 les électrons
provenant
de l’ionisation et de l’émission secondaire diffusent en ionisant la vapeur d’eau avec formation de apaires
d’ions par unité delongueur
et parélectron,
et s’attachent sur les moléculesen
produisant
ionsnégatifs
par unité delongueur
et par électron.
2. CALCUL DES COURANTS DANS LE CAS D’UN PASSAGE COMPLET DU FAISCEAU PAR TROU DU DIAPHRAGME. -
Calcul
de Ip2 et IE2 (YD
>0).
Soient
ne(x) la
densitéélectronique
dans unplan
situé à la distance x de la surface de l’eau et
NF la
densité
électronique
dans une section droite du fais-ceau incident.
L’accroissement du nombre d’électrons entre les
plans x
et x + dx sera :Il
apparaît
en mêmetemps
des ionsnégatifs :
et l’accroissement du nombre d’ions
positifs
entre lesmêmes
plans
sera :A la surface de l’eau
(x
=0)
la densitéélectronique
seréduit à l’émission secondaire :
ne(O)
= ¿j.NF.
On
peut
alorscalculer,
enintégrant
ceséquations,
le nombre de
charges négatives (électrons
+ ionsnégatifs)
reçus par lediaphragme
à la distance dde la surface de
l’eau,
et le nombre d’ionspositifs
reçus par l’eau.
On en déduit les courants
Ip2
etIE2
Calcul de
I,,
etIE1 (VD 0).
L’eau étant à un
potentiel positif
parrapport
audiaphragme
on va supposer que toute l’émission secondaire de l’eau retourne sur l’eau immédiatementce
qui
estjustifié
par la faibleénergie
des électrons émis.Les
expressions
dedne,
dn- etdn+
restent valablesmais dans ce cas la contribution de l’émission secon-
daire est nulle dans les
équations.
Lediaphragme
recueille les ions
positifs
et l’eau lescharges négatives.
On obtient alors les
expressions
des courantsID1
et
IE1
On remarque :
et que :
L’extrapolation
des courbes(ID1
+ID2)
en fonctionde d
jusqu’à
d = 0lorsque VD/P. d
et T sont fixésconduit donc à la détermination du coefficient d’émis- sion secondaire A pour
l’énergie
incidente T.En utilisant les valeurs de a
et fl
déduites des mesures(11)
et(12)
onpeut
tracer les courbes(IDl
+ID2)/d .IF
pour d variant de 0 à 10 mm et pour différentes valeurs de
YD/P. d
couvrant le domaine de 20 à60 V/cm. torr.
La croissance de
(ID1
+ID2)/d .IF
en fonction de dest très
lente, quelle
que soit la valeur deV p/ P . d ;
ceci laisse
prévoir
uneextrapolation n’entraînant"pas
d’erreur notable.
3. CALCUL DES COURANTS DANS LE CAS D’UN PASSAGE INCOMPLET DU FAISCEAU PAR L’ORIFICE DU DIAPHRAGME.
- Le passage du faisceau incident par le trou du
diaphragme
n’estjamais
total en raison de la diffusion des électrons sur les molécules de gaz rési- duelles contenues dans lapartie supérieure
dumontage.
On notera
aIF
la fraction très faible d’électrons inci- dents venantfrapper
la surface dudiaphragme.
Le courant
eIF
estsusceptible
de provoquer une émission secondaire dudiaphragme
que l’on dési- gnera parkeIF.
D’autre
part,
laprésence
des molécules résiduelles donne lieu à une ionisation de faible intensité par le faisceauincident,
au-dessus dudiaphragme.
Il luicorrespond
un courant que l’on écrira/lp.
Expressions
de/D2’ /E2’ /C2 (VD
>0).
En tenant
compte
deshypothèses précédentes
et ensupposant
que toute l’émission secondaire du dia-phragme kElF
retourne sur lui en raison de sapolarité
on
peut
écrire :Expressions
deIDI’ lEI
et-ICI (VD 0).
En
négligeant
une ionisation et un attachement éven- tuels des électrons secondaireskEIF
dans lapartie supérieure
on obtient :On obtient ainsi les relations :
1038
et on a maintenant
lim (ID! + ID2)d-+0 = 1B.(1 - 8) IF + (28IF - k£IF)
L’extrapolation
des courbes(IDl + IDD
=f(d) jus- qu’à d
= 0permet
donc encore la détermination du coefficient d’émission secondaireL1,
pourvu que l’on connaisse e.V. Résultats
expérimentaux.
- 1. CONDITIONS EX-PÉRIMENTALES. - On a mesuré les courants
ID, IE
et
Ic
en fonction de d pour différentes valeurs del’énergie
des électrons incidentsT,
lerapport VD/P.d
étant maintenu constant dans
chaque expérience.
En
polarisant
successivement lediaphragme positive-
ment et
négativement
on a relevé les courbesLe domaine de mesure est
compris
entre les limitessuivantes :
L’intervalle des valeurs de
VD/P.d a
été choisiafin de
pouvoir
utiliser les résultats[11] [12]
concer-nant
alP
etB/P
pour unecomparaison
avec les expres- sions établies.Plusieurs
diaphragmes
de diamètres différents(25
à55
mm)
et de nature différente(acier inoxydable, Duralumin, Laiton)
ont étéemployés.
2. DÉTERMINATION DE Li. - La détermination de L1 suppose que l’on
puisse
mesurer ou calculer les quan- titéseI,
etkeI, qui
entrent dansl’expression
deOn a
keIF
par la mesure deICI
+IC2.
Par contre onne
peut
pas obtenireIF
directementd’après
les rela-tions établies. On a choisi de le calculer en
prenant
les valeurs du coefficient d’émission secondaire kcorrespondant
à la nature desdiaphragmes employés
et au domaine
d’énergie
des électrons incidents. Il faut notercependant
que les valeurs de k sont rares entre 3 et 10 keV[14] [15],
concernent des métaux purs, etprésentent
unedispersion
nonnégligeable.
En
fait,
nos mesures montrent que la variation du termekeIF
en fonction deT,
est faible. On a doncpris
pour k des valeurs moyennes dans l’intervalle 3 T 10 keV : k =0,7
pour l’acierinoxydable
et le
laiton, k
=0,5
pour le duralumin. Cetteimpré-
cision sur k n’entraîne pas d’erreur
notable,
en raison des faibles valeursexpérimentales
dekeIF,
donc deeIF,
parrapport
àIF.
Les résultats concernant L1 sont
reproduits
sur lafigure
4 où on a tracé la courbe donnant les variations de L1 avecl’énergie
T des électrons incidents. C’estune courbe moyenne
correspondant
à 16 séries deFIG. 4. - Coefficient d’émission secondaire de l’eau.
mesures
indépendantes.
On a donné sur lafigure
ladispersion
despoints expérimentaux qui
estlargement compatible
avec laprécision
des diverses mesures.On constate une
grande
similitude des variations de L1avec celles du coefficient d’émission secondaire des métaux dans le même domaine
d’énergie.
3. VÉRIFICATION EXPÉRIMENTALE DE LA THÉORIE. - On calcule
(ID,
+ID2)
en fonction de d pour les diffé- rentes valeurs deT,
en utilisant aet fi
déduits de[11] ]
et
[12]. keIF
a sa valeurexpérimentale
etaIF
est déter-miné à
partir
dekEIF.
Onprend
pour 0 les valeurs obtenues parextrapolation
des courbesexpérimen-
tales.
On
peut
alors comparer les variations deobtenues
expérimentalement
et par le calcul(Fig. 5).
Fie. 5. - Comparaison entre (Inl + ID 2) calculé et expéri-
mental.
On constate une bonne concordance entre les valeurs calculées et les valeurs
expérimentales
danstout le domaine des
VD/P.d explorés quelle
que soitl’énergie
T des électrons incidents.VI. Conclusion. - Le calcul des
expressions
descourants recueillis par trois électrodes à
partir d’hypo-
thèses
simples
nous apermis
de proposer une méthode pour la détermination du coefficient d’émission secon-daire Li de l’eau
placée
souspression
réduite et bom-bardée par un faisceau d’électrons de 3 à 10 keV.
Les résultats montrent que la variation de Li en fonc- tion de
l’énergie
des électronsprimaires
est semblableà celle obtenue pour des métaux dans le même inter- valle
d’énergie.
Je tiens à remercier Monsieur L. H.
Collet,
Profes-seur à la Faculté des Sciences de l’Université de
Nantes, qui
m’a constammentguidé
au cours de cetravail et
qui
a bien voulu me conseiller dans la rédac- tion de cet article.Bibliographie
[1]
BROOPHY(J. J.), Phys.
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FLETCHER(N. H.),
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