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Émission secondaire de l'eau par bombardement électronique

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HAL Id: jpa-00206999

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Submitted on 1 Jan 1970

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Émission secondaire de l’eau par bombardement électronique

G. Lemperière

To cite this version:

G. Lemperière. Émission secondaire de l’eau par bombardement électronique. Journal de Physique,

1970, 31 (11-12), pp.1033-1039. �10.1051/jphys:019700031011-120103300�. �jpa-00206999�

(2)

ÉMISSION SECONDAIRE DE L’EAU

PAR BOMBARDEMENT ÉLECTRONIQUE

par G.

LEMPERIÈRE

Laboratoire de

Physique Corpusculaire

Faculté des Sciences de l’Université de Nantes

(B.

P.

1044, 44, Nantes, France) (Reçu

le 16

juillet 1970)

Résumé. 2014 On étudie l’émission secondaire de l’eau

liquide placée

sous

pression réduite,

bom-

bardée par un faisceau d’électrons dont

l’énergie

varie entre 3 et 10 keV. Les

expressions théoriques

obtenues pour les différents courants recueillis permettent de proposer une méthode de détermina- tion du coefficient d’émission secondaire 0394 de l’eau. Les variations de 0394 en fonction de

l’énergie

des électrons

primaires

sont

comparables

à celles du coefficient d’émission secondaire des métaux dans le même domaine.

Abstract. 2014 We

study

the

secondary

emission from

liquid

water, under reduced

pression,

bom-

barded

by

an electron beam the energy of which varies between 3 and 10 keV. A method of deter- mination of the coefficient 0394 of the

secondary

emission from water may be

proposed

from the theo- rical

expressions

obtained for the different collected currents. The variations of 0394 with

primary

electron energy are similar to those of the coefficient of the

secondary

emission from metals in the

same interval.

1. Introduction. - Le coefficient d’émission secon-

daire des

liquides

n’a été étudié que pour des métaux facilement

fusibles,

à faible tension de vapeur

Ga,

Bi

Pb, Hg(l)

Sn et

In(2).

On ne constate aucune discon-

tinuité dans la valeur de ce coefficient

lorsque

le métal

passe de l’état

liquide

à l’état solide ou

inversement ;

cela semble

indiquer

que les

caractéristiques

d’émis-

sion secondaire des surfaces des

liquides

sont très

semblables à celles des

solides,

au moins pour les métaux.

On ne

possède

aucun résultat concernant les

liquides

à forte tension de vapeur sans doute en raison de la

complexité expérimentale

due à

l’impossibilité

de les

placer

dans un vide élevé.

Dans cette étude on a cherché à déterminer le coeffi- cient d’émission secondaire de l’eau

placée

sous pres- sion réduite en

présence

de sa vapeur saturante, bom- bardée par un faisceau fin d’électrons dont

l’énergie

varie entre 3 et 10 keV. La structure de l’eau au voisi- nage de sa surface est fortement orientée

(3)

sur une

profondeur

de

plusieurs

couches

moléculaires,

ce

qui

laisse

prévoir

une émission secondaire du même

type

que celle des solides.

En

partant

de

l’analyse

des courants recueillis sur

différentes électrodes il a été

possible

de proposer une méthode de détermination du coefficient d’émission secondaire totale de l’eau. On notera ce coefficient Li = à + il, somme du coefficient d’émission secon-

daire vraie à et du coefficient de rétrodiffusion 11.

II.

Dispositif expérimental.

- Le

montage

com-

prend

deux

parties (Fig. 1) :

- la

partie supérieure,

vidée par une pompe à diffusion de

grand débit,

est maintenue à une

pression

voisine de 1 x

10-4

torr ; elle contient le canon à

électrons ;

- la

partie

inférieure vidée par une pompe à

palettes, protégée

par un

piège

à

humidité,

contient

la cible à sa

pression

de vapeur saturante P

comprise

entre 2 et 6 torr.

Ces deux

parties

sont

séparées

par un

diaphragme métallique plan,

horizontal de

0,5

mm

d’épaisseur, soigneusement poli

et

percé

en son centre d’un trou

de

3/10

mm de diamètre par

lequel

passe le faisceau

électronique.

Il est monté sur une

bague

isolante

qui

le

sépare

du tube

porte-diaphragme

ce

qui permet

de l’utiliser comme collecteur de

charges.

Le tube

porte- diaphragme

est lui aussi isolé

électriquement

par un manchon en lucoflex

qui

le recouvre extérieurement.

La cible est de l’eau bidistillée dans le

quartz,

sans

ébullition,

dont la résistivité en

équilibre carbonique

est voisine de 2 x

105

Q.cm. Elle est

placée

dans un

récipient

en pyrex de diamètre 60 mm et de hauteur

40 mm, muni d’une électrode en fil de

platine.

L’eau

et le

récipient

sont

soigneusement dégazés

avant

d’être

placés

sous vide. L’eau est maintenue à une

pression

P aussi basse que

possible ;

la mesure de la

température

par

thermocouple

a montré que l’eau

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019700031011-120103300

(3)

1034

FIG. 1. - Schéma général du montage A) partie supérieure B) partie inférieure

1.

canon à

électrons ; 2. tube porte-diaphragme ; 3. hublot ;

4. diaphragme ; 5. récipient d’eau ; 6. réglage de la distance ;

7. passage isolant.

était en état de surfusion ce

qui permet

d’atteindre une

pression

P ~ 2 torr et des

températures

voisines de

- 10 °C. Le

récipient

est

placé

sur un

support

dont le

déplacement

vertical est commandé de l’extérieur par

une vis au pas de

0,5

mm. La distance d entre la sur- face de l’eau et le

diaphragme

est rendue continûment variable entre

0,5

et 10 mm ; elle est mesurée avec un

cathétomètre au

1/20

mm par visée à travers un hublot

placé

latéralement sur la

partie

inférieure du

montage.

Le

repérage précis

de la surface de l’eau a été rendu

possible

par des

expériences préliminaires.

Le canon à électrons utilisé est un canon de la C. S. F.

(type T3SM2).

Il

comporte

un

système

de

focalisation à trois électrodes et fournit un faisceau

monocinétique

fin

(200 Il)

focalisé sur le trou du

diaphragme (distance

focale 150

mm). L’énergie

T

des électrons

peut

varier entre 3 et 10

keV,

la haute

tension

appliquée

au canon étant donnée par une ali- mentation stabilisée 1 à 10 kV

(Ets Fontaine).

Le

courant de faisceau

IF

ne

dépasse

pas

quelques

micro-

ampères.

Une étude des

pressions

de

part

et d’autre du

montage

montre que

lorsque

la

pression

de vapeur d’eau P varie entre 2 et 6 torr, la

pression

dans

la

partie supérieure

reste

comprise

entre

1,2

et

3,3

x

10-4

torr ce

qui permet

un fonctionnement

correct du canon, avec

cependant

une durée de vie

limitée pour le filament.

On

dispose

donc de trois électrodes isolées

(Fig. 2) :

l’eau

E,

le

diaphragme D,

le tube

porte-diaphragme

C.

L’eau et le tube sont maintenus sensiblement au

poten-

tiel 0

( YE

=

Vc

=

0).

La

polarisation

du

diaphragme VD

fournie par un

montage potentiométrique

à

piles peut

varier entre - 100 V et + 100 V. On mesure à l’aide de

galvanomètres (sensibilité

1 x

10- 9 A/mm)

les courants recueillis par ces trois électrodes et notés

respectivement IE, ID

et

Ic.

FIG. 2. - Schéma de la mesure des courants.

Au cours d’une

expérience

le contrôle de la

pression

P est fait en permanence. On vérifie d’autre

part

avant

et

après chaque

mesure de

courants,

la distance

d,

afin de s’assurer que

l’évaporation

ne l’a pas

changée

de

façon

sensible. Bien que

l’alignement

de l’axe du

canon et de l’orifice du

diaphragme

soit réalisé au

montage

il est nécessaire de

parfaire

le

centrage

du faisceau à l’aide d’un

petit

aimant extérieur donnant

un

champ magnétique

voisin de

0,2

gauss au niveau du

diaphragme, qui

compense les effets du

champ magnétique

terrestre. Le

centrage

du faisceau est effectués pour

chaque

valeur de T.

III. Etude

théorique

et

expérimentale préliminaire.

L’étude de l’émission secondaire de l’eau est com-

pliquée

par la

présence

de la vapeur d’eau

qui

sur-

monte le

liquide. Lorsque

le faisceau

électronique pénètre

dans le gaz il

produit

une

ionisation impor-

tante le

long

de son

trajet.

Sous l’effet des chocs élas-

tiques

et

inélastiques

le faisceau

s’élargit

et les

pertes

d’énergie

subies par les électrons le rendent inhomo-

gène.

On étudie successivement ces

phénomènes

afin

de

préciser

leur

importance.

En outre, afin de

prévoir

le

comportement

des

électrons éjectés

et des électrons de l’émission secondaire au sein du gaz il est intéres-

(4)

sant de connaître leur distribution

énergétique.

Sous

l’effet du

champ électrique VDIP

existant entre le

diaphragme

et

l’eau,

les électrons et les ions formés diffusent alors vers leurs collecteurs

respectifs.

Les

électrons

entraînés,

peuvent

acquérir

assez

d’énergie

pour ioniser à leur tour les molécules d’eau et ils

peuvent

aussi s’attacher sur ces molécules pour donner des ions

négatifs.

1. IONISATION DE LA VAPEUR D’EAU PAR LE FAISCEAU INCIDENT. - On

peut

considérer que l’ionisation de la vapeur d’eau par le faisceau

incident,

le

long

de

son

trajet

entre le

diaphragme

et la surface de l’eau

est caractérisée par la

production

d’un nombre moyen de

paires

d’ions par unité de

longueur

et par

électron,

noté a. Ce nombre est lié à la

perte

moyenne

d’énergie

par unité de

longueur

d’un électron incident

d’énergie

T que l’on écrira

( - dT/dx).

On aura :

We est

l’énergie

nécessaire pour créer une

paire

d’ions

dans la vapeur

d’eau ;

We =

30,1

eV

(4).

C’est une

constante dans le domaine

d’énergie

étudié.

(-dT/dx) peut

être calculée de

façon approchée

par la relation de H. A. Bethe

(5) :

N : nombre de molécules par unité de

volume ;

Z : nombre d’électrons de la

molécule ;

e : base des

loga-

rithmes

népériens ;

I

potentiel

moyen d’excitation de

H20 égal

à 66 eV

[6].

Le calcul de a dans les conditions de nos

expériences (P

= 2 à 6 torr, T = 3 à 10

keV)

montre que les cou- rants d’ionisation sont

généralement plusieurs

fois

supérieurs

au courant de

faisceau,

l’ionisation étant d’autant

plus

faible que

l’énergie

des électrons inci- dents T est

plus

élevée.

2. ELARGISSEMENT DU FAISCEAU. - Sous l’effet des chocs

élastiques

et

inélastiques

les électrons incidents sont déviés et le faisceau

s’élargit.

A

partir

des sec-

tions efficaces totales de collisions on

peut théorique-

ment calculer l’intensité I d’un faisceau ayant traversé

x centimètres de gaz en

diffusant ;

si on

néglige

les

collisions

multiples,

l’intensité I que l’on

peut

recueil- lir dans un cône de

demi-angle a

autour de la direc-

tion initiale du faisceau à son entrée dans le gaz est donnée par :

N : nombre de molécules par unité de

volume ;

(J e et ui sections efficaces totales de collisions

élastiques

et

inélastiques correspondant

à

l’angle

de diffusion choisi. On

peut

calculer (Je et ui en utilisant les rela- tions de L. Marton et L. I. Schiff

[7]

et en addition-

nant les résultats pour les atomes constituant la molé- cule.

Lorsque

la

pression

P =

3,16

mm

Hg,

l’intensité diffusée dans un cône de

demi-angle

a =

0,104

radian

dépasse

30

%

de l’intensité totale à T = 6 keV et

augmente quand l’énergie

des électrons incidents croît. Ces conditions

correspondent

à un

impact

dont le diamètre atteindrait 2 mm

après

1 cm de

traversée de vapeur d’eau.

L’observation du faisceau sur un écran fluorescent dans les conditions de nos

expériences

montre que le diamètre du «

spot » après

1 cm de traversée de vapeur d’eau n’excède pas 1 mm

quelle

que soit

l’énergie

T

des électrons incidents. On considérera donc

l’impact

du faisceau à la surface de l’eau comme

ponctuel.

3. INHOMOGÉNÉITÉ DU FAISCEAU. - Au cours des collisions

inélastiques

les électrons du faisceau ne

perdent

pas tous la même

quantité d’énergie.

Le fais-

ceau devient donc

inhomogène.

La distribution éner-

gétique

des électrons

ayant

traversé x cm de gaz est

une distribution de Landau

[8].

On

peut

calculer la

perte

la

plus probable Jo correspondant

au maximum

de la courbe de distribution. Les valeurs obtenues pour

do

dans les conditions de nos

expériences

sont

toujours

inférieures à 3

%

de

l’énergie

des électrons incidents. On pourra donc sans erreur notable confondre

l’énergie

des électrons arrivant à la surface de l’eau avec

l’énergie

initiale des électrons incidents.

4. ENERGIE DES ÉLECTRONS FORMÉS AU COURS DE

L’IONISATION INCIDENTE ET DE L’ÉMISSION SECONDAIRE.

- L’ionisation des molécules d’eau

s’accompagne généralement

de

l’éjection

d’un électron

qui emporte

une

partie

de

l’énergie perdue

par l’électron incident.

Les calculs

théoriques

à

partir

de la

mécanique

quan-

tique [9]

et les

quelques

résultats

expérimentaux

exis-

tant dans ce domaine

[10] indiquent

que la

plupart

de

ces électrons ont une

énergie

très faible. Le maximum

de la courbe de distribution est situé autour de 1 à 2 eV.

La distribution

énergétique

des électrons secondaires émis par des solides

présente

aussi un maximum autour de 1 à 2 eV. Pour

l’eau,

on

peut

supposer que cette distribution est du même genre.

L’utilisation d’une méthode de

potentiel antagoniste

nous a

permis

de

préciser l’énergie

des électrons recueil- lis. On relève les courbes

ID

=

f( YD), VD

variant entre

- 100 V et + 100

V,

pour

plusieurs

valeurs de d et

pour des

énergies

des électrons incidents T

comprises

entre 3 et 10

keV,

le courant de faisceau

IF

étant

maintenu constant. Ces courbes

(Fig. 3)

fournissent

après

dérivation des distributions

énergétiques

recher-

chées. Leur maximum est situé autour de

0,5

eV. On

peut

donc dire que l’ionisation par le faisceau inci-

dent,

ainsi que l’émission secondaire de

l’eau,

donnent essentiellement des électrons dont

l’énergie

tombe très

rapidement

à des valeurs voisines de 0 eV en raison des très nombreux chocs

qu’ils

subissent.

Les électrons et les ions formés sont

alors

soumis

(5)

1036

FIG. 3. - Courbes ID = f(VD) et courbes dérivées.

à l’influence du

champ électrique

existant entre la

surface de l’eau et le

diaphragme

et leur mouvement

est

régi

par les lois de la diffusion dans les gaz.

5. DIFFUSION DES IONS ET DES ÉLECTRONS VERS LEURS COLLECTEURS RESPECTIFS. - La diffusion des ions et des électrons de faible

énergie

entre la surface de l’eau et le

diaphragme,

dans le

champ électrique

cons-

tant

Yo/d dépend

essentiellement du

rapport VD/P. d,

du

champ électrique

à la

pression

du gaz.

En raison de leur

grande mobilité,

environ 600 fois

supérieure

à celle des

ions,

les électrons

peuvent acquérir

dans le

champ électrique

une

énergie

moyenne E suffisante pour que certains d’entre eux ionisent à leur tour les molécules de vapeur d’eau. On caractérise cette ionisation par le 1 er coefficient de Townsend a,

représentant

le nombre de

paires

d’ions créés par unité de

longueur

et par électron.

D’autre

part,

la vapeur d’eau étant un gaz électro-

négatif,

les électrons

peuvent

se fixer sur les molécu-

les,

et former des ions

négatifs

par l’attachement dissociatif. On

peut

caractériser le nombre d’ions

négatifs produits

par unité de

longueur

et par élec- tron par un coefficient

fi.

Les valeurs de

a/P

et

B/P

sont connues avec une

bonne

précision,

dans le domaine

De

plus

un

paquet

d’électrons initialement

ponctuel s’élargit

par diffusion latérale au cours de son

trajet

dans le gaz. Le rayon moyen r à la distance d est donné par

[13] :

Comme on suppose un

impact ponctuel

du faisceau à la surface de

l’eau,

les

diaphragmes

utilisés comme

collecteurs ont été calculés de telle sorte que leur rayon soit nettement

supérieur

au rayon moyen d’un

paquet

d’électrons issus de cette surface.

IV. Calcul des courants et méthode de détermination de l’émission secondaire. - C’est à

partir

des expres- sions des courants

ID, IE

et

Ic

que l’on a pu proposer

une méthode de détermination de l’émission secondaire de l’eau.

1. HYPOTHÈSES ET CONVENTIONS. - Les courants seront affectés de l’indice 1

quand VD 0 et de

l’indice 2

quand VD

> 0. Les courants de

charges négatives

seront

comptés positivement.

Lorsque

T et

VD/P. d

sont fixés on suppose que :

10

chaque

électron du faisceau incident

produit a paires

d’ions par unité de

longueur,

20

chaque

électron du faisceau libère L1 électrons secondaires à la surface de

l’eau,

30 les électrons

provenant

de l’ionisation et de l’émission secondaire diffusent en ionisant la vapeur d’eau avec formation de a

paires

d’ions par unité de

longueur

et par

électron,

et s’attachent sur les molécules

en

produisant

ions

négatifs

par unité de

longueur

et par électron.

2. CALCUL DES COURANTS DANS LE CAS D’UN PASSAGE COMPLET DU FAISCEAU PAR TROU DU DIAPHRAGME. -

Calcul

de Ip2 et IE2 (YD

>

0).

Soient

ne(x) la

densité

électronique

dans un

plan

situé à la distance x de la surface de l’eau et

NF la

densité

électronique

dans une section droite du fais-

ceau incident.

L’accroissement du nombre d’électrons entre les

plans x

et x + dx sera :

Il

apparaît

en même

temps

des ions

négatifs :

et l’accroissement du nombre d’ions

positifs

entre les

mêmes

plans

sera :

(6)

A la surface de l’eau

(x

=

0)

la densité

électronique

se

réduit à l’émission secondaire :

ne(O)

= ¿j.

NF.

On

peut

alors

calculer,

en

intégrant

ces

équations,

le nombre de

charges négatives (électrons

+ ions

négatifs)

reçus par le

diaphragme

à la distance d

de la surface de

l’eau,

et le nombre d’ions

positifs

reçus par l’eau.

On en déduit les courants

Ip2

et

IE2

Calcul de

I,,

et

IE1 (VD 0).

L’eau étant à un

potentiel positif

par

rapport

au

diaphragme

on va supposer que toute l’émission secondaire de l’eau retourne sur l’eau immédiatement

ce

qui

est

justifié

par la faible

énergie

des électrons émis.

Les

expressions

de

dne,

dn- et

dn+

restent valables

mais dans ce cas la contribution de l’émission secon-

daire est nulle dans les

équations.

Le

diaphragme

recueille les ions

positifs

et l’eau les

charges négatives.

On obtient alors les

expressions

des courants

ID1

et

IE1

On remarque :

et que :

L’extrapolation

des courbes

(ID1

+

ID2)

en fonction

de d

jusqu’à

d = 0

lorsque VD/P. d

et T sont fixés

conduit donc à la détermination du coefficient d’émis- sion secondaire A pour

l’énergie

incidente T.

En utilisant les valeurs de a

et fl

déduites des mesures

(11)

et

(12)

on

peut

tracer les courbes

(IDl

+

ID2)/d .IF

pour d variant de 0 à 10 mm et pour différentes valeurs de

YD/P. d

couvrant le domaine de 20 à

60 V/cm. torr.

La croissance de

(ID1

+

ID2)/d .IF

en fonction de d

est très

lente, quelle

que soit la valeur de

V p/ P . d ;

ceci laisse

prévoir

une

extrapolation n’entraînant"pas

d’erreur notable.

3. CALCUL DES COURANTS DANS LE CAS D’UN PASSAGE INCOMPLET DU FAISCEAU PAR L’ORIFICE DU DIAPHRAGME.

- Le passage du faisceau incident par le trou du

diaphragme

n’est

jamais

total en raison de la diffusion des électrons sur les molécules de gaz rési- duelles contenues dans la

partie supérieure

du

montage.

On notera

aIF

la fraction très faible d’électrons inci- dents venant

frapper

la surface du

diaphragme.

Le courant

eIF

est

susceptible

de provoquer une émission secondaire du

diaphragme

que l’on dési- gnera par

keIF.

D’autre

part,

la

présence

des molécules résiduelles donne lieu à une ionisation de faible intensité par le faisceau

incident,

au-dessus du

diaphragme.

Il lui

correspond

un courant que l’on écrira

/lp.

Expressions

de

/D2’ /E2’ /C2 (VD

>

0).

En tenant

compte

des

hypothèses précédentes

et en

supposant

que toute l’émission secondaire du dia-

phragme kElF

retourne sur lui en raison de sa

polarité

on

peut

écrire :

Expressions

de

IDI’ lEI

et-

ICI (VD 0).

En

négligeant

une ionisation et un attachement éven- tuels des électrons secondaires

kEIF

dans la

partie supérieure

on obtient :

On obtient ainsi les relations :

(7)

1038

et on a maintenant

lim (ID! + ID2)d-+0 = 1B.(1 - 8) IF + (28IF - k£IF)

L’extrapolation

des courbes

(IDl + IDD

=

f(d) jus- qu’à d

= 0

permet

donc encore la détermination du coefficient d’émission secondaire

L1,

pourvu que l’on connaisse e.

V. Résultats

expérimentaux.

- 1. CONDITIONS EX-

PÉRIMENTALES. - On a mesuré les courants

ID, IE

et

Ic

en fonction de d pour différentes valeurs de

l’énergie

des électrons incidents

T,

le

rapport VD/P.d

étant maintenu constant dans

chaque expérience.

En

polarisant

successivement le

diaphragme positive-

ment et

négativement

on a relevé les courbes

Le domaine de mesure est

compris

entre les limites

suivantes :

L’intervalle des valeurs de

VD/P.d a

été choisi

afin de

pouvoir

utiliser les résultats

[11] [12]

concer-

nant

alP

et

B/P

pour une

comparaison

avec les expres- sions établies.

Plusieurs

diaphragmes

de diamètres différents

(25

à

55

mm)

et de nature différente

(acier inoxydable, Duralumin, Laiton)

ont été

employés.

2. DÉTERMINATION DE Li. - La détermination de L1 suppose que l’on

puisse

mesurer ou calculer les quan- tités

eI,

et

keI, qui

entrent dans

l’expression

de

On a

keIF

par la mesure de

ICI

+

IC2.

Par contre on

ne

peut

pas obtenir

eIF

directement

d’après

les rela-

tions établies. On a choisi de le calculer en

prenant

les valeurs du coefficient d’émission secondaire k

correspondant

à la nature des

diaphragmes employés

et au domaine

d’énergie

des électrons incidents. Il faut noter

cependant

que les valeurs de k sont rares entre 3 et 10 keV

[14] [15],

concernent des métaux purs, et

présentent

une

dispersion

non

négligeable.

En

fait,

nos mesures montrent que la variation du terme

keIF

en fonction de

T,

est faible. On a donc

pris

pour k des valeurs moyennes dans l’intervalle 3 T 10 keV : k =

0,7

pour l’acier

inoxydable

et le

laiton, k

=

0,5

pour le duralumin. Cette

impré-

cision sur k n’entraîne pas d’erreur

notable,

en raison des faibles valeurs

expérimentales

de

keIF,

donc de

eIF,

par

rapport

à

IF.

Les résultats concernant L1 sont

reproduits

sur la

figure

4 où on a tracé la courbe donnant les variations de L1 avec

l’énergie

T des électrons incidents. C’est

une courbe moyenne

correspondant

à 16 séries de

FIG. 4. - Coefficient d’émission secondaire de l’eau.

mesures

indépendantes.

On a donné sur la

figure

la

dispersion

des

points expérimentaux qui

est

largement compatible

avec la

précision

des diverses mesures.

On constate une

grande

similitude des variations de L1

avec celles du coefficient d’émission secondaire des métaux dans le même domaine

d’énergie.

3. VÉRIFICATION EXPÉRIMENTALE DE LA THÉORIE. - On calcule

(ID,

+

ID2)

en fonction de d pour les diffé- rentes valeurs de

T,

en utilisant a

et fi

déduits de

[11] ]

et

[12]. keIF

a sa valeur

expérimentale

et

aIF

est déter-

miné à

partir

de

kEIF.

On

prend

pour 0 les valeurs obtenues par

extrapolation

des courbes

expérimen-

tales.

On

peut

alors comparer les variations de

obtenues

expérimentalement

et par le calcul

(Fig. 5).

Fie. 5. - Comparaison entre (Inl + ID 2) calculé et expéri-

mental.

(8)

On constate une bonne concordance entre les valeurs calculées et les valeurs

expérimentales

dans

tout le domaine des

VD/P.d explorés quelle

que soit

l’énergie

T des électrons incidents.

VI. Conclusion. - Le calcul des

expressions

des

courants recueillis par trois électrodes à

partir d’hypo-

thèses

simples

nous a

permis

de proposer une méthode pour la détermination du coefficient d’émission secon-

daire Li de l’eau

placée

sous

pression

réduite et bom-

bardée par un faisceau d’électrons de 3 à 10 keV.

Les résultats montrent que la variation de Li en fonc- tion de

l’énergie

des électrons

primaires

est semblable

à celle obtenue pour des métaux dans le même inter- valle

d’énergie.

Je tiens à remercier Monsieur L. H.

Collet,

Profes-

seur à la Faculté des Sciences de l’Université de

Nantes, qui

m’a constamment

guidé

au cours de ce

travail et

qui

a bien voulu me conseiller dans la rédac- tion de cet article.

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