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Émission ionique secondaire des alliages cuivre-aluminium en présence d'oxygène

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(1)

HAL Id: jpa-00207041

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Submitted on 1 Jan 1971

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Émission ionique secondaire des alliages cuivre-aluminium en présence d’oxygène

D. Brochard, G. Slodzian

To cite this version:

D. Brochard, G. Slodzian. Émission ionique secondaire des alliages cuivre-aluminium en présence d’oxygène. Journal de Physique, 1971, 32 (2-3), pp.185-190. �10.1051/jphys:01971003202-3018500�.

�jpa-00207041�

(2)

ÉMISSION IONIQUE SECONDAIRE

DES ALLIAGES CUIVRE-ALUMINIUM EN PRÉSENCE D’OXYGÈNE

par D. BROCHARD et G. SLODZIAN

Laboratoire de

Physique

des Solides associé au C. N. R.

S.,

Bât.

510,

Faculté des

Sciences, 91, Orsay,

Essonne

(Reçu

le 22

septembre 1970)

Résumé. 2014 Des atomes d’aluminium peuvent être éjectés avec un trou 2 p d’une cible d’alu- minium bombardée par des ions argon de quelques keV. Ces atomes se désexcitent en donnant des ions Al+, Al++, Al+++. Cette désexcitation est un phénomène atomique

qui

s’effectue hors de la cible et est indépendante à la fois de la matrice qui contient l’aluminium et de l’énergie de

bombardement. D’autre part, au-dessous d’une énergie de l’ordre de 1 keV, il ne sort pratiquement plus de particules avec un trou 2 p. Mais, même alors, il reste une émission d’ions Al+, ce qui prouve l’existence d’un autre mécanisme.

Par ailleurs l’étude des alliages Cu-Al montre que les chocs cuivre-aluminium donnent très peu d’atomes d’aluminium avec un trou 2 p ; de plus, en présence d’oxygène, on a mis en évidence

non seulement un renforcement considérable de l’émission des ions Cu+, mais aussi une émission d’ions Al++ et Al+++ d’origine chimique qui est caractéristique des complexes qui se forment à

la surface de l’objet.

Abstract. 2014 Atoms of aluminium with a hole on the 2 p shell can be ejected from a target of aluminium by bombardment with A+ ions of several keV. Thèse atoms deexcite and give

Al+,

Al++ and Al+++ ions. This deexcitation is an atomic phenomenon which takes place outside of

the target and is independent of both the lattice containing the aluminium and the energy of bom- bardment. On the other hand, below an energy of the order of 1 keV, there are, effectively, no

more particles ejected with a hole in the 2 p shell. However, even then, there remains an emission of Al+ ions, which indicates the existence of an additional mechanism.

In addition, the investigation of the Cu-Al alloys indicates that the copper-aluminium collisions yield very few aluminium atoms with a hole in the 2 p shell. Furthermore, in the présence of oxygen, considerable increase of the emission of Cu+ ions, as well as Al++ and Al+++ ions, is observed.

But, here, the aluminium ions are of chemical origin are characteristic of the complexes which form

at the surface of the object.

Classification

physics

Abstracts

17.52

I. Introduction. - Nous avons étudié l’émission

ionique

secondaire de cibles

métalliques (aluminium

et

alliages cuivre-aluminium)

bombardées par un

faisceau d’ions argon

lorsqu’on

abaisse

progressive-

ment

l’énergie

de bombardement de 6 keV

jusqu’à

environ 1 keV. Nous avons étudié tout

spécialement

les variations de l’émission

qui

résultent de la

présence d’oxygène

à la surface de la cible.

Dans une

première partie

nous allons décrire

l’ap- pareillage.

Puis nous rapporterons l’ensemble des résultats

obtenus ;

ceux-ci nous conduiront naturelle- ment à

l’interprétation qui

sera

présentée

ensuite.

II.

Appareillage.

- Un faisceau d’ions A+ de

quelques

keV vient

frapper

une cible

métallique.

Les

ions secondaires sont

analysés

à l’aide d’un spectro-

graphe

de masse,

puis

recueillis dans un

cylindre

de

Faraday

relié à un

picoampèremètre. Quand

les

courants

ioniques

sont trop faibles pour être mesurés directement

(inférieurs

à

lO-14 A),

le

cylindre

de

Faraday

est escamoté latéralement et le faisceau vient

frapper

la

première dynode

d’un

multiplicateur

d’élec-

trons. Le courant

électronique produit

peut être alors mesuré à l’aide du

picoampèremètre.

L’ensemble permet la mesure du

gain

du

multiplicateur (de

l’ordre

de

106).

Le faisceau d’ions incidents

provient

d’un

duoplas-

matron ; il est constitué essentiellement d’ions

A+,

mais il peut contenir d’autres ions en

petite quantité.

Or la

présence

d’ions

oxygène

dans ce faisceau pour- rait induire une émission

chimique [1, 2]

et rendre

incertaine

l’interprétation

des

expériences.

De

plus,

des ions

multichargés

tels que

A+ +

arriveraient sur

l’objet

avec une

énergie

double de celle des ions

A+.

On

conçoit

donc la nécessité d’un

filtrage.

1)

FILTRAGE. - Le

filtrage

que nous avons mis

au

point

a pour but d’éliminer du faisceau d’ions incidents des ions tels que

A+ +, 0+, 0 2 +,

etc... et de

ne conserver que les seuls ions

A+.

Il est constitué essentiellement d’un électro-aimant

qui

fait tourner les

trajectoires ioniques

de 30°. Une

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01971003202-3018500

(3)

186

lentille

électrostatique

à trois électrodes

cylindriques

de révolution envoie un faisceau

parallèle qui

est

focalisé dans une direction par le

champ magnétique

de

l’électro-aimant ;

dans la direction

perpendiculaire,

le faisceau est condensé à l’aide d’une lentille élec-

trostatique

à fentes. Deux

diaphragmes

circulaires matérialisent les cross-over d’entrée et de sortie de

ce

système (Fig. 1).

FIG. 1.

Le coefficient de transmission est voisin de 1 pour

un

diaphragme

d’entrée et un

angle

d’ouverture assez

petits ;

mais l’intensité du faisceau d’ions incidents peut devenir alors insufhsante. D’autre part, un tel

filtrage

nécessite une source d’ions à faible

dispersion énergétique.

,

2)

SOURCE D’IONS. - Nous utilisons un canon du type

duoplasmatron (on

trouvera une

bibliographie

sur de tels canons dans

Septier [3]).

Les ions argon

sont extraits en même temps que focalisés dans un

diaphragme

circulaire de 1 mm de diamètre

qui joue

le rôle de cross-over d’entrée pour le

filtrage

étudié

ci-dessus.

La

pression

dans le canon est de

quelques

10-2 torr

tandis

qu’elle

est

plus

basse que 10- 5 torr dans la

région

de l’électro-aimant. D’autre part les courants

ioniques

mesurés à la sortie du canon sont très stables dans le temps.

La brillance du canon est évaluée à

8 x 104 A/m2/stéradian ,

quand

on extrait les ions

à

10 kV. Si on diminue cette

tension,

l’extraction du faisceau est

davantage

contrariée par la

charge d’espace

et la brillance

diminue.

3)

APPAREILLAGE. - Le faisceau d’ions argon,

après filtrage,

est focalisé sur la cible

métallique.

La densité

ionique

de bombardement est

supérieure

à

50

JlA/mm2

pour des ions extraits à 10 kV. L’accélé- ration des ions secondaires et leur

analyse

ont été

décrites par l’un de nous

[4] (Fig. 2).

On peut introduire de

l’oxygène

pur sensiblement

au niveau de

l’objet

au moyen d’une fuite

réglable

par un robinet à

pointeau.

En outre un

petit récipient torique

entourant

l’objet

est

rempli

d’azote

liquide

pour condenser les vapeurs

d’hydrocarbures.

Il ne nous est pas

possible

de connaître la

pression

exacte

qui règne

à la surface de

l’objet,

mais une

mesure faite à l’aide d’une

jauge

à ionisation du type

Bayard-Alpert,

située non loin de

là,

nous en donne

une bonne

approximation (de

l’ordre de 10-’ torr

pendant

le

bombardement).

FIG. 2.

4)

BOMBARDEMENT A BASSE ÉNERGIE. - Les ions A+

émis à 10 keV sont ralentis en arrivant sur la cible

portée

à

3,8

kV. Pour diminuer

l’énergie

des ions

incidents,

on peut les extraire du canon à une tension

plus faible ;

mais alors il faut diminuer le

champ répulsif

au

potentiel positif

de

l’objet.

Plusieurs

difficultés

apparaissent.

D’une part la brillance du canon diminue

quand

on

baisse la tension

d’extraction,

ce

qui

affaiblit la densité

de bombardement. D’autre part, le

champ extracteur

est

plus

faible et les ions

qui quittent

la cible avec

des vitesses latérales trop

grandes

ne sont

plus

collectés.

Comme ces deux effets sont difficilement mesurables dans notre montage, on

conçoit

que la

comparaison

de l’émission des ions secondaires’ pour différentes

énergies

des ions incidents soit difficile. C’est

pourquoi, quand

nous ferons varier cette

énergie,

nous nous

bornerons à comparer les variations des courants d’ions secondaires

d’espèce

différente.

III. Résultats

expérimentaux.

- Dans ce

chapitre

nous étudions le bombardement de cibles

d’aluminium,

de cuivre et

d’alliages

cuivre-aluminium par des ions A+ de

6,2

keV. En introduisant de

l’oxygène

pur au

voisinage

de

l’objet

nous faisons varier la

pression p(O,)

de 10-7

jusqu’à 10-4

torr, tandis

qu’un

pompage différentiel permet de maintenir un vide de l’ordre de

10-’

torr dans la

région

du

spectrographe

de masse.

A des

pressions supérieures

à 10-4 torr, la formation

des ions secondaires et leur collection

risquent

d’être

perturbées

par des chocs sur les molécules du gaz résiduel.

(4)

1)

VARIATIONS DE

I(Cu + )

AVEC LA PRESSION D’OXY- GÈNE. -

a)

Cuivre pur. - Bombardons une

pastille

de cuivre pur. Soit

I(Cu+)

l’intensité du courant d’ions secondaires Cu+. Introduisons maintenant de

l’oxygène

dans

l’appareil : I(Cu+)

reste

pratiquement

constant

jusqu’à

une certaine

pression

P autour de

l’objet.

Puis il se met à croître avec

P(02).

Pour une densité

ionique

de bombardement

plus faible,

le «

palier »

I(Cu +)

reste constant est

plus

court et le courant commence à croître pour une

pression Pi

inférieure à P. Puis

I(Cu+)

se stabilise à

partir

d’une valeur

P2.

Nous

distinguons

donc trois

régions :

en dessous de

Pl

un

palier

inférieur bien

net, surtout

quand

la densité de bombardement est

forte ;

au-dessus de

P2

un

palier supérieur

moins

net,

parfois

à

peine marqué,

surtout

quand

la

pression

devient trop

grande

autour de

l’objet ;

entre

Pi

et

P2

enfin le courant varie de

I1(Cu+)

à

I2(Cu+).

Bien que les valeurs de

Pi

et

P2

ne soient pas définies

avec

précision

et que le

palier supérieur

soit souvent

très court, on peut mesurer avec une bonne appro- ximation le rapport

12(Cu+)/I1(Cu+).

Pour les ions Cu + issus d’une

pastille

de cuivre pur on trouve ce rapport de l’ordre de 10

(Fig. 3).

FIG. 3.

b) Alliages

Cu-Al à

1,42 %,

4,82

%, 8,32 %

de Al

en masse. - Le comportement de

I(Cu +)

dans les

alliages

Cu-Al à faible teneur d’aluminium est

quali-

tativement le même que dans le cuivre pur ; par contre nous avons trouvé un rapport

I2(Cu’)/I,(Cu’)

beaucoup plus grand :

100 environ dans Cu-Al à

1,42 %

Al. Il atteint 1 000 dans Cu-Al à

8,32 %

Al

(Fig. 4).

2)

EVOLUTION DE

I(Al+), I(AI + +), I(AI + + +).

-

a)

Dans Al pur. -

I(Al+)

et

I(AI + + +)

varient dans le même sens que

I(Cu+)

dans le cuivre. Par contre

I(Al++)

décroît avec

P(02) ;

on observe bien néan- moins la

présence

de deux

paliers (Fig. 4).

On trouve

FIG. 4.

b)

Dans les

alliages.

- La variation de

I(Al+)

avec

P(02)

est ici la même que dans l’aluminium pur.

Par contre celles de

I(Al+ +)

et

I(Al+ + +)

sont très

différentes

(Fig. 5).

FIG. 5.

(5)

188

1(Al+

+

+)

a encore une tendance à croître avec

P(02)

mais le rapport des hauteurs des

paliers

est

plus important ;

par

exemple

I2(Al+ + +)I1,(Al+ + +) -

30 dans Cu-Al à

8,32 %

Al.

I(Al + +)

se met, lui

aussi,

à croître avec

P(02)

et

on trouve

12 (Al + +)//1 (Al + +) ~

5 dans Cu-Al à

8,32 %

Al. Ici il faut remarquer que les

paliers supé-

rieurs de

I(Al + +)

et

I(Al+ + +)

sont très courts, ces

courants se mettant à décroître très

rapidement quand

la

pression dépasse

10-4 torr.

c) Remarque

sur les rapports

[(Al++)/I(Al+++)

et

1(A1+)/I(Al++) en

l’absence

d’oxygène.

- Il est inté-

ressant de noter que

I(Al+ +)/I(Al +

+

+) garde

environ

la même valeur

(130)

dans l’aluminium pur et dans les

alliages étudiés,

tandis que

1(Al+)/1(Al++) qui

vaut 7 dans l’aluminium pur atteint 200 dans Cu-Al à

8,32 % Al,

500 dans Cu-Al à

4,82 %

Al et même

2 000 dans Cu-Al à

1,42 %

Al.

3)

EVOLUTION DE L’ÉMISSION DES IONS

Al+, Al+ +,

Al+ + + A BASSE ÉNERGIE. -

a)

Aluminium pur. -

Nous avons étudié la variation des rapports

I(Al +)/I(Al + +)

et

I(Al+ +)/I(Al+ + +)

en fonction de

l’énergie E

des ions incidents.

Tandis que

I(Al+ +)/1(Al+ + +)

reste du même

ordre de

grandeur jusqu’à E

=

1,5 keV, I(Al+)/I(Al+ +)

passe de 7 à

6,2

keV à 50 à

1,5

keV et atteint

plus

de i 04 à 1 keV

(Fig. 5).

Nous avons aussi mesuré la variation de

I(Al+), 1(Al++)

et

I(Al+ + +)

en fonction de

P(02)

pour des ions incidents de

1,5

keV. Nous avons trouvé que

I2(Al +

+

+)I1, (AI +

+

+)

est de l’ordre de 10 alors

qu’il

ne vaut que

1,5

pour des ions incidents de

6,2

keV

(Fig. 6).

FIG. 6.

b)

Variation de

I(Al+ + +)

avec

P(02)

dans Cu-Al à

1,42 %.

-

Quand

on bombarde une

pastille

de

Cu-Al à

1,42 %

Al avec des ions Al de

1,5 keV,

le

courant secondaire des ions Al+ + + n’est pas décelable par nos

appareils. Mais,

dès

qu’on

introduit un peu

d’oxygène

au

voisinage

de

l’objet,

ce courant croît

très fortement

(au

moins d’un facteur

100). Puis,

pour une

pression

de l’ordre de 10-6 torr, il se stabilise à une valeur d’environ 2 x

10-16

A

(Fig. 6).

IV.

Interprétation.

-

1)

CADRE GÉNÉRAL. - L’in-

terprétation

de nos résultats fait intervenir essentiel- lement trois types de processus d’émission secondaire

déjà

décrits en détail par divers auteurs

[5

à

10] :

- Un processus

« cinétique profond » [6, 7]

suivant

lequel

un atome heurté sort neutre du métal mais

avec un trou sur une couche

électronique profonde

et donne

ensuite,

par une désexcitation

Auger,

un

ion

simple

ou

multichargé (et

un ou

plusieurs

élec-

trons).

Dans le cas de l’aluminium il

s’agit

d’un trou

sur la couche 2 p.

- Un processus «

cinétique

externe »

[8, 9]

suivant

lequel

l’atome

éjecté

sort neutre mais dans un état

surexcité ;

la désexcitation

Auger

conduit encore à

l’ionisation de

l’atome,

mais les ionisations

multiples

sont en

général

exclues. Notons

cependant

que le

peuplement

d’un état surexcité

exige

dans le cas du

cuivre

(et

des métaux de transition par

exemple)

la

présence

d’un trou

d,

mais que par contre le trou 2 p

ne serait

plus

nécessaire pour obtenir des états surexci- tés de l’atome d’aluminium.

- Un processus

« chimique » [2, 7]

suivant

lequel

la

particule

est

expulsée

à

partir

d’une

position

elle existe naturellement à l’état d’ion sans que des électrons viennent la neutraliser à la

sortie,

comme

c’est le cas pour les

composés ioniques

tels que les

oxydes

et les

halogénures

alcalins.

2)

CONDITIONS QUI PERMETTENT DE DISTINGUER LES DIVERS PROCESSUS. - L’évolution des courants d’ions secondaires en fonction de la

pression d’oxygène s’explique qualitativement

assez

bien,

tout au moins

en ce

qui

concerne les ions

simples,

en admettant que le renforcement de l’émission

provient

de la rupture des liaisons entre atomes du métal et

d’oxygène [1, 2].

Nous avons cherché à mettre

plus

nettement en évi-

dence la nature

chimique

du processus en nous

plaçant

dans des conditions telles

qu’il

devient

possible

de

distinguer

la part de l’émission

qui

revient à des

processus

cinétiques

de celle

qui

relève d’un mécanisme

purement chimique.

Pour

cela,

nous avons choisi d’étudier les ions

Al+ + et Al+ + +

parce que, en l’absence

d’oxygène,

ceux-ci ne

peuvent

être

produits

que par

un processus

cinétique profond

et

qu’on

doit s’attendre

à ce que leur

probabilité

d’émission décroisse avec

l’énergie

de bombardement et devienne

pratiquement

nulle à

partir

d’une certaine

énergie.

Cette idée se trouve confirmée par les

expériences

sur l’évolution des rapports

1(Al+)/I(Al++)

et

1(Al+ +)/I(Al+ + +)

en fonction de

l’énergie lorsqu’on

bombarde une cible d’aluminium pur en l’absence

d’oxygène.

En

effet, /(Al++)jI(AI+++) qui

mesure en

(6)

quelque

sorte le rapport de la

probabilité

pour

qu’un

atome

expulsé

avec un trou 2 p se désexcite en donnant

un ion Al+ + à celle pour

qu’il

donne un ion

Al + + + ,

reste du même ordre de

grandeur.

De

plus, (Al+)/I(Al++)

croît

lorsque l’énergie

décroît

(Fig. 5)

et

devient très élevé

après 1,5 keV,

ce

qui

est lié à la

disparition

des

particules éjectées

avec un trou 2 p et met du même coup en évidence l’existence d’un autre processus,

probablement

un processus

cinétique

externe,

responsable

de l’émission anormalement élevée de l’aluminium

signalée

par

Hennequin [7].

Comme le rapport des courants

I(Al+ +)/1(Al+ + +)

dépend

du rapport des

probabilités

de deux désexci-

tations

possibles,

hors du

métal,

d’un atome portant

un trou 2 p, ce rapport ne devrait pas

dépendre

de

l’histoire de la

particule

avant son

expulsion

et en

particulier,

il devrait être

indépendant

de la nature

de la cible. C’est ce

qu’on

vérifie en comparant les émissions sur des

alliages (Cu-Al)

à différentes concen-

trations d’aluminium et sur l’aluminium pur. De

plus,

sur ces

alliages,

on trouve que

I(Al+)/I(Al+ +)

est

bien

plus

élevé que sur l’aluminium pur et, varie à peu

près

comme l’inverse de la concentration de l’aluminium.

Cette variation avec la concentration ne peut

s’expliquer

par un renforcement de l’émission des ions Al+

puisqu’on

constate que

I(Al+) I(Cu+)

varie

approximativement

comme le rapport des concentrations d’aluminium et de cuivre et que

I(Cu+), mesuré

dans les mêmes

conditions

de bombar-

dement,

varie relativement peu pour

la

gamme des

alliages

étudiés. Il faut donc admettre que la cause

principale

de la croissance du rapport

I(Al+)/I(Al+ +)

est un fléchissement dans la

production

d’ions

Al+ +.

Si l’on tient compte du fait que, sur

l’alliage

à

8,32 % d’aluminium,

ce rapport vaut

déjà plus

de 20 fois celui

obtenu sur l’aluminium pur, on arrive à la conclusion que sur

l’alliage

les ions Al+ sont vraisemblablement

produits

à

partir

d’un processus

cinétique

externe,

c’est-à-dire sans passer par le stade ’d’un atome

portant un trou 2 p. La valeur élevée de

I(Al +)/I(Al + +)

et l’évolution de ce rapport avec la concentration

s’expliquent

bien si l’on admet que la

production

d’un trou 2 p est

beaucoup plus probable

au cours

d’un choc entre deux carcasses

ioniques

d’aluminium que lors d’un choc entre cuivre et aluminium. L’émis- sion d’ions Al+ + serait alors

proportionnelle

à la

probabilité

de chocs entre atomes d’aluminium et par suite

proportionnelle

au carré de la concentration

atomique

de l’aluminium

(*).

Par contre l’émission

d’ions Al+ resterait

pratiquement proportionnelle

à

la concentration

atomique

de l’aluminium. On

(*) Ceci reste vrai tant que la concentration n’est pas trop faible car la production d’un trou 2 p exige que les particules qui

se heurtent possèdent une certaine énergie cinétique. Si un atome d’aluminium doit parcourir une distance trop grande avant de heurter un autre atome d’aluminium il risque d’être trop ralenti pour produire un trou 2 p au cours de la collision.

comprend

alors que

I(Al+)/I(Al+ +)

soit

approxima-

tivement

proportionnel

à l’inverse du rapport de la concentration d’aluminium.

En

résumé,

nous

disposons

de deux moyens pour réduire

l’importance

des processus

cinétiques profonds

dans l’émission des ions

multichargés

de l’aluminium : d’une part abaisser

l’énergie

de bombardement et d’autre part étudier des

alliages

du type Cu-Al.

3)

EMISSION CHIMIQUE DES ALLIAGES Cu-Al ET DE

L’ALUMINIUM PUR. - L’évolution des courants d’ions

Cu+, Al+,

Al + + et Al + + + sur les

alliages

Cu-Al

en fonction de la

pression d’oxygène

peut se compren- dre en admettant la formation d’anions

complexes

tels que

(AI + + + 0 3 =) = -

à la surface de la cible. Cet anion serait très

électronégatif

et

polariserait

les

atomes de cuivre bien

plus

que ne le font les atomes

d’oxygène

sur le cuivre pur. Ceci

expliquerait

la

valeur élevée du rapport

[I2 (Cu +)/I1[ (Cu +)

sur les

alliages comparée

à celle obtenue sur le cuivre pur.

De

plus,

on

comprend

que les

particules

d’aluminium chassées à

partir

de tels anions donnent des courants d’ions

multichargés qui

croissent avec la

pression

et

se saturent

lorsqu’en régime dynamique

presque tous

les atomes

superficiels

se trouvent liés à

l’oxygène.

L’évolution de

I(Al+++)

est

particulièrement signi-

ficative

lorsqu’on

bombarde un

alliage

à basse

énergie

car alors la

probabilité

de former un trou 2 p est extrêmement faible et par suite tous les ions Al+ + +

sont issus d’un processus

chimique (Fig. 6).

Naturelle-

ment, les

probabilités respectives

d’obtention d’ions

Al +, Al+ +

et Al + + + à

partir

de tels anions n’ont

aucune raison d’être

identiques

à celles

qu’on

aurait

à

partir

d’un processus purement

cinétique.

En

parti- culier,

le rapport

I(Al+)/I(Al+ +)

est en émission

chimique

bien

plus

élevé

qu’en

émission cinétique.

Les mêmes

expériences

faites sur l’aluminium pur conduisent à une évolution des courants

I(Al+ +)

et

[(AI+

+

+) quelque

peu différente. Ces différences de comportement en

présence d’oxygène pourraient

être dues à des différences de

composition superficielle.

Cependant

elles

s’expliquent

bien mieux si l’on admet que la fixation

d’oxygène

provoque la

disparition (ou

tout au moins un net

affaiblissement)

de l’émission des ions Al+ + et Al+ + + provenant des

particules

portant un trou 2 p,

disparition qu’on

peut mettre

en

parallèle

avec celle des électrons

Auger

constatée

dans des conditions

analogues [12].

En

effet,

on peut

remarquer

qu’en

émission

chimique

les rapports des

courants d’ions

Al+,

Al+ + et

Al+ + +

sont du même

ordre de

grandeur

sur le métal et sur les

alliages (7

x 103 environ pour

Al+/Al+ +

et

approximative-

ment 25 pour

Al + + / Al + + +).

Il en résulte que la décroissance du courant d’ions

Al+ +

sur l’aluminium pur

quand

la

pression d’oxygène

croît

provient

d’une

diminution du nombre de

particules

émises avec un

trou 2 p, diminution

qui

n’est pas

compensée

par

une

augmentation

suffisante de l’émission

d’origine

chimique.

Par contre, sur un

alliage Cu-Al,

le taux de

(7)

190

production

de

particules

sortant avec un trou 2 p est nettement

plus

faible de sorte que leur affaiblisse-

ment en

présence d’oxygène

ne masque pas

l’appari-

tion d’ions Al+ +

d’origine

purement

chimique.

Mais

il semble que

quelles

que soient les

circonstances,

la

probabilité

d’obtenir un ion

Al+,

Al+ + ou Al+ + +

à

partir

d’un atome d’aluminium entouré d’atomes

d’oxygène

reste du même ordre de

grandeur.

Conclusion. - L’étude des

alliages

cuivre-alumi- nium nous a conduits à

plusieurs

résultats intéressants.

Tout

d’abord,

nous avons trouvé que le processus par excitation externe était sans doute

prédominant

pour l’émission des ions Al+.

Ensuite,

en

présence d’oxygène,

nous avons montré l’existence d’un processus

chimique qui

se traduit par une exaltation de l’émission des ions Cu+. Ceci

pourrait expliquer

les anomalies observées par divers auteurs

[4, 14]

et

qui

sont très

probablement

liées à la

présence d’oxygène

dans le faisceau de bombardement ou dans le gaz résiduel. De

plus,

ce processus

chimique explique

le renforcement de l’émission d’ions

Al++

et AI+ + +

et rend

compte

de l’existence d’ions

multicharges d’origine

purement

chimique.

Le renforcement de l’émission des ions Cu+ en

présence d’oxygène

sur les

alliages

Cu-Al montre que les effets

chimiques qui

sont

utiles,

en maintes circons- tances, pour améliorer la sensibilité de

l’analyse

par émission

ionique

peuvent

conduire,

si l’on y

prend garde,

à une

interprétation

erronée des mesures. Ces

effets peuvent

apparaître lorsqu’on

bombarde inten-

tionnellement avec de

’1’oxygène [1, 15]

pour augmenter le rendement en ions secondaires ou, par

exemple, lorsqu’on procède

à

l’analyse

en

profondeur [16]

par

décapage progressif

et que l’on rencontre une

interface contenant de

l’oxygène.

Enfin,

pour

découpler

les processus

chimiques

et

cinétiques profonds,

nous avons été conduits à cher- cher l’influence de

l’énergie

de bombardement sur

l’émission de l’aluminium pur et des

alliages

Cu-Al.

Nous avons établi des faits

expérimentaux qui, ajoutés

à ceux obtenus sur les

alliages,

confirment d’une manière très directe l’existence d’un mécanisme d’émission par excitation

profonde.

Les divers résultats que nous avons obtenus pour- raient sans doute être étendus à d’autres types d’allia- ges tels que

Cu-Be,

Fe-Al ou

Cu-Mg, alliages

pour

lesquels

l’addition de

béryllium,

d’aluminium ou de

magnésium

est effectuée en vue d’améliorer leur résistance à

l’oxydation [13].

D’autre part, une fois surmontées les difficultés existant pour rendre

signi-

ficative la

comparaison

des émissions

produites

à des

énergies

de bombardement

différentes,

nous

espérons pouvoir distinguer

les parts

respectives

des processus

cinétiques profond

et externe et étudier l’influence de

l’énergie

sur l’émission des ions

polyatomiques.

Nous remercions vivement M. le Professeur

Castaing

pour l’intérêt

qu’il

a

porté

à ce

travail,

ainsi que Madame Duval pour le soin

qu’elle

a

apporté

aux

mesures effectuées sur les

alliages.

Bibliographie [1] GUENOT (D.), Diplôme d’Etudes Supérieures, Faculté

des Sciences d’Orsay, 1966.

[2] SLODZIAN (G.) et HENNEQUIN (J.-F.), C. R. Acad. Sci.

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