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Les grandes gerbes de rayons cosmiques
Pierre Auger, Roland Maze, Paul Ehrenfest, André Freon
To cite this version:
LES GRANDES GERBES DE RAYONS
COSMIQUES
Par PIERRE AUGER, ROLAND MAZE, PAUL EHRENFEST Jr, ANDRÉ FRÉON.
Sommaire. 2014 Les coïncidences entre des compteurs de Geiger-Muller, placés à des distances de plusieurs mètres ont pu être décelées et ont conduit à mettre en évidence l’existence de très grandes gerbes de rayons
cosmiques dans l’atmosphère. Les caractères de ces gerbes sont étudiés dans des laboratoires de haute
mon-tagne et à Paris. Ils conduisent à voir dans ces gerbes des cascades de Bhabha-Heitler, produites par des électrons d’énergie très élevée atteignant 1014 eV. Une composante pénétrante qui pourrait contenir des
neutrons est également mise en évidence dans ces gerbes.
1. Introduction. - Pour mettre en évidence les effets secondaires des rayons
cosmiques,
Rossijl]
a
employé
unsystème
de troiscompteurs
deGeiger
Müller
disposés
de telle sortequ’une
seuleparticule
ionisante nepouvait
les traverser tous les trois. Si les troiscompteurs
sont mis en actionsimultanément,
donnant une coïncidence dans les
appareils
sélecteursqu’ils alimentent,
on a la preuve du passage simultanéde deux ou
plusieurs particules
à traversl’appareil ;
les groupes de
particules
ainsi décelés se nommentgerbes.
Rossi a montréqu’un
écran deplomb
dispo-sé au-dessus d’un telsystème
decompteurs
aug-mentait le nombre degerbes, qui
est trèspetit
lorsque
lesappareils
sontplacés
à l’air libre sansqu’aucun objet
formé de matière dense ne les domine. *Cet effet obtenu ainsi en l’absence de tout écran a été
attribué aux
gerbes
de l’air. Bothe et Schmeiser[2]
ont étudié la décroissance du nombre de «gerbes
de l’air »lorsqu’on
écarte un descompteurs
du groupe, maisn’ont pu mesurer l’effet au delà de
quelques
déci-mètres,
le nombre de coïncidences obtenues devenant du même ordre degrandeur
que celui des coïncidences fortuites.On
peut
cependant
s’attendre àobserver,
dans unmilieu aussi peu dense que
l’air,
desgerbes beaucoup
plus
étendues ensurface,
d’après
la théorie de laformation des
gerbes
en cascades.Quoique
lesangles
sous
lesquels
sont émises lespaires
successives depositons
et denégatons
soient trèspetits,
les parcours dans l’air sont assezlongs
pour leurpermettre
des’écarter notablement les uns des autres. Une étude des effets de ce genre consiste donc à rechercher les coïncidences entre
compteurs
éloignés,
et pourpouvoir
la faire utilement la réduction du nombre des coïnci-dences fortuites est nécessaire.
2.
Appareils.
-On sait que le nombre de coïnci-dences fortuites données par un
appareil dépend
dunombre de
compteurs
et dupouvoir de
résolution dudispositif
sélecteur. En.augmentant
le nombre decompteurs
cependant
on diminuegénéralement
lagrandeur
de l’effet utile que l’on veut mesurer, ets’il est
déjà
trèspetit
comme dans le casprésent,
ceprocédé
devientrapidement impraticable.
Nous avonstravaillé avec un nombre de
compteurs
allant de 2 à 4et avons dû par
conséquent
porter
notre effort surles
qualités
dudispositif
sélecteur. Celui-ci a été construit par M. Roland Maze suivant lesprincipes
qu’il
aindiqués
dans un récent article[3]
et lepouvoir
de résolution obtenu a atteint 5.10-6 sec. Cettevaleur,
prévue
par lecalcul,
a été confirmé par uneexpé-rience
simple
danslaquelle
le nombre de chocs indi-viduels de deuxcompteurs
est fortementaugmenté
parl’approche
d’une substance radioactive : aucuneaugmentation
des coïncidences réelles n’étant àprévoir
dans ce cas, l’accroissement du nombre de coïncidences observées n’est dûqu’à
l’obtention de fortuitesplus
nombreuses. Le nombre de fortuitespeut
êtreévalué
par la formuleoù n est le nombre de chocs individuels par
minute,
x le nombre decompteurs
en coïncidences(supposés
recevoir le même nombre de
chocs)
eut lepouvoir
de résolution en secondes. ~V est alors donné en coïnci-dences fortuites parheure,
et son accroissement enfontion de celui de n donne r.
Avec un tel
appareil,
et en utilisant descompteurs
qui
donnent dans notre laboratoire environ 200 chocs parmin,
les nombres de fortuites sont les suivants(par heure) :
On voit que
l’emploi
de deuxcompteurs
n’estpossible
que pour la mesure d’effets asseznotables,
mais
qu’avec
trois,
les fortuites sont absolumentnégligeables.
Les
compteurs
employés
dans nos mesurespro-venaient des
Établissements Philips (système
MauxCosyns) ;
leurs dimensions utiles sont : 34 cm delong,
32 mm de diamètre. Celareprésente
une surface utile d’environ 110 cm2 soit1 /90
m2. Dans lesexpériences
avec chambre de Wilson nous avons utilisé celle établie par P. Ehrenfest pour ses
expériences
sur laperte
d’énergie
des mésotons(corpuscules
du groupeD)
[4]
et dont les dimensions sont : hauteur 30 cm,
largeur
18 cm,profondeur
utile3,5
cm. Celareprésente
environ 400 cm2 de section efficace pour les
trajec-toires de
particules cosmiques.
3. Les
grandes
gerbes.
- Nous avons étudié à Paris les coïncidences entre deuxcompteurs
placés
horizontalement etparallèlement
l’un à l’autre(schéma 1),
en fonction de leurdistance,
et constatéSchéma 1.
que même si on les
éloigne
deplusieurs
mètres,
il reste un nombre de coïncidences(plusieurs
parheure)
beau-coup
plus
élevé que les fortuites calculéesd’après
lepouvoir
séparateur
indiqué plus
haut. Enopérant
avec trois
compteurs,
les fortuites étantpratiquement
annulées,
il reste1,5
coïncidences par heure avec descompteurs
éloignés
de 3 m(éloignement
descompteurs
extrêmes, d,
appelé
ici envergure dusystème).
Ce résultat nous
ayant
paruintéressant,
nous avonsvoulu nous assurer directement que les fortuites du
système
decompteurs
considéré étaient très peunombreuses,
et pour cela nous avons descendu lesappareils
dans un laboratoire souterrain(à
28 m. deprofondeur).
Les troiscompteurs
étantéloignés
de1,50
m environ les uns desautres,
et leur nombre de chocs individuels étant du même ordre degrandeur
qu’au-dessus
du sol(à
cause des substances radioac-tivesprésentes
dans lesmurs),
nous avons attendu24 h avant d’avoir une coïncidence
(1).
Le résultat obtenu au-dessus du sol était donc réel et attribuable à l’existence de rayonscosmiques
ionisantsatteignant
simultanémentplusieurs
compteurs
placés
à 3 m l’unde l’autre. Nous nous sommes ensuite assurés de
l’ori-gine atmosphérique
de cesgrandes gerbes
enopérant
dans un laboratoire dont les
parois
et le toit sontcons-titués par des matériaux très
légers (équivalents
à 2 cmd’eau).
Toute l’étudequi
suit a été effectuée dans cesconditions.
Les
grandes
gerbes
étant ainsi caractérisées nousavons étudié leur extension dans
l’espace
(surface
de solqu’elles
arrosent),
larépartition
desparticules
dans lagerbe
et leur densitésuperficielle
(nombre
departi-cules par mètre
carré),
et enfin lepouvoir
pénétrant
de cesparticules.
Ensuite les mêmesexpériences
ontété
répétées
dans des laboratoires de hautemontagne,
(1) En protégeant les compteurs par 5 cm de plomb, il a fallu attendi e soixante-douze heures pour avoir une coïncidence.Observatoire du Pic du Midi
(2
900m)
et StationScientifique
duJungfraujoch
(3500 m.)
afin d’étudier les variations du nombre et de la constitution deces
grandes gerbes
avecl’épaisseur d’atmosphère
traversée. Les résultats résumés ont été
indiqués
dansune série de notes aux
Comptes
Rendus[5.J
4. Extension horizontale. - Si l’on étudie les coïncidences de deux
compteurs
que l’onéloigne
(courbe
dedécohérence)
parexemple
de 50 cm à 4 m,on observe une baisse de leur nombre
qui
estrapi-de entre
0,5
et1,5
m, puisplus
lentejusqu’à
4 m. La~
Courbe 1.
courbe 1 résulte des mesures faites de cette
façon
auPic du Midi par M.
Robley.
Si l’onrapproche
lescompteurs
plus
près
que0,5
m, on obtient encoreplus
decoïncidences,
mais lesparticules
àtrajectoire
presque horizontalepeuvent
alors donner descoïn-cidences vraies non dues aux
gerbes
et fausser le résultat. Il faut alorsopérer
avec troiscompteurs,
ceque nous avons fait en
plaçant
deux descompteurs
l’un au-dessus del’autre,
parallèles
ethorizontaux,
à22 cm entre axes, et en
déplaçant
le troisième(sché-Schéma 2.
ma
2).
Ladistance
horizontale de ce derniercompteur,
soit
d,
a variédans
nosexpériences
de 15 cm à 75 m.Après
la baisserapide signalée
jusqu’à
1,5
m, unebaisse de
plus
enplus
lente semanifeste,
de telle sortequ’au
Pic du Midi les nombres obtenus à î5 m41
par heure
(1).
Au niveau de la mer nous n’avons obtenu au delà de 20 m que des indicationsqualita-tives,
montrant laprésence
degrandes
gerbes
de 50 m d’extension mais nepermettant
pas d’évaluerleur nombre.
La courbe 2
représente
les résultats du Picpour d
compris
entre 1 et 75 I11. La courbe 3 donne les résultats obtenus au niveau de la mer dans unlabo-ratoire construit en
pierre :
la concentration desrayons de
gerbes
est naturellementplus grande qu’à
l’air
libre,
et se raccorde avec celles observées dans deslaboratoires recouverts d’écrans
épais
etdenses,
comme les laboratoires souterrains. On observe en
effet dans ces
conditions
que la courbe de décohérence(1) Une note de KOLHORSTER~ MATTHEs et ‘VEBER [6] est ve-nue confirmer nos premiers résultats au sujet de l’existence de
ces gerbes et de leur grande extension.
dépend
essentiellement de la distance duplafond
d’oùdivergent
lesgerbes
et nous avonsporté
directementen abscisses les
angles
dedivergence.
Nous donnons aussi lespoints
obtenus par M. Wesolowski dans unecavité de 8 m de
haut,
sous 100 m de sol. Les courbessont
homothétiques
dans lerapport
des hauteurs deplafond,
et l’évaluation del’angle
dedivergence
donne les mêmes valeurs : onpeut
prendre
parexemple
l’angle
pourlequel
le nombre de coïncidences tombe à0,2
de la valeurqu’il prend
pour lescompteurs
trèsrapprochés
(à
quelques
diam. dedistance,
pour éviter les effets descorpuscules
directsobliques).
Lesangles
trouvés sont de l’ordre de 6°. Revenant auxgrandes
gerbes,
si on admet l’identité de leur nature avec celledes
gerbes
locales,
onpeut
évaluer la distance despoints
dedivergence
dansl’atmosphère ;
la distance de décohérence à 1/5
est 50 m, d’où 500 m pourl’éloignement
despoints
dedivergence
des branches recueillies. Cette évaluation est nécessairement assezgrossière.
5. Densité des
trajectoires.
- 1° Méthode descompteurs.
-Nous avons observé des différences notables entre les nombres de coïncidences obtenus avecdeux,
trois etquatre compteurs.
Onpeut
baser sur lacomparaison
de ces nombres une évaluation de laden-sité
superficielle à
destrajectoires
ionisantes, c’est-à-dire le nombre decorpuscules qui atteignent
un mètre carré de surface horizontale. Enajoutant
uncompteur
de surface s
(en
mètrescarrés)
en coïncidence avec unsystème
de ncompteurs
onmultiplie
le nombre dede rencontre de ce nouveau
compteur
par uneparti-cule ionisante
lorsque
les autres sont excités. Si on admet que larépartition
desparticules
eststatistiquement
uniforme,
onpeut
tirer de cettemesure la valeur de la densité A par: P = 1 - e- .l s.
Quant
A estpetit
et s aussi onpeut
écriresimplement
f1. Ces nombres ainsi calculés se tiennent auxs
environs de 50
trajectoires
par mètre carré pour dessystèmes
dequelques
mètresd’envergure.
20 Méthode de la chambre de Wilson. - Uneanalyse
plus
détaillée de larépartition
descorpuscules
ensurface
peut
être fournie par une chambre àdétentes,
qui
remplace
enquelque
sorte lecompteur
supplé-mentaire de tout à l’heure. En fait on commandera
une chambre par un
système
decompteurs
plus
oumoins
éloignés
et oncomptera
lestrajectoires
visibles sur les clichés obtenus(1).
Nous avonsopéré,
auSchéma 3.
Jungfraujoch,
avec troiscompteurs
distants l’un de4 m, les autres de 1 m de la chambre décrite
plus
haut
(schéma
3).
Le nombre de déclanchements étaiten moyenne de 10 par heure. Les 210 clichés
pris
dans ces conditions montrent leplus
souvent destrajec-toires de
corpuscules
ionisantsmalgré
l’absence de toutcompteur
proche;
ils ont été classés par nombre de rayons visibles. Une série de 44 clichés de contrôlea été obtenue en manoeuvrant le déclanchement de la chambre au
hasard,
et a été classée de la même manière : les deuxstatistiques figurent
sur lescour-bes
4,
et sur le tableau 1.Courbe 4.
TABLEAU 1.
On voit de suite que ces résultats ne sont pas ceux
que l’on attendait d’une
répartition statistiquement
uniforme. Dans ce cas on aurait laprobabilité
"1’ ..
"bl d
(A S)n ni e- .1 s
pourqu’il
y ait ntrajectoires
visibles dansune chambre de surface utile s
(courbe
pointillée).
Cette différence est
due,
au moinspartiellement,
àl’action des
parois
de la chambre et dequelques
plaques métalliques placées
à l’intérieur(1
mm de(4) Cette méthode a été employée indépendamment de nous
par Janossy et Lovell [7].
tungstène,
1 mm detungstène,
5 mm deplomb)
etdans
lesquelles
se créent desgerbes
secondaires àpartir
des électrons formant les branches desgrandes
gerbes.
Deplus
dans un certain nombre de clichésune
plaque
deplomb
de 2 cmd’épaisseur
étaitplacée
au-dessus de la chambre. Il résulte de ces effetssecon-daires une diminution du nombre de clichés avec un
petit
nombre detrajectoires
en faveur dès clichésportant
de nombreusestrajectoires.
Onpeut
tenterd’éviter cette difficulté en considérant le nombre de clichés ne
portant
aucunetrajectoire,
nombrequi
n’est pas modifié par les effets
cités,
saufpeut
être en43
-de tout
corpuscule
est le nombreexpéri-mental est
:0
=0,23
d’où d = 37par mètre
carré. (1)
210 p
-Si on compare cette valeur avec celle calculée en
prenant
la moyenne par cliché du nombre detrajec-toires
observées,
soit 125 par mètrecarré ;
on voit que lescorpuscules
incidents sont en moyenneplus
que
triplés
par l’action desplaques,
dont onpeut
évaluer la densité moyenne à
1,5
cm deplomb.
Tentons
d’après
ces nombres une évaluation del’énergie
desparticules
incidentes(électrons).
Les cal-culs de Bhabha et Heitler[7]
montrent que des électronsqui
sontmultipliés
par 5 dans desplaques
deplomb
de 41,
c’est-à-dire 16 mmd’épaisseur
présentent
une,énergie
E o
telle que =lo gE E° = 5 où E
estl’éner-JC/
gie
desparticules
sortant duplomb.
Or d’autrepart
l’énergie
de cesparticules
sortant duplomb
et nedonnant
plus
degerbes
est 107 eV. On déduitEo =1,5
10 8eV cequi
est en accord avec les calculsde
l’énergie
moyenne desparticules
degerbes
dans l’air. Nous pouvons doncadopter
cette valeur dans 1 es évaluationsd’énergie
totale desgrandes gerbes.
30
Répartition
destrajectoires.
- Nousavons’vu,
enétudiant la courbe de décohérence que l’on observait
une
rapide
décroissance des coïncidences entredeux
compteurs
lorsqu’on
les écarte de 15 cm à1,5
m ; cela montrequ’on
a degrandes
chancesd’enregistrer
l’impact
d’uncorpuscule
dans levoisinage
immédiat d’un autre. On définit ainsi des sortes de condensationslocales, représentant probablement
lecortège
d’un électron degrande énergie,
entrelesquelles
la densitésuperficielle
est moindre. La méthode descompteurs
permet
d’analyser
un peu ces condensations.Tout d’abord leurs dimensions sont de l’ordre de
quelques
mètres(diamètre
de leur section par unplan
horizontal),
comme le montre la courbe dedécohé-r ence. La densité à l’intérieur de la condensation
peut
être évaluée en utilisant parexemple
uncompteur
ou deux
compteurs
voisins pour fixer laposition
de lacondensation,
uncompteur
à distance d pour sélec-tionner lesgrandes gerbes
d’envergure
minimumd,
et un dernier
compteur
pourexplorer
larépartition
Schéma 4.
auprès
du ou despremiers
compteurs
(schéma
4).
La sélection des condensations est
plus
efficace avec(1) Ce nombre est un minimum, à cause de l’introduction dans la statistique de clichés sans rayons visibles, dûs à un manque de
umière ou à d’autres conditions défectueuses.
deux
compteurs
qu’avec
un, comme le montre laplus grande
densité trouvée dans levoisinage
des groupes de 2. Le tableau II donne lesrapports
des
nombres
~’~’’2, ?~’3, i’" 4
de coïncidences par heure obtenusavec ces
arrangements
dedeux,
trois ouquatre
comp-teurs avec ou sans lecompteur
explorateur
de lacondensation. La densité A calculée à
partir
de cesnombres,
et relative parconséquent
à l’endroit où estajouté
le derniercompteur,
est donnée aussi.On voit que les A obtenues avec un groupe sélecteur
de deux
compteurs
sonttoujours
environ doubles de celles obtenuesauprès
d’unpremier
compteur
seul. Deplus
les densités obtenues avec d = 4 m sontsupé-TABLEAU II.
rieures à celles obtenues avec d = 1 m, ce
qui
montre que lesgerbes
deplus grande
envergure sontplus
fournies enparticules
dans leurs condensations locales.Enfin on
peut
fixer laposition
d’une condensationpar deux
compteurs
voisins etexplorer
larépartition
àplus
ou moinsgrande
distance d par un troisièmecompteur
supplémentaire.
On trouve alors des densitésbeaucoup plus faibles,
décroissantrégulièrement
avecla distance : le tableau III donne les valeurs de A en
fonction de d observées au Pic du Midi.
On voit que hors des condensations et à des
TABLEAU III.
qu’à
l’intérieur. Ce sont ces valeurs de lqu’il
fautchoisir pour évaluer le nombre total de
particules
contenues dans une
gerbe :
ainsi dans lesgerbes
de 75 md’envergure
étudiées au Pic duMidi,
la densitéminimum de 7 par mètre carré
trouvée,
appliquée
àune surface de 104 m2 donne un nombre total minimum
de 7.104 électrons. Comme il y a en
plus
lesconden-sations,
onpeut
tabler sur 105particules.
6.
Absorption
desparticules.
-- 10Effets
secon-daires. -- Pour étudier le
pouvoir
depénétration
desparticules
composant
unegrande gerbe,
onpeut
dis-poser
simplement
des écrans(voûtes
deplomb
parexemple),
au-dessus d’un descompteurs
d’un groupe étendu et observer la décroissance des nombres deSchéma 5.
coïncidences obtenus
(schéma 5).
Avec cettedispo-sition les effets secondaires
qui
seproduisent
dansl’écran au passage des
particules
peuvent augmenter
l’efficacité du
compteur
couvert : certainesparticules
qui
n’auraient pas rencontré lecompteur
peuvent
créer dans l’écran unegerbe
dont une branche vientle mettre en action. De
plus
des rayons nonionisants,
comme des
photons,
peuvent
également produire
desparticules
ionisantes dans leplomb.
Nous avons eneffet constaté une
augmentation
du nombre degerbes
en couvrant un descompteurs
de1,5
cm deplomb,
etcette
augmentation
estplus
sensiblelorsque
l’écranprésente
uneplus grande
surface. Avec un écran de surfaceégale
à celle ducompteur
on observe un effetnul ou même une
légère
décroissance(1).
Il est
possible
de se mettre à l’abri des effetssecon-daires en
plaçant
les écrans entre deuxcompteurs,
comme on le fait dans les mesures ordinaires
d’absorp-(1) De récentes mesures effectuées au Pic par M. Robley avec
deux compteurs éloignés de 2 m, ont donné 27 coïncidences horaires avec des voûtes de 1,5 cm d’épaisseur et 7 cm de largeur,
et 60 avec des voûtes de même épaisseur et de 16 cm de largeur.
tion de
particule .
Mais ici il fautprotéger
latérale-ment lesystème
de deuxcompteurs superposés
par des murs deplomb
pour éviter l’effet desgerbes
obliques.
Avec un teldispositif
(schéma 6),
compor-Schéma 6.
tant deux
compteurs
à 20 cm l’un au-dessus del’autre,
plus
un troisième à 4 m dedistance,
nous avons obtenu auJungfraujoch
les nombres du tableau IV.TABLEAU IV.
Les effets
secondaires,
trèsmarqués
dans le cas dessystèmes
depetite
envergure(d
20m),
deviennent faiblespour d
= 50m, distance à
laquelle
la courbed’absorption
par voûtesprésente
undépart
horizontal,
etne
jouent
plus
de rôleimportant
à 75 m où la courbe décroît dès lespremiers
centimètresd’écran,
commepour les écrans
interposés.
Onpeut
voir là uneindica-tion de
l’énergie
moindre des électronsgéométrique-ment très écartés des condensations ou les
particules
lesplus énergiques
sontprésentes (courbe
5).
45
20 Portion
pénétrante.
- Les courbesd’absorption
peuvent
être suiviesjusqu’à
desépaisseurs
d’écran deplomb
assezgrandes. Ainsi,
sous des voûtes de 10 cm,il reste encore un nombre
appréciable
de coïncidences(voir
courbe5).
Le tableau IV montreégalement
unepersistance
desparticules après
10 et même 15 cmde Pb. Pour nous assurer de l’existence de cette
partie
pénétrante
et évaluer sonimportance,
il a parunéces-saire de se mettre à l’abri de l’effet des
gerbes
diffusées si abondantes que les clichés de chambre à détentenous ont montré. Pour
cela,
uneexpérience
a été faite auJungfraujoch
avec unsystème
de troiscompteurs
Schéma 7.
(schéma 7),
où l’un d’entre euxpouvait
être entouréd’un
cylindre
deplomb
de8,5
cmd’épaisseur, plus
long (60
cm)
que lui etréalisant,
parconséquent,
uneprotection
efficace ;
un écransupplémentaire
de 10 cmd’épaisseur
pouvait
être encoreajouté
sur lecylindre.
La distance extrême entre
compteurs
était1,3
m.(Pour
des raisonsétrangères
à ce travail l’ensemble étaitdisposé
en gros dans unplan
à 70~ del’horizon-tale,
un descompteurs
étant fortement écarté duplan
des deuxautres.)
TABLEAU V.
Les nombres du tableau V montrent
qu’au
delà de8,5
cm de Pb subsistent 1/7
desparticules
degerbes,
et au delà de18,5
cm, 1/15
desparticules
inci-dentes réussissent encore à provoquer le
déclanche-ment du
compteur.
Les différentsarrangements
employés
pour mettre en évidence cettepartie
péné-trante dans
lesgerbes
étudiées sur 1 à 4 m d’extensionfournissent des
proportions
allant de0,15
à0,25
pour lapartie
traversant 10 cm de Pb. Deplus,
uneportion
plus faible,
de l’ordre de0,05
traverse 20 cm. Il estintéressant de remarquer que les mesures de densité
superficielle A
destrajectoires
faites auvoisinage
d’uncompteur
couvert d’un tel écran de 10 cm de Pbfour-nissent des valeurs très élevées
atteignant
125 par mètre carré. Lesportions
pénétrantes
sont doncasso-ciées aux condensations.
On
peut
rapprocher
de cesexpériences
des mesuresfaites par nous, il y a
quelque
temps
déjà,
pourrecher-cher l’existence de
gerbes
dont certaines branches sontpénétrantes.
Dans un sous-sol peuprofond (1
m desol)
nous avons obtenu des coïncidences entre trois
comp-teurs entourés et
séparés
par desbriques
deplomb
de 5 à 10 cmd’épaisseur
(schéma 9).
Les nombres de coïncidences par heure en fonction del’épaisseur
del’écran
supplémentaire
e(cm
dePb)
ont été :Ces nombres montrent un effet
réel,
décroissant avece, mais très lentement.
30 Clichés de détentes. - Nous avons cherché à obtenir des clichés Wilson de ces
portions
péné-trantes,
avecl’arrangement
suivant(schéma
8) :
Schéma 8.
au-dessus de la chambre sont
placés
deuxcompteurs
1 et2, superposés,
séparés
par unelarge plaque
de
plomb
de 6 cmd’épaisseur
et de 50 cm X 40cm).
Lecompteur
supérieur
est,
enoutre,
recouvert d’une voûte de 6 cm deplomb.
Deux autrescompteurs,
3 et4,
sontplacés
à distance(schéma
8).
Cet ensemble commandait par ses coïncidences(au
nombre de1,5
par
heure)
le fonctionnement de lachambre,
et adonné
quarante-huit
clichés surlesquels
on nepeut
pas reconnaître de
particules
pénétrantes
typiques.
Il faut
cependant
remarquer que ladisposition
géo-métrique
descompteurs
1 et 2 n’était pas tellequ’un
rayon les traversant doive nécessairement traverser lachambre,
ceci à cause des dimensionstrop
grandes
de cescompteurs.
D’ailleurs,
une série dequatorze
cli-chés de contrôle pourlesquels
la chambre n’était commandée que par lescompteurs
1 et2,
n’a donnéTABLEAU VI.
trait le
plus remarquable
est laprésence
desept
tra-jectoires
présentant
unegrande
densitéd’ionisation,
attribuables à desprotons.
Cetteproportion
desept
surquarante-huit
clichés est trèssupérieure
à celle de 1 à 2 pour 100 observée par Anderson etpar nous mêmes.
D’après
lesexpériences
présen-tées
ici,
on nepeut
conclure fermement ausujet
de laprésence
ou de l’absence des mésotons dans lesgrandes
gerbes,
mais une indication nette de l’existence dansla
partie
pénétrante
de cesgerbes
d’unrayonnement
à forte interaction nucléaire a été trouvée.
Nous pensons
qu’il
s’agit
de «gerbes
de neutrons »,mëlées aux électrons de la
grande gerbe
etprésentant
des parcours du même ordre. Un récent travail de Bhabha(Proc.
Roy.
Soc.,
’L938,
166,
501)
faitprévoir
des sortes de cascades de neutrons et deprotons,
par chocs successifs àpartir
d’un neutronrapide
initial. Les mésotonsqui
sont sans douteégalement
formés~
Courbe 6.
dans les
grandes gerbes
sont
plus
rares et leurspar-’
cours très
grands
leurpermettent
des’éloigner
beau-coup des centres de condensation de ces
gerbes.
7. Relation avec les
gerbes
locales. - Les étudesqui précèdent,
montrant legrand
effetsgerbigène
des électronsprésents
dans lesgrandes gerbes,
nous avonscherché à
préciser
les relations queprésentent
celles-ciavec les
gerbes
locales caractérisées par desgroupe-ments étroits de
compteurs,
disposés
horizontalement suivant les arêtes d’unprisme triangulaire
parexemple.
Avec un telgroupement,
recouvert de voûtes deplomb
(1)
(~) Jusqu’à 10 cm d’épaisseur, ensuite de larges plaques étaientajoutées au-dessus (voir dessin accompagnant les courbes).
Courbe 7. "
d’épaisseur
variable,
nous avons obtenu une courbede Rossi
typique
(courbe 6).
Associant à ce groupe unquatrième
compteur
éloigné
de3,5
m(voir
dessin),
nousavons obtenu une courbe très
analogue
(courbe 7),
présentant
un maximum pour la mêmeépaisseur
de1,5
cm deplomb,
et dont lepalier,
pour lesgrandes
épaisseurs,
s’étend au delà de 10 cm. Lerapport
desnombres obtenus avec et sans
quatrième
compteur
varie de 1
/10,
en l’absenced’écran,
à 1/70
dans larégion
dumaximum,
et atteint 1/100
vers lesgrandes
épaisseurs.
La corrélation desgerbes
locales avec lesgrandes gerbes
est donc moindre pour lesgerbes
pro-duites sous les écransépais.
Onpeut peut-être
47
écrans,
desgerbes
locales en cascadesproduites
plus
ou moins directement par les
mésotons,
lesquels
neseraient pas
généralement
associés à degrandes
gerbes
denses dans leurvoisinage.
Schéma 9.
8.
Origine
et constitution. - Lesgrandes
gerbes
présentent,
avecl’altitude,
une variationconsidé-rable de nombre.
Ainsi,
un mêmedispositif,
repré-senté par le schéma 2 avec d = 4 m, a
donné,
dans lestrois stations où nous l’avons
utilisé,
les nombressui-vants
(n
= coïncidencestriples
parheure) :
’
Paris,
H= 10,3
... n =1,4
Pic du
Midi, H
=7,2
... n = 8Jungfraujoch,
H =6,8
... n == 13On voit que le nombre n croît très vite
quand
H(écran
d’eauéquivalent
àl’atmosphère
traversée,
enmètres)
décroît. Cette croissance est de l’ordre de celle que montre le groupe mou, et mêmesupérieure.
Le groupe mou étant formé d’électrons et dephotons,
descendants de ceuxqui atteignent
la hauteatmo-phère,
oncomprend
très bien les variations desgrandes
gerbes
si on leurassigne
la mêmeorigine,
ouplutôt
sion les identifie. Il
s’agissait seulement,
ici,
des effets cohérents d’uneparticule
initialed’énergie
trèsélevée,
tandis que dans le groupe mou, noncohérent,
on a unmélange
d’effets de provenances diverses. Lesgrandes
gerbes produites
initialement par un seul électron semultiplient
par cascades dansl’atmosphère,
dontl’absorption
les fait ensuitedisparaître.
Seuls,
les effets d’électronsd’énergie supérieure
à 1011eV,
ontquelque
chance d’atteindre le niveau de la mer ; pourproduire
en cet endroit encore 105particules, l’énergie
devrait être de l’ordre de 1014 eV au moins.
Comparons
ce résultat avec les évaluations del’éner-gie
totale desgrandes gerbes
que l’onpeut
faired’après
nos mesures. On
peut
totaliserl’énergie
des 105élec-trons,
pour laplupart gerbigènes
dans leplomb
c’est-à-dire de1,5.
.108 eVd’énergie
moyenne ; le résultatindique
donc uneénergie
totalesupérieure
à1,5.1013
eV. Comme il estprobable
que les5/6
environ del’éner-gie
de lagerbe
sontdépensés
au cours de la descentedans
l’atmosphère,
compte
tenu du rôle desphotons,
celaindique
uneénergie
initiales de 1014 eV.9. Nombre des
grandes gerbes.
- Onpeut
évaluer le nombre réel de
grandes gerbes
touchant en 1 h un espace restreint(1 m2,
parexemple).
Prenons le cas du Pic du Midi : le nombre de coïncidences de deuxcompteurs
à 4 m l’un del’autre,
est 20.Or,
chaque
compteur
a uneprobabilité
de0,25
d’être touché parune
gerbe
de densité 25 par mètrecarré,
qui
est celletrouvée,
en moyenne, à 4 m d’uncompteur
déjà
touché. On trouve alors que le nombre réel degerbes
intéressant la surface étudiée en 1 h est de l’ordre de 300. Des calculsanalogues
pour le niveau de lamer donnent 50 et pour le
Junfraujoch
,450
gerbes
par heure.D’autre
part,
nous pouvons évaluer le nombre departicules
initiales degrande énergie
qui atteignent
1 m2 de surface horizontale dans la hauteatmosphère,
puisque
lesgerbes qu’elles produisent
sontréparties
sur une surface de
quelques
milliers de mètres dans labasse
atmosphère.
Enprenant,
parexemple,
2 500m2,
qui
est la surface couverte avec une densitésupérieure
à 10 par mètrecarré,
on voitqu’il
suffit de0,1
particule
par mètre carré et par heure dans la hauteatmosphère
pour déterminer l’effet observé au Pic du Midi. Pour celui observé à
Paris,
il suffit de0,02
particule.
Commel’énergie
des électrons initiaux nécessaire croîtquand
on descend dans
l’atmosphère,
on voit que lespectre
d’énergie
de ces électrons est bien tel que leur nombre décroîtlorsque
leurénergie
croît et que larépartition
spectrale
valable pour lesparticules cosmiques
d’éner-gie moindre, répartition
danslaquelle
le nombre decorpuscules d’énergie
~ E varie comme E-- est enaccord d’ordre de
grandeur
avec les données ci-dessus.Enfin,
nous pouvons chercher le rôle desparticules
des
grandes gerbes
dans la constitution du groupemou. On sait que le nombre d’électrons de ce groupe
frappant
1 m2 au niveau de la mer est de 6. Z0~ par heure. Sur cettesurface,
lesgrandes
gerbes
fournissent 50 X 25=1,25.103
particules
en moyenne. Laportion
cohérente du groupe M formant les
grandes gerbes
estdonc de 2 pour 100. Un calcul
analogue
fournit pour lepic
du Midi ou leJungfraujoch
la fraction 3 pour 100. Le reste du groupeprovient
d’unepart,
des rayons secondaires desparticules
pénétrantes
et de leurs électrons dedésintégration,
et d’autrepart
des fins desgerbes produites
par les électronsd’énergie
insuffisante pour donner des effets secondaires abondants dans la basseatmosphère. Remarquons
que lesproportions
trouvées ici sont voisines de celles trouvées dansl’ana-lyse
desrapports
entregerbes
locales etgrandes gerbes
auJungfraujoch :
avec un écran de1,5
m dePb,
ily a un choc sur
compteur
à 4 m, associé poursoixante-dix
gerbes
locales ;
en tenantcompte
de l’efficacité de0,25/lu
compteur
à 4 m, on trouvequ’en proportion
decarré à 4 m de distance d’une
condensation).
L’associa-tion estbeaucoup plus
étroite sansécran, et,
dansce cas, on
peut
même direqu’elle
estpratiquement
complète.
Aucontraire,
elle estplutôt
moindre pour les écransépais,
cequi indique
que lesgerbes
locales,
produites
dans ces conditions ne sont pastoujours
dues à des condensations
particulièrement
intensesfrappant
lesécrans,
mais aussi à desparticules
péné-trantes
(mésotons).
Conclusion. - En
conclusion,
nous pouvons voirdans les
grandes
gerbes,
l’effet d’électronsd’énergie
très élevée(>
1013eV) atteignant l’atmosphère ;
ils yproduisent
une immensegerbe
encascade,
pouvant
seprolonger jusqu’au
sol. Dans cettegerbe,
une ouplu-sieurs condensations
marquent
lesrégions
où les par-ticulesd’énergies
lesplus
élevées sepropagent.
Loin descondensations,
on rencontre des électronsd’énergie
faible(
108).
Ladispersion angulaire
des rayons estfaible,
quelques degrés
pour lesparticules
degrande
énergie, qui divergent
dès la hauteatmosphère
et unedizaine de
degrés
pour lesparticules
de faibleénergie
dont le parcours est de l’ordre du kilomètre d’air. Dansces
gerbes
existe unecomposante
pénétrante
dont leseffets se font sentir au delà de 15 cm de
plomb,
etqui
paraît
contenir des éléments à forte interaction avecles noyaux.
Il
paraît
intéressant de remarquer que l’observation desgrandes
gerbes
est la seule méthodecapable
actuellement de déceler et de caractériser par leurseffets,
des électronsd’énergie
aussi élevée que 1013eV,
les méthodes de courbure
magnétiaue
étant tout à faitimpuissantes
dans ce cas. L’existence de tels électronsest en elle-même suffisante pour éliminer
définitive-ment les
hypothèses
surl’origine
des rayonscosmiques
qui
font intervenir l’annihilation departicules
lourdes,
puisque
celle d’un atome d’uranium nepeut
fournir que 2.1011 eV. D’autrepart,
l’extension duspectre
d’énergie
au delà de 1014 eV est rendueprobable
par l’accordapproximatif
avec la loi en E-2.Manuscrit reçu le 28 novembre 1938.
BIBLIOGRAPHIE
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