IP-1 Ann´ee 2004-2005
El´´ ements de corrig´e de la Fiche no2
Ex 1. Tribu engendr´ee par une partition
Ex 2.
Les exercices 1 et 2 ont ´et´e partiellement trait´es lors du 1er regroupement.
Ex 3. Donner une partition (Bn, n ≥ 1) de R form´ee de bor´eliens de mesure de Lebesgue infinie.
Exemple 1.On prend B2 = ∪
k∈N∗
]2k,1 + 2k], . . . , Bn= ∪
k∈N∗
]pkn,1 +pkn], . . .
o`u pn d´esigne le (n−1)-i`eme nombre premier (p2 = 2, p3 = 3, p4 = 5, . . .). On bouche les trous avec
B1 =R\
n≥2∪ Bn
.
Exemple 2.On d´ecoupe [0,1[ en une infinit´e d’intervalles dyadiques : I1 =h
0,1 2 h
, I2 =h1 2,3
4 h
, I3 =h3 4,7
8 h
, I4 =h7 8,15
16,h , . . .
et on propage ce d´ecoupage par translations `a toutR en posant Bn= ∪
j∈Z
(j+In).
On vous laisse le soin de justifier pour chacun de ces deux exemples que les Bn sont des bor´eliens, qu’ils sont de mesure de Lebesgue infinie et que la suite (Bn)n≥1 forme une partition deR.
Ex 4. D´emontrer que λ +∞
n=1∪ [n3−5−n,n3+ 5−n]
∩ R\Q
= 1 2. Comme Q est d´enombrable, λ(Q) = 0, d’o`u
λ +∞
n=1∪ [n3−5−n,n3+ 5−n]
∩ R\Q
=λ +∞
n=1∪ [n3−5−n,n3+ 5−n]
. (1)
En effet, si B est un bor´elien quelconque et E un bor´elien tel que λ(E) = 0, B s’´ecrit comme l’union disjointe B = B ∩ (R\ E)
∪ (B ∩E). Par additivit´e de λ, λ(B) =λ B∩(R\E)
+λ(B∩E). CommeB∩E ⊂E, par croissance deλpour l’inclusion λ(B∩E) ≤ λ(E) = 0, d’o`u λ(B ∩E) = 0 et finalement, λ(B) = λ B ∩(R\E)
. Ce raisonnement se g´en´eralise imm´ediatement en rempla¸cant R par Ω, la tribu bor´elienne par F etλ par n’importe quelle mesure sur (Ω,F).
Revenant `a (1), on remarque que les intervalles [n3−5−n,n3+ 5−n] sont deux `a deux disjoints car n3 est entier et 5−n <1/2 pour toutn ≥1. On a donc par σ-additivit´e de λ :
λ+∞
n=1∪ [n3−5−n,n3+ 5−n]
=
+∞
X
n=1
λ [n3−5−n,n3+ 5−n]
=
+∞
X
n=1
2 5n = 2
5 × 1
1− 15 = 1 2. Ex 5. Soit B un bor´elien de R de mesure de Lebesgue >0.
1) D´emontrer que B contient au moins deux points x et y tels que |x−y| soit irrationnel.
Par l’absurde : sinon en fixant un x0 ∈ B (comme λ(B) > 0, B n’est pas vide) on aurait B ⊂ (x0 +Q). Cet ensemble ´etant d´enombrable est de λ mesure nulle, on en d´eduit que λ(B) = 0, ce qui contredit l’hypoth`ese λ(B)>0.
Ex 6. Appelons d´eveloppement d´ecimal de tout nombre x de [0,1[ l’unique repr´e- sentation de xsous la forme
x=
+∞
X
n=1
an 10n, o`u an ∈ {0, . . . ,9}, n ≥ 1, et o`u lim inf
n→+∞ an < 9. Quelle est la mesure de Lebesgue de l’ensemble E des ´el´ements de [0,1[ dont le d´eveloppement d´ecimal s’´ecrit sans le chiffre 7 ? de l’ensemble F des ´el´ements dont le d´eveloppement d´ecimal ne peut s’´ecrire sans le chiffre 7 ?
Indications. La condition tarabiscot´ee lim inf
n→+∞ an < 9 signifie simplement que l’on exclut les d´eveloppements impropres (ceux qui ne comportent que des 9 `a parti d’un certain rang). En particulier si x est un d´ecimal, i.e, x = k10−n avec k et n entiers, son d´eveloppement propre ne comportera que des z´eros `a partir du rang n+ 1 et les n premiers chiffres seront ceux de l’´ecriture de k en base 10. V´erifier que E = ∩
n≥1En, o`u En est la r´eunion des intervalles [k10−n,(k+ 1)10−n[ de [0,1[ pour lesquels l’´ecriture de k en base 10 n’utilise pas le chiffre 7. Calculer le nombre mn de ces intervalles par un argument ´el´ementaire de d´enombrement. Ensuite utiliserλ(En) =mn10−npour voir que λ(E) = 0. Comme F est le compl´ementaire de E dans [0,1[,λ(F) = 1.
Une autre fa¸con de voir que λ(F) = 1 est d’utiliser la loi forte des grands nombres pour les fr´equences. SoitG l’ensemble desx∈[0,1[ pour lesquels la fr´equence d’appari- tion du chiffre 7 parmi les n premiers chiffres d´ecimaux dex converge vers 1/10 quand n tend vers +∞. Par la loi forte des grands nombres, λ(G) = 1 (voir la discussion `a la fin du chapitre 6 de mon polycopi´e de Deug). Comme G⊂F, on en d´eduitλ(F) = 1.
Ex 7. Ensemble triadique de Cantor
Ce sujet traˆıne dans tous les bouquins d’analyse de niveau bac+3. Voir aussi les Annales corrig´ees d’IFP 2001–2002, accessibles `a partir de ma page web.
Ex 8. On consid`ere l’intervalle [0,1] muni de sa tribu bor´elienne B([0,1]) et de la mesure de Lebesgueλ.
1) Pour tout ε > 0, on peut trouver un ouvert O dense dans [0,1] et de mesure λ(O)< ε.
Soit (rn)n≥1 une suite dense dans [0,1], par exemple obtenue en num´erotant par les entiers non nuls les rationnels de [0,1] qui forment un ensemble d´enombrable. On prend
V := ∪
n≥1
i
rn− ε
2n+2, rn+ ε 2n+2
h
C’est un ouvert de R comme r´eunion d’intervalles ouverts. Par sous-σ-additivit´e de λ, on a
λ(V)≤X
n≥1
2ε
2n+2 =εX
n≥1
1 2n+1 = ε
2 < ε.
L’ensembleO =V ∩[0,1] est un ouvert de [0,1] etλ(O)≤λ(V)< ε. De plus comme O contient l’ensemble dense desrn, il est lui mˆeme dense dans [0,1].
2) F = [0,1]\O (on vous laisse les d´etails).
3) Supposons qu’il existe un ferm´eF d’int´erieur vide et de mesure 1. Son compl´e- mentaireW est alors un ouvert dense de mesure 0. Tout ouvert deRest r´eunionau plus d´enombrable1 d’intervalles ouvertsIk et tout ouvert de [0,1] est union des Ik∩[0,1] qui sont des intervalles. Si λ(Ik ∩[0,1]) = 0 alors l’intervalle Ik∩[0,1] est soit vide, soit r´eduit `a un singleton et dans ce cas ce singleton ne peut ˆetre que{0}ou{1}(pourquoi ?).
DoncW doit ˆetre soit ∅, soit {0}, soit {1}, soit {0,1}. Aucun de ces ensembles n’est un ouvert dense de [0,1]. Il ne peut donc exister de ferm´eF de [0,1], d’int´erieur vide et tel queλ(F) = 1.
Ex 9. Aires de courbes
1) D´emontrer que la mesure de Lebesgue λ2 d’un segment quelconque de R2 est nulle en utilisant un recouvrement par de petits pav´es. En d´eduire que l’aire de toute droite est de mesure λ2 nulle.
1. Cf. cours d’IFP 2003-2004, chap.1, lemme 1.17)
A
B
Notons S le segment, A(a, a0) et B(b, b0) ses extr´emit´es. On peut recouvrir S par la r´eunion des n rectanglesRn,k (k = 0,1, . . . , n−1) d´efinis par
Rn,k :=h
a+k(b−a)
n ;a+ (k+ 1)(b−a) n
i×h
a0 +k(b0−a0)
n ;a0 +(k+ 1)(b0−a0) n
i .
On en d´eduit que
λ2(S)≤
n−1
X
k=0
λ2(Rn,k) = n× (b−a)(b0−a0)
n2 .
Cette majoration ´etant valable pour tout n ≥ 1, on en d´eduit en faisant tendre n faire l’infini que λ2(S) = 0.
Dans le cas particulier o`u le segmentS est parall`ele `a l’un des axes, on peut proc´eder de mani`ere plus simple en l’incluant dans un seul rectangle dont l’une des dimensions est la longueur de S et l’autre 1/n.
SoitDune droite. Elle est r´eunion d’une suite croissante pour l’inclusion de segments Sj. Donc par continuit´e croissante s´equentielle de λ2, λ2(Sj)↑λ2(D) et comme tous les λ2(Sj) sont nuls, λ2(D) = 0.
2) Soit f est une fonction [0,1]→R h¨olderienne d’exposant α (0< α≤ 1), ce qui signifie qu’il existe une constante C telle que
∀s, t ∈[0,1], |f(t)−f(s)| ≤C|t−s|α.
En utilisant la mˆeme m´ethode de recouvrement que pr´ec´edemment, d´emontrer que son graphe
G(f) ={(x, y)∈[0,1]×R; y=f(x)}
est de mesureλ2 nulle. En d´eduire de nouveau que la mesureλ2 de toute droite qui n’est pas parall`ele `a l’axe des ordonn´ees est nulle.
On admet dans cet exercice que G(f) est un bor´elien de R2. Pour tout n > 1, d´ecoupons G(f) en n sous-graphesGn,k d´efinis par
Gn,k :=n
(x, y)∈hk
n,k+ 1 n
i×R; y=f(x)o .
En raison de la r´egularit´e h¨olderienne de f, on a
∀x∈hk
n,k+ 1 n
i ,
f(x)−fk n
≤Cn−α. On en d´eduit l’inclusion de Gn,k dans le rectangle
Rn,k :=hk
n,k+ 1 n
i×h fk
n
−Cn−α, fk n
+Cn−αi Par cons´equent
λ2 G(f)
≤
n−1
X
k=0
λ2(Rn,k) =n× 2C
n1+α = 2Cn−α. En faisant tendren vers l’infini, il vient λ2 G(f)
= 0.
Remarque.On peut g´en´eraliser le r´esultat en rempla¸cant l’hypoth`esef h¨olderienne par f continue. On utilise alors lemodule de continuit´e uniforme de f d´efini par
w(f, δ) := sup{|f(x)−f(y)|; |x−y| ≤δ}
On sait que sif est uniform´ement continue (c’est bien le cas puisque [0,1] est compact), on a limδ→0w(f, δ) = 0. Vous en savez maintenant suffisamment pour r´ediger par vous mˆeme la g´en´eralisation `a f continue, un bon moyen tester votre compr´ehension de ce qui pr´ec`ede.
Ex 10. Soit λ2 la mesure de Lebesgue surR2.
1) λ2 est invariante par translation, par sym´etrie par rapport `a la droite x0x et par sym´etrie par rapport `a l’origine.
2) la mesure d’un segment est nulle.
3) Calculer la mesure d’un triangle rectangle ayant 2 cˆot´es parall`eles aux axes.
Indications.On compl`ete le triangleT de fa¸con `a en faire un rectangleR`a cˆot´es parall`eles aux axes. Si T0 est le sym´etrique deT dans la sym´etrie par rapport au centre deR, on a λ2(T0) = λ2(T). Notons H l’hypoth´enuse commune `a T et T0. Alors H = T ∩T0 et R=T ∪T0, d’o`u
λ2(R) =λ2(T) +λ2(T0)−λ2(H) = 2λ2(T),
puisque le segment H est de mesure nulle. Finalement, λ2(T) = λ2(R)/2 et comme R est `a cˆot´es parall`eles aux axes, on sait par la d´efinition de la mesure de Lebesgue (en tenant compte aussi du fait que les cˆot´es de R sont de mesure nulle) que λ2(R) est ´egal au produit de la longueur par la largeur deR.λ2(T) vaut donc le demi produit des cˆot´es de l’angle droit, c’est bien la formule classique pour l’aire d’un triangle rectangle.
Pour en d´eduireλ2(R0), o`uR0 est un rectangle quelconque, faites un dessin en com- pl´etant R0 par des triangles rectangles `a cˆot´es de l’angle droit parall`eles aux axes, de fa¸con `a inscrire R0 dans un rectangle R `a cˆot´es parall`eles aux axes. Ensuite on regarde les d´ecoupages et on fait un peu de calcul alg´ebrique.
Enfin un triangle rectangle quelconque est «la moiti´e»d’un rectangle quelconque.
4) λ2 est invariante par isom´etrie.Indication. L’image d’un rectangle `a cˆot´es paral- l`eles aux axes par h isom´etrie est un rectangle de mˆemes dimensions. . .
Ex 11. Euclide et l’aire d’un parall´elogramme
1) En utilisant l’invariance par translation de la mesure de Lebesgue, d´emontrer que les parall´elogrammes ABCD et ABEF (cf. figure ci-dessous) ont mˆeme mesure de Lebesgue.Indication : On comparera d’abord les parall´elogrammes ABIJ et ABKI.
A B
D C F E
J I K
Solution. La translation de vecteur−→
AB transforme le triangleAIJ en le triangle BKI.
Doncλ2(BKI) =λ2(AIJ), puisqueλ2 est invariante par translation. En rappelant que tout segment est deλ2-mesure nulle, on en d´eduit
λ2(ABKI) = λ2(BKI) +λ2(ABI) =λ2(AIJ) +λ2(ABI) = λ2(ABIJ).
En utilisant `a nouveau l’invariance de λ2 par translation (de vecteur −→
J I), on obtient l’´egalit´e des mesures des trap`ezes DJ IF etCIKE. En retranchant `a chacun la mesure de leur intersection, le triangle CIF, on en d´eduit l’´egalit´e des mesures du rectangle J ICD et du parall´elogramme IKEF. Enfin en recollant les morceaux on obtient
λ2(ABCD) =λ2(ABEF). (2)
2) En d´eduire l’aire du parall´elogramme ABEF en fonction des longueurs de ses cˆot´es et de l’angleα= (−→
AB,−→
AF). Sachant que laλ2 mesure d’un rectangle est le produit de sa longueur par sa largeur, on d´eduit de (2) que
λ2(ABEF) = AB×AD=AB×AFcosπ 2 −α
=AB×AFsinα.
On a suppos´e implicitement ici que 0 ≤ α ≤ π2. On vous laisse le soin de discuter les autres cas de figure2 et de retrouver ainsi la formule g´en´erale :
λ2(ABEF) = k−→
AB∧−→
AFk.
2. Une fa¸con de faire est de remarquer que la somme des angles d’un parall`elogramme vaut 2π et que les angles des sommets oppos´es sont ´egaux, ce qui implique qu’il y a au moins un angle aigu dans le parall´elogramme. . .
Ex 12. Volumes de simplexes
Soit λ3 la mesure de Lebesgue surR3 et posons
T3 ={(x, y, z)∈R3; 0< x < y < z <1}.
1) D´emontrer que la mesure deF :={(x, y, z)∈]0,1[3; x=y}est nulle. Le bor´elien F est inclus dans le plan d’´equationx=y dans R3. On sait que la mesure de Lebesgue de tout sous-espace affine strict (i.e. diff´erent de R3) est nulle, cf. par exemple Cours d’IFP 2003–04, Chap.1, prop. 1.39. Doncλ3(F) = 0.
2) On peut ´ecrire le cube [0,1]3 comme la r´eunion des 3! t´etra`edres qui se d´eduisent deT3 par permutation sur les coordonn´ees et d’un nombre fini de «faces de t´etra`edre» de typeF qui sont de mesure nulle. En raison de l’invariance deλ3 par permutation sur les coordonn´ees, on en d´eduit
λ3 [0,1]3
= 3!λ3(T3) d’o`u λ3(T3) = 1 3! = 1
6.
3) Le raisonnement ci-dessus se g´en´eralise imm´ediatement en dimension d≥3 (en utilisant `a nouveau la prop. 1.39) d’o`u
λd(Td) = 1 d!. 4) Sia et b sont deux r´eels (a≤b), on note
Td(a, b) = {(y1, . . . , yd); a < y1 < y2 <· · ·< yd < b}.
Calculer λd Td(a, b)
. On remarque que Td(a, b) est l’image de Td par l’application h = g ◦ f, o`u f est l’homoth´etie Rd → Rd, x 7→ (b − a)x et g la translation Rd → Rd, x7→(x1+a, . . . , xd+a). On en d´eduit que
λd Td(a, b)
= (b−a)dλd(Td) = (b−a)d d! .
Remarque. On n’a pas trait´e dans cet exercice le cas d = 2, pour lequel les formules ci-dessus sont aussi valables et qui est ´evident directement (d´ecoupage d’un carr´e en deux triangles rectangles. . .2 !=2).
Ex 13. Aires de courbes (suite)
Soit f une fonction born´ee [a, b] → R. On suppose de plus que le graphe G(f) est un bor´elien de R2. D´emontrer que λ2 G(f)
= 0. Indication : consid´erer la suite des translat´es Gn=G(f + 1/n) et majorer la mesure de leur r´eunion.
L’id´ee est la mˆeme que dans la preuve de la prop. 1.39 (mesure d’un sous -espace affine). On coince une infinit´e de translat´es disjoints de mˆeme mesure dans un domaine de mesure finie et on arrive `a une contradiction si λ2 G(f)
n’est pas nul. Comme f est born´ee sur [a, b], il existe des constantes m et M telles que pour tout x ∈ [a, b], m≤f(x)≤M et doncm≤f(x) + 1/n≤M + 1/2 =:M0 pour n≥1. On en d´eduit :
∀n≥1, G(f + 1/n)⊂[a, b]×[m, M0].
En particulier, λ2
n≥1∪ G(f+ 1/n)
≤λ2 [a, b]×[m, M0]
= (b−a)(M0−m)<+∞. (3) D’autre part lesG(f+1/n) sont deux `a deux disjoints (`a vous de le justifier proprement !) et λ2 G(f + 1/n)
= λ2 G(f)
en raison de l’invariance de λ2 par translation. Par σ- additivit´e de λ2 et compte-tenu de (3), on en d´eduit :
λ2
n≥1∪ G(f+ 1/n)
=X
n≥1
λ2 G(f + 1/n)
=X
n≥1
λ2 G(f)
<+∞.
Une s´erie dont le terme g´en´eral est constant ne peut converger que s’il est nul, d’o`u λ2 G(f)
= 0.
Ex 14. Soit (Ω,A) un espace mesurable tels que tous les singletons soient mesurables, c’est-`a-dire, pour toutxdans Ω,{x}est dansA. On dit qu’une mesureµsurAest diffuse si elle ne charge aucun singleton, c’est-`a-dire, pour tout x dans Ω, on a µ({x}) = 0.
1) λd est diffuse. Indication : {x} ⊂]x1−1/n, x1]× · · · ×]xd−1/n, xd].
2) Siµ est diffuse, les ensembles au plus d´enombrables sont de mesure nulle. C’est clair puisqu’il sont union au plus d´enombrable de leurs singletons.
3) Toute mesureµ σ-finie sur (Ω,A) peut se d´ecomposer en la somme d’une mesure diffuse et d’une suite finie ou d´enombrable de masses ponctuelles.
Il existe une suite (Ωn) d’´el´ements de A, telle que ∪n≥1Ωn = Ω et pour tout n ≥ 1, µ(Ωn) < +∞. Consid´erons la famille Fn de r´eels positifs {µ({x}; x ∈ Ωn}. Pour toute partie finieK ⊂Ωn, on a
SK :=X
x∈K
µ({x}) =µ(K)≤µ(Ωn)<+∞.
Les sommes SK sont donc uniform´ement born´ees pour K d´ecrivant toutes les parties finies de Ωn. La famille Fn est donc sommable, ce qui implique que les µ({x}) non nuls de cette famille forment un ensemble au plus d´enombrable (cf. Annales corrig´ees d’IFP 2002-2003, D.M. 1, Ex. 3). Si on note En:={x∈Ωn;µ({x})>0}, on a clairement
G:={x∈Ω; µ({x})>0}= ∪
n≥1En,
doncGest au plus d´enombrable comme union d´enombrable d’ensembles au plus d´enom- brables. Enfin, d´efinissons la mesure ponctuelleν par :
ν :=X
x∈G
µ({x})δx et la mesureµd par
∀B ∈A, µd(B) := µ(B∩Gc).
On vous laisse le soin de v´erifier que µd est diffuse et que µ=ν+µd.
4) Si µ est born´ee, il existe un singleton dont la mesure est sup´erieure ou ´egale `a celle des autres singletons. Ceci n’est pas forc´ement vrai si µest seulement σ-finie.
Siµ(Ω)<+∞, on a puisqueG est au plus d´enombrable, X
x∈G
µ({x}) =µ(G)≤µ(Ω)<+∞.
Dans une s´erie `a termes positifs convergente (ou a fortiori dans une somme finie), il y a un terme maximal puisque le terme g´en´eral tend vers 0.
Voici un contre exemple siµ(Ω) = +∞. On prend Ω =N,A=P(N) etµ=P
k∈Nkδk. Alorsµest σ- finie (pourquoi ?) et supx∈Nµ({x}) = supk∈Nk= +∞.
Ex 15. Bof.
Ex 16. Soient f1, f2, g1, g2, des fonctions num´eriques mesurables. Montrer que si f1 =g1 µ-p.p. etf2 =g2 µ-p.p., alors f1+f2 =g1+g2 µ-p.p.
Voir la solution de l’exercice suivant, c’est la mˆeme technique en plus simple (2 ensembles n´egligeables au lieu d’une infinit´e d´enombrable).
Ex 17. Soient (fn) et (gn) deux suites de fonctions mesurables de (Ω,A, µ) dans (R,B(R)) qui v´erifient, pour tout n de N, fn = gn µ-p.p. On pose f = supnfn et g = supngn. A-t-on f =g µ-p.p. ?
On peut traduire l’hypoth`ese comme suit.
∀n ∈N, ∃Nn ∈A, µ(Nn) = 0 et∀ω ∈Ω\Nn, fn(ω) = gn(ω).
PosonsN := ∪
n∈N
Nn. Alors
µ(N)≤X
n∈N
µ(Nn) = 0
et pour tout ω ∈ Ω \N, on a fn(ω) = gn(ω) pour tout n ∈ N. Alors pour cet ω, supnfn(ω) = supngn(ω). On en d´eduit que f =g µ-p.p.
Ex 18. Soitλla mesure de Lebesgue sur R. Trouver toutes les fonctionscontinuessur [0,1] nulles λ-p.p. sur ]0,1[.
Il n’y en a qu’une, c’est la fonction nulle. En effet si f continue est non nulle en x0, elle est non nulle sur un intervalle ouvert centr´e enx0 (justifiez ce point) et cet intervalle a une mesure de Lebesgue strictement positive.
Le r´esultat ne subsiste pas si on remplace continues par bor´eliennes, contre exemple f =1Q (v´erifiez !).
Ex 19. Comparer l’ensemble C des fonctions R→Rcontinues λ-p.p. et l’ensembleE des fonctions R→R ´egales λ-p.p. `a une fonction continue.
1. E n’est pas inclus dans C, car f =1Q est ´egale presque partout `a la fonction nulle qui est trivialement continue et pourtant f n’est continue en aucun point de R (pourquoi ?).
2. C n’est pas inclus dansE. Prenonsf =1[0,+∞[qui est continue surR, sauf au point 0, donc continueλ-p.p.. Supposons qu’il existeg continue sur toutRtelle queg =f λ-p.p. NotonsA:={x∈R;f(x) = g(x)}. Dans tout intervalle [−1/n,0[, il y a au moins un pointxn∈A, sinonf 6=gsur tout l’ensemble [−1/n,0[ qui est de mesure de Lebesgue stritement positive. On construit ainsi une suite (xn) de r´eels n´egatifs convergente vers 0. Comme g(xn) = f(xn) = 0 pour tout n, g(xn) converge vers 0 et comme g est continue en 0, g(0) = 0. En recommen¸cant avec les intervalles ]0,1/n], montrer que l’on arrive `a une contradiction.