Expos´e II.
Le cas des tores
(Laurent Lafforgue, IHES, 26 juin 2014)
1 Construction de noyaux des transformations de Fourier
On consid`ere toujours un groupe r´eductif quasi-d´eploy´eGsurF, muni d’une repr´esentation de transfert ρ:GboΓF →GLr(C).
Par d´efinition d’une repr´esentation de transfert, ρinduit un morphisme de tores complexes ρT = (ρ1T, . . . , ρrT) :Tb→Tbr= (C×)r.
Lemme II.1.–
Faisons l’hypoth`ese que le groupe de GaloisΓF agit sur l’espaceCr deρpar permutation de sesrvecteurs de base.
SoitE l’extension s´eparable de degr´er deF qui est associ´ee `a l’ensemble d’indices{1,2, . . . , r}muni de l’action deΓF, et soit
TE= ResE/FGm
le tore alg´ebrique de rang rsur F d´eduit deGmpar restriction des scalaires `a la Weil de E `aF.
Alors :
(i) Le dual TbE deTE s’identifie au produit
(C×)r muni de l’action par permutation de ΓF.
(ii) L’homomorphisme ΓF-´equivariant de tores complexes
ρT = (ρ1T, . . . , ρrT) :Tb→(C×)r=TbE est dual d’un morphisme de tores
ρ∨T :TE→T bien d´efini sur F.
(iii) Le compos´e
detE:TE ρ∨T
−−−−→T −−−−→detG Gm
n’est autre que l’homomorphisme de norme, c’est-`a-dire le d´eterminant de l’action deTE sur l’espace lin´eaire
TE = ResE/FA1.
En particulier, la restriction de ce d´eterminant au noyau Tρ= Ker
TE
ρ∨T
−−−−→T
est triviale.
Remarque :
Par d´efinition d’une repr´esentation de transfert, le noyau de ρT :Tb→Tbr= (C×)r
est trivial. Il en r´esulte que l’on a une suite exacte de tores alg´ebriques surF 1−−−−→Tρ−−−−→TE
ρ∨T
−−−−→T−−−−→1.
Exemple :
SiGest d´eploy´e surF et l’action de ΓF sur l’espaceCrdeρest triviale, on aTE =GrmetTρest un tore d´eploy´e surF commeT etTE.
C’est en particulier le cas si
Gb= GLr(C)/µk et
ρ= symk:Gb→GLk+1(C) pour n’importe quel entierk≥1.
Dans ce cas, on a
TE=Tk+1 =Gk+1m
et l’homomorphisme
ρ∨T :Tk+1=Gk+1m →T =G2m×GmGm
est
(λ0, λ1, . . . , λk)7→
λ1λ22. . . λkk =µ1, λk0λk−11 . . . λk−1=µ2, λ0λ1. . . λk = (µ1µ2)1k .
L’espace lin´eaireTE= ResE/FA1 est muni du morphismeF-lin´eaire Tr :TE= ResE/FA1→A1
qui, pour touteF-alg`ebreA, associe `a tout ´el´ementa∈TE(A) =E⊗F Asa trace comme endomorphisme duA-moduleE⊗FAlibre de rangr.
En particulier, pour toute placexdeF, leFx-espace vectoriel TE(Fx) =E⊗FFx, qui est de dimension r, est muni de la forme lin´eaire
Tr :TE(Fx)→Fx. On peut composer celle-ci avec la composante
ψx:Fx→C× du caract`ere additif unitaire continu non trivial
ψ:A/F →C×
pour d´efinir
kxE:TE(Fx)⊂TE(Fx) → C,
tx 7→ ψx(Tr (tx)).
On connaˆıt l’existence et les propri´et´es de laψx-transformation de Fourier lin´eaire surTE(Fx)⊃TE(Fx) : Th´eor`eme II.2.–
Pour toute placex∈ |F|, il existe surTE(Fx)⊃TE(Fx)une unique mesure additivedtx, dite la “mesure autoduale”, telle que laψx-transformation de Fourier sur TE(Fx)
fx7→fbx= Z
TE(Fx)
dtx·fx(tx)·kxE(tx•) d´efinisse un op´erateur unitaire, c’est-`a-dire qui respecte le produit hermitien
(f1, f2)7→ hf1, f2i= Z
TE(Fx)
dtx·f1(tx)·f2(tx).
Remarque :
Les mesures additives surTE(Fx)⊂TE(Fx) sont transform´ees par les translations multiplicatives suivant le caract`ere
|detE(•)|x:TE(Fx)→Fx×→R×+.
Par cons´equent, on a pour toute fonctionfxsurTE(Fx) et tout ´el´ementt∈TE(Fx) fbxt=|detE(t)|−1x ·fbxt−1.
En particulier, sit∈Tρ(Fx), on a
fbxt=fbxt−1.
Lemme II.3.–
En toute placex∈ |F|, on a :
(i) La suite exacte de tores alg´ebriques sur F
1−−−−→Tρ−−−−→TE ρ∨T
−−−−→T−−−−→1 induit un homomorphisme
TE(Fx)→T(Fx)
dont le noyau est Tρ(Fx)et dont l’image est un sous-groupe ouvert deT(Fx).
(ii) Si l’on munit Tρ(Fx) d’une mesure invariante dtρ, il existe sur T(Fx) une unique mesuredt qui se transforme suivant le caract`ere
|detG(•)|x
et dont la restriction `a l’image deTE(Fx)→T(Fx)est le quotient de la mesure autoduale deTE(Fx) par la mesure invariante dtρ deTρ(Fx).
Pour toute fonctionfx:TE(Fx)→C, on peut noter (ρ∨T)∗(fx) :T(Fx) → C
t 7→
Z
(ρ∨T)−1(t)
dtρ·fx(tρ) quand cette int´egrale est bien d´efinie en presque toutt∈T(Fx).
On d´eduit du th´eor`eme II.2 et du lemme II.3 : Corollaire II.4.–
En toute placex∈ |F|comme ci-dessus, on a :
(i) Le sous-espace des fonctions de carr´e int´egrable sur TE(Fx) fx:TE(Fx)→C telles que
(ρ∨T)∗(fx) :T(Fx)→C
soit bien d´efinie et de carr´e int´egrable surT(Fx), est stable par la ψx-transformation de Fourier fx7→fbx.
(ii) Il existe un unique op´erateur unitaire sur T(Fx) ϕx7→ϕbx tel que :
• pour toute fonctionfx:TE(Fx)→Ccomme dans (i), on a (fT\∨)∗(fx) = (fT∨)∗(fbx),
• pour toute fonctionϕx et toutt∈T(Fx), on a
ϕctx=|detG(t)|−1x ·ϕbtx−1. (iii) Cette transformation de Fourier surT(Fx)
ϕx7→ϕbx
a la forme
ϕbx(•) = Z
T(Fx)
dt·kρxT(•t)·ϕx(t) o`u
kρxT :T(Fx)→C est une fonction localement int´egrable telle que
kρxT(t) = lim
a7→0
Z
(ρ∨T)−1(t)
dtρ·kEx(tρ)·1Ix(a·tρ)
pour n’importe quelle fonction localement constante `a support compact [resp. de classeC∞`a d´ecroissance rapide si xest une place archim´edienne]
1Ix:TE(Fx)→C
qui est ´egale `a1 dans un voisinage du point0∈TE(Fx) =E⊗FFx. Remarque :
L’inverse de l’op´erateur de ρT-transformation de Fourier d´efini par le noyau t7→kxρT(t) est l’op´erateur
d´efini par le noyaut7→kρxT(t) =kxρT(−t).
2 Espaces de ρ
T-fonctions locales
Comme au paragraphe pr´ec´edent, on suppose que ΓF agit sur l’espaceCr de ρ:GboΓF →GLr(C)
par permutation de sesr vecteurs de base, ce qui permet d’introduireE, TE,ρ∨T, Tρ,TE et les op´erateurs unitaires deρT-transformation de Fourier locale sur lesT(Fx)
fx7→fbx(•) = Z
T(Fx)
dt·kxρT(•t)·fx(t). On connaˆıt :
Th´eor`eme II.5.–
En toute place ultram´etrique xdeF, appelons ρE-fonctions les fonctions sur TE(Fx)qui se prolongent (de mani`ere n´ecessairement unique) en des fonctions localement constantes `a support compact surTE(Fx) = E⊗F Fx.
Alors l’espace des ρE-fonctions sur TE(Fx) satisfait toutes les conditions du probl`eme I.7 (except´e la condition(6)qui est vide dans ce cas) relativement `a laψx-transformation de Fourier lin´eaire sur TE(Fx)
fx7→fbx(•) = Z
TE(Fx)
dtx·ψx(Tr (•tx))·fx(tx).
En particulier, cet espace desρE-fonctions est respect´e par laψx-transformation de Fourier, et sa connais- sance plus celle de l’action sur lui de la transformation de Fourier ´equivalent `a celle des fractions rationnelles
Lx(ρE, χ, Z) =Lx(χ, Z) εx(ρE, χ, Z) =εx(χ, ψx, Z)
associ´ees `a tout ´el´ementχ∈ {π}TxE c’est-`a-dire `a tout caract`ere localement constant χ:TE(Fx)→C×.
SiF est un corps de nombres etxune place archim´edienne deF,TE(Fx) =E⊗FFxest un produit fini de facteursEx0 tous isomorphes `a RouC.
Nous allons introduire des espaces deρE-fonctions sur ces facteursEx0 et leur produitTE(Fx).
Pour cela, nous allons introduire des notations nouvelles.
Tout d’abord, consid´erant les 2 fonctions C3s7→
G1(s) = π−12s·Γ 12s , G2(s) = (2π)1−s·Γ(s),
on appelle “facteur eul´erien r´eel” [resp. “facteur eul´erien complexe”] les fonctions de la forme P(s)·G1(s+s0)
[resp. P(s)·G2(s+s0) ] o`uP est un polynˆome ens∈Cets0∈Cest une constante.
Le th´eor`eme II.5 est compl´et´e par le th´eor`eme suivant :
Th´eor`eme II.6.–
SiF est un corps de nombres et xune place archim´edienne deF, consid´erons la d´ecomposition TE(Fx) =E⊗FFx=Y
x0
Ex0
en facteursEx0 isomorphes `aRouC.
Lorsque Ex0 ∼=R[resp. Ex0 ∼=C] et le caract`ere unitaire ψx◦Tr restreint `aEx0 est ´ecrit sous la forme a7→exp (2π i cx0a), avec cx0 ∈R×,
[resp. a7→exp (2π i(cx0a+cx0a)), avec cx0 ∈C× ], on appelleρE-fonctions sur Ex0 les fonctions de la forme
a7→P(a)·exp (−π|cx0|a2) [resp. a7→P(a, a)·exp (−2π|cx0| |a|2)] o`u P est un polynˆome arbitraire de C[Z] [resp.C[Z1, Z2]].
Et on appelle ρE- fonctions surTE(Fx) =E⊗FFx=Q
x0
Ex0 les combinaisons lin´eaires de produits O
x0
fx0
deρE- fonctions sur les facteursEx0. Alors :
(i) L’espace desρE-fonctions sur chaque facteurEx0 [resp. sur leur produitTE(Fx)] est stable par trans- lation par les ´el´ements du sous-groupe compact maximal deEx×0 [resp. deTE(Fx)] (mais pas par les
´
el´ements en dehors de ce sous-groupe).
Il est ´egalement stable par laψx-transformation de Fourier et par son inverse.
D’autre part, il est dense dans l’espace de Hilbert des fonctions de carr´e int´egrable sur Ex0 [resp.
TE(Fx)].
(ii) Pour tout caract`ere continuχ:E×x0 →C× [resp.χ∈ {π}TxE], les int´egrales Z
Ex0
dtx0·fx0(tx0)·χ(tx0)· |detE(tx0)|s−1x
[resp.
Z
TE(Fx)
dtx·fx(tx)·χ(tx)· |detE(tx)|s−1x ]
associ´ees auxρE-fonctionsfx0 surEx0 [resp.fxsurTE(Fx)], convergent absolument, pour touts∈C de partie r´eelle Re (s)assez grande, vers une fonction analytique ens.
De plus, ces fonctions analytiques forment un module libre surC[Z]qui poss`ede un unique g´en´erateur de la forme
Lx0
χ, s+1
2
· |cx0|−12(s+1) si Fx0 ∼=R [resp. Lx0
χ, s+1
2
· |cx0|−(s+1) si Fx0 ∼=C]
[resp. Lx
χ, s+1 2
·
Y
Fx0∼=R
|cx0|−12(s+1)
·
Y
Fx0∼=C
|cx0|−(s+1)
]
o`u les Lx0(χ,•)sont des facteurs eul´eriens r´eels [resp. complexes] et Lx(χ,•) =Y
x0
Lx0(χ,•).
(iii) LesρE-fonctions sur chaque facteurEx0 [resp. surTE(Fx)] admettent une d´ecomposition spectrale de la forme
fx0(•) =|detE(•)|−x12 · Z
{χ:E×
x0→C×unitaire}
dχ·χ(•)·Lx0
χ−1,1 2
·px0(χ)
[resp. fx(•) =|detE(•)|−x12 · Z
Im{π}TEx
dχ·χ(•)·Lx
χ−1,1
2
·px(χ)] o`u, pour tout caract`ere continuχ:Ex×0 →C×, la fonction
C3s7→px0(χ⊗ |detE(•)|sx) est le produit d’un polynˆome en set de
s 7→ |cx0|−12s si Fx0 ∼=R, s 7→ |cx0|−s si Fx0 ∼=C, et o`u la fonction px est une somme de produits de telles fonctionspx0.
(iv) Il existe une famille (n´ecessairement unique) de fonctions exponentielles ens∈C εx0(χ, s, ψx)
[resp. εx(χ, s, ψx) =Y
x0
εx0(χ, s, ψx)]
index´ees par les caract`eres continusχ:Ex×0 →C× [resp. χ∈ {π}TxE], telles que εx0(χ, s, ψx) =εx0(χ⊗ |detE(•)|s,0, ψx)
[resp. εx(χ, s, ψx) =εx(χ⊗ |detE(•)|s,0, ψx) ]
et que, pour toute ρE-fonction fx0 sur Ex0 [resp. fx sur TE(Fx)] d´ecompos´ee spectralement comme ci-dessus, on ait
fbx0(•) =|detE(•)|−x12 · Z
{χ:E×
x0→C×unitaire}
dχ·χ−1(•)·Lx0
χ,1
2
·εx0
χ,1
2, ψx
·px0(χ)
[resp. fbx(•) =|detE(•)|−x12 · Z
Im{π}TEx
dχ·χ−1(•)·Lx
χ,1
2
·εx
χ,1
2, ψx
·px(χ)]. Rempla¸cons maintenant cette notion de ρE-fonctions sur Ex0 ou TE(Fx) par une notion tr`es proche mais encore provisoire deρE-fonctions sur Ex×0 ouTE(Fx), qui est davantage analogue `a celle en les places ultram´etriques et mieux adapt´ee `a la structure multiplicative de E×x0 ouTE(Fx) :
D´efinition provisoire II.7.–
SiF est un corps de nombres et xune place archim´edienne deF, consid´erons la d´ecomposition TE(Fx) =Y
x0
Ex×0
en facteursEx×0 isomorphes `aR× ouC×.
(i) On appelleρE-fonctions sur chaque facteur Ex×0 les fonctions fx0 :Ex×0 →C qui admettent une d´ecomposition spectrale de la forme
fx0(•) =|detE(•)|−x12 · Z
{χ:E×
x0→C×unitaire}
dχ·χ(•)·Lx0
χ−1,1
2
·px0(χ) o`u
• la fonction px0 des caract`eres continus χ:E×x0 →C× est support´ee par un nombre fini de classes modulo l’action de
C3s7→ |detE(•)|sx,
• pour tout repr´esentant χ d’une telle classe, la fonction
C3s7→px0(χ⊗ |detE(•)|sx) est le produit d’un polynˆome ens et d’une exponentielle de la forme
s7→exp (c·s) avec c∈R.
(ii) On appelleρE-fonctions sur TE(Fx)les combinaisons lin´eaires (finies) de produits O
x0
fx0
deρE-fonctions sur les facteurs Ex×0. Remarques :
(i) L’espace des ρE-fonctions sur chaque facteur Ex×0 [resp. sur TE(Fx)] est stable par translation par des ´el´ements arbitraires de Ex×0 [resp. TE(Fx)], ainsi que par laψx-transformation de Fourier et son inverse.
D’autre part, il est dense dans l’espace de Hilbert des fonctions de carr´e int´egrable sur Ex×0 [resp.
TE(Fx0)].
(ii) La connaissance de l’espace desρE-fonctions sur lesEx×0 etTE(Fx) ´equivaut `a celle des facteurs Lx0(χ,•)
et
Lx(χ,•) =Y
x0
Lx0(χ,•).
(iii) La ψx-transformation de Fourier des ρE-fonctions sur les Ex×0 et TE(Fx) consiste `a associer `a une fonction d´ecompos´ee spectralement sous la forme
fx0(•) =|detE(•)|−x12 · Z
{χ:E×
x0→C×unitaire}
dχ·χ(•)·Lx0
χ−1,1
2
·px0(χ)
[resp. fx(•) =|detE(•)|−x12 · Z
Im{π}TEx
dχ·χ(•)·Lx
χ−1,1 2
·px(χ) ]
la fonction d´efinie spectralement par la formule
fbx0(•) =|detE(•)|−x12 · Z
{χ:Ex×0→C×unitaire}
dχ·χ−1(•)·Lx0
χ,1
2
·εx0
χ,1
2, ψx
·px0(χ)
[resp. fbx(•) =|detE(•)|−x12 · Z
Im{π}TEx
dχ·χ−1(•)·Lx
χ,1 2
·εx
χ,1 2, ψx
·px(χ) ]. Sa connaissance est ´equivalente `a celle des facteurs
εx0(χ,•, ψx) [resp. εx(χ,•, ψx) =Y
x0
εx0(χ,•, ψx) ].
On d´eduit du th´eor`eme II.5 : Corollaire II.8.–
Supposant toujours que ΓF agit sur l’espace Cr de la repr´esentation de transfert ρ:GboΓF →GLr(C)
par permutation de sesrvecteurs de base, on consid`ere une place ultram´etrique xdeF.
Appelons ρT-fonctions sur T(Fx) les combinaisons lin´eaires de fonctions images directes ϕx= (ρ∨T)∗fx=
Z
(ρ∨T)−1(•)
dtρ·fx(tρ)
deρE-fonctionsfx sur TE(Fx) et de leurs translat´ees par des ´el´ements de T(Fx).
Alors :
(i) L’espace des ρT-fonctions sur T(Fx)satisfait toutes les conditions du probl`emeI.7(except´e la condi- tion(6) qui est vide dans ce cas) relativement `a la ρT-transformation de Fourier sur T(Fx)
ϕx7→ϕbx(•) = Z
T(Fx)
dt·kρxT(t•)·ϕx(t).
En particulier, cet espace desρT-fonctions surT(Fx)est respect´e par laρT-transformation de Fourier et son inverse, et il est dense dans l’espace de Hilbert des fonctions de carr´e int´egrable.
(ii) La connaissance de cet espace desρT-fonctions surT(Fx)et de l’action sur lui de laρT-transformation de Fourier ´equivaut `a celle des fractions rationnelles
Lx(ρT, χ, Z) =Lx(ρE, χ◦ρ∨T, Z) εx(ρT, χ, Z) =εx(ρE, χ◦ρ∨T, Z)
associ´ees `a tout ´el´ement χ∈ {π}Tx, c’est-`a-dire `a tout caract`ere localement constant χ:T(Fx)→C×.
De mani`ere analogue, on d´eduit du th´eor`eme II.6 r´einterpr´et´e grˆace `a la d´efinition II.7 : Corollaire II.9.–
Sous les mˆemes hypoth`eses, supposons de plus que F est un corps de nombres, et consid´erons une place archim´ediennexdeF.
Appelons provisoirement (c’est-`a-dire dans le cadre du pr´esent expos´e II) ρT-fonctions sur T(Fx) les combinaisons lin´eaires de fonctions images directes
ϕx= (ϕ∨T)∗fx= Z
(ρ∨T)−1(•)
dtρ·fx(tρ)
deρE-fonctionsfx sur TE(Fx) et de leurs translat´ees par des ´el´ements de T(Fx).
Alors :
(i) L’espace des ρT-fonctions surT(Fx)est stable par translation par des ´el´ements arbitraires deT(Fx), ainsi que par la ρT-transformation de Fourier
ϕx7→ϕbx(•) = Z
T(Fx)
dt·kxρT(t•)·ϕx(t) et son inverse.
D’autre part, il est dense dans l’espace de Hilbert des fonctions de carr´e int´egrable sur T(Fx).
(ii) Posant pour tout χ∈ {π}Tx
Lx(ρT, χ, s) =Lx(χ◦ρ∨T, s) =Y
x0
Lx0(χ◦ρ∨T, s), les ρT-fonctions surT(Fx)sont les fonctions
fx:T(Fx)→C qui admettent une d´ecomposition spectrale de la forme
fx(•) =|detG(•)|−x12 · Z
Im{π}Tx
dχ·χ(•)·Lx
ρT, χ−1,1 2
·px(χ) o`u
• la fonction px des caract`eres continus χ : T(Fx) → C× est support´ee par un nombre fini de composantes connexes de{π}Tx,
• sachant que chaque composante connexe de {π}Tx a une structure naturelle d’espace affine sur R, avec des coordonn´ees affiness1, . . . , sk, la restriction depx`a chaque telle composante est le produit d’un polynˆome en s1, . . . , sk et d’une exponentielle de la forme
(s1, . . . , sk)7→exp (c1·s1+. . .+ck·sk) avec c1, . . . , ck∈R. (iii) Posant pour tout χ∈ {π}Tx
εx(ρT, χ, s) =εx(χ◦ρ∨T, ψx, s) =Y
x0
εx0(χ◦ρ∨T, ψx, s),
laρT-transformation de Fourier desρT-fonctions surT(Fx)consiste `a associer `a une fonction d´ecompos´ee spectralement sous la forme
fx(•) =|detG(•)|−x12 · Z
Im{π}Tx
dχ·χ(•)·Lx
ρT, χ−1,1 2
·px(χ)
la fonction d´efinie spectralement par la formule fbx(•) =|detG(•)|−x12·
Z
Im{π}Tx
dχ·χ−1(•)·Lx
ρT, χ,1 2
·εx
ρT, χ,1 2
·px(χ).
3 Formule de Poisson pour les tores et cons´ equence
On consid`ere toujours une repr´esentation de transfert ρ:GboΓF →GLr(C)
telle que ΓF agisse sur l’espaceCr deρpar permutation de sesrvecteurs de base.
On a d´efini en toute placexdeF un op´erateur deρT-transformation de Fourier surT(Fx) fx7→fbx(•) =
Z
T(Fx)
dt·kxρT(t•)·fx(t)
ainsi qu’un espace deρT-fonctions surT(Fx). Cet espace est stable par translation, par laρT-transformation de Fourier et par son inverse, et il est dense dans l’espace de Hilbert des fonctions de carr´e int´egrable. Sa connaissance ´equivaut `a celle des facteurs
Lx(ρT, χ,•) et εx(ρT, χ,•), χ∈ {π}Tx, qui sont des fractions rationnelles en toute place ultram´etriquex.
En toute place ultram´etrique x en laquelle G et ρ sont non ramifi´es, on dispose de la “ρT-fonction standard” au sens de la d´efinition I.8(i). Cela permet comme dans la d´efinition I.8(ii) d’introduire l’espace desρT-fonctions globales surT(A). Comme on a en presque toute place ultram´etrique de F non ramifi´ee pourGetρ
εx(ρT, χ,•) = 1, ∀χ∈ {π}Tx,∅,
lesρT-fonctions standard sont leur propreρT-transform´ee de Fourier en presque toute place, et l’espace des ρT-fonctions globales est muni d’un op´erateur unitaire inversible deρT-transformation de Fourier globale.
On a d´emontr´e dans le cas des corps de fonctions (et prouverait de la mˆeme fa¸con dans le cas des corps de nombres) que laρT-transformation de Fourier globale surT(A) satisfait toutes les conditions du probl`eme I.10 :
Th´eor`eme II.10.–
On suppose toujours queΓF agit sur l’espace Cr de la repr´esentation de transfertρ:GboΓF →GLr(C) par permutation de sesrvecteurs de base.
Alors, pour toute ρT-fonction globale
f :T(A)→C, on a :
(i) Pour toute place ultram´etrique x∈ |F|en laquelle Getρsont non ramifi´es etf se factorise en f =fx⊗fx,
avec pour facteur une ρT-fonction sph´erique sur T(Fx) fx:T(Fx)/T(Ox)→C,
la s´erie formelle
X
N,N0∈N
ZN+N0· X
γ∈T(F)
fxN,N0⊗fx (γ) est une fraction rationnelle en Z.
De plus, elle est absolument convergente dans la zone
|Z|< q1/2x ,
donc n’y admet pas de pˆole, et sa valeur enZ= 1, not´eeS(f), ne d´epend pas du choix de la placex.
(ii) On a la formule de Poisson
S(f) =S(fb) qui s’´ecrit encore
“ X
γ∈T(F)
f(γ)”=“ X
γ∈T(F)
fb(γ)” en notant
“ X
γ∈T(F)
f(γ)”=
X
γ∈T(F)
f(γ)
+
X
γ∈T(F)
fb(γ)
−S(f). (iii) On a
“ X
γ∈T(F)
f(γ)”= X
γ∈T(F)
f(γ) sif se factorise en au moins une place ultram´etrique xsous la forme
f =fx⊗fx, avec pour facteur une ρT-fonction locale
fx:T(Fx)→C
qui est support´ee par une partie compacte deT(Fx).
On a ´egalement prouv´e (dans le cas des corps de fonctions) que cette formule de Poisson pour le toreT implique pour le groupe r´eductifGmuni de la repr´esentation de transfertρla forme approch´ee suivante de formule de Poisson :
Th´eor`eme II.11.–
Sous les mˆemes hypoth`eses, consid´erons deux fonctions f1, f2:G(A)→C telles que
• en toute place ultram´etriquexdeF,f1 etf2sont invariantes `a gauche et `a droite par un sous-groupe ouvert compact de G(Fx)qui, de plus, est ´egal `aG(Ox)en presque toute placexo`uGetρsont non ramifi´es,
• en toute place archim´ediennex deF, f1 etf2 sont des fonctions de classe C∞ de la variablegx ∈ G(Fx),
• pour tout ´el´ement k de tout sous-groupe compact deG(A), les deux fonctions T(A)3t7→ |detB(t)|1/2·(f1k)NB(t) =|detB(t)|1/2· |δB(t)|−1/2·
Z
NB(A)
f1(u·t·k)·du et
T(A)3t7→ |detB(t)|1/2·(k−1f2)NB(t) =|detB(t)|1/2· |δB(t)|1/2· Z
NB(A)
f2(k−1·t·u)·du sont bien d´efinies et sont deux ρT-fonctions globales sur T(A)dont la seconde est la ρT-transform´ee de Fourier de la premi`ere.
Alors :
(i) Pour toute place ultram´etrique x∈ |F| en laquelleGetρsont non ramifi´es etf1, f2 se factorisent en f1=f1,x⊗f1x,
f2=f2,x⊗f2x, avec pour facteurs deux fonctions sph´eriques sur G(Fx)
f1,x, f2,x:G(Ox)\G(Fx)/G(Ox)→C, les s´eries formelles
X
N,N0∈N
ZN+N0· Z
NB(A)/NB(F)
du· X
γ∈G(F)
f1,xN,N0⊗f1x (u γ)
et
X
N,N0∈N
ZN+N0· Z
NB(A)/NB(F)
du· X
γ∈G(F)
f2,xN,N0⊗f2x (γ u−1) sont des fractions rationnelles ´egales entre elles.
De plus, leurs “valeurs r´egularis´ees” en Z = 1, not´ees SB(f1) etSB0 (f2), ne d´ependent pas du choix de la place x.
Elles v´erifient
SB(f1) =S0B(f2). (ii) On a
SB(f1) = Z
NB(A)/NB(F)
du· X
γ∈G(F)
f2(γ u−1)
[resp. SB(f2) = Z
NB(A)/NB(F)
du· X
γ∈G(F)
f1(u γ)]
si la fonction f1 [resp. f2] se factorise en au moins une place ultram´etrique xsous la forme f1=f1,x⊗f1x [resp. f2=f2,x⊗f2x],
avec pour facteur une fonction
f1,x:G(Fx)→C [resp. f2,x:G(Fx)→C] localement constante `a support compact dans G(Fx).
Remarque :
Les facteurs f1,x et f2,x de (i) sont par hypoth`ese des fonctions sph´eriques, donc ne font apparaˆıtre dans leurs d´ecompositions spectrales que des repr´esentations π ∈ Im{π}Gx,∅, lesquelles sont des induites normalis´ees de caract`eresχπ∈Im{π}Tx,∅. Pour de telles repr´esentations, les facteurs
Lx(ρ, π, Z) =Lx(ρT, χπ, Z) sont bien d´efinis.
Alors on dit que les fonctions sph´eriques f1,x et f2,x sur G(Fx) sont desρ-fonctions si et seulement si leurs termes constants
T(Fx)3t7→ |detB(t)|1/2x · |δB(t)|−1/2x · Z
NB(Fx)
du·f1,x(u·t), et
T(Fx)3t7→ |detB(t)|1/2x · |δB(t)|1/2x · Z
NB(Fx)
du·f2,x(t·u)
sont desρT-fonctions surT(Fx). Dans ce cas, on peut leur associer les familles de fonctions f1,xN,N0 et f2,xN,N0, N, N0 ∈N,
suivant la r`egle de construction de la d´efinition I.9.
4 Un prolongement naturel des noyaux
Supposant toujours que ΓF agit sur l’espaceCr de la repr´esentation de transfertρ:GboΓF →GLr(C) par permutation de sesrvecteurs de base, on consid`ere la fonction noyau associ´ee
kxρT :T(Fx)→C en toute placex∈ |F|.
Cette fonction noyau est ´egale `a
kxρT(t) = Z
(ρ∨T)−1(t)
dtρ·ψx◦Tr (tρ)
au sens que, pour toute fonctionfxlocalement constante `a support compact [resp. de classeC∞`a d´ecroissance rapide sixest une place archim´edienne] surTE(Fx) =E⊗FFx, on a
Z
T(Fx)
dt·kρxT(t)· Z
Tρ(Fx)
dtρ·fx(t·tρ) = Z
Tρ(Fx)
dtρ· Z
TE(Fx)
ψx◦Tr (tx·tρ)·fx(tx)·dtx.
Sixest une place ultram´etrique deF et 1IOEx(•) d´esigne la fonction caract´eristique de l’anneau des entiers OEx de laFx-alg`ebreTE(Fx) =E⊗FFx=Ex, on a aussi
kρxT(t) = lim
N7→+∞
Z
(ρ∨T)−1(t)
dtρ·ψx◦Tr (tρ)·1IOEx($xN·tρ).
SiF est un corps de nombres,xest une place archim´edienne deF, lesEx0 ∼=RouCsont les facteurs de la Fx-alg`ebreEx=E⊗FFx=TE(Fx) et 1Ix(•) d´esigne le produit des fonctions
1Ix0 :Ex0 ∼=R → C
a 7→ exp (−π· |cx0| ·a2)
pourEx0 ∼=Ret ψx◦Tr (a) = exp (2π i·cx0·a), et 1Ix0 :Ex0 ∼=C → C
a 7→ exp (−2π· |cx0| · |a|2) pourEx0 ∼=Cet ψx◦Tr (a) = exp (2π i·(cx0·a+cx0·a)), on a
kxρT(t) = lim
N7→0
Z
(ρ∨T)−1(t)
dtρ·ψx◦Tr (tρ)·1Ix(a·tρ).
Lemme II.12.–
Consid´erons le cas o`uGest d´eploy´e surF etΓF agit trivialement sur l’espaceCrdeρ:G×Γb F →GLr(C).
Notons Sr,ρ le sous-groupe du groupe sym´etrique Sr compos´e des ´el´ements w ∈ Sr qui respectent le sous-toreTb⊂Tbr= (C×)r et qui co¨ıncident surTb avec un ´el´ement du groupe de WeylWG deGagissant sur T.b
Alors :
(i) L’homomorphisme de restriction
Sr,ρ→WG
est surjectif, et son noyau co¨ıncide avec le sous-groupe deSrcompos´e des permutations de{1,2, . . . , r}
qui respectent la partition d´efinie par la relation d’´egalit´e entre les caract`eres ρiT,1≤i≤r.
(ii) La restriction de
Sr,ρ→WG au sous-groupe
w∈Sr,ρ⊂Sr|w respecte la relation d’ordre de chaque classe{1≤i≤r|ρiT =µ}, ∀µ∈X
Tb
est un isomorphisme.
Cet isomorphisme identifie donc WG `a un sous-groupe deSr,ρ. D´emonstration :
La repr´esentation de transfert ρinduit un morphisme d’alg`ebres
C[Tbr]Sr =C[GLcr]GLcr →C[G]bGb=C[Tb]WG. Soitt un point g´en´erique deTb.
L’image deC[Tbr]Sr dansC[T] est constitu´b ee des polynˆomesP tels que P(w(t)) =P(t)
pour toutw∈Sr tel quew(Tb)⊂T.b
D’autre part,C[T]bWG est constitu´e des polynˆomesP ∈C[Tb] tels que P(w(t)) =P(t) ∀w∈WG.
Donc, siw∈WG, il existe w0∈Srqui respecte le sous-toreTbdeTbret v´erifie w0(t) =w(t).
Cela montre que l’homomorphisme de (i) et surjectif. La description de son noyau est ´evidente.
Enfin, (ii) est une cons´equence imm´ediate de (i).
Exemple :
SiGb= GL2(C)/µk et ρest le repr´esentation sym´etrique
symk= GL2(C)/µk→GLk+1(C),
le groupeWG=S2s’identifie au sous-groupe du groupe sym´etriqueSk+1agissant sur l’ensemble des indices {0,1, . . . , k} des vecteurs de base deCk+1, engendr´e par l’involution
i7→k−i , ∀i∈ {0,1, . . . , k}.
Consid´erons maintenant le cas g´en´eral o`u ΓF agit par permutation des vecteurs de la base de l’espaceCr de la repr´esentationρ.
On note toujoursE laF-alg`ebre s´eparable de degr´erqui correspond `a l’action de ΓF sur{1,2, . . . , r}.
Ecrivons´ E comme un produit
E= Y
1≤i≤e
Eimi
de corpsEi, 1≤i≤e, apparaissant avec des multiplicit´esmi, et dont certains peuvent ´eventuellement ˆetre isomorphes entre eux.
En notantIi l’ensemble fini muni d’une action transitive de ΓF qui correspond `a chaqueEi, 1≤i≤e, la d´ecomposition
E= Y
1≤i≤e
Eimi
correspond `a une unique bijection
{1,2, . . . , r}−→∼ a
1≤i≤e
Ii× {1,2, . . . , mi}
qui respecte les actions de ΓF. Le groupe lin´eaire surF
GLE= Y
1≤i≤e
ResEi/FGLmi
admet pour tore maximal
TE = ResE/FGm= Y
1≤i≤e
ResEi/FGmmi
et pour groupe dual
GLcE= Y
1≤i≤e
Y
ι∈Ii
GLmi(C)
qui, munit de l’action naturelle de ΓF, s’identifie `a un sous-groupe de Levy deGLcr= GLr(C).
Enfin, le groupe de WeylWE de GLE s’identifie `a Y
1≤i≤e
Y
ι∈Ii
Smi
muni de l’action naturelle de ΓF par permutation des facteurs.
On pose la d´efinition suivante : D´efinition II.13.–
On dira que la d´ecomposition
E= Y
1≤i≤e
Eimi
est “bien dispos´ee” pourρ:GboΓF →GLr(C)si :
(1) Pour tout i,1≤i≤e, et tout ι∈Ii,{ι} × {1,2, . . . , mi} correspond `a un intervalle de {1,2, . . . , r}
dont l’ordre des ´el´ements est le mˆeme.
(2) La repr´esentation de transfert
ρ:GboΓF →GLr(C) envoie Gb dans le sous-groupe de Levy standard
GLcE= Y
1≤i≤e
Y
ι∈Ii
GLmi(C),
et elle envoie le sous-groupe de Borel Bb deGb dans le sous-groupe de Borel deGLcE
BbE= Y
1≤i≤e
Y
ι∈Ii
Bmi(C) =GLcE∩Br(C).
Cette d´efinition ´etant pos´ee, on a la g´en´eralisation suivante du lemme II.12 :
Lemme II.14.–
Supposons queE= Q
1≤i≤e
Eimi est “bien dispos´ee” pourρau sens de la d´efinition pr´ec´edente.
Notons WE,ρ le sous-groupe du groupe de WeylWE de GLE constitu´e des ´el´ements w qui respectent le sous-tore
T ,b →TbE=Tbr
et qui co¨ıncident surTb avec un ´el´ement du groupe de WeylWG deG.
Alors :
(i) L’homomorphisme
WE,ρ→WG
est surjectif, et son noyau co¨ıncide avec le sous-groupe deWE= Q
1≤i≤e
Q
ι∈Ii
Smi constitu´e des familles de permutations des intervalles {ι} × {1,2, . . . , mi},1 ≤i≤e, ι∈Ii, qui respectent la partition de chaque tel intervalle d´efinie par la relation d’´egalit´e entre caract`eres ρjT,1≤j≤r.
(ii) La restriction de cet homomorphisme
WE,ρ→WG au sous-groupe
n
w∈WE,ρ|wrespecte la relation d’ordre de chaque classe{1≤j≤r|ρjT =µ}, ∀µ∈X
Tb
o
est un isomorphismeΓF-´equivariant.
Cet isomorphisme identifie donc WG muni de l’action deΓF `a un sous-groupe deWE,ρ⊂WE. D´emonstration :
Elle est semblable `a celle du lemme II.12.
On d´eduit des lemmes II.12 et II.14 ci-dessus :
Corollaire II.15.–
(i) Si Gest d´eploy´e surF etΓF agit trivialement sur l’espaceCrdeρ, identifionsWG `a un sous-groupe deSr,ρ⊂Sr comme dans le lemmeII.12.
Alors l’homomorphismeWG-´equivariant
ρ∨T :Tr→T dual de ρT :T ,b →Tbr, et le morphisme
Tr,→Tr= (A1)r−−−→Tr A1 invariant par l’action de Sr, d´efinissent un diagramme
Tr/WG
//Tr/WG
Tr //A1
T /WG de sch´emas surF.
(ii) Plus g´en´eralement, siE = Q
1≤i≤e
Eimi est “bien dispos´ee” pour ρau sens de la d´efinitionII.13, identi- fionsWG `a un sous-groupe deWE,ρ⊂WE comme dans le lemmeII.14.
Alors l’homomorphisme
ρ∨T :TE→T dual du plongement WGoΓF-´equivariant
ρT :T ,b →TbE, et le morphisme
TE ,→TE = ResE/FA1
Tr
−−−→A1 invariant par la double action de WE et deΓF, d´efinissent un diagramme
TE/WG
//TE/WG
Tr //A1
T /WG
de sch´emas surF. Remarque :
Pour tout corpsF0⊃F, toute fibre de
ρ∨T : (TE/WG)(F0)→(T /WG)(F0)
au-dessus d’un pointt∈(T /WG)(F0) qui admet un rel`evementt∈T(F0) s’identifie `a la fibre de ρ∨T :TE(F0)→T(F0)
au-dessus du pointt∈T(F0).
Toujours sous les hypoth`eses du corollaire II.15, consid´erons le faisceau libre TE-´equivariant et WG-
´equivariant
ΩTE/T
des diff´erentielles relatives deTE au-dessus deT.
Son quotient par l’action de WG s’identifie au faisceau localement libre des diff´erentielles relatives de TE/WG au-dessus deT /WG.
La puissance ext´erieure maximale de ΩTE/T est engendr´ee par une sectionωTE/T qui est invariante par l’action de TE, F-rationnelle et sur laquelle WG agit par un caract`ere WG → {±1}. Cette section ωTE/T ne provient pas n´ecessairement d’une forme diff´erentielle de degr´e maximal deTE/WG au-dessus deT /WG, mais elle suffit `a d´efinir une forme de volume d|ωTE/T| sur les fibres de TE/WG → T /WG au-dessus des points deT /WG `a valeurs dans un Fx.
On a : Lemme II.16.–
Toujours sous les hypoth`eses du corollaireII.15, on a en toute placexdeF : (i) L’op´erateur
(ρ∨T)∗= Z
(ρ∨T)−1(•)
dtρ
d’int´egration le long des fibres de
ρ∨T :TE(Fx)→T(Fx)
est d´efini, modulo multiplication par une constante fixe, par la forme diff´erentielle relative de degr´e maximal ωTE/T.
(ii) Par cons´equent, il se prolonge en un op´erateur encore not´e (ρ∨T)∗=
Z
(ρ∨T)−1(•)
dtρ
d’int´egration le long des fibres de
ρ∨T : (TE/WG)(Fx)→(T /WG)(Fx),
qui est d´efini, modulo multiplication par la mˆeme constante, par la forme de volumed|ωTE/T|.
On peut maintenant ´enoncer : Proposition II.17.–
Toujours sous les hypoth`eses du corollaireII.15, consid´erons une place arbitraire x∈ |F|.
Alors la fonction
kxρT :T(Fx) → C t 7→
Z
(ρ∨T)−1(t)
dtρ·ψx◦Tr (tρ) se prolonge naturellement en la fonction, que nous noterons de la mˆeme fa¸con,
kρxT : (T /WG)(Fx) → C t 7→
Z
(ρ∨T)−1(t)
dtρ·ψx◦Tr (tρ) = lim
a7→0
Z
(ρ∨T)−1(t)
dtρ·ψx◦Tr (tρ)·1Ix(a·tρ)