MPSI B 29 juin 2019
Énoncé Partie I
Soit a 6= 1 un réel xé, on considère l'ensemble S des suites réelles (w n ) n∈ N vériant :
∀n ∈ N , w n+2 = (2 − a)w n+1 + (a − 1)w n
On rappelle que S est un sous-espace vectoriel de dimension 2 de l'espace vectoriel sur R des suites réelles.
1. Déterminer, suivant les valeurs de a une base de S .
2. Soit w un élément de S . Suivant les valeurs de a , exprimer w n pour n ∈ N en fonction de w 0 et w 1 .
Partie II
Soit V un R espace vectoriel de dimension 3 et B = (u, v, w) une base de V . Les endo- morphismes f et g de V sont dénis par les relations suivantes :
f (u) = 0 V , f (v) = u − v, f (w) = 0 V
g(u) = 0 V , g(v) = 0 V , g(w) = u − w
On pose aussi E = {h a,b , (a, b) ∈ ( R − {1}) 2 } avec, pour a et b réels diérents de 1, h a,b déni par
h a,b = Id V + af + bg
1. Montrer que (E, ◦) est un sous-groupe commutatif du groupe (GL(V ), ◦) des automor- phismes de V .
2. Résoudre dans E les équations suivantes
(1) : h a,b ◦ h a,b = h a,b , (2) : h a,b ◦ h a,b = Id V
Partie III
On utilise les notations des parties I et II. Soit a un réel, a 6= 1 et M = h a,a . 1. Montrer que M 2 est combinaison linéaire de M et Id V .
2. Établir l'existence de deux suites réelles (α n ) n∈ N et (β n ) n∈ N telles que :
∀n ∈ N : M n = α n M + β n Id V avec
α n+1 = xα n + yβ n β n+1 = x 0 α n + y 0 β n et x , y , x 0 , y 0 étant des réels à déterminer.
3. Vérier que α ∈ S . En déduire l'expression de α n puis celle de β n en fonction de n .
Partie IV
Soit A = h 2,2 . On désigne par F le sous-espace vectoriel engendré par A et Id V . 1. (F, +, ◦) est-il un sous-anneau de (L(V ), +, ◦) ?
2. Existe-t-il dans F des éléments non nuls dont le produit ( ◦ ) soit nul ? 3. Quels sont les éléments de F dont le produit ( ◦ ) est Id V ?
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Rémy Nicolai Aalglin8MPSI B 29 juin 2019
Corrigé Partie I
1. Le polynôme caractéristique attachée à cette relation de récurrence linéaire est X 2 − (2 − a)X − (a − 1) = (X − 1)(X − a + 1)
Lorsque a 6= 0 , les deux racines sont distinctes, une base de S est formée par (1) n∈N , ((1 − a) n ) n∈N
Lorsque a = 0 , une base est formée par
(1) n∈N , (n) n∈N
2. Lorsque a 6= 0 , il existe des nombres α et β tels que pour tous les entiers n : w n = α + β (1 − a) n
On résoud le système aux inconnues α et β formé en prenant n = 0 et n = 1 . On en déduit que pour tout entier n :
w n = w 0 − w 1
a (1 − a) n + w 1 − (1 − a)w 0
a On raisonne de même dans le cas a = 0 et on obtient
w n = w 0 + (w 1 − w 0 )n
Partie II
1. Pour montrer que (E, ◦) est un sous-groupe du groupe des automorphismes de V , trois points sont à vérier : la commutativité de la composition, la stabilité de la composition, la bijectivité d'un élément de E et le fait que sa bijection réciproque soit aussi dans E .
On commence par calculer f ◦ f , f ◦ g , g ◦ f , g ◦ g en considérant les images de vecteurs de base. On obtient :
f ◦ f(u) = 0 E , f ◦ f (v) = −f (v) = v − u, f ◦ f (w) = 0 E
f ◦ g(u) = 0 E , f ◦ g(v) = 0 E , f ◦ g(w) = f (u) − f (w) = 0 E g ◦ f(u) = 0 E , g ◦ f (v) = g(u) − g(v) = 0 E , g ◦ f (w) = 0 E
g ◦ g(u) = 0 E , g ◦ g(v) = 0 E , g ◦ g(w) = −g(w) = −u + w
On en déduit (unicité du prolongement linéaire)
f ◦ f = −f, f ◦ g = g ◦ f = 0 E , g ◦ g = −g puis
h a,b ◦ h a
0,b
0= (Id V + af + bg) ◦ (Id V + a 0 f + b 0 g)
= Id V + (a + a 0 − aa 0 )f + (b + b 0 − bb 0 )g = h a+a
0−aa
0,b+b
0−bb
0∈ E à condition que a + a 0 − aa 0 6= 1 et b + b 0 − bb 0 6= 1 . Ceci est réalisé car
a + a 0 − aa 0 − 1 = (a − 1)(1 − a 0 ), b + b 0 − bb 0 − 1 = (b − 1)(1 − b 0 )
avec a, a 0 , b, b 0 diérents de 1 . On a donc montré la stabilité de E et la commutativité de la composition.
En ce qui concerne la bijectivité : remarquons d'abord que Id V = h 0,0 . On en tire
h a,b ◦ h a
0,b
0= Id V ⇔
( a + a 0 − aa 0 = 0 b + b 0 − bb 0 = 0 ⇔
a 0 = a a − 1 b 0 = b
b − 1 On en conclut que h a,b est bijectif de bijection réciproque
h −1 a,b = h
aa−1
,
b−1b∈ E car a
a − 1 6= 1 et b b − 1 6= 1 2. L'équation (1) est équivalente au système
( a + a(1 − a) = a b + b(1 − b) = b ⇔
( a(1 − a) = 0 b(1 − b) = 0 La solution dans E est donc
h 0,0 = Id V
3. L'équation (2) est équivalente au système
( a(2 − a) = 0 b(2 − b) = 0
qui admet quatre couples solutions. Les solutions dans E sont h 0,0 = Id V , h 0,2 , h 2,0 , h 2,2
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Rémy Nicolai Aalglin8MPSI B 29 juin 2019
Partie III
1. D'après l'expression du produit dans E obtenue en II.1.
M = Id V + a(f + g) ⇒ M 2 = Id V + a(2 − a)(f + g) d'où
(2 − a)M = (2 − a)Id V + a(2 − a)(f + g) = (2 − a)Id V + M 2 − Id V
⇒ M 2 = (a − 1)Id V + (2 − a)M 2. Supposons que M n = α n M + β n Id V pour un certain entier n . Alors
M n+1 = α n M 2 + β n M = (β − n + (2 − a)α n )M + (a − 1)α n Id V
Ceci prouve l'existence des deux suites, elles sont dénies par récurrence par les for- mules
α n+1 = β n + (2 − a)α n β n+1 = (a − 1)α n et les conditions initiales
α 0 = 0, β 0 = 1 α 1 = 1, β 1 = 0 3. D'après les relations de récurrence de la question précédente,
α n+2 = β n+1 + (2 − a)α n+1 = (a − 1)α n + (2 − a)α n+1
donc (α n ) n∈ N ∈ S . D'après la partie I, on obtient Si a 6= 0 :
α n = − 1
a (1 − a) n + 1
a , β n = − 1
a (1 − a) n + a − 1 a , M n = 1 − (1 − a) n
a M + (1 − a) n + a − 1 a Id V
Si a = 0 :
α n = n, β n = 1 − n, M n = nM − (n − 1) Id V
Partie IV
1. F est clairement stable pour l'addition, comme h 2 2,2 = Id V il est stable pour ◦ de plus il contient Id V . C'est donc un sous-anneau.
2. Il existe des éléments non nuls dont le produit est nul. Par exemple (Id V − h 2,2 ) ◦ (Id V + h 2,2 )
3. L'équation
(λ Id V +µh 2,2 ) ◦ (λ 0 Id V +µ 0 h 2,2 ) = Id V se traduit par le système aux inconnues λ 0 et µ 0
( λλ 0 + µµ 0 = 1 µλ 0 + λµ 0 = 0
que l'on résoud par les formules de Cramer. On trouve, pour λ 6= µ : 1
λ 2 − µ 2 (λ Id V −µh 2,2 ) ◦ (λ Id V +µh 2,2 ) = Id V
Les éléments inversibles du sous-anneau F sont donc les λ Id V +µh 2,2 avec |λ| 6= |µ| .
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