G ERGONNE
Questions résolues. Solution du problème d’hydrodynamique proposé à la page 164 de ce volume
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 2 (1811-1812), p. 248-256
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248 QUESTIONS
de la
perspective ,
commequelques géomètres
en ontdéjà
faitl’essai. En
particulier ,
il serait très-facile de déduire de cesprin- cipes
les methodes connues pour mener, avec larègle,
unetangente
àune section conique,
soit par unpoint extérieur,
soit par unpoint pris
sur la courbe(*).
QUESTIONS RÉSOLUES.
Solution du problème d’hydrodynamique proposé à la
page I64 de
cevolume ;
Par M. G E R G O N N E. (**)
I.ON
a deux vases V etV’,
en forme deprismes
ou decylindres
droits. Leurs bases sont horizontales et ont des aires
respectivement égales
à b et b’. Ces vases étantremplis
d’eaujusqu’à
des hauteursh et
h’ ,
onpratique
à la fois à l’un et à l’autre et latéralementune fente verticale d’une
largeur
uniforme parlaquelle
l’eau s’écoule.L’eau du vase V est reçue dans le vase VI et celle de celui-ci est évacuée au dehors. On suppose d’ailleurs que la
quantité
d’eauqui
s’écoule des deux vases est
indépendante
de lapression
duliquide supérieur,
queconséquemment ,
pourchaque
vase, elle est constantedans toute l’étendue de la fente
qui répond
auliquide.
On suppose enfin que le volume d’eau écoulépendant
l’unité detemps ,
par une unité delongueur
de lafente ,
est pour le vase V et v’ pour levase V’.
Cela
posé,
on propose dedéterminer ,
I.°quelle
sera la hauteurdu
liquide
dans les deux vases à uneépoque
donnéequelconque ;
(*) Voy. la note de la page 338, du I.er volume des Annales.
(**) Ce
problème
a étéproposé
par M. Bret,professeur
à la faculté des sciencede l’académie de Grenoble.
2.°
RÉSOLUES. 249
2.. à
quelle époque
l’eau aura atteint son maximum de hauteur dans le vaseV/ ;
3.° enfinquelle
sera alors lahauteur
duliquide
dans cevase.
2. Soit z la hauteur du
liquide
dansle
vase V al’époque t ; à l’époque t+i
cette hauteur seraelle aura donc diminué de la
quantité
d’où il suit que le
volume
duliquide
évacué durantl’intervalle
detemps
i serac’est-à-dire ;
3. Présentement
si, pendant
l’intervalle detemps i,
leliquide
eût été constamment entretenu dans le vase V à la
hauteur z,
levolume d’eau évacué durant cet intervalle eùt été
et
si ,
aucontraire ,
leliquide
eût constammentété , pendant
le mêmetemps,
à la hauteur où il n’est parvenuqu’à l’époque t+i ,
le vo-lume de la
partie
évacuée durant letemps
i n’eùt été quec’est-â-dire ,
Or il est visible que l’on
peut toujours
supposer i assezpetit,
sansTom. Il 35
250
QUESTIONS
être
nul ,
pour que le volume d’eau reellement évacué soitcompris
entre ces deux-là ;
c’est-à-dire ,
pour que la fonction(B)
soit com-prise
entre les fonctions(C)
et(D),
etqu’alors
il en sera de mêmepour toutes les valeurs de i inférieures à
celle-là ;
on doit doncavoir , rigoureusement
en vertu d’un théorème connu(*),
c’est-à-dire
4.
Si l’on fait z=e*,d’où dz dt =e* dx dt ,
dt ilviendra,
ensubsti-
dt tuant et divisant
par e*
d’où
T étant une constante arbitraire. On aura donc
au
bout
dutemps t+i, z
sera donc devenuc’est-à-dire ,
(*)
Voyez
le Calcul des dérivationsd’Arbogast,
note de lapréface,
page XIV.Voyez
aussi le Traité de calculdifférentiel
et de calculintégral
de NI. Lacroix ,deuxième édition , tome I.er , introduction , page 65.
(**) On parvient à ce résultat d’une manicre moins
rigoureuse,
à la vérité, quantau
langage ,
maisbeaucoup plus
courte , en remarquant que vzdt et 2013bdz ne sont que deuxexpressions
différentes duvolume
deliquide
évacué durant l’instant dt.R É S O L U E S.
25Iformule
qui
doit coïncider avec la formureA) ,
etqui
montre que l’abaissement daliquide
dans letemps
iest
5. SI l’on veut
compter
lestemps depuis l’epoque
où l’écoule-lement a commence, on devra avoir à la fois z=h et t=o, ce
qui
donneradivisant
l’équation (F)
parcelle-ci , il viendra ,
en chassant le de-nominateur ,
c’est là
l’expression
de la hauteur duliquide
dans le vase V aubout
du temps t :
elle montre que cettehauteurs
bienqu’elle dé-
croisse
continuellement ,
ne pourrajamais
devenir tout à tait nulle.G.
Considérons actuellement cequi
se passe dans le vaseV’;
soitZl la hauteur du
liquide
dans ce vase àl’époque
t ; àl’époque t+i
elle sera
et le volume de
liquide
introduit dans ce vasependant
letemps i
sera
(H)
Si ce volume eût été subitement introduit à
l’époque t,
il eût élevéle
liquide
d’unequantité
c’est-à-dire ,
252
QUESTIONS
de manière que ce
liquide
se fûttrouvé,
àl’époque t , à
unehauteur
sa hauteur à
l’époque t+i
eùt donc été dans cettehypothèse (G)
c’est-à-dire ,
7.
Si ,
au contraire ce volume deliquide
eùt été subitement in- troduit àl’époque t+i ;
comme àl’époque t
il se trouvait à la hauteurzf ,
sa hauteur àl’époque t+i
se fût trouvée d’abord(G)
a quoi ajoutant
l’élévation(L)
due auliquide
subitementintroduit, c’est-à-dire ,
on aura pour hauteur totale , à l’époque t+i,
8. Présentement il est facile de voir que i
peut toujours
êtresupposé
assezpetit ,
sans êtrenul ,
pour que la hauteur effective duliquide
dans le vaseV’ , à l’époque t+i
soitmoyenne
entre cellesqui
résultent de ces deuxhypothèses y c’est-à-dire ,
pour que la fonction(1)
soitcomprise
entre les fonctions(M)
et(N) ;
d’oùl’on doit
conclure ,
commeci-dessus,
R É S O L U E S.
253ou
9. Pour que la hauteur du
liquide
dans le vase V’ soit unmaximum,
il fautqu’on ait dz’ dt = o ,
cequi
donneor vz et v’z’ sont les
dépenses respectives
des vases V et V’ dansle même
temps ;
ainsi leliquide
sera à saplus grande
hauteur dansle vase
VI, lorsque
ce vaseperdra précisément
autant d’eau dansun instant que le vase V lui en
fournira ,
cequi
étaitd’ailleurs
facile à
prévoir.
I0. Si entre les
équations (E)
et(0)
on éliminedt,
on obtiendraposant
alorsZl=zy
d’oùdz’ dz = z dy dz +03B3,
ilviendra,
en substituantet
divisant
par z,ou
d’où
ou en remettant pour y la
valeur 2013
et réduisant(*) On
parvient sur-le-champ à
ce résultat , en remarquant que l’accroissement da volume duliquide
dans le vase V’ , durant l’instant dt , peut êtreégalement exprimé
par b’dz’ et par (vz2013v’z’)dt.
254
QUESTIONS
il. En considérant que les valeurs h et h’ de z et z’ doivent se
correspondre ,
on aurapareillement
équation qui ,
retranchée de laprécedente ,
donneou
simplement
ce
qui
revient àou encore
et donne
formule
qui
donnera z’lcrsque z
sera connu.I2. Nous avons trouvé
(5)
substituant
donc ,
il viendra(*) Si dans
l’équation
(0) , on substitue pour z sa valeur en t, elle deviendraR É S O L U E
C’est là la hauteur du
liquide
dans le vase V’ àl’époque
t.I3. Si dans
l’équation (P)
on metpour z’
savaleur vz v’ qui
con-vient
aumaximum
, elledeviendra
en remettant pour z sa valeur en t, on aura
ou en Dassant des nombres aux logarithmes
équation qui
donneral’époque t
où leliquide
du vase V’ auraatteint son maximum d’élévation.
14.
Ces dernières formules sesimplifient lorsque
le vase V’ necontient
d’autreliquide
que celuiqu’il reçoit
du vase V. On a alorsh’=o , ce qui
donne pour la hauteur de l’eau dans le vase V’ àl’époque t,
et pour
l’époque
du maximum de hauteur duliquide
dans ce vase,il est
remarquable qu’alors l’époque
du maximum estindépendante
du volume d’eau contenu dans le vase V.
I5. Si de
plus
on suppose les vases V et V’ absolumentégaux
et
perces
de la mômemanière, on
trouvera I.° pour la hauteur ducette
équation , qui
neparaît être
facilementintégrable par
aucun moyen connu , adonc pour intégrale l’équation
(Q).256
QUESTIONS PROPOSÉES.
liquide
dans le vase V’ àl’époque t
2.° pour la
plus grande
hauteur duliquide
dans ce vase3.° enfin pour
l’époque
où le maximum d’élévation duliquide
aura lieudans le vase V’
On traiterait de la même manière le cas où l’un des vases ou tous
les deux seraient construits en forme de cônes ou de
pyramides, tronqués
ou nontronqués ,
et celui où l’on auraitégard à
lapression
du
liquide supérieur ;
mais il est douteuxqu’alors
onparvint
à desformules
intégrables.
QUESTIONS PROPOSÉES.
Problèmes de Géométrie.
I.
ETANT donnés,
dansun quadrilatère complet,
letriangle
formépar deux côtés et la
diagonale qui joint
leursextrémités,
etconnaissant,
en outre , la
position ,
parrapport
à cetriangle ,
dupoint
de concoursdes deux autres
diagonales ;
construire lequadrilatère ,
enn’employant
que la
règle
seulement ?II. A un même
triangle
donnéquelconque ,
onpeut
inscrire une infinité desystèmes
de trois cercleségaux,
tels que chacun de ces cer-cles touche les deux autres et un côté du
triangle.
On propose de construire le
plus petit
de cessystèmes ? (*)
(*) On pourrait
généraliser
leproblème,
en demandant que les rayons des trois cer-cles, au lieu d’être
égaux,
soient entre eux dans un rapport donné. Onpourrait
aussi lerenverser , en proposant de circonscrire, an système de trois cercles
qui
se tou-chent deux à deux, un