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2O21 Organisation des Nations Unies en Guinée. Analyse Commune Pays. République de Guinée. Analyse Commune Pays de la République de Guinée Page 1

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(1)

Analyse Commune Pays

République de Guinée

2O21| Organisation des Nations Unies en Guinée

(2)

TABLE DES MATIERES

SIGLES ET ABREVIATIONS --- 4

LISTE DES TABLEAUX --- 6

LISTE DES GRAPHIQUES --- 6

RESUME ANALYTIQUE --- 7

INTRODUCTION --- 11

1 VISION NATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE --- 13

2 LES DEFIS DU DEVELOPPEMENT EN GUINEE --- 14

2.1 Généralités --- 14

2.2 Contexte politique --- 15

2.3 Contexte Socio-Economique et environnemental --- 16

2.3.1 Démographie et ambitions pour le dividende démographique--- 16

2.3.2 Dynamique économique --- 18

2.3.3 Situation des droits de l’homme --- 24

2.3.4 Environnement et Changement climatique --- 25

2.4 Développement humain, pauvreté et vulnérabilités socioéconomiques --- 33

2.4.1 Développement Humain --- 33

2.4.2 Incidence de la pauvreté monétaire --- 33

2.4.3 Sécurité alimentaire et nutritionnelle --- 36

2.4.4 Education --- 38

2.4.5 Formation Professionnelle --- 40

2.4.6 Genre et autonomisation des femmes --- 41

2.4.7 Le Système de Santé (hormis la COVID-19 et ses impacts) --- 42

2.4.8 L’eau et l’assainissement --- 46

2.4.9 Démographie --- 47

2.4.10 Protection sociale--- 48

2.4.11 Habitat et Urbanisation --- 50

2.5 Les défis de la Gouvernance --- 52

2.5.1 La parité homme-femme--- 53

2.5.2 L’état de droit et la justice --- 54

2.5.3 L’environnement des Affaires --- 54

2.5.4 Les capacités statistiques et la programmation --- 55

2.5.5 Les collectivités locales --- 55

2.6 Analyse des impacts de la pandémie à COVID-19 --- 56

2.6.1 Situation sanitaire et évolution de la COVID-19 --- 56

2.6.2 Impact multidimensionnel de la pandémie --- 57

2.6.3 COVID-19 et gouvernance, droits de l’homme, cohésion sociale, sécurité et paix --- 57

2.6.4 COVID-19 et la sécurité alimentaire et nutritionnelle --- 58

2.6.5 Réponse aux défis sanitaires et socioéconomiques de la COVID-19 en Guinée --- 58

3 PROGRES NATIONAUX POUR L’ATTEINTE DES OBJECTIFS DE L’AGENDA 2030 60 3.1 Trajectoire des ODD et alignement des politiques nationales sur les ODD --- 60

3.1.1 Trajectoire des ODD de la Guinée --- 60

3.1.2 Alignement des politiques nationales de développement avec les ODD --- 60

(3)

3.2 Analyse thématique des objectifs de développement durable (ODD) selon les 5 P --- 60

3.3 Analyse des risques liés à l’atteinte de l’agenda 2030 --- 65

3.4 Gaps et défis pour l’atteinte de l’agenda 2030 --- 66

3.5 Mécanisme de Coordination de la mise en œuvre des ODD --- 68

4 NE LAISSER PERSONNE DE COTE --- 69

4.1 Femmes --- 69

4.2 Enfants et jeunes --- 70

4.3 Personnes vivant avec un handicap --- 70

5 ENGAGEMENT PRIS EN RELATIONS AVEC LES NORMES ET STANDARDS INTERNATIONAUX --- 71

5.1 Instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme ratifiés par la Guinée--- 71

5.2 Principales lacunes observées --- 72

6 PERSPECTIVES TRANSFRONTALIERES, REGIONALES ET SOUS REGIONALES - 73 6.1 Renforcement de la coopération régionale --- 73

6.1.1 La Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (UNISS) --- 73

6.1.2 Le commerce régional --- 74

6.2 Migration et Développement --- 74

6.3 Gestion integrée des frontieres --- 75

7 PAYSAGE FINANCIER ET DEVELOPMENT DURABLE --- 76

7.1 Financement extérieur (y compris le transfert de fonds de la diaspora) --- 76

7.2 Paysage et incitation domestique : financement public et privé --- 76

7.3 Allocations du budget national --- 78

7.4 Sources de financement prévisionnelles et potentielles du développement durable --- 78

CONCLUSION --- 80

(4)

S

IGLES ET ABREVIATIONS

AGVSAN Analyse globale de la vulnérabilité, de la sécurité alimentaire et de la nutrition ANAFIC Agence Nationale de Financement des Collectivités Locales

OMS Organisation Mondiale de la Santé PDU Plan de Développement Urbain

PNDHD Programme National de Développement Humain Durable

PREMA Programme de Réformes de l’Etat et de Modernisation de l’Administration SDMT Stratégie de Dette à Moyen Terme

ANIES Agence nationale d’inclusion économique et sociale ANSS Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire

BAD Banque Africaine de Développement

BCRG Banque Centrale de la République de Guinée

BM Banque Mondiale

BND Budget national de développement BTP Bâtiments et Travaux publics

CEA Commission Économique pour l’Afrique

CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CES Conseil Economique et Social

CFD Code Foncier et Domanial

CNPSAE Caisse nationale de prévoyance sociale des agents de l’État CNSS Caisse nationale de sécurité sociale

DAES Département des Affaires Économiques et Sociales des Nations Unies DND-APD Direction Nationale de la Dette et de l’Aide Publique au Développement DPP Dialogue Public Privé

EDS V FAD

La Cinquième Enquête Démographique et de Santé Le Fonds africain de développement (FAD)

FAO Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture FMI Fonds Monétaire International

IDE Investissements Directs Etrangers IDH Indice de Développement Humain

INIDH Institution Nationale Indépendante des Droits Humains INS Institut National de la Statistique

MENA Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation

MESRS Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique

METFP-ET Ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle, de l’Emploi et du Travail MGF Mutilations Génitales Féminines

MUFFA Mutuelles Financières des Femmes Africaines ODD Objectifs de Développement Durable

OIM Organisation Internationale de la Migration OIT Organisation Internationale du Travail ONU Organisation des Nations Unies PAM Programme Alimentaire Mondial

PASANDAD Programme Accéléré de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle et de Développement Agricole Durable

PIB Produit Intérieur Brut

PME Petites et Moyennes Entreprises

(5)

PNACC Programme National d’Appui aux Communes de Convergence PNAE Plan National d’Action l’Environnement

PNDES Plan National de Développement Economique et Social PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PREFIP Plan stratégique de Réformes des Finances Publiques PTF Partenaires Techniques et financiers

RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitation SARL Sociétés à responsabilité limitée

SDAU Schémas Directeurs d’Aménagement et d’Urbanisme

SDSP Stratégie de Promotion des Investissements, celle pour Développement du Secteur Privé SNDB Stratégie Nationale pour la Diversité Biologique pour la mise en œuvre des objectifs d’Aichi en

Guinée

SNU Système des Nations Unies

SRAD Schémas Directeurs Régionaux d’Aménagement et de Développement Durable SRAT Schémas Régionaux d’Aménagement du Territoire

UEMOA Union Economique et Monétaire ouest-africaine

UNESCO Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture UNICEF Fonds des Nations unies pour l'enfance

UNOWAS Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel

UNDAF United Nations Développement Assistance Framework ou Plan Cadre des Nations Unies pour l’aide au Développement (PNUAD)

UNDESA Département Économique et Social des Nations unies VBG Violences Basées sur le Genre

(6)

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Evolution des importations du mercure et cyanure en volume (poids net) en milliers de kg ... 27

Tableau 2 Evolution de l'IDH de la Guinée d'après des données temporelles cohérentes... 33

Tableau 3 Répartition (pour cent) de l'incidence, de la profondeur et de la sévérité de pauvreté par région naturelle et selon le milieu de résidence ... 34

Tableau 4: Indicateurs de pauvreté selon le groupe d’âge des individus ... 34

Tableau 5 Importation des principaux produits alimentaires au Port autonome de Conakry (en milliers de tonnes métriques) Produits ... 36

Tableau 6 Distance entre domicile et installations sanitaires ... 43

Tableau 7 Perception de la population par rapport à l'accessibilité des services de santé en fonction des problèmes rencontrés ... 44

Tableau 8 Production de l'eau de la SEG par préfecture (milliers m3) ... 46

Tableau 9 Besoins de consommation d'eau de la SEG (millions m3) ... 46

Tableau 10 Indicateurs pour le cadre de l'habitat ... 50

Tableau 11 Qualité de la gouvernance de 2016 à 2019 ... 53

Tableau 12 Classement de l’indice ODD de la République de Guinée en 2016 ... 60

Tableau 13 Synthèse des risques ... 65

Tableau 14 Répartition des ressources ordonnancées dans les secteurs de l'administration publique de en 2019 ... 78

Tableau 15 Répartition du taux d'exécution des ressources ordonnancées dans les secteurs de l'administration publique en 2019 ... 78

LISTE DES GRAPHIQUES Figure 1 Carte géographique de la République de Guinée. ... 14

Figure 2 Pyramide des âges 2016 par genre, (unité 1000 habitants) (Source (UNFPA) ... 16

Figure 3 Cartographie de l'environnement biophysique de la Guinée ... 26

Figure 4 Nombre de projections de jours très chauds au Sahel, pour 2030, 2050 et 2080 (source UNISS) ... 27

Figure 5 Situation des forêts par milliers ha (Source: Évaluation des ressources forestières mondiales 2015 (FRA 2015)/FAO)) ... 28

Figure 6 Superficie des forêts reboisées (en ha) (Direction nationale des eaux et forêts) ... 28

Figure 7 Répartition (en pourcentage) de la population vivant en-dessous du seuil de la pauvreté ... 34

Figure 8 Répartition (pour cent) de la population d'enfants de moins de cinq ans atteints de malnutrition ... 38

Figure 9 Evolution du nombre de personnes alphabétisés de 2012 à 2020 ... 40

(7)

Résumé analytique

a Guinée dispose de potentialités importantes en termes de ressources notamment minières, agricoles et hydriques, qui peuvent servir de socle important pour un développement humain et durable. En dépit de ces potentialités, et d’autres avantages tels que la jeunesse de sa population, l’indice de Développement Humain (IDH) de la Guinée observé en 2019 place le pays dans la catégorie « développement humain faible

», au 178ème rang parmi 189 pays et territoires1. Ainsi, pour résolument se placer dans la trajectoire de son développement et pour valoriser ses potentialités naturelles, le pays doit incontestablement relever des défis importants sur de nombreux plans.

Une fragilité multidimensionnelle.

Sur le plan politique, la République de Guinée a connu une transition réussie vers la démocratisation au début des années 2010. Cependant, durant la période des élections présidentielles du mois d’octobre 2020, la faiblesse du dialogue politique inclusif couplée à l’insuffisance de compromis entre les différents acteurs politiques, ont donné lieu à des manifestations violentes qui ont entraîné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants dans le pays. L’annonce au début de l’année 2021, de la création d’un cadre permanent de dialogue politique national, n’a pas permis de relever ces défis.

Ce processus bien que n’ayant pas pu avancer de façon significative, a été interrompu brutalement par le coup d’Etat du 5 Septembre 2021 qui a vu la destitution et l’arrestation du président Alpha Condé, la suspension de la Constitution, la dissolution du gouvernement et des institutions constitutionnelles ainsi que la fermeture des frontières jusqu'au 17 septembre 2021 ainsi que la mise en place du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD). Ce dernier a démarré un processus de concertations larges avec les différents groupes sociaux, politiques et économiques. L’analyse de la gouvernance politique et l’impact de ces événements sur la stabilité et le développement socio-économique de la Guinée feront l’objet d’un addendum à cette analyse commune.

Sur le plan démographique, le profil du pays montre une population à majorité jeune qui lui aurait permis de tirer avantage du dividende démographique, dont l’ouverture de la 1ère fenêtre s’est faite en 2007, avec une plus grande maîtrise de la fécondité, de la mortalité chez les enfants, des mariages précoces, etc. Le manque d’opportunité économique explique par ailleurs une émigration importante de la jeunesse guinéenne.

Sur le plan économique, la croissance du pays pourrait être renforcée par la diversification de l’économie à travers l’industrialisation et la transformation des produits de base vers une gamme élargie de produits à haute valeur ajoutée. Malgré la crise sanitaire de la COVID-19, l’augmentation du PIB réel pour 2020 a été de 7,1 pour cent, soit mieux que les 5,6 pour cent atteints en 20192. Cette forte croissance enregistrée en 2020 a été portée par un secteur minier en plein essor. Cependant, malgré la mise en œuvre d’un plan de réponse rapide et bien structuré, la pandémie a fait des ravages dans l’économie non minière, qui représente plus des trois- quarts du PIB, et qui emploie une grande majorité de la population.

En ce qui concerne la dynamique sociale, il faut reconnaître que durant la dernière décennie, le pays a connu des avancées très encourageantes, à la faveur de nombreuses réformes entreprises dans les différents domaines ayant permis d’obtenir des résultats majeurs dans les secteurs sociaux clés. Néanmoins, dans les secteurs sociaux tels que l’éducation, la santé, l’action sociale, le défi majeur est celui de favoriser l’inclusion et offrir une protection sociale de qualité à tous sur l’ensemble du territoire. En outre, même s’il a été observé que la proportion de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté a enregistré une réduction de près de 11 points de pourcentage entre 2012 et 2019, on note que les fruits de cette croissance nationale ne profitent pas à tous, car des disparités importantes persistent selon le statut social, le lieu de résidence, le sexe, et bien plus encore.

Par ailleurs, bien que la Guinée dispose d’un arsenal juridique qui permet de garantir le principe de l’égalité entre hommes et femmes, le défi à l’horizon 2030, sera donc de veiller à l’application effective de cet arsenal juridique afin de réduire les inégalités entre hommes et femmes dans tous les secteurs d’activités. Les violences basées sur le genre, y compris les mutilations génitales féminines constituent, en outre, un problème au niveau national exacerbé par les pesanteurs socio-culturelles.

1Rapport sur le développement humain 2020

2 Fonds Monétaire International (FMI). 2021.Communiqué de presse no 21/118

L

(8)

Sur le plan de la jouissance des droits de l’homme, la situation politique durant la période électorale de 2020 et les crises sanitaires liées à la fois à la COVID-19 et à la maladie à virus de Ebola, ont eu un impact sur la protection des droits économiques, civils, culturels, politiques, sociaux et sur le droit au développement. Le pays doit continuer à renforcer la coopération avec les mécanismes internationaux et régionaux de promotion et de protection des droits de l’homme afin de faire face aux défis de la mise en œuvre de ses engagements en matière des droits de l’homme.

La question environnementale est également au centre du développement du pays notamment en ce qui concerne la lutte contre la déforestation et la pollution issue de l'exploitation minière, et l’insuffisance du traitement des eaux usées, la faiblesse de la planification ainsi que celle de la gestion du développement urbain.

La faiblesse relative des systèmes alimentaires et l’inadéquation des systèmes de prévention et de gestion des risques et catastrophes, font qu’en 2021,

1 782 612 personnes (soit 16%) sont en sous pression et 564 458 personnes (soit 5%) sont en crise3.

La Guinée fait face également, à l’instar du monde entier, à la progression rapide de la COVID-19. Les mesures de confinement et de restriction à la mobilité humaine ont impacté négativement l’accès des ménages aux services sociaux essentiels et aux activités génératrices de revenu. Cette crise a exacerbé les inégalités sociales, et a remis au-devant de la scène les questions de droit à la protection de l’Etat, notamment, la protection sociale que la Constitution guinéenne considère un pacte liant l’Etat au citoyen. La vulnérabilité généralisée de la population, et particulièrement celle des femmes, des enfants, des personnes handicapées incluant celles atteintes d’albinisme, et l’absence de mesures de protection sociale d’envergure, limitent fortement la capacité de résilience de la population face à la pandémie de la COVID-19.

Vision nationale pour le développement durable

Le pays, pour répondre à tous ces défis, a adopté en 2015, une nouvelle vision de développement durable, intitulée : « Vision Guinée 2040 ». Cette vision à long terme sera mise en œuvre à travers une génération de plans quinquennaux, dont le 1er jalon est le Plan National de Développement Économique et Social 2016-2020 (PNDES 2016-2020). L’objectif assigné au PNDES est de « promouvoir une croissance forte et de qualité pour améliorer le bien-être des Guinéens, opérer la transformation structurelle de l’économie, tout en mettant le pays sur la trajectoire du développement durable ». Le PNDES, qui est un plan intégrateur des différents cadres stratégiques ou programmatiques de développement, et qui à ce titre est l’unique document de référence pour le gouvernement et les partenaires au développement de la Guinée, y compris les Partenaires Techniques et Financiers, s’articule autour de quatre piliers clés de développement qui sont : (i) la promotion d’une bonne gouvernance au service du développement durable, (ii) la transformation économique durable et inclusive, (iii) le développement inclusif du capital humain, et (iv) la gestion durable du capital naturel. Au moment de produire ce rapport d’analyse, les autorités guinéennes sont impliquées en même temps dans l’évaluation du PNDES 2016-2020 et dans l’élaboration du PNDES II couvrant la période 2021-2025

Le gouvernement de la transition politique a présenté une vision basée sur les axes suivants : (i)rectification Institutionnelle, (ii) cadre macroéconomique et financier (iii) cadre légal et gouvernance (iv) action sociale, emploi et employabilité (v) infrastructures et assainissement.

Progrès nationaux pour l’atteinte de l’agenda 2030

La Guinée a procédé à l’alignement du PNDES-2016-2020 sur l’agenda 2030 et, à ce titre, 75 cibles des ODD sur 169 ont été priorisées dans le PNDES-2016-2020, soit un taux de 44,3 pour cent. Au regard des progrès réalisés par ODD, et des conclusions du Rapport National Volontaire des ODD de 2018, d’autres analyses (« Overseas Development Institute » 2016, Banque mondiale, PNUD, etc.) indiquent que les chances pour la Guinée d’atteindre les cibles des ODD sont faibles sans une hausse substantielle des investissements et financements. Toutefois, l’espoir est permis notamment en matière d’accès à l’eau et à l’électricité et de la réduction du taux d’infection au VIH/SIDA.

Situation de la Guinée par rapport aux risques liés à l’atteinte de l’agenda 2030

3 Cadre Harmonisé sur situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle

En Guinée – courante (octobre-décembre 2021) et projetée (juin-juillet-août 2022) : 15 novembre 2021

(9)

Le profil pays des risques de la Guinée a été élaboré sur la base des résultats de deux approches complémentaires, à savoir l’analyse des 12 domaines retenus par les Nations Unies en relation avec l’Agenda 2030, et les résultats de INFORM.

Selon les résultats de ces deux approches, la République de Guinée est un pays à risque élevé. En effet, selon les résultats de INFORM présentés dans son rapport de 2021, la Guinée obtient un score de 5.1 sur 10, et est classée 48ème sur 191 pays dans le monde. Certains pays voisins ont des scores plus élevés comme Mali (6.4), la Cote d’Ivoire (6), la Sierra Léone (5.3) et le Libéria (5.3).

En somme, le profil des risques de la Guinée conduit à considérer les sept principaux risques suivants : (i) Changements climatiques (ii) Conflits politiques, et cohésion sociale (iii) Victimes de l’insécurité alimentaire, (iv) Faiblesse des services de santé pour répondre aux pandémies/épidémies, (v) Situation difficile des personnes vulnérables, (vi) Faible niveau du développement des infrastructures et (vii) Mauvaise gouvernance.

Inclusion des groupes vulnérables

L’analyse de la situation de vulnérabilité a été examinée sur la base, d’une part, de la collecte traditionnelle de statistiques et des informations primaires et secondaires déjà existantes, et d’autre part, des consultations qualitatives (discussion de groupe) avec les différents groupes de population considérés comme vulnérables en Guinée (les femmes, les enfants sans attachement familial, les jeunes et les personnes vivant avec un handicap), dans la capitale (Conakry) et dans différentes régions du pays (Boké, Kindia, Labé, Kankan et Nzérékoré).

Parmi les principales privations subies par les populations les plus vulnérables, on note la question de droits dans tous les domaines, surtout en matière de dignité humaine, la sécurité devant la montée des violences surtout envers les femmes et les enfants, les difficultés d’accès aux services sociaux de base, de participation en tant que citoyen à part entière à la vie politique, et l’accès limité aux opportunités économiques pour sortir du cercle de la pauvreté dans ses multiples dimensions.

Engagement pris en relation avec les normes et standards internationaux

La République de Guinée a ratifié la plupart des engagements internationaux liés notamment aux droits économiques, sociaux et culturels, à l’alimentation et à la nutrition, à l’éducation, à la santé et à un environnement sain, à la protection sociale, à la l’égalité des sexes, à la culture, et aux droits de l’enfant. Il est important que le pays renforce sur le plan interne, la mise en œuvre de ces engagements et s’attèle au respect des normes et standards internationaux au bonheur de sa population.

Perspectives transfrontalières, régionales et sous régionales

Au niveau régional, plusieurs facteurs influent sur les progrès de la République de Guinée par rapport à la mise en œuvre des ODD. La Guinée fait partie des 10 pays, avec le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et la Gambie, couverts par la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (UNISS), qui est une approche multidimensionnelle axée sur les résultats autour de priorités clés en matière de gouvernance, de sécurité et de résilience. Le pays jouit également d’une position géographique favorable à l’intégration régionale et aux échanges commerciaux de la sous-région et participe au désenclavement des pays voisins comme le Mali, à travers le transit des marchandises par le port de Conakry.

En outre, le pays pourrait participer activement et bénéficier des initiatives régionales telles que la route transsaharienne, la fibre optique régionale, le gazoduc transsaharien et les corridors commerciaux continentaux qui peuvent offrir des opportunités économiques et de croissance pouvant transformer structurellement la région et la Guinée.

En somme, il existe une bonne dynamique d’intégration sous régionale impulsée notamment à travers les organisations régionales, sous régionale et continentale telles que la Mano Rivers Union, la CEDEAO et l’Union Africaine, dont peut profiter la Guinée.

Cependant, cette dynamique doit continuer à être exploitée tout en tenant compte des défis sous régionaux que posent la menace sécuritaire et la croissance du risque terroriste et de radicalisation au Sahel qui représentent un risque important de déstabilisation de la région, y compris de la Guinée.

Paysage financier et opportunités pour le développement durable

(10)

L’impact de la COVID-19 sur les flux habituels de financement du développement a touché, à divers degrés, l’exécution budgétaire, l’évolution de la dette publique, le financement des ODD, l’évolution de l’APD, et les autres sources de financement.

En dépit de cette influence négative, l’évaluation commune de pays a fait ressortir qu’au cours de la période récente, la Guinée a réalisé des améliorations significatives de ses fondamentaux macroéconomiques. La croissance, les investissements ainsi que les recettes se sont établis respectivement à 5,9 pour cent, 26,6 pour cent/PIB et 15 pour cent/PIB, en moyenne, sur la décennie 2010-2020. Les progrès ont été plus significatifs sur la période 2016-2019 en raison d’une meilleure mise œuvre du PNDES (2016–2020), et de l’attrait massif des investissements directs étrangers dans le secteur minier, grâce notamment aux effets induits par l’amélioration du cadre macroéconomique et par l’environnement des affaires, à la faveur des ambitieuses réformes réalisées depuis 2011.

Pour les quatre premières années 2016-2019 du PNDES, l’exécution en matière de paiement s’élève à 48 588,25 milliards GNF sur une prévision budgétaire de 63 436,40 milliards GNF, tous piliers confondus, soit un taux de réalisation de 76,6 pour cent. Ce taux n’est que de 46,8 pour cent en comparaison avec les prévisions du PNDES estimées à 103 777,1 milliards GNF pour les quatre années.

(11)

I

NTRODUCTION

ans la perspective de la formulation du prochain Plan Cadre de Coopération pour le Développement Durable des Nations Unies (UNSDCF), l’Equipe Pays des Nations Unies en Guinée vient de conduire un exercice approfondi afin de mieux cerner les contours du contexte socio- économique et des priorités de développement du pays hôte. Cet exercice stratégique a abouti à l’élaboration de la présente Analyse Commune de Pays (CCA), conformément à la résolution sur le Repositionnement du Système des Nations Unies adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 31 mai 2018.

L’objectif principal de l’analyse commune de pays est d’examiner les progrès, les lacunes, les opportunités et les goulets d’étranglement qui affectent les capacités de la République de Guinée à tenir ses engagements liés à la réalisation de l’Agenda 2030 des ODD, au respect des normes et des standards internationaux, ainsi qu’aux principes de la Charte des Nations Unies. Cet exercice devrait à terme permettre à l’Equipe Pays des Nations Unies en Guinée et aux partenaires de développement d’identifier et de prioriser les domaines dans lesquels des changements en profondeur seraient nécessaires d’ici à 2030. Cette analyse sera complétée par un addendum qui détaillera les enjeux du développement humain et de la gouvernance sous ses différentes formes dans le contexte de la crise politique liée au coup d’état survenu le 5 Septembre 2021.

Le processus des consultations des différents acteurs

La démarche méthodologique suivie pour l’élaboration du CCA a privilégié l’approche participative impliquant, d’une part, l’ensemble des agences du SNU et, d’autre part, les partenaires nationaux (gouvernement, secteur privé et société civile). Le processus a veillé à respecter des principes directeurs importants, à savoir : i) le caractère inclusif du processus en impliquant tous les partenaires nationaux clés et les agences du SNU ; ii) le recours systématique à l’analyse des problèmes basée sur les droits humains permettant de saisir la profondeur des questions des détenteurs de droits et des débiteurs d’obligations ; iii) la prise en compte des ODD en tant que matrice d’analyse de la situation de référence et cadre stratégique de la définition des priorités de développement du pays ; iv) la prise en compte de cinq principes de programmation dans les analyses et l’établissement des priorités (1. Ne laisser personne de côté qui constitue le principe fédérateur autour duquel l’analyse est articulée ; 2. Droits Humains ; 3. Egalité entre les sexes et autonomisation des femmes et des jeunes ; 4.

Durabilité et résilience ; et 5. Ethique et responsabilité).

Les consultations pour la célébration du 75ieme Anniversaire de l’Organisation des Nations Unies.

Par ailleurs, l’élaboration de ce rapport a pris appui sur les résultats du dialogue mené dans le cadre des consultations préparatoires pour la célébration du 75ième Anniversaire de l’Organisation des Nations Unies. Cette initiative du Secrétaire Général des Nations unies a permis de recueillir les opinions de plus de trente-sept mille personnes sur tout le territoire autour la construction de « l’avenir que nous voulons ».

Les consultations des différents acteurs

Afin de compléter les informations primaires et secondaires collectées, des ateliers participatifs de consultation ont été organisés avec les différents groupes d’acteurs et bénéficiaires du développement (dans les différentes régions du pays (Conakry, Boké, Kindia, Labé, Kankan et Nzérékoré). Ainsi les directeurs techniques des différents départements ministériels, aussi bien au niveau national et qu’au niveau des différentes régions ont été invités à ces discussions tripartites (gouvernement, SNU et société civile) afin de renforcer la coopération et le partenariat du SNU et ces différents acteurs du développement autour de la nouvelle génération du Cadre de Coopération dès sa conception. Ces consultations ont également permis de procéder à une analyse approfondie et multidimensionnelle des défis du développement, de leurs causes profondes et à une proposition des solutions innovantes et durables du futur Cadre de Coopération /CF pour la mise en œuvre des priorités nationales et l’atteinte des Objectifs de développement durable en Guinée.

La consultation dans les différentes régions du pays (Conakry, Boké, Kindia, Labé, Kankan et Nzérékoré) a permis par ailleurs de mettre en exergue les spécificités de chaque région par rapport au processus du développement.

En outre un atelier regroupant le Système des Nations Unies et les représentants du Gouvernement (les Bureaux de Stratégie et de Développement de plus de vingt ministères techniques et les points focaux des ODD), et l’Institut National de la Statistique (INS), a été organisée afin d’avoir une compréhension commune de la trajectoire de mise en œuvre des ODD en Guinée, de la question de leur financement, et des principaux goulots d’étranglement.

Ainsi, à partir du Cadre de suivi des indicateurs relatifs aux objectifs et aux cibles du Programme de

D

(12)

développement durable à l’horizon 2030, l’atelier a permis (i) Identifier et apprécier l’évolution les ODD retenus pour la Guinée ; (ii) renseigner les indicateurs de ces ODD retenus ; (ii) et analyser et apprécier le financement des ODD en lien avec le PNDES 2016- 2020.

En ce qui concerne l’implication du SNU, une équipe inter-agences a supervisé et encadré tout le processus de formulation du CCA et le document provisoire a été examiné, revu et validé par l’équipe pays du système des Nations Unies en Guinée.

Toujours dans le cadre de la consultation et du renforcement de la coopération avec différents acteurs du développement une concertation a été organisée avec le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel afin d’analyser les Perspectives transfrontalières et régionales du développement de la Guinée et sa participation à la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (UNISS).

En somme, le document de l’analyse commune de pays, est une contribution du Système des Nations

Unies pour accompagner le Gouvernement dans ses efforts à assurer la bonne gouvernance du pays.

C’est bien dans cette perspective que l’analyse croisée des défis, forces et contraintes, a été menée de façon approfondie et a été assortie d’options liées aux moyens de lever les contraintes dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Cadre de Coopération pour le Développement Durable des Nations Unies (UNSDCF) à venir.

Le présent document est structuré en sept chapitres, numérotés de 1 à 7. Le premier présente la vision nationale pour le développement durable de la Guinée ; le second focalise l’attention sur la problématique de développement de la Guinée ; le troisième passe en revue les progrès nationaux vers l’atteinte des cibles de l’agenda 2030, y compris l’analyse des risques et des gaps; le quatrième traite du principe de ‟Ne laisser personne de côtéˮ ; le cinquième présente les engagements pris en relation avec les normes et standards internationaux ; le sixième traite des perspectives transfrontalières et sous régionales ; et, le septième, passe en revue le paysage financier et les opportunités de développement durable du pays.

(13)

1 V

ISION NATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE omme tous les principaux documents de

référence en matière de planification du développement national, notamment la génération des Documents de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), le Plan Quinquennal 2011-2015 a pris en compte les huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). A l’issue de sa mise en œuvre, le pays a, certes, réalisé d’importants progrès dans le domaine de l’accès à l’éducation et de la santé.

Cependant, aucun OMD n’a été atteint à la fin de l’année 20154.

Ce solde négatif est en majeure partie imputable au système de gouvernance qui a engendré de nombreuses crises ayant fragilisé les institutions publiques et limité les capacités du pays à mobiliser les investissements et le savoir-faire nécessaires à sa transformation économique et sociale.

Afin d’impulser le développement économique et social de la Guinée, et de garantir le respect de tous ces engagements internationaux, il a été élaboré une nouvelle Vision de long terme du développement, avec des séquences temporelles d’opérationnalisation correspondant chacune à des objectifs précis. Ainsi, avec l’appui des partenaires au développement, il a été entrepris de réaliser, en 2015, une étude nationale prospective, qui a permis d’élaborer, la « Vision Guinée 2040 », sous la conduite du Ministère du Plan et du Développement Economique.

Les analyses structurelles réalisées lors de l’élaboration de la « Vision Guinée 2040 » ont fait apparaître des constantes structurelles et quelques évolutions significatives. Les principales constantes structurelles portent sur : i) les variables les plus influentes de nature politico-institutionnelle conférant un rôle primordial à la gouvernance dans la dynamique du système, et ii) les politiques socioéconomiques et environnementales. Les évolutions significatives montrent : i) le caractère très influent des variables extérieures (mondialisation, intégration, rôle du FMI, etc.), et ii) le caractère très influent des politiques minières et de développement des TIC qui peuvent constituer des leviers importants pour catalyser la diversification de l’économie.

La « Vision Guinée 2040 » est soutenue par des finalités et des objectifs stratégiques articulés autour de six piliers clés, à savoir :

1) Paix, Unité et Solidarité Nationale visant à créer une nation forte, paisible, unie et prospère, s’appuyant sur des valeurs de justice et de solidarité ;

2) Gouvernance économique et administrative visant à doter la nation d’une gouvernance économique

4 Ministère du Plan et du Développement Économique de Guinée. 2017.

Rapport évaluatif de la mise en œuvre du Plan quinquennal 201-2015.

responsable et d’une administration publique au service du développement ;

3) Capital Humain visant à valoriser un capital humain qui donne toutes les chances au pays pour aller vers l’émergence ;

4) Transformation Structurelle de l’Économie visant à rendre une économie diversifiée, compétitive, créatrice d’emplois décents et de pôles économiques, avec un secteur minier parfaitement intégré et un secteur privé moteur de croissance et de progrès ;

5) Environnement et cadre de vie visant à donner des réponses appropriées aux besoins des populations en matière d’habitat et de logement, et un environnement protégé qui sécurise l’avenir des générations futures ; 6) Rayonnement à l’extérieur visant à rendre la Guinée

ouverte, respectée, contribuant pleinement aux dynamiques et mutations à l’échelle sous régionale, régionale et mondiale.

Au regard des enjeux majeurs de développement en Guinée, définis dans la Vision Guinée 2040, et s’inscrivant dans la logique de la stratégie mondiale post 2015 soutenue par l’Agenda 2030, qui comporte 17 Objectifs de Développement Durable (ODD), la Guinée a élaboré un Plan National de Développement Economique et Social 2016-2020 (PNDES), qui est le 1er instrument ou jalon de mise en œuvre quinquennale de la Vision Guinée 2040.

Plan intégrateur des cadres stratégiques et programmatiques de développement, et unique Document de référence pour le Gouvernement et les partenaires au développement de la Guinée, le PNDES s’articule autour de (4) piliers qui sont : i) la promotion d’une bonne gouvernance au service du développement durable ; ii) la transformation économique durable et inclusive ; iii) le développement inclusif du capital humain; et iv) la gestion durable du capital naturel.

L’année 2020 coïncide avec la fin de la mise en œuvre du 1er jalon de la série de PNDES sensés de mettre le pays sur la trajectoire de son développement et de son émergence à l’horizon 2040, à savoir, le PNDES (2016 – 2020), dont l’Evaluation avait été finalisée au cours du troisième trimestre de 2021.

La transition politique ayant commencé le 5 Septembre, a vu la transformation du processus de l’élaboration du Plan National de Développement Economique et Social (2021-2025) en un exercice d’alignement avec les priorités du contexte et qui nécessitait un cadre intérimaire de référence de la transition qui est en cours de développement.

c

(14)

2

LES DEFIS DU DEVELOPPEMENT EN GUINEE

2.1 Généralités

La République de Guinée occupe une position centrale dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, où elle est entourée de six pays limitrophes que sont : la Guinée-Bissau (385 km de frontière), le Sénégal (330 km), le Mali (858 km), la Côte d'Ivoire (610 km), le Libéria (563 km) et la Sierra Leone (652 km). En plus de son accès à l'océan Atlantique, elle s’étend sur une superficie est de 245 857 km².

Elle est l’un des pays les plus riches de l’Afrique de l’Ouest en termes de ressources et de potentialités.

Elle dispose d’un énorme potentiel agricole, hydroélectrique et minier. La superficie des terres cultivables est estimée à 6,2 millions ha, dont 25 pour cent sont annuellement exploités5. Le pays a également la réputation d'être un "scandale géologique6" à cause de la richesse de son sous-sol, et le "château d'eau" de l'Afrique occidentale car la quasi-totalité des grands fleuves de la sous-région y prennent leur source. Cet avantage lui permet d’irriguer une bonne partie de son territoire.

En dépit de ces atouts offerts par la nature, la Guinée demeure l'un des pays d'Afrique subsaharienne présentant les plus bas indicateurs de développement économique, social et humain. Le pays est ainsi régulièrement classé parmi les pays les plus pauvres en termes de développement humain.

L’indice de Développement Humain (IDH) de la Guinée pour 2019 s’établit à 0.4777, ce qui le place dans la catégorie « développement humain faible » et ce, au 178e rang parmi 189 pays et territoires. Entre 1990 et 2019, l’IDH de la Guinée a progressé de 0.278 à 0. 477.

En dépit de ce progrès, elle doit faire face, aujourd’hui, à des enjeux majeurs : assurer son développement économique qui a été fortement perturbé ces dernières années par l’instabilité politique couplée à deux épidémies de grande ampleur à savoir la Maladie à virus Ébola (MVE), et la corona virus 19 (COVID-19).

Dans le même temps, elle doit répondre aux nombreux besoins de sa population en croissance vertigineuse, en termes de sécurité alimentaire; offrir des solutions durables à la demande croissante en énergie, alors que les ressources forestières fournissent plus de 80 pour cent de l’énergie consommée dans le pays (la

5Politique Nationale de Développement Agricole, 2017

6Expression consacrée empruntée à l’ouvrage d’Ibrahima Sory N'Diaye « le scandale géologique guinéen » qui fait un état des principales ressources minières de la Guinée.

consommation annuelle de bois de feu dépasserait les 2 millions de tonnes8, et à Conakry, plus de 95 pour cent des ménages utilisent le charbon de bois); faire face à la dégradation de plus en plus rapide des ressources naturelles sous l’effet des pressions anthropiques et du changement climatique, alors même que ces ressources naturelles constituent la principale source de subsistance de la population, dont plus de 80 pour cent vit et travaille en zone rurale.

En septembre 2015, à l’ONU, 193 pays y compris la République de Guinée, ont adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui définit les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la paix et la prospérité. Il est à noter également que la Guinée a un engagement inébranlable quant à l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

C’est pour être à ce rendez-vous que la Guinée, avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), s’est dotée de la Vision Guinée 2040, c’est-à- dire, d’une Guinée Emergente à l’Horizon 2040. Aussi, c’est sur cette même base qu’elle a élaboré le Plan National de Développement Economique et Social 2016-2020 (PNDES), a-t-il été indiqué précédemment.

Le PNDES 2016-2020 est aligné sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) et prend en compte

les principaux Agendas régionaux et internationaux, notamment la Vision 2020 de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et la Vision 2063 de l’Union Africaine pour une transformation structurelle du Continent.

7Source : Rapport IDH 2020 PNUD

8

http://documents.worldbank.org/curated/en/530421507816489006/pdf/W PS8214.pdf.

Figure 1 Carte géographique de la République de Guinée.

(15)

2.2 Contexte politique

La transition qui a suivi le coup d’état militaire du lieutenant-colonel Mamady Doumbouya en Guinée le 5 septembre 2021 a imposé l’impératif d’aborder des questions qui se rapportent à la révision constitutionnelle, de réformes électorales et d’orientation de développement du pays.

Certaines organisations internationales de défense des droits de l’homme ont indiqué qu’avant le coup d’état, la Guinée avait subi des formes de violence politique y compris l’interdiction des manifestations antigouvernementales; l’arrestation et la détention arbitraires ainsi que la fuite en exil de certains militants et dirigeants de partis d’opposition et d’organisations de la société civile; les meurtres de manifestants pacifiques par les forces de sécurité de l’État; l’impunité pour de violations contre des supporteurs du gouvernement; l’ethnicisation de la politique; élection présidentielle contestée;

l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire par le gouvernement; et la restriction du droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique.

Ces défis actuels découlent d’une trajectoire qu’on pourrait tracer au fait qu’après une transition réussie vers la démocratisation au début des années 2010, la Guinée a connu une nouvelle crise politique à la fin de la décennie. Cette crise politique qui a secoué le pays avant, pendant et après les élections (référendum constitutionnel, élections législatives et présidentielles de 2020), a sérieusement affecté la stabilité du pays et a avivé des tensions parfois violentes.

La situation politique et sociale est en réalité restée très fragile depuis la tenue des élections locales en février 2018 et a atteint son paroxysme durant la période des élections présidentielles, tenues le 18 octobre 2020, et qui ont abouti à la réélection du président sortant dès le premier tour, pour un nouveau mandat avec environ 60 pour cent des suffrages exprimés, contre un peu plus de 33 pour cent pour son principal opposant. Ce scrutin, très controversé, a donné lieu à d'importantes manifestations dès la fin des opérations de vote, si bien qu’elle a entraîné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants à Conakry et dans quelques villes à l’intérieur du pays. Dans ce climat de tensions caractérisé par de nombreuses manifestations politiques partisanes, et la désobéissance civile, leur interdiction a eu des conséquences sur la vie sociale et économique du pays (perte en vies humaines, blocage d’axes routiers obligeant de milliers de travailleurs/euses à se confiner chez eux/elles, organisation de

« journées villes mortes » privant le gouvernement de recettes fiscales…).

En somme, l’insuffisance de dialogue politique inclusif et de compromis entre les différents acteurs politiques ont régulièrement provoqué une escalade des tensions avec recours à la violence, qui ont porté atteinte aux acquis démocratiques et à la sécurité des personnes et des biens. Ainsi, les violences post- électorales ont fait 21 morts selon le gouvernement, une trentaine selon l’opposition, et près de 350 personnes se réclamant de l’opposition et du FNDC sont détenues en prison selon plusieurs sources d’information. En outre, on note que plusieurs d’entre elles sont mortes en détention entre novembre 2020 et mars 2021, suscitant l’inquiétude des organisations de la société civile et de l’Union européenne.

Au lendemain des élections, une mission conjointe de la CEDEAO, de l'Union africaine et de l'UNOWAS a séjourné à Conakry pour tenter d'apaiser les tensions et à cet effet, elle a entrepris des discussions avec les différents partis politiques. Bien que celles-ci aient été difficile, dans la mesure où chaque protagoniste campait sur sa position, elles ont contribué au dénouement de la situation et à un apaisement qui demeure relativement fragile. Entre autres, parce que l’Assemblée nationale élue en mars 2020 ne comporte pas de représentants du plus large parti d’opposition, ni suffisamment de femmes. De nombreuses voix ont contesté sa légitimité et ont appelé à de nouvelles élections législatives, qui permettraient de former une assemblée plus représentative des forces politiques et sociales du pays, suivant le respect des quotas de genre inscrits dans la nouvelle Constitution.

Par ailleurs, en septembre 2020, les frontières terrestres avec le Sénégal, la Guinée-Bissau, et la Sierra Leone, furent fermées, occasionnant des perturbations dans les échanges commerciaux et économiques transfrontaliers. Suite à une intense et réussie activité diplomatique des deux pays concernés, la Guinée et la Sierra Leone, et avec le soutien de l’UNOWAS, leurs frontières ont été rouvertes le 18 février 2021.

Au début de l’année 2021, la situation reprit avec une certaine normalité et un nouveau gouvernement fut mis en place. Cependant, les causes profondes de cette instabilité ne sont pas encore résolues et la méfiance engendrée par cette carence affecte encore aujourd’hui la vie politique et sociale du pays. La recrudescence d’appels à la haine ethnique a été un sujet d’inquiétude pour le gouvernement et pour les observateurs. Des suspects ont été poursuivis par les autorités et le climat politique et social s’est plutôt tendu avec l’irruption et la propagation du COVID-19, et ses impacts sur la vie économique et la mobilisation des recettes fiscales. En effet, celle-ci a introduit un élément anxiogène qu’est l’incertitude politique qui influe négativement sur les institutions, les actions publiques et la capacité décisionnelle des décideurs politiques et économiques ; ce qui s’ajoute

(16)

à l’insécurité sanitaire, alimentaire et économique, à laquelle le pays reste confronté.

L’annonce au début de 2021, de la création d’un cadre permanent de dialogue politique et social, placé sous la présidence du Premier ministre, devait permettre d’apporter une réponse à une grande partie de ces défis, si ce dialogue était organisé de manière crédible, inclusive et participative.

Depuis son lancement, une seule consultation des transporteurs avait été tenue le 14 juin 2021. Un appel avait aussi été lancé le 9 août 2021 par la primature demandant aux partis politiques d’opposition parlementaire et extra-parlementaire, à la majorité, à l’Assemblée nationale et aux Organisations de la Société Civile de designer des représentants au sein du Secrétariat Permanent du Cadre du Dialogue.

Ce processus bien que n’ayant pas pu avancer de façon significative, a été interrompu brutalement par le coup d’Etat du 5 Septembre 2021 qui a vu la destitution et arrestation du président Alpha Condé, la suspension de la Constitution, la dissolution du gouvernement et des institutions constitutionnelles.

La CEDEAO ainsi qu’une grande partie de la communauté internationale ont condamné la prise du pouvoir par la force et ont exprimé le besoin d’un chronogramme pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Le Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) a démarré un processus de concertations larges avec les différents acteurs sociaux, politiques et économiques ainsi que la communauté diplomatique. L’analyse de la gouvernance politique et l’impact de ces événements sur la stabilité et le développement socio-économique de la Guinée fera l’objet d’un addendum à cette analyse commune.

2.3 Contexte Socio-Economique et environnemental

2.3.1 Démographie et ambitions pour le dividende démographique

Selon les projections démographiques de l’Institut National de la Statistique (INS) en 2016, sur la base des résultats du recensement de la population et de l’habitation de 2014 (RGPH 2014), la population guinéenne est estimée en 2020 à 13 millions d’habitants dont 51,5 pour cent de femmes, avec une densité de 43 habitants au km2. Cette population a une croissance naturelle de 2,8 pour cent par an et selon les projections, la population guinéenne est estimée à 17.6 millions en 2030 et 26.9 millions en

9World Population Prospects: The 2017 Revision, UNDESA

2050 9 . La population urbaine représente 34,8 pour cent, reflétant un exode rural de plus en plus important au détriment des campagnes. Le taux de croissance démographique de la ville de Conakry est trois fois supérieur à celui de la moyenne nationale.

Le profil démographique10 de la population guinéenne est marqué par sa jeunesse. Les moins de 15 ans représentent de 44,9 pour cent (où 50 ,7 pour cent sont des garçons et 49,3 pour cent, des filles) de la population totale. Tandis que 32 pour cent de la population totale (composé de 55,6 pour cent de femmes), se situe dans la tranche d’âge 15-34 ans.

Par ailleurs, la répartition de la population selon les grands groupes d’âges révèle que les personnes âgées de 15 à 64 (population active) ans représentent 51,5 pour cent de la population totale en 2020, contre 48,5 pour cent de personnes inactives

(dont 44,9 pour cent des moins de 15 ans et 3,8 pour cent de 65 ans et plus). Le pourcentage de la population active en 2020 (51,5 pour cent) est légèrement supérieur par rapport à celui de 1996 (49,9 pour cent).

La population active occupera plus d’espace dans la structure démographique nécessitant une planification proactive des politiques publiques afin de valoriser ceci au profit du développement du pays.

10 Rapport d’analyse des données du 3ème recensement général de la population et de l’habitation rgph3 thème : état et structure de la population, 2017

Figure 2 Pyramide des âges 2016 par genre, (unité 1000 habitants) (Source (UNFPA)

(17)

Figure population par groupe d’âge (source UNDESA) Le rapport de dépendance démographique11 est inégalement réparti, car nous constatons qu’il est plus faible chez les femmes (86,7 pour cent) que chez les hommes (104,3 pour cent), en milieu urbain (72,8 pour cent) qu’en milieu rural (109 pour cent)12. Il est à noter qu’il existe aussi des disparités régionales. En effet, la ville de Conakry (capitale du pays) a le plus faible rapport de dépendance (63,5 pour cent), qui pourrait s’expliquer par sa faible fécondité et par la concentration des activités économiques et administratives qui attirent la population active et occasionne l’exode rural. Globalement, le plus grand rapport de dépendance est enregistré dans la région de Kankan (109,5 pour cent) suivi par la région de Faranah (108,2 pour cent).

L’évolution de la structure de la population a conduit à une baisse du taux de dépendance démographique à 94,2 pour cent et induit une croissance positive du ratio de soutien économique à partir de 2007. Ainsi, le ratio de soutien économique est de 42 pour cent en 2020. L’objectif affiché des pouvoirs publics est d'agir sur les composantes de la dynamique de la population de manière à accélérer la transition démographique en Guinée afin de garantir la jouissance du dividende démographique dans un avenir13 rapproché. La mise en œuvre de la Politique Nationale de Population devrait en synergie et complémentarité avec les autres politiques sociales, permettre l'atteinte de cet objectif cher à la Guinée.

►Principaux défis démographiques

11 Le rapport du nombre « Individus supposés dépendre » des autres pour leur vie quotidienne (jeunes et personnes âgées) et le nombre d’individus capables d’assumer cette charge

12 Source RGPH 2014

13 Rapport sur le dividende démographique

14 EDS 2005, 2012, et MICS 2016

15 INED 2013. La migration dans le monde. Institut national d’étude démographique. France.

En effet, plusieurs facteurs constituent des obstacles à la maximisation du dividende démographique en Guinée. Il s’agit notamment : i) de l’émigration des jeunes Guinéens ; ii) des inégalités structurelles, notamment entre femmes et hommes ; iii) de la faible maîtrise de la fécondité couplée à la mortalité chez les enfants même si celle-ci est en baisse chez les enfants de -5 ans entre 2005 et 201614; iv) du faible niveau de l’éducation et de la formation des jeunes.

Selon les données sur la migration15, la Guinée a un solde migratoire négatif dont le taux est estimé à - 0,2 pour mille. Ce solde migratoire est négativement alimenté par l’émigration clandestine des jeunes Guinéens vers les pays de la sous-région (Maroc, Algérie, Lybie) et l’Europe qui s’est accrue au cours des dix dernières années. Si la proportion des Guinéens parmi les candidats à l’émigration clandestine dénombrés au Maroc est passée de 4 pour cent en 2004 à 7,3 pour cent en 2008, puis à 12 pour cent en 2014, des analyses récentes de l’Organisation des Nations Unies pour les Migrations (OIM) montrent que les guinéens sont devenus les plus nombreux à arriver en Italie et en Espagne en 201716. Ce constat est très préoccupant car, par rapport à l’effectif des candidats à l’émigration clandestine, la Guinée était passée de la 8ème place en 2004 à la 3ème place en 2014 parmi les pays d’Afrique. Cette migration clandestine constitue un frein pour la transition démographique, d’autant plus que plus de 90 pour cent d’émigrants clandestins sont jeunes, et que plus de 65 pour cent d’entre eux ont au moins le niveau d’éducation secondaire.

Aussi, la fécondité demeure-t-elle élevée en Guinée.

De 5,5 enfants par femme en 1999, l’indice de fécondité a augmenté pour se situer à 5,7 en 2005.

Ce taux est ensuite passé de 5,1 enfants en 2012 à 4.8 enfants en 2018, (EDS V 2018). En effet, une baisse rapide de la fécondité permettrait de maximiser le dividende démographique et d’atteindre 0,9 point17 d’accélération de la croissance entre 2030 et 2040. A l’inverse, avec une fécondité élevée, le dividende démographique demeurerait inférieur à 0,5 point d’accélération de la croissance sur la période 2016-2050. Les projections mettent ce taux à 4.4 en 2030 laissant comprendre la grande taille de de défi.18

La mortalité infantile demeure encore élevée malgré les importants efforts consentis. Ces efforts ont entraîné une baisse notable, ainsi le taux est passé

16 MPDÉ. 2018. Contribution nationale volontaire à la mise en œuvre des ODD au Forum politique de haut niveau à New-York (juillet 2018).

17 L’accélération de la croissance économique qui peut résulter d’une baisse rapide de la fécondité et l’évolution ultérieure de la structure par âge de la population

18 UNFPA, https://www.unfpa.org/data/demographic-dividend/GN, 2021

(18)

de 97 pour 1000 naissances vivantes en 1999, à 67 pour 1000 naissances vivantes en 2018. Cependant, l’enregistrement des faits d’état civil (naissance, décès, mariage) demeure un défi pour les citoyens, tandis que la génération de données statistiques pour les planifications et prévisions demeure un casse-tête pour le gouvernement de la République de Guinée.

Selon l’EDS 2018, 38 pour cent des enfants nés n’ont pas été déclarés à l’état civil. Ce chiffre est considérable.

En termes de capital humain, en relation notamment avec la qualité de l’éducation et de la formation des jeunes, des progrès quantitatifs ont été réalisés, néanmoins la qualité demeure insuffisante, pour une valorisation du capital humain.

Afin de relever ces défis, les autorités guinéennes ont décidé de doter le pays d’un cadre de référence national afin d’accélérer la capture du dividende démographique. Ce cadre de référence est basé sur les trois piliers majeurs qui permettent d’engranger un dividende démographique fort, à savoir : i) une bonne gouvernance économique ; ii) des politiques sociales, économiques et environnementales responsables ; et iii) un capital humain valorisé.

2.3.2 Dynamique économique

2.3.2.1 Principaux atouts de la Guinée La Guinée dispose de nombreux atouts et opportunités qui peuvent servir de levier pour l’accélération de la transformation structurelle de son économie, pour favoriser la croissance économique inclusive, et pour optimiser l’obtention du dividende démographique dans un avenir rapproché. Le pays dispose de la première réserve mondiale de bauxite avec 40 milliards de tonnes, soit environ 2/3 des disponibilités mondiales. En outre, il possède les plus grands gisements de fer inexploités au monde (20 milliards de tonnes), un potentiel en or (700 000 tonnes) et en diamant (30 à 40 millions) non négligeables19. Dans le secteur agricole, le pays jouit également d’importantes potentialités agricoles non encore valorisées (6,2 millions hectares de terres cultivables dont 25 pour cent sont annuellement exploitées, et 364 000 ha de terres irrigables dont moins de 10 pour cent sont aménagées).

Par rapport à l’hydroélectricité (6000 MW)20, le pays dispose d’un potentiel lui permettant même d’alimenter toute la sous-région Afrique de l’ouest,

19 Ministère des Mines et de la Géologie de la République de Guinée https://mines.gov.gn/ressources/bauxite/

20 Ministre en Charge des Investissements et des Partenariats Publics Privés (MCIPPP) : https://invest.gov.gn/ministere/le-ministre-en- charge-des-investissements-et-des-partenariats-publics-prives

21 Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages en Guinée (2018/2019), INS MPDE

mais moins de 3 pour cent seulement de ce potentiel est sont exploité pour l’instant. En ce qui concerne l’accès à l’électricité, celui-ci augmente depuis 2016.

En 2019, 31,6 pour cent des logements sont connectés au réseau électrique au niveau national avec des disparités importantes selon le lieu de résidence. Dans la capitale, ce taux est de 98,6 pour cent contre 4,4 pour cent en milieu rural. L’écart est néanmoins compensé par la pénétration de l’énergie solaire (12 pour cent des logements disposant de panneaux solaires)21.

Le pays jouit également d’une position géographique favorable à l’intégration régionale et aux échanges commerciaux en Afrique de l’Ouest à travers le désenclavement de certains pays voisins non côtiers comme le Mali, grâce au transit des marchandises par le port de Conakry. Néanmoins, malgré tous ses atouts, le pays enregistre des performances relativement mitigées et se situe parmi les économies les moins avancées du monde.

2.3.2.2 Performances Macroéconomiques Suite à la maîtrise de la MVE, la performance économique s’est redressée progressivement, avec un rythme de croissance relativement soutenu.

Durant la période de 2016 et 2017, la croissance s’est établie autour de 10 pour cent en moyenne22. Elle était portée essentiellement par la reprise des activités de l’industrie extractive (35,8 pour cent).

La Guinée a ainsi connu une croissance soutenue de PIB de 5,8 pour cent en 2018 et de 5,6 pour cent en 201923, contre 5,2 pour cent en 2016 et 3,8 pour cent en 201524. Cette performance a été réalisée grâce à la hausse des Investissements Directs Etrangers (IDE) dans le secteur minier, à une certaine amélioration de la production d’électricité et à une activité soutenue dans le domaine des Bâtiments et Travaux Publics (BTP). En 2019, la contribution des différents secteurs au PIB était de 44 pour cent pour le secteur des services, de 33 pour cent pour les activités industrielles dont environ 17 pour cent pour les activités extractives et 7 pour cent pour cent pour les manufactures. L’agriculture avec 20 pour cent du PIB, emploie 52 pour cent de la population occupée.

Ce secteur se caractérise par un faible niveau de rendement (environ 1,2 tonnes de riz par hectare)25. C’est dans ce contexte que les estimations faites pour l’année 2020 ont établi que la pandémie actuelle de

22

https://www.imf.org/external/datamapper/NGDP_R_PCH@AFRREO/S SA/OEXP/OIMP/GIN

23 Note de Cadrage Macro-économique DSCM/DNPP/MPDE

24 Ministère du Plan et du Développement Économique de Guinée. 2019.

Rapport annuel de performance (RAP) du PNDES en 2018

25 La stratégie d’intervention du Groupe de la Banque africaine de développement en Guinée pour la période 2018-2022

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