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Implication de la voie de signalisation Notch dans l'organisation précoce du prosencéphale de l'embryon de poulet : application à la physiopathologie de l'holoprosencéphalie

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: tel-01126833

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01126833

Submitted on 6 Mar 2015

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Implication de la voie de signalisation Notch dans

l’organisation précoce du prosencéphale de l’embryon de

poulet : application à la physiopathologie de

l’holoprosencéphalie

Leslie Ratié

To cite this version:

Leslie Ratié. Implication de la voie de signalisation Notch dans l’organisation précoce du prosencéphale de l’embryon de poulet : application à la physiopathologie de l’holoprosencéphalie. Science des pro-ductions animales. Université Rennes 1, 2013. Français. �NNT : 2013REN1S176�. �tel-01126833�

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THÈSE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1

sous le sceau de l’Université Européenne de Bretagne

pour le grade de

DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE RENNES 1

Mention : Biologie

Ecole doctorale VAS

présentée par

Leslie Ratié

Préparée à l’unité de recherche UMR6290-CNRS

Institut de Génétique et Développement de Rennes

Université de Rennes 1

 

 

 

Thèse soutenue à Rennes le 19 Décembre 2013

devant le jury composé de :

Heater ETCHEVERS

Chargé de recherche 1, INSERM U910/ rapporteur

Fabienne PITUELLO

Directeur de recherche 2, CNRS, UMR5547/ rapporteur

Marie-Dominique GALIBERT-ANNE

Professeur des universités, Université de Rennes1 / examinateur

Valérie DUPÉ

Chargé de Recherche 1, INSERM UMR6290 / directeur de thèse

Implication de la voie

de signalisation Notch

dans l’organisation

précoce du

prosencéphale

de l’embryon de poulet

Application à la physiopathologie

de l’Holoprosencéphalie

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À mes parents pour leur soutien infaillible,  À mon frère qui foule lui aussi le chemin tortueux   mais ô combien enrichissant de la thèse     

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Remerciements

En ce début de manuscrit, je souhaite adresser mes remerciements aux membres du  jury,  Heather  Etchevers,  Fabienne  Pituello  et  Marie­Dominique  Galibert­Anne,  qui  ont  accepter d’être rapporteurs et examinateurs de cette thèse. 

De même, je remercie Claude Prigent et toute l’équipe de direction pour m’avoir accueilli au sein de l’Institut de Génétique et Développement de Rennes. 

 

Bien  évidemment  je  tiens  à  remercier  très  chaleureusement  Valérie  Dupé  et  Véronique David pour m’avoir encadrée lors de mon doctorat. Leurs conseils toujours avisés et leur investissement m’ont permis d’apprendre un peu plus chaque jour. Leur confiance, leur enthousiasme et leur soutien dans les moments heureux ou plus difficiles ont fait de ces  années de thèse un épisode inoubliable. 

Je remercie vivement Isabelle Gicquel qui m’a accompagné un bon bout de cette thèse, m’a beaucoup apporté tant dans le domaine scientifique que personnel et qui a contribué à la réalisation de ce travail. De même, je souhaite remercier tous ceux qui ont  travaillé à mes côtés dans l’équipe : Christèle pour son aide, sa réactivité et sa gentillesse,  Daniel, Sandra, Florence, Hélène pour ses gags sympathiques, Houda pour sa détermination,  Julien pour son dévouement auprès de Bruno, bien évidemment Michelle pour ses leçons  d’anglais, son travail titanesque, sa précieuse collaboration et pour le plaisir d’entendre le français avec l’accent britannique, et Charlotte qui reprend le flambeau de thésard !  

Je  tiens  également  à  adresser  mes  remerciements  à  ma  tutrice  Sophie  Langouet­ Prigent ainsi qu’aux membres de mon comité de thèse, Stéphanie LeBras, Cédric LeCaignec et Christophe Hitte qui m’ont suivi et guider tout au long de cette expérience. 

 

Dans ces remerciements, je souhaite faire une petite dédicace spéciale à mon cher  Stéphane, ce MacGyver de l’Institut. Merci à lui pour son travail, pour ses encouragements et  pour  tous  nos  échanges  souvent  à  la  pause  café  et  devant  une  petite  mousse.  Et  dernièrement  merci à lui pour avoir même réussi à me dépanner avec un bidon d’huile d’olive…. 

Merci également à mes amis thésards puisque c’est sur, la solidarité est de mise  quand on est dans le même bateau. Plus particulièrement, je souhaite remercier du fond du  cœur, Manu, mon poto et surtout frangin de thèse, avec qui j’ai partagé tous les moments importants de ces 3 années au labo et en dehors. Il a su trouver les mots quand il le fallait et  j’espère que notre amitié continuera fort fort longtemps puisque j’ai bien juré  craché  à  Sophie de veiller sur lui !  

Après  bien  sur,  il  y  a  « les  gars »  (comme  on  dit  dans  les  couloirs)  que  je  remercie  pour  l’ambiance chaleureuse, leurs coups de mains, les soirées à l’Amaryllis, les tennis, les picnics,  

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leurs encouragements le long des parcours de triathlon puis tout le reste mais surtout leur  bonne  humeur :  Joce  mon  rabbit­sitter,  Benoit  qui  râle  mais  qui  est  le  plus  gentil,  Nico  charges comprises Loyer, Renaud un des rares qui connaît les règles de rugby, Ghislain  ce  gentleman qui a même un terrain de tennis, les anciens Pierre, Amaury et Massi. Et puis bien  sur  il  y  a les  « copines » Nabila, qui m’a montré la voie, Claire, ma partenaire triathlète, Géraldine cette maman d’enfer, Ewa ma première prof d’anglais, Olivia ma première prof de  québécois…et tous les autres qui font parti de cette grande famille et que j’ai peut être oublié parce que vous avez bien fini par vous rendre compte que j’avais une mémoire de poisson rouge. 

En parlant de poisson rouge, je remercie Flic, Flac et Plouf mes petits poissons qui ont  grandi en me regardant pipetter de leur joli bocal erlenmeyer géant et qui m’ont quitté trop vite… 

Je souhaite remercier tous les membres de l’Institut avec lesquels j’ai pu échanger au cours  de  ma  thèse  :  les  Stéphanies,  Anne,  Virginie,  les  Géraldines,  Nadine,  Nathalie,  Les  Isabelles,  les  Gérards,  Edouard,  Clotilde,  Christophe,  Thomas,  Pascale,  Guillaume,  Patricia,  Aude,  Anne­Gaelle,  Laura,  Chris,  Blanca,  Anthony,  Elise,  Laëtitia,  Solange,  Morgane,  Françoise, Pauline…enfin voilà plus tous ceux (oui en fait la liste est assez longue) qui ont  partager mes moments de doutes mais plus souvent de bonheur et de rigolade au cours de  ces années.  

Un gigantesque merci à Romain, qui a affronté la dernière partie de ma thèse, et non  la  moindre, avec une solidité qui m’a permis de dépasser mes limites. J’adresse aussi un grand merci à mes amis de Rennes et d’autres horizons : Charlotte, Amélie, Mélanie, Aurore,  Marion, Greg, Alex, Marion, Sylvain, Sophie, Tatiana, Yann et surement d’autres… 

 

Pour finir, j’ai souhaité dédié ce manuscrit et l’aboutissement de mes années d’études à mes parents et à mon petit frère, puisque voilà, j’agrandi le cercle des docteurs Ratié mais surtout je voulais les remercier pour m’avoir soutenu dans tout ce que j’ai entrepris jusqu’à maintenant même dans mes cas d’échecs et pour être présent dès qu’il le faut, me montrant ainsi que je pourrai toujours compter sur eux.  Alors ne vous épuisez pas  trop mes chers parents, car Gildas marche dans mes pas… 

 

« Dans les sciences, le chemin est plus important que le but »  Erwin Chargaff  

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SOMMAIRE

       

Table des illustrations ... 1  Table des tableaux ... 3  Liste des abréviations ... 5  AVANT­PROPOS ... 9  INTRODUCTION ... 13  Développement précoce du cerveau antérieur chez les vertébrés ... 13  1.  L’induction neurale... 13  1.1. Apparition de la ligne primitive ... 15  1.2. Formation de la plaque préchordale ... 17  1.2.1. La voie de signalisation Shh ... 19  1.2.2. La voie de signalisation Nodal ... 21  1.2.3. La voie des BMP ... 23  2. Régionalisation du tube neural ... 23  2.1. Régionalisation antéro­postérieure de la plaque neurale ... 23  2.2. Régionalisation dorso­ventrale ... 25  3. Segmentation du cerveau antérieur ... 29  3.1. Le télencéphale ... 29  3.1.1. Morphologie du télencéphale ... 29  3.1.2. Formation du télencéphale ... 31  3.2. Le diencéphale ... 33  3.2.1. Morphologie et modèle prosomérique du diencéphale ... 33  3.2.2. Formation du diencéphale ... 35  4. L’hypothalamus, structure ventrale du diencéphale ... 37  4.1. Induction de l’hypothalamus ... 37  4.1.1. Rôle de SHH,  BMP7 et TBX2 ... 37  4.1.2. Action de Nodal ... 39  4.1.3. Rôle du gradient Wnt ... 41  4.2. Spécification de l’hypothalamus ... 41 

4.3. Guidage axonal des neurones de l’hypothalamus ventral ... 45 

4.4. Pathologies associées ... 47 

5. Modèles animaux ... 51 

5.1. Modèle d’embryon de poulet ... 51 

5.2. Intérêt du modèle d’embryon de poulet ... 51 

5.3. Modèle d’embryon de souris ... 53 

II. L’ Holoprosencéphalie, une pathologie du cerveau antérieur ... 57 

1. Définition ... 57 

2. Sévérité et classification anatomique ... 57 

3. Pronostic ... 59 

4. Etiologie de l’HPE ... 59 

4.1. La voie Shh, majeure dans d’Holoprosencéphalie ... 63 

4.2. La voie Nodal... 67  4.3. SIX3 et HPE ... 69  4.4. ZIC2 et HPE ... 69  4.5. TGIF et HPE ... 69  4.6. La voie FGF ... 71  5.  Le modèle multi­hit ... 71 

5.1. Le digénisme chez l’Homme ... 71 

5.2. Le digénisme chez le modèle murin... 73 

6. Travaux de l’équipe sur l’Holoprosencéphalie ... 75 

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  III. La voie de signalisation Notch chez les vertébrés ... 81  1. Mécanismes moléculaires de la voie Notch ... 81  1.1. Les récepteurs Notch ... 81  1.2. Les ligands de Notch : familles Delta et Serrate ... 85  1.3. Etape régulatrice critique : le clivage par la ­sécrétase ... 87  1.4. La translocation du NICD et activation des effecteurs ... 89  1.5. Les facteurs de transcription Hes/Hey, cibles directes de la voie Notch ... 91  2. La voie Notch au cours de la neurogenèse chez les vertébrés ... 93  2.1. Mécanisme cellulaire de la neurogenèse ... 93  2.2. La voie Notch et le développement du SNC dans le modèle murin... 95  3. Rôle des facteurs de transcription de type bHLH dans la neurogenèse ... 97  3.1. Les gènes proneuraux ... 97  3.2. La détermination neurale liée aux gènes proneuraux ... 101  3.3. Antagonisme entre les facteurs de transcription bHLH proneuraux et Hes/Hey ... 103  3.4. Les protéines Id ... 107  4. L’inhibition latérale ... 107 

4.1. Mode d’action de la voie Notch par inhibition latérale ... 107 

4.2. Cibles des gènes proneuraux ... 109 

4.2.1. La voie Notch ... 109 

4.3.3. Effecteurs du cycle cellulaire ... 113 

5. Interaction de la voie Notch avec d’autres voies de signalisation ... 113 

4. Dysfonctionnement de la voie Notch et maladies chez l’Homme ... 115 

4.1. Cancers... 115 

4.2. Maladies héréditaires ... 117 

4.3. Dll1 et Holoprosencéphalie ... 119 

OBJECTIFS DE LA THESE ... 121 

  Validation de l’implication de la voie de signalisation Notch dans l’Holoprosencéphalie ... 121 

  Le modèle multi­hit pour l’Holoprosencéphalie : Etude clinique chez l’homme puis moléculaire chez l’embryon de poulet ... 123 

RÉSULTATS ... 125 

Partie 1. ... 125 

  Article 1.  NOUVEAUX GÈNES SUREXPRIMÉS LORS DE L’INACTIVATION DE LA VOIE NOTCH AU COURS DU DÉVELOPPEMENT HYPOTHALAMIQUE ... 125    EXPRESSION DYNAMIQUE DE NOUVEAUX MARQUEURS DE NEUROGENÉSE DANS LE  SYSTEME NERVEUX EMBRYONNAIRE ... 171  1. Dynamic expression in placodal cells of markers of later neurogenesis steps, Nhlh1 and Stmn2 ... 171  2. Dynamic expression in placodal cells for three novel neuronal markers, Chga, Tagln3 and Cntn2 ... 175  3. Coexpression of Nhlh1, Chga and Tagln3 and Cntn2 in epibranchial­derivated ganglia ... 179  4. Coexpression of Nhlh1 and Chga in cells of lateral olfactory tract ... 181    LE GÈNE SHH EST RÉGULÉ PAR LA VOIE NOTCH AU NIVEAU DE LA LIGNE MÉDIANE ... 183 

1. Plusieurs marqueurs de l’identité hypothalamique sont sous­exprimés en absence d’activité Notch. ... 185 

2. Les marqueurs de neurogenèse sont sous exprimés en présence de cyclopamine ... 189 

Partie 2. ... 193 

  Article 2. NOUVELLES DONNÉES CONCERNANT LES CORRÉLATIONS GÉNOTYPE­PHÉNOTYPE  DANS UNE SÉRIE EUROPÉENNE DE CAS D’HOLOPROSENCÉPHALIE ... 193 

  Article 3. L’INHIBITION DOSE­DÉPENDANTE DE NODAL ET SHH CONDUIT A UN PHÉNOTYPE  DE TYPE HPE CHEZ L’EMBRYON DE POULET ... 215 

DISCUSSION GENERALE ET PERSPECTIVES ... 235 

La voie de signalisation Notch agit par inhibition latérale au sein de l’hypothalamus en développement ... 235 

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(13)

 

  Une déficience de la voie Notch entraîne une neurogenèse précoce par perte de l’inhibition

latérale ... 243 

Caractérisation de nouvelles cibles de la boucle de régulation Notch/gènes proneuraux dans des  territoires neurogéniques ... 247 

  Ascl1 orchestre la neurogenèse de l’hypothalamus ... 247 

  De nouveaux gènes cibles d’Ascl1 sont des marqueurs de l’hypothalamus ... 251 

  Nouveaux acteurs généraux de la neurogenèse ... 257 

  Perspectives ... 259 

Notch, une nouvelle voie de signalisation dans l’Holoprosencéphalie ... 263 

  La voie de signalisation Notch et l’Holoprosencéphalie ... 263 

  Notch régule l’expression de Shh dans la plaque neurale antérieure ... 267 

CONCLUSION ... 273  RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 275  ANNEXES ... 303  Annexe 1. ... 303    Article 4. Des analyses de CGH­array suggèrent une hétérogénéité génétique du  Rhombencéphalosynapsis. ... 303  Annexe 2. ... 317    Poster présenté lors du congrès « British societies of Cellular Biology and Developpemental  Biology », Coventry, Angleterre. ... 317       

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(15)

 

TABLE

 DES ILLUSTRATIONS 

Figure 1. La ligne primitive. ... 14 

Figure 2. Voies de signalisations Nodal et BMP et leur antagonisme. ... 16 

Figure 3. Expérience d’ablation de la plaque préchordale. ... 18 

Figure 4. Signalisation Sonic Hedgehog ... 20 

Figure  5.  Représentation  schématique  des  voies  de  signalisation  lors  de  la  régionalisation  antéro­postérieure de la plaque neurale. ... 24 

Figure 6. Interactions entre Shh et Gli3 au sein du tube neural. ... 26 

Figure 7. Représentation simplifiée des différentes interactions entre voies de signalisation  et  facteurs  de  transcription  au  cours  de  la  régionalisation  dorso­ventrale  du  prosencéphale. ... 26 

Figure 8. Schéma de la segmentation du cerveau embryonnaire chez l’Homme. ... 28 

Figure 9. Représentation schématique du télencéphale ... 28 

Figure 10. Représentation des voies de signalisation dans le télencéphale en formation. .... 32 

Figure 11. Représentation schématique des patrons d’expression des principaux gènes de molécules de signalisation ou de facteurs de transcription du diencéphale... 34 

Figure 12. Représentation schématique des patrons d’expressions de facteurs de transcription et molécules de signalisation au sein du diencéphale. ... 34 

Figure 13.  Représentation schématique de la formation de l’hypothalamus. ... 38 

Figure 14. Les différents noyaux de l’hypothalamus. ... 42 

Figure 15. Etapes du développement embryonnaire chez le poulet de 4h à 72h. ... 50 

Figure 16. Représentation des différentes formes principales d’HPE. ... 56 

Figure 17. Proposition d’un réseau de gènes impliqués dans le développement du cerveau antérieur et identifiés dans des cas d’Holoprosencéphalie. ... 70 

Figure 18. Défauts cranio­facial et squelettique chez des mutants Gas1 et Shh. ... 74 

Figure 19. Cartographie répertoriant les délétions et les gènes impliqués dans l’HPE. ... 76 

Figure  20.  Comparaison  des  expressions  de  Dll1  et  Fgf8  chez  des  embryons  de  poulet  en  conditions normales et lors de l’inhibition de la voie Fgf. ... 78 

Figure 21. Structure moléculaire des récepteurs Notch et des ligands chez les vertébrés. .... 82 

Figure 22. Schématisation de la voie de signalisation Notch. ... 86 

Figure 23.  Neurogenèse au sein du cerveau antérieur en développement. ... 94 

Figure 24. Les gènes proneuraux ... 98 

Figure 25. Représentation simplifiée de la boucle de régulation entre les facteurs bHLH ... 104 

Figure 26. Représentation schématique du mécanisme d’inhibition latérale. ... 108 

Figure 27. Différentes cibles des protéines proneurales. ... 112 

Figure 28. Les différentes étapes de la culture roller d’embryons de poulet. ... 126 

Figure 29. Expression of neuronal markers in the developing chick nervous system detected  by in situ hybridisation. ... 172 

Figure 30. Co­expression of pan­neural marker, HuC/D and novel markers ... 174 

Figure 31. Une perte systématique de l’expression de Shh  dans l’hypothalamus en développement ... 184 

Figure 32. Validation de l’expression différentielle de Nkx2.1 et Nkx2.2 chez des embryons  traités au DAPT ... 186 

Figure 33. Localisation de la perte d’expression d’Ascl1, Nhlh1 et Tagln3 chez des embryons  traités à la cyclopamine ... 190 

(16)

    2           

 

 

(17)

TABLE

 DES TABLEAUX 

 

Tableau 1. Exemples de signes radiologiques des formes classiques d’HPE. ... 56  Tableau 2. Cas de digénisme rapportés chez l’Homme. ... 72  Tableau 3.  Brève description des phénotypes au niveau du système nerveux central chez des  souris mutantes pour les principaux gènes de la voie Notch (A) et les principaux gènes  proneuraux (B). ... 96  Tableau 4. Maladies humaines associées à des gènes de la voie Notch et les phénotypes de  souris homozygotes mutantes correspondantes. ... 116  Tableau 5 : Valeurs d’expression différentielles obtenues lors de l’analyse transcriptomique sur des embryons traités à la cyclopamine. ... 188   

(18)

   

4   

(19)

 

LISTE

 DES ABRÉVIATIONS 

ADN : acide désoxyribonucléique  Ascl1 : achaete­scute complex like­1  AR : Acide rétinoïque  bHLH : Basic helix­loop­helix  BMP : Bone Morphogenic protein  CDON (ou CDO) : Cell adhesion molecule­related/downregulated by oncogenes homologues  CGH : Comparative genomic hybridization  DISP1 : Dispatched homolog 1  DKK1 Dickkopf homolog 1  Dll1 : Delta­like1  DRG : dorsal root ganglia (ganglion rachidien)  EVA : Endoderme viscéral antérieur  FGF : Fibroblast growth factor  GAS1 : Growth arrest­specific 1  GLI2 : GLI family zinc finger 2  GLI3 : GLI family zinc finger 3 

HH : Hamburger­Hamilton (auteurs d’une table de développement du poulet)  Hes : Hairy enhancer of split  Hey: Hairy/E(spl)­related with YRPW motif  HIS : Hybridation in situ  HPE : Holoprosencéphalie  MLPA : Multiplex ligation­dependent probe amplification  MLF : Medial longitudinal fascile  NICD : Notch intra cellular domain  Neurog : Neurogénines  NODAL : Nodal homolog  PTCH1 : Patched 1  RES : Rhombencéphalosynapsis  SHH : Sonic Hedgehog 

(20)

   

6 

(21)

  SIX3 : Sine oculis homeobox homolog 3  SMAD : Small mothers against dpp  SNC : Système nerveux central  TDGF1 : Teratocarcinoma­derived growth factor 1  TGFb : Transforming growth factor b  TGIF : TGF­binduced factor homeobox 1  TPOC : tract of the post­optic commissure  Wnt : Wingless/Int  ZIC2 : Zic family member 2  ZLI : Zona limitans intrathalamica      Nomenclature génétique officielle utilisée 

  EspècesHumains, domestiques  Primates,  Souris, Rat, Poulet  Poisson  Drosophile  Nom du 

gène 

insulin­like growth  factor 

insulin­like growth 

factor  cyclops  hedgehog 

Symbole du 

gène  IGF1  Igf1  cyc  hh 

Symbole de 

la protéine  IGF1  IGF1  Cyc 

Hh ou  Hedgehog   

(22)

 

  8 

(23)

AVANT

­PROPOS 

 

Au sein de l’équipe où j’ai effectué mon travail de thèse, nous nous intéressons à une  pathologie  nommée l’Holoprosencéphalie  (HPE).  Cette  pathologie  implique  une  anomalie  qui se met en place au cours du développement embryonnaire précoce du cerveau antérieur  qui  est  lié  à  un  défaut  de  formation  de  la  ligne  médiane. Aujourd’hui il est clair que des déficiences de la voie de signalisation Sonic Hedgehog (Shh) conduisent à l’apparition d’un phénotype HPE. Dans une moindre mesure, d’autres voies de signalisation ont été impliquées dans cette pathologie, telles que les voies Nodal ou Fgf. 

 

L’équipe Génétique des Pathologies Liées au Développement s’appuie sur un centre  de référence pour cette pathologie qui a permis le recrutement d’une cohorte regroupant des individus atteints, au niveau national et international. Au cours de ma thèse au sein de  l’équipe, j’ai contribué aux  études  de  génomique  moléculaire  réalisées  par  hybridation  comparative du génome (CGH­array) sur la cohorte ainsi qu’au regroupement des données collectées par l’équipe pour réaliser une base de données dédiée. Ces travaux ont permis à  l’équipe de générer un profil de corrélation entre le phénotype et le génotype des patients  HPE.  

Dans l’introduction, j’exposerai le contexte dans lequel l’HPE se met en place. Pour  cela je résumerai de façon générale les différentes phases du développement cérébral chez  les vertébrés. Dans un deuxième temps, je définirai l’HPE, puis je me concentrerai sur la voie  de signalisation moléculaire Notch qui a récemment été impliquée par l’équipe dans cette pathologie  (Dupé et al., 2011). 

 

Lorsque j’ai débuté ma thèse, le rôle de la voie Notch au cours du développement  précoce du cerveau antérieur n’avait pas été décrit. Il était alors difficile d’aborder le rôle de la voie Notch à des stades très précoces du développement à l’aide de souris transgéniques puisque la perte de fonction Notch s’accompagne d’une létalité très précoce des embryons.   Afin d’observer les effets de l’inactivation de la voie Notch sur la régionalisation du cerveau  nous avons choisi d’utiliser le modèle d’embryon de poulet. J’ai mis en place l’inactivation 

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Ce modèle m’a permis d’aborder le rôle de la voie Notch dans la mise en place du cerveau  antérieur chez les vertébrés par analyse transcriptomique et analyse de patron d’expression de gènes. 

  

Les principaux résultats décrits dans ce manuscrit  démontrent l’existence d’un rôle précoce de la voie Notch au cours du développement du plancher du cerveau antérieur chez  l’embryon de poulet. En particulier, mes résultats précisent le rôle de cette voie au cours de  la neurogenèse au sein de l’hypothalamus. Grâce à ces travaux de nouvelles cibles de la voie  Notch  ont  été  identifiées  puis  caractérisées  au  cours  du  développement  embryonnaire  précoce. 

 

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INTRODUCTION

 

Développement

 précoce du cerveau antérieur chez les 

vertébrés

 

 

Au cours du développement embryonnaire, la mise en place de la ligne médiane du  cerveau antérieur survient après l’induction neurale, la mise en place de l’axe antéro­ postérieur et la spécification des structures du cerveau antérieur. Cependant, ces différents  processus  se  chevauchent  dans  le  temps  et  impliquent  souvent  les  mêmes  acteurs.  Je  résume donc ici les premiers stades de développement du cerveau antérieur afin de fournir  une vision globale de ces différents processus 

 

 L’induction du cerveau antérieur débute au cours de la gastrulation et  est  étroitement liée à la spécification de l’identité neurale de l’ectoderme embryonnaire. Quels sont  les  mécanismes  du  développement  qui  conduisent  à  la  mise  en  place  du  cerveau  antérieur ?  

 

1. L’induction neurale   

Après  la  fécondation,  une  active  multiplication  mitotique  aboutit  à  un  ensemble  cellulaire à faible niveau d’organisation. Cela correspond à la phase de segmentation. Elle est  suivie  de  la  pré­gastrulation  où  se  forme  le  disque  embryonnaire  didermique.  Un  dédoublement  de  la  masse  cellulaire  interne  se  met en place pour former l’épiblaste et l’hypoblaste chez l’embryon de poulet (la structure équivalente de l’endoderme  viscéral  antérieur  (EVA)  de la souris et de l’Homme).  Puis  la  gastrulation  va  conditionner  l’organisation interne de l’individu selon des  axes corporels caractéristiques de l’espèce considérée. A partir de l’épiblaste, les trois feuillets embryonnaires principaux vont se développer : l’ectoderme, le mésoderme et l’endoderme. L’ectoderme va se modifier pour donner le neurectoderme et l’épiderme. Le mésoderme est à l’origine des organes comme le 

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    14                    Figure 1. La ligne primitive.  

A. Vue dorsale. La flèche rouge indique la direction de migration des cellules de l’épiblaste qui induiront plus tard le processus notochordal. Ant : antérieur ; D : droite ; Dor : dorsal ; G :  gauche ; Post : postérieur ; Ven : ventral (D’après www.embryology.ch). B. Vue transversale   au  niveau  du  sillon  primitif  lors  de  la  gastrulation.  Les  flèches  noires  indiquent  les  mouvements d’invagination des cellules épiblastiques de l’ectoderme primitif pour former les 3 feuillets embryonnaires. Le neurectoderme est différencié au niveau antérieur du nœud de Hensen ce qui constituera plus tard la plaque neurale (D’après (Dias and Partington, 2004).   

   

 

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cœur ou les muscles ainsi que des éléments du squelette. L’endoderme permettra le développement des appareils digestif et respiratoire. 

 Il  existe  chez  les  vertébrés  des  centres  organisateurs  du  cerveau  antérieur  qui  se  trouvent en dehors du système nerveux en développement. Ces organisateurs non neuraux  agissent  avant  et  au  cours  de  la  gastrulation  pour induire l’identité neurale et l’identité antéropostérieure. Par la suite, ils vont induire les centres organisateurs au sein même du  cerveau  antérieur.  Ces  organisateurs  non  neuraux  comprennent  l’endoderme viscéral antérieur et le nœud de Hensen.  Ils  vont  générer  au  cours  de  la  gastrulation,  la  ligne  primitive de l’embryon puis la plaque préchordale et la notochorde.  

1.1. Apparition de la ligne primitive 

 

Au cours de la gastrulation, c’est un épaississement du sillon médian dans la partie caudale de l’embryon qui permet l’apparition de la ligne primitive. Cette structure va s’allonger pour donner naissance, à son extrémité craniale, au nœud de Hensen grâce à une multiplication des cellules de l’épiblaste. La ligne primitive définit les principaux axes corporels à savoir l’axe rostro­caudal, l’axe médio­latéral, l’axe gauche­droite et le futur axe  dorso­ventral (Figure 1A). Le nœud de Hensen correspond à la limite antérieure de la ligne primitive. Ensuite la migration des cellules de l’épiblaste vers la ligne primitive va fournir les  trois  feuillets  embryonnaires  primordiaux :  ectoderme,  mésoderme  et  endoderme  (Figure  1B).  

 

C’est tout d’abord la signalisation Nodal (Figure 2) qui va intervenir précocement au  niveau de l’épiblaste pour permettre la mise en place de l’hypoblaste antérieur ou EVA  (Mesnard  et  al.,  2006).  Une  absence  de  signalisation  Nodal  provoque  un  arrêt  de  la  gastrulation par défaut de formation de la ligne primitive chez l’embryon de souris (Conlon  et  al.,  1994).  Par  la  suite,  ce  sont  des  molécules  antagonistes  de  la  voie  Nodal  (LEFTY  et  CERBERUS) qui vont être exprimées par la partie antérieure de l’hypoblaste et vont inhiber  l’action de Nodal  présent  au  niveau  de  la  ligne  primitive.  Elles  sont  nécessaires  à  l’établissement de l’identité neurale antérieure  puisque qu’en leur absence, des lignes primitives ectopiques vont se développer empêchant l’induction de la tête (Perea­Gomez et  al., 2002). A ce stade, un équilibre entre le ligand Nodal et ses antagonistes est requis pour le  développement  ultérieur  correct  du  cerveau.  Ceci  a  été  illustré  par  des  modèles

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    16                    Figure 2. Voies de signalisations Nodal et BMP et leur antagonisme.  A. La voie de signalisation Nodal. Le ligand Nodal active des récepteurs Activine de 

type I et II à activité sérine/thréonine kinase via l’interaction avec le corécepteur TDGF1.  Cette liaison provoque une cascade de signalisation des facteurs de transcription SMAD2/3  qui  pourront  interagir  avec  SMAD4.  Lors  de  sa  translocation  dans  le  noyau  le  complexe  s’associe à d’autres facteurs de transcription tel FOXH1 pour réguler l’expression de gènes cibles. B. La voie de signalisation BMP. Les BMP se lient à des récepteurs de type I et II à  activité sérine/thréonine kinase. S’en suit une phosphorylation des récepteurs de type I par les  récepteurs  de  type  II.  La  transduction  du  signal  est  ensuite  assurée  par  les  facteurs  SMAD1/5/8 qui se complexent avec SMAD4 avant de pouvoir être transloqués dans le noyau  pour l’activation des gènes cibles. Les antagonistes NOGGIN/CHORDIN  vont  empêcher  la  liaison  des  BMP  aux  récepteurs  (Adapté  de  (Geng  and  Oliver,  2009)).  C.  Antagonisme  des 

voies Nodal et BMP lors de l’induction neurale. Deux gradients de concentration de polarité 

opposée se mettent en place au niveau de l’épiblaste entre Nodal et BMP. Les antagonistes des deux voies sont sécrétés au niveau de l’endoderme viscéral antérieur. NOGGIN  et  CHORDIN sont également produits au niveau du nœud de Hensen. NH : nœud de Hensen ; 

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d’inactivation partielle de la voie Nodal où des défauts de la ligne médiane  vont entrainer  des anomalies du cerveau apparentées à la cyclopie (Hagos and Dougan, 2007; Klingensmith  et al., 2010; Lowe et al., 2001; Lu and Robertson, 2004). Il faut noter que la voie Nodal est  également  régulée  négativement par  les  protéines  TGIF  capables  de  bloquer l’activité des protéines SMAD (Powers et al., 2010). 

Par  ailleurs,  une  boucle  de  régulation  entre  la  voie  Nodal  et  la  voie  BMP  (Bone  morphogenic protein) permet l’établissement postérieur de la ligne primitive. D’une part, l’activité Nodal est amplifiée au niveau de l’épiblaste par une cascade de signalisation entre BMP4 et WNT3, eux­mêmes induits par la signalisation Nodal (Ben­Haim et al., 2006; Shen,  2007). D’autre part, la voie des BMP peut réguler l’activité Nodal  par interférence au niveau  de la formation du complexe SMAD2/4/FOXH1. Les cascades d’activation des deux voies de  signalisation  partagent  le  même  cofacteur  SMAD4,  ce  qui  limite  probablement  la  disponibilité  de  ces  cofacteurs  (Figure  2A  et  2B)  (pour  revue  (Liu  and  Niswander,  2005)).  Récemment, la formation d’un autre complexe inhabituel entre SMAD2 et SMAD5 avec une  fonction inhibitrice sur l’activité Nodal a été décrite,  ce  qui  conforte  le  phénomène  d’interférence entre les cofacteurs des voies Nodal et BMP (Pereira et al., 2012).  

Afin  de  maintenir  l’axe antéro­postérieur  du  tissu  neural  en  formation,  des  antagonistes des BMP (Noggin, Chordin et Follistatin) sont également exprimés au niveau de  l’hypoblaste chez l’embryon de poulet  et du nœud de Hensen.  On  observe  donc  des  gradients  de  concentration  inverses des molécules Nodal et BMP au cours de l’induction neurale (Figure 2C). Ces voies de signalisation sont complémentaires lors de cette étape du  développement embryonnaire puisqu’il  a  été  montré  chez  le  modèle  poulet  que  la  signalisation des BMP n’était pas suffisante pour l’acquisition de l’identité neurale  (Stern,  2002). Cependant, d’autres signaux et de façon la plus probable, la voie Fgf, permettrait aux cellules d’acquérir d’abord un état neural prospectif avant l’action des antagonistes des BMP pour assurer définitivement leur identité neurale (Streit et al., 2000). 

1.2. Formation de la plaque préchordale 

 

Une fois la ligne primitive en place, les cellules migrent à travers le nœud de Hensen en  direction  caudale  entre l’ectoderme et l’endoderme  (Figure1).  Les  cellules  qui  migrent  antérieurement,  le  long  de  la  ligne  médiane  forment  une  structure  endomésodermique  appelée  plaque  préchordale.  Les  cellules  qui  migrent  en  position  caudale  forment

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Figure 3. Expérience d’ablation de la plaque préchordale. 

 A.  Vues  ventrales  du  système  nerveux  rostral  au  stade  HH11  après  ablation  du  centre 

inducteur précoce de la tête (YHP : young head process), du centre inducteur antérieur de la  tête  (HP)  ou  de  la  plaque  préchordale  (PP)  au  st  HH5.  Les  embryons  de  poulet  ont  été  hybridés avec la sonde Nkx2.1 avant dissection du mésenchyme de la tête. L’expression de Nkx2.1  est  corrélée  avec  la  présence  de  la  plaque  préchordale  ou  du  centre  inducteur  antérieur de la tête. Une cyclopie est observée lors de l’ablation du YHP ou de la PP et une  seule  vésicule  optique  est  observée  (flèche  rouge)  (Pera  and  Kessel,  1997).  B.  Photomicrographies de vues frontales au stade 30 somites d’un embryon contrôle (E) et d’embryons après ablation de la plaque préchordale (F et G) ainsi que d’un embryon Shh­/­ (H)  (Aoto  et  al.,  2009)  C.  Représentation  schématique  du  défaut  de  clivage  entrainant  une  holoprosencéphalie caractérisée par une cyclopie. 

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progressivement la notochorde. Ces deux structures sont transitoires et vont permettre la  régionalisation du tube neural. De nombreux gènes sont exprimés spécifiquement dans ces  deux centres organisateurs afin de permettre l’induction de la plaque neurale au bon endroit  et au bon moment.  

La  plaque  préchordale  est  la  partie  la  plus  axiale  du  mésoderme  antérieur.  Elle  constitue un centre organisateur des motifs ventraux qui sous tendent le développement du  cerveau antérieur. L’ablation de ce tissu chez l’embryon de poulet conduit à la fusion des domaines de l’œil et à la suppression des tissus du cerveau antérieur ventral, un phénotype  comparable à une forme sévère d’HPE (Pera and Kessel, 1997) (Figure 3).  

La plaque préchordale partage de nombreuses similitudes avec la notochorde et en  particulier la production de la molécule SHH.  

1.2.1. La voie de signalisation Shh  

Le mécanisme de transduction du signal Shh a fait l’objet d’intenses recherches (pour  revue  (Briscoe  and  Therond,  2013))  (Figure  4).  La  protéine  précurseur  est  clivée  dans  le  cytoplasme  en un  domaine  de  signalisation  N­terminal  (SHH­N)  et  un domaine  C­terminal  (SHH­C)  (Porter  et  al.,  1996).  Après  formation  de  ces  domaines,  le  cholestérol  s’unit  au  domaine  SHH­N  (Zeng  et  al.,  2001)  qui  subit  également  une  palmitoylation  catalysée  par  Skinny Hedgehog (Skn). Le domaine SHH­N subit ensuite deux modifications lipidiques et est  appelé SHH­Np. C’est le clivage de ces lipides qui va permettre la sécrétion de SHH hors de la  cellule  (Zeng  et  al.,  2001).  La  sécrétion  de  SHH  est  médiée  par  une  série  de  protéines,  incluant DISPATCHED (DISP1) (Burke et al., 1999). Des protéines comme CDON (ou CDO) et  GAS1 facilitent l’interaction de SHH­Np avec le récepteur PATCHED homologue 1 (PTCH1). En  absence  de  ligand  SHH­Np,  le  récepteur  PATCHED  inhibe  la  fonction  de  SMOOTHENED  (SMO). L’inhibition sera levée  lors de l’interaction  ligand­récepteur  et  une  cascade  de  signalisation intracellulaire est alors déclenchée. Il en résulte l’activation transcriptionnelle de gènes cibles via la régulation des gènes de la famille GLI (Figure 4). Les protéines GLI sont  des facteurs de transcription à doigts de zinc et interviennent dans la voie Shh soit comme  activateurs,  soit  comme  inhibiteurs  de  la  transcription  (pour  revue  (Krauss,  2007)).  Récemment, le cil primaire, un organite présent à la surface de la plupart des cellules, a été  impliqué dans la transmission du signal Shh. L’intégrité structurale et fonctionnelle de celui  ci est nécessaire pour l’activation de la voie Hedgehog (Simpson et al., 2009).  

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Figure 4. Signalisation Sonic Hedgehog 

SHH  est  initialement  produit  sous  forme  de  précurseur  (SHH(pre))  qui  subit  un  clivage  autocatalytique, un transfert de cholestérol et une palmitoylation grâce à Skinny hedgehog  (Skn). SHH mature (SHH­Np) est sécrété par la cellule en impliquant DISPATCHED1 (DISP1).  Pour  les  cellules  non  exposées  à  SHH­Np,  PATCHED1  (PTCH1) inhibe l’activité de SMOOTHENED (SMO) bloquant ainsi la voie Shh. Les facteurs de transcription  GLI2 et GLI3  agissent sous forme de répresseurs (GLI2R et GLI3R) qui peuvent transloquer dans le noyau  pour  réprimer des gènes cibles. Lorsque  SHH­Np se lie à PTCH1, avec l’aide des cofacteurs (CDO  et  GAS1),  l’inhibition  de  SMO  est  levée ;  les  facteurs  GLI  sont présents à l’état d’activateurs (GLI2A et GLI3A) et sont capables d’activer l’expression de gènes cibles après translocation dans le noyau (D’après (Krauss, 2007)). 

 

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La signalisation Shh mise en place au niveau de la plaque préchordale va également y  permettre la maintenance des cellules de la plaque préchordale. Par la suite, la voie Shh va   agir sur la formation des structures ventrales du cerveau antérieur comme l’hypothalamus ou  le  chiasma  optique  (Aoto  et  al.,  2009).  En  effet,  lors de l’ablation de la plaque préchordale,  les  embryons  de  souris  vont  présenter  un  phénotype  HPE  comme  chez  les  mutants  Shh­/­  (Figure  3C).  Chez  ces  embryons,  on  observe  également  une  absence  d’expression  de  Shh  et  Nkx2.1, marqueurs de l’hypothalamus.  Cependant l’expression de

Shh n’est pas affectée au niveau de la moelle épinière (Aoto et al., 2009). D’autre part, chez

les  mutants  Shh­/­, les cellules de la plaque préchordale n’acquièrent pas leur  identité  et  subissent une forte apoptose (Aoto et al., 2009). 

SHH  est  normalement  sécrété  à  partir  du  mésoderme  axial  et  initie  sa  propre  transcription  au  niveau  de  la  plaque  neurale.  SHH  va  induire  la  formation  de  la  partie  ventrale  du  tube  neural  qui  à  sont  tour  va  sécréter  SHH  et  engendrer  la  régionalisation  dorso­ventrale  du  cerveau.  En  effet,  les  souris  mutantes  Shh­/­  ne  possèdent  pas  de  structures ventrales tout au long du tube neural (Chiang et al., 1996).  

Cependant, contrairement à la notochorde, la plaque préchordale produit plusieurs  autres protéines de signalisation comme NODAL, BMP7 et les antagonistes de WNT (Dale et  al.,  1997;  Muller  et  al.,  2000). Ces molécules vont coopérer pour contrôler l’identité antérieure de la plaque neurale.  

 

1.2.2. La voie de signalisation Nodal  

Un rôle essentiel de la voie Nodal est l’initiation de la transcription de Shh dans la  plaque préchordale et la notochorde (Gritsman et al., 2000; Muller et al., 2000; Rohr et al.,  2001).  Une  inactivation  partielle  de  la  voie  Nodal  par  mutation  hypomorphe,  doubles  hétérozygotes ou par l’utilisation d’un inhibiteur pharmacologique, permet de dépasser le  stade de la gastrulation mais engendre des défauts de régionalisation antérieure (Luxardi et  al., 2010; Vincent et al., 2003).  

Chez  le  poisson­zèbre,  des  mutations  dans  les  composants  de  la  voie  Nodal  provoquent la perte ou la réduction de la plaque préchordale entrainant de graves déficits 

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du cerveau antérieur qui s’inscrivent dans le spectre HPE (Brand et al., 1996; Schier et al.,  1997).  Par  exemple,  les  mutants  pour  le  gène  oep  (One­Eyed  Pinhead)  montrent  une  déficience de la voie Nodal, bien qu’ils conservent une source maternelle de cette protéine.  En effet, l’expression des gènes spécifiques de la plaque préchordale débute normalement mais ne parvient pas à se maintenir. Au contraire, la notochorde sera correctement établie  et  exprimera  Shh.  Ces résultats suggèrent qu’un faible niveau de signalisation Nodal est suffisant au développement de la notochorde mais ne l’est pas pour la plaque préchordale  particulièrement sensible à une réduction de l’activité Nodal (Schier et al., 1997).  

1.2.3. La voie des BMP  

Par ailleurs, les antagonistes de BMP continuent d’être exprimés au niveau du nœud de Hensen et de l’hypoblaste antérieur pour permettre la formation du neurectoderme. Cela  permet  de  lever  l’inhibition effectuée  par  la  voie  BMP  sur  la  spécification  en  tissu  neural  (Dale et al., 1997; Manning et al., 2006). La signalisation BMP sera très active dorsalement et  très faible ou absente ventralement. Des doubles mutants pour les antagonistes Chordin et 

Noggin (Chr­/­ ; Nog­/+) ou les récepteurs BMPR1a et BMPR1b présentent des malformations  cérébrales  et  craniofaciales  caractéristiques  de l’HPE (Fernandes  and  Hebert,  2008;  Klingensmith et al., 2010).  

2. Régionalisation du tube neural     

La plaque neurale correspond à un épaississement de l’ectoderme  qui  se  met  en  place au niveau de la ligne médiane de l’embryon en avant de la ligne primitive. La partie  antérieure va s’élargir pour donner le futur cerveau alors que la partie postérieure donnera  la moelle épinière. Sous l’influence de la plaque préchordale et de la notochorde, la plaque  neurale est régionalisée le long des axes dorso­ventral et antéro­postérieur. Simultanément,  des mouvements cellulaires vont permettre la  fusion de la plaque neurale pour former le  tube neural. 

2.1. Régionalisation antéro­postérieure de la plaque neurale 

 

L’axe antéro­postérieur  de  la  plaque  neurale  est  soumis  à  plusieurs  molécules  de  signalisation.  Cette  étape  est  fondamentale  pour  une  constitution  correcte  de l’ensemble

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    24                          Figure 5. Représentation schématique des voies de signalisation lors de la régionalisation  antéro­postérieure de la plaque neurale.   Les différents tissus sont présentés en superposition dans un but pédagogique. Les signaux  arrivant des tissus situés sous la plaque neurale vont influencer le développement du cerveau  antérieur.  Les  antagonistes  des  BMP  et  de  Nodal  dérivent  de  l’hypoblaste.  Les  BMP  vont  ensuite  réguler  le  devenir  de  la  plaque  neurale  dans  sa  périphérie  tandis  que  la  plaque  préchordale, la notochorde  et l’hypoblaste produisent différents signaux (Shh, BMP, Nodal,  Fgf8, Wnt, acide rétinoïque) pour induire la régionalisation de la plaque neurale et la mise en  place  du  prosencéphale. L’hypoblaste va disparaître au profit des autres tissus embryonnaires. Les stades de développement embryonnaire sont indiqués pour l’embryon de poulet. 

NH : Nœud de Hensen ; Lp : Ligne primitive ; Nt : Notochorde ; PpC : plaque préchordale ; PN :  plaque neurale 

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des structures du système nerveux central. Pour cela, la plaque neurale va être soumise à  des  facteurs  caudalisants  tels que les voies Fgf, Wnt et de l’acide rétinoïque.  Les  tissus  embryonnaires  protégés  de  ces  facteurs  caudalisants  formeront  le  cerveau  antérieur  prospectif.  La  plaque  préchordale  et  la  notochorde  situées  sous  la  plaque  neurale  vont  influencer sa régionalisation grâce à l’activité des signaux SHH, NODAL et BMP restreints à la  région antérieure. Une activité FGF8 provenant de l’hypoblaste agit également sur la plaque  neurale antérieure de façon complémentaire aux autres signaux bien que plus tardivement  au cours du développement (Stern, 2005). Les BMP vont également réguler le devenir de la  plaque neurale dans sa périphérie (pour revue (Monuki, 2007; Wilson and Houart, 2004). 

D’autre part, un gradient d’activité WNT est principalement impliqué dans la mise en  place  de l’axe antéro­postérieur.  Cette  activité  WNT  est  localisée  au  niveau  des  tissus  postérieurs  de  la  plaque  neurale  (Nordstrom  et  al.,  2002)  et  son  action  sera  limitée  au  niveau  antérieur  par  la  sécrétion  de  ses  antagonistes  tels  que  DKK  (Dickkopf)  (Carmona­ Fontaine et al., 2007). Il existe également une action postériorisante de l’acide rétinoïque grâce à un gradient d’expression (Dupé  and  Lumsden,  2001;  Niederreither  et  al.,  2000)  (Figure 5).  

  Au niveau de la région antérieure de la plaque neurale en développement, on note  également l’expression de  Six3,  un  gène  à  homéoboite  codant  pour  un  facteur  de  transcription  à  homéodomaine  (Oliver  et  al.,  1995).  Il  est  requis  pour  le  développement  antérieur  du  prosencéphale  en  réprimant  la  transcription  des  gènes  Wnt  et  Fgf8  chez  le  poisson zèbre et la souris. Chez les souris mutantes pour Six3, une absence des structures  antérieures de la tête et des yeux est observée (Lagutin et al., 2003 ; Carl et al., 2002).   2.2. Régionalisation dorso­ventrale    La polarité dorso­ventrale est établie un peu plus tardivement que la polarité antéro­ postérieure et est également régie par la plaque préchordale et la notochorde.   Au niveau de la notochorde comme de la plaque préchordale, il est bien établi que  l’action  morphogène  de  Shh  est  nécessaire  à  la  spécification  ventrale  dans  ces  régions  (Briscoe and Ericson, 1999; Chiang et al., 1996; Gunhaga et al., 2000).  

Il est maintenant clairement défini que c’est un équilibre dose­dépendant entre Shh  et Gli3 qui établit la polarité dorso­ventrale du cerveau antérieur en formation (Figure 6). En

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    26              Figure 6. Interactions entre Shh et Gli3 au sein du tube neural. 

Les domaines d’expression de Gli3 (en rouge) et Shh (en jaune) sont présentés lors des stades précoces  de  développement  dorso­ventral  du  cerveau  antérieur.  Ces  deux  gènes  maintiennent des patrons d’expression complémentaires au cours du développement. C’est l’expression de Shh au niveau de la partie ventrale qui permet l’activation de Gli2, qui va agir ensuite comme un répresseur sur Gli3. Le gradient d’expression de Shh au niveau de la ligne médiane ventrale laisse place ensuite à un gradient d’expression de Gli3 qui va avoir une action beaucoup plus dorsalisante. EGL : éminence ganglionnaire latérale ; EGM : éminence  ganglionnaire médiane (D’après (Rallu et al., 2002a)). 

 

Figure 7. Représentation simplifiée des différentes interactions entre voies de signalisation  et  facteurs  de  transcription  au  cours  de  la  régionalisation  dorso­ventrale  du  prosencéphale. 

La  voie  Nodal  va  agir  de  façon  précoce  sur  l’activation de la signalisation Shh. Cette activation  peut  être  contrebalancée  par  la  protéine  GLI3  activée  par  SIX3.  Ce  dernier  conjointement  à  GLI3  exerce  une  activité  répressive  sur  Fgf8  au  niveau  ventral.  FGF8  quant  à  lui  va  favoriser  la  ventralisation  par  activation  de  Zic2.  Au  niveau  dorsal,  des  interactions  entre  la  voie  des  BMP,  Wnt  et  de  l’acide rétinoïque vont permettre l’activation de gènes dorsalisants, implémentée par l’action de GLI3. (D’après (Fernandes and Hebert, 2008)). 

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effet, la voie Shh permet l’activation de gènes cibles comme Gli2, qui va par la suite inhiber  le gène Gli3. GLI3 est quant à lui, un facteur de transcription activateur de gènes dorsalisants  tel que Pax7 (Meyer and Roelink, 2003). De plus il a été montré qu’en absence de l’activité fonctionnelle  de  GLI3,  le  cerveau  antérieur  est  anormalement  ventralisé  et  présente  un  retard de croissance  (Tole et al., 2000; Yu et al., 2009). La signalisation Shh va également  activer des gènes cibles tels que Nkx2.1, Olig2 et Nkx6.1 pour permettre la caractérisation de  cellules progénitrices neurales ventrales (p3, pMN, p2). Dans le cas d’une perte de fonction

Gli3, l’expression de ces cibles va s’étendre à la région dorsale du tube neural (Persson et al., 

2002). 

Chez  le  poisson­zèbre,  deux  orthologues  de  Shh  sont  identifiés  ShhA  et  ShhB.  L’analyse des mutants pour ces deux gènes se révèle plus complexe dans ce modèle compte tenu de la compensation qui peut s’exercer  entre  les  deux  gènes.  En  raison  de  cette  redondance, la perte de fonction Shh a été étudiée chez le mutant du récepteur Smo (Varga  et  al.,  2001)  qui  contrairement  à  Shh,  ne  semble  pas  dupliqué  au  sein  du  génome  du  poisson­zèbre.  Les  animaux  vont  présenter  des  phénotypes  sévères  correspondant  à  une  dorsalisation du cerveau antérieur et une absence totale de tissu hypothalamique. Ce même  phénotype  a  été  observé  chez  le  poisson­zèbre lors de l’utilisation de la cyclopamine.  Ce  composant se lie et inhibe directement le récepteur SMO, inactivant ainsi la signalisation Shh  (Chen et al., 2002a). 

 

Par  ailleurs,  FGF8  exerce  également  une  action  ventralisante  du  tube  neural  et   permet l’activation d’autres protéines  telles  que  ZIC2  qui  exerce  également  un  rôle  ventralisant au niveau de la ligne médiane (Figure 7) (Fernandes and Hebert, 2008). En effet,  chez la souris, la perte de fonction de Zic2 entraîne un défaut de régionalisation ventrale et  de  sévères  malformations  du  cerveau  antérieur  (Warr  et  al.,  2008).  Au  niveau  dorsal,  les  voies WNT, BMP et de l’acide rétinoïque vont permettre l’activation de gènes dorsalisants comme  Bmp4  (pour  revue  (Bertrand  and  Dahmane,  2006) ; (Hu  et  al.,  2004;  Rallu  et  al.,  2002a) (Figure 7).    

Il apparaît donc que la régionalisation dorso­ventrale du cerveau antérieur implique  de multiples interactions entre les voies de signalisation impliquées dans ce processus. C’est  un défaut de la régulation de ces voies au niveau de la ligne médiane qui va entrainer une 

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Figure 8. Schéma de la segmentation du cerveau embryonnaire chez l’Homme.  

A.  Les  trois  vésicules  primaires  (prosencéphale,  mésencéphale  et  rhombencéphale)  et  la  moelle épinière se différencient au niveau de la partie la plus antérieure du tube neural. B. La  division  du  prosencéphale  se  fait  ultérieurement  pour  donner  le  télencéphale  et  le  diencéphale (D’après Sunderland, 2001). 

                  Figure 9. Représentation schématique du télencéphale 

A.  Schéma  du  recouvrement  du  diencéphale  par  les  vésicules  télencéphaliques  en  vues  latérale  et  ventrale.  La  ligne  médiane  (LM)  traversant  le  télencéphale  dorsalement  et  le  diencéphale  ventralement  est  représentée  en  pointillés  gris  B.  Section  transversale  du  cerveau antérieur. On distingue les deux vésicules télencéphaliques correspondant aux futurs  hémisphères cérébraux. CC : cortex ; Vl : ventricule latéral ; PC3V : plexus choroïde du 3ème  ventricule ;  PCVl :  plexus  choroïde  du  ventricule  latéral ;  EGL :  éminence  ganglionnaire  latérale ;  EGM :  éminence  ganglionnaire  médiane ;  Et :  épithalamus ;  Th :  thalamus ;  Ht :  hypothalamus ; 3V : 3ème ventricule (D’après www.embryology.ch)   

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3. Segmentation du cerveau antérieur    

Simultanément aux processus de régionalisation, le tube neural va se segmenter le  long de l’axe antéro­postérieur  (Figure  8A).  L’encéphale présomptif dérivant de la plaque neurale rostrale va donner le prosencéphale (cerveau antérieur), le mésencéphale (cerveau  moyen)  et  le  rhombencéphale  (cerveau  postérieur).  La  partie  caudale  du  tube  neural  donnera  la  moelle  épinière.  Ensuite,  le  prosencéphale  se  divise  en  deux  vésicules  secondaires,  le télencéphale et le diencéphale. Le télencéphale se divisera le long de la ligne  médiane  pour  donner  les  deux  hémisphères  cérébraux.  Au  niveau  du  diencéphale  se  développeront  l’hypothalamus, le thalamus, l’épithalamus, la rétine neurale et la glande pinéale. De son côté, le mésencéphale voit sa taille augmenter alors que le rhombencéphale  se  divise  également en deux  vésicules  secondaires :  le  métencéphale  et  le  myélencéphale  (Figure 8B). 

3.1. Le télencéphale 

3.1.1. Morphologie du télencéphale  

Le  télencéphale  est  composé  de  deux  vésicules  latérales  qui  correspondent  aux  futurs hémisphères cérébraux. Elles sont séparées par la ligne médiane. La face ventrale des  vésicules télencéphaliques fusionne avec les faces latérales du diencéphale (Figure 9A).   La voute de chaque hémisphère formera le cortex cérébral alors que leur plancher formera  les éminences ganglionnaires médiane et latérale (EGM et EGL). Les deux hémisphères sont  joints  sauf  au  niveau  la  scissure  interhémisphérique  en  dorsal.  La  zone  de  raccordement  avec le toit du diencéphale est appelée plexus choroïde au niveau du 3ème ventricule et des  ventricules  latéraux  (Figure  9B).  Le  télencéphale  contient  également  les  ébauches  du  système olfactif qui donneront les bulbes et tractus olfactifs ainsi que des structures qui y  sont associées comme l’hippocampe. D’autre part, le télencéphale correspond à une région  complexe  du  système  nerveux  et  une  spécification  progressive  de  cette  structure  est  nécessaire  pour  définir  des  populations  cellulaires  comme  les  oligodendrocytes  ou  les 

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3.1.2. Formation du télencéphale  

 La  régionalisation  télencéphalique  est  dépendante  de  plusieurs  centres  de  signalisation, dont le bord neural antérieur, et intègre les mêmes voies de signalisation que  lors de la régionalisation de la plaque neurale. En effet, afin d’obtenir le télencéphale, un  gradient d’activité Wnt persiste pour la segmentation selon l’axe antéro­postérieur du futur  tube  neural  (Rallu  et  al.,  2002a).  Ceci  a  été  illustré  chez  le poisson­zèbre  où  une  absence  d’activité de Wnt8b provoque une augmentation de la taille du télencéphale (Houart et al.,  2002). 

La  régionalisation  dorso­ventrale  du  télencéphale  va  quant  à  elle  continuer  de  dépendre de l’antagonisme entre SHH et GLI3 (Rallu et al., 2002b). Ceci explique la diversité  des phénotypes au niveau du télencéphale chez les souris partiellement déficientes pour des  effecteurs de la voie Shh : réduction de la taille des vésicules, perte de tissus ventraux ou des  éminences ganglionnaires (Ferri et al., 2013; Fotaki et al., 2011; Manuel et al., 2011).  

La  signalisation  Nodal  va  également  influencer  l’expression de Shh  pour  le  développement ventral du télencéphale. Des expériences d’inactivation de la signalisation Nodal  chez  le  poisson­zèbre  ont  montré  un  défaut  de  formation  du  télencéphale  ainsi  qu’une absence d’expression de Shh (Rohr et al., 2001).  

Par ailleurs, plusieurs facteurs de transcription sont impliqués dans la régionalisation  des vésicules télencéphaliques puis dans l’identité de certaines régions. C’est le cas du gène 

Pax6  puisque  lors  d’une mutation perte de fonction, l’organisation dorso­ventrale  du 

télencéphale est perturbée (Stoykova et al., 2000; Yun et al., 2001). De même le gène Emx2  est important dans la mise en place de structures du cortex comme l’hippocampe, puis plus tardivement  dans  la  neurogenèse  du  télencéphale  dorsal  (Yoshida  et  al.,  1997).  De  façon  intéressante, les patrons d’expression de Pax6 et Emx2 forment des gradients opposés dans  le télencéphale dorsal et vont participer à l’acquisition de l’identité corticale  de  sous­ domaines du télencéphale (Bishop et al., 2000). Dans le cas d’une déficience simultanée de  ces  deux  gènes,  on  observe  un  excès  de  marqueurs  de  ventralisation  des  vésicules  télencéphaliques.  

 D’autre part, Pax6, de la même façon que Gli3, est exprimé dorsalement et joue un  rôle d’antagoniste à l’activité Shh. Il s’avère que chez les doubles mutants Shh­/­ ;Pax6­/­, on  observe une restauration des structures ventrales  de la même façon que chez les doubles

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  32 

 

 

Figure 10. Représentation des voies de signalisation dans le télencéphale en formation.   A. Cartographie de la ligne médiane  du télencéphale  (LMT) ainsi que la ligne médiane  de 

l’hypothalamus (LMH).  B.  Expression  des  différentes  voies  de  signalisation  au  niveau  de  la  ligne  médiane  du  télencéphale.  Nodal  et  Shh  sont  exprimés  ventralement  et  rostralement,  Fgf est exprimé au niveau ventral et antérieur de la ligne médiane alors que les voies Wnt et  BMP sont exprimées dorsalement. (D’après (Monuki, 2007)).    

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mutants  Shh­/­ ;Gli3­/­ (Fuccillo  et  al.,  2006).  Ces  résultats  suggèrent  que  le  gène  Pax6  posséderait un rôle complémentaire à Gli3 dans la régionalisation du télencéphale. 

 

La voie de l’acide rétinoïque est également cruciale pour le développement antérieur  du télencéphale. Chez des embryons de cailles déficients en vitamine A, les signalisations Fgf  et  BMP  sont  perturbées.  Ces  embryons  présentent  des  défauts  de  segmentation  de  la  vésicule télencéphalique et de l’axe dorso­ventral  du  diencéphale  (Halilagic  et  al.,  2003;  Wilson et al., 2003).  

 

La division du télencéphale en deux champs correspondant aux hémisphères dépend  de la sécrétion de ligands par les structures médianes, NODAL, SHH et BMP. Cette étape sera  déficiente en cas d’HPE (Currle  et  al.,  2005;  Hebert  et  al.,  2002;  Ohkubo  et  al.,  2002).  La  signalisation  Fgf  est  quant  à  elle  principalement  active  dans  la  partie  rostrale  de  la  ligne  médiane. Plus précisément, une boucle de régulation positive entre les voies Shh, Wnt et  BMP ainsi que les protéines FGF8, ZIC2 et SIX3 se met en place au niveau de la ligne médiane  pour  séparer  les  vésicules  télencéphaliques  (Crossley  et  al.,  2001;  Kobayashi  et  al.,  2010)  (Figure 10).  

 

L’utilisation des modèles vertébrés ces 15 dernières années a montré de  façon  générale, que l’inhibition  fonctionnelle d’acteurs des voies de signalisation, tel que l’acide rétinoïque, Shh, Fgf, Nodal ou BMP, conduit à des défauts de régionalisation dorso­ventrale  du télencéphale et provoquent des défauts majeurs de cette structure (Arauz et al., 2010;  Lana­Elola et al., 2011; Yang et al., 2010).  

3.2. Le diencéphale 

3.2.1. Morphologie et modèle prosomérique du diencéphale  

Le diencéphale est défini selon ce qu’on appelle le modèle prosomérique révisé par Rubenstein  et  Puelles  en  2003  (Puelles  and  Rubenstein,  2003).  Ce  modèle  détermine  6  prosomères  selon  les zones d’expression  de  six  gènes :  Nkx2.2,  Dlx2,  Gbx2,  Otx2,  Shh  et 

Nkx2.1  (Figure  11).  Les  prosomères  vont  ensuite  donner  lieu  à  trois  organes  distincts:  le 

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