HAL Id: jpa-00206968
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Résonance paramagnétique électronique d’un nouveau centre bore dans BeO irradié aux neutrons
Alain Herve, Bruno Maffeo
To cite this version:
Alain Herve, Bruno Maffeo. Résonance paramagnétique électronique d’un nouveau cen- tre bore dans BeO irradié aux neutrons. Journal de Physique, 1970, 31 (7), pp.673-679.
�10.1051/jphys:01970003107067300�. �jpa-00206968�
RÉSONANCE PARAMAGNÉTIQUE ÉLECTRONIQUE
D’UN NOUVEAU CENTRE BORE DANS BeO IRRADIÉ AUX NEUTRONS
Alain HERVE et Bruno MAFFEO
(*)
Laboratoire de Résonance
Magnétique,
Centre d’Etudes Nucléaires deGrenoble,
Cedex85, 38, Grenoble-Gare
(Reçu
le 6janvier 1970,
révisé le 9avril 1970)
Résumé. 2014 Un monocristal
synthétique
deBeO,
irradié par des neutronsrapides (énergie
~ 1,0 MeV ; dose
intégrée :
1018n.r/cm2)
à 77 °K et étudié sansréchauffement, présente
un spectre de RPE que l’on a attribué à uneimpureté
de bore dans un site interstitieloctaédrique
du réseau.L’axe
principal
du tenseur d’interactionhyperfine,
desymétrie cylindrique,
se trouve dans leplan (1210)
et fait unangle
de 49° avec l’axe c. Les valeurs des paramètres de l’hamiltonien despin
sont :gll =
2,002
3 ±0,001 0 ;
g =2,002
8 ±0,001 0;
All = 293 ± 6 gauss etA =
255 ± 5 gauss.Des calculs faits pour des états de
charge
différents del’impureté
de boreindiquent
que l’électronnon
apparié
est très localisé sur le bore.Abstract. 2014 A
synthetic single crystal
of BeO has been irradiated with fast neutrons(energy
~ 1,0
MeV ; integrated
flux : 1018 f.n./cm2)
at 77 °K andinvestigated by
EPR without warm up.It
gives
a spectrum identified asbeing
due to a boronimpurity
at an octahedral interstitial site of the lattice. Thehyperfine
interaction tensor iscylindrically symetric ;
itsprincipal
axis lies in the(1210) plane
and makes anangle
of 49° with the c axis. The constants of thespin
hamiltonianare : gll = 2.002 3 ±
0.0010 ;
g = 2.002 8 ±0.0010 ; All
= 293 ± 6 gauss ;A
= 255 ±5 gauss. Calculations carried out for different
charge
states of the boronimpurity
indicate a strong localization of theunpaired
electron on the boron.Introduction. - Des
investigations [1 ],
par Réso-nance
Paramagnétique Electronique (R.
P.E.),
surles effets d’irradiation par les neutrons
rapides
demonocristaux de BeO ont montré l’existence de lacunes d’anion
(centres F+)
et de cation(centres Vi
etVi). Cependant
les interstitielsd’oxygène
etde
béryllium
n’ontjamais
pu êtreobservés,
mêmeaprès
une irradiation à 77OK,
dufait,
sansdoute,
de leur mobilité
probable
à cettetempérature.
Au cours de ce travail nous avons mis en
évidence,
dans
l’oxyde
debéryllium
irradié aux neutrons à77
OK,
laprésence
d’un nouveau centre dont leparamagnétisme
est attribué à un électronpiégé
sur une
impureté
de boreoccupant
un interstice octaé-drique
du réseau de BeO. Les observations que nous rapportons ici constituent donc lapremière
miseen
évidence, après irradiation, d’impuretés paramagné- tiques
interstitielles dansl’oxyde
debéryllium.
Etude
expérimentale.
- Par sa structure detype
Wurtzite(Fig. 1),
appartenant au grouped’espace
c6u l’oxyde
debéryllium
sedistingue
des autresoxydes
d’alcalino-terreux(MgO, CaO,
BaO etSrO) qui
ont tous la structurecubique simple
à faces centrées (*) Actuellement boursier du « Projeto CAPES/FORD » duBrésil.
FIG. 1. - a) Structure cristalline de l’oxyde de béryllium. Les oxygènes numérotés de 1 à 6 délimitent un interstice octaédrique vide. b) Dispositions des anions 02- et des cations Be2+ vue
le long de l’axe c.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003107067300
674
du chlorure de sodium. On
peut
se faire une idée de la structure de BeO en considérant que les anions02 -
sedisposent
suivant unempilement hexagonal compact.
Dans le réseau d’anions ainsi formé il existe deuxtypes
d’interstices : les interstices tétraédri- ques et les intersticesoctaédriques.
Les intersticestétraédriques
serépartissant
en deux groupes : sion choisit une direction
positive
pour l’axe c, et sion considère un tétraèdre comme une
pointe
de flèche à troisdimensions,
il existe des tétraèdres«positifs»
ou
pointés
dans la directionpositive
de l’axe et destétraèdres «
négatifs »
oupointés
dans la directionnégative.
Les densités relatives des interstices et des anionss’expriment
par :Dans un cristal
parfait
deBeO,
les cations deBe2+
occupent en totalité et exclusivement les interstices
tétraédriques
d’untype
bien déterminé( +
par exem-ple).
Ils forment un réseauhexagonal identique
àcelui des
oxygènes
etimbriqué
danslui,
comme lemontre la
figure
la. Du fait de ladisposition
relativedes anions et des cations le
long
de l’axe c, la structure del’oxyde
debéryllium possède
un fort caractèrepolaire,
et il existe unchamp électrique important
àl’emplacement
des ions du réseau. Cechamp peut
avoir une influence nonnégligeable
sur la structureélectronique
des défauts du cristal.Le cristal étudié a été fourni par M. Austerman
(Atomics International).
Ses dimensionset sa forme
prismatique,
avec l’axe c suivant laplus grande dimension,
ont rendu aisée son orientation dans la cavité de mesure. Laprésence
dubore,
enfaible concentration
(environ
7ppm),
a étésignalée
par
analyse spectrochimique.
Le
spectromètre
utilisé dans cette étude est unVarian
4520,
fonctionnant à 35Gc/s
et utilisant unemodulation du
champ magnétique
à 100kc/s.
Avant irradiation le cristal est
transparent
et neprésente
aucune trace deparamagnétisme.
Lapré-
sence de l’ion Bore en substitution dans le réseau
cationique
a été confirmée enanalysant
lespectre
de résonance du cristal soumis à une irradiation gamma(dose intégrée :
1Mrad),
àtempérature
ambiante.Sur ce spectre on
distingue
les raiescorrespondant
au centre bore étudié par
Reinberg [2]
et Schirmer[3].
Dans le modèle
proposé
par ces auteurs, un ionB3+
en substitution dans le réseau
cationique capture
un électron libéré par l’irradiation et se met sous la formeparamagnétique B2 +.
L’électron célibataire seplace
dans une orbitale antiliante entre l’ion de bore et unoxygène
duplan
de la base du tétraèdre anioni- quequi
l’entoure. La directiontétraédrique
de laliaison coïncide avec l’axe du tenseur d’interaction
hyperfine
avec le noyau de bore et fait unangle
de1090 avec l’axe c du cristal.
Les irradiations aux neutrons
rapides (énergie
> 1
MeV,
doseintégrée : 1018 n . r . /cm2)
ont étéréalisées à 77 OK dans un réacteur du Centre d’Etudes Nucléaires de
Grenoble,
le cristal étanttransféré,
sansréchauffement,
dans la cavité demesure refroidie par conduction à une
température
voisine de celle de l’azote
liquide.
Après
l’irradiationneutronique
le cristal devientjaune
foncé et révèle unspectre
R. P. E. assezcomplexe.
Ce spectre, observé à 90
OK,
pour l’orientation oùHo
estparallèle
à c, est montréfigure
2. Les raiescorrespondant
au centre bore substitutionnel ontdisparu.
Les raies du spectresignalées
par des flèchesse saturant assez
facilement,
celui-ci a étéenregistré
avec un faible niveau de
puissance
des ondeshyper- fréquence (environ
2gW).
On peutséparer
ces raiesen deux groupes : un
quadruplet
A et unseptet B
d’intensitéplus
faible dont les écarts entre raies extrêmes sont,respectivement,
817gauss et 546 gauss.
On
peut
attribuer :a)
lequadruplet,
à un centreparamagnétique présentant
une interactionhyperfine
avec le noyau del’isotope 11B
despin
nucléaire 1=3/2,
et
b)
le septet, au même centre,présentant
une interac-tion
hyperfine
avec le noyau del’isotope lOB
despin
nucléaire I = 3. Les écarts entre les raies extrêmes du
quadruplet
et entre les raies extrêmes duseptet
sont dans le
rapport
entre les momentsmagnétiques
nucléaires des
isotopes 11B
etlOB (respectivement égaux
à2,688 0 Jln
et1,800 6 Jln)’
Lerapport
entre l’intensité totale duquadruplet
et celle du septetcoïncide avec le
rapport
entre les abondances natu- rellesrespectives du 11B
et dulOB (80,4 %
et19,6 %).
Il est donc évident
qu’une impureté
de bore faitpartie
du centre
paramagnétique
observé.Quand
on écarteHo
de l’axe c, pour la direction laplus générale,
on observe quechaque
raie se diviseen six
composantes d’égale
intensité. Nous avonsétudié la
dépendance angulaire
des raies extrêmesdu
spectre du 11 B
dans deuxplans cristallographiques remarquables (Voir Fig. 1) :
1)
leplan (1210),
que l’on a notéplan (M), qui
con-tient l’axe c et est
perpendiculaire
aux faces cristal- linesparallèles
à l’axe cet
2)
leplan perpendiculaire
à l’axe c.Dans le
plan (M)
ondistingue,
engénéral,
4 compo- santes d’intensitésrespectives 1-2-2-1 ; quand Ho
est
parallèle
à c, ces composantes se fondent en une seule raie d’intensité 6 etquand Ho
estperpendiculaire
à c on
distingue
2composantes
d’intensités 4 et 2.Dans le
plan perpendiculaire
à c, on a, engénéral,
3
composantes
distinctes d’intensité2-2-2 ;
onpeut
se contenter d’une
plage
de variation de 300 étant donné que lesplans (M)
et(G), figure 1,
sont desplans
desymétrie
pour le spectre total. Dans cesFIG. 2. - Spectre général pour l’orientation Ho//c. La raie très intense au milieu du spectre correspond au centre F+
(lacune d’anion ayant capturé un électron). Les raies signalées par des flèches correspondent au défaut associé à l’impureté de bore. Le quadruplet A correspond au 11B et le septet B (duquel on distingue nettement B 1, B6 et B7)
correspond au 10B. Les autres raies n’ont pas encore été identifiées.
FIG. 3. - Dépendance angulaire, dans un plan (M) de l’écart
entre les transitions ml = ± 3/2 du 11B, pour les deux sites contenus dans le plan. En trait plein les courbes théoriques
0’ = angle entre Ho et l’axe c.
plans
on observe 2composantes
d’intensités 4 et 2.Les résultats de cette
dépendance angulaire,
montréssur les
figures
3 et4,
nouspermettent
de conclure que le centreobservé, qui peut
occuper 6 sites nonéquivalents magnétiquement
dans leréseau,
est décrit par un facteurspectroscopique
presqueisotrope
et par une interaction
hyperfine
desymétrie
axiale.On
peut
rendrecompte
des résultats obtenus en admettant que les niveaux dusystème
sont décritspar l’hamiltonien de
spin
où S
désigne
unspin électronique 1/2
et I unspin
nucléaire
3/2 (spectre
du11B).
FIG. 4. - Dépendance angulaire, dans le plan
perpendiculaire
à c, des transitions m, = :1: 3/2 du 11B. En trait plein les courbes
théoriques. 0 = angle entre Ho et le plan (M).
676
On a
négligé
les interactions Zeeman etquadrupo-
laire nucléaires
qui
sonttrop
faibles pour être décelées dans nos mesures. Lestenseurs g
etA
sont desymétrie cylindrique
autour d’un axe commun situé dans leplan (M)
et faisant unangle
de 490 avec l’axe c.Dans un
système
d’axeOXYZ,
où OZ estparallèle
à l’axe de
symétrie
destenseurs, Il
s’écrit :Pour une orientation
quelconque
duchamp Ho
les2(2 1 + 1)
niveaux de cet hamiltonien sont obtenusgrâce
à un calcul deperturbation.
Aupremier ordre,
les transitions
permises
sont celles où le nombrequantique électronique
mschange
de une unité tandisque le nombre
quantique
nucléaire mInechange
pas.L’énergie
des transitions est donnée par la formuleapprochée
deBleaney [4] :
où
La détermination des valeurs des
paramètres
gll,gl,
An
etA1, présentées
dans la tableI,
a étéaccomplie
à
partir
del’analyse
de la variationangulaire
duspectre et en utilisant la formule
(3).
L’incertitude sur ces valeursprovient
surtout des erreursexpérimen-
tales dans la mesure des
positions
desraies,
et nonpas du fait que l’on a utilisé une formule
approchée
pour le calcul.
TABLE 1
Valeurs des
paramètres
de l’Hamiltonien despin qui
décrit les transitions associées aux centres contenantl’isotope 11 B.
Interprétation
et discussion des résultats. - A.MODÈLE. - Lafaçon
dont il est créé et ses caracté-ristiques
de résonanceélectronique
nouspermettent
d’affirmer que ce centre est différent du centre boreprécédemment
étudié parReinberg [2]
et Schirmer[3].
Des différents modèles que nous avons
envisagés
pour ce nouveau centre, le seul
qui
nous semble cohérent avec les observations est montréfigure
5 :un ion
B2 +
occupe un site interstitieloctaédrique
duréseau et se
situe,
dans unplan (M),
sur une droitepassant
par unoxygène
et faisant unangle
de 490avec l’axe c. L’électron non
apparié
seplace
dans une orbitale localisée sur le bore et,indifféremment,
surun des trois
oxygènes
ou duplan
a(cette configuration
est
symbolisée
parB 2+02-)
ou duplan p (cette configuration
estsymbolisée
parB 2+02-).
FIG. 5. - Modèle du centre bore interstitiel. La figure repré-
sente un des six sites magnétiquement inéquivalents de la confi- guration
B2 + 0; -
du défaut.Les
configurations possibles BZ + Oâ -
etB 2 + 0 -
constituent deux
types
de défautsdifférents,
se distin-guant
l’un de l’autre par leurdisposition
parrapport
au réseau de cations. Nos résultats montrent l’existence d’un seul
type
dedéfaut,
cequi indique
que seuleune des
configurations
est stable sansqu’on puisse
savoir
s’il s’agit
deB 2+02-
ouB 2+02- .
Les sixsites
magnétiquement inéquivalents
observés sontobtenus en considérant les deux
types
d’octaèdred’oxygènes
« différents » duréseau, qui
se déduisentl’un de l’autre par
l’opération
desymétrie 63.
En faveur de ce modèle
interstitiel, jouent
lesarguments
suivants :1.
L’analyse,
faite par lasuite,
des valeurs desconstantes
hyperfines
montre que l’onpeut
tenir compte de laplus grande partie
de la densité électro-nique
de l’électron nonapparié
en décrivant sa fonc-tion d’onde en termes d’orbitales
atomiques
centréessur l’ion bore. La
quasi-isotropie
du facteur g, sa valeurproche
de celle de l’électronlibre,
et la valeurrelativement
large (268 g)
de lapartie isotrope
del’interaction
hyperfine plaident
en faveur de l’étatde
charge B 2+,
d’état fondamental2S1/2’
2. L’irradiation ionisante pure ne permet pas la création de ce
défaut,
dont la formationexige
que le cristal soit soumis au bombardement par desparticules rapides (en
l’occurrence desneutrons), qui
sont seulessusceptibles,
dansl’oxyde
debéryllium,
de créerdes
déplacements atomiques [1].
3.
L’occupation
d’un site interstitieloctaédrique
estla seule
façon simple d’expliquer l’angle
de49°,
trouvé
expérimentalement,
entre l’axe du tenseurhyperfin
et l’axe c. La direction définie par le centre d’un octaèdred’oxygènes
et un de cesoxygènes
faitun
angle
de 55° avec l’axe c. Lechamp polaire
ducristal,
au niveau de l’intersticeoctaédrique
peutobliger
l’ionB2+
à s’excentrer et rendre compte de l’écartangulaire
observé. Cetteoccupation
du siteinterstitiel
octaédrique
est favorisée par le volume d’accueilimportant
de cesite, qui
peut recevoir sans déformation un ion de rayon0,56 A (au
lieu de0,34 A
seulement pour l’intersticetétraédrique).
4. La
disparition
duspectre
à unetempérature comprise
entre 90 °K et latempérature
ambiantes’interprète
facilement dans le cadre du modèle interstitiel. A suflisamment hautetempérature
l’inters-titiel devient mobile et
imigre
vers d’autrespièges,
pro- bablement des lacunes de cations aveclesquelles
ilse recombine.
Après
une irradiation à une doseintégrée
de1018 n . r . /cm2,
la presque totalité des ions bore a étédéplacée
des sites substitutionnels vers les sites intersti- tiels. Cettegrande
efficacité du processus dedéplace-
ment des ions bore ne
peut s’expliquer
par un méca- nisme de collision directe avec desparticules rapides
étant donné la faible concentration de ces
impuretés
dans le cristal. Pour
interpréter
des observationsanalogues
dans le siliciumdopé
à l’aluminium et irradié auxélectrons,
Watkins[5]
aproposé
un modèleque nous pouvons
adapter
à notreproblème particu-
lier. Des
paires
lacunes-interstitiels debéryllium
sontcréées au hasard par l’irradiation. L’interstitiel de
béryllium,
mobile à latempérature
de 77OK, migre
àtravers le réseau
jusqu’à
cequ’il
soitpiégé
par uneimpureté
de bore substitutionnelle.L’ion béryllium
remplace
ensuite le bore substitutionnel enl’éjectant
dans un site interstitiel.
B. STRUCTURE
ÉLECTRONIQUE
DU DÉFAUT. -a)
Struc-ture
hyperfine.
- A une bonneapproximation
lavaleur de la constante d’interaction
hyperfine
avec lenoyau de bore est obtenue en considérant
uniquement
la
partie
des fonctions d’onde de l’électron célibataire centrée sur l’ion bore. Cette fonctions’exprime
sous la forme d’une combinaison linéaire des fonctions 2 s et 2 p du bore et s’écrit :
avec la condition de normalisation
a2
+p2
= 1et il
1. La valeurde 1
inférieure à l’unité tient compte que toute la densitéélectronique
n’est pasconcentrée sur le bore et
qu’il
peut yavoir,
pourl’électron,
uneprobabilité
deprésence
non nullesur les ions voisins. En utilisant la fonction d’onde
(5),
les
parties isotrope,
a, etanisotrope, b,
de l’interactionhyperfine
avec le noyau de bores’expriment
par :où la notation suit celle de la référence
[3].
Les constantes a et b sont
données,
en fonction des composantesAll
etA1
du tenseurhyperfin,
par :D’après
les résultatsexpérimentaux,
en supposantAll
et
A1
de mêmesigne (le
cas contraire donne des valeursphysiquement inacceptables)
on a :En utilisant les formules
(6)
et la valeur du momentmagnétique
du noyau11B
on obtient :En vue
d’interpréter
ces résultatsexpérimentaux
entermes des fonctions d’onde de l’électron non
apparié
nous devons les comparer aux valeurs
adéquates
pour l’atome ou l’ion libre. L’état decharge
exact del’impureté
interstitielle de bore n’étant pas connu,on a considéré les trois cas suivants :
B°, B+
etB+ +.
A
partir
des fonctions d’onde 2 s et2 p,
donnéesdans la
littérature,
pour les états fondamentaux de B°[6], B+ [7]
etB2+ [8],
et pour les états excités 1S2 2s 2 p 3P
deB+ [9]
et 1s2 2 p 2P
deB2+ [8],
nous avons calculé les valeurs de
a et b pour chacun de ces états de
charge.
Les valeurs obtenues sontprésentées
dans la table II. Dans la table III nousprésentons
les valeurs dea2 t,2, P2 n2
etp2/a2 correspondant
à chacun des états decharge
considérés : nous y incluons aussi les valeurs données TABLE II
678
TABLE III
par Schirmer pour le centre bore substitutionnel
correspondant
à l’état decharge BD,
les valeursexpé-
rimentales de a et b
étant,
dans ce cas, 91 gauss et 15 gauss,respectivement. a2 ?12
etp2 12
donnent lespopulations électroniques
danschaque
orbitale atomi- que etp2/01532 indique
ledegré d’hybridation
sp de la liaison.Remarquons
que, sauf pour l’état decharge
neutre,on trouve que la fonction
bore ne
rend pas compte de toute la densitéélectronique.
Celle-ci serépartit
dans la
proportion
de 23% (B +)
et 41% (B+ +)
surles ions
voisins,
enparticulier
surl’oxygène qui
setrouve sur l’axe de l’orbitale
hybride.
On constateaussi que le caractère S de la fonction d’onde sur le bore est
plus
de trois foisplus important
dans notrecas que dans celui du centre bore substitutionnel.
Les valeurs
présentées
table II pour les densités duspin
sur le noyau del’impureté
de bore ont étécalculées à
partir
de fonction RHF(«
restrictedHartree-Fock
»).
Il estévident,
du fait que l’électronnon
apparié
a un caractère 2 s(son
caractère2 p produit
un effetbeaucoup plus petit),
que lapolarisa-
tion de coeur doit intervenir dans les calculs et il faudrait utiliser des fonctions UHF
(«unrestricted
Hartree-Fock
»).
La discussion de Schirmer[3]
àce
sujet
a montré que cela revient à considérer les valeurs calculées dep2/01532
comme des limites inférieures et queprobablement
l’électron nonapparié
a uncaractère p, sur le
bore, plus
accentué que nos résultats le montrent.b)
Tenseurspectroscopique.
- Le caractère aniso- trope de l’interactionhyperfine,
dû à uneimportante
contribution de l’orbitale
atomique 2 p
du bore à lafonction d’onde de l’électron non
apparié,
et la direc-tion de l’axe de cette
interaction, indiquent
quel’impureté
de bore est soumise à unchamp électrique
« fort »
produit
par un des ions02 -
de la cage octaé-drique. Malgré
le manque d’informationexpérimen-
tale relative à la densité de
spin
surl’oxygène,
on peutenvisager,
étant donné lagrande polarisabilité
del’ion
02-,
la formation d’une liaison covalente aveccet ion et la constitution d’une « molécule » BO.
Cette
hypothèse
estcompatible
avec des calculsrécents faits par Claxton
[10]
sur le radicalBO ;
ces calculs
indiquent
que l’électron nonapparié
occupe essentiellement une orbitale u,
hybride
sp, centrée sur le bore etpointant
en directionopposée
del’oxygène,
et donnent326,8
gauss comme valeur de l’interactionhyperfine isotrope
avec le noyauB11.
Cette valeur fait intervenir une contribution
impor-
tante
(de
l’ordre de 30%)
due à lapolarisation
descouches 6 internes
complètes
de la molécule. Elle peut être considérée comme en bon accord avec notre valeurexpérimentale
de 268 gauss, étant donné leshypothèses
de calcul de Claxton : radical BO librenon
perturbé
par lechamp cristallin,
utilisation d’orbitalesatomiques
SCF comme bases pour ledéveloppement
des orbitales moléculaires.D’autre
part,
cettehypothèse permet d’expliquer
très facilement la
quasi-isotropie
dutenseur g
trouvéeexpérimentalement
pour le défaut étudié. La molé- cule libre BO est un radical2 E
avec uneconfiguration,
en ce
qui
concerne les orbitales moléculaires construi- tes àpartir
des fonctionsatomiques
2 s et2 p
del’oxygène
et dubore, (Q1)2 (62)2 (nl)4 (U3)’ (n2)0 (U4)’,
où on utilise la notation de la référence[11].
Dans ce cas, on peut
concevoir,
pour le défautétudié,
le schéma
qualitatif
deniveaux,
montréfigure 6,
oùon considère que la
dégénérescence
des orbitales n aété levée par le
champ
cristallin et où onindique
lesFIG. 6. - Schéma qualitatif des niveaux pour le radical BO soumis à un champ cristallin qui lève la dégénérescence des
orbitales 7r. On indique par des flèches les possibles mélanges
d’états capables d’entraîner ces écarts de la valeur de g par rapport à celle de l’électron libre. L’orbitale a3, occupée par l’électron non apparié, est essentiellement la fonction Obore
présentée dans le texte.
mélanges
d’étatscapables
d’entraîner une variationAg
de la valeurde g
parrapport
à celle de l’électron libre(ge
=2,002 3).
En utilisant les résultats du cal- cul de Stone[12]
pour la détermination du facteur g d’une molécule dans un état orbital nondégénéré,
on constate que
Agzz (= Ag//)
doit être essentielle- ment nul etqu’il
existe des contributions designe opposé provenant
ducouplage
aux états nly et n2y(niz
et
n2x)
en cequi
concerneAgxx(Agyy).
Cescontributions,
qui peuvent
d’ailleurs s’annulermutuellement,
sontfaibles, puisque
de l’ordre deoù
Àbore
est la valeur ducouplage spin-orbite
de l’élec-tron
2 p
du bore(11 cm-1)
et où l’écartE(1 - 3 E"1,2
est
typiquement
de l’ordre de104 cm-1.
Elles condui- sent à desAg
dans tous les cas inférieurs à 2 x10-3,
ce
qui
est vérifiéexpérimentalement.
Le modèle
proposé implique
l’existence d’un défaut decharge
localimportant (dans
unedescription
pure- mentionique,
le bore interstitiel se trouve sous la formeB+ +).
Ceci nous a conduits àenvisager
lapossibilité
de décrire le défaut sous la forme d’une molécule-ion(BO)2-, correspondant
à un état decharge
neutre de l’interstitiel. Cettehypothèse
a étéécartée pour deux raisons :
10 Dans
l’espace libre,
le radical(BO) 2 -
a la confi-guration (0"1)2 (0"2)2 (nl)4 (0"3)2 (n2)1 (0"4)0
et se trouvedans un état orbital
2 TI dégénéré.
Dans lecristal,
où lasymétrie
est abaissée àCs,
ladégénérescence
duniveau n est
levée,
et, suivant le schéma de niveaux de lafigure 6,
l’électron célibataire occupe l’orbitalen2, qui
contient une contributionimportante
de l’orbi-tale
2 py
del’oxygène.
Le calcul dufacteur g
pour un radical TI dans un environnementasymétrique
a étéfait par
Kânzig
et Cohen[13]
dans le casparticulier
de la molécule
O2.
Aupremier
ordre enÀ,
le calculde gzz fait intervenir le terme 2
Ào/(E1t2Y - E1t2X)’
où
Ào représente
lecouplage spin-orbite
pour un électron2 p
del’oxygène (qui
est d’un ordre de gran- deursupérieur
à celui du bore :Ào
= 151cm-’)
et où l’écart
E1t2Y - E1t2X’
lié à la levée dedégénéres-
cence du niveau n2 par le
champ cristallin,
est faiblepar
rapport
à la distanceE1[2,1 - E(13
entre les niveauxmoléculaires. Ceci conduirait à un
Agzz important,
comme cela a été observé
expérimentalement
par Mor- ton et ses collaborateurs[14]
dans le cas du radicalN2", isoélectronique
avec20 Dans un radical
fi,
la densité despin
au niveau des noyauxprovient uniquement
de lapolarisation
des couches internes 6. Cette contribution est faible et
conduit,
dans le cas deN2 [14],
à une constantehyperfine isotrope
inférieure au centième de cellecorrespondant
à l’interaction d’un électron 2 S de l’atome d’azote. Elle nepeut
rendrecompte
de la forte densité despin
existant au niveau du noyau de bore dans le défaut étudié.En
résumé,
il semble que le modèle que nous pro- posons est celuiqui
rend leplus
facilementcompte
des résultatsexpérimentaux
et quel’objection
del’état de
charge
élevépeut
êtrelevée,
si on admetl’hypothèse
d’unecompensation,
au moinspartielle,
par association avec un autre défaut de
réseau,
decharge
contraire(par exemple Li + substitutionnel,
dont on saitqu’il
estprésent
dans lecristal).
Cettehypothèse,
trèsvraisemblable,
nepourrait cependant
être confirmée que par une
expérience
de doublerésonance ENDOR sur des cristaux contenant une
plus
forteproportion
de bore.Il convient de
signaler
que les mêmesexpériences
ont été réalisées avec des cristaux de BeO contenant de l’aluminium et n’ont pas révélé la
présence
de l’interstitielcorrespondant.
Il sepeut
que la taille de l’ion soit un facteur déterminant pour la formation de cetype
de centre et que dans le cas de l’aluminium(le
rayonionique
de l’ionAl+ + +
estdéjà
de0,51 A)
on ait une situation défavorable.
Remerciements. - Nous tenons à remercier Mon- sieur Servoz-Gavin pour l’intérêt
qu’il
a bien vouluporter
à ce travail. Demême,
nousexprimons
notregratitude
à MessieursCox,
Rius etBournay
pour les discussions fructueuses dont ils nous ont fait bénéfi- cier.Nous sommes heureux de remercier le Dr Claxton d’avoir effectué les calculs sur le radical BO.
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CLAXTON(T. A.), University
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communi-cation
personnelle.
[11]
ATKINS(P. W.)
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C.R.),
« The structureof