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De l'existence de l'Homme à l'époque tertiaire

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De l'existence de l'Homme à l'époque tertiaire

FAVRE, Alphonse

FAVRE, Alphonse. De l'existence de l'Homme à l'époque tertiaire. Archives des sciences de la bibliothèque universelle , 1870

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:107968

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1 / 1

(2)

uNrvERstTË oe cr:x$yg l.lB0n'tTSlil

i: or

GÉ010ûlt

Bâtiment d:Flygièno

luai

de, l'École de Médecinc

DE

L'EXTSTENTE Dtr L'HOMME

Â,

L'EPOGIUE TERTIAIRE

Depuis quelques années les découvertes des traces lais- sées

par

I'homme

sur la

terre

à

l'âge préhistorique

multiplient avec Llne rapidité qui ne peut s'expliquer que par l'ahondance cle la population habitant ccrtaine régiou

du

globe

à

cette époque

et par

l'activité

qu'un

grand nombre d'observateurs

met à

ce genrc

de

recherches.

Les preuves les plus anciennes de l'existence de l'homme sont des pierres taillées

et

non polies (en général des

silex),

et l'on a

désigné l'époque

oir

ces instruments étaient employés sous le nom d'àge de la

pierre

taillée.

Mais, se demarrde-t-on, quelle est laliaison de cetâge avec [a chronologie géologique ? On n'est pas cl'accord sur la réponse à faire àcette question, et si personne ne conteste

la

contemporanéité d'une

partie

ele

l'âge de la

pierre taillée et d'une partie dc l'époque qqaternaire, on discute pour savoir

si

cet âge de pierre

ne

remonte pas jusqu'à la pérlocle tertiaire.

C'est cle ce dernier point dont nous allons nous occu-

per. Il

nous

a

paru

qu'il

pourrait y avoir de l'intérêt à résumer les diverses observations qui servent de base à l'idée que l'homme habitait

la

terre à

une

époque anté-

rieure à la

grande eitension. rles

glaciers' et

pendant

I

ll.

D. Collomb a déjà traité ce sqiet. (Arch,i,aæ, 1860, tome VllI, p.200.)

(3)

2

nxlsrttNcr DE t'H0xtttu

l'époque tertiairc. Nous ne rappellerons aucun des faits, si nombreux,

au

moyen desqtrels on a reconnu

la

pre-

sence de l'homme sur la terre pendant la partie de la pé- riode quaternaire qui a suivi l'envahissement des régions montagneuses du globe

et

d'une partie des plaines pal les glaciers.

< En reportant son apparition sur la [erre, dit M. d'Ar- u chiac en parlant cle l'homme, à une époque beaucoup

r

plus ancienne

qu'oti

ne

le

pensait, on la

fait

rentrer u dans la loi générale de la succession des êtres dans [c

< temps, puisqu'elle n'est plus isolée, et devient contem-

(

poraine

dc

l'apparition

de

nombt'cusps génirations.

<, dont les descenclants vivent encore sous nos yettx {. o Jusqu'à présent les observations faites dans les localités

oir

des instruments taillés de mains d'hommes

ont

été

trouvés

en relation

immédiate iivec

de vrais

terrains glaciaires (Hoxne en Angleterre, Schussenried en Wur- temberg

et Veirier

pr:ès de Genèr,e), ont montré que ces instruments avaient été utilisés après la retraite des gla- ciers. Peut-être ces derniers élaient-ils encor(-r

folt

grands â l'époque ou ces espèces d'outils étaient en usage; mais le fait est que les g,laciers étaient retirés des localités qut nous venons cle citerr krrstlu'elles ont été habitées et qurr depuis lors ils

n'y

sont poinI revenus.

En raisonnant ù,

priori

on ne saurait voir aucune dif{i- culté, aucune objection positive à l'idée de l'existence de

lihomme

à

l'époque

tertiaire. La

zone tempéréc du globeavait alors une fempérature un peu plus éler,ée quc maintenant; le climat dcvait

y

être sain

et

très-favorable au développement des mammifères terrestres

; la

lcnr-

pérature moyenne

.du

Groënland

et du

Spitzbcrg Était

I

Paléontologie de la Frunce, l8ô8, p. 462.

(4)

a L'tiI,oQUIl

roRTtAtRE.

3

telle que ces contrées pouvaient être agréables à habiter.

Par conséquent, aucune des conclitions climatologiques ou terrestres, à nous connues, de l'époque tertiaire ne nous

fhit croire à l'impossibilité de l'existence de l'homme du-

ranl

ce temps. Mais

it est

clifficile de se ,représenter la long^ueur de

la

période clui s'est écoulée entre la fin des dépôts tertiaires et celle cle l'époque glaciaire

;

elle a être très-considérable

e[ le

monde d'alors rlifférait sous

plus cl'un rapport clu monclc actuel, comme nous allonÉ

le clire.

l,a

partie de

la

périocle quaternaire caractérisée par l'énormc extension des glaciers

a

été

lbrt

longue. Les étucles sur 0e sujr:t qtri se

font

maintenant, particulière- ment en Suisse. incliquent tous les jours mieux qu'il s'est écoulé bien des siècles avant clue les glaciers rles Alpes aient été assez grands pour porter des hlocs erratiques jusqu'à

'l352

mèlr'es d'éltivation sur le Jura, aux environs

de

Soleure

',

d'après

M.

Lang

, et

rlue

le

glacier clu

Rhônc ait atteint lrr voisinag^e drr Rhin,

ori

peut-être le Rhin lui-même en passant au travers cles cantons du Va- lais,

de

Vaud, cle

Fritrourg, de

Berne,

de

Soleure et

rl'Argovie.

La

longueur

de

cette période est bien plus grande enrore

allx

yeux des naturalistes qui aclmettent

deux époques glaciaires au lieu d'une. Si I'homme a cléjà

vécu

au

temps

des

clépôts

clu [errain

tertiaire supé-

rieur, il

aura vu une autre distribution cles terres et des

mers que celle que nous connaissons; cette distribution diflérait plus encore à l'époque de la formation du terrain tertiaire moyen, et si l'homme était sur la terre à ce mo-

I

l,a ville de Soleule, située à

la

base du Jura, est à 480'rnètres au-dessus du nivean de la rner; le glacier. avait là plus de 900 mèFes r-l'épaisseu r'.

(5)

v:xrsrrtNttl DE L'HoltùlE

ment,

il

aura assisté au soulovement des Atpes ! A l'épo- quc quaternaire

il a

coexisté avec

les

animaux

ct

les

plantes qui vivent encore et avec quelclues espèces éteintes tlont it a é1é prohablement [e destructeur

;

mais s'il a vécti

à l'époque tertiaire,

il

aura été associé

it

une thune et à unr,' fl0rc l,rès-différenk;s dc cellcs tlc nos jours, et

i[

de- vrait alors être rangé au nombre tles êtres

cpi

ont per- sisté pendant deux périodcs géologiqurtls successives. Par conséqnent, si l'existence de l'homme a l'époque tertiairc venÉit à êtrc démontrée, ce serait trn fait bien plLrs extra- ordinaire quc sa pt'ésencn penrlant lcs tlépirts tl'alluvions tlans k'sqttcls oll à retrilttvé ses [,ractts.

Il

ne faut clonc pas s'étonner

ikr

la pruclence avec la-

quelle

la

ma.iorité cles savants examine cles vues aussi nouvelles, la science leur imposc cc clevoir, et si les pro- moteurs cle ces idées regrettent chez leurs collègttes trolt cle lenteur., on pettt [cut'

fairo

remarquer

quc

ce[ie ma- nière clc procéder rcncl la science plus positive, et cJue

s'ils arrivent â prouver la justcsse tle leurs opinions, la résistance qu'ils aurrlnI eu à vaincre lottrnera à leur gloire, romme 0n l'a vu ponr M. Bouclier cle Perlhcs.

Passons maintenanl, attx faits. En

[863,

NI. Desnoyers, bibliothécaire

att

Mttséum

do Paris,

a, comnlllniqué à

l'Acadérrtie cles Scienctts (ti jtrin) cles observations faites à Saint-Prest près Chartres.

[l

avait trottvé cles osscments très-nombreux dans des sables stratifiés, d'un aspecl fltt- viatile, cliversement colorés, mêlés à ck:s graviers de silex rle la craie. Ce g^isument avrit tléjà été signalé en '1848 par M. de Boisvitlettrt et décrit par Mt\I. Langel ct Lartetr' Les principales espèces auxquellcs ccs os se rapportent

I

Bttlletin de lrt Sociëté, gtëol. rle Fraane, 1860, XVII, p. 331

;

1862, XlI, p. 70!)

(6)

A L,EPOQUE

TERTIÀIITE.

5

sont les suivantes d'après M. Lartet

| :

Elephas 'meridio- nali,s, Rhùnocerls etruscus (d'après Falconer)

,

Hr1tpoyto-

ta,nxus nxa,jor? Equus Arnensis (le même que dans le val

c['Arno), Ceruus Carnutorum, l,augel (élan d'espèce pell différente cle l'élan actuel), tleux aulrcs csltèces ùe Cerous, Bos, espèce à formes élancées, Tragontherium Cuuieri,(es- pèce de grancl castor) oa Conod,ontes rle Laugel. Ces fos- siles et les sables

qui

les renferment ont été classés dans

le terrain tertiaire supérieur ou terrain pliocène. M. Des- noyers observa à la surface cle ces ossements, sur place of darrs divers musées, des stries varlant dc forme, de profondeur et cle tcfngueur, qui, selon lui, ne peuvent être le résultat de cassures ou cle frottements accidentels; elles ooupent l'os ilans sa largeur et passent même par'-clessus ses arêtes, quelques-unes sonI très-fines, d'autres très- obtuscs, cornme

si

elles avaient été pro{uitr:s

par

cles

lamcs tranchantes ou dentelées de silex u

;

en un mot rcs

stries sonl, d'unc nat,ure

tcllc

qur:

M.

Desnoyers

n'ir

pas hésité, après un

minutieur

examen, à atlmettre qu'elles avaient été faites par la main de I'homme.

u De tres faits,

tlil

M. Desnoyers,

i[

mc semble possitrle u de conclure, avec une très-grande apparence de ltroba-

(

bilité, que l'homme a vécu sur le sol de la France avant o la grande et première période glaciaire en même temps

o

qae llUl,egthas meridional,is

et

les autres espèces p/zb-

(

ci)neE, )

t

Conrplcs rendus tle I'iluttJ. des lir., 1tt6?, tonre LXIV, p. 1rtt,

'

'

(.)uelrlues-unes rlc ces stlics .sorlt analogues,.d'apr'ès ù1. Desrroyels, à celles tluc les ancious glaciers out laisstles sul les roches el sur les cailloux; mais nous écaltons corlplélenrent rt: lappt'oclrernenl, prlce qu'il ost plus que prol:able qir) ces osserueuls l'ont janrais tité crr re- lation avcc arrcun glirr;ier'.

(7)

6

uxlsrllNctï

ln l'ttoltup

[,'âge des sables

de

SainhPrest

ne peut

guère être contesté, parce que l'Illephas merdd,icnalis, Le Rhinoceros el,ruscxts et l'Hùppopotamus major se trouvenl dans le ter- rain pliocène

du

Val d'Arno,

et

parce rlue

l'on

connait ces mêmes espèccs, ainsi que

Ie

'Irogontherium Cmderi rlans le Forcst beil rlr:

la

r:ôte tle Norfolk qui passe pour pliocène

et

clui cst situé an-clessous

du

terrain glaciairc avec blocs erratiques. Mais on llouI rontester l'origine des entailles

et

des stries clui se voient

sur

les ossements;

c'est ce qrr'a fait

sir

Oharles [,yell après avoir rlonné cles

os

à

ronger

à des

porcs-irpics; l'cs entailles produites par les clents de ces animaux étaient semblables â celles des os du clépôt pliocène, et

lc

savanI anglais cn a concln {lue ces clernières pourraient bien avrtir été faites par 'lo

Trogonther'iu??,0u pftr tluclquc autre anirnal '.

Sir

Charles Lyell pensa avec raison

r;u'il

fallait, pour établir le g,^rancl

fait

ile la coexistcnce de

l'honme

et tlc I'Eleythas meridionalds, cles preuves d'nrr orilre plus élevr:;

il aurait vonlu cln'orr cti[ lrouvé dos ins[r.rrrncnts do pierre, dans les dépôts pliocènes.

Cette dôcoLrverte ne se

fit

pas attcnrlrc long^temps

;

en elïet, en '1867, NI. l'abbé Bourgeois annonça

à

l'Aca- démie o

qu'il

ar,ait

trouvé,

dàns les sallliôres clc Saint- Prest, des silerx taillés, tcls clue tètes de lance ou clc flèchr', poinçons, grattoirs, ctc. Ces silex, cl'après

lni,

sont, tr'ès- grossièrement taillés

et

différents

de

ceux cl'Amiens rrf

d'Abbevilkr

:

I'un d'entrr.l errx ltarait avoir snbi l'action du frru. Ces faits singuliers excitèrent vivement I'attention rles savents.

Le

silex qr"ri parait avoir été chauffé, ainsi

t

Àntiqrrité rle I'homrlc; ;\ppeudicc, pages

I

à l3; llot.èriou.r pour l'histoire posilitc el philosopùique ilc l.'hontnie, septr:mbrc tBô5, 1r. 13.

ù Corryies rr:nrlust lontè I",XlV, p. {7.

(8)

A L'ÉPoeuli

rt)RTtAtRE.

7

qre

ceux qui semblent avoir supporté cette même actiott, et qrri ont été trouvés plus tard à Thenay, ne folrrnissent

en réalité

autrtne preuve en lhveur

de la

présence ele

I'homme, parce tlue de

toilt

ternps

il y a

pu

y

avoir des

prairies

ou

rlcs bois

brûlés par

suite cle l'action de la foudre. llrrste les silex taillés,

qtti

.sont lcs 1tièces impor-

fanl,es r.le la tliscussion' M. cl'Archiac, un essaiatll de ra- jennir les sables tle Saint-Prr:.st, les rangeait dans le ttlr- rain rluaternaire ancien, snrt'out parce t1u'on

y

avait dé- corrvert tle ees prodnits tle l'irrtlustrie humaine; mais cette manière de t'aisonnet'

n'a tltl

valettr

ni

pour les natura- listes

ilui

cherchent h dérnontrer que hls silex taillés sont [ertiaires,

ni

poul cettx qui rloutent encore quc ces silex aient été travaillés

par

l'homme. Nous allons voit' que

M.

llourgeois peuse :rvoir trouvé des siltlx, ég^alement taillés, pltts anciens. encoro rlu{) c{,}ux de Saint-Prtlst'

Peu après los ohsrtt't'ations

de tI.

l'atrbé llourgeois,

ilI.

l'abbé Delaunay clécotrvrit srrr tln os d'Halith'eriu'm,

cles falnns (sables cotluiIIiers) cle Pouancé (Maine-r,t-l,oire), des entaillrs que M. Boui'gttois et lrri attribuent à une ac-

[ion intentionneltr:,

cI qui

semblenl donncr une nouvelle importanco à t',e sing-ulicr si5-ne de la présencc cll l'homme ' .

Or ces fhluns sont plus attcitlns qnt, les sables

rle

Saint.

Prcst; ils appartiennent att terrain miocènc et rcnfbrment rlcs ossemcnL:

dt

Dùrctlterium.

A la mêrne époque, Ù[. Bourg-cois alln()llça la pt'ésence

rle silex taillés, srllrtn

lrti,

notl-sritlLrtnt'rnt tlans lrls lhluns miocènes, tnais enc{)r'e au-clessotts'tlu calcaire de Btlaucrl

rlrri lrr-tnêmrr rrsI ltltts

rtttirltt

r;rtc

lls

lhltttrs'

ll I

tt'ottt'rj

t Cet os rrst ligrrrti rlarrs lo Confl'ôs intetndtionnl rl'nn.th'nipoloqie et d'arthi.olojit, tenrt I\ l)rtt'is trn l[167, p'7!r', tt| drtns les .llutërinut,elc'',

l84li, 1'. 21.,6.

(9)

8

ExISTENcE Dli r,'HoÀtME

ces silex dans presque toutes les "couches

qui

séparent de l'alluvion cette ancienne assis6, comme on peut le voir d'après

la

coupe suivante prise

à

Thenay, près Pont, Levoy, département de Loir-et-Ctrer r.

{o

Alluviou

cluaternaire avec silex polis et silex taillés clu type tte Saint-Acheul.

2o F aluns miocènes de la 'l-ouraine avec rncluilles rna- rines

('l'

d'épaisserrr) et silex taillés.

3o Sables fluviatiles de l'Orléanais aveo ossements cle

D,i,nother,ium Ctni,eri, flIastorlon angust,idens,

M.

Tapd- roides, etc.

(3*).

Silex taillés.

1t.o Calcaire de Beauce, compacte à la partie strpérietrre, marneux ir ltr partie irrférieure,

aïe(l

ossements d'Acero- therium

('t^,75),

sans silex taillés dans

la

partie supé- rieure et silex taillés très-rares plus bas.

5o Marnc avec nodules cle calcaire.(0*,80), avec silex taillés.

6o Algile jaune ou veldâtrc

(0.,35).

C'est le gisemonl principal des silex taillés.

7o Mélange

de

marne lacu-stre ert d'argile

(3.,00).

Quelques silex taillés.

8o Arg^ile à silex. Sans silex taillés.

M. Bourgeois reconnaîl,la traee cle la main cle l'homme dans tous ces silex;

il y

voit des retouches, des entailles symétriclues, des traces d'usure et la reproduction multi- pliée de certaines fbrmes.

ll a

aussi trouvé â Thenay, à

peu de profondeur au-dessous de la surface du sol, mais cependant associé à des ossements de dinothérium, ((

ur

galet composé,

dit-il,

rl'une pâte antificielle mélang-ée rle

I Con11ràs inleruatianol l.'nttthrolt. ot rl'urch., 1t, 61 . Mutortuur.j elc..

{868. p. 119.'!A8.

(10)

 L,ÉPOQUE

TERTIAIRE.

9 charbon. > Ce savant

croit

avoir déoouvert un second gi- sement clu même genre à

Billy.

près de Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher),

ou l'on

exploite à la base du calcaire de Beauce une couche ossifère contenafit cles restes de ta-

pirs,

d'amphicioris, des ruminanls,

ctc.

<

Or, dit-il,

il

(

existe

au

milieu

et

au-dessous

de

ces ossements ,des

< silex noirs, fendillés, craquelés, cotnme ceux de Thenay,

(

sur lesquels

je

mois apercevoir des traces de l'action de l'homme.

, Pour

ètre certain que ces silex

ne

prove- naient pas d'éboulements superliciels. M. Bourgeois a fait creuser un

puits,

et à

6

mètres de profondeur environ,

il

a atteint

la

couche

tl'argile

inférieurc 'au calcaire de Beauce dans laquelle

il

a trouvé des silex c1u'il considère comnrc taillés '.

L'àge géologique cle ces silex n'est pas clouteux. Nlais

onl-ils réellcmcnt ôtc tr"availlés par l'homrne ? Beaucoup de savants se reftrsent à lc croire. Les lbrmes de ces silex, clisent-ils, sonl

troli peu

accelltuécs. D'uutres

fort

com- pétents, soutiennent

au

contraire que ces formes sont suffisamment caractérisées,

e[

cette opinion s'est assez

lortement prononcée pour que lVI. Hamy

ait dit,

en fai- sant

un

résumé du, sujet qui nous occupe, et en parlant des silex de Saint-Prest'

:

u

M,

Bourgeois possècle des

u pièces de cette provenance clui sont

de

nature à con-

(

yaincre les

plus

inmédules. Aussi l'àge de I'Eleplms

(

mertùionalz.s est-il entré de plain-pied dans la science,

(

grâce à ce patient observateur. >

|

trluté,rilux, etc., 1869, p.

29t1.

:

2 Cnzettp. hebdonathire rle medecinc e,l de ch,iru"gie, 1868, I . 1t, p. | .

-

ltl. Joultly a également puhlié un résumô sur. ce tnêrne sujet sous

le nour de : Les llestes les plus anciens de I'lrorrune, Itlûltxophie po- silirrr d'octobr.e ll.t69 à ,iauvier' 18?0,

(11)

l0

EXISTENCTI r)E r,'tIotr{IIE

Voici encore un témoignago qui n'est pas'sans impor- lance.

(

Quant aux silex recneillis jusqu'à ce

jour,

dit

M. Cotteau n, ils sont taillés tl'une manière très-fr:uste, a

et

plusieurs savan'ts

ne

peuvcnt se résouclre

à

y voir n l'æuvre cle l'homme. Cependant,

M.

l'abbé Bourgeois,

r

ù{.

le

marquis clo Vibrayo,

M.

Dupont, cle Belgique, a M. cle Mortillet, M. ile Wolsæ l'ilh,tstre clirecteur clu Mu- n sée préhistorique de Copenhaguey paraissent oonvain-

< cus de lenr authenticité

',

D et ajoute ilI. Cotteau, qni a examiné avec soin ccs silex

:

<

il

ne m'a paru guère

< possiblè d'attribuer à

unc

autre causc. r1u'à cles ca,s-

(

snres intentionnelles,

la

tbrmo dcs pe[its instruments

(

que j'avâis sorrs les ]{Jl1x.

l

Pcndant cluo ['on cliscnte avec atterrtion si ces silex sont ou ne sont pas taillés, quelques arden[s partisans cle l:i théorie rln transformisme, liant ia laille grossière des silex avet',

le peu

de cléveloppement intellectuel présumé tle l'homme de cette époque reculée, établissent avet une

singulière hardiesse l'existence

cl'ttnc

ancienne rate rËhornmes inférierrre

à

celle

rlue

nûus connaissons, sc basanI unrcluement sur

[e

fait que

les

silex sont taitlés et mal taillés. C'es[

aller

un

per vite'en

besogne, < l,a

< thune miocène, clisent-ils, iliffèrc profondément tle celte

o

de

notre

époque;

l'homme clevait

être en

rapport

(

avec ce[te t'aunc

; il a ctu

changer avec

elle, et

les

(

partisitns tle l'espèce auront, pent-êtrc un

jour

[a dou-

<

leur

cle découvrir dans ccs antiques

formltions

un

n homme

diflérent

spécifiquement

tle

nos races aB-

t

Rapport sul lr:s plogr'ès tle la gtiologie en l,'ranctl penrlanI l'année

r 868.

t

Aux noms pr'écétlent,s nons ajorrterons cclui rlo trJ. !Valdr;rnar Schuridt, trlnlériatt, etc., 1869, p. 16i3.

(12)

A L'ÉPOQUE

't'ttRTtAIRE.

,l

{

a luelles.> M. Cotleau aj,outtt, avec un grand sens, < tr'est-

(

0e pàs

raisonner: sur I'inconnu, ce qui est toujotrrs

( un [or[

en matière scientificlue, alors surtout que rien

< nc vienI

justifiel

urre pareille ]rypothèsc. ,r

I\ous qui n'avons poinI

vu

les silex rle Saint-Prest,.ni eeux de Thenay, norts nous Lrornons à exposer les faits, et nous cherchons à le filire d'une manièrr: impartiale. Nous si- gnalerons eltls obsetrvations

cle natur0 à

imposer une grancle réservc dans les jugemenl,s. ptir-tés

sur

ce suiet délicat; on a conslaté que des silex exposés à de certaines inflnences atmosphériqnes, éclatent en lames tranchantes,

dont

quelclues-unes pourraient

bien

ressembler

à

ce

r1u'rln prend

pour

des silex mal taillés. En effef, clans lc yoyage. que MM. Desor

e[

Escher de la

Linth

ont fait au

Sahara,

ils ont

remarctrué elans le désert cle Mouracl orr rles Zibans, nn g'rand nombre cle silex anguleux et tran- chants,

et

rl'a,rrt,res- dont

les

fr"agments, à peine disioints, étaient encore en présence les

uns

des antres. M. Es-

cher a

supposé quo ces

silex se

divisaient sous I'in- fluence du soteil, lequel procluisait

la

cristallisa[ion sou- vent répétée, cles sels dont le

sol

est imprégné,

et

qui

peut-être s'infiltrent dans

les

lissnres capillaires

cte

la pierre n. Ce fait important 0s[ (]onfirme par f obsitrvation de M.

Frals,

qui, voyageant en Égypte, a

vo un

matin, peq. après qric lc soleil eul commenré à faire sentir son in- Ilnence, un riclat de silex presque arrondi $e détacher avec

biuit

d'une massc de même nal,ure. < Déjà auparavant,

a tlit-il, j'ai

vu ccnt fois à [e rre, dans le désert, e[ plus tanl

< au bord du

Nil,

des silex riclatés en formes lisses et ar- r .lloteriaut:, rttc., Ionlr] IV, p. lt3,l..

2 [)csor', Ârrs Snharu unrl ,\tllrs. \Viesblrlen, l8fi,5, rr

(13)

12

EnsrllNcbr DE L'HoMMll

(

ronclies, et je me suis convaincu de mes yeux et de 'rntl.s

< oreilles clue l'action du soleilen était seule la cause

'.

,,

t!1.

Fraas cite

encore denx observations,

l'une de Li-

vingstone

qui

a entcndu éclater des pierres

à

l'ouest du Nyassa, et l'âutre du D'Wetzstoin, qui a vu et entendu, à , l:est de Damas, des basaltes éclater sous I'influence de le I'raîcheur clu matin. Lcs térloignages d'hommes anssi ilis:

lingués que les savants naturalistes que nous venons de nommer, donnenf nne grande valeur à ces observations.

Il

faudrait maintenanI savoir jusqu'à quel point lcs éclats naturels de silex peuvent ressembler à des éclats regartlés comme rnl,entionnels ?

Ce n'est pas seulement sul les cntailles ct sur les silex cle Saint-Prest et cle Thenay qu'on s'est basé pour établir l'ancienne existence cle l'homme tertiaire

:

On

a

clécotr-

vclt dans le calcairc lar:uslre de la l,imagne, c'est-à-cliit:

dars le xerrain miocène inlérir:ur cle Billy, près de Saint-

(lermain-de-q-1,'ossés, département dc

l'Allier,

deux 1'r:rg-

rnents de

la

màchoire ù'un Rluinoceros'pLeu,roceros, l)uv.

que NI. Lausséclat

a

présenté au nom de NI. Bertrand, à l'Académie des sciences

i:t à la

Société géologique de

!'rance n. Ce$

os

porten[ des entailles profoncles. Or,

(

dit M. Laussédat, comme la rninéralisïtion est la même o

à la

surfâce cles entailles,

e[

à

la

surface

tle

I'os, la o première idée

qui

se présente à l'esprit, c'esl qu'elles o ont été faites

par

un'instrument tranehant

sur

l'os à

< l'état frais,

ce qui

reculerait l'apparilion cle l'homme

I

Gerrlogisclres aus deur 0r'iunt. l,l,?rletù. Nalu'ru. Jultrethelle, {ll(i7,

p

1èi2.

2 t)on4tlet rcnrlus de l'Acarl. ties 5i:., '13 avril {868.

-

.uuLletin de la

Sot çoloç. d.e Frunr'e, t 868, t. ,\\\', 6,11r.

--

t\lLrteriaut:, etc., 1868,

p. 14.1.

(14)

,

a r,"ÉpùQult

itnnri.\tRn.

13 (( erleor() lrlus k:lin r:1u'on n'a tenté de le faire jusqu'à 1tré-

(

sen[.

o On a

beaucr"lup tliscLrté cette curleuse obser- vation sur latltrelle

il

restera probahlcment toujours clu

iloute, parce qtte ces os

ont

été trour'és pat' un ouvrier seul,

et

n'on[ été remis à cles naturalistes cJue longtemp.s

après.

Il

est possible qn'au inomtlnt de

lenr

rlécouverte.

ou plus

[ard,

on ait essayé

leur

tlLrreté en

y

faisant cle.s

eintailles, et r1u'cnsuite on

rit

vonlu réparer

la

clétériora- l,ion rlrr'ils avaicnt snhic.

Il

nous

tienI

anssi des docnmcnts dc Californie au su- ieri de l'homme tertiaire. u Nous âvons, rlo.it NI. Whitney,

< clirecteur

dt

geologacal Su,ruey de Californie à M. De-

( sor,

iiles preilvos

non

écluivotlues

de

['existence de

< l'homrne

sur la ciite du

Pacifique, antérieurement à

n l'époque glacière et

à

la période

du

mastoclonte et clc

< l'éléphant, dans iles temps or\ la vio animale et végé-

r

tale éhriI entièrenrent diflérerrle de ce t1u'elle csI présen- u iement, e[ à rrne époque clepnis lacluelle

il

s'est procluit

<

une

érosion r,erticale d'environ cleux

ou trois

mille

< pieds des roches clures tlt, cristalisées

'.

,r Nous de-

vons,

i[

nous semble, attendre l'exposé

de

crrs preuves.

Cetto communication a une grandc analogie avec celle

que

NI. W. P.

lJlalie

a

faite en '1867,

au

congrès do

Paris; il a

signalé,

en

Califbrnie, des instruments de

pierre sons cles alluvions quaternair0s, r'ecouvertes d'une grancle couche cle lave, dans

une

région

ou

les rivières actuelles

ont

profondément creusé

leurs lits

dans ces

lerrains.

La dernière obsorvation que nous signalerons, est celle

qni a

été comrnuniquée au congrès international d'An-'

I

lluteriuur, etc., 1869" p. 109

(15)

'14

EXtsrENoo on l'uo,rlrug

thropologie de Paris, en'1867, par M. Isscl

',

et quifait lc sujet de la note ci-jointe de M. Hamy

'. Il

existe une pû- tite colline nommée Colle del Vento, dans l'intérieur de la

ville

cle Savone (Piémont).

Le

terrain

qui

la forme est une argile fine, tenclre, dc couleur g^rise ou jaunâtre, quei- qucfois associée

ii du

sable

; il

renferme cluelques os de

rhinocéros, des hélices, des fr"uits el, surtout dgs coquilles marines, dont un peu plus cle la moitié se rapportent à d.*

espèces éteintes, en sortc quc M. lssel croit

qu'il

appar- tient

au

ten"âin' pliocène inférieur.

A 3

mètres de pro- tbndeur, dans ce

terrain, on a

trouvé,

vers

,l

856,

un cràne et d'autres ossements humains; plusieurs p0rs0nûes

étaient présentes au moment

de la

fouille, rnilis ancuue d'clles n'a fait

un

r)xamen minutieux clu sol, dans le but de savoir

s'il

n'avait pas été remanié, ttn sorte que quel- ques-uns des savants

du

congrès dei Paris

ont

fait des réserves

au

sujet cle la date

de

l'enfouissement

rle

ccr

corps dans

le terrain

pliocène.

Il

est probable qu:il en sera du squelette de Savone, ce qu'il en a été tle colui de Lamas$as (Lot-et-Garonne).

M.

Garrigou

a

démontré,

en

cff'et,

que re

dernier avait

été

enterré

bien

posté- riourement au dépôt

du

terrain tertiaire, dans lequel

il

a été lrouvé

'.

Que conclure de ce sing-ulier débat ? Nous rccorrnais- sons volontiers la perspicacité et la finesse avec lesquelles les savan[s clui croient à l'existence de l'homme tertiairr:, 1 Cungrès inlu'national rl'nnlltropohn,ic et ù'urclæologie, l-enu i\ Paris en lSti?, p.157.

s M. Harny s'cn esl occupé: Guxette læbdontuduire de né.dccine el d,e

cltirurllie, l8ti8, tonrc V, p.

l.

s :llutirirtut:, ettr.. lll6t{, p. 1fi9.

(16)

A L'ÉpoQUD

TERTIAIRE. {5

ont

fait

leurs. observations, et le haut intérêt qui est atta- ché à ce que cette question soit élucitlée; ils ont agi avec

prudence pour écarter, autant ciue possible, les chances

d'erreur sur

ce

sujet difficile à scruter; mais nous com- prenons, qu'ils nous permettent dc le

dire,

comment on peut encore avoir des doutes sur l'existence de l'homme

à

l'époque antérieurs à celle de l'ancionne cxtension des glaciers.

'

Alph. Favna.

ttnÉ ors anogrvns DEg solxsoos DE LA xrllrorËÈelta uNrvER6Er,LE

Février 1870.

Aoec autariaaùion dn, La Di,recti.on.

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