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De l'existence de l'Homme à l'époque tertiaire
FAVRE, Alphonse
FAVRE, Alphonse. De l'existence de l'Homme à l'époque tertiaire. Archives des sciences de la bibliothèque universelle , 1870
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uNrvERstTË oe cr:x$yg l.lB0n'tTSlil
i: orGÉ010ûlt
Bâtiment d:Flygièno
luai
de, l'École de MédecincDE
L'EXTSTENTE Dtr L'HOMME
Â,
L'EPOGIUE TERTIAIRE
Depuis quelques années les découvertes des traces lais- sées
par
I'hommesur la
terreà
l'âge préhistorique sémultiplient avec Llne rapidité qui ne peut s'expliquer que par l'ahondance cle la population habitant ccrtaine régiou
du
globeà
cette époqueet par
l'activitéqu'un
grand nombre d'observateursmet à
ce genrcde
recherches.Les preuves les plus anciennes de l'existence de l'homme sont des pierres taillées
et
non polies (en général dessilex),
et l'on a
désigné l'époqueoir
ces instruments étaient employés sous le nom d'àge de lapierre
taillée.Mais, se demarrde-t-on, quelle est laliaison de cetâge avec [a chronologie géologique ? On n'est pas cl'accord sur la réponse à faire àcette question, et si personne ne conteste
la
contemporanéité d'unepartie
elel'âge de la
pierre taillée et d'une partie dc l'époque qqaternaire, on discute pour savoirsi
cet âge de pierrene
remonte pas jusqu'à la pérlocle tertiaire.C'est cle ce dernier point dont nous allons nous occu-
per. Il
nousa
paruqu'il
pourrait y avoir de l'intérêt à résumer les diverses observations qui servent de base à l'idée que l'homme habitaitla
terre àune
époque anté-rieure à la
grande eitension. rlesglaciers' et
pendantI
ll.
D. Collomb a déjà traité ce sqiet. (Arch,i,aæ, 1860, tome VllI, p.200.)2
nxlsrttNcr DE t'H0xtttul'époque tertiairc. Nous ne rappellerons aucun des faits, si nombreux,
au
moyen desqtrels on a reconnula
pre-sence de l'homme sur la terre pendant la partie de la pé- riode quaternaire qui a suivi l'envahissement des régions montagneuses du globe
et
d'une partie des plaines pal les glaciers.< En reportant son apparition sur la [erre, dit M. d'Ar- u chiac en parlant cle l'homme, à une époque beaucoup
r
plus anciennequ'oti
nele
pensait, on lafait
rentrer u dans la loi générale de la succession des êtres dans [c< temps, puisqu'elle n'est plus isolée, et devient contem-
(
porainedc
l'apparitionde
nombt'cusps génirations.<, dont les descenclants vivent encore sous nos yettx {. o Jusqu'à présent les observations faites dans les localités
oir
des instruments taillés de mains d'hommesont
ététrouvés
en relation
immédiate iivecde vrais
terrains glaciaires (Hoxne en Angleterre, Schussenried en Wur- temberget Veirier
pr:ès de Genèr,e), ont montré que ces instruments avaient été utilisés après la retraite des gla- ciers. Peut-être ces derniers élaient-ils encor(-rfolt
grands â l'époque ou ces espèces d'outils étaient en usage; mais le fait est que les g,laciers étaient retirés des localités qut nous venons cle citerr krrstlu'elles ont été habitées et qurr depuis lors ilsn'y
sont poinI revenus.En raisonnant ù,
priori
on ne saurait voir aucune dif{i- culté, aucune objection positive à l'idée de l'existence delihomme
à
l'époquetertiaire. La
zone tempéréc du globeavait alors une fempérature un peu plus éler,ée quc maintenant; le climat dcvaity
être sainet
très-favorable au développement des mammifères terrestres; la
lcnr-pérature moyenne
.du
Groënlandet du
Spitzbcrg ÉtaitI
Paléontologie de la Frunce, l8ô8, p. 462.a L'tiI,oQUIl
roRTtAtRE.
3telle que ces contrées pouvaient être agréables à habiter.
Par conséquent, aucune des conclitions climatologiques ou terrestres, à nous connues, de l'époque tertiaire ne nous
fhit croire à l'impossibilité de l'existence de l'homme du-
ranl
ce temps. Maisit est
clifficile de se ,représenter la long^ueur dela
période clui s'est écoulée entre la fin des dépôts tertiaires et celle cle l'époque glaciaire;
elle a dù être très-considérablee[ le
monde d'alors rlifférait sousplus cl'un rapport clu monclc actuel, comme nous allonÉ
le clire.
l,a
partie dela
périocle quaternaire caractérisée par l'énormc extension des glaciersa
étélbrt
longue. Les étucles sur 0e sujr:t qtri sefont
maintenant, particulière- ment en Suisse. incliquent tous les jours mieux qu'il s'est écoulé bien des siècles avant clue les glaciers rles Alpes aient été assez grands pour porter des hlocs erratiques jusqu'à'l352
mèlr'es d'éltivation sur le Jura, aux environsde
Soleure',
d'aprèsM.
Lang, et
rluele
glacier cluRhônc ait atteint lrr voisinag^e drr Rhin,
ori
peut-être le Rhin lui-même en passant au travers cles cantons du Va- lais,de
Vaud, cleFritrourg, de
Berne,de
Soleure etrl'Argovie.
La
longueurde
cette période est bien plus grande enroreallx
yeux des naturalistes qui aclmettentdeux époques glaciaires au lieu d'une. Si I'homme a cléjà
vécu
au
tempsdes
clépôtsclu [errain
tertiaire supé-rieur, il
aura vu une autre distribution cles terres et desmers que celle que nous connaissons; cette distribution diflérait plus encore à l'époque de la formation du terrain tertiaire moyen, et si l'homme était sur la terre à ce mo-
I
l,a ville de Soleule, située àla
base du Jura, est à 480'rnètres au-dessus du nivean de la rner; le glacier. avait là plus de 900 mèFes r-l'épaisseu r'.tç
v:xrsrrtNttl DE L'HoltùlEment,
il
aura assisté au soulovement des Atpes ! A l'épo- quc quaternaireil a
coexisté avecles
animauxct
lesplantes qui vivent encore et avec quelclues espèces éteintes tlont it a é1é prohablement [e destructeur
;
mais s'il a véctià l'époque tertiaire,
il
aura été associéit
une thune et à unr,' fl0rc l,rès-différenk;s dc cellcs tlc nos jours, eti[
de- vrait alors être rangé au nombre tles êtrescpi
ont per- sisté pendant deux périodcs géologiqurtls successives. Par conséqnent, si l'existence de l'homme a l'époque tertiairc venÉit à êtrc démontrée, ce serait trn fait bien plLrs extra- ordinaire quc sa pt'ésencn penrlant lcs tlépirts tl'alluvions tlans k'sqttcls oll à retrilttvé ses [,ractts.Il
ne faut clonc pas s'étonnerikr
la pruclence avec la-quelle
la
ma.iorité cles savants examine cles vues aussi nouvelles, la science leur imposc cc clevoir, et si les pro- moteurs cle ces idées regrettent chez leurs collègttes trolt cle lenteur., on pettt [cut'fairo
remarquerquc
ce[ie ma- nière clc procéder rcncl la science plus positive, et cJues'ils arrivent â prouver la justcsse tle leurs opinions, la résistance qu'ils aurrlnI eu à vaincre lottrnera à leur gloire, romme 0n l'a vu ponr M. Bouclier cle Perlhcs.
Passons maintenanl, attx faits. En
[863,
NI. Desnoyers, bibliothécaireatt
Mttséumdo Paris,
a, comnlllniqué àl'Acadérrtie cles Scienctts (ti jtrin) cles observations faites à Saint-Prest près Chartres.
[l
avait trottvé cles osscments très-nombreux dans des sables stratifiés, d'un aspecl fltt- viatile, cliversement colorés, mêlés à ck:s graviers de silex rle la craie. Ce g^isument avrit tléjà été signalé en '1848 par M. de Boisvitlettrt et décrit par Mt\I. Langel ct Lartetr' Les principales espèces auxquellcs ccs os se rapportentI
Bttlletin de lrt Sociëté, gtëol. rle Fraane, 1860, XVII, p. 331;
1862, XlI, p. 70!)A L,EPOQUE
TERTIÀIITE.
5sont les suivantes d'après M. Lartet
| :
Elephas 'meridio- nali,s, Rhùnocerls etruscus (d'après Falconer),
Hr1tpoyto-ta,nxus nxa,jor? Equus Arnensis (le même que dans le val
c['Arno), Ceruus Carnutorum, l,augel (élan d'espèce pell différente cle l'élan actuel), tleux aulrcs csltèces ùe Cerous, Bos, espèce à formes élancées, Tragontherium Cuuieri,(es- pèce de grancl castor) oa Conod,ontes rle Laugel. Ces fos- siles et les sables
qui
les renferment ont été classés dansle terrain tertiaire supérieur ou terrain pliocène. M. Des- noyers observa à la surface cle ces ossements, sur place of darrs divers musées, des stries varlant dc forme, de profondeur et cle tcfngueur, qui, selon lui, ne peuvent être le résultat de cassures ou cle frottements accidentels; elles ooupent l'os ilans sa largeur et passent même par'-clessus ses arêtes, quelques-unes sonI très-fines, d'autres très- obtuscs, cornme
si
elles avaient été pro{uitr:spar
cleslamcs tranchantes ou dentelées de silex u
;
en un mot rcsstries sonl, d'unc nat,ure
tcllc
qur:M.
Desnoyersn'ir
pas hésité, après unminutieur
examen, à atlmettre qu'elles avaient été faites par la main de I'homme.u De tres faits,
tlil
M. Desnoyers,i[
mc semble possitrle u de conclure, avec une très-grande apparence de ltroba-(
bilité, que l'homme a vécu sur le sol de la France avant o la grande et première période glaciaire en même tempso
qae llUl,egthas meridional,iset
les autres espèces p/zb-(
ci)neE, )t
Conrplcs rendus tle I'iluttJ. des lir., 1tt6?, tonre LXIV, p. 1rtt,'
'
(.)uelrlues-unes rlc ces stlics .sorlt analogues,.d'apr'ès ù1. Desrroyels, à celles tluc les ancious glaciers out laisstles sul les roches el sur les cailloux; mais nous écaltons corlplélenrent rt: lappt'oclrernenl, prlce qu'il ost plus que prol:able qir) ces osserueuls l'ont janrais tité crr re- lation avcc arrcun glirr;ier'.6
uxlsrllNctïln l'ttoltup
[,'âge des sables
de
SainhPrestne peut
guère être contesté, parce que l'Illephas merdd,icnalis, Le Rhinoceros el,ruscxts et l'Hùppopotamus major se trouvenl dans le ter- rain pliocènedu
Val d'Arno,et
parce rluel'on
connait ces mêmes espèccs, ainsi queIe
'Irogontherium Cmderi rlans le Forcst beil rlr:la
r:ôte tle Norfolk qui passe pour pliocèneet
clui cst situé an-clessousdu
terrain glaciairc avec blocs erratiques. Mais on llouI rontester l'origine des entailleset
des stries clui se voientsur
les ossements;c'est ce qrr'a fait
sir
Oharles [,yell après avoir rlonné clesos
à
rongerà des
porcs-irpics; l'cs entailles produites par les clents de ces animaux étaient semblables â celles des os du clépôt pliocène, etlc
savanI anglais cn a concln {lue ces clernières pourraient bien avrtir été faites par 'loTrogonther'iu??,0u pftr tluclquc autre anirnal '.
Sir
Charles Lyell pensa avec raisonr;u'il
fallait, pour établir le g,^ranclfait
ile la coexistcnce del'honme
et tlc I'Eleythas meridionalds, cles preuves d'nrr orilre plus élevr:;il aurait vonlu cln'orr cti[ lrouvé dos ins[r.rrrncnts do pierre, dans les dépôts pliocènes.
Cette dôcoLrverte ne se
fit
pas attcnrlrc long^temps;
en elïet, en '1867, NI. l'abbé Bourgeois annonçaà
l'Aca- démie oqu'il
ar,aittrouvé,
dàns les sallliôres clc Saint- Prest, des silerx taillés, tcls clue tètes de lance ou clc flèchr', poinçons, grattoirs, ctc. Ces silex, cl'aprèslni,
sont, tr'ès- grossièrement tailléset
différentsde
ceux cl'Amiens rrfd'Abbevilkr
:
I'un d'entrr.l errx ltarait avoir snbi l'action du frru. Ces faits singuliers excitèrent vivement I'attention rles savents.Le
silex qr"ri parait avoir été chauffé, ainsit
Àntiqrrité rle I'homrlc; ;\ppeudicc, pagesI
à l3; llot.èriou.r pour l'histoire posilitc el philosopùique ilc l.'hontnie, septr:mbrc tBô5, 1r. 13.ù Corryies rr:nrlust lontè I",XlV, p. {7.
A L'ÉPoeuli
rt)RTtAtRE.
7qre
ceux qui semblent avoir supporté cette même actiott, et qrri ont été trouvés plus tard à Thenay, ne folrrnissenten réalité
autrtne preuve en lhveurde la
présence eleI'homme, parce tlue de
toilt
ternpsil y a
puy
avoir desprairies
ou
rlcs boisbrûlés par
suite cle l'action de la foudre. llrrste les silex taillés,qtti
.sont lcs 1tièces impor-fanl,es r.le la tliscussion' M. cl'Archiac, un essaiatll de ra- jennir les sables tle Saint-Prr:.st, les rangeait dans le ttlr- rain rluaternaire ancien, snrt'out parce t1u'on
y
avait dé- corrvert tle ees prodnits tle l'irrtlustrie humaine; mais cette manière de t'aisonnet'n'a tltl
valettrni
pour les natura- listesilui
cherchent h dérnontrer que hls silex taillés sont [ertiaires,ni
poul cettx qui rloutent encore quc ces silex aient été travailléspar
l'homme. Nous allons voit' queM.
llourgeois peuse :rvoir trouvé des siltlx, ég^alement taillés, pltts anciens. encoro rlu{) c{,}ux de Saint-Prtlst'Peu après los ohsrtt't'ations
de tI.
l'atrbé llourgeois,ilI.
l'abbé Delaunay clécotrvrit srrr tln os d'Halith'eriu'm,cles falnns (sables cotluiIIiers) cle Pouancé (Maine-r,t-l,oire), des entaillrs que M. Boui'gttois et lrri attribuent à une ac-
[ion intentionneltr:,
cI qui
semblenl donncr une nouvelle importanco à t',e sing-ulicr si5-ne de la présencc cll l'homme ' .Or ces fhluns sont plus attcitlns qnt, les sables
rle
Saint.Prcst; ils appartiennent att terrain miocènc et rcnfbrment rlcs ossemcnL:
dt
Dùrctlterium.A la mêrne époque, Ù[. Bourg-cois alln()llça la pt'ésence
rle silex taillés, srllrtn
lrti,
notl-sritlLrtnt'rnt tlans lrls lhluns miocènes, tnais enc{)r'e au-clessotts'tlu calcaire de Btlaucrlrlrri lrr-tnêmrr rrsI ltltts
rtttirltt
r;rtclls
lhltttrs'll I
tt'ottt'rjt Cet os rrst ligrrrti rlarrs lo Confl'ôs intetndtionnl rl'nn.th'nipoloqie et d'arthi.olojit, tenrt I\ l)rtt'is trn l[167, p'7!r', tt| drtns les .llutërinut,elc'',
l84li, 1'. 21.,6.
8
ExISTENcE Dli r,'HoÀtMEces silex dans presque toutes les "couches
qui
séparent de l'alluvion cette ancienne assis6, comme on peut le voir d'aprèsla
coupe suivante priseà
Thenay, près Pont, Levoy, département de Loir-et-Ctrer r.{o
Alluviou
cluaternaire avec silex polis et silex taillés clu type tte Saint-Acheul.2o F aluns miocènes de la 'l-ouraine avec rncluilles rna- rines
('l'
d'épaisserrr) et silex taillés.3o Sables fluviatiles de l'Orléanais aveo ossements cle
D,i,nother,ium Ctni,eri, flIastorlon angust,idens,
M.
Tapd- roides, etc.(3*).
Silex taillés.1t.o Calcaire de Beauce, compacte à la partie strpérietrre, marneux ir ltr partie irrférieure,
aïe(l
ossements d'Acero- therium('t^,75),
sans silex taillés dansla
partie supé- rieure et silex taillés très-rares plus bas.5o Marnc avec nodules cle calcaire.(0*,80), avec silex taillés.
6o Algile jaune ou veldâtrc
(0.,35).
C'est le gisemonl principal des silex taillés.7o Mélange
de
marne lacu-stre ert d'argile(3.,00).
Quelques silex taillés.
8o Arg^ile à silex. Sans silex taillés.
M. Bourgeois reconnaîl,la traee cle la main cle l'homme dans tous ces silex;
il y
voit des retouches, des entailles symétriclues, des traces d'usure et la reproduction multi- pliée de certaines fbrmes.ll a
aussi trouvé â Thenay, àpeu de profondeur au-dessous de la surface du sol, mais cependant associé à des ossements de dinothérium, ((
ur
galet composé,
dit-il,
rl'une pâte antificielle mélang-ée rleI Con11ràs inleruatianol l.'nttthrolt. ot rl'urch., 1t, 61 . Mutortuur.j elc..
{868. p. 119.'!A8.
 L,ÉPOQUE
TERTIAIRE.
9 charbon. > Ce savantcroit
avoir déoouvert un second gi- sement clu même genre àBilly.
près de Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher),ou l'on
exploite à la base du calcaire de Beauce une couche ossifère contenafit cles restes de ta-pirs,
d'amphicioris, des ruminanls,ctc.
<Or, dit-il,
il(
existeau
milieuet
au-dessousde
ces ossements ,des< silex noirs, fendillés, craquelés, cotnme ceux de Thenay,
(
sur lesquelsje
mois apercevoir des traces de l'action de ,ç l'homme., Pour
ètre certain que ces silexne
prove- naient pas d'éboulements superliciels. M. Bourgeois a fait creuser unpuits,
et à6
mètres de profondeur environ,il
a atteintla
couchetl'argile
inférieurc 'au calcaire de Beauce dans laquelleil
a trouvé des silex c1u'il considère comnrc taillés '.L'àge géologique cle ces silex n'est pas clouteux. Nlais
onl-ils réellcmcnt ôtc tr"availlés par l'homrne ? Beaucoup de savants se reftrsent à lc croire. Les lbrmes de ces silex, clisent-ils, sonl
troli peu
accelltuécs. D'uutresfort
com- pétents, soutiennentau
contraire que ces formes sont suffisamment caractérisées,e[
cette opinion s'est assezlortement prononcée pour que lVI. Hamy
ait dit,
en fai- santun
résumé du, sujet qui nous occupe, et en parlant des silex de Saint-Prest':
uM,
Bourgeois possècle desu pièces de cette provenance clui sont
de
nature à con-(
yaincre lesplus
inmédules. Aussi l'àge de I'Eleplms(
mertùionalz.s est-il entré de plain-pied dans la science,(
grâce à ce patient observateur. >|
trluté,rilux, etc., 1869, p.29t1.
:2 Cnzettp. hebdonathire rle medecinc e,l de ch,iru"gie, 1868, I . 1t, p. | .
-
ltl. Joultly a également puhlié un résumô sur. ce tnêrne sujet sousle nour de : Les llestes les plus anciens de I'lrorrune, Itlûltxophie po- silirrr d'octobr.e ll.t69 à ,iauvier' 18?0,
l0
EXISTENCTI r)E r,'tIotr{IIEVoici encore un témoignago qui n'est pas'sans impor- lance.
(
Quant aux silex recneillis jusqu'à cejour,
dittç M. Cotteau n, ils sont taillés tl'une manière très-fr:uste, a
et
plusieurs savan'tsne
peuvcnt se résouclreà
y voir n l'æuvre cle l'homme. Cependant,M.
l'abbé Bourgeois,r
ù{.le
marquis clo Vibrayo,M.
Dupont, cle Belgique, a M. cle Mortillet, M. ile Wolsæ l'ilh,tstre clirecteur clu Mu- n sée préhistorique de Copenhaguey paraissent oonvain-< cus de lenr authenticité
',
D et ajoute ilI. Cotteau, qni a examiné avec soin ccs silex:
<il
ne m'a paru guère< possiblè d'attribuer à
unc
autre causc. r1u'à cles ca,s-(
snres intentionnelles,la
tbrmo dcs pe[its instruments(
que j'avâis sorrs les ]{Jl1x.l
Pcndant cluo ['on cliscnte avec atterrtion si ces silex sont ou ne sont pas taillés, quelques arden[s partisans cle l:i théorie rln transformisme, liant ia laille grossière des silex avet',
le peu
de cléveloppement intellectuel présumé tle l'homme de cette époque reculée, établissent avet unesingulière hardiesse l'existence
cl'ttnc
ancienne rate rËhornmes inférierrreà
cellerlue
nûus connaissons, sc basanI unrcluement sur[e
fait queles
silex sont taitlés et mal taillés. C'es[aller
unper vite'en
besogne, < l,a< thune miocène, clisent-ils, iliffèrc profondément tle celte
o
de
notreépoque;
l'homme clevaitêtre en
rapport(
avec ce[te t'aunc; il a ctu
changer avecelle, et
les(
partisitns tle l'espèce auront, pent-êtrc unjour
[a dou-<
leur
cle découvrir dans ccs antiquesformltions
unn homme
diflérent
spécifiquementtle
nos races aB-t
Rapport sul lr:s plogr'ès tle la gtiologie en l,'ranctl penrlanI l'annéer 868.
t
Aux noms pr'écétlent,s nons ajorrterons cclui rlo trJ. !Valdr;rnar Schuridt, trlnlériatt, etc., 1869, p. 16i3.A L'ÉPOQUE
't'ttRTtAIRE.
,l{
a luelles.> M. Cotleau aj,outtt, avec un grand sens, < tr'est-
(
0e pàslà
raisonner: sur I'inconnu, ce qui est toujotrrs( un [or[
en matière scientificlue, alors surtout que rien< nc vienI
justifiel
urre pareille ]rypothèsc. ,rI\ous qui n'avons poinI
vu
les silex rle Saint-Prest,.ni eeux de Thenay, norts nous Lrornons à exposer les faits, et nous cherchons à le filire d'une manièrr: impartiale. Nous si- gnalerons eltls obsetrvationscle natur0 à
imposer une grancle réservc dans les jugemenl,s. ptir-téssur
ce suiet délicat; on a conslaté que des silex exposés à de certaines inflnences atmosphériqnes, éclatent en lames tranchantes,dont
quelclues-unes pourraientbien
ressemblerà
cer1u'rln prend
pour
des silex mal taillés. En effef, clans lc yoyage. que MM. Desore[
Escher de laLinth
ont fait auSahara,
ils ont
remarctrué elans le désert cle Mouracl orr rles Zibans, nn g'rand nombre cle silex anguleux et tran- chants,et
rl'a,rrt,res- dontles
fr"agments, à peine disioints, étaient encore en présence lesuns
des antres. M. Es-cher a
supposé quo cessilex se
divisaient sous I'in- fluence du soteil, lequel procluisaitla
cristallisa[ion sou- vent répétée, cles sels dont lesol
est imprégné,et
quipeut-être s'infiltrent dans
les
lissnres capillairescte
la pierre n. Ce fait important 0s[ (]onfirme par f obsitrvation de M.Frals,
qui, voyageant en Égypte, avo un
matin, peq. après qric lc soleil eul commenré à faire sentir son in- Ilnence, un riclat de silex presque arrondi $e détacher avecbiuit
d'une massc de même nal,ure. < Déjà auparavant,a tlit-il, j'ai
vu ccnt fois à [e rre, dans le désert, e[ plus tanl< au bord du
Nil,
des silex riclatés en formes lisses et ar- r .lloteriaut:, rttc., Ionlr] IV, p. lt3,l..2 [)csor', Ârrs Snharu unrl ,\tllrs. \Viesblrlen, l8fi,5, rr
12
EnsrllNcbr DE L'HoMMll(
ronclies, et je me suis convaincu de mes yeux et de 'rntl.s< oreilles clue l'action du soleilen était seule la cause
'.
,,t!1.
Fraas cite
encore denx observations,l'une de Li-
vingstonequi
a entcndu éclater des pierresà
l'ouest du Nyassa, et l'âutre du D'Wetzstoin, qui a vu et entendu, à , l:est de Damas, des basaltes éclater sous I'influence de le I'raîcheur clu matin. Lcs térloignages d'hommes anssi ilis:lingués que les savants naturalistes que nous venons de nommer, donnenf nne grande valeur à ces observations.
Il
faudrait maintenanI savoir jusqu'à quel point lcs éclats naturels de silex peuvent ressembler à des éclats regartlés comme rnl,entionnels ?Ce n'est pas seulement sul les cntailles ct sur les silex cle Saint-Prest et cle Thenay qu'on s'est basé pour établir l'ancienne existence cle l'homme tertiaire
:
Ona
clécotr-vclt dans le calcairc lar:uslre de la l,imagne, c'est-à-cliit:
dars le xerrain miocène inlérir:ur cle Billy, près de Saint-
(lermain-de-q-1,'ossés, département dc
l'Allier,
deux 1'r:rg-rnents de
la
màchoire ù'un Rluinoceros'pLeu,roceros, l)uv.que NI. Lausséclat
a
présenté au nom de NI. Bertrand, à l'Académie des sciencesi:t à la
Société géologique de!'rance n. Ce$
os
porten[ des entailles profoncles. Or,(
dit M. Laussédat, comme la rninéralisïtion est la même oà la
surfâce cles entailles,e[
àla
surfacetle
I'os, la o première idéequi
se présente à l'esprit, c'esl qu'elles o ont été faitespar
un'instrument tranehantsur
l'os à< l'état frais,
ce qui
reculerait l'apparilion cle l'hommeI
Gerrlogisclres aus deur 0r'iunt. l,l,?rletù. Nalu'ru. Jultrethelle, {ll(i7,p
1èi2.2 t)on4tlet rcnrlus de l'Acarl. ties 5i:., '13 avril {868.
-
.uuLletin de laSot çoloç. d.e Frunr'e, t 868, t. ,\\\', 6,11r.
--
t\lLrteriaut:, etc., 1868,p. 14.1.
,
a r,"ÉpùQultitnnri.\tRn.
13 (( erleor() lrlus k:lin r:1u'on n'a tenté de le faire jusqu'à 1tré-(
sen[.o On a
beaucr"lup tliscLrté cette curleuse obser- vation sur latltrelleil
restera probahlcment toujours cluiloute, parce qtte ces os
ont
été trour'és pat' un ouvrier seul,et
n'on[ été remis à cles naturalistes cJue longtemp.saprès.
Il
est possible qn'au inomtlnt delenr
rlécouverte.ou plus
[ard,
on ait essayéleur
tlLrreté eny
faisant cle.seintailles, et r1u'cnsuite on
rit
vonlu réparerla
clétériora- l,ion rlrr'ils avaicnt snhic.Il
noustienI
anssi des docnmcnts dc Californie au su- ieri de l'homme tertiaire. u Nous âvons, rlo.it NI. Whitney,< clirecteur
dt
geologacal Su,ruey de Californie à M. De-( sor,
iiles preilvosnon
écluivotluesde
['existence de< l'homrne
sur la ciite du
Pacifique, antérieurement àn l'époque glacière et
à
la périodedu
mastoclonte et clc< l'éléphant, dans iles temps or\ la vio animale et végé-
r
tale éhriI entièrenrent diflérerrle de ce t1u'elle csI présen- u iement, e[ à rrne époque clepnis lacluelleil
s'est procluit<
une
érosion r,erticale d'environ cleuxou trois
mille< pieds des roches clures tlt, cristalisées
'.
,r Nous de-vons,
i[
nous semble, attendre l'exposéde
crrs preuves.Cetto communication a une grandc analogie avec celle
que
NI. W. P.
lJlaliea
faite en '1867,au
congrès doParis; il a
signalé,en
Califbrnie, des instruments depierre sons cles alluvions quaternair0s, r'ecouvertes d'une grancle couche cle lave, dans
une
régionou
les rivières actuellesont
profondément creuséleurs lits
dans ceslerrains.
La dernière obsorvation que nous signalerons, est celle
qni a
été comrnuniquée au congrès international d'An-'I
lluteriuur, etc., 1869" p. 109'14
EXtsrENoo on l'uo,rlrugthropologie de Paris, en'1867, par M. Isscl
',
et quifait lc sujet de la note ci-jointe de M. Hamy'. Il
existe une pû- tite colline nommée Colle del Vento, dans l'intérieur de laville
cle Savone (Piémont).Le
terrainqui
la forme est une argile fine, tenclre, dc couleur g^rise ou jaunâtre, quei- qucfois associéeii du
sable; il
renferme cluelques os derhinocéros, des hélices, des fr"uits el, surtout dgs coquilles marines, dont un peu plus cle la moitié se rapportent à d.*
espèces éteintes, en sortc quc M. lssel croit
qu'il
appar- tientau
ten"âin' pliocène inférieur.A 3
mètres de pro- tbndeur, dans ceterrain, on a
trouvé,vers
,l856,
un cràne et d'autres ossements humains; plusieurs p0rs0nûesétaient présentes au moment
de la
fouille, rnilis ancuue d'clles n'a faitun
r)xamen minutieux clu sol, dans le but de savoirs'il
n'avait pas été remanié, ttn sorte que quel- ques-uns des savantsdu
congrès dei Parisont
fait des réservesau
sujet cle la datede
l'enfouissementrle
ccrcorps dans
le terrain
pliocène.Il
est probable qu:il en sera du squelette de Savone, ce qu'il en a été tle colui de Lamas$as (Lot-et-Garonne).M.
Garrigoua
démontré,en
cff'et,que re
dernier avaitété
enterrébien
posté- riourement au dépôtdu
terrain tertiaire, dans lequelil
a été lrouvé'.
Que conclure de ce sing-ulier débat ? Nous rccorrnais- sons volontiers la perspicacité et la finesse avec lesquelles les savan[s clui croient à l'existence de l'homme tertiairr:, 1 Cungrès inlu'national rl'nnlltropohn,ic et ù'urclæologie, l-enu i\ Paris en lSti?, p.157.
s M. Harny s'cn esl occupé: Guxette læbdontuduire de né.dccine el d,e
cltirurllie, l8ti8, tonrc V, p.
l.
s :llutirirtut:, ettr.. lll6t{, p. 1fi9.
A L'ÉpoQUD
TERTIAIRE. {5
ont
fait
leurs. observations, et le haut intérêt qui est atta- ché à ce que cette question soit élucitlée; ils ont agi avecprudence pour écarter, autant ciue possible, les chances
d'erreur sur
ce
sujet difficile à scruter; mais nous com- prenons, qu'ils nous permettent dc ledire,
comment on peut encore avoir des doutes sur l'existence de l'hommeà
l'époque antérieurs à celle de l'ancionne cxtension des glaciers.'
Alph. Favna.ttnÉ ors anogrvns DEg solxsoos DE LA xrllrorËÈelta uNrvER6Er,LE
Février 1870.
Aoec autariaaùion dn, La Di,recti.on.