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L'épaisseur de la couche capillaire

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00240972

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00240972

Submitted on 1 Jan 1904

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L’épaisseur de la couche capillaire

Gerrit Bakker

To cite this version:

Gerrit Bakker. L’épaisseur de la couche capillaire. J. Phys. Theor. Appl., 1904, 3 (1), pp.927-938.

�10.1051/jphystap:019040030092701�. �jpa-00240972�

(2)

927 caractérise par deux propriétés exceptionnelles : très faible mobilité des ions, condensation par les ions de la vapeur d’eau simplement

saturante. Cette classe semble actuellement nettement séparée de la

classe des ions ordinaires. On n’a pas jusqu’ici trouvé d’intermédiaires

perrnettant de passer de l’une à l’autre d’une manière à peu près

continue. Certaines raisons théoriques, qu’il serait trop long d’exposer ici, permettent même de croire que cette séparation en deux classes est fondée sur des causes profondes, et qu’il n’y a pas lien d’espérer

trouver dans l’avenir la transition qui manque dans le présent.

L’ÉPAISSEUR DE LA COUCHE CAPILLAIRE ;

Par M. GERRIT BAKKER.

1. Imaginons (fig. i) une membrane liquide, de largeur égale à l’unité, disposée entre deux tiges maintenues par des cordes tendues dans une atmosphère de vapeur du liquide ; elle est en équilibre sous

l’action de la pression de la vapeur et des tensions 2H des cordes, H

étant la tension superficielle. Soientp, la pression de la vapeur (égale

à la pression hydrostatique par unité de surface à l’intérieur de la membrane dans une direction perpendiculaire à la surface) et P2 la pression liydrostatique par unité de surface dans une direction

parallèle à la surface ; j’ai démontré (’ ) que la constante capillaire de Laplace s’écrit, 11 étant la normale à la surface de la membrane :

L’intégration se rapporte à l’une seulement des deux couches capillaires de la membrane.

(1) J. cle Phys., série, t. IX, p. 403 ; 19JO.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019040030092701

(3)

928

Soit (fig. 2) une tranche médiane de la memhrane ; si celle-ci est

suffisamment épaisse, entre les plans parallèles à la surface passant par les points E et F se trouve du liquide ; les plans parallèles A et E comprennent une couche capillaire, les plans parallèles F et B com

FIG. 2.

prenant l’autre. Si la densité dans ces deux couches varie d’une manière continue, nous devons rencontrer, en allant de E vers A ou

de F vers B, des phases stables ayant toutes les densités intermé- diaires entre celles du liquide et de la vapeur saturée, en même temps

que les phases instables des isothermes de James Thomson et de Van der Waals, représentées par les points situés entre C et D ou

entre C’ et D’ (fig. 3).

FIG. 3.

Étirons la membrane d’une façon isothermique et réversible, la

structure des couches AE et BF ne changera pas tant que EF sera

assez épaisse, les phases instables pouvant alors exister. En conti-

nuant d’amincir la membrane, il viendra un moment où les phases

(4)

929 instables comprises entre C est D ou entre (7 et D’ ne pourront plus

être maintenues par les phases stables voisines, de sorte que brus-

quement se produira un nouvel état d’équilibre dans lequel la mem-

brane s’amincit dans ses parties les moins épaisses par suite de la

disparition des phases instables par elles-mêmes.

Ce phénomène a été observé par Reinold et Rücker en étudiant

les bulles de savon. Par écoulement lent du liquide dans l’air humide,

les membranes s’amincissent et il se forme des taches noires beaucoup plus minces que les autres parties ; celles-ci ont une épaisseur

moyenne de 10 03BC03BC, tandis que les parties voisines ont environ 50 pm.

d’épaisseur. D’après les considérations qui précèdent, les phéno-

mènes de Reinold et Rücker se laissent interpréter comme une dis- parition des phases instables par elles-mêmes dans les membranes étudiées.

2. Les membranes se terminant des deux côtés par une couche

capillaire, on déduit de ce qui précède que l’épaisseur de la couche

capillaire complète de l’eau de savon est, aux températures ordinaires, comprise entre 30 2 03BC03BC et 10 2 03BC03BC. Si la présence de « liquide » à l’inté-

rieur de la membrane est nécessaire pour l’équilibre des phases ins-

tables par elles-mêmes, on aura :

D autre part, on a

Nous adopterons la valeur moyenne

Cherchons comment varie, avec la température, l’épaisseur de la

couche capillaire. J’ai montré que, si l’on adopte pour les forces capil-

laires des éléments de volume du fluide la fonction potentielle

l’épaisseur h de la couche capillaire est donnée par (1)

(1) J. de Phys., 4e série, t. Il, P. 364 ; 1903.

(5)

930

Soient r la chaleur interne de vaporisation et a le coefficient de

pression intérieure de l’équation de Van der Waals, on a :

La formule (1) peut donc s’écrire :

ou

en posant avec Van der Waals : a = a1 e Tk.

Si nous considérons f comme une constante et si nous adoptons

pour H la formule

nous trouverons pour l’eau, en utilisant les données de Regnault :

En posant avec Clausius a = a1 T, nous trouvons :

La formule (2) montre donc que l’« épaisseur » de la couche capil-

laire reste sensiblement la même entre 150 et 2000. Au cas où f dimi-

nuerait quand la température croît, la variation de h pourrait être plus lente encore ou même changer de signe.

.

On peut encore calculer h au moyen de la formule (4), qui est indépendante des variations f (2) :

(1) Si la pression thermique varie proportionnellement à T (Zeitsch. f. phys.

Che1ÎÛe, t. XII, p. 283 ; 1893).

(2) J. cle F’hys., 4e série, t. Il, p. 364; 1903.

(6)

931 Pl est la tension de la vapeur et p la pression du point F de la fig. 4, qui est tel que le potentiel thermodynamique a en ce point la

même valeur que pour les phases homogènes du liquide et de la

vapeur ; pi et p correspondent à une même valeur du potentiel ther- modynamique et l’on a : Surface NHGM = LFGM.

Calculons h pour la température absolue , à laquelle,

FIG. 5.

d’après Van der Waals (’), l’isotherme est tangente à l’axe des ab- scisses (fig. 5).

(1) J. de Phys., 4e série, t. l, p. 118 ; 1902.

(7)

932

D’après la forme de l’isotherme, p1-p p1 a une valeur voisine de 2.

il faudra donc multiplier il par 3 pour avoir h.

Pour CO2, l’isotherme de la fiq. 5 est celle de

-

16° et p, = 22,5 at-

mosphères ; d’après les états correspondants, on doit avoir pour l’eau dans les mêmes conditions :

La formule de Laplace donne

d’où

Si l’épaisseur de la couche capillaire de l’eau de savon est du

même ordre de grandeur que celle de l’eau pure, on voit que les for- mules (2) et (4) donnent, pour 2000 et 325°, des valeurs de h du même ordre de-grandeur que celle que donnent, ponr 15°, les expériences

de Reinold et Rûcker.

Les expériences de Berthelot, Pacinotti, Leduc et Sacerdote,

Osborne Reynolds, Worthington, etc., ont prouvé qu’on peut

observer dans les liquides de fortes pressions négatives. Van der

Waals a montré que les températures auxquelles ces pressions négatives correspondent à des équilibres stables sont, d’après son équation d’état, celles qui sont inférieures à T = £ Tk (1), tempéra-

ture qui, en degrés centigrades, est, pour l’eau, 3250. On doit donc

s’attendre à ce qu’aux températures ordinaires ce liquide présente

des tensions négatives extraordinairement fortes; il doit en être de

même dans la couche capillaire. Calculons la pression négative

dans la couche capillaire de l’eau à 0° ; on a :

Dans les taches noires de Reinold et Ri1cker, qui sont en équilibre

(1) J. cle PA?/s., 4’ série, t. I, p. 718 ; 1902; et t. II, p. 366 ; 1903.

(8)

933 avec les autres parties de la bulle (la tension 2H équilibrant

-

2p), l’épaisseur est inférieure au double de la couche capillaire, par suite la pression négative y est encore plus grande en valeur absolue. Les

pî-essions négatives peuvent donc ëtre très fortes dans une couche capillaire.

Les calculs de Van der Waals (Continuité, etc.) donnent pour

l’épaisseur de la couche capillaire des valeurs plus faibles que celles que nous avons trouvées. Il obtient notamment pour l’eau, à

la température ordinaire : h = 0,15 uN.. Il est vrai qu’il suppose

que la densité de la couche capillaire est égale à celle du liquide,

alors que la vaî-iation de la densité dans cette couche est la cause

principale de l’existence d’une tension capillaire. Mais les valeurs calculées de h sont en général trop petites, parce que la formule dont

se sert Van der Waals :

(K = pression moléculaire),

n’est pas exacte. Je me propose, dans le paragraphe suivant, d’exa- miner la différence entre h et H, ainsi que les valeurs de h aux tem-

pératures élevées.

FiG.G.

3. Imaginons un liquide en contact avec sa seule vapeur dans un

vase tel (fty. 6) qu’on puisse, et d’une façon réversible, au moyen des deux pistons PQ et RS, augmenter la surface du liquide S sans changer le volume total. Les lois connues de la thermodynamique

donnent alors, -fi et e étant l’entropie et l’énergie libre de la masse

totale et T la température absolue :

(9)

934

Le liquide et la vapeur saturée contribuent l’un et l’autre à la for- mation de la couche capillaire. Lorsque AB - S augmente de 1 centi-

mètre carré, de représente la différence entre l’énergie libre de la couche capillaire par unité de surface et celles des phases homo- gènes qui ont contribué à sa formation ; désignons cette grandeur

par F-,. Soit ~s l’entropie correspondante, l’équation (5) devient :

Pour calculer es, imaginons la couche capillaire séparée en deux

par un plan parallèle à sa surface, de telle façon que la masse de la

couche capillaire soit égale à celle des deux phases homogènes que le plan sépare et dont l’épaisseur totale h, + h2 est celle de la couche capillaire h. Soient pj == 1.. et p, - 1 les densités du liquide et de

la vapeur saturée : on a, rn étant la masse de la couche par unité de surface,

d’où :

et

Les masses des phases liquide et vapeur nécessaires pour la for- mation de la couche par unité de surface sont donc :

et

Soient S1 et F-2 les énergies libres du liquide et de la vapeur par unité de masse ; si l’on remarque que la chaleur de vaporisation

interne est ?OE = 03B52 - 03B51, l’énergie libre totale des phases homogènes précédentes est :

si donc E désigne l’énergie de la couche capillaire, on a :

Or on a d’autre part :

(10)

935 il vient donc :

L’augmentation de l’énergie quand on transforme la masse m de

liquide en couche capillaire devient, toutes réductions faites, en appelant v le volume de la couche capillaire par unité de 1nasse

(mv == h) (1) :

Exprimons que cette énergie est plus petite que la chaleur de vapo- risation interne correspondante mr, comme lord Kelvin l’a remarqué ;

on aura :

d’où

Soit p la densité moyenne de la couche capillaire :

on a:

Dans la théorie de Van der Waals, on a :

(1) L’augmentation de l’énergie, quand on transforme la couche capillaire en

vapeur, est :

Combinée à (1.), cette équation donne pour la différence entre l’énergie de la

couche capillaire par unité de surface et la demi-somme des énergies des deux

phases homogènes, pi étant la pression de la vapeur saturée :

(11)

936 Si

il s’ensuit :

Pour l’eau à + 151, on trouve ainsi

,

D’autre part, pour ce liquide, on peut poser :

d’où

ou

h étant plus grand que 12 K est donc plus grand aussi queK , mais

d’une quantité qui nous est inconnue. L’équation (11) montre que

l’on aurait :

si l’on pouvait poser

ce qui n’est pas exact.

Nous pouvons démontrer que la différence eritre h et il devient

considérable aux températures élevées.

En effet, la théorie de Van der Waals donne pour l’énergie d’une phase homogène :

2013 A03C1 étant l’énergie potentielle (A étant une fonction de la tempé- rature) et Q le reste de l’énergie. Si on suppose que les variations

isothermiques sont des variations de l’énergie potentielle et si W désigne l’énergie potentielle de la couche capillaire, l’équation (9)

donne :

Remplaçons ES par il vient :

(12)

937

W est plus petit que l’énergie

-

Ap2lt du volume égal de vapeur;

d’autre part, m 03C11h; il s’ensuit :

d’uû :

Si on pose a03C121 == K, il vient :

Quelques degrés au-dessous de la température à laquelle le ménisque disparaît, 1 - T da ne diffère pas beaucoup de 2 d’après la formule

a = a, e 1-T T03BB, tandis que l’hypothèse a = 03B11 T donne 2 rigoureusement.

D’autre part, H est donné par la formule H = A(1 - TJ ’ dans

laquelle A est une constante et 4 une valeur approximatiyc (1); il

s’ensuit :

Si l’on admet au contraire la formule linéaire II = A2013BT, il vient :

(1) A la température de Cagniard-Latour, la valeur de l’exposant est voisine

de -. Van der Waals trouve d’ailleurs cette même valeur d’une façon théorique

dans sa Théorie thermodynamique de la capillarité. Pour des températures qui ne

sont pas iînmédialeîneîît voisines de la telnpérature critique, on a pour l’éther,

le benzène et le chloronenzène respectivement :

(13)

938

Dans les deux cas, le numérateur du second membre de (14) a des

valeurs considérables. De plus, P1

-

P2 étant petit, le quotient 03C121 03C121 - 03C122

est également grand. L’épaisseur capillaire h doit donc être donnée

par une expression qui diffère beaucoup de k-

Pour l’éther à 1890, on a :

d’ où :

Pour le pentane à 196o,5, on trouve de la même manière :

J’ai posé comme d’ordinaire apI = K, mais il vaut mieux appeler

pression moléculaire K = a(03C121 - 03C122) (1), car c’est l’expression qui

donne la force avec laquelle l’unité de surface de la couche capillaire

est tirée par les forces capillaires vers le liquide. L’inégalité (14)

s’écrit alors :

Le calcul précédent n’a plus de sens immédzatement au-dessus de la température à laquelle le ménisque disparaît. Les considérations ordinaires donneraient H = o à la température de Cagniard-Latour,

tandis que nous verrons, dans la seconde partie de ce travail, qu’il

y a éncore réellement à cette température une tension capillaire, laquelle ne devient nulle qu’au moment la densité du corps est devenue la même dans toute la masse. Cette dernière température,

la température critique, exige H = o et K = o.

(1) Voir J. de Pitys., 3e série, t. VIII, p. 548 ; 1899, et t. IX, p. 401 ; 1900.

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