sur un corps commutatif. Applications
pr´erequis : corps des fractions d’un anneau int`egre, z´eros des polynˆomes, extension de corps, courbes param´etr´ees.
Il faut pr´esenter dans un premiers paragraphe le th´eor`eme principal de la le¸con, i.e. la d´ecomposition en ´el´ements simples d’une fraction rationnelle et donner `a travers divers exemples des m´ethodes pratiques (division suivant les puissances croissantes, utilisation d’extension de corps, automorphismes de corps, ´equivalent, d´eriv´ee logarithmique...). Les autres th`emes prin- cipaux sont :
– l’´etude des sous-corps de k(t), ses automorphismes et l’´etude d’´equations diophantiennes ; – de la g´eom´etrie : les courbes unicursales, la sph`ere de Riemann ;
– ´etude des z´eros des fractions rationnelles ; – s´eries g´en´eratrices et probl`emes combinatoires.
Comme l’intitul´e le demande, on doit se limiter au cas d’une variable mˆeme s’il n’est pas interdit de signaler quelques r´esultats dans le cas g´en´eral, comme par exemple le th´eor`eme de Luroth, la combinatoire ou encore le 17-`eme probl`eme de Hilbert.
Table des mati` eres
1. D´efinitions et premi`eres propri´et´es . . . . 2
1.1. D´efinition . . . . 2
1.2. D´ecomposition en ´el´ements simples . . . . 2
1.3. Localisation des z´eros de P
0/P . . . . 3
1.4. Fractions rationnelles `a valeurs enti`eres sur Z . . . . 4
2. Le corps K(t) . . . . 5
2.1. Sous-corps . . . . 5
2.2. Equations diophantiennes sur K(t) . . . . 5
2.3. Groupe de Galois . . . . 6
2.4. Dix-septi`eme probl`eme de Hilbert . . . . 6
3. Applications `a la g´eom´etrie . . . . 8
3.1. Courbes unicursales . . . . 8
3.2. La sph`ere de Riemann . . . . 8
4. S´eries formelles . . . . 9
4.1. D´efinition . . . . 9
4.2. Relations de Newton et de Waring . . . . 9
4.3. Fonction zeta . . . 10
4.4. Combinatoire . . . 11
5. Applications `a l’analyse . . . 11
5.1. Int´egration des fractions rationnelles . . . 11
5.2. Formule de Plouffe . . . 11
5.3. Th´eor`eme de Muntz . . . 11
5.4. Le th´eor`eme de Runge . . . 11
5.5. Formule des r´esidus . . . 11
6. D´eveloppements . . . 11
7. Questions . . . 12
8. Solutions . . . 13
R´ef´erences . . . 15
1
1. D´ efinitions et premi` eres propri´ et´ es Dans la suite K d´esigne un corps commutatif.
1.1. D´ efinition. — Le corps des fractions rationnelles est le corps des fractions de l’anneau des polynˆomes de K[t]. Un ´el´ement F ∈ K(t) poss`ede un unique repr´esentant sous la forme
PQ
o` u P, Q ∈ K[t] sont premiers entre eux et Q est unitaire : P/Q s’appelle la repr´esentation normale de F .
Remarque : toute repr´esentation de F s’obtient `a partir de sa repr´esentation normale P/Q par multiplication par un ´el´ement D ∈ K[t], i.e. F =
DPDQ.
Les z´eros de P (resp. de Q) s’appellent les z´eros (resp. les pˆoles) de F .
D´ efinition 1.1. — Le degr´e de F est d´efini par deg(F) = deg(P) − deg(Q) o` u F = P/Q est une repr´esentation quelconque.
Pour toutes fractions F et F
0, on a deg(F + F
0) = sup{deg(F ), deg(F
0)} et deg(F F
0) = deg(F) + deg(F
0).
1.2. D´ ecomposition en ´ el´ ements simples. — Toute fraction rationnelle F peut s’´ecrire de mani`ere unique sous la forme E + G o` u E ∈ K[T] s’appelle la partie enti`ere de F et deg G < 0. Concr`etement `a partir d’une repr´esentation P/Q, on effectue la division euclidienne de P par Q : P = EQ + R avec G = R/Q.
Remarque : la partie enti`ere de F + G est la somme de celle de F par celle de G.
Th´ eor` eme 1.2. — Soit F = P/Q ´ecrite sous forme normale avec Q = Q
i
Q
αiio`u les Q
isont les facteurs irr´eductibles de Q. Il existe alors pour tout i et 1 ≤ j ≤ α
ides polynˆomes f
i,jde degr´e < deg Q
itels que
F = E + X
i αi
X
j=1
f
i,jQ
ji. Cette ´ecriture est par ailleurs unique.
Remarque : l’´enonc´e pr´ec´edent peut s’interpr´eter comme la donn´ee d’une base de K(t) en tant que K-espace vectoriel.
M´ethodes pratiques :
– pour les pˆoles simples, i.e. deg Q
i= 1, le plus simple est d’effectuer la division suivant les puissances croissantes ; le coefficient f
i,αipeut aussi se calculer directement en ´evaluant F Q
αiien la racine de Q
i.
– pour les pˆoles multiples deg Q
i> 1, on effectue les calculs dans la base 1, β, · · · , β
αi−1o` u β est une racine de Q
idans une extension de K.
– dans le cas o` u on cherche `a d´ecomposer F dans une extension galoisienne L de K, on utilisera le groupe de Galois pour propager les calculs : typiquement pour K = R et L = C, utiliser la conjugaison complexe.
– utiliser des ´equivalents, la d´eriv´ee logarithmique...
Exemples :
X2(X−1)X2+2X+34(X2+X+1)3.
1.3. Localisation des z´ eros de P
0/P . — En utilisant la d´eriv´ee logarithmique, pour P = Q
i
(X − α
i)
ni, la fraction rationnelle P
0/P s’´ecrit sous la forme P
i ni
x−αi
).
D´ efinition 1.3. — Pour P ∈ R[z], pour toute paire (z, z) de racines conjugu´ees de ¯ f , le disque de Jensen est le disque ferm´e de diam`etre les points d’affixe z et ¯ z.
Th´ eor` eme 1.4. — (Jensen) Toute racine non r´eelle de f
0appartient `a un des disques de Jensen.
Exemple : soit f(z) = (z
2− 1)(z − i √
3) dont les racines sont les sommets du triangle isoc`ele
±1, i √
3 ; on a f
0(z) = 3(z −
√i3)
2a une racine double en i/ √
3 un point int´erieur `a ce triangle.
Le ph´enom`ene est g´en´eral comme le prouve le r´esultat suivant.
Th´ eor` eme 1.5. — (Gauss-Lucas) Les racines de P
0appartiennent `a l’enveloppe convexe des racines de P .
Remarque : en particulier si toutes les racines de P sont dans un disque D alors il en est de mˆeme des racines de P
0. La g´en´eralisation naturelle est de consid´erer plusieurs disques contenant les racines de P et d’obtenir des pr´ecisions sur la localisation des racines de P
0. Cette question a ´et´e ´etudi´ee en particulier par Walsh dont nous citons le r´esultat le plus simple.
Th´ eor` eme 1.6. — (Walsh) Supposons que les racines de f
1et f
2appartiennent respecti- vement au disque D
ipour i = 1, 2 de centre c
iet de rayon r
i, alors les racines de (f
1f
2)
0appartiennent soit `a D
1, D
2soit au disque D de centre
n2nc11+n+n12c2et de rayon
n2nr11+n+n12r2, o`u n
i= deg f
i.
Remarque : en revenant au cas d’une fonction r´eelle, on obtient un suppl´ement au th´eor`eme de Rolle : soit P un polynˆome r´eel de degr´e n tek que m
1de ses racines appartiennent `a l’intervalle r´eel I
1= [a
1, b
1] et les m
2= n − m
1autres sont dans I
2= [a
2, b
2] avec a
2> b
1. Alors les racines de P
0qui n’appartiennent pas `a I
2∪ I
2appartiennent `a l’intervalle I = [a, b]
avec a =
m2a1+mn 1a2et b =
m2b1+mn 1b2.
Remarque : on notera que les preuves ne n´ecessite pas le fait que les n
isoient entiers. En ce sens une g´en´eralisation du th´eor`eme de Lucas est donn´ee par le th´eor`eme suivant.
Th´ eor` eme 1.7. — (cf. [4] p.30) Soit F (z) = P
nj=1
m
jf
j(z) o`u f
j(z) = (z − a
j,1) · · · (z − a
j,p)
(z − b
j,1) · · · (z − b
j,q) et o`u les m
j∈ C sont tels que
µ ≤ arg m
j≤ µ + γ < µ + π j = 1, · · · , n.
Si K est partie convexe de C qui contient tous les a
j,k, b
j,kalors F(ζ) 6= 0 en tout point ζ ∈ C
qui voit K sous un angle inf´erieur `a Ψ =
π−γp+q.
1.4. Fractions rationnelles ` a valeurs enti` eres sur Z. — Commen¸cons tout d’abord par les polynˆomes.
Proposition 1.8. — Soient n un entier quelconque et p
kun polynˆome de degr´e k prenant des valeurs enti`eres en x = n, n + 1, · · · , n + k. Il existe alors des entiers c
0, · · · , c
ktels que
p
k(x) = c
0(
xk) + c
1(
k−1x) + c
2(
k−2x) + · · · + c
ko`u (
xi) =
x(x−1)···(x−i+1)i!
.
Preuve : Notons tout d’abord que les fonctions (
xi) sont `a valeurs enti`eres, i.e. (
xi) ∈ Z pour tout x ∈ Z : le cas i = 1 est ´evident. On raisonne alors par r´ecurrence ; supposons le r´esultat acquis jusqu’au rang k. Les ´egalit´es
(
x+1k+1) − (
k+1x) = (
xk) (
0i) = 0
permettent alors de conclure. Comme (
xi) pour i = 0, · · · , k est une famille ´etag´ee de Q[x]
kelle en est une base ce qui montre l’existence des nombres c
0, · · · , c
k; il ne reste alors plus qu’`a montrer que les c
isont entiers. On raisonne par r´ecurrence sur k ; pour k = 0 le polynˆome p
0(x) = c
0prend une valeur enti`ere en x = n et donc c
0∈ Z. Supposons alors le r´esultat acquis jusqu’au rang k et traitons le cas de k + 1. Pour p
k+1(x) = c
0(
k+1x) + · · · + c
k+1soit
∆p
k+1(x) = p
k+1(x + 1) − p
k+1(x) = c
0(
xk) + · · · + c
kqui prend des valeurs enti`eres en x = n, n+1, · · · , n +k +1 de sorte que c
0, · · · , c
ksont entiers et donc comme
c
k+1= p
k+1(n) − c
0(
k+1n) − · · · − c
k(
n1) ∈ Z.
Corollaire 1.9. — Soit R(x) une fraction rationnelle qui prend des valeurs enti`eres sur Z alors R(x) est un polynˆome.
Preuve : On ´ecrit R(x) =
f(x)g(x)o` u f et g sont des polynˆomes premiers entre eux. En effectuant la division euclidienne f = p
kg + r on a R(x) = p
k(x) + r(x) avec r(x) → 0 pour x → ∞.
Ainsi si n est grand p
k(n) est proche d’un entier ; montrons que p
k(x) est `a valeurs enti`eres sur Z. On ´ecrit
p
k(x) = c
0(
xk) + · · · + c
k.
Si k = 0 alors c
0est arbitrairement proche d’un entier et donc c
0∈ Z. Le polynˆome
∆p
k(x) = p
k+1(x + 1) − p
k+1(x) = c
0(
xk) + · · · + c
k−1prend lui-aussi des valeurs presque enti`eres pour tout x ∈ Z assez grand. Par hypoth`ese de r´ecurrence, c
0, · · · , c
k−1sont entiers et donc c
k= p
k(n) − c
0(
nk) − · · · − c
k−1(
n1) aussi. On en d´eduit alors que r(n) est nul pour tout n assez grand et donc r(x) est nulle d’o` u le r´esultat.
Corollaire 1.10. — Soient f, g des polynˆomes de Z[x] tels que g(n)|f (n) pour tout n ∈ Z ; il existe alors des entiers tels que
f (x) =
³ X
mk=0
c
k(
xk)
´
g(x).
Remarque : Polya a par ailleurs montr´e que si f (z) est une fonction analytique `a valeurs enti`eres sur Z telle que |f (z)| < Ce
k|z| o` u k < ln(
3+2√5) alors f (z) est polynomiale. L’exemple de 2
zmontre qu’une hypoth`ese de croissance `a l’infini est n´ecessaire ; en outre l’exemple de
√ 1 5
³ ( 3 + √
5
2 )
z− ( 3 − √ 5 2 )
z´
montre que la majoration est optimale.
2. Le corps K(t)
Dans ce paragraphe on s’int´eresse `a la structure du corps des fractions rationnelles `a la sauce th´eorie de Galois.
2.1. Sous-corps. —
Lemme 2.1. — Soit F = P/Q ´ecrit sous forme normale alors le degr´e de K(t) sur K(F ) est ´egal `a max{deg p, deg q}.
Th´ eor` eme 2.2. — (Luroth) Soit K ⊂ L ⊂ K(t) ; il existe alors F ∈ K(t) tel que L = K(F ).
2.2. Equations diophantiennes sur K(t). — L’anneau K[t] ´etant euclidien, on a les mˆemes notions et propri´et´es que sur Z ; en outre en utilisant les notions de degr´e, racines et la d´erivation, la r´esolution des ´enonc´es d’arithm´etique est g´en´eralement largement plus ais´e que dans le cas de Z. Historiquement K [t] est une source d’inspiration pour formuler des conjectures sur Z et parfois sugg`ere des techniques.
Th´ eor` eme 2.3. — (Mason) (cf. [5] §4.3) Soient a(x), b(x) et c(x) des polynˆomes premiers entre eux deux `a deux tels que a + b + c = 0, alors
max{deg a, deg b, deg c} ≤ n
0(abc) − 1 o`u n
0(P ) est le nombre de racines distinctes du polynˆome P .
Preuve : Soient f =
acet g =
bcde sorte que f et g sont des fractions rationnelles qui satisfont l’´equation f + g + 1 = 0 ce qui donne f
0= −g
0et donc
b a = g
f = − f
0/f g
0/g . Rappelons que pour R(x) = Q
i
(x − ρ
i)
ri, on a
RR0= P
i ri
x−ρi
. Posons a(x) = Y
i
(x − α
i)
ai, b(x) = Y
j
(x − β
j)
bj, c(x) = Y
k
(x − γ
k)
ck, de sorte que
f
0f = X
i
a
ix − α
i− X
k
c
kx − γ
k, g
0g = X
j
β
jx − β
j− X
k
c
kx − γ
k. Pour N
0le ppcm des (x − α
i), (x − β
j), (x − γ
k) qui est donc de degr´e n
0(abc), on a
b
a = − N
0f
0/f
N
0g
0/g
o` u N
0f
0/f et N
0g
0/g sont des polynˆomes de degr´e inf´erieurs ou ´egaux `a n
0(abc) − 1. Or comme a et b sont premiers entre eux on en d´eduit que leur degr´e est aussi inf´erieur ou ´egal
`a n
0(abc) − 1. Pour c(x) la preuve est similaire.
Corollaire 2.4. — Soient f, g, h des polynˆomes premiers entre eux dont un au moins n’est pas constant alors l’´egalit´e f
n+ g
n= h
nest impossible pour n ≥ 3.
Preuve : Supposons f
n+ g
n= h
nde sorte que d’apr`es le th´eor`eme pr´ec´edent on a n max{deg f, deg g, deg h} ≤ deg f + deg g + deg h − 1.
En ajoutant ces trois in´egalit´es on obtient alors
n(deg f + deg g + deg h) ≤ 3(deg f + deg g + deg h − 1) et donc n < 3.
Remarque : selon le mˆeme proc´ed´e, on peut montrer que pour α, β, γ des entiers tels que 2 ≤ α ≤ β ≤ γ alors l’´equation f
α+ g
β= h
γn’a pas de solutions premi`eres entre elles sauf pour (α, β, γ) ´egal `a
(2, 2, γ), (2, 3, 3), (2, 3, 4), (2, 3, 5).
Corollaire 2.5. — (Equation de Catalan) Pour m, n ≥ 2, si l’´equation x
n− y
m= 1 poss`ede des solutions dans C(x) alors m = n = 2.
Preuve : Soient x = f /g et y = h/k ´ecrits sous forme irr´eductible une solution de x
n−y
m= 1 de sorte que
f
mk
n− h
ng
m= g
mk
m.
Comme f et g sont premiers entre eux, on obtient que si g(α) = 0 alors k(α) = 0 ; de mˆeme si k(α) = 0 alors g(α) = 0 de sorte que g(t) = Q
i
(t − α
i)
aiet k(t) = Q
i
(t − α
i)
biavec a
i, b
i≥ 1. Ainsi la multiplicit´e de α
icomme racine des polynˆomes f
mk
n, h
ng
met g
mk
nest respectivement ´egale `a nb
i, ma
iet nb
i+ ma
i. Si nb
i6= ma
ialors la multiplicit´e de α
idans f
mk
n− h
ng
mest strictement inf´erieure `a nb
i+ ma
id’o` u la contradiction. Ainsi nb
i= ma
ii.e. k
n= g
m. Apr`es division par k
n= g
m, l’´equation devient f
m− h
n= g
mqui d’apr`es le corollaire pr´ec´edent n’a des solutions que pour {m, n} = {2, 2} ou {2, 3}. Dans le second cas, on a k
n= g
m= l
6o` u l est un polynˆome alors que l’´equation f
3−h
2= l
6n’a pas de solutions, d’o` u le r´esultat.
Remarque : inspir´es par la preuve de Fermat via le th´eor`eme de Mason, Oesterl´e et Masser ont en 1985, propos´e une version sur Z du th´eor`eme de Mason que l’on appelle la conjecture abc, on renvoie `a l’exercice 7.6
2.3. Groupe de Galois. — automorphisme de K(t)/K : l’application P GL
2(K) −→
aut
K(K(T )) qui `a
µ a b c d
¶
associe T 7→
aT+bcT+dest un isomorphisme de groupes.
2.4. Dix-septi` eme probl` eme de Hilbert. — (prouv´e par Artin) : si r(x
1, · · · , r
n) ∈ R(x
1, · · · , x
n) est une fraction rationnelle r´eelle `a valeurs positives alors elle peut s’´ecrire comme une somme de carr´es de fractions rationnelles `a coefficients r´eels. Le r´esultat n’est pas valable pour les polynˆomes sauf pour n = 1 (th´eor`eme d’Artin-Cassels-Pfister).
la situation est particuli`erement simple comme le montre les deux r´esultats suivants.
Proposition 2.6. — Soit p(X) ∈ R[X] tel que pour tout x ∈ R on a p(x) ≥ 0. Il existe alors
f
1, f
2∈ R[X] tels que p = f
12+ f
22.
Preuve : On factorise p en s´eparant ses racines r´eelles de ses racines complexes : p(x) = a
Y
s i=1(x − z
i)(x − z ¯
i) Y
t k=1(x − α
k)
mk.
Comme p(x) ≥ 0 pour tout x ∈ R, alors a ≥ 0 et toutes les multiplicit´es m
ksont paires de sorte que l’on peut aussi s´eparer ses racines r´eelles en deux soit
p(x) =
³ √ a
Y
l j=1(x − z
j)
´³ √ a
Y
l j=1(x − z ¯
j)
´ , o` u cette fois-ci les z
jpeuvent ˆetre r´eelles. On ´ecrit alors √
a Q
lj=1
(x − z
j) = q(x) + ir(x) o` u q, r ∈ R[X] de sorte que √
a Q
lj=1
(x − z ¯
j) = q(x) − ir(x) et donc p(x) = q(x)
2+ r(x)
2. Th´ eor` eme 2.7. — (Artin-Cassels-Pfister) Soient K un corps de caract´eristique diff´erente de 2 et f ∈ K[X]. On suppose que
f (x) = X
n i=1α
ir
i(x)
2α
i∈ K, r
i∈ K(X)∀i = 1, · · · , n alors il existe des polynˆomes p
i∈ K[X] pour i = 1, · · · , n tels que
f (x) = X
n i=1α
ip
i(x)
2.
Preuve : Pour n = 1 le r´esultat est ´evident, supposons donc n > 1 et α
i6= 0 pour tout i.
On introduit la forme quadratique φ(u, v) = P
i
α
iu
iv
id´efinie sur K(x)
n; il s’agit alors de prouver que si f ∈ K[x] est tel que f = φ(u, u) avec u ∈ K(x)
nalors il existe w ∈ K[x]
ntel que f = φ(w, w).
Cas o`u φ est isotrope : nous allons en fait montrer que pour tout f ∈ K[x] il existe w ∈ K[x]
ntel que φ(w, w) = f (on n’utilise par l’hypoth`ese f = φ(u, u)). Soit u = (u
1, · · · , u
n) ∈ K[x]
nun vecteur isotrope, i.e. φ(u, u) = 0 avec u
1∧· · ·∧u
n= 1. Soit alors u
1v
1+· · ·+u
nv
n= 1 une relation de Bezout. On pose alors w
i0=
2αviide sorte que φ(u, w
0) = 1/2. Des ´egalit´es
φ(u, w
0+ λu) = φ(u, w
0) φ(u + λw
0, w
0+ λu) = φ(w
0, w
0) + λ
en rempla¸cant w
0par w
0− φ(w
0, w
0)u, on peut supposer que φ(w
0, w
0) = 0 de sorte que pour tout f ∈ K[x] on a
φ(f u + w
0, f u + w
0) = f
2φ(u, u) + 2f φ(u, w
0) + φ(w
0, w
0) = f ce qui donne le r´esultat en posant w = f u + w
0.
Cas o`u φ est anisotrope : on multiplie l’´egalit´e f = φ(u, u) par le ppcm des d´enominateurs des u
ice qui donne une ´egalit´e polynomiales α
1u
21+ · · · + α
nu
2n= f u
20. Parmi toutes les
´egalit´es de cette forme, on en consid`ere une telle que r = deg u
0est minimal ; il s’agit alors de montrer que r = 0. Supposons r > 0 et on effectue la division euclidienne des u
ipar u
0, i.e. deg(u
i− u
0v
i) ≤ r − 1. Soient alors les vecteurs u = (u
1, · · · , u
n), v = (v
1, · · · , v
n) ainsi que ˜ u = (u
0, · · · , u
n) et ˜ v = (v
0, · · · , v
n) avec v
0= 1. On note aussi
φ(˜ ˜ x, y) = ˜ φ(x, y) − f x
0y
0la forme sur K(x)
n+1avec des notations ´evidentes. Par hypoth`ese on a ˜ φ(˜ u, u) = ˜ φ(u, u) − f u
20= 0 et ˜ φ(˜ v, v) = ˜ φ(v, v) − f 6= 0 par minimalit´e de r > 0. En particulier ˜ u et ˜ v ne sont pas proportionnels et donc
˜
w = ˜ φ(˜ v, v)˜ ˜ u − 2 ˜ φ(˜ u, v)˜ ˜ v 6= 0
avec ˜ φ( ˜ w, w) = 0 comme le montre un calcul simple, i.e. ˜ φ(w, w) = f w
20. Pour aboutir `a une contradiction il s’agit alors de montrer que deg w
0< r. Comme v
0= 1 on a
˜
w
0= ˜ φ(˜ v, v)u ˜
0− 2 ˜ φ(˜ u, v)v ˜
0= ³P
ni=1
α
iv
2i− f
´
u
0− 2 ³P
ni=1
α
iu
iv
i− f u
0´
= P
ni=1
α
i³
v
2iu
0− 2u
iv
i+
uu2i0
´
− P
ni=1 αiu2i
u0
+ f u
0=
u10
P
i=1
nα
i(u
i− u
0v
i)
2car P
ni=1
α
iu
2i= f u
20. Or on a deg(u
i− u
0v
i) ≤ r − 1 et donc deg w
0= deg
³ X
ni=1
α
i(u
i− u
0v
i)
2´
− deg u
0≤ 2(r − 1) − r = r − 2.
3. Applications ` a la g´ eom´ etrie
3.1. Courbes unicursales. — ce qui signifie ´etymologiquement qu’on peut les tracer d’un seul coup de crayon ; ceci n’est vraiment exact dans le plan affine que lorsque le po- lynˆome R n’a pas de racine r´eelle. Sinon, c’est dans le plan projectif, qu’il faut se placer pour imaginer qu’on ne l`eve pas le crayon. La r´eciproque est fausse : la parabole diver- gente y
2= x
3− 1 est probablement la courbe non rationnelle dont l’´equation cart´esienne est la plus simple, se trace d’un coup de crayon ; une telle courbe est dite unipartite. Une param´etrisation propre est une une param´etrisation (`a l’exception ´eventuelle de quelques points) (x
1, · · · , x
n) = (f
1(t), · · · , f
n(t)) avec f
ides fractions rationnelles de K(t) (en pro- jectif [x
1, · · · , x
n+1] = [p
1(t), · · · , p
n+1(t)] avec p
ides polynˆomes). La param´etrisation est dite propre si K(t) = K(f
1, · · · , f
n), i.e. s’il existe une fraction rationnelle H en n variables telle que t = H(f
1, · · · , f
n) (c’est l’analogue formel de l’injectivit´e d’une param´etrisation).
Soit (f
1, · · · , f
n) une param´etrisation rationnelle et supposons qu’au moins une des fractions rationnelles f
iest non constante. D’apr`es le th´eor`eme de Luroth, il existe une fraction ration- nelle U de K(t) telle que K(f
1, · · · , f
n) = K(U ) et, n´ecessairement, U n’est pas constante.
On fait alors un ”changement de variable” : chaque f
iest de la forme g
i◦ U o` u g
iest une fraction rationnelle. On a ainsi associ´ee, grˆace au th´eor`eme de Luroth, une param´etrisation propre (g
1, · · · , g
n) `a la param´etrisation initiale (f
1, · · · , f
n). Les courbes rationnelles sont les courbes de genre nul.
Exemples : toute conique de P
2(C) est unicursale (application `a la recherche des points ra- tionnels d’une conique...)
3.2. La sph` ere de Riemann. — la droite projective complexe P
1(C), dit encore la sph`ere de Riemann S : ses fonctions m´eromorphes (f(z) et f(1/z) sont m´eromorphes) sont exacte- ment les ´el´ements de C(t). On interpr`ete alors P GL
2(C), le groupe des homographies, comme l’ensemble des automorphismes holomorphes de S ;
la projection st´er´eographique transforme C ∪ {∞} en S
2⊂ R
3. On peut alors montrer que
toute rotation de S
2est repr´esent´ee par une homographie ce qui fournit un isomorphisme
P SU
2(C) ' SO
3(R).
4. S´ eries formelles
4.1. D´ efinition. — On peut voir l’anneau des s´eries formelles K [[X]] comme le compl´et´e du localis´e de K[X] en l’id´eal (X) : le corps des fractions associ´e est alors l’anneau des s´eries de Laurent K((X)). Une fraction rationnelle ´ecrite sous forme irr´eductible P/Q, vue dans K((X)) est une s´erie formelle, i.e. un ´el´ement de K[[X]] si et seulement si Q(0) 6= 0.
Une question naturelle est de savoir reconnaˆıtre les s´eries formelles qui sont des fractions rationnelles, i.e. K[[X]] ∩ K(X) ⊂ K((X)). Le r´esultat est le suivant :
Proposition Soit S(X) = P
∞k=0
a
kX
kune s´erie formelle ; les points suivants sont alors
´equivalents :
– S appartient `a K(X) ;
– il existe des entiers n et k
0ainsi que des nombres c
1, · · · , c
nfix´es avec c
n6= 0 tels que pour tout k ≥ k
0, on ait la relation de r´ecurrence
a
k= c
1a
k−1+ c
2a
k−2+ · · · + c
na
k−n;
– il existe des polynˆomes P
1, · · · , P
net des nombres λ
1, · · · , λ
ntels que pour tout k assez grand,
a
k= P
1(k)λ
k1+ P
2(k)λ
k2+ · · · + P
n(k)λ
knRemarque : Par ailleurs on a S = P/Q avec deg Q = n et deg P ≤ k
0.
Applications : les probl`emes de d´enombrement (par exemple les nombres de Catalan, le nombre de chemin de Dick...), sommes de Newton
4.2. Relations de Newton et de Waring. — notons s
d= X
1d+ · · · + X
ndet soit dans Z[X
1, · · · , X
n, T ], F (T) = Q
ni=1
(1 − T X
i) = 1 − σ
1T + σ
2T
2− · · · + (−1)
nσ
nT
n. On a
−T F
0(T )
F (T) = T X
11 − T X
1+ · · · + T X
n1 − T X
n= X
m≥1
T
ms
mo` u la derni`ere ´egalit´e d´ecoule du d´eveloppement en s´erie formelle (1− Z)
−1= P
m≥0
Z
mpour Z = T X
i. Apr`es simplification par T , on obtient la relation de Newton
F (T ) ³ X
m≥1
T
m−1s
m´
+ F
0(T ) = 0
qui est une ´egalit´e dans Z[X
1, · · · , X
n][[T]]. En consid´erant le coefficient de T
k, on trouve :
k ≥ n : s
k−σ
1s
k−1+· · ·+(−1)
nσ
ns
k−n= 0 1 ≤ k ≤ n : s
k−σ
1s
k−1+· · ·+(−1)
k−1σ
k−1s
1+(−1)
kks
k= 0.
Dans Q[X
1, · · · , X
n][[T ]], la relation de Newton s’´ecrit
FF(T0(T))= −P
0(T ), o` u P (T) = P
m≥1 sm
m
T
m. Par
¿int´egration
Àon obtient
F (T ) = exp
³
−P (T )
´
= 1 − P (T ) + 1
2 P (T )
2− 1
3! P (T )
3+ · · ·
ce qui a bien un sens puisque P(T) commence par T et donc P(T )
kpar T
kde sorte que le coefficient de T
kne fait intervenir que les P (T )
jpour j ≤ k et est donc fini. En particulier, on note que cette expression permet de calculer le polynˆome G
ktel que σ
k= G
k(s
1, · · · , s
n).
Si inversement on cherche `a exprimer les s
ien fonction des σ
1, · · · , σ
n, on utilise l’expression P(T) = − log
³ F (T )
´
o` u F (T ) = 1 − T G(T ) avec G(T) = σ
1− σ
2T + σ
3T
2+ · · · et donc P (T ) = T G + T
2G
22 + T
3G
33 + · · ·
Corollaire 4.1. — Si K est de caract´eristique nulle alors la famille (s
1, · · · , s
n) de K[X
1, · · · , X
n] est alg´ebriquement libre sur K et engendre l’alg`ebre K[X
1, · · · , X
n]
Σn.
4.3. Fonction zeta. — Soit f (y) ∈ F
p[y
0, · · · , y
n] un polynˆome homog`ene, pour tout s ≥ 1, on note N
sle nombre de z´eros de f dans P
n(F
ps).
D´ efinition 4.2. — La fonction zeta de l’hypersurface projective d´efinie par f est la s´erie formelle
Z
f(u) = exp
³ X
∞s=1
N
su
ss
´ . Remarque : la s´erie formelle P
∞s=1Nsus
s
´etant de valuation 1, la s´erie Z
f(u) est bien d´efinie.
Plus g´en´eralement pour toute vari´et´e alg´ebrique V , on notera Z
V(u) sa fonction de zeta.
Exemples de l’hyperplan `a l’infini : H
0= {[a
0, · · · , a
n] ∈ P
n(F
q) : a
0= 0}. On a H
0(F
q) ' P
n−1(F
q) et donc
N
s= q
s(n−1)+ q
s(n−2)+ · · · + q
s+ 1 on utilise que P
n(F
q) = A
n(F
q) `
P
n−1(F) avec |A
n(F
q)| = q
n. On a alors X
∞s=1
N
su
ss =
n−1
X
m=0
³ X
∞s=1
(q
mu)
ss
´
= −
n−1
X
m=0
ln(1 − q
mu) et donc Z
H0(u) = (1 − q
n−1u)
−1(1 − q
n−2u)
−1· · · (1 − qu)
−1(1 − u)
−1.
Weil a montr´e que pour tout f(x
0, x
1, x
2) ∈ F
q[x
0, x
1, x
2] homog`ene de degr´e d non sin- guli`ere sur ¯ F
p, la fonction zeta ´etait une fraction rationnelle et plus pr´ecis´ement Z
f(u) =
P(u)
(1−u)(1−qu)
o` u P (u) est un polynˆome de F
q[u] de degr´e (d − 1)(d − 2) dont les racines sont de module q
−1/2: ce dernier r´esultat est appel´e l’hypoth`ese de Riemann pour les courbes.
Il a alors conjectur´e que la rationnalit´e de la fonction zeta de toute vari´et´e alg´ebrique, dont Dwork a donn´e une preuve en 1959, ainsi que l’hypoth`eses de Riemann, dont une preuve a
´et´e donn´ee par Deligne en suivant le programme de Grothendieck.
Proposition 4.3. — La fonction zeta Z
f(u) est rationnelle si et seulement s’il existe des nombres complexes α
i, β
jtels que
N
s= X
j
β
js− X
i
α
si.
Preuve : En reprenant la mˆeme technique que dans les exemples pr´ec´edents, on montre que si N
sest de la forme P
j
β
sj− P
i
α
sialors Z
f(u) =
Q
i(1−αiu) Q
j(1−βju)
.
R´eciproquement supposons la fonction zeta rationnelle, alors comme sont terme constant est visiblement ´egal `a 1, on peut supposer qu’elle s’´ecrit sous la forme P (u)/Q(u) avec P (0) = Q(0) = 1 :
Z
f(u) = Q
i
(1 − α
iu) Q
j
(1 − β
ju) avec α
i, β
j∈ C. La d´eriv´ee logarithmique donne
Z
f0(u) Z
f(u) = X
i
−α
i1 − α
iu − X
j
−β
j1 − β
ju .
En d´eveloppant en s´eries formelles, on obtient alors uZ
f0(u)
Z
f(u) = X
∞ s=1³X
j
β
js− X
i
α
si´ u
s. Or le membre de droite est ´egal `a P
∞s=1
N
su
set donc N
s= P
j
β
js− P
i
α
si. 4.4. Combinatoire. —
5. Applications ` a l’analyse 5.1. Int´ egration des fractions rationnelles. —
5.2. Formule de Plouffe. —
5.3. Th´ eor` eme de Muntz. — via les d´eterminants de Cauchy ;
5.4. Le th´ eor` eme de Runge. — Si f est une fonction holomorphe d´efinie sur un ouvert Ω, si Z est un ensemble contenant au moins un point dans chaque composante connexe du compl´ementaire de Ω dans le plan compl´et´e ˆ C, alors f est dans l’adh´erence de l’ensemble des fractions rationnelles `a pˆoles dans Z pour la topologie de la convergence uniforme sur tout compact. En particulier si f est une fonction holomorphe d´efinie sur un ouvert simplement connexe Ω, alors il existe une suite de polynˆomes convergeant uniform´ement vers sur tout compact ;
5.5. Formule des r´ esidus. — Applications de la formule des r´esidus au calcul d’une int´egrale par exemple R
∞0 dt 1+t6
...
6. D´ eveloppements
– la d´ecomposition en ´el´ements simples (pr´esenter un algorithme)
– Nullstellensatz en utilisant le fait que les (
X1−a)
a∈K, K alg´ebriquement clos non d´enombrable, est une partie libre non d´enombrable de K(X) [2]
– d´eterminants de Hankel [?]
– ´equivalent asymptotique du nombre de solutions d’une ´equation diophantienne de degr´e 1 [3] [?]
– Luroth et param´etrage propre des courbes unicursales
– th´eor`eme de Mason et application `a l’analogue de la conjecture de Catalan ; – combinatoire
– les automorphismes de K(T ) [1]
– d´eterminant de Cauchy et th´eor`eme de Muntz – 17-`eme probl`eme de Hilbert
– Lucas et une g´en´eralisation
7. Questions
Exercice 7.1. — Quelles sont les fractions rationnelles r´eelles paires ? Exercice 7.2. — Soit A =
µ 1 −1
1 0
¶
; donnez toutes les fractions rationnelles invariantes par A.
Exercice 7.3. — On consid`ere la courbe param´etr´ee x(t) = t
2+ t + 1, y =
tt22−1+1. En donner une ´equation alg´ebrique.
Exercice 7.4. — Soient a
1, · · · , a
ldes entiers positifs premiers entre eux dans leur ensemble.
Soit A
nle nombre de solutions enti`eres positives de
a
1x
1+ a
2x
2+ · · · + a
lx
l= n (1) Montrez que
n→∞
lim A
nn
l−1= 1
a
1· · · a
l(l − 1)! .
(2) On suppose en outre que les a
isont premiers entre eux deux `a deux ; montrez alors que A
n= P (n) + Q
no`u P (x) est un polynˆome `a coefficients rationnels de degr´e l − 1 et o`u la suite Q
nest p´eriodique de p´eriode a
1· · · a
l.
(3) Dans le cas l = 2 o`u a
1= a et a
2= b sont premiers entre eux, montrez que A
n≤ 1 quand n > ab,
A
n≥ 1 quand n > ab − a − b, avec :
– A
ab= 2, – A
ab−a−b= 0, – A
n+ab= A
n+ 1,
– A
nest ´egal `a b
abnc ou b
abnc + 1.
Exercice 7.5. — Soient n > 2 et x, y, z trois polynˆomes de C[X] premiers entre eux ; mon- trez sans utiliser la d´erivation que x
n+ y
n= z
nimplique que les trois polynˆomes sont des constantes.
Exercice 7.6. — La conjecture abc est la suivante : soit ² > 0 il existe alors une constante K
²telle que pour tous a, b, c entiers relatifs premiers entre eux v´erifiant a + b = c, on ait
max{|a|, |b|, |c|} ≤ K
²N
0(abc)
1+²o`u N
0(n) est le produit des nombres premiers divisant n.
Montrez, en supposant la conjecture abc v´erif´ee, qu’il existe N qui d´epend explicitement de K
²tels que pour tout n ≥ N , l’´equation x
n+ y
n= z
nn’a pas de solutions enti`eres.
Remarque : la conjecture abc implique plusieurs r´esultats tr`es importants comme la conjecture
de Spiro, le th´eor`eme de Faltings, l’existence pour a ≥ 2 fix´e, d’une infinit´e de premiers p tel
a
p−16≡ 1 mod p
2, la conjecture d’Erdos-Woods (i.e. il existe une constante k > 0 telle que
pour tous x, y positifs si N
0(x + i) = N
0(y + i) pour tout i = 1, 2, · · · , k alors x = y).
8. Solutions 7.1
7.2 Le polynˆome caract´eristique de A est x
2− x + 1 i.e. Φ
6(x) de sorte que A est d’ordre 6 dans GL
2(C) et d’ordre 3 dans P GL
2(C). Pour construire une fraction rationnelle invariante par A on moyenne les ´el´ements de l’orbite de X sous l’action du groupe engendr´e par A :
F(X) = X
2 k=0A
k.X =
³
X + (1 − 1
X ) + −1 X − 1
´
= X
3− 3X + 1 X(X − 1) .
On a alors K(F ) ⊂ K(X)
<A>⊂ K(X) avec [K(X) : K(F )] = 3. Or comme K(X)
<A>6=
K(X) on en d´eduit par la multiplicativit´e des degr´es que K(X)
<A>= K(F).
Remarque : on aurait aussi pu argumenter que < A > est contenu dans aut
K(X)<A>K(X) qui est de cardinal inf´erieur ou ´egal `a [K(X) : K(X)
<A>] autrement dit ce degr´e est sup´erieur ou ´egal `a l’ordre de A dans P GL
2(C).
7.3 Consid´erons les polynˆomes t
2+ t + (1 − X) et (Y − 1)t
2+ (Y + 1) de R[X, Y ][t]. Or ces deux polynˆomes ont un z´ero commun, si et seulement si leur r´esultant est nul soit
¯ ¯
¯ ¯
¯ ¯
¯ ¯
1 1 (1 − X) 0
0 1 1 (1 − X)
(Y − 1) 0 Y + 1 0
0 (Y − 1) 0 Y + 1
¯ ¯
¯ ¯
¯ ¯
¯ ¯
= ...
7.4 (1) De l’´egalit´e X
∞ n=0A
nz
n= 1
(1 − z
a1) · · · (1 − z
al) = 1 a
1· · · a
l1
(1 − z)
l+ F(z)
o` u F (z) se d´ecompose comme une somme de termes de la forme λ
(1−ωz)1 ko` u λ ∈ Q, ω est une racine a
1· · · a
l-`eme de l’unit´e distincte de 1 et, comme a
1, · · · , a
ln’ont pas de facteurs communs, k ≤ l − 1. Le r´esultat d´ecoule alors de l’´ecriture
(k − 1)!
(1 − ωz)
k= X
∞ n=0(n + k − 1) · · · (n + 1)z
n.
(2) Comme les a
isont premiers entre eux deux `a deux, on peut ´ecrire Q
li=1