P. J. C AHEN
Fractions rationnelles à valeurs entières
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 66, série Mathéma- tiques, n
o16 (1978), p. 85-100
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FRACTIONS RATIONNELLES A VALEURS ENTIERES
P.
J.
CAHENUniversité de Tunis
RESUME : Soit A un anneau
intègre
de corps des fractions K.On dit
qu’une
fractionrationnelle,
à coefficients dansK,
est à valeurs entières si elleprend
sesvaleurs dans A. On veut
généraliser
une étude antérieure[(3)] ]
faite dans le cas d’un anneau de valuation discrète de corps résiduel fini.Ici A est un anneau de valuation discrète
quelconque
et on étudie les fractions rationnellesqui prennent
des valeurs entières sur unepartie
arbitraire S de K. Elles forment un anneau,qu’on
noteR(S),
et on veut déterminer sonspectre.
On montre d’abord que
R(S)
est un localisé deR(K).
On étudie d’abord les idéauxpremiers
au-dessus de l’idéal maximal de
A,
on montrequ’ils
sont maximaux[ §
1].
Onpeut
considérer les fractions rationnelles deR(K)
comme des fonctions continues de K dans A. Mais onpeut compléter
Ket lui
adjoindre
unpoint
à l’infini(de
valuation - 00),
K est dense dans ce nouvel espacetopologique K’
et les éléments deR(K)
sont encore des fonctions continues deK’
dansÂ.
On met ainsi en évidence des idéauxmaximaux, appelés ponctuels,
enbijection
avec lespoints
deK’ :
si a est unpoint
deK’,
l’idéal
Ma
est l’ensemble desfr actions rationnelles dont la valeur en a est de valuationstrictement
positive. Quand
le corps résiduel de A estfini,
lecomplété
de K est localementcompact,
doncK’
estcompact
et il en résultequ’il n’y
a pas d’autres idéaux maximaux dansR(K)
[§ 2et §3].
Mais
quand
le corps résiduel de A estinfini, R(K)
est inclus dans l’anneau de la valuation v*de
K(X)
définie sur lespolynômes
comme l’infimum des valuations des coefficients. L’ensemble des fractions rationnelles de valuation v* strictementpositive
forme dansR(K)
un nouvel idéal maximal Mv*. Si x est un élément deK,
z un entier relatif et 1T une uniformisante dansA,
on définit unautomorphisme 0
deK(X)
enposant 0 (f) = f(x
+X).Par restriction, 0
est unautomorphisme
deR(K).
Ainsi~
est encore un idéal maximal deR(K),
deux idéaux ainsiobtenus sont
identiques
si et seulement si l’entier z est le même et la différence x - y, des éléments de 1’ , est de vacation au moins z[ § 4 et § 5 ] .
Les localisés de
R(K)
en ses divers idéaux maximaux sont des anneaux devaluation,
valuationfhscrète ou pour l’idéal
ponctuel Ma quand
a est transcendant surK,
valuationdr halatelar 2 pour
Ma quand
a estalgébrique. R(K)
est donc un anneau de Prüfer. Les idéauxpremiers
deR(K)
au-dessus de ]"idéal(0)
de A sont donc enbijection
avec des valuations deK(X) : précisément
la valuation(1 /x ) adique
et les valuationsP-adiques quand
lepolynôme
irréductible Pa une racine dans
K.
Pourterminer,
on montre exactementquels
idéaux se remontent dans le localiséR,( ~ }. [§6et § 7].
Notations : A un anneau de valuation
discrète ;
K son corps desfractions ;
v lavaluation ;
7r une uniformisante(donc v(TI )
=1 )
ri k le corps résiduelA/ 7r A. K le complété
deK, Â
celui de A. Onconsidère v comme une valuation de
K.
On note x la classe d’un élément x deÂ
dans k =7rÂ.
N l’ensemble des entiers natiircls. 7/, l’ensemble des entiers relatifs.
§
1. INTRODUCTION :Soit S iine
partie
de K. on noteR,(S)
l’anneau des fractions rationnelles à valeurs entières sur S :On note
v.f(x) la
valuation def(x), si x
CK;
on a encoreR(S)
={f
EK(X)I ( v.f(s) z 0, V
s ( SI D’abordparmi
ces fractionsrationnelles,
il est intéressant d’examiner lespolynômes
à valeurscnt ières, soit
R,(S) n
K[ X ]
On avait fait cette étude pour l’anneauR(A) n
K[ X ]
despoly-
nômes -1 valenrs entières sur 11
[ (3) ] .
Si A est un anneau de valuation de corps résiduelinfini,
alorsR,(A ) n K [ X ]
est toutsimplement
l’anneau depolynômes
A[ X 1 [ cf . (4) §
4Exemple
-LEMME 1.1. : L’anneau des
polynômes
à valeurs entières sur K n’est formé que des constantes entières :R,(K)
n K[ X ] =
A.En
effet,
unpolynôme
non constantprend
une valeur de valuationnégative
en tout élément x de valuationnégative,
assezgrande
en valeur absolue.Par contre, dans tous les cas,
R(K)
estsubstantiel,
et il est immédiat queR(S)
contientR (K ).
PROPOSITION 1.2. : Le corps des fractions de
R(K)
estK(X).
Soit f E
K(X).
Onii+f2 et gl = f/ii+f2
alorsf 1
etgl
sont dansR(K)
et f := f 1 gr
°PROPOSITION 1.3. :
R~S)
est le localisé deR(K) pour
lapartie multiplicative
Inversement si f E
K(X),
on poseMontrons l’existence de fractions rationnelles
qui «séparent»
lespoints.
PROPOSITION 1.4 : Soit x E K et n E
Z,
on dansR(K)
telles quev.
(y) ~
1 si et seulement siv(y - x) >
nv.
B!Ix , n (y) z 1 si et
seulement siv(y - x)
n.I+euve :
on a même
(x, n)
= 1quand v(y - x) Z
n.Il suffit alors de faire
7r / x,n ~
.On veut étudier le
spectre
deR(S),
par localisation il suffit de déterminer lespectre
deR(K),
toutefois on a souvent intérêt à raisonner directement sur
R(S).
CommeR(S)
est uneA-algèbre
il y a d’unepart
les idéauxpremiers qui
contiennent ii,, d’autre part
les idéauxpremiers
d’intersection nulle avec A.PROPOSITION 1. 5 : Si M est un idéal
premier
deR(S)
contenant ~r alors M est maximal.Preuve : Si
M,
soit g =fi 7T
+f 2 . On voit que g e R(S) (et
même g ER(K)).
Mais on a :donc
(1 - fg)
E M et M est maximal car f est inversible modulo M.On commence l’étude du
spectre
par la détermination de ces idéaux maximaux.§
2. FONCTIONS CONTINUES :On
peut
considérer les fractions rationnelles comme des fonctions continues : si f eK(X)
on
peut
considérer que f est à coefficients dansK,
c’est alors une fonctionméromorphe
de K dans A.Si f E
R(S),
enparticulier
f n’a pas depôles
dansS,
ni dans sa fermeturetopologique
et c’est unefonction continue à valeurs dans A.
~
A A
Il y a lieu
d’adjoindre
aucomplété
de K unpoint
à l’infini. Si K est localementcompact,
ils’agit
duprocédé
decompactification
d’Alexandroff[(1) §
10. Théorème4] .
En toute
généralité
on considère deuxcopies
de K recollées dans lecomplémentaire
de 0 parl’homéomorphisme
x -~1/x.
On note K’ ce nouvel espacetopologique,
réunion deK
et d’unpoint
à l’infini w , ce
point
à l’infini a poursystème
fondamental devoisinages
A ~ A A
K est dense dans K’. Si S est une
partie
deK,
on note S la fermeture de S dansK,
S’ sa fermeture dans K’.Si w n’est pas adhérent à
S,
alors S =S’. (C’est
le cas deA).
- Si U est adhérent à
S,
alorsS’
=S U
dans ce cas :3 s E S et
v(s) :9 -
n.Quand
w est adhérent àS,
onpeut prolonger
une fonction deR(S)
defaçon continue,
nonseulement sur
S,
mais aussi surS’ :
on pose g =f(l/X),
g est une fraction rationnelle à valeurs entières surIls (soit
l’ensemble des éléments1/s
oùs E S).
L’élément 0 est adhérent à1/S,
ce n’estdonc pas un
pôle
de g et onpeut
fairef(w )
=g(O), qui
est dans A par continuité.On note
C(S’)
Panneau des fonctions continues deS’ dans Â.
On a donc unpl()ngemetil
naturel :
PROPOSITION 2.1 : Si NI est un idéal
premier
deR(S)
contenant rr , alors M se relève dans(1(S’).
Preuve : Il est immédiat que 7r
11 (S)
CR(S) n
7rC(~’).
Inversement si f E-Il(S)
etf C x 1. d s E
S,
doncf, / 7r
ER(S)
et f E 7rR(S).
Ainsi
C(S")"
on a donc l’inclnsion :Les idéaux
premiers
deR(S),
contenantcorrespondant
aux idéauxpremiers
deils sont tous maximaux et minimaux
[ proposition 1.5 J
et se relèvent donc dans(1(§’) / ~
[ (2)
II.§
2.Proposition 1.6 ).
-On est donc conduit à examiner les
idéaux premiers
contenant TI deCrS’),
lespectre premier
de l’anneauC(S’)/TI C(S,).
On noteC(S’)
cet anneau. C’est aussi l’anneau des fonctions continues de S’ dans k muni de latopologie discrète,
c’est-à-dire des fonctions localement constantes deS’
dans k. Eneffet,
si f est un élément deC(S’),
lafonction ~ (f) qui
vautfi
onest localement constante et à valeurs dans
k ;
on définit ainsi unhomomorphisme
0 :
(;(S’)
+C(S’), surjectif
et de noyau iiC(S’)
LEMME 2. 2 : Il y a
bijection
entre les idéaux propres deC(S’) et
les filtres de(S’)
dont une haseest formée d’ensembles ouverts et fermés.
Pre,nve : Si f est une fonction localement constante de
S’
dans k on noteX f
l’ensemble despoints
ouelle s’annule.
Xf
est ouvert et fermé.Si 1 est un idéal propre, les ensembles
Xf,
où fparcourt I,
forment une base de filtre(il
suffitde vérifier que
Xg
n’est pas vide si f et g sont dans 1 : eneffet,
siX9
nn pose :x
1/f
surXgl
nulle sur lecomplémentaire
deX 9
P =
1/g
sur lecomplémentaire
deXg,
nulle surXg ,
alors 1 * À f + 1J
g ( 1,
et 1 n’est pas un idéalpropre).
Si des ensembles ouverts et fermés forment une base de
filtre,
l’ensemble des fonctions f telles queX f
est dans le filtre est un idéal propre deC(S’).
On vérifie
qu’il s’agit
d’unebijection
entre idéaux et filtres.LEMME 2. 3 : Les idéaux
premiers
deC(S’) sont
maximaux.Preuve : Si P est
premier,
et sif ~ P ,
on pose g =1/
f 2
si
f ~ 0 ;
g = 0 si f = 0. Alors g est localement constante et f(1 - fg) =
0 EP,
doncfg =
1(modulo P).
Ainsi les idéaux
premiers
deC(S’) correspondent
aux filtres maximaux pour lapropriété
d’avoir une base d’ensembles ouverts et fermés.
Parmi ces filtres maximaux sont les filtres
Fa
desvoisinages
d’unpoint
a(ils possèdent
une based’ouverts fermés car
S’
est totalementdiscontinu).
Si le corps résiduel k de A est
fini,
alorsK
est localementcompact
et K’ est soncompactifié
d’Alexandroff [ (2).
VI§ 5. Proposition 2] . S’ est
aussicompact
car fermé dansK ;
tout filtre F deS’ possède
unpoint
adhérent a[(1) §
10. Définition1 ]
: le filtreFa
rencontre donc tous lesensembles du filtre
F,
mais si Fpossède
une base d’ensembles ouverts etfermés, Fa
est alorsplus
fin que F. D ans ce cas les filtres maximaux
qui
nousintéressent,
sont les filtresFa .
On retrouve lerésultat
classique [ (2)
II§4.
Exercice 17]:
PROPOSITION 2. 4 : Si S’ est
compact,
lespectre
deC(S’)
est enbijection
avec lespoints
deS’.
Si
S’
n’est pascompact,
il y a d’autres filtresmaximaux,
d’autres idéauxpremiers
dansC(S’),
§
3. IDEAUX PONCTUELS DER(S) :
Au filtre
F
a de S’correspond
l’idéal maximal deC(S’)
des fonctions nulles sur unvoisinage
de a , soit l’idéal des fonctions nulles en a .
Puisque C(S’) est
lequotient C(S’) / TI" C(S’) ,
il ycorrespond
l’idéal des fonctions deC(S’) qui prennent
en a une valeurf(a )
dans l’idéal maximal ir A.Comme
R(S)
est inclus dansC(S’),
cet idéaldécoupe
un idéalpremier
deR(S),
contenant ii donc maximal[proposition
2.1] qu’on
noteMa .
On dit que c’est un idéalponctuel
deR(S).
PROPOSITION 3. l. Soit a C
S’ ;
alors l’idéalponctuel
deR(S)
a k pour corps résiduel. Si a 1: B alors
Mot Me .
Prenne : On a un
homomorphisme 0: R(S)
-~ k telque 0 (f) 3 f (a ), son
noyau estM ,
ainsi
R(S) lM a
= k.Si a ~ (3 dans
S’,
mais que a et S sont à distancefinie,
alorsv( a - S ) =
n ~ . .On trouve x e
S, proche
de a(soit
tel quev(
a-x) >
n +1)
et alors biensûr, v( ~ - x) =
n.La fraction rationnelle élémentaire
’Px n
+ 1[proposition 1.4.] ]
est dansR(K),
doncdans R(S),
mais aussi dans
K(X),
on a alorsv.
~P x,n , 1 (a ) ~
1 donc1 E Ma
mais v.
’Pxn+ 1 ( a ) -
0 doncM S .
Si maintenant on veut comparer
M
etM quand
w est adhérent àS,
on écritexplicitement
On voit que si x est
proche
de a dans S(il
suffit d’avoirv(x - 1)
alors’P x, 1 EMet
maisM ~ .
Remarque :
Il n’est fait aucunehypothèse
sur la cardinalité de k.COROLLAIRE 3.2. : Soient
SI
etS2
deuxparties
deK,
alorsR(Sl)
=R(S2)
si et seulement siSi
etS2
ont même fermeturetopologique
dans K.Preuve : Soit S la fermeture de S dans K. On a bien sûr
R(S),
maisinversement,
si fprend
des valeurs entières sur
S,
fprend
aussi des valeurs entières sur S par continuité. AinsiR(S) = R(S)
et
R(Si ) = R(S2) S2. Réciproquement,
supposons que a est adhérent àSi
mais non àS2 ,
alors l’idéalMa
deR(K)
ne rencontre pas lapartie-multiplicative
mais rencontre
TS2 ,
eneffet,
une boule de centre a de «rayon n» assezpetit
est d’intersection vide avecS2 ,
si x E K est dans cette boule alorsMa n TS 2 [ proposition
1.41.
Ainsi
R(Sl) r R(S2)
car ce sont les localisés deR(K)
pour lesparties multiplicatives
etTS2
[ proposition 1.3. j.
ASi k est
fini,
ou siplus généralement
S’ estcompact (parce
que S est fini parexemple)
les seulsfiltres maximaux de
S’
sont les filtresF a des voisinages
despoints [ (proposition
2.4.]
commetous les idéaux
premiers
deR(S)
contenant 7r se relèvent dansC(S’)
on a :THEOREME 3. 3. : Si S’ est
compact,
les idéauxpremiers
deR(S)
contenant 7r sont les idéauxMa
en
bijection
avec lespoints
de S’.n’est pas
f ini
onpeut
mettre en évidence d’autres idéaux deR(K).
Mettons en évidence un idéal maximal de son localisé
R(A) :
La valuation v de K admet un
prolongement
naturel àK(X), qu’on
notev*,
défini sur lespolynômes
par :c’est encore une valuation
discrète,
on note V l’anneau de cette valuation dansK(X).
Son corps résiduel estk(X) [ (2) VI. §
10.proposition 2 ] .
LEMME 3. 4. : Si k est de cardinal
infini,
alorsR(A) eV.
Preuve : Si f ~
0,
onpeut
écrire f =7Tn p/q
oùp/q
est irréductible etv*(p)
=v*(q)
= 0.On a alors
v*(f)
= n.L’image
de p dansk[X] ]
n’est pas nulle et n’aqu’un
nombre fini de racines.si a ( A est tel
que 7
ne soit pas une de cesracines,
alorsv.p(a)
= 0 tandis quev.q(a) >
0, doncv.f(a) ~
n. Mais si f ER(A) alors f(a)
CA, donc v*(f) =
n >v.f(a) >
0.Ainsi l’idéal maximal de V a pour intersection dans
R(A) (et
aussi dansR(K))
un idéalpremier
contenant 7r
, donc maximal, qu’on
noteMV*.
LEMME 3. 5. : Si k est de cardinal
infini,
alorsest un idéal maximal de
R(A) qui
n’est pasponctuel (c’est-à-dire
de la formeMa ).
Preuve : Soit a un
point
deÂ,
et a E Atel que v(a - a ) ~ 1,
alorsDonnons maintenant une autre caractérisation de
Si f E
R(A), on note X
l’ensemble despoints
a ~Â
oùv.f(a) >
1. C’est aussi l’ensemble despoints
oùl’image
de f dansC(Â)/,ff C(Â)
s’annule. Par définition f ~Ma
si et seulement sia 6
Xf (ou
bienXf
~Fa
filtre desvoisinages
de a).
Si f e
R(A)
on noteX’~ l’image
deXf
par lasurjection canonique A -+ A/ 71" Â
= k.Par
exemple
si f EMa
alors a CX"f.
*LEMME 3. 6 : Si k est de cardinal
infini,
alors f EMv*
si et seulement siX’f
est decomplémentaire
fini dans k.
Pre,uve : Soit f E
R(A)
et f ~ 0(bien
sûrX’ 0
=k)
alors on écrit f =TInp/q
où n ~ 0. Si n =0,
donc
f g Mv*’
on voit queB’ .f(a) ~
1 seulement si 7 est racine de la classe de p dans k[ X] ,
ainsi
X’ f
est fini.Si
n > l , donc f (Mv*
on voit quev.f(a) >
1 pourvuque’i
ne soit pas racinede la classe de q dans k
[ X ] ,
ainsiX’ f
est decomplémentaire
fini dans k.R,emarque
3. 7 : Si k est de cardinalinfini,
les idéauxpremiers
deR(A)
contenant ir se relèventbien
dans
C(Â) mais
iln’y
aplus bijection !
Les idéaux maximaux deC(Â) correspondant toujours
à desfiltres de A
[ § 2],
on va enfabriquer deux ;
en considérant deux suites(xn)
et(yn)
deA,
tellesque
les classes
Xn et y n
soient toutes distinctes dans k.On note
Xr = {x E Â t 3n ~ r et v(x - xn) z 1 }
Xr
est l’union des boules de centre n > r, de «rayon 1 ». Les ensemblesXr
sont ouverts et fermés et forment une base de contenu dans un filtre maximal F par le lemme deZorn,
il ycorrespond
un idéal maximal M deC(Â).
De même on a des ensemblesYr , fabriqués
à l’aide de lasuite
(yn),
contenus dans un filtre maximal Gauquel correspond
un idéal maximal N deC(Â).
Cesidéaux sont
distincts,
car les filtres sontdistincts,
eneffet, Xr
etYr
sont sanspoint
commun. Mais sif E
MV*
alorsX’ f
est decomplémentaire fini,
et on voit queX f
contient à la foisXr
etYr
pour rassez
grand.
Ainsi f EM, et f E N, on a
donc :§
4. FIBRE AU-DES5IlS DE Tf DE~, ( ~’1).
On détermine ici tous le~ idéaux
premiers
deR,(A)
contenant 7r. Onrécupère
aussi les idéauxponctuels
mais il étaitplus conceptuel d’envisager
ceux-ci à l’aide des fonctions continues. On endéduira,
auparagraphe suivant,
la fibre au-dessus de 1T deR(K),
donc deR(S),
par localisation.Bien sûr cette étude n’est désormais utile que si k est infini.
Si f f
R(A),
on note encoreX f
lespoints
a de A tels quev.f(a) >
1 . Pour n à1,
on notePn
lasurjection canonique :
 -A / n
m, on notePn,m
lasurjection
Pn,m :
nA -
0, telle quepm = Pn,m
0Pn-
On a unsystème projectif
etA = Inn
On note
X’
fl’image
deX f
parPn
c’est aussil’image
deXf n
A parPn,
car A est dense dansA,
ainsi :Xnf ={x
f EA/ un A 1
ia E Atel que v.f(a) >
1 nx} .
Si M est un idéal de
R(A ),
on noteXn
l’intersectionXn
= nXn .
M M f E M f
On va montrer que la suite
XI ..., Xn ,
.... caractérise les idéauxpremiers
deR(A)
contenant Tr .M M
LEMME 4.1 : Soit M un idéal
premier
deR(A)
contenant Tr, alors ou bien ou bienXn
m m
est réduit à un
point.
Preuve : Si
Xn
M n’est pasvide,
supposons queXn
Ni contienne à la foisp(a)
etp(b) (où
a, b E A et
v(a - b) n).
Les fractions rationnelles élémentaires[proposition
1. 4.1]
’P *
’P a n
etY = ’y a,n
sont dansR(K)
donc dansR(A),
et on vérifie facilement queçp T
E ifR(A)
C M. Pourtant onvoit,
parconstruction,
quePn(b) (/ X~
donc’P t¡
M etdonc ?
t¡
M une contradiction ! 1 Enparticulier,
on a :PROPOSITION 4. 2. Soit M un idéal
premier
contenant 7r deR(A)
et a unpoint
de a( a )}
, Y n > 1 si et seulement si M =Ma .
m
Preuve : Par définition de
Ma si
f EMa
alors a EX f ,
on a doncXn =
n > 1.Inversement,
si M est tel queXn
n >l,
il suffitMa
Mde montrer que M c car M est maximal. Si donc f E
M,
il suffit de montrer quev.f ( OE
1.On raisonne par l’absurde :
Si
v.f( a )
=0,
alorsv.f( a )
= 0 si a E A estproche
de a , soit tel quev(a -
n pour nassez
grand ;
mais alorsPn( a ) ~. X5
fLEMME 4. 3. Soit M un idéal
premier
deR(A)
contenant 7r . Il existe f dans M tel queXn
est fini fsi et seulement si
Xn
n’est pas vide. Dans cesconditions, Xn -
et’P a n E M,
mm’ ’
pour un élément a de A.
Preuve : Si il existe f C M et que
Xn
f estfini,
alorsXn
f n’est pas vide(sinon
f estinversible)
et onpeut
choisir f afin queXn
soit minimal. Pour montrer que il suffit de montrer quef M
Xn
c g E M.f g
Si ce n’est pas le cas, alors
pn(a)
EXn
maisp (a) q
Xn. on considère alorsn f n g
h = ’P
a n f + Bf
a n g, h est dans
M,
mais on vérifie quesi x E
A, et vx - a> »
n alorsv.h(x)
= 0 doncPn(a) E X"
hsi v(x - a)
nalors v.h(x) z
1 entraînev.f(x) >
1.Ainsi
xnh C Xn
contrairement au caractère minimal deXn
h f f
Si, réciproquement Xn
M n’est pasvide, Xn
Mne contientqu’un point [ lemme 4.l ] Pn(a).
Soit ?
- y a,n
commepn (a) E Xy
alorsy E
M . E 7rR(A) ,
So it ’y = y
a,n ,comme
Pn(a) _
y alors ’yi
M mais ç a,n’y a,n
e 7rR(A) ,
donc M.
Soit ç = ç a, n,
Xnç
ç est finipuisque
ne contient quePn(a).
PROPOSITION 4. 4. Si k est de cardinal
infini,
l’idéalest le seul idéal
premier
deR(A),
contenant Tr, tel queX1 = 0 .
M
En effet est aussi l’ensemble des éléments f de
R(A)
tels queXl
f est infini[lemme
3.6].
PROPOSITION 4. 5. Soit M un idéal
premier
deR(A)
contenant 7r , la suite d’ensemblesX1 , X2 ,
M M..., Xn ,
""" est d’un destypes
suivants :M
1 - tous les ensembles
Xn
sontvides,
M 2 - Il existe a E A et
M
3 - Il existe a E A et n E IN tel que
Preuve : On a l’inclusion c
Xm ,
si n > m ; alors siXm
estvide,
il en est de mêmeM M M
des ensembles
XnM,
si n > m. Letype
1 s’il existecorrespond
à Si aucun ensembleXn
Mn’est
vide,
chacun est réduit à unpoint
dansA/, n A ,
cespoints
forment unsystème compatible
etcorrespondant
à un élément a de Aqui
est la limiteprojective
desA/ ,~
c’est alors letype
2.Enfin il se
peut
queXm
= / àpartir
d’un certain rang, soit m > n, les ensemblesXm
sont alorsM M
réduits à un
point
pour m ~ n, et déterminés par un même élément deA,
parcompatibilité,
c’estalors le
type
3.Remarque :
Si k estfini,
tous les ensemblesA/,, n A
sont finis alorsXnest
ftoujours fini, Xn
M n’estjamais vide,
seul letype
2 estpossible.
On retrouve alors que tous les idéauxpremiers
deR(A),
conte-nant T , sont des idéaux
ponctuels.
Il nous reste à étudier le
type
3.On considère
l’automorphisme ~
deK(X)
tel que~ (f )
=f(a
+X).
Sa rectriction àR(A)
est un
endomorphisme
est donc un idéalpremier
deR(A),
on voitqu’il
contient TPROPOSITION 4. 6. Si k est de cardinal
infini, l’idéal #
est le seul idéalpremier
deR(A),
contenant 7r , tel que
M " M
Preuve : Soit
M ~ ~
-Xn
=} ,
en effet si f EM,
onpose g - 0 (f ), alors g
EMv*,
donc 3 b e A Met
1,
autrement ditv.f(a
+Xn .
f
- Xn + 1
= 0 . En effet si f EM, v.f(a
+ x nb) >
1 pour une infinité d’éléments b de Mclasse distincte dans
AI Tf
A , car0 (f)
CMv. [ lemme
3.6.] et
doncXn + 1
f est infini(ceci
V f EM),
alorsXn + 1 = 0 [lemme 4.3.] .
M
Réciproquement
si M satisfait auxhypothèses,
alors M[lemme 4.3 ] .
Si f 1- Mon voit que h =
’¥ a n f + ç a,n
est aussi dans M et doncXn + 1
estinfini,
carXn + 1
* f ., h M
Mais on vérifie que
v.h(x) >
1 entraîne quePn(x) = Pn(a) et v.f(x) > 1,
autrement dit x est de la forme a + b etv.f(a +
nllb) ~ 1
pour une infinité d’élments b de classe distincte dansA~ ~. A. Alors # (f) c Mv*.
En conclusion M C(J3"(M~~)
car Mest maximal.
Les
propositions 4.2,
4.4 et 4.6 décrivent tous lesidéaux premiers
deR(A) qui
contiennent 7r .§
5. FIBRE AU-DESSUS DE 7ra)
Cas deR(K) :
Si z on note
Az
lapartie
de K :LEMME 5. 1 : Soit M un idéal
premier
deR(K)
contenant 7r et distinct deMw (l’idéal ponctuel
àl’infini),
alors il existe z tel que M se relève dansR(A.).
Preuve : Comme M est
maximal,
M n’est pas inclus dansM ~ ,
on trouve f C M tel quev.f( w)
=0 ,
ou encorev.f(x) = 0
V x dans lecomplémentaire
deAZ’
pour un zconvenable ;
on montre que M se relève dans
R(Az) = T’1 R(K)
où T est lapartie multiplicative
Il faut montrer que M ne rencontre pas T. Par l’absurde on suppose que g E M n T et on
considère ~p
- ~. 3z-1 + ~ 3 qui
est telle que v. w(x) ~
1 exactement surA TI 3z-2 + X3
alors ’Y ~ est telle que v. ~Y
(x) >
1 exactement en dehors deAz.
On vérifie que h
+ ’Y g
estpartout inversible,
mais h E M.Contradiction.
LEMME 5.2.
L’application ~z
définiepar ~ z(f) - f( 7T’ X)
établit unisomorphisme
deA-algèbres
entre
R(A.)
etR(A), d’inverse 0-z.
C’est clair. Le
spectre
deR(A.)
est donc enbijection
avec celui deR(A).
L’idéalponctuel
Ma
deR(A)
a pourimage
inverse l’idéalM 7r z CL
de par~..
Les autres idéaux deR(A),
premiers
et contenant 7r , sont de laforme ~ où ~
est unhomomorphisme
tel que~
(f) = f(a
+X) [ proposition 4.6]. Composant ~z et ~ ,
on est conduit à considérer pour toutx ~_ K et tout z t
~’, l’automorphisme
deK(X)
défini =f(x
+X),
sa restriction àH(K)
définit unA-automorphisrne
deR(K)
d’inverse~x , z’
où z’ = - z et x’ = - x -Z x.THEOREME 5. 3. : Les idéaux
premiers
deR(K)
contenant 71 sont : - les idéauxponctuels
enbijection
avec lespoints
de K’- les idéaux
M
=1
f ER(K) ! 1
v*(f(x
+X» ~~t Il
où x C K et z 0- Z. On a
Mx,z = Mx",z’
si et seulement si z = z’ etv(x - x’) ~
z.Remarque : On peut
encore noterMv* l’idéal M - { f
ER(K) 1 v*(f) > 1} .
Preuve : Tous les idéaux
premiers
deR(K)
contenant ’Tf sont bien d’un des deuxtypes indiqués d’après
les lemmes 5.1 et 5.2. Si z ~z’,
ou siv(x - x’)
z =z’,
on choisit tel quex
Tn = a et y Tn=b
soient dans A et tel que, deplus,
z +Mais alors les idéaux
sont distincts dans
R(A),
soit parce que z + n r z’ + n, soit parce quePn(b)
dansA [proposition 4.6.j.
Ainsi les idéaux0-1 (Ml)
et0-1 (M2)
sont distincts dans(
7fzn)
A -n -nR
(A-n) qui
estisomorphe
àR(A),
et commeR(A,n)
est un localisé deR(K),
il en résulte quem = ~ R(K)
etM x
=~-1 (M 2) n R(K)
sont distincts.b)
Cas deR(S) :
Il est
immédiat qu’un
idéalponctuel Ma
deR(K)
se relève dansR(S)
si et seulement si et est dans S’. On veut étudier àquelle
conditionMx,z
serelève,
on examine d’abord le cas delVlo " o.
1,EMME 5. 4. : L’idéal
Mv *
=Mo , 0
deR(K)
se relève dansR(S)
si et seulement si il y a dans S une infinité d’éléments de valuationpositive
et de classe distincte dans k =A/,~
A .Prpltve :
R(S)
= S flR(K)
oùTS
={g
ER(K) 1 v.g(s) ::
0Si g
CR (K) on peut
écrire g =7rn p/q
oùv*(g)
= n > 0 etv*(p)
=v*(q) =
0.Si g ~- alors n > 0 et si dans S il y a une
infinité
d’éléments de classe distincte dansAI Tf A
"alors
v.g(s)
> 0 si s n’est pas racine de la classe de q dans k[X] , donc g e TS,
ainsiNI,,* (1 1’S =flI
et
lB1v *
se relève dansR(S).
contraire,
si S n A a dans A unensemble .fini
dereprésentants
modulo 7r A :a, a2,...., an,
alors g =II(X - ai)
est de valuation strictementpositive partout
sur S et doncPROPOSITION 5. 5. : L’idéal
Mx z
se relève dansR(S)
si et seulement si il y a une infinité d’élémentsSj dans S tels que v(si-x) >
z etv(si - sj)
= z si i #j.
Dans la boule de centre x « de rayon z» on
peut
construire des« polygônes réguliers»
d’un nombrearbitraire de côté.
Preuve :
Mx z
estl’idéal # (Mv*).
Il rencontre lapartie multiplicative TS si
et seulement siMv*
x,z
rencontre la
partie multiplicative 0 x,z (TS)
estbijectif).
Mais on voit(TS)
est la
partie multiplicative TU
des fonctionsqui prennent
des valeursinversibles
surU =
tu ! 1
x + u ES} .
AinsiMxlz
se relève dansR(S)
si et seulement siM~*
se relève dansR(U)
et laproposition
résulte alors directement du lemme.Note : Si les éléments
si
C Srépondent
aux conditions de laproposition,
alorsv(si - x) - z
pour tout i sauf au
plus
un d’entre euxpuisque v(si - sj) - z
sii ~ j.
§
6. LOCALISES DER(K).
LEMME 6. l, Le localisé
R(K)M v*
est l’anneau V de la valuation v* deK(X).
v
R(A)
C V[lemme 3.4.j , si g ri- Mv* dans R(K)
alorsv*(g) =
0ainsi
R(K)lVlv* eV. Réciproquement
si fE V,
alorsv*(f) =
n >0 ,
on pose alorsv
f’ = 7F -n f. On vérifie que
f’1=
1TI f,,2 + f,,2
Tr +f,2
et’ g 1
=TI + f’ f’ 2
7r +f’2
sont dansR(K)
et quePROPOSITION 6. 2. : Le localisé
R(K)M
x,z
est l’anneau d’une valuation discrète de
K(X) qui
iprolonge
v, de corps résiduelR(K)/M
x,Z
isomorphe à k(T).
Preuve :
L’automorphisme 0x,z
deK(X)
définit unautomorphisme
deR(K),
laproposition
résulte alors du lemme
puisque
x,zv 1 (M *).
On saitque
le corps résiduel de V estisomorphe
X,z V à
k(T).
Si a est un élément de
K,
transcendant surK,
onpeut
définir une valuation discrètev a
deK(X),
par la formuleva(f)
=v.f(a ).
PROPOSITION 6. 3. : Si a est un élément de
K,
transcendant surK,
le localiséOE
est l’anneau d’une valuation discrète
va
deK(X), prolongeant
v et de corps résiduel k.Preuve : Soit
Va
l’anneau de la valuationv a .
Bien sûr(si
f ER(K)
alorsv.f(x) ~0
v x EK),
par définition{f
ER(X) ~ 1 va (f) ~1}
doncR(K)M
a
C
Va
eta
= k
[ proposition
3. 1.] .
Il reste à montrer que
V i
CR(K)Ma..
. Soit donc f EV ~,
onpeut
écrire f = oitR(K).
Si
v.gi(a) = 0,
alorsgl fi Ma
onpeut déjà conclure,
sinon n mais alorsv.f I( a ) >
n. Pour a assezproche
de a , et pour une boule B de centre a de «rayon r~» assez élevéon a par continuité :