MPSI B 2009-2010 DM 9 29 juin 2019
Problème I.
Dans ce problème, toutes les fonctions considérées sont dénies dans [0, 1] et à valeurs réelles. On considère en particulier les fonctions B k n (dites polynomiales de Bernstein) avec n ∈ N et k ∈ J 0, n K :
∀x ∈ [0, 1], B n k (x) = n
k
x k (1 − x) n−k
Soit f une fonction de [0, 1] dans R. Pour tout entier n strictement positif, on dénit la fonction f n par :
∀x ∈ [0, 1], f n (x) =
n
X
k=0
f ( k n )B k n (x)
I. Outils.
1. Pour n ∈ N ∗ et k entier entre 1 et n , exprimer k n n k
comme un coecient du binôme.
2. On considère trois propositions.
P 1 ∀ε > 0, ∃N ∈ N tel que ∀n ∈ N , ∀x ∈ [0, 1], n ≥ N ⇒ |f n (x) − f(x)| ≤ ε P 2 ∀x ∈ [0, 1], (f n ( x)) n∈ N → f (x)
P 3 ∀ε > 0, ∀x ∈ [0, 1], ∃N ∈ N tel que ∀n ∈ N , n ≥ N ⇒ |f n (x) − f(x)| ≤ ε On ne demande pas ici d'étudier si ces propositions sont vraies ou non mais de préciser les implications logiques entre elles.
3. Dans cette question, on suppose que f est de classe C 2 . Montrer que, pour tous x et y dans [0, 1] , il existe z ∈ [0, 1] tel que
f (y) = f (x) + (y − x)f 0 (x) + (y − x) 2 f 00 (z) 2 On pourra utiliser une fonction
t 7→ f (t) + (y − t)f 0 (t) + (y − t) 2 M avec un M réel bien choisi.
4. Former le tableau de variations de la fonction x 7→ x(1 − x) dans [0, 1] .
II. Propriétés.
1. Pour n ∈ N ∗ , k ∈ J 1, n − 1 K et x ∈ [0, 1] exprimer
(1 − x)B n−1 k (x) + xB k−1 n−1 (x) avec une fonction polynomiale de Bernstein.
2. Déterminer la fonction f n dans les cas suivants
∀x ∈ [0, 1] : f (x) = 1, ∀x ∈ [0, 1] : f (x) = x, ∀x ∈ [0, 1] : f (x) = e x Dans le dernier cas, le résultat sera exprimé par une puissance.
3. Montrer que, pour tout entier n , tout entier k entre 0 et n et tout x ∈ [0, 1] : x(1 − x)B n k 0 (x) = (k − nx)B k n (x)
4. a. Soit g dénie sur [0, 1] par g(x) = xf (x) . Les fonctions f n et g n sont respective- ment associées à f et g par la relation donnée au début.
Vérier que, pour tous les x ∈ (0, 1] , x(1 − x)
n f n 0 (x) = g n (x) − xf n (x) b. Exprimer simplement f n pour f (x) = x 2 .
5. Montrer que, pour tous les x ∈ (0, 1] ,
n
X
k=0
( k
n − x) 2 B k n (x) = x(1 − x) n
III. Monotonie
Pour toute fonction f dénie sur [0, 1] et tout n ∈ N, on dénit la fonction ∆ n f par :
∀t ∈ [0, 1], ∆ n f (t) =
f (t + 1
n ) − f (t) si t ≤ 1 − 1 n f (1) − f (t) si t > 1 − 1 n
1. Exprimer la dérivée de B k n en fonction d'autres polynômes de Bernstein. On distinguera les cas k = 0 , k entre 1 et n − 1 , k = n .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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Rémy Nicolai M1009EMPSI B 2009-2010 DM 9 29 juin 2019
2. Montrer que pour tout n naturel non nul, f n 0 = n
n−1
X
k=0
(∆ n f )( k n )B k n−1
3. Montrer que si f est croissante alors f n est croissante.
IV. Approximations.
1. Dans cette question, on suppose que f est de classe C 2 .
a. Justier l'existence d'un réel M 2 tel que, pour tout x ∈ [0, 1] , |f 00 (x)| ≤ M 2 . b. Montrer que, pour tout x ∈ [0, 1] ,
|f n (x) − f (x)| ≤ M 2
2
x(1 − x) n c. Montrer que la proposition P 1 est vraie.
2. Dans cette question, la fonction f est supposée seulement continue.
Pour tout α > 0 et x ∈ [0, 1] , on dénit les ensembles K α (x) et K α 0 (x) par : K α (x) =
k ∈ J 0, n K tq k n − x
≥ α
K α 0 (x) = J 0, n K \ K α (x)
a. Montrer que, pour tout x ∈ [0, 1] ,
X
k∈K
α(x)
B k n (x) ≤ 1 4nα 2
b. On note M 0 = max [0,1] |f | . Montrer que pour tout x ∈ [0, 1] ,
|f n (x) − f (x)| ≤ M 0
2nα 2 + X
k∈K
α0(x)
f( k
n ) − f (x)
B k n (x)
En déduire que la proposition P 3 est vraie.
Problème II.
Dans cet exercice G désigne un groupe dont l'opération est notée multiplicativement : pour tous a et b de G le produit de a par b est simplement noté ab . On ne suppose pas que le groupe soit commutatif.
Pour une partie A de G , on appelle centralisateur de A la partie C(A) de G dénie par :
∀x ∈ G, (x ∈ C(A) ⇔ ∀a ∈ A, ax = xa) .
Dans la suite de l'exercice, quand on demande de comparer deux parties de G , il s'agit de prouver une inclusion entre ces deux parties.
La partie A de G est xée pour la suite de l'exercice.
1. Montrer que C(A) est un sous-groupe de G .
2. Soit X et Y deux parties de G telles que X ⊂ Y . Comparer C(X ) et C(Y ) . 3. Soit X une partie quelconque de G , comparer X et C(C(X )) .
4. Montrer que
C(C(C(A))) = C(A)
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