MPSI B 29 juin 2019
Énoncé
On dénit
1des polynômes B n,k par :
∀n ∈ N \ {0, 1} , ∀k ∈ J 0, n K , B n,k = (X + 1) n−k (X − 1) k . 1. Quel est le degré d'un B n,k et son coecent dominant ? Établir
X n = 1 2 n
n
X
k=0
n k
B n,k .
2. Pour n et k xés, les coecients dans B n,k de X 0 , X 1 · · · , X n sont notés µ 0 , µ 1 · · · , µ n . En substituant 1+y 1−y à X , montrer que
X k =
n
X
j=0
λ j B n,j
où les λ j sont des nombres réels qui s'expriment très simplement en fonction des µ n−j . 3. Soit P = (X − a)(X − b) un polynôme du second degré de racines a et b . Exprimer en
fonction de a et b les réels γ 0 , γ 1 , γ 2 tels que P =
2
X
j=0
γ j B 2,j
4. Soit a 1 , a 2 , · · · , a n ∈ [−1, 1] et Q = Q n
k=1 (X − a k ) .
Montrer qu'il existe des réels positifs ou nuls δ 0 , δ 1 , · · · , δ n tels que Q =
n
X
j=0
δ j B n,j et δ 0 + δ 1 + · · · + δ n = 1
1
d'après ESTP 96 deuxième épreuve. Ces polynômes sont très proches des polynômes de Bernstein.
Corrigé
1. Il est clair que les B n,k sont de degré n et unitaires. L'expression demandée vient de la formule du binôme appliquée à
(2X ) n = ((X + 1) + (X + 1)) n . 2. Remarquons que
∀y 6= 1, 1 + y
1 − y + 1 = 2
1 − y , 1 + y
1 − y − 1 = 2y 1 − y . On en déduit que
B b n,k ( 1 + y
1 − y ) = 2 n y k (1 − y) n .
En substituant 1+y 1−y à X dans B n,k = µ 0 + µ 1 X + · · · + µ n X n , on obtient
2 n
(1 − y) n y k =
n
X
j=0
µ j 1 + y
1 − y j
⇒ 2 n y k =
n
X
j=0
µ j (1 + y) j (1 − y) n−j =
n
X
j=0
µ j (−1) n−j (y + 1) j (y − 1) n−j .
Comme ceci est valable pour une innité de y réels, on en déduit 2 n X k =
n
X
j=0
µ j (−1) n−j B n,n−j ⇒ ∀j ∈ J 0, n K , λ j = 2
−n(−1) j µ n−j .
3. La question 2. permet de former le tableau suivant : B 2,0 = (X + 1) 2 = X 2 + 2X + 1 → 1 = 1
4 B 2,0 − 1
2 B 2,1 + 1 4 B 2,2
B 2,1 = (X − 1)(X − 1) = X 2 − 1 → X = 1
4 B 2,0 − 1 4 B 2,2
B 2,2 = (X − 1) 2 = X 2 − 2X + 1 → X 2 = 1
4 B 2,0 + 1
2 B 2,1 + 1 4 B 2,2 . On en déduit, en combinant les lignes,
(X − a)(X − b) = X 2 − (a + b)X + ab
= 1 − a − b + ab
4 B 2,0 + 1 − ab
2 B 2,1 + 1 + a + b + ab 4 B 2,2 .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
1
Rémy Nicolai Apoly2MPSI B 29 juin 2019
4. Comme Q est combinaison des X k et que chaque X k est une combinaison des B n,,j , il est clair que Q est aussi combinaison des B n,,j . Ceci montre l'existence des réels δ i . Chaque B n,j est de degré n et de coecient dominant 1. Le polynôme Q est aussi degré n et de coecient dominant 1. En comparant les coecients dominants :
Q = X
j∈{1,...,n}
δ j B n,j ⇒ 1 = δ 1 + δ 2 + · · · + δ n .
La positivité des δ i est dicile à montrer.
Remarquons, par analogie avec 2. que, si a 6= −1 et y 6= 1 ,
1 + y
1 − y − a = (1 − a) + (1 + a)y
1 − y =
(1−a) (1+a) + y
(1 + a)(1 − y) = g(a) + y
(1 + a)(1 − y) avec g(a) = 1 − a 1 + a .
Supposons d'abord tous les a k > −1 , et substituons 1+y 1−y à X dans Q = P n
j=0 δ j Q j . Il vient
Q n
k=1 (g(a k ) + y) (1 − y) n Q n
k=1 (1 + a k ) =
n
X
j=0
δ j 2 n (1 − y) n y j
⇒
n
Y
k=1
(y + g(a k )) = 2 n A
n
X
j=0
δ j y j avec A =
n
Y
k=1
(1 + a k ).
D'une part, A > 0 car les a k sont strictement plus grands que −1 .
D'autre part, l'homographie g est monotone dans ]−1, 1] , elle décroît de +∞ vers 0 donc les g(a k ) sont positifs ou nuls.
Le développement montre alors que chaque 2 n A δ i est un polynôme symétrique élé- mentaire en g(a 1 ), · · · g(a n ) . On en déduit que les δ i sont positifs.
Lorsque s des nombres a k sont égaux à -1, on a vu que 1+y 1−y + 1 = 1−y 2 . On peut encore écrire
2 s Q
k∈{1,...,n}
tqa
k6=−1(y + g(a k )) (1 − y) n Q n
k∈{1,...,n}
tqa
k6=−1(1 + a k ) =
n
X
j=0
δ j
2 n (1 − y) n y j et achever le raisonnement comme dans le premier cas.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/