HAL Id: jpa-00233238
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233238
Submitted on 1 Jan 1934
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Recherches sur le spectre du zinc
Léon Bloch, Eugène Bloch
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE RADIUM
RECHERCHES SUR LE SPECTRE DU ZINC
Par MM. LÉON et EUGÈNE BLOCH.
Sommaire. 2014 Nous avons étudié comparativement le spectre d’étincelle du zinc dans l’air, le spectre
d’étincelle dans le vide et le spectre de haute fréquence dans un tube sans électrode.
La première source ne permet pas d’obtenir le spectre du zinc avec tout son développement par suite de la présence d’un fond continu intense et du caractère très diffus des raies.
L’étincelle dans le vide fournit des spectres beaucoup plus riches et mieux résolus que l’étincelle dans l’air. Elle nous a permis d’observer tout un spectre nouveau du zinc, le spectre Zn IV, qui comprend plus de 120 raies entre 4 000 et 2 500 Å.
La décharge oscillante dans un tube sans électrode est la méthode de choix pour la séparation des
spectres d’étincelle des différents ordres Nous l’avons employée pour caractériser nettement les raies Zn II, Zn III et Zn IV.
Notre liste qui comprend plus de 800 raies, constitue une description nouvelle et très complète du
spectre du zinc. La plus grande partie des raies observées appartient au spectre Zn III. Nous avons
pourtant reconnu plus de 50 raies appartenant à Zn II et qui n’avaient pas été signalées jusqu’ici.
SéRIE VII. - TOME V. N 7.
JUILLET ~1931.
1. Introduction. - Les récents
progrès
de laspectroscopie
théorique ont permis
de classer d’une manière satisfaisante lesprincipaux
groupes de raies desspectres
atomiques,
soitqu’il s’agisse
desspectres
d’arc dénotés par lesymbole I,
soitqu’il s’agisse
desspectres
d’étincelle d’ordressuccessifs,
dénotés par lessymboles
II, III,
IV,
etc... Il restepourtant
dans laplupart
desspectres,
même les mieux connus, unnombre variable et
parfois
très élevé de raies nonclas-sées,
dont l’étudesystématique
constitue un despro-blèmes les
plus
urgents
de laspectroscopie.
Chaque
fois que cette étude a pu êtrepoussée
assezloin,
elle aconduit à des résultats
importants.
Nous n’en citeronsqu’un exemple parmi
lesplus
récents,
c’est la décou-verte d’une seconde famille despectres d’arc,
ditsspectres
lh,
paropposition
auxspectres
Ia ouspectres
d’arc
ordinaires (’ ).
Ils’agit
de transitionsspectrales
où l’électronactif,
au lieud’appartenir
à la coucbe laplus
extérieure de l’atome(couche a), appartient
à la couche immédiatementsous-jacente (couche
b).
Cesspectres
sont très
développés
enabsorption
dans larégion
loin-taine de l’ultraviolet de Schumann entre 19 00 et 600 À.
Mais
quelques-uns
des termesqui
lescomposent
inter-viennent
déjà,
au moinslorsqu’il
s’agit
despectres
d’étincelle,
dans larégion
ultraviolette ordinaire oumême dans la
région
visible. Tel est le cas pour lesspectres
ll b duzinc,
du cadmium et du mercure. Il est(1) V. H. BELTTLEB Z. l’fiysik, 1933, t. 86, p. 495.
intéressant de se demander si
parmi
les raies non clas-sées de ces métaux nefigurent
pas des raiesapparte-*tenant aux
spectres
dutype b
(ou peut-être
à destypes
nouveaux).
Des
questions
de ce genre nepeu vent
se résoudre que si l’ondispose
de donnéesexpérimentales
aussicomplètes
et aussi sûres quepossible.
Or il estfrap-pant
de voir que certains desspectres
lesplus
faciles àproduire
et lesplus
anciennement connus n’ont donné lieujusqu’ici qu’à
desdescriptions
insuffisantes. Enparticulier,
les listes de raies duzinc,
telles que les réunit le Traitéclassique
deKayser
(1),
necorrespon-dent aucunement dans un
grand
nombre derégions
à la richesse réelle duspectre.
La causeprincipale
de cette lacune nousparait
être la suivante.Lorsqu’on
veut faireapparaître
d’unefaçon
complète
lespectre
d’unélément,
il est naturel de chercher à exciter cespectre
par des moyens deplus
enplus énergiques.
C’est ainsi
qu’on
asongé
à substituer à l’arc des étincelles condensées deplus
enplus puissantes.
Mais on est
rapidement
limité dansl’emploi
de ceprocédé
parl’apparition
d’un fond continu deplus
enplus
intensequi
arrive à noyer toutes les raies faibleset
beaucoup
de raies fortes. En mêmetemps,
celles deces raies
qui
demeurent visibless’élargissent
aupoint
de devenir très diffuses et finissent par
échapper
àtoute mesure. Nous attribuons à cette double raison la
(!) KAYSER, Handb. d. Spektr., t. 6, p. 856.
pauvreté des
observations faitesjusqu’ici
sur lespectre
d’étincelle du zinc dansl’air,
surtout dans larégion
desgrandes longueurs
d’onde.’
Différentes méthodes ont été
proposées
pouréchap-per à ces difficultés
expérimentales.
On a cherché à exciter lespectre
d’étincelle des métaux en dehors de laprésence
de l’air, parexemple
dans un tube à héliumraréfié muni d’une cathode creuse
(cathode
dePas-chen).
Cette méthode a donné d’assez bons résultatslorsqu’il
s’estagi
deproduire
lesspectres
d’étincelle dupremier
ordre(spectres II)
avec une forte intensité et néanmoins sanstrop
d’élargissement
des raies. Elle a étéappliquée
enparticulier
par v. Salis(1)
et parTakahashi
(1)
à la classificationpartielle
desspectres
Zn II et Cd II. Mais la méthode de la cathode creuse ne
permet
pas d’exciter avec une intensité convenable lesspectres
d’étincelle d’ordresupérieur
aupremier
(spectres
III,
IV...)
Elle ne donne pas nonplus
unesécurité
complète
dans laséparation
des diversspectres
d’étincelle,
ainsi que l’adéjà
fait remarquer F. Esclan-gon(3)
en cequi
concerne lecadmium,
et comme ilressort du
présent
travail pour le zinc.Un
procédé plus
radical pour obtenir à la fois uneexcitation très forte et des raies très fines consiste à utiliser la méthode de Wood et de
Millikan,
c’est-à-dire à fairejaillir
des étincelles condensées très chaudes et très courtes dans le vide absolu. L’étincelle dans le videparait
la source la meilleure pour obtenirdes
spectres
d’excitation trèsélevée,
et sonemploi
est devenuclassique
pour l’étude deslongueurs
d’onde lesplus courtes,
jusqu’à la région
de 1001 et au-dessous. Mais le manienxent de cette « étincelle chaude » n’estpas.
toujours
commode : elle nécessite une retouche.constante du
réglage
pourgarder
une certaine stabilitéet les
dégagements
gazeuxqu’elle
entraîne sont unedifficulté
lorsqu’on
opère
dans larégion
deSchu-mann. De
plus,
la distinction entre les divers ordres d’ionisation ne saute pas aux yeux parsimple
inspec-tion des
clichés ;
il est nécessaire de faire desspectres
d’excitationgraduée,
avec intencalation de selfsconve-nablement
choisies,
et de trier lesspectres
d’étincelled’après
leschangements
d’intensitécorrespondants.
Nous avonsemployé
avec succès cette méthode pour l’étude duspectre
du zinc dans larégion
ultraviolette ordinaire et c’estgrâce
à elle que nous avons reconnul’existence d’un
spectre
nouveau duzinc,
lespectre
Zn I v(4).
Mais la méthode la
plus
efficace pour laproduction
et laséparation
des diversspectres
d’étincelle noussemble être celle de la
décharge
oscillante dans untube sans électrode.
Chaque
foisqu’un
métal estsuf-fisamment volatil pour se
prêter
à unedécharge
de cetype,
on obtient desspectres
d’une trèsgrande
richesse où les raies sontparfaitement
fines etrésolues,
bien(1) Y. SALI>, Ann. der Physik., i9?5, t. 76, p. 145.
() TAKAiiKi, t. cfër //5-, 1929, t. 3, p. 27.
(2) TAKAllB.;:,KI, Ann.
der
Jazz 1929, t. 3,
p. 2i.(~) F. ESCLANGON, J. de Pltys. et le Radiuni, 1926, t. 7, p. 52.
(~) L. et E. BLOCH, C. R. Acad. Sc., 193~’, t. 198, p. 645. - V. à
ce sujet SAWYER et 3IARTIN Phys. Rev., 1924, t. 23, p. 166.
visibles même sur le fond continu assez
léger
qui
sub-siste aux très fortes excitations. De
plus,
le caractèrespectral
des raies(spectres
l, II, III,1
V...)
se révèle engénéral
immédiatement,
sans mêmequ’il
soitnéces-saire de
procéder
à une série d’excitations croissantes: les raies dechaque spectre prennent
en effet sur uncliché donné un
aspect caractéristique
(variable
d’uncliché à
l’autre)
qui
suffit presquetoujours
à les iden-tifier sans incertitude. On verra parexemple
les raies I sous forme delignes allongées
d’intensitéconstante,
les raies II seront renflées aucentre,
les raies III serontintenses aux
bords,
les raies 7F seront courtes ou à doublerenflement,
etc... Il n’est pas rarequ’on
puisse
reconnaître de la sorte, à leur
aspect
caractéristique,
certaines raies
d’impuretés
(silicium,
oxygène,
car-bone,
etc...).
De toutesfaçons,
saufpeut-être
dans lecas des raies les
plus
faibles,
laséparation
des ordresse fait par cette méthode avec une réelle sécurité. Nous en avons donné la preuve dès nos
premières
recherches sur le mercure, les gaz rares et les
halo-gènes,
et leprésent
travail montre que pour lezinc,
les résultats obtenus par notre méthode sont
toujours
conformes à ceux que donne la
séparation
par lesselfs avec l’étincelle dans le vide.
2.
Dispositif
expérimental. -
Nous nous som-mes attachés à l’étude duzinc,
d’unepart
parce queson
spectre
est un de ceuxqui
nous ont semblé leplus
incomplets,
d’autrepart
à cause del’analogie
àlaquelle
on doit s’attendre entre le
zinc,
le cadmium et le mer-cure. Lesspectres
d’étincelle du mercure sontaujour-d’hui assez bien reconnus, sauf dans la
région
ultravio-lette très
lointaine,
et leuranalyse
a étépoussée
assezloin par Paschen pour
Hg
lI et par Mac Lennan pourHg
III. Pour le cadmium et lezinc,
on connaît seule-ment les classificationsdéjà
citées de v. Salis et deTa-kahashi concernant Zn II et Cd
II,
ainsiqu’un
groupe demultiplets
de Zn III vers1500 A,
signalé
parLapor-te et
Lang
(1).
Afin de chercher à étendre cesclassifica-tions,
il étaitindispensable
d’avoir une liste détailléedes raies Zn
Il,
ZnIII,
et éventuellement Zn IV.Quant
auspectre
d’arc ZnIl,
il semble bien établipar les
recherches de Paschen et deSaunders,
et se trouve décrit trèscomplètemant
dans leRapport classique
de Fowler. Lespectre
Zn 1n a été classé par Beutler entre1 i00 et 7001.
Le zinc est un métal difficile à se procurer à l’état
rigoureusement
pur. Nous avons étéfrappés
du fait queparmi
les raies non classées de ZnI,
tellesqu’elles
fi-gurent
dans les Tables deFowler,
il y en a deuxqui
semblent
appartenir
auplomb
(3739,97
et2393,81)
et une à l’indium(4101,79).
Quant
à la fin de la liste deKayser,
empruntée
aux excellentes mesures d’Eder etValenta,
elle est manifestement souillée par différentesraies du
plomb
et du cadmium.Le zinc dont nous nous sommes servis
(zinc
chimi-quement
pur deliahlbaum)
s’est montré lui aussi291
mélangé
d’impuretés,
dont laplus
importante
est le cadmium. Nous avons naturellement éliminé de noslistes toutes les raies
qui
nous ont sembléappartenir
aucadmium ainsi
qu’au plomb.
Sur les clichés obtenusavec l’étincelle dans le
vide,
nous avons dû éliminer lesraies du carbone et de faibles traces des raies de
l’oxy-gène. Ajoutons
que l’un de nos tubes dequartz
desti-nés à l’excitation par ladécharge
oscillantecontenait,
malgré
les soinsapportés
à sapréparation,
unequanti-té
appréciable
de vapeur de mercure; un second tubepréparé
avecplus
de
succès s’est trouvé au contraire entièrementexempt
de mercure, Il nous a été facile d’éli-miner de la sorte les raiesparasites
fournies par le pre-mier tube. Nous avonssupprimé
aussi de nos listes tou-tes lesraies,
d’ailleursfaibles,
qui
semblaientapparte-nir non au zinc mais aux
spectres
de bandes de ZllI-I(vers 4300)
et de ZnH+(vers
2200).
Notre effort s’estporté
également
sur lasuppression
aussiméthodique
quepossible
des raies fantômes ou «ghosts >>
du réseau. Aussi pensons-nous que dans notre liste ne sub-sistent que très peu de raiesétrangères
auspectre
duzinc,
et sans doute seulementparmi
les raies lesplus
faibles.
Lorsqu’une
raie demeurelégèrement
suspecte,
elle est
marquée
dusigne
iffip?
dans le Tableauci-dessous.
Nos recherches se subdivisent en deux groupes
qui
secomplètent
l’un l’autre. Unepremière
série decli-chés a été faite en
employant
comme source l’étincelle dans le vide et commespectrographe
unappareil Hilger
à un
prisme
dutype ~2.
Une seconde série de clichésa été obtenue en utilisant comme sources des tubes de silice fondue contenant Un peu de zinc distillé et munis d’un enroulement pour l’excitation en haute
fréquence ;
l’appareil dispersif
est un réseau de Rowland de 3 m de rayonà
montage
stigmatique.
Avecl’appareil
àprisme
comme avec
l’appareil
àréseau,
nous avons fait aussides clichés de l’étincelle condensée du zinc dans l’air
afin de comparer le
spectre
de l’étincelle ordinaire avec ceux que fournissent les autres méthodes.La
production
des étincelles dans le vide est assezfacile à réaliser avec un métal comme le zinc. Deux
fragments
de zinc sont serrés dans deuxporte
électro-des verticaux fixés par desrodages
à uneampoule
de pyrex.L’ampoule
porte
deuxprolongements
horizon-taux surlesquels
sontmastiquées
deux fenêtres dequartz.
On oriente l’une ou l’autre de ces fehctres versla fente du
spectrographe
àprisme
où l’on concentre aumoyen d’un achromat
quartz-fluorine
la lumière del’étincelle. Cette
étincelle,
alimentée par un transforma-teur et une batterie de condensateurs esttoujours
extrê-mement courte si l’on
opère
dans un bonvide,
et il estnécessaire de la
régler
presque constamment enagis-sant à la main sur l’un ou l’autre
rodage.
Pendant toute la durée de la pose,
qui
est de l’ordre de 15minutes,
on laisse la chambre sous le vide de la pompe à diffusion enprésence
d’airliquide. Au
début,
quand
les gaz occlus dans le zinc sedégagent
rapide-ment,il
est souvent nécessaired’interromprela
déchar-ge et de laisser le bon vide serétablir ;
ensuite celui-cise maintient
suffisamment
pour que la posepuisse
devenir continue. A cause desdéplacements
constants de lapetite
étincelle,
dus à l’usurerapide
dumétal,
iln’y
a pas intérêt à faire uneprojection
exacte de lapetite étincelle
sur la fente duspectrographe : l’image
sedéplace
constamment lelong
de la fente et les raiesobtenues,
qui
ont toutes le mêmeaspect,
sont unifor-mément éclairées sur toute leur hauteur. On arrive àdistinguer
les raies des divers ordres en intercalantdans le circuit de
décharge
une self de valeurconvena-ble. Nous avons utilisé une bobine en fil bien isolé enroulée sur un cadre de bois à section
hexagonale
etdont le coefficient de self était de l’ordre de
0,1
milli-henry. Lorsque
cette self est mise encircuit,
les raies Znlï
sont sensiblementintensifiées,
les raies Zn III diminuentlégèrement,
les raies ZIl I V sont entièrementsupprimées.
Pour
produire
l’excitation par ladécharge
oscillante,
on se sert de l’un ou de l’autre des deux tubes scellés en silice fondue dont il a été
question plus
haut. Ces tubesportent
un enroulement d’une dizaine de tours de gros fil decuivre,
faisantpartie
du circuit dedécharge
d’une batterie de condensateurs. Dans le même circuit est intercalé un éclateur à électrodes d’aluminium dansl’air,
dont l’écartementrègle
levoltage
d’excitation.Presque
tous nos clichés ont été faits avec une exci-tation du mêmeordre,
assezforte,
correspondant
à1 cm d’étincelle dans l’éclateur à air. Si la
décharge
estdéclenchée
quand
le tube à zinc estfroid,
aucunelumi-nosité ne
s’y
manifestequand
le vise a été bien fait. Ilfaut chauffer le tube à la flamme du chalumeau ou de
préférence
au moyen d’un fourélectrique
pour amorcerl’anneau
lumineux,
dont les différentes zones ont des teintescaractéristiques,
allant du bleu vit dans laré-gion
axiale(région
cluspectre
d’arc)
au blancéblouis-sant vers les hords
(région
desspectres
d’étincelle).
Notons tout de suite que si l’on chauffetrop,
la lumi-nositéchange
brusquement
de nature et d’intensité. elle s’affaiblit et devient violetfoncé,
l’émission desspectres
atomiques
s’atténue pour faireplace
à celle despectres
continus et despectres
de bandes(’).
Il faut observer aussiqu’à
latempérature
laplus
favorable pour le fonctionnement dutube,
lezinc,
métal trèsréducteur,
n’est pas sans action sur les fenêtres de silice par où sort la lumière. Ces fenêtresjaunissent
etfinissent par brunir
après
quelques
heures defonc-tionnement,
cequi
les rendrapidement
inutilisablespour la
photographie
del’ultraviolet
lointain. C’est à cette circonstancequ’il
faut attribuer l’insuffisance de certains de nos clichés de réseau dans larégion qui
avoi~ine 2 600 s.3. Mesure des
longueurs
d’onde. - La mise en 0153uvre de nos clichéscomportait
deuxproblèmes
bien distincts : 1° La mesure ausssiprécise
quepossible
deslongueurs
d’onde ; 20
Laséparation
aussi correcte quepossible
desspectres
ZnI,
ZnII,
ZnIII,
et Zn IV.Nous avons
apporté
leplus grand
soin à ces deuxpro-blèmes,
mais bien que notre liste de nombres constitueun progrès
manifeste sur cellesqui
l’ontprécédée,
c’est surtout par laséparation méthodique
des diversspectres
d’étincelle du zinc que nous pensons avoircontribué à l’étude
spectroscopique
de ce métal. En cequi
concerne les clichés obtenus avec lespec-trographe
àprisme,
il est clair que les mesures delongueurs
d’onde tirées de ces clichés ne sauraient être satisfaisantes dans laplus
grande
étendue duspectre.
La
dispersion,
qui
atteint 7 À par mm dans larégion
2400À. tombe à 14 À. vers 3000 et à 401. vers 4000. C’est dire que c’est seulement dans l’ultraviolet lointain quel’on
peut
espérer
tirer duspectrographe
àprisme
desmesures
correctes,
àquelques
centièmesd’Angstrom
près,
c’est-à-direéquivalentes
à celles du réseau. Uneprécision
de0,1
à0,~ ~.
est encoreprobable
dans larégion importante qui
estcomprise
entre 2 700 et2500 À. Mais au début de l’ultraviolet les mesures
faites avec le
prisme
n’ontplus guère
qu’une
valeurqualitative
etpeuvent
surtout servir à desreconnais-sances et à des identifications. Aussi n’avons-nous
employé
que le moinspossible
dans notre tableau lesmesures
empruntées
aux clichés deprisme. Lorsque
nous avons été contraints de le
faire,
les nombrescor-respondants
ont étémarqués
d’unastérisque,
pourindiquer qu’ils
sont moinsdignes
de confiance que les autres. L’incertitude a été diminuéechaque
fois que cela a étépossible,
en utilisant les moyennes de deux ou deplusieurs
clichés. A cause de sagrande
lumi-nosité,
lespectrographe
àprisme
révèle un certain nombre de raies faiblesqui échappent
au réseau.Les clichés obtenus avec le réseau
permettent
due bonnes mesures,grâce
à leurdispersion.
Celle-ci est à peuprès
de 5 Ã. par mm dans le deuxièmeordre,
de3 À.,
dans letroisième,
et onpeut
utiliser danscer-tains cas le
quatrième
ordre. Avec des clichés debonne
qualité,
laprécision
absolue des mesures est voisine du centièmed’Angstrom.
Pour que cettepré-cision soit réellement
atteinte,
il faut que l’onpossède
un nombre suffisant d’étalons de référence
parfaitement
connus. Il serait naturellementindiqué
de sc servir de l’arc aufer,
maisl’expérience
nous a montréqu’il
estextrêmement difficile de superposer sans
déplacenlellt
le
spectre
de l’arc au fer auspectre
d’une source degrande
ouverture comme l’est notre tube àdécharge.
Aussi avons-nous
préféré
perdre
un peu sur lapré-cision absolue et nous contenter d’utiliser comme éta-lons des raies bien connues
repérables
sur nos clichés.Parmi celles-ci
figurent
enpremier
lieu les raies d’arc du zinclui-même,
comme certaines raies d’arc oud’étincelle du cadmium. A cet
égard,
laprésence
decette dernière
impureté
nous a rendugrand
service. Nous en dirons autant de laprésence
du mercure dans l’un de nos deux tubes hautefréquence :
les excellentesdonnées de Stiles sur le
spectre
d’étincelle du mercurenous ont fourni un nombre convenable de
repères
dontnous avons pu vérifier la cohésion interne. Il faut
tenir
compte
toutefois des erreurs absoluesqui
restentinhérentes aux étalons utilisés
(Zn,
Cd,
Hg)
etqui
peuvent
atteindre unpetit
nombre de centièmesd’Angstrôm.
Telle nous semble être aussi laprécision
moyenne des nombres que nouspublions,
au moins de ceuxqui correspondent
aux clichés de réseau et auxraies
qui
ne sont pasparticulièrement
faibles oudif-fuses. Cette
précision, qui
estsupérieure
à celle des listes du Traité deKayser,
semble suffisante pour per-mettre des essais de classification et de contrôle.4. Les
spectres
ZnI,
Zn Il, Zn III et Zn IV.-Si le réseau est
supérieur
auprisme
pour la mesuredes
longueurs
d’onde,
ce sont au contraire les clichésde
prisme qui
nous ont été leplus
utiles pourrecon-naître le caractère des
raies,
et pour les rattacher soitau
spectre d’arc,
soit auxspectres
ZnII,
ZnIII,
nIV.
En ce
qui
concerne lespectre
d’arc,
on sait que lesmodes d’excitation
employés
par nous(étincelle
dans le vide etdécharge oscillante)
sont peu favorables à laproduction
de cespectre
à basvoltage.
Aussi n’avons-nous rencontré sur nos clichés que les raies lesplus
fortes des séries de
triplets
et desimplets,
etquelques
raies d’intercombinaison intenses.Beaucoup
de raies de séries données par Fowlermanquent
sur nos cli-chés et nous n’avons observé aucune raie d’arcqui
ne
figure
pas dans la liste de Fowler. Cettecircons-tance nous confirme dans l’idée que les raies
qualifiées
par nous Zn
II,
les seulesqu’il
soitpossible
decon-fondre à la
rigueur
avec Zn 1 sont bien des raies Zn Il et non des raies d’arc.En ce
qui
concerne lespectre
ZnII,
iln’y
a paslieu de douter de l’exactitude
générale
des résultats deSalis
(1).
Cet auteur a reconnu dans lespectre
ZnIIa les séries de doubletscorrespondant
aux doublets desmétaux alcalins
(séries
principales,
sériesnettes,
sériesdiffuses,
séries fondamentales ethyperfondamentales)
auxquelles
viennents’ajouter
deuxmultiplets
impli-quant
le terme fondamental duspectre
Zn ll b. Les excitations très fortes que nous avonsemployées
nesemblent pas les
plus
favorables pour l’obtentioncom-plète
duspectre
Zn lI. Bien que nous retrouvions surnos clichés toutes les raies intenses de
Salis,
unepar-tie des raies faibles
qu’il
a sériées sont invisibles cheznous. Par
contre,
noussignalons
dans notre tableauun certain nombre de raies non observées par Salis et
qui
seprésentent
chez nous avec le caractère Zn II. Sicette
attribution,
que nousjugeons
trèsprobable
pour laplupart
des raies enquestion,
devait être admisedéfinitivement,
il nous semblerait naturel d’encon-clure
qu’il
s’agit
de raiesappartenant
auspectre
Zn llb. Il est
plausible
en effet que cespectre
soit d’une excitation un peuplus
difficile que lespectre
Zn
IIa,
et soit mieuxdéveloppé
chez nous. D’ailleursil ne reste
plus
dans lespectre
Za7/~,
si l’on s’enrap-porte
aux données deSalis,
deplace
vacante pour293
semble enfin
indiquer
delégères
différencesd’aspect
entre les raies normales Znlla,
et les raies 2 763 et2 782
qui impliquent
d’après
Salis un terme Zn hb :le renflement
caractéristique
est moins accentué surces deux raies que sur les autres. Si ces différences
s’avèrent comme
réelles,
onpeut
en conclure que ladécharge
oscillante dans un tube sans électrodeper-met non seulement de
séparer
lesspectres
d’étincelle d’ordressuccessifs,
mais éventuellement à l’intérieurd’un même ordre les
spectres
dutype
a et dutype
b.Toutefois cette conclusion ne saurait être
acquise
avant de nouveaux contrôles.En ce
qui
concerne lespectre
ZnIII,
on nepossé-dait
jusqu’ici
que les indications trèsintéressantes,
mais très
sommaires,
fournies par Kimura etNaka-mura
(1).
Cesphysiciens
ont montré que pour lezinc,
comme pour un
grand
nombre d’autresmétaux,
lesraies d’étincelle du second ordre se
développent
sur-tout au
voisinage
des électrodes. Parsuite,
si l’onprojette
sur la fente d’unspectrographe l’image
d’uneétincelle de zinc éclatant dans
l’air,
lespectre
présen-tera des raies
courtes,
n’existant que dans le haut et le bas duchamp,
etqui
serontcaractéristiques
de Zn III. Nous avons nous-mêmesappliqué
cette méthode dans le cas du fer~2),
et reconnu tout unspectre
nouveauappartenant
à Fe III dans larégion 2
500-2 200 Â.Il
nous a été aisé de vérifier avec le zinc l’exactitude des observations de Kimura et Nakamura. Cesphysi-ciens n’ont pas fait de mesure de
longueur d’onde,
ilsont seulement identifié comme
appartenant
à Zn IIItrois groupes de raies intenses du
zinc,
séparés
par des intervalles notables : leurpremier
groupecomprend
13 raies entre 5 579est 4 818,
le second 8 raies entre 3 813 et 3623,
letroisième,
qui
commence à 2576,
compte
22 raiesjusqu’à 2
368 et semble sepoursuivre‘
°
au delà de cette limite. Nous avons vérifié sans aucune
exception
toutes les attributionsproposées
par lesphy-siciens
japonais.
C’est en voulant étendre leur critèreà d’autres raies obtenues au réseau que nous avons
rencontré l’obstacle
provenant
du fond continu et de la ladiffusion,
et c’est cet insuccèsqui
nous adétermi-nés à
changer
notre mode d’excitation. Dans lesspectres
incomparablement plus
riches que nous a fournis ladécharge
sansélectrode,
nous avons retrouvé sur untrès
grand
nombre de raies le caractère propre des raies Zn III reconnues par Kimura et Nakamura. Nous nous sommespersuadés
rapidement
que la trèsgrande
majorité
des raies duzinc,
tellesqu’on
les observe dans ladécharge
oscillante ou dans l’étincellechaude,
sont des raies ZnIII,
etqu’au
lieu des 33 raiesreconnues par les
physiciens
japonais,
lespectre
Zn IIIcomporte
plusieurs
centaines de raies. C’est cettecons-tatation
qui
nous a amenés à exciter cespectre
d’unefaçon
aussicomplète
quepossible
et à l’isolersystéma(i-quement
desspectres
d’excitation moindre ouplus
forte. Nous devonsajouter
que Kimura et Nakamura ont(1) Japan. J.
Phys.,
1924, t. 3, N. 7-10.(2) L. et E. BLOCH, Ann. de
Phys.,
192ô, t. 6, p. 409.donné aussi une liste de 1 i raies
importantes
duspectre
ZnII,
dont trois ontéchappé
àSalis ;
ce sontles raies 2
887, 2
857 et 2 658. Nous sommes enpar-fait accord avec les auteurs sur le caractère Zn II des raies en
question.
La seule discordancequ’il
y ait lieu designaler entre
les attributions deKimura-Nakamuraet les nôtres concerne la raie 3
693,
que cesphysiciens
attribuent à Zn Il et que nous considérons comme
une raie Zn III.
Les raies Zn III classées par
Laporte
etLang
dans l’ultraviolet de Schumann n’ont pas été reconnuescomme telles
d’après
leuraspect
physique,
maisseu-lement par
l’analogie
queprésente
cemultiplet
de Zn III avec lemultiplet homologue
de Cu JI. Il n’est pas douteux quel’analogie
soitjustifiée.
En ce
qui
concerne lespectre
ZnIV, qui
n’avait pas étésignalé jusqu’ici,
onpeut
dire que saproduction
était très vraisemblable dans les conditions de nos
expériences d’après
cequ’on
savaitdéjà
desspectres
Cd IV et
Hg 1 U.
Il estremarquable
que lespectre
Zn 1 V soit tout entier
compris
entre les limites 4 071 et 2 587 À. Dans ceslimites,
il offre undéveloppement
très
notable,
puisque plus
de i20 raies de notre liste luiappartiennent
incontestablement.Quelques
raies duspectre
Zn I V ont été attribuées à tort par Salis auspectre
Zn II. Nous avonsdéjà publié
(’ )
une liste détaillée duspectre
ZnIV, qui reposait uniquement
sur des clichés de
prisme,
et nepouvait
pour ce motifprétendre
à unegrande précision,
surtout dans lapremière partie.
Leslongueurs
d’onde que nousdon-nons ci-dessous pour les raies Zn IV ont été
fréquem-ment améliorées en faisant état des clichés de réseau.
Ajoutons
enfinqu’outre
lesspectres
ZnI,
ZnII,
ZnIII,
et Zn 1 v on observe avec nos tubes àdécharge
sous très forte excitation un
spectre
continuportant
sur unegrande
étendue dans l’ultraviolet ordinaire etjusque
dans le visible. Un traitcaractéristique
de cespectre
continu est sabrusque
diminution d’intensitéà la
longueur
d’onde t).935,
qui
coïncide presqueexac-tement avec une raie du
spectre
Zn Il. La mêmedimi-nution brutale s’observe avec l’étincelle condensée dans l’air. Il est
possible
qu’il
s’agisse
d’uneabsorp-tion continue débutant
brusquement
à cettelongueur
d’onde,
mais cetteparticularité
ne pourra êtreélu-cidée que par de nouvelles recherches. 5. Listes de raies. - Le tableau 1
ci-après
a étéétabli en tenant
compte
essentiellement des mesures auréseau et accessoirement des mesures au
prisme
(nombres
marqués
d’unastérisque).
Les raies Zn 111 étant debeaucoup
lesplus
nombreuses,
on n’a pas crunécessaire de
surcharger
le tableau en les dénotantexpressément :
une raiequi
n’est suivie d’aucunsym-bole doit être considérée comme une raie Zn 111. Les raies Zn
I,
Zn Il et Zn I v sontspécifiées
par lessym-boles
correspondants.
Quelques
attributions douteusessont
marquées
d’unpoint
d’interrogation.
TABLEAU I. -r Liste
générale
des raies(1).
297
Les intensités ont été estimées sommairement
d’après l’aspect
des clichés. Elles n’ont de sens bien défini que pour unerégion spectrale
pastrop
étendue . et à l’intérieur d’unspectre
d’ordre bien déterminé(Zn III p. ex.).
L’emploi
despectronraphes
différents,
de
plaques
de sensibilitéinégale
et de conditions d’exci-tation variables nepermet
d’attribuer aux indicationsd’intensité
qu’une
valeur relative.Nous avons rassemblé dans le tableau II les raies
de Zn II
présentes
sur nos clichés etqu’il
convientd’ajouter
à la liste de Salis,Quelques-unes
d’entre elles semblent avoir été reconnues parTakahashi,
ce sontcelles
qui
sontmarquées
(T).
La liste des raies de Takahashi contient par ailleurs de nombreuses raiesqui
n’appartiennent
pas à Zn 11(raies
Zn III ou raiesPb),
cequi
justifie
les réserves faites au début dece Mémoire sur les difficultés de la méthode de la
cathode creuse pour la
séparation rigoureuse
des ordres.On reconnaîtra sur les Tableaux
ci-joints
que notredescription (même
s’ils’y
estglissé
quelques
raiespara-sites)
donne une idéebeeaucoup plus complète
etplus
exacte des divers
spectres
du Zinc que lesdescriptions
publiées
jusqu’ici.
Ellecomporte
plus
de 800 raies dont les deux tiers sont nouvelles. Nous pensonsqu’elle
est suffisante pour servir de base à un essaira-tionnel de classification.
Il est
remarquable
qu’on
retrouve dans noslistes,
avec
plus
deprécision,
la presque. totalité desraies
qui
ont été observées autretois parcertains
spectros-copistes
commeLockyer
et Thalcn, etqui
n’étaient pasregardées toujours
commeappartenant
au Zinc. Nosattributions
permettent
de redresser certaines erreursfaites par nos
prédécesseurs
dans leurdescription
duspectre
du Zinc. Les erreurs que nous avons pucom-mettre nous-mèmes ne nous
paraissent
pas entacher laméthode
employée, qui
peut
s’appliquer
avec fruit àd’autres domaines.
Manuscrit reçu le 15 mai 1934.
ERRATUM
DEL’ARTICLE
SUR « LE POUVOIR ROTATOIREOPTIQUE »
Par T. M.
LOWRY,
Journal dePhysique,
juin
1934,
t.5,
p.225;
n° 6.+
Page
226,
1recolonne, ligne
16,
lireSR,R~R3,
au lieu deSR1R2R3R~.
Page
226,
1 ntcolonne, ligne
33,
lire1896,
au lieu de 1902.Page
226, ire
colonne, ligne
35,
lire1915,
au lieude 1916.
Page
226,
2ecolonne,
ligne
28,
lireSi++++,
au lieu de Si+++.Page
227,
2e colonne dans le tableau denombres,
dans la fie colonne(C2H’)
permuter
les deuxpremiers
nombres :10,376
et10,540.
Page
227,
dans lapremière
ligne après
letableau,
lire