Universit´e Pierre & Marie Curie Master de math´ematiques 1
Ann´ee 2011-2012 Module MM020
Th´ eorie des Nombres - TD6
Fonction Zˆ eta et th´ eor` eme des nombres premiers
Sauf mention explicite du contraire, les ´equivalents et les limites sont pris en +∞.
Exercice 1 : Montrer que Li(x) :=Rx 2
dt
logt ∼ logxx.
Solution de l’exercice 1. On fait une int´egration par parties. On obtient Z x
2
dt logt =
t logt
x 2
+ Z x
2
dt (logt)2 .
Or on dispose du r´esultat classique suivant : si f, g : [a; +∞[→ R+ sont deux fonctions continues, telles que f = o+∞(g) et g n’est pas int´egrable, alors on a Rx
a f(t)dt = o+∞ Rx
a g(t)dt
. D´emontrons rapidement ce r´esultat : soit > 0, il existe M ≥ a tel que pour tout t ≥ M, f(t) ≤ g(t). Soit x≥M. On a alorsRx
a f =RM
a f+Rx
Mf ≤RM
a f+Rx
Mg. Donc en particulier
Rx af Rx
a g ≤
RM a f Rx
a g +. Or par hypoth`ese, limx→+∞Rx
a g = +∞, donc il existe x0 ≥ M tel que pour tout x ≥ x0, on ait
RM a f Rx
ag ≤. Alors, pour toutx≥x0, on a Rx
a f ≤Rx
a g, ce qui conclut la preuve du r´esultat annonc´e.
D´eduisons l’´equivalent recherch´e : on a vu que Li(x) = logxx − log 22 +Rx 2
dt
(logt)2. Par le r´esultat in- term´ediaire, on a Rx
2 dt
(logt)2 = o+∞(Li(x)), d’o`u finalement Li(x) :=Rx 2
dt
logt ∼ logxx. Exercice 2 :
a) On d´efinit Γ(s) :=R+∞
0 e−tts dtt.
i) Montrer que Γ est holomorphe sur Re (s)>0.
ii) Montrer que pour tout s∈C tel que Re (s)>0, on a Γ(s+ 1) =sΓ(s).
iii) Montrer que Γ se prolonge en une fonction m´eromorphe sur C. On admet que celle-ci ne s’annule pas.
iv) Calculer Γ(n), pour n≥1 entier.
v) Montrer que si Re (s)>1, alors ζ(s) = Γ(s)1 R+∞
0 ts et−1dt
t.
b) Soitf une fonctionC∞surR+`a d´ecroissance rapide `a l’infini. On d´efinitL(f, s) := Γ(s)1 R+∞
0 f(t)ts dtt pour Re (s)>0.
i) Montrer queL(f, .) admet un prolongement holomorphe `aC tout entier.
ii) Montrer que pour tout n∈N, on a L(f,−n) = (−1)nf(n)(0).
c) On d´efinit les nombres de Bernoulli (Bn)n∈N par le d´eveloppement de Taylor de la fonction f0 :t7→ et−1t en 0 : on ´ecrit ce d´eveloppement P
n≥0Bntn!n.
i) Montrer queζ(s) = s−11 L(f0, s−1) pour tout s∈C tel que Re (s)>1.
ii) Montrer queζ a un prolongement m´eromorphe `aC, avec un unique pˆole, qui est simple de r´esidu 1, en s= 1.
iii) Montrer que pour toutn∈N,ζ(−n) = (−1)n Bn+1n+1 (en particulier, ζ(−n)∈Q).
d) On d´efinit la fonctionF(z) := 1z +P+∞
n=1
1
z+n+z−n1
.
i) Montrer que F est une fonction m´eromorphe sur C, avec des pˆoles simples de r´esidu 1 en les entiers. Montrer ´egalement queF est impaire et 1-p´eriodique.
ii) On note G(s) :=F(z)−πcotan(πz). Montrer que la fonctionG est born´ee sur l’ensemble des s∈C tels que|Re (z)| ≤ 12 et Im (z)≥1.
iii) En d´eduire que Gest la fonction nulle sur C.
iv) En d´eduire que pour tout k ≥ 1, on a ζ(2k) = −12B2k(2iπ)(2k)!2k (en particulier, ζ(2k) est un multiple rationnel de π2k).
Solution de l’exercice 2.
a) i) On introduit la fonctionf(s, t) :=e−tts−1. Il est clair que cette fonction v´erifie les conditions suivantes :
– pour tout s∈C, tel que Re (s)>0,f(s, .) est int´egrable sur ]0; +∞[.
– pour tout t∈]0; +∞[, la fonction f(., t) est holomorphe sur Re (s)>0.
– pour tous 0 < σ1 <1< σ2, on a pour tout s∈C, siσ1 ≤Re (s) ≤σ2, alors |f(s, t)| ≤ e−ttσ2−1 sit∈[1; +∞[ et|f(s, t)| ≤e−ttσ1−1 sit∈]0; 1]. En outre, la fonction d´efinie par t7→e−ttσ1−1 sit∈]0; 1] ett7→e−ttσ2−1 sit≥1, est int´egrable sur ]0; +∞[.
Ces trois conditions assurent, via le th´eor`eme sur les int´egrales `a param`etres, que la fonction Γ d´efinie par Γ(s) =R+∞
0 f(s, t)dt est holomorphe sur Re (s)>0.
ii) Il s’agit de faire une int´egration par parties : on a Γ(s+ 1) =
Z +∞
0
e−ttsdt=
−e−tts+∞
0 +
Z +∞
0
se−tts−1 = 0 +sΓ(s).
iii) la fonction Γ est holomorphe sur Re (s)>0, la relation de la question b) permet d’´etendre Γ de la fa¸con suivante : pour tout s ∈ C\ {−n, n ∈ N}, on pose Γ(s) := s(s+1)...(s+n−1)Γ(s+n) , o`u n∈ N est l’entier minimum tel que Re (s+n) >0. Il est clair alors que cette formule d´efinit une fonction m´eromorphe surC, dont les pˆoles sont exactement les entiers n´egatifs.
Ces pˆoles sont tous simples.
iv) Une r´eccurence simple avec la question b) assure que Γ(n) = (n−1)!, puisque Γ(1) = 1.
v) On calcule Z +∞
0
ts et−1
dt t =
Z +∞
0
ts−1 et
1
1−e−tdt= Z +∞
0
ts−1X
n≥0
e−t(e−t)ndt .
Donc on a, en utilisant le th´eor`eme de convergence domin´ee pour ´echanger somme et int´egrale,
Z +∞
0
ts et−1
dt t =X
n≥1
Z +∞
0
e−ntts−1dt .
On fait le changement de variables u:=nt, et on obtient Z +∞
0
ts et−1
dt t =X
n≥1
Z +∞
0
n−se−uts−1dt= Γ(s)ζ(s).
On en d´eduit la formule souhait´ee en utilisant le fait que la fonction Γ ne s’annule pas.
b) i) On rappelle que f est `a d´ecroissance rapide si pour tout n ≥ 0 et tout r ≥ 0, on a limx→+∞xrf(n)(x) = 0. Il est clair que L(f, .) est d´efinie sur Re (s) >0, et que c’est une fonction holomorphe sur cet ensemble (la preuve est la mˆeme que celle de la question a)i)).
Une int´egration par parties assure que L(f0, s+1) = 1
Γ(s+ 1) Z +∞
0
f0(t)tsdt= [f(t)ts]+∞0 − s Γ(s+ 1)
Z +∞
0
f(t)ts−1dt= 0−L(f, s) en utilisant la question a)ii).
On a donc, si Re (s) >0, L(f, s) = −L(f0, s+ 1). On peut donc prolonger L(f, .) `a C via la formule suivante : si s ∈C, tel que Re (s) ≤ 0, on pose L(f, s) := (−1)nL(f(n), s+n), o`u n∈N est l’entier minimum tel que Re (s+n)> 0. Il est alors clair que cette fonction L(f, .) est holomorphe sur C.
ii) Par d´efinition, on a
L(f,−n) = (−1)n+1L(f(n+1),1) = (−1)n+1 Z +∞
0
f(n+1)(t)dt= (−1)n+1(−f(n)(0)) = (−1)nf(n)(0). c) i) C’est une cons´equence directe de la question a)v).
ii) La question b) assure que la fonction L(f0, .) admet un prolongement holomorphe sur C (il est clair que f0 est une fonctionC∞ `a d´ecroissance rapide). En outre, on a L(f0,0) = f0(0) = 1 puisqu’on prolonge f0 par continuit´e en 0, finalement la fonction ζ admet un prolongement m´eromorphe sur C, avec un seul pˆole, en s= 1, simple de r´esidu 1.
iii) Par la question b)ii), il suffit de calculer les d´eriv´ees de la fonction f0 en 0. Par d´efinition des nombres de Bernoulli, on a f0(n)(0) = Bn, donc les questions b)ii) et c) assurent que ζ(−n) = n+1−1 L(f0,−(n+ 1)) = (−1)n Bn+1n+1.
d) i) On ´ecritF(z) = 1z +P
n≥1 2z
z2−n2. Sous cette forme, il est clair que cette s´erie de fonctions converge normalement sur tout compact de Cne rencontrant pas Z. Cela assure, puisque chaque fonction z 7→ z2−nz 2, ainsi que z 7→ 1z, est holomorphe sur C\Z, que la fonction F est holomorphe sur C\Z. Il est en outre clair que F est m´eromorphe sur C, et ses pˆoles sont exactement les entiers relatifs, ils sont simples, avec r´esidu 1. Il est ´egalement clair que F est impaire. Montrons pour finir que F est 1-p´eriodique : soit N ∈N, on note FN(z) := 1z +PN
n=1
1
z+n+z−n1
. On fixe z∈C\Z. Alors on a FN(z+1) = 1
z+ 1+ 1
z+ 2+ 1 z
+
1
z+ 3+ 1 z−1
+· · ·+
1
z+ (n+ 1)+ 1 z−(n−1)
,
donc
FN(z+1) = 1 z+
N
X
n=1
1
z+n+ 1 z−n
+ 1
z+ (n+ 1)− 1
z−n =FN(z)+ 1
z+ (n+ 1)− 1 z−n. On fait tendreNvers +∞, et on obtient finalement queF(z+1) =F(z) car limN→+∞
1
z+(n+1) −z−n1
= 0. Donc F est 1-p´eriodique.
ii) Soitz=x+iy∈Ctel que|x| ≤ 12 ety≥1. Alors
|πcotan(πz)|=π
eiπz+e−iπz
|eiπz−e−iπz| ≤πe−πy+eπy
eπy−e−πy ≤2π eπy eπy−1.
Or il est clair que la fonction y 7→ eπyeπy−1 est born´ee sur [1; +∞[ (car elle est continue est admet une limite finie en +∞). Donc la fonctionz7→πcotan(πz) est born´ee sur le domaine consid´er´e.
Montrons maintenant que F est born´ee sur le mˆeme domaine. On a
|F(z)| ≤1 + 2X
n≥1
|z|
|z2−n2| ≤1 + 2X
n≥1
|x|+y
y2+n2−x2 ≤1 + 2X
n≥1 1 2 +y y2+n2− 14 , d’o`u en utilisant une comparaison s´erie-int´egrale et en posantt0 := q t
y2−14,
|F(z)| ≤1+2 1
2+y
Z +∞
0
dt
y2+t2−14 = 1+ 2y+ 1 q
y2−14 Z +∞
0
dt0
1 +t02 = 1+ 2y+ 1 q
y2−14
arctan(t0)+∞
0 ,
Donc
|F(z)| ≤1 +π 2
2y+ 1 q
y2−14 ,
et la fonction y 7→ q2y+1
y2−14 est born´ee sur [1; +∞[, donc F est born´ee sur le domaine consid´er´e. Donc finalementGest born´ee sur le domaine consid´er´e.
iii) On sait que la fonctionz 7→ πcotan(πz) est m´eromorphe surC avec ses pˆoles en tous les entiers relatifs, simples de r´esidu 1. Donc la question d)i) assure que G est holomorphe sur C. DoncG est born´ee que le compact
−12;12
×[−1; 1] deC. En outre,G est impaire, donc la question d)ii) assure que G est born´ee sur la bande verticale −12 ≤ Re (z) ≤ 12. Enfin, G est 1-p´eriodique (cf question d)i)), donc Gest born´ee sur C. Donc finalement G est une fonction holomorphe born´ee surC. Donc le th´eor`eme de Liouville assure queGest constante. Or Gest impaire, donc G(0) = 0, doncG est la fonction nulle sur C.
iv) La question d)iii) assure que pour toutz∈C\Z, πzcotan(πz) = 1 + 2z2X
n≥1
1 z2−n2.
Or toutes les fonctions apparaissant dans cette ´egalit´e sont d´eveloppables en s´eries enti`eres sur le disque unit´e ouvert. On calcule ces d´evloppements en s´eries enti`eres :
πzcotan(πz) =iπze2iπz+ 1 e2iπz−1 =iπz
1 + 2
e2iπz−1
=iπz+f0(2iπz) =iπz+X
n≥0
Bn
(2iπz)n n! .
Par ailleurs, on a 1 + 2z2X
n≥1
1
z2−n2 = 1−2z2X
n≥1
1 n2
1
1− nz2 = 1−2X
n≥1
X
k≥1
z2k
n2k = 1−2X
k≥1
ζ(2k)z2k.
Donc finalement, on aboutit `a l’identit´e de s´eries enti`eres suivante : iπz+X
n≥0
Bn(2iπz)n
n! = 1−2X
k≥1
ζ(2k)z2k,
d’o`u l’on d´eduit par identification du coefficient devantz2k, que pour tout k≥1, on a ζ(2k) =−1
2B2k(2iπ)2k (2k)! .
Exercice 3 : L’objectif de cet exercice est de montrer la forme faible du th´eor`eme des nombres premiers qui affirme qu’il existe deux constantes A, B > 0 telles que pour tout x > 0 suffisamment grand,
A x
logx ≤π(x)≤B x logx,
et d’expliciter les constantes A etB. On rappelle que la fonction Λ :N∗ →R est d´efinie par Λ(n) = log(p) si n=pk,p premier, et Λ(n) = 0 sinon.
a) On pose T(x) :=P
n≥1Λ(n)E(xn). Montrer que T(x) =P
n≤xlog(n).
b) En d´eduire que T(x) =xlog(x)−x+O(logx).
c) Montrer que T(x)−2T(x2)≤π(x) log(x).
d) Montrer que l’on peut prendre pour A tout r´eel<log 2.
e) Montrer que T(x)−2T(x2)≥log(x2) π(x)−π(x2) .
f) En d´eduire que π(x)≤2 log(2)Plog2(x) k=1
x/2k
log(x/2k)+O(logx).
g) En d´ecomposant la somme pr´ec´edente enk≤ 101 log2(x) etk > 101 log2(x), montrer que l’on peut prendre pour B tout r´eel> 209 log(2).
h) En raffinant ces methodes, on peut pr´eciser ce r´esultat avecA∼0,921 etB ∼1,105. Utiliser ce r´esultat pour en d´eduire le postulat de Bertrand (asymptotique) : pour toutn≥1 suffisamment grand, il existe un nombre premier p tel quen < p≤2n.
Solution de l’exercice 3.
a) On montre d’abord le fait classique suivant : sin∈N, et sip est un nombre premier, alors on a vp(n!) =X
k≥1
E n
pk
.
il suffit pour cela de remarquer qu’il y aE(np) multiples depentre 1 etn,E(pn2) multiples dep2 entre 1 et n, et plus g´en´eralement, pour tout k ≥1, il y a E(pnk) multiples de pk entre 1 et n.
Alors, en ´ecrivant n! = 1.2.3. . . . .(n−1).n, on voit que vp(n!) =
E
n p
−E n
p2
+2
E n
p2
−E n
p3
+· · ·+k
E n
pk
−E n
pk+1
+. . . , donc
vp(n!) =X
k≥1
E n
pk
.
On en d´eduit donc, en posantr:=E(x), que X
n≤x
log(n) = log(r!) =X
p
vp(r!) log(p) =X
p
X
k≥1
E r
pk
log(p) =X
p
X
k≥1
Λ(pk) x
pk
=X
n≥1
Λ(n)Ex n
.
b) On fait une comparaison s´erie-int´egrale : on a Z x
1
log(t)dt≤X
n≤x
log(n)≤ Z x+1
2
log(t)dt , donc
xlogx−x+ 1≤T(x)≤(x+ 1) log(x+ 1)−(x+ 1)−2 log(2) + 2. Alors il est clair que ces in´egalit´es impliquent que
T(x) =xlogx−x+O(logx). c) Par d´efinition, on a
T(x)−T x
2
=X
n≥1
Λ(n)
E x
n
−2E x
2n
.
Or pour tout n, on aE nx
−2E 2nx
∈ {0; 1}, donc T(x)−T
x 2
≤X
n≤x
Λ(n) = X
pk≤x
logp≤X
p≤x
logplogx
logp = logxX
p≤x
1 =π(x) logx .
d) En combinant les questions b) et c), on obtient que π(x) logx≥T(x)−2Tx
2
= log(2)x+O(logx), donc pour tout A <log 2, on a bien
A x
logx ≤π(x) pour x assez grand.
e) On a
T(x)−2Tx 2
=X
n≥1
Λ(n) Ex
n
−2E x 2n
≥X
p≤x
Λ(p)
E x
p
−2E x
2p
en se limitant aux entiers n premiers. On se limite ensuite aux entiers p premiers tels que
x
2 < p≤x. On obtient : T(x)−2T
x 2
≥ X
x 2<p≤x
logp
E x
p
−2E x
2p
.
Or pour un tel nombre premier p, on aE x
p
= 1 etE x
2p
= 0, d’o`u T(x)−2Tx
2
≥ X
x 2<p≤x
logp≥ X
x 2<p≤x
logx 2
= logx
2 π(x)−πx 2
.
f) La question pr´ec´edente assure que π(x)−π
x 2
≤ 1 log x2
T(x)−2T x
2
. Or la question b) assure que T(x)−2T x2
= log(2)x+O(logx). Donc on obtient que π(x)−πx
2
≤ log 2
log x2x+O(1). Une r´ecurrence simple assure alors que
π(x) = 2 log(2)
log2(x)
X
k=1
x/2k
log(x/2k) +O(logx). g) On pose k0 := 101 log2x. Alors on a
k0
X
k=1
x/2k
log(x/2k) ≤ x log(x/2k0)
k0
X
k=1
1
2k ≤ x
log(x/2k0) ≤ 10 9
x logx. De l’autre cˆot´e, on a
X
k>k0
x/2k
log(x/2k) ≤x X
k>k0
1 2k ≤ x
2k0 ≤x109 . D’o`u finalement
π(x)≤ 20
9 log(2) x
logx+O(logx). Cela implique alors que pour tout B > 209 log(2), on a
π(x)≤B x logx pour x assez grand.
h) On obtient l’estimation suivante : pourx assez grand, on a π(x)−π
x 2
≥A x
logx −B x 2 log x2,
donc puisque 2A > B, on obtient que pour x assez grand, π(x)−π(x2) > 0, ce qui conclut la preuve.
Exercice 4 : On souhaite d´emontrer directement le postulat de Bertrand, `a savoir : pour toutn≥1, il existe un nombre premierptel quen < p≤2n.
a) Montrer que 2nn
≥ 42nn.
b) On veut montrer que pour tout r´eel x≥2, on a Q
p≤xp≤4x−1.
i) Montrer qu’il suffit de le montrer pourx=qpremier. On va alors le montrer par r´ecurrence sur q.
ii) Montrer que siq = 2m+ 1, on a Q
p≤m+1p≤4m etQ
m+1<p≤2m+1p≤ 2m+1m . iii) Montrer que 2m+1m
≤4m. iv) Conclure.
c) Montrer que la valuationp-adique de 2nn
vaut P
k≥1
E(2npk)−2E(pnk) . d) Montrer que pour tout n,p,k,E(2npk)−2E(pnk) = 0 ou 1.
e) Montrer que la valuationp-adique de 2nn
est inf´erieure ou ´egale `a max{r :pr≤2n}.
f) Montrer que sin≥3, 2nn
n’est divisible par aucun nombre premier p tel que 23n < p≤n.
g) Montrer que 2nn
≤(2n)
√2n−1Q√
2n<p≤23npQ
n<p≤2np.
h) On suppose que pour un entier n≥2, il n’existe pas de nombre premierp tel que n < p≤2n.
Montrer que 2nn
≤(2n)
√2n−142n3 .
i) En d´eduire qu’un tel nest major´e par une constante explicite.
j) Conclure.
Solution de l’exercice 4.
a) On sait que P2n k=0
2n k
= 4n. Or le plus grand terme dans cette somme de 2n+ 1 termes est le terme central 2nn
, et on a en outre 2n0
= 2n2n
= 1, donc on en d´eduit que 2n 2nn
≥4n, d’o`u
2n n
≥ 42nn.
b) i) Soit q le plus grand nombre premier inf´erieur ou ´egal `a x. Si on sait que Q
p≤qp ≤ 4q−1, alors on a Q
p≤xp=Q
p≤qp≤4q−1 ≤4x−1, d’o`u le r´esultat pour x. Donc on peut supposer dans la suite que xest un nombre premier.
ii) Puisquem+ 1< q, on sait par r´ecurrence queQ
p≤m+1p≤4m. Soitp un nombre premier tel que m+ 1< p≤2m+ 1. Alors en ´ecrivant
2m+ 1 m
= (2m+ 1)(2m). . .(m+ 1)
(m+ 1)m . . .2 = (2m+ 1)(2m). . .(m+ 2) m(m−1). . .2 ,
On obtient que le nombre premier p divise le num´erateur de cette fraction, mais pas son d´enominateur, donc p divise l’entier 2m+1m+1
. Donc on en d´eduit que Q
m+1<p≤2m+1p ≤
2m+1 m
(puisque le premier entier divise le second).
iii) On remarque que 2m+1m+1
= 2m+1m
et queP2m+1 k=0
2m+1 k
= 2.4m. Donc en ne conservant que les deux termes centraux dans la somme, on trouve
2
2m+ 1 m
=
2m+ 1 m+ 1
+
2m+ 1 m
≤
2m+1
X
k=0
2m+ 1 k
= 2.4m, d’o`u le r´esultat.
iv) Les questions b)ii) et b)iii) assurent que Q
p≤2m+1p ≤4m.4m, donc Q
p≤qp ≤4q−1. On a donc montr´e l’h´eridit´e dans la preuve par r´ecurrence. Pour l’initialisation, il suffit de v´erifier que Q
p≤2p≤41, i.e. 2≤4, ce qui est vrai.
On a donc bien montr´e que pour tout r´eelx≥2, on aQ
p≤xp≤4x−1.
c) On utilise `a nouveau le calcul effectu´e `a l’exercice 3 pourvp(n!). En effet, puisque 2nn
= (2n)!(n!)2, on a pour tout nombre premier p,
vp 2n
n
=vp((2n)!)−2vp(n!) =X
k≥1
E
2n pk
−2E n
pk
.
d) C’est clair avec les encadrements x−1< E(x)≤x pour tout r´eel x.
e) Supposonspr >2n. Alors dans la formule de la question c), on a E 2n
pk
−2E n
pk
= 0. Donc on obtient finalement que
vp 2n
n
= X
rtel quepr≤2n
E
2n pk
−2E n
pk
≤ X
rtel quepr≤2n
1 =r0, o`ur0:= max{r:pr ≤2n}.
f) Soitp premier tel que 23n < p≤n. Alorsp6= 2 et 3p >2n, donc les seuls multiples dep entre 1 et 2nsontpet 2p. Or 2nn
= (2n)!(n!)2, doncp et 2papparaissent au num´erateur, etpapparait deux fois au d´enominateur, doncp ne divise pas 2nn
. g) On d´ecompose 2nn
en facteurs premiers. on obtient 2n
n
= Y
p≤√ 2n
pvp((2nn)) Y
√2n<p≤2
3n
pvp((2nn)) Y
2 3n<p≤n
pvp((2nn)) Y
n<p≤2n
pvp((2nn)).
Or le premier produit contient au plus √
2n−1 termes, qui sont tous inf´erieurs ou ´egaux `a 2n par la question e). Donc on a
Y
p≤√ 2n
pvp((2nn))≤(2n)
√2n−1
.
Dans les trois produits suivants, on avp 2nn
= 0 ou 1. En outre, on a vu `a la question f), que si 23n < p≤n, alors vp 2nn
= 0. Donc finalement on obtient que 2n
n
≤(2n)
√2n−1 Y
√2n<p≤23n
p Y
n<p≤2n
p .
h) On a, grˆace `a la question pr´ec´edente, 2n
n
≤(2n)
√2n−1 Y
√2n<p≤23n
p .
Or la question b) assure que
Y
√2n<p≤23n
p≤ Y
p≤23n
p≤423n, d’o`u le r´esultat.
i) En combinant la question h) avec la question a), on obtient 4n
2n ≤(2n)
√2n−1
42n3 , donc
4n3 ≤(2n)
√ 2n. En prenant le logarithme, on obtient finalement
√n≤ 3√ 2
log 4log(2n).
Alors, un tableau de variation et une recherche par valeurs approch´ees (par dichotomie par exemple) assure que la relation pr´ec´edente implique que
n≤426.
j) Pour d´emontrer le postulat de Bertrand, il reste `a le montrer pour les entiers n ≤ 426. Pour cela, la suite de nombres premiers suivants suffit (chacun de ces nombres premiers est inf´erieur au double du pr´ec´edent) :
2,3,5,7,13,23,43,83,163,317,431.
Exercice 5 : Soita, b, x1, . . . , xndes r´eels tels quea≤x1 <· · ·< xn≤b. Soientα(x1), . . . , α(xn)∈C.
On poseA(x) :=P
xi≤xα(xi), poura≤x≤b. Soit f : [a, b]→Cune fonction de classe C1. Alors
n
X
i=1
α(xi)f(xi) =A(b)f(b)− Z b
a
A(x)f0(x)dx .
Solution de l’exercice 5. C’est une transformation d’Abel. On pose x0 = a et xn+1 = b. Calculons Rb
aA(x)f0(x)dx: Z b
a
A(x)f0(x)dx=
n
X
i=0
Z xi+1
xi
A(x)f0(x)dx=
n
X
i=0
Z xi+1
xi
i
X
j=1
α(xj)f0(x)dx=
n
X
i=0 i
X
j=1
α(xj) Z xi+1
xi
f0(x)dx . Donc puisquef est de classeC1, on obtient que
Z b a
A(x)f0(x)dx=
n
X
i=0 i
X
j=1
α(xj) (f(xi+1)−f(xi)) =
n
X
j=1
α(xj)
n
X
i=j
(f(xi+1)−f(xi)) =
n
X
j=1
α(xj) (f(b)−f(xj)). Donc finalement,
Z b a
A(x)f0(x)dx=f(b)
n
X
j=1
α(xj)−
n
X
j=1
α(xj)f(xj) =f(b)A(b)−
n
X
j=1
α(xj)f(xj).
Exercice 6 :
a) Montrer que le th´eor`eme des nombres premiers implique quepn ∼nlog(n). De mˆeme, montrer qu’il implique que θ(x) :=P
p≤xlog(p)∼x.
b) Si dn:=pn+1−pn, montrer queP
n≤x dn
logn ∼x.
c) Montrer que lim inf log(n)dn ≤1≤lim suplogdnn.
d) Montrer que l’ensemble des quotients de deux nombres premiers est dense dansR+. e) Montrer les formules suivantes : P
p≤x log(p)
p ∼log(x) et P
p≤x 1
p ∼log(log(x)).
f) Montrer que le th´eor`eme des nombres premiers implique que pour toutλ >1, on aπ(λx)−π(x)∼ (λ−1)log(x)x .
En d´eduire que pour tout λ > 1, il existe x(λ) ∈ R+ tel que pour tout x ≥ x(λ), l’intervalle ]x;λx] contienne un nombre premier.
Solution de l’exercice 6.
a) Le th´eor`eme des nombres premiers assure queπ(pn)∼ logpnp
n. Or par d´efinition, on aπ(pn) =n.
Donc finalement on a l’´equivalent suivant :pn∼nlog(pn). Il reste `a montrer que log(pn)∼logn pour conclure. Puisque pn ∼ nlog(pn), on en d´eduit que nlogpnp
n tend vers 1 quand n → +∞, donc logpn−logn−log logpn tend vers 0, donc en divisant par logpn, on obtient que loglogpn
n tend vers 1 car limnlog loglogppn
n = 0. Donc finalement logpn∼logn, doncpn∼nlogn.
On d´efinit pour toutn,α(n) := 1 si nest premier et 0 sinon. On pose f := log. Alors on a θ(x) =X
p≤x
logp=X
n≤x
α(n)f(n). Si on pose A(x) :=P
n≤xα(x) =π(x), alors l’exercice 5 assure que l’on a
θ(x) =π(x) log(x)− Z x
2
π(t) t dt . Or on a π(t)t dt∼t→+∞ 1
logt, et la fonctiont7→ log1t n’est pas int´egrable en +∞, donc on obtient Z x
2
π(t) t dt∼
Z x 2
1
logtdt∼ x logx,
en utilisant l’exercice 1. Enfin, on sait que π(x) logx∼x, donc on conclut que θ(x)∼x .
b) On applique l’exercice 5 avec α(n) := dn, f(x) := log1x et A(x) = P
n≤xdn = pE(x) −2. On obtient alors
X
n≤x
dn
logn = pE(x)−2 logx +
Z x 2
pE(t)−2 t(logt)2 dt .
Or la question a) assure que pE(x)logx−2 ∼ x et pt(logE(t)−2t)2 ∼ log1t. Donc puisque t 7→ log1t n’est pas int´egrable en +∞, on en d´eduit que Rx
2
pE(t)−2
t(logt)2dt ∼ Rx 2
dt
logt ∼ logxx en utilisant l’exercice 1.
Finalement, on a donc
X
n≤x
dn logn ∼x .
c) On noteλ:= lim inf logdnn. Supposonsλ >1. En particulier, il n’existe qu’un nombre fini dentels que logdnn ≤ 1+λ2 . DoncP
n≤x dn
logn ≥ 1+λ2 x+O(1). Or 1+λ2 >1, donc cela contredit la question b).
Donc finalement lim inf logdnn ≤1. La preuve pour lim suplogdnn ≥1 est exactement sym´etrique.
d) Soient 0< α < β. Alors π(nβ)π(nα) ∼ βαloglognαnβ ∼ αβ >1. Donc il existen0∈Ntel que pour toutn≥n0, π(nβ) > π(nα). Or il existe p premier tel que p ≥ n0. Alorsπ(pβ) > π(pα), donc il existe un nombre premierq tel que pα < q≤pβ. Doncα < qp ≤β. Cette construction ´etant valables pour tous 0< α < β, cela assure que les quotients de deux nombres premiers sont denses dans R+.
e) On pose α(n) = 1 si npremier, 0 sinon, et f(x) := logxx. Alors l’exercice 5 assure que X
p≤x
logp
p =π(x)logx
x −
Z x 2
π(t)(1−logt) t2 dt .
Or on aπ(x)logxx ∼1, et π(t)(1−logt2 t) ∼ 1t, qui n’est pas int´egrable en +∞, donc on a Z x
2
π(t)(1−logt) t2 dt∼
Z x 2
dt
t ∼logx . Donc finalement, on a
X
p≤x
logp
p ∼logx .
Une autre solution pour d´emontrer cet ´equivalent consiste `a poser α(n) = lognsinest premier et 0 sinon, et f(x) = x1, puis `a utiliser l’exercice 5 et la question a) (avec la fonctionθ).
Pour le second ´equivalent, on pose f(x) := x1. Alors on obtient X
p≤x
1
p = π(x)
x +
Z x 2
π(t) t2 dt .
Or on a π(x)x ∼ log1x et π(t)t2 ∼ tlog1 t qui n’est pas int´egrable en +∞. On a donc Z x
2
π(t) t2 dt∼
Z x 2
1
tlogtdt∼log logx . Donc finalement on obtient
X
p≤x
1
p ∼log logx .
f) On sait queπ(x)∼ logxx etπ(λx)∼λlogxx. En particulier, on a limπ(λx)π(x) =λ. Doncπ(λx)−λπ(x)
π(x) →
0. Donc lim
π(λx)−π(x)
π(x) −(λ−1)
= 0. Donc π(λx)−π(x)π(x) ∼ (λ−1), donc finalement π(λx)− π(x)∼(λ−1)logxx.
En particulier, pour x assez grand, π(λx)−π(x)>0, donc il existe un nombre premier p dans l’intervalle ]x;λx].
Exercice 7 : On souhaite montrer que le th´eor`eme des nombres premiers implique la non-annulation deζ sur la droite Re (s) = 1.
a) On note ζP(s) := P
p 1
ps. Montrer que la fonction f(s) := log(ζ(s))−ζP(s) (d´efinie pour s ∈ ]1; +∞[) s’´etend en une fonction holomorphe sur Re (s)> 12.
b) Soitt >0. Montrer que les trois assertions suivantes sont ´equivalentes : i) ζ(1 +it)6= 0.
ii) ζP se prolonge en une fonction holomorphe au voisinage de 1 +it.
iii) ζP(σ+it) = o(log(σ−1)) quand σ→1+. c) Montrer que pour Re (s)>1, on aζP(s) =P∞
n=1π(n) (n−s−(n+ 1)−s).
d) Montrer qu’il existe une fonction holomorphe sur Re (s) > 0, not´ee δ, telle que pour tout s, si Re (s)>1, on aζP(s) =sP
n≥1 π(n)
n n−s+δ(s).
e) Montrer que dans la question b), on peut remplacer ζP par Π :s7→P
n≥1 π(n)
n n−s.
f) Soit une s´erie de Dirichlet `a coefficients strictement positifs g(s) = P
n≥1ann−s. On suppose que g a une abscisse de convergence absolue not´ee σ0, et que g(σ0) diverge. Soit ´egalement h(s) =P
n≥1bnn−s, avecbn∼an. Montrer que l’abscisse de convergence absolue deh est aussi σ0 et que |g(s)−h(s)|= o(g(Re (s))) quand Re (s)→σ0.
g) On pose h(s) :=P
n≥2 1
lognn−s. Montrer que h0(s) = 1−ζ(s) pour Re (s) > 1, et que h(σ) ∼
−log(σ−1) quand σ→1+.
h) Montrer que |Π(s)−h(s)|= o(log(Re (s)−1)) quand Re (s)→1+. i) Montrer que pourt >0,|Π(σ+it)|= o(log(σ−1)) quand σ→1+. j) Conclure que ζ ne s’annule pas sur la droite Re (s) = 1.
Solution de l’exercice 7.
a) Soit s ∈ C, avec Re (s) > 1. Alors on a par d´efinition log(ζ(s)) = −P
plog(1−p−s), o`u log(1−p−s) = −P
n≥1 p−ns
n , donc f(s) = −P
p(log(1−p−s) +p−s). Or on a log(1−p−s) + p−s∼p→+∞−p−2s2 . Donc la s´erie de fonctions pr´ec´edente converge normalement sur tout compact contenu dans Re (s)> 12. Donc la fonction f admet un prologement holomorphe `a Re (s)> 12. b) On suppose i). Alors la formuleζP(s) = log(ζ(s))−f(s), valable pour Re (s)>1, peut s’´etendre
sur un voisinage des= 1+itpuisqueζ ne s’annule pas en ce point, donc la fonctions7→log(ζ(s)) se prolonge en une fonction holomorphe au voisinage de 1+it. Alors la formuleζP(s) = log(ζ(s))−
f(s) permet de prolonger ζP au voisinage de 1 +it. D’o`u ii).
L’assertion ii) implique iii) est ´evidente.
Supposons iii) et le contraire de i), i.e. ζ(1 +it) = 0. Alors ζ(σ+it)σ−1 admet une limite finie quand σ → 1+. Or on dispose de la formule ζ(s) = eζP(s)ef(s) pour Re (s) > 1. Puisque f est holomorphe au voisinage de 1 +it, on en d´eduit que eζP(σ+it)−log(σ−1) admet une limite finie quand σ → 1+. Par ii), on a limσ→1+ ζP(σ+it)
log(σ−1) = 0, donc limσ→1+ ζP(σ+it)−log(σ−1)
log(σ−1) = −1, donc limσ→1+(ζP(σ+it)−log(σ−1)) = +∞, ce qui est contradictoire. Donc finalement iii) implique i).
c) On d´efinit le fonction indicatrice des nombres premiersδP :N→NparδP(n) = 1 sinest premier et 0 sinon. On a alors δP(n) =π(n)−π(n−1). Or on a
ζP(s) =X
p
p−s=X
n
δP(n)n−s=X
n
(π(n)−π(n−1))n−s. Or pour tout N, on a
N
X
n=1
(π(n)−π(n−1))n−s=
N−1
X
n=1
π(n)(n−s−(n+ 1)−s) +π(N)N−s. Donc en faisant tendre N vers +∞, on obtient que pour Re (s)>1,
ζP(s) =
∞
X
n=1
π(n)(n−s−(n+ 1)−s). d) On calculeζP(s)−sP
n≥1 π(n)
n n−s, pour Re (s)>1 : ζP(s)−sX
n≥1
π(n)
n n−s =X
n≥1
π(n)n−s 1−
1 + 1 n
−s
− s n
! ,
or on a
1− 1 +n1−s
−ns
∼n→+∞−s(s−1)2n2 , doncπ(n)n−s
1− 1 +1n−s
−ns
∼ −2ns(s−1)1+slogn. Or la s´erie de terme g´en´eral 2ns(s−1)1+slogn converge absolument pour Re (s) > 0, donc en po- sant δ(s) := sP
n≥1π(n)n−s
1− 1 +1n−s
−ns
, on a que δ est une fonction holomorphe
sur Re (s)>0 telle que pour tout Re (s)>1, on ait ζP(s) =sX
n≥1
π(n)
n n−s+δ(s).
e) C’est clair puisqueδ se prolonge en une fonction holomorphe sur Re (s)>0.
f) Pour tout s∈C, on a|bnn−s| ∼ |ann−s|. Cela assure que les deux s´eries de Dirichlet ont mˆeme abscisse de convergence absolue.
Par hypoth`ese, on a (an−bn) = o(an). Soit > 0. Il existe n0 ∈ N tel que pour tout n≥ n0,
|an−bn| ≤an. Pour touts=σ+it, avec σ > σ0, on a
|g(s)−h(s)|
|g(σ)| ≤ P
n≥1|an−bn|n−σ P
n≥1ann−σ = Pn0
n=1|an−bn|n−σ P
n≥1ann−σ + P
n≥n0|an−bn|n−σ P
n≥1ann−σ ≤ Pn0
n=1|an−bn|n−σ P
n≥1ann−σ + . Or par th´eor`eme de convergence monotone, on a limσ→σ0
P
n≥1ann−σ
=P
n≥1ann−σ0 = +∞, donc pour σ > σ0 suffisamment proche de σ0, on a
Pn0
n=1|an−bn|n−σ P
n≥1ann−σ ≤. Donc finalement, pour σ suffisamment proche deσ0, on a |g(s)−h(s)|
|g(σ)| ≤2, donc lim
σ→σ+0
|g(s)−h(s)|
|g(σ)| = 0.
g) Par convergence uniforme de la s´erie de fonctions et de la s´erie des fonctions d´eriv´ees sur tout compact de Re (s)>1, la fonctionhest bien d´efinie et d´erivable sur Re (s)>1, et sa d´eriv´ee est
h0(s) :=−X
n≥2
n−s= 1−ζ(s). Or on sait que ζ(σ)∼σ→1+ 1
σ−1 puisque ζ admet un pˆole simple en s= 1 de r´esidu 1. Donc on en d´eduit queh0(σ)∼σ→1+ −1
σ−1. Donc en int´egrant cet ´equivalent (on peut le faire carσ 7→ σ−11 n’est pas int´egrable au voisinage de 1), on en d´eduit queh(σ)∼σ→1+ −log(σ−1).
h) On applique la question f) aux fonctionsg:s7→Π(s) eth, avecan:= π(n)n etbn= log1n (σ0 = 1).
Le th´eor`eme des nombres premiers assure quean∼bn, et on sait que la s´erie P
n 1
nlogn diverge.
Donc on peut bien appliquer la question f), d’o`u|Π(s)−h(s)|= o(|h(σ)|) quandσ= Re (s) tend vers σ+0 = 1+. Enfin, la question g) assure que h(σ)∼σ→1+ −log(σ−1), donc on a bien
|Π(s)−h(s)|= o(log(σ−1)).
i) La formuleh0(s) = 1−ζ(s) assure queh0 admet un prolongement m´eromorphe `a C, avec un seul pˆole en 1. Cela assure que h admet un prolongement m´eromorphe `a C\ {1}. En particulier, h admet une limite finie en 1 +it,t >0. Donc |h(σ+it)|= o(log(σ−1)) quand σ →1+. Donc la question h) assure que
|Π(σ+it)|= o(log(σ−1)).
j) Les questions b), e) et i) assurent que pour toutt >0,ζ(1 +it)6= 0. En utilisant queζ(s) =ζ(s) sur Re (s)>1, on conclut que ζ ne s’annule pas sur la droite Re (s) = 1.