Universit´e Lille 1 Master 1 Recherche
Analyse complexe 14 janvier 2016
Feuille 1
Fonctions holomorphes
Exercice 1. – D´erivabilit´e complexe
i) Soit f la fonction d´efinie sur C par f(z) = ¯z. D´eterminer l’ensemble des points o`u f C–d´erivable. La fonction f est-elle holomorphe ? Mˆemes questions pour f(z) = |z|2 et f(z) =z2z.¯
ii) Soitf une fonction holomorphe sur le disqueD(0, r), montrer que la fonctionz7→f(¯z) est aussi holomorphe sur D(0, r).
iii) Soit f :C\ {0} →Cla fonction d´efinie par
f(x+iy) = xy(x+iy) x2+y2
Montrer quef se prolonge par continuit´e en 0 et poss`ede des d´eriv´ees partielles qui satisfont les ´equations de Cauchy-Riemann en 0, mais n’est pas diff´erentiable en 0.
iv) Les fonctions d´efinies par f(x+iy) = x+ 2ixy et g(x+iy) = x2+yx 2 −ix2+yy 2 sont-elles holomorphes sur leur domaine de d´efinition ?
v) Trouver les fonctions holomorphes surCdont la partie r´eelle estu(x+iy) =x2−y2−x−y.
Exercice 2. – Caract´erisations des fonctions holomorphes constantes
SoitU un ouvert connexe deCetf :U →Cune fonction holomorphe. Montrer que les assertions suivantes sont ´equivalentes :
i)f est constante ; ii) Ref est constante ; iii) Imf est constante ; iv)|f|est constante.
Que peut-on dire d’une fonction holomorphe `a valeurs r´eelles ?
Exercice 3. – Conditions de Cauchy-Riemann
Soit f une fonction diff´erentiable sur un ouvert U du plan. Pour r ≥ 0 et θ ∈ R, on pose g(r, θ) = f(rcosθ, rsinθ). Comment s’expriment les conditions de Cauchy-Riemann pourf en fonction des d´eriv´ees partielles de g?
Exercice 4. – Manipulation des op´erateurs ∂z∂ et ∂∂z¯
Soit f une fonction holomorphe sur un ouvertD⊂C. V´erifier les ´egalit´es suivantes :
i) ∂Ref
∂z = f0
2 ; ii) ∂|f|
∂z = f0|f|
2f si f ne s0annule pas ; iii) ∂2|f|2
∂z∂z¯ = f0
2.
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Exercice 5. – S´eries enti`eres
i) Soit (αk)k une suite de nombres complexes non nuls, convergeant vers 0 : trouver les s´eries enti`eres s’annulant en tous lesαk.
ii) Montrer que la somme f d’une s´erie enti`ere de rayon de convergence R est une fonction analytique surD(0, R) (autrement dit qu’elle est d´eveloppable en s´erie enti`ere au voisinage de tout point de D(0, R)).
iii) Soitf une fonction continue sur le disque unit´e ferm´e ∆ deC, holomorphe dans ∆ : montrer que f est limite uniforme sur ∆ de fonctions polynomiales.
Exercice 6. – Points singuliers SoitP
anzn une s´erie enti`ere de rayon de convergence 0< R <∞, de sommef. Un pointadu cercle de convergenceCRest ditr´egulier sif se prolonge en une fonction analytique au voisinage de a,singulier sinon.
i) Montrer que l’ensemble des points r´eguliers est un ouvert deCR.
ii) Montrer que la s´erie a au moins un point singulier sur son disque de convergence.
iii) D´eterminer les points singuliers deP zn. iv) V´erifier queP
z2n a pour rayon de convergence 1. Montrer que
∀ k, l∈N, f
te2ikπ/2l −−−→
t→1− +∞.
En d´eduire que les e2ikπ/2l (k, l∈N) sont des points singuliers de la s´erie, puis que tous les points du cercle de convergence sont singuliers.
Exercice 7. – Fonctions harmoniques
Soit U un ouvert deC. Une application u:U → Rest dite harmonique si elle est de classeC2 et v´erifie ∆u= ∂∂x2u2 +∂y∂22u = 0 (l’op´erateur ∆ = ∂x∂22 +∂y∂22 s’appelle le laplacien).
i) Montrer que ∆ = 4∂z∂∂2z¯.
ii) Soitf une fonction holomorphe surU : montrer que sa partie r´eelle et sa partie imaginaire sont harmoniques sur U.
iii) Montrer que si u:U → R est harmonique, alors la fonction g = ∂u∂z est holomorphe sur U. En d´eduire que, si U est simplement connexe, toute fonction harmonique sur U s’´ecrit comme la partie r´eelle d’une fonction holomorphe surU.
iv) Trouver toutes les fonctions holomorphes sur C dont la partie r´eelle est ´egale `a u, o`u u(x+iy) =e−x(xsiny−ycosy).
v) Que dire d’une fonction holomorphef telle que |f|2 est harmonique ?
Exercice 8. – Principe des z´eros isol´es
Soitf,gholomorphes sur un ouvert connexeU ⊂C. On suppose quegn’est pas identiquement nulle, et que fg¯est `a valeurs r´eelles. Montrer qu’il existe λ∈C tel quef =λg.
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Exercice 9. – Principe du maximum
SoitU un ouvert connexe deCcontenant le disque unit´e ferm´e ∆, etf une fonction holomorphe sur U. Montrer que si f(∂∆) ⊂ R, alors f est constante (on pourra appliquer le principe du maximum `a la fonctioneif).
Exercice 10. – Th´eor`eme de Liouville et cons´equences
i) Soit f une fonction enti`ere : montrer que si elle est born´ee sur C, elle est n´ecessairement constante.
ii) Montrer que si f et g sont deux fonctions enti`eres telles que ∀z, |f(z)| ≤ |g(z)|, alors il existeλ∈Ctel quef =λg.
iii) En d´eduire le th´eor`eme de d’Alembert-Gauss (tout polynˆome complexe non constant admet une racine).
Exercice 11. – Logarithme
On consid`ere la fonction Log d´efinie pour|z−1|<1 par Logz=−P
k≥1 (1−z)k
k . i) Montrer que, pour |z−1| ≤ 12, on a|Logz| ≤ln1−|z−1|1 ≤2|z−1|.
ii) V´erifier que pour|z−1|<1, on a dzdLogz= 1z eteLogz =z.
iii) Calculer Log
1+i√ 2
.
Exercice 12. – Int´egrales de Fresnel Montrer que
I = Z +∞
0
cos(x2)dx et J = Z +∞
0
sin(x2)dx
sont bien d´efinies. Calculer I etJ en int´egrant la fonction f :z7→ e−z2 sur le chemin γR dont l’image est form´ee par le segment [0;R], l’arc de cercle de centre 0 et de rayon R donn´e par 0≤θ≤π/4 et le segment [0;Reiπ/4].
Exercice 13. – Sinus cardinal Calculer
Z +∞
0
sin(x)
x dx `a l’aide de la fonction eiz z .
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