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L'ionisation des carbures d'hydrogène liquides

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HAL Id: jpa-00242484

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Submitted on 1 Jan 1911

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Tcheslas Bialobjeski

To cite this version:

Tcheslas Bialobjeski. L’ionisation des carbures d’hydrogène liquides. Radium (Paris), 1911, 8 (8),

pp.293-299. �10.1051/radium:0191100808029300�. �jpa-00242484�

(2)

L’ionisation des carbures d’hydrogène liquides 1

Par TchesJas BIALOBJESKI [Laboratoire de physique de l’Université de Kiew.]

1. Introduction.

-

Les carbures d’hydrogène,

dont: nous nous occtapcrons dans ce mémoire, ren-

trent dans la catégorie des conducteurs les plus mau-

vais de l’électricité. Il sera utile, au commencement, de se faire une idée de l’ordre de grandeur de la

conductibilité en question.

Prenons comme mesure de la conductibilité l’inverse de la résistance exprimée en olims cl’un centi- mètre cube de la substance étudiée. Une eau bien pu- rifiée aura alors use conductibilité égale à 10-6;

F. Kolbrausch et Heydweiller, par des procédés exceptionnels, ont obtenu de l’eau dont la conduc- tlbiliié était de 4.10-8.

Or les liquides, qui se prêtent aux recherches sur l’ionisation, doivent posséder une conductibilité infé- rieure à 10-16.

Rappelons que la même grandeur pour le cuivre

s’exprime sensiblement par le nomhre 166.

Nous parlons, bien entendu, de la conductibilité

spontanée, c’est-à-dire de celle que la substance con- sidérée possède en dehors de toutes influences sus-

ceptibles de l’augmenter. Cependant à l’heure actuelle l’existence même de cette conductibilité minime

parait douteuse.

Il suffit pour s’en convaincre de rappeler l’influence énorme produite par des traces d’impuretés sur la

conductibilité spontanée des diélectriques liquides.

En poussant plus loin l’épuration d’un liquide, on

réduit toujours infailliblement sa conductibilité.

En 1909, M. C. Jaué, dans un travail intéressant, essaya de trancher cette question 2. Il étudiait la con-

ductibilité spontanée de l’hexane. ai l’aide de distilla- tions répétées suivies du passage prolongé d’un cou-

rant de haute tension, qui purifie le liquide, il avait atteint, paraît-il, la limite due conductibilité. L’cxa-

men de son caractère lui apprit qu’elle devait être attribuée en grande partie au rayonnement ionisant qui existe toujours dans l’atmosphère. En effet, lors- qu’on entoure d’une épaisse enveloppe de plomb le

vase contenant l’hexane, sa conductibilité se trouve

fortement réduite.

On est amené ainsi à l’analogie complète entre un liquide diélectrique d’une part et un gaz de l’autre :

on sait que la conductibilité de l’air, par exemple, est

duc dans des conditions normales à la présence d’une

faible quantité d’ions : leur source principale est la

radioactivité du sol et de l’atmosphère. Dans cet

1. Mémoire communiqué par l’auteur.

2. Ann. d. l’lay,s., 28 (1909; 326.

ordre d’idées on ne doit attribuer u un diélectrique

aucune conductibilité spontanée : le mouvement de

l’électricité s’y fait par l’intermédiaire des ions pro- duits par une cause extérieure. C’est celle condllcli- bilité acquise que nous étudierons dès à présent.

La découverte de l’ionisation des liquides isolants

par le rayonnement pénétrant du radium est due à

P. Gurie1. Tous les liquides sur lesquels portaient ses expériences ont montré l’accroissement de conducli-

bilité, pourvu que leur conductibilité spontanée fût

suffisamment faible. Il constata le manque de pro-

portionnalité entre 1 intensité du courant et la force électromotrice. Ensuite M. Jaffé a publié une scrie de

travaux intéressants sur lcs diélectriques liquides. Il

étudiait d’abord l’ionisation par les rayons y de

quatre substance, à’savoir l’éther de pétrole, le benzène, le sulfure de carbone et le tétrachlorure de c.1rbone2. Le courant d’ionisation on i a pu être reffé-

sente par la formule suivante : i=f(e)+ce; c

est la force électromotrice et la fonction f (e) tend

vers une limite à mesure que e augmente. Donc le

courant se compose de deux parties, dont l’une est

analogue aux courants dans des gaz ionisés et l’autre suit la loi d’Ohm. Dans tous lcs travaux postérieurs,

31. Jaflé travailla avec l’hexane soigneusement purifié.

Nous avons déjà parlé de l’un d’eux consacré à sa

conductibilité spontanée.

En 1909, Cacilia Bohm-Wendt et E. v. Schwcidier

ont dét’ rminé la valeur approclée de la somme des

mobilités des ions dans l’éther de pétrole et l’huile de

vaseline soumis u l’action d’une forte préparation de

radium3. Une détermination plus précise des mobili- tés a été faite par ill JaLTé, qui s’est servi dans ce but de la méthode de M. Langevin4. 11 a trouvé que la mobilité de l’ion positif dans l’hcxanc est égale à 6,03X 10-4

cm.:sec. volt:cm. sec.

et celle de l’ion negatl , .f’ il 4,17 X LO-4. M. Jaffé a pu aussi déterminer les cocfli- cients de diffusion et de recombinaison; de ses expé-

riences il conclut que la loi simple de recombinaison, analogue à la loi d’action de masse, n’était pas rigou-

reusement applicable à l’hexane ionisé.

Dans le courant de 1909 j’ai publié un travail sur

l’ionisation de l’ozokérite au voisinage de son point de

fusion J.

1. C. r., 134 1902) 420.

2. Ann. d. Phys., 25 (1908) 227.

3. Phys. Zeitschl’.. 10 (1909) 320.

4 Ann. d. Phys.. 32 (1910, 148.

5. Le Radium, 7 (1910,.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0191100808029300

(3)

En même temps, M, Greinacher a démontré que les rayons f produisent une action ionisante sur les diélectriques liquides, quoique a un degré beaucoup plus faible que sur les gaz1. Il Importe de remarquer ici que, dans tous les travaux mentionnes, saul’ celui de M. Greinacher, les rayons x ne pénétraient pas dans le liquide et l’action était exercée surtout par les rayons y. Enfin tout récemrnent 1B1. Jafl’é a mis en

évidence un faible eflét photoéleclritlue dans rhexanc 2.

On voit bien que les mécanismes du courant dans des liquidcs diélectriques et des gaz se ressemblent

heaucoup. Il y a cependant des dill’érences marquées ;

cn premier lieules rayons X ne produisent qu’un

faible effet sur les liquides, tandis qu’ils sont les

ionisateurs les plus puissants des gaz.

Il semble qu’en général la capacité des différents

rayons d ioniser les diélectriques croisse en même

temps que leur pomoir de pénétration. Enfin il y a lieu de croire que la nature du liquide doive jouer

un rôle plus considérable que dans le cas des gaz.

2. Objet du travail. Purification des liquides

étudiés.

-

Le but principal des expériences dont je

vais exposer les résultats était de comparer les cou- rants d’ionisation dans des liquides appartenant à un

groupe chimique déterminé. Les carbures d’hydro- gène saturés et non saturés se prêtent très bien à ce

genre de recherches; dans une série homologue de

ces carbures les propriétés physico-chimiques varient régulièrement lorsqu’on passe d’un constituant au

suivant. Le point d’ébullition, par exemple, cst d’au-

tant plus élevé que la structure moléculaire du terme

correspondant de la série est plus compliquée.

Il serait sans doute désirable d’opérer avec des

corps déterlninés au point de vue chimique. Mais

l’isolement d’une série complète dcs homologues du méthane, par exemple, présente de sérieuses diffi- cultés ; les termes supérieurs surtout sont difficiles à obtenir. De plus, il fallait disposer de quantités assez

considérables de substances.

Aussi me suis-jc contenté de prendre pour mes essais simplement les produits de distillation du

pétrole. Ils ont été divisés en fractions comprise

dans des intervalles dc température assez rapprochés.

On sait que, sous lc nom de pétroles, sont désignés

des mélanges de carbures d’hydrogène dont la conti-

tution varie suivant les lieux d’origine. Les pétroles d’Amérique sont formés en majeure partie de car-

bures saturés CnH2 1l + 2, les pétroles russes dc Bakou

sont constitués par des carbures à noyau cyclique et répondent à la formule générale Cn H2n: leurs pro-

priétés d’ailleurs ressemblent à celles des carbures saturés. Comme point de départ j’ai choisi des pro- duits communsducommerce à savoir, l’éther de pétrole,

1. l’i2ys. Zeitschr., 40 (1900) 986.

2. Phys. Zr’ilschl’., (1911).

la ligroïne et le pétrole lampant. Les deux premières

substances constituant la partie la plus volatile du

pétrote américain: le pétrole lampant dont je me

suis servi était doriginc russu. L’éther de pétrole,

daB) s Inrs l’expériences, est divisé CH trois fractions, dont les limites de température sont : 47°-32°, 52°-58°, 58°-70°; la libroïne

-

en trois fractions suivantes :

75°-82°, 82°-90°, 90°-105°, et le pétrole lampant

-

en

deux fractions 150°-200° et 200°-250°. J’ai fait aussi

quelques mesures avec l’huile de vaseline: elle n’a pas été soumise à la distillation fractionnée.

La condition essentielle du succès dans des recher- ches sur l’ionisation des liquides est leur purifica-

tion la plus parfaite. Les moindres traces d’impuretés,

dont la présence nc peut plus être décelée par aucun réactif chimique, augmentent la conductibilité spon- tanée à un tel degré que l’action du rayonnement devient à peine perceptible. Cette circonstance rend

assez pénible le travail avec des diélectriques liquides.

Je dois à l’aide amicale et a5siduc de M. Périer,

chef des travaux au laboratoire de chimie, l’obtention des substances propres aux mesures. Je mc penmets

d’exprimer ici à M. Périer mes plus vifs remerciements.

Je crois utilc de consacrer quelques mots aux pro- cédés de purification. L’éther de pétrole provenait de

l’usine Merck (Danustadt) et sa qualité était garantie.

Aussi s’est-on borné à le débarrasser de traces d’eau

en le tenant pendant deux jours sur le sodium.

-

Il importe de remarquer que l’eau semble produire une

influences excessivement grande sur la conductibilité

spontanée des diélectriques et sa présence doit être soigneusement évitée.

-

Il ne restera plus qu’à sou-

niettre le liquide à plusieurs distillations et le divi-

aer en fractions.

-

La ligroïne était traitée de la mêmc manière, mais il fallait la laver préalablement

à l’eau. L’épuration du pétrole lanipani présenta dcs

difficultés plus grandes parce que j’ai pris simplement

un produit industriel. On a commencé par des pro- cédés chimiques : le pétrole était traité successive-

mcnt par l’acide sulfurique, l’eau et l’hydrate de

sodium, puis on l’a lavé très complètement à l’eau.

Enfin il était séché pendant plusieurs jours sur le

Sodium. La distillation en présence du sodium n’est pas convenable : il se produit une altération visible du liquide. Aussi la première distillation fractionnée était-elle faite sur le chlorure de calcium. A la suite

on a eu recours à la distillation sous pression réduite (environ 20 mm du 111ercure). Cette précaution est nécessaire, parce que les carbures d’hydrogène de

rang élevé se décomposent facilement sous l’action de la chaleur. Après cette série d’opérations le pétrole

obtenu était à peu près exempt de conductibilité spon- tanée. L’huile de vaseline était simplement filtrée à

travers un filtre chauffé par la vapeur d’eau pour accélérer l’opération.

Il est inutile d’ajoutcr que tous les récipients doi-

(4)

vent être nettoyés avec soin et a la fin rlllcéà à l’éther

de pétrole pur.

On sait que la conductibilité spontanée est réduite

par l’action prolongée d’un champ électrique intense :

le liquide se purifie électriquement. J’ai renoncé u

ce moyen, parce qu’il est souvent difficile d’obtenir dcs résultats concordants aux champs faibles après une longue action des cllamps forts. Aussi n’ai-je fait les

mesures définitives qu’avec des liquides dont la con-

ductibilité spontanée était tout à fait insignifiante dés

le commencement.

3. Description de l’appareil.

-

L’appareil

dont je lne suis servi est pareil a celui qui est

décrit dans mon article précédent (loc. cit.) ; il est cependant plus approprié aux mesures précises, et jc

vais donner quelques indications sur sa construc- tion. En principe c’est un condensateur plan, enfermé

dnns une boite cylindriquc reposant sur trois pieds

munis de vis calantes. L’armature supérieure, qui

Fig. 1.

se charge pendant les mesures du courant, com-

munique avec l’électromètre. Elle consiste (fig. 1)

en un disque mince d’aluminium A (0,05 mm d’é- paisseur) serré à l’aide d’une monture taraudée au

bord d’un cylindre de laiton creux, entouré d’un

cylindre de garde avec anneau ; celui-ci se trouve

dans le plan du disque et constitue son anneau de

garde. Le cylindre de garde est inséparable du cou- vercle, qui se visse sur la boite enfermant le sys- tème. Au bord supérieur du cylindre intérieur est

soudée une couronne reposant sur trois cales d’am- l,roïde M qui l’isolent du couvercle. Toute cette partie

de l’appareil est fermée par un couvercle h. On a

ainsi une protection électrostaticlue complète. La com-

munication avec l’électromètre est établie par un fil

métallique fixé à la borne P et traversant le boucllon d’obonitc E.

Le liquide étudié remplit une cuvette de verrue C,

dont le fond est traverse par une tige métallique

lmlnic d’un pas de vis sur chacune de ses extrémités.

L extrémité supérieure supporte un disque de laiton

H, (pli constitue l’armature Inférieure du condensa-

leur. Par son extrémité inférieure la tige se visse dans

un bouchon d’ébonite D. Celui-ci se trouve filé svlr

une vis micrométrique Y qui traverse le fond de la

boite. Le long de son axe est percé un canal, par passe un gros fil métallique, au moyen duquel on éta-

blit la communication de l’armature inférieure avec la batterie d’accumulateurs.

Ce lit est isolé de la vis par un cylindre d’ébonite.

En tournant la vis, on soulève, on abaisse la cuvette et

par conséquent la, distance des deux armatures peut

varier d’une façon continue. Un cercle gradué et

une échelle voisine, suivant le dispositif adopté dans

le sphèromètre, permettent de compter les tours et

fractions de tours. Sur le fond de la boite je mettais

du chlorure de calcium pour empêcher l’influence fâcheuse de l’humidité de l’air. Toutes les parties en

laiton plongeant dans le liquide sont nickelées. L’appa-

reil est facilcmcnt démontable ; il a été construit d’une façon parfaite par M. Jauravsky.

Les courants d’ionisation ont été mesurés u l’aide d’un électromètre Moulin par la méthode de la vitesse de déviation.

A cause de l’importancc relative des courants, une

capacité convenable était ajoutée au système isolé. Le

sel de radium, qui émettait le rayonnement ionisant,

était placé à l’intérieur du cylindre relié à l’électro-

mètre. 1,’ne épaisse enveloppe de plomb entourait la substance active pour canaliser les rayons et éviter la perte de charges due aux rayons obliques. Je dispo-

sais de deux préparations de radium, dont l’une con-

tenait un demi-milligramme de bromure du radium

et l’autre était environ quinze fois plus faible. Les rayons « ne pouvaient pas pénétrer dans le liquide,

étant absorbés complètement par du mica, qui cou-

vrait les préparations et le disqué d’aluminium.

4.

-

Discussion des résultats.

-

Nous allons maintenant examiner les données fournies par l’expé-

rience.

Dans le tableau 1 sont réunies les valeurs des cou- rants d’ionisation pour toutes les fractions, à 1 cB- ception de la paraffine, correspondant à deux épais-

seurs de la couche liquide entre les plateaux du con-

densateur, à savoir deux et huit millimètres. Les dif-

(5)

férences de potentiel indiquées dans la première

colonne se rangent entre 4 et 864 volts. Les intensités des courants sont exprimées en 10-11 ampère. Leur

direction est telle que l’armature communiquant

avec 1"électromètre reçoit des charges positives.

Tableau I.

On voit qu’aux champs électriques faibles les valeurs des courants diminuent rapidement u mesure que la

température moyenne d’ébullition des liquides consi-

dérés devient plus élevée. Mais lorsqu’on passe aux

champs forts, cette différence tend a disparaître.

En admettant qu il existe seulement une sorte

d’ions dans des liquides, nous pouvons écrire pour des champs faibles :

où i désigne l’intensité du courant, (j le nombre d’ions produits par seconde dans un centimètre cube du liquide, x le coertie-ieiit de recombi-

naison, e une charge élémentaire, s la section du

faisceau des rayons ionisants supposes parallèles, K1 et K2 lcs mobilités des ions de deux signes.

L’emploi de cette formule est légitime, lorsque l’état

stationnaire est déjà établi et le nombre d’iuns entraînés par le courant petit par rapport à q. El’e suppose aussi que la répartition d’ions est uniforme.

L’intensité du courant de saturation 1 est donnée par l’équation : I=qe V (2), où Y est le volume

du diélectrique traversé par le courant.

Le tableau montre que l’intensité du courant dans tous les liquides est voisine de la saturalion pour le

potentiel de 864 voltes et la distance de 2 mm entre les armatures du condensateur. Les valeurs de ces courants ne diffèrcnt pas beaucoup. Aussi faut-il conclure que l’agent ionisant produit un nombre q

d’ions par seconde qui reste jusqu’à un certain degré

au moins indépendant des propriétés des liquides.

C’est tout autre chose aux champs faibles, en tant

que 1a lui d’Ohm cst applicable. En comparant par

exemple les courants qui correspondent à l’épaisseur

du 8 mm et à la différence de potentiel de 16 volts,

nous trouvons que leur rapport ponr les fractions 47°

-

52° et 2000

-

2501 est égal à 5.

On doit attribuer ces différences à ce que la mohi- lité des ions diininue

en même temps que la température

moyenne d’ébullitioti augmente. On en conclut aussi que le

courant d’ionisation dans les carbures

plus volatils atteint plus vite la salura-

tion.

Il est possible de

vérifier encore quel-

ques conséquences de

la théorie des ions.

L’intensité du cou-

rant d’ionisation est

proportionnelle au nombre d’ions produits dans

l’unité de temps. Donc, si nous prenons une prépara-

tion de radium moins active, le courant de satura- tior, sera obtenu avec des champs plus faibles. C’est

ce que montre le tableau 11, sont indiquées quelques valeurs des courants trouvées avec la subs-

tance active faible.

Tableau II

Le nombre d d’ions créés et, par conséquent, le

courant de saturation sont proportionnels à la niasse

du radium contenue dans la préparatiun. D’autre part l’équation (1) montre que, pour des champs, faibles, l’intensité du courant doit être proportionnelle

à la racine carrée de la masse du radium.

La comparaison des tableaux I et Il fait voir que

ces relations sont à peu près satisfaites; les écarts qui subsistent peuvent être expliqués par ce fait que la loi d ’Ohn1, pour des fractions à température d’éhul-

lition basse, ces c d’être applicable même aux poten-

tiels faibles et aussi par le manque de saturation

complète des courants; nous dirons quelques mots

(6)

plus tard de cette particularité. Examinons par

exemple les nombres qui se rapportent à la première

fraction de la ligroïne (75° - 82°) .

Puur 4 volts le rapport des courants d’ionisation obtenus avec deux substances actives était 5,8 ; pour 864 volts le même rapport s’est accru jusqu’à 10,8.

De plus, conformément à l’allure du courant en fonction du champ, il serait plus exact de prendre

comme courant de saturation, pour la préparation

moins active, celui qui correspond à un champ plus

faible. Alors le rapport qui nous intéresse devien-

drait plns grand encore et voisin de la valeur théorique.

Il y a lieu ici d’indiquer les intensités des courants d’ionisation dans l’air (voir le tableau III).

Tableau III.

On voit que le rapport des courants saturés relatifs

à deux préparations est égal à 15,1.

Regardons maintenant le tableau IV, sont

réunies les valeurs des courants pour quatre épais-

seurs de la couche liquide (0,3 mm, 1 mm, 2 mm, 4 mm). Les fractions de l’éther de pétrole et de la ligroïne, qui y figurent, sont iniermédiaires entre

celles du tableau I. Le courant dans des couches minces de paraffine présente des irrégularités : aussi n’ai-je donné des nombres que pour deux épaisseurs

de cc diélectrique.

avec l’épaisseur de la couche liquide; il est plus rigoureux de comparer les courants correspondant

aux mêmes champs, puisqu’aux potentiels élevés on

Fig. 2.

observée de nouveau dans des couches très minces un

accroissement, plus rapide du courant. En tout cas la proportionnalité entre le courant saturé et la distance

des électrodes, qui est exigée par la formule (2),

n’existe pas. La cause principale de ce désaccord est

bien compréhensible. Les formules simples de la

théorie supposent que l’ionisation est uniforme, c’est-à-dire que la densité des ions est la même dans toute l’épaisseur du liquide entre les plateaux du con-

densateur.

Cette condition n’est pas certainement réalisée.

Tableau IV

L’allure du courant en fonction du potentiel con-

duit aux mêmes conclusions que nous avions déjà

déduites (voir aussi la fig. 2).

Pour des couches minces les écarts de la loi d ’Ohn1

apparaissent aux potentiels de quelques volts. Les intensités des courants a peu près saturés augmentent

Les rayons 8 sont absorbés dans une couche mince du liquide près de la plaque d’aluminium et, par

conséquent, l’ionisation dans cette région doit t être

beaucoup plus intense que dans le reste du liquide,

où elle est provoquée exclusivement par les rayons y

pénétrants.

(7)

Quand la substance est traversée par un courant saturée tous les ions produits dans l’unité de temps

sont entraînés vers les électrodes; il est évident que

cc courant n’augmentera pas proportionnellement à l’épaisseur, si les ions sont concentrés dans une

couche déterminée. Encore ne faut-il pas perdre de

vue que la force électrique n’est pas constante entre les électrodes, à cause précisément du défaut de l’uni- formité dans la distribution dcs ions.

Elle diminue dans les régions l’ionisation est

particulièrement intense. En raison de ces conditions complexes, l’intensité du courant pour une petite difl’é-

r2nce de potentiel n’est pas inversement proportion-

nelle a la distance des électrodes. Je n’ai pas pu

m’approcher plus près des conditions théoriques, n’ayant pas eu à ma disposition une préparation de

radium suffisanlment active.

5. Calcul des mobilités.

-

Il résulte de cc qui précède qu’on ne pcut pas faire un calcul exact des mobilités des ions par la méthode dont se sont servis Câe. Böhm-Wendt et E. v. Schweidler (loc. cil). Cette

méthode consiste en ce qu’on ajoute à deux équations

écrites plus haut une troisième :

où K est la constante diélectrique. La première partie

de cette équation représente le nombre de M. Lange-

vin : c’est le rapport du nombre des chocs entre les ions de deux signes, dont résulte leur recomhinaison,

au nombre total des chocs. Pour des gaz ce nombre est inférieur à l’unité, mais il doit s’en approcher à

mesure que croît la densité de la substance. En com- binant les trois formules obtenues on a

oii 1 est la distance des électrodes.

Sous toutes réserves nous allons appliquer la for-

mule (4) pour calculer au moins l’ordre de gran- deur de la somme des mobilités. Ce qui nous inté-

resse plus particulièrement, ce sont les rapports de

ces sommes pour la série des carbures liquides que

nous étudions, et l’on est en droit d’affirmer que ces

rapports seront obtenus avec une approximation plus

considérable.

Je ferai ce calcul pour quatre liquides du tableau IV

en me servant de valeurs des courants relatifs à

l’épaisseur de 2 mm. : les rayons a atteignent encore

cette profondeur en quantité suffisante. Dans des couches plus minces l’inhuence des électrodes rap-

prochées devient trop sensible. Dans le cas de l’huile

de vaseline cependant, j’ai prendre les nombres relatifs à 1 mm, parce que, pour des épaisseurs plus grandes, le courant n’approche pas de la saturation.

Le diamètre du faisceau des rayons émis par le ra-

dium est pris égal à 2 cm.

Les valeurs des constantes diélectriques augmentent lentement à mesure qu’on passe aux membres de la

série des carbures qui occupent un rang plus élevé,

J’ai posé dans la formulc (1k) h égal à 1,8 pour l’éther de pétrole, à 1,9 pour la ligroïne, â 2,1 pour le pétrole et à 2,7 pour l’huile de vaseline.

Comme la valeur du courant ohmique est choisie

celle qui correspond h 4 volts, excepté l’huile de vaseline, oil elle est prise pour a Nolis, lc courant

saturé J correspond a 864 volts. Les résultats du calcul sont indiques dans le tableau V.

Tableau V

Ainsi le rapport des sommes des mabilités pour quatre liquides comparés s’exprime ainsi :

1000 : 516 : 128 : 0,85. I,a précision du nombre

relatif â l’huile de vaseline est comparativement la plus faible. La valeur obtenue avec l’éther de

pétrole est voisine de celle que M. Jaffé avait trou- v éc pour l’hexane.

Il serait important d’établir une relation entre les

mobilités d’une part et les coefficients du frottement intérieur de l’autre.

Actuellement cela parait impossible, faute de don- nées expérimentales suffisantes.

Je me bornerai ici a citer trois valeurs de ce coeffi- cient empruntées aux tables de Landolt-Dôrnstein, qu’on duit comparer avec les trois premiers membres

du tableau V. Elles sont : 0,00288, 0,00582, 0,01257.

Nous avions ici respectivement : la moyenne des valeurs du coefficient de frottement pour le pentanc

et 1 hcxanc, la moyenne pour l’hexme et l’hehtanc et

la valcur pour le dodécane.

On peut en tirer la conclusion que la mobilité des ions décroît plus vite que le coefficient de frottement pour des fractions volatiles ; en passant aux liquides

â point d’ébullition élevé, les variations de deux gran-

deurs en question doivent être plus concordantes.

6. Particularités du courant dans les liqui-

des.

-

Il me reste encore à signaler certaines parti-

cularités de la conductibilité provoquée par le rayon-

nement. En premier lieu le courant mauifeste une

dissymétrie curieuse, qui avait déjà été constatée

antérieurement par M. Jaffé et moi. Le courant me-

(8)

suré est plus grand lorsque l’électrode reliée à l’élec- tromètre reçoit des charges négatives. Dans le tableau

l’I sont données les intensités des courants négatifs

dans la ligroïne (82°-90°) pour trois distances des électrodes. Il faut les comparer aux nombres corres-

pondan 1 s du tableau IV. La dissymétrie d’ailleurs est

loin d’étre aussi prononcée que dans le cas de l’ozoké- rite.

Tableau VI

M. Jafl’é explique cettc singularité par la différence des mobilités des ions : les ions positifs, en raison de

leur mobilité plus grande, diffusent plus rapidement

aux électrodes, et ainsi les ions négatifs restent pré-

sents en quantité plus considérable.

On remarquera ensuite que la saturation complète

du courant dans des carbures liquides étudiés n’est

pas atteinte. L’explication la plus naturelle de cc fait serait celle qui suppose la production, dans un liquide,

de gros ions formantdes systèmes plus compliqués, à

côté des ions mobiles. Leur mouvement serait si lent que les champs même très élevés seraient insuffisants pour les entralncr totalement aux électrodes. Mais les

valeurs obtenues ne confirment pas la relation déduite par M. Jaffé entre le courant et la force électromo- trice.

Dans des couches liquides très minces l’intensité du courant commence a croître rapidement ii partir d’une certaine valeur élevée du potentiel. On pourra s’en

persuader si l’on fait l’inspection des nombres du tableau IV relatifs à l’épaisseur de 0,5 mm. - En

même temps la conductibilité spontanée acquiert une

valeur considérable et il semble que c’est son accrois- sement qui est la cause de cette allure du courant.

Dans le tableau IV j’ai inscrit les valeurs des inteii- sités les plus petites parmi celles qui ont été observées pour le potenliel de 864 volts et l’épaisseur de 0,5 mm.

Le plus souvent on remarquait un saut du courant, celui-ci devenant brusquement plusieurs fois plus

intense. Ce saut ne se produit pas généralemenl, si

l’on fait varier le potentiel par degrés. Il paraît que

sous l’action des champs très forts le liquide perd sa

sa stabilité et il en résulte une production abondante

des centres chargés.

Les fractions à température d’ébullition élevée, dont la structure moléculaire est plus compliquée,

sont en même temps moins stables. Le saut du cou-

rant s’observe rarement dans l’éther de pétrole, même lorsqu’on double le potentiel de 452 à 864 volts ;

avec le pétrole lampant, au contraire, on ne peut l’évi-

ter qu’en passant par des potentiels intermédiaires.

Ces phénonlènes de l’accroissement brusque du

courant dans des liquides diélectriques méritent une

étude spéciale.

J’exprime en terminant ma vive reconnaissance à

M. Kossonogoffpouravoir mis u ma disposition les res-

sources de son laboratoire.

[Manuscrit recule 1 î Juillet 1911].

Essais de préparation du radium métallique1

Par HERCHFINKEL

[Université de Paris.

2014

Laboratoire de Mme CURIE.]

MIne Curie et M. Debierne2 ont préparé le radiuni métallique par distillation de l’amalgame obtenu par électrolyse.

Quelques temps après7,, M. Ebler a communiqué

ses essais sur la préparation du radium métallique

par la méthode Curtius. Cette méthode consiste à

décomposer les azollydrates alcalins terreux; selon Curtius ils donnent de l’azote et du métal.

Curlius plaçait le produit de la décomposition sous

1. Mémoire communique par l’auteur.

2. C. R., i51 (1910).

5. Ber. ct. cl. Cltem. Gesell., octobre 1910.

l’eau et a remarqué l’apparition d’une étincelle; c’est

ce qui atteste selon lui la présence des métaux du

second groupe.

M. Ebler procédait de la manière suivante : il a

préparé une quantité minime (0,6 mgr) d’azothy-

drate de baryum qui contenait à peu près 9 pour 100

d’azolhydrate de radium. Le produit a été considéré par 31. Ebler comme impur. Cet azothydrate, selon

lui, ne se décompose pas par son propre rayonnement.

1B1. Ebler a mis 0,6 mgr de cette substance dans un

tube capillaire réchauffé lentement pendant un

certain temps, dans le vide entre 180 et 230°. Un

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