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Aux origines des usages sociaux de la photographie « Actes de la recherche en sciences sociales

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Academic year: 2022

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Actes de la recherche en sciences sociales | [lang_fr]Aux origines des usages sociaux de la photographie[/lang_fr][lang_en]The early social uses of photography[/lang_en]

http://www.arss.fr/articles/aux-origines-des-usages-sociaux-de-la-photographie/

[lang_fr]Aux origines des usages sociaux de la

photographie[/lang_fr][lang_en]The early social uses of photography[/lang_en]

[lang_fr] Autour de 1900 la photographie s’est diffusée à un public d’usagers nombreux. Les descriptions de ce phénomène en ont trop souvent séparé deux composantes, accusant ainsi la différence d’approche entre l’histoire de l’art et l’histoire des images : d’une part, l’avènement d’un art photographique pictorialiste ; d’autre part, la diffusion des usages privés de la photographie. Or, la pratique photographique s’est déployée dans un espace social relativement homogène, où

interagissaient les petits amateurs et l’élite artistique. Cette interaction a notamment produit des débats sur l’utilité sociale de cette activité nouvelle, débats qu’il est important d’aborder pour dépasser le clivage entre ces deux approches. En étudiant d’abord les structures de cet espace social et le rejet par les « petits clubs » des photographies d’Edward Steichen, en analysant ensuite la traduction de ce phénomène social dans l’argument pédagogique d’Alfred Lichtwark, alors directeur de la Kunsthalle de Hambourg, en soulignant enfin l’influence réciproque des folkloristes et des photographes amateurs, ce texte examine les pratiques sociales qui conduisirent à considérer la photographie, au moment de sa diffusion à un large public, comme un moyen d’agir sur le monde social. [/lang_fr]

[lang_en] Around 1900, the diffusion of photography reached a wide public of practitioners. The descriptions of this

phenomenon have too often dissociated two aspects, in accordance with the different approaches followed respectively by the history of art and the history of pictures : on the one hand, the birth of pictural photography ; on the other hand, the diffusion of the private uses of photography. Yet, the practice of photography took place in a relatively homogeneous social space, where amateurs interacted with the artistic elite. In particular, these interactions sparked discussions about the social purposes of this new activity. Such discussions are worth mentioning, as they contribute to overcoming the split between the aforementioned approaches. This article focuses on these social structures, and starts with the rejection of Edward Steichen’s photographs by the “small clubs”. It then shows how this social phenomenon was reflected into the pedagogical arguments of Alfred Lichtwark, who was then director of Hamburg’s Kunsthalle, before turning to the mutual influences between folklore photographers and amateur photographers. These different episodes highlight the social practices which led to considering photography, in an era of mass diffusion, as a way to act upon the social world. [/lang_en]

[lang_de] Um 1900 verbreitete sich die Photographie unter einem breiten Publikum von Nutzern. Die Beschreibungen dieses Phänomens hoben allzu oft auf zwei Komponenten ab und stellten so den unterschiedlichen Ansatz von Kunstgeschichte und Bildgeschichte heraus: auf der einen Seite die Entstehung einer piktorialistischen Photographie und auf der anderen die Verbreitung der privaten Gebrauchsweisen der Photographie. Doch die Praxis der Photographie verbreitete sich in einem relativ homogenen sozialen Raum, in dem kleine Amateure und eine künstlerische Elite interagierten. Diese Interaktion beförderte Debatten über die soziale Nützlichkeit dieser neuen Aktivität, auf die es einzugehen gilt, um die Trennung zwischen beiden Ansätzen zu überwinden. Nach einer Untersuchung der Strukturen dieses sozialen Raums und seiner Ablehnung durch

„kleine Clubs“ der Photographien Edward Steichens, einer Analyse der Übersetzung dieses sozialen Phänomens in die pädagogische Argumentation Alfred Lichtwarks, des Direktors der Hamburger Kunsthalle sowie der Herausstellung des wechselseitigen Einflusses von Folkloristen und Amateurphotographen untersucht dieser Aufsatz die sozialen Praktiken, die dazu führten, dass die Photographie zum Zeitpunkt ihrer Verbreitung bei einem breiten Publikum als ein Mittel angesehen wurde, um auf die soziale Welt Einfluss zu nehmen. [/lang_de]

[lang_es] Alrededor de 1900 el uso de la fotografía se extendió a un público numeroso. Muy a menudo, las descripciones de este fenómeno separaron dos de sus componentes, revelando así la diferencia de enfoque entre la historia del arte y la historia de las imágenes: por un lado, el nacimiento de un arte fotográfico pictorialista; por el otro, la difusión de los usos privados de la fotografía. Ahora bien, la práctica fotográfica se desarrolló en un espacio social relativamente homogéneo, en el que interactuaban los pequeños aficionados y la élite artística. Entre otras cosas, dicha interacción generó debates sobre la utilidad social de la nueva actividad, debates que es importante examinar para superar la separación entre uno y otro enfoque. En este texto se analizan las prácticas sociales que, en el momento en que la fotografía se difundía a un vasto público, llevaron a considerarla como un medio de actuar sobre el mundo social. Tras estudiar las estructuras del mencionado espacio social y el rechazo que suscitaron las fotografías de Edward Steichen en los “pequeños clubes”, se analiza la

expresión de este fenómeno social en el argumento pedagógico de Alfred Lichtwark, entonces director de la Kunsthalle de Hamburgo; por último, se recalca la influencia recíproca de los folcloristas y los fotógrafos aficionados. [/lang_es]

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