G´ EOM´ ETRIE ALG´ EBRIQUE ET ESPACES DE MODULES - FEUILLE D’EXERCICES 6
ANDREAS H ¨ORING
1.) Soit k un corps commutatif. Montrer que le groupe additif (A
nk, +) n’est pas r´eductif.
Indication : consid´erer la repr´esentation A
nk→ GL(n + 1),
(a
1, . . . , a
n) 7→
1 0 . . . 0 a
10 1 0 . . . a
2.. . .. .
0 . . . 1 0 a
n−10 . . . 0 1 a
n0 . . . 0 1
.
2.) Stabilit´ e des hypersurfaces lisses.
On travaille sur un corps k alg´ebriquement clos de caract´eristique z´ero.
(a) Soit f un polynˆ ome homog`ene de degr´e d ≥ 3 dans k[X
0, . . . , X
n] tel que l’hypersurface {f = 0} ⊂ P
nest lisse. Montrer que le stabilisateur de f sous l’action de GL(n + 1) est fini.
Indication : il est suffisant de montrer que l’espace tangent du stabilisateur au point Id est ´egal ` a z´ero. L’espace tangent de GL(n + 1) au point Id est l’alg`ebre de Lie
gl(n + 1) = {matrices A = (a
i,j)
0≤i,j≤n}.
L’alg`ebre de Lie agit sur k[X
0, . . . , X
n] par l’action
g 7→ D
A(g) =
n
X
i,j=0
a
i,jx
j∂g
∂x
i,
l’espace tangent du stabilisateur de f en Id est donc {A ∈ gl(n + 1) | D
A(f ) = 0}.
(b) Pour d ≥ 3, on consid`ere l’action de P GL(n) sur P(H
0(P
n, O
Pn(d))) =: X Soit ∆ ⊂ X l’ensemble correspondant aux hypersurfaces singuli`eres. Montrer que X \ ∆ est une vari´et´e affine qui est invariante sous l’action de P GL(n) sur X.
Indication : se rappeler la d´efinition du discriminant.
(c) Montrer que tout point de X \ ∆ est stable pour l’action de P GL(n) sur X . Consid´erons maintenant le cas n = 2, m = 3, c’est ` a dire les cubiques planes.
(d) Montrer que si la cubique correspondant ` a un point x ∈ X est singuli`ere, alors x n’est pas un point stable.
Date: 19 f´evrier 2008.
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Indication : quitte ` a appliquer une homographie on peut supposer que (1 : 0 : 0) est un point singulier de la courbe C. Dans ce cas, montrer que l’´equation de C s’´ecrit
aXY
2+ bXY Z + cXZ
2+ dY
3+ eY
2Z + f Y Z
2+ gZ
3. Conclure avec le crit`ere num´erique.
3.) Semistabilit´ e des fibr´ es vectoriels en caract´ eristique p
On travaille sur un corps k alg´ebriquement clos de caract´eristique p > 0. Soit C une courbe projective lisse sur k et notons F : C
p→ C le morphisme de Frobenius k-lin´eaire [Har77, p.301–303].
On d´efinit le degr´e d’un fibr´e en droites L comme le degr´e d’un diviseur de Weil associ´e ` a L [Har77, p.137] et le degr´e d’un fibr´e vectoriel E de rang r comme le degr´e de det E = V
rE. On fibr´e vectoriel est semistable si pour tout sous-fibr´e F ֒ → E non-nul, on a
deg F
rg F ≤ deg E rg E .
Le but de cet exercice est de donner un exemple d’un fibr´e vectoriel sur une courbe qui est semistable, mais dont les puissances sym´etriques ne sont pas semis- tables. Les exemples classiques pour cette situation sont dˆ us ` a Serre, Tango [Tan72]
et Gieseker [Gie73]. Nous allons suivre l’article de Lange et Stuhler [LS78].
(a) Montrer que pour tout fibr´e vectoriel E sur C on a F
∗E ֒ → S
pE,
o` u S
pE est le p-`eme produit sym´etrique de E. En d´eduire que si E est de degr´e 0 et F
∗E n’est pas semistable, alors S
pE n’est pas semistable.
Rappelons que pour tout faisceau coh´erent F sur C nous avons un morphisme injectif F → F
∗F
∗F. Puisque F est un morphisme fini, on obtient une application
u : H
1(C, F) → H
1(C
p, F
∗F).
(b) Soit L un fibr´e en droites sur C ayant les propri´et´es suivantes : – deg L < 0 et
– u : H
1(C, L
⊗2) → H
1(C
p, F
∗L
⊗2) n’est pas injective.
Soit e un ´el´ement non-nul de H
1(C, L
⊗2) ≃ Ext
1(L
∗, L) contenu dans le noyau de u et soit
(∗) 0 → L → E → L
∗→ 0
l’extension correspondante. Montrer que E est semistable et F
∗E n’est pas semis- table.
Indication : commencez par montrer que F
∗E ≃ F
∗L ⊕F
∗L
∗. Pour montrer que E est semistable, supposons qu’il existe un sous-fibr´e en droites M ֒ → E de degr´e positif. Montrer que le sous-fibr´e
F
∗M ֒ → F
∗E
s’identifie `a F
∗L
∗. En d´eduire que la suite exacte (∗) est scind´ee.
Notons que la d´erivation d : O
Cp→ Ω
Cpinduit un O
C-morphisme F
∗d : F
∗O
Cp→ F
∗Ω
Cp, notons Ω
eCson image.
(c) Montrer que le noyau de F
∗d est l’image du morphisme O
C→ F
∗O
Cp. En d´eduire que pour tout fibr´e en droites L sur C, on a une suite exacte
0 → L → F
∗L → Ω
eC⊗ L → 0.
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(d) Soit D un diviseur sur C de degr´e n´egatif, notons L = O
C(D). Montrer que les propri´et´es suivantes sont ´equivalentes :
– Il existe une fonction rationnelle f ∈ k(C) telle que le divisieur associ´e `a df satisfait df ≥ −pD.
– u : H
1(C, L
⊗2) → H
1(C
p, F
∗L
⊗2) n’est pas injective.
(e) Soit m ≥ 2. Il existe une application s´eparable π : C → P
1de degr´e p + 1 tel que le diviseur de ramification est P
2mi=1
px
io` u x
1, . . . , x
2msont des points distincts de C. Soit y
1= π(x
1), y
2= π(x
2) et t la fonction rationnelle sur P
1qui correspond au diviseur y
2− y
1. Montrer que la fonction rationnelle π
∗t sur C satisfait
dπ
∗t =
2m
X
i=2
px
i− (p + 2)x
1.
En d´eduire l’existence d’un diviseur D sur C qui satisfait les propri´et´es de la ques- tion pr´ec´edente.
R´ ef´ erences
[Gie73] David Gieseker. Stable vector bundles and the Frobenius morphism.Ann. Sci. Ec. Norm.
Sup., 6 :95–101, 1973.
[Har77] Robin Hartshorne.Algebraic geometry. Springer-Verlag, New York, 1977. Graduate Texts in Mathematics, No. 52.
[LS78] H. Lange and U. Stuhler. Divisoren von rationalen Schnitten in torsionsfreien Garben und ein Satz von Tango.Arch. Math., 30 :146–152, 1978.
[Tan72] Hiroshi Tango. On the behavior of extensions of vector bundles under the Frobenius map.
Nagoya Math. J., 48 :73–89, 1972.
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