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Interaction entre les rayons gamma et les noyaux atomiques

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(1)

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Interaction entre les rayons gamma et les noyaux

atomiques

E. Stahel, H. Ketelaar

To cite this version:

(2)

INTERACTION

ENTRE LES RAYONS GAMMA ET LES NOYAUX

ATOMIQUES

Par E. STAHEL et H. KETELAAR

(1)

Bruxelles,

laboratoire de

physique

de l’Ecole

polytechnique.

Sommaire. - Des écrans de poids atomiques élevés, irradiés par des rayons gamma diffusent un rayonnement comprenant des composantes plus dures que celles qui pro-viennent de la diffusion électronique. L’existence de ces composantes est attribuée à une

interaction directe entre les rayons incidents et les noyaux atomiques. Nous avons utilisé

une source de 1,6 mgr de radium et étudié le rayonnement diffusé par la méthode

d’absorption à l’aide d’une chambre d’ionisation à pression. Nous sommes arrivés aux

conclusions suivantes :

(a) Le rayonnement diffusé par le plomb est nettement plus mou que le rayonnement

primaire; il peut être décomposé en deux rayonnements monochromatiques pour lesquels

03BB = 17 U.X. et 03BB = 31 U.X., la seconde composante comprenant 8 fois plus de quanta que la première.

(b) Les rayonnements de diffusion de l’étain et du fer sont encore plus mous; ils

comprennent chacun une composante dont les longueurs d’ondes sont respectivement

23 et 22 U.X.

(c) L’interprétation de la valeur absolue du rayonnement diffusé par le plomb donne un

coefficient d’absorption nucléaire kPb = 0,17.102014 25 cm2/électron.

(d) Le calcul de l’intensité du rayonnement diffusé par des électrons, effectué à l’aide de la formule de Klein et Nishina exprimant l’intensité du rayonnement diffusé en fonc-tion de la direction, donne une grandeur compatible avec la valeur trouvée pour un

écran d’aluminium.

1. Introduction.

Lorsqu’un

faisceau de rayons gamma

monochromatiques

et

parallèles

traverse la

matière,

il est affaibli suivant la loi

L’étude de cet affaiblissement montre

qu’on

peut

le considérer comme la résultante de

trois effets distincts qve nous

rappelons

ci-dessous : 1. Effet

photo-électrique.

-

L’énergie

d’un

quantum

incident

peut

être transformée entièrement en

énergie cinétique

d’un électron. Dans le domaine des rayons gamma l’effet

photoélectrique

est

négligeable

pour les corps de

petits poids

atomiques;

mais pour les

atomes lourds il est

toujours appréciable,

même dans le cas des

plus

courtes

longueurs

d’onde. Certaines formules

théoriques

auxquelles

nous aurons recours dans la

suite,

telles que celles de

Sauter,

permettent

d’en déterminer au moins l’ordre de

grandeur

dans le

domaine

qui

nous intéresse.

L’absorption

photo-électriclne

définit un coefficient

partiel

d’absorption désigné

par « T ».

2. Effet

Compton,

ou effet de diffusion des électrons : un

quantum

peut

« heurter » un

électron

périphérique;

il

perd

une

partie

de son

énergie

et est dévié de sa direction

primi-tive. On dit

qu’il

est diffusé avec

dégradation

de son

énergie.

L’affaiblissemeat du faisceau

incident par ce mécanisme définit un autre coefficient

partiel

d’absorption

désigné

par « 7 ».

La théorie

décompose

d’ailleurs celui-ci à son tour en deux

parties.

La

première,

« 6~ », est

définie par la fraction de

l’énergie

incidente

qui

subit une

absorption

proprement dite,

(I) Aspirant du Fonds National de la Recherche Scientifique de Belgique.

(3)

c’est-à-dire

qui

est transformée en

énergie

cinétique

des électrons. La

seconde,

», est

définie par la fraction de

l’énergie

qui

se retrouve sous forme de rayons gamma

diffusés.

Ces trois

coefficients,

reliés par

l’égalité

sont déterminés par les formules de Klein et

Nishina,

déduites de la théorie

générale

de la diffusion des ondes

électromagnétiques

par les

procédés

de la

mécanique

ondulatoire. Ces formules tout à fait

rigoureuses

au

point

de vue

théorique,

ont été vérifiées

expérimentale-ment dans

plusieurs

cas.

3. Effet nucléaire. -

En

1931,

Meitner et

Hupfeld (1)

ont montré que, en dehors des deux mécanismes

précédents

d’interaction entre les rayons gamma et la

matière,

il y avait

encore lieu de considérer une interaction directe entre les rayons gamma et les noyaux

atomiques.

Le coefficient d’affaiblissement

correspondant

est

désigné

par « k ». La

décou-verte de cet « effet Meitner et

Hupfeld

» a été

complétée

par les recherches sur la variation de

l’absorption

en fonction du

poids

atomiques.

(Chao (2), Gray

et Tarrant

(~),

Jacobsen

(~),

etc).

L’absorption

nucléaire semble ne se

produire

que pour des

longueurs

d’onde inférieurs à ~10 U. X. environ et

paraît

croître avec la

fréquence.

Elle

augmente

d’autre

part

avec le

poids atomique

de l’élément irradié.

Le coefficient

d’absorption totale,

« g. », est ainsi défini par la somme :

Le

problème

qui

se pose aussitôt est de déterminer les modalités de cette interaction

entre les rayons gamma et les noyaux

atomiques.

Or,

deux solutions différentes ont

déjà

été

proposées.

A la suite d’une série

d’expériences,

Meitner et

Huhfeld

ont

conclu,

qu’il

y avait diffusion des rayons incidents sans

changement

de

longueur

d’onde,

à la manière de la diffusion de la lumière par effet

Rayleigh.

D’autre

part,

Gray

et Tarrant sont arrivés à admettre que le

rayonnement

réémis avait une

longueur

d’onde propre, celle-ci étant

supé-rieure à la

longueur

d’onde du

rayonnement

incident.

Rappelons

brièvement comment ces résultats ont été obtenus.

Meitner et

Hupfeld

ont utilisé 900 mgr de radium filtrés par trois cm de

plomb

de

façon

à ne retenir que les

composantes

dures du

rayonnement

émis. A l’aide d’un

compteur

de

Geiger-Müller

ils établissent les courbes

d’absorption

du

rayonnement

direct et du

rayon-nement diffusé à 90°. Ils arrivent à la conclusion que ce dernier

contient,

en

plus

du

rayon-nement diffusé par effet

Compton,

une

composante

de même dureté que le

rayonnement

incident.

Gray

et Tarrant ont fait un

montage

ingénieux

qui

leur a

permis

de

capter

une fraction

beaucoup plus importante

de

l’énergie

diffusée. Toutefois

l’interprétation

en est rendue un

peu

plus

difficile. Ces auteurs ont utilisé des sources de ThC ou de adium et ont observé le

rayonnement

diffusé à 125° et à 4451. Ils ont déterminé les courbes

d’absorption

des divers

rayonnements

à l’aide d’une chambre d’ionisation à

pression.

Ils sont arrivés à la conclusion que le

rayonnement

complexe

diffusé par tous les écrans

comprend

deux

com-posantes

d’origine

nucléaire,

dont les

longueurs

d’onde sont environ

9 3, ~

U. X. et 27 U. X. Le désaccord entre ces résultats nous a incités à

reprendre

les recherches. Nous avons

pu utiliser 1 609 mgr de radium en

équilibre

avec ses

produits

de

décomposition,

gracieuse-ment mis à notre

disposition

par la Société « Le Radium

belge » .

Nous avons

repris

le

dis-positif géométriquement simple

de Meitner et

Hupfeld,

tout en utilisant des

angles

solides

beaucoup

plus

grands

et nous avons étudié

l’absorption

des divers

rayonnements

à l’aide d’une chambre d’ionisation comme l’ont fait

Gray

et Tarrant.

_~

(1) L. MEiTNEp et H. H. HUPFELD, Z. 67 (4931), "4 i ; Z. Iiir 75 (9 J31),

e) CHAO, (1930),1519.

(3) l~. H. GRAY et G. T. P. TARRANT. Proc. R. Soc., 135 (1932), 223.

(4)

2.

Montages

et

appareils.

Des mesures

préliminaires

nous ont confirmé l’observation faite par

Gray

et Tarrant que la

composition

du

rayonnement

diffusé

(par

le

plomb

tout au

moins)

ne varie pas

sensiblement

lorsque

l’angle

de diffusion

parcourt

une marge de

plusieurs

dizaines de

degrés.

Dès

lors,

il n’était pas nécessaire de limiter étroitement les

angles

solides clans

lesquels

on

envoyait

le faisceau incident et le

rayonnement

diffusé. Nous avons

placé

le radium à l’intérieur d’une masse de

plomb,

de la

façon

indiquée

à la

figure

1 : 1 la source

Fig. 1. -

Montage expérimental.

Ra, source ;

fl,,

filtre primaire;

f,,,

filtre secondaire; EE’, écran diffusant; Ch, chambre d’ionisation.

,est

placée

à 11 cm de

profondeur

dans un canal de i cm de diamètre. La

protection

latérale est au minimum de 30 cm de

plomb,

ce

qui

est suffisant pour que la

présence

du

radium dans le canal bouché

n’apporte

aucun

changement

à l’ionisation

spontanée.

La source n’est pas

ponctuelle

et ne se trouve pas à une

profondeur

suffisante pour que

l’angle

utile d’émission se trouve déterminé par les conditions

géométriques

du

montage..

Il faut donc recourir à une détermination

expérimentale

de l’ouverture utile.

Remarquons

à

cet effet que l’intensité diffusée dans une certaine direction par un

petit

écran que l’on

déplace

suivant une verticale

projetée

en

0,

reste constante aussi

longtemps

que cet écran est

exposé

entièrement aux rayons directs cle la source. Cette intensité diminue

lorsque

les bords du canal

interceptent

une

partie

du

rayonnement incident ;

elle est nulle

lorsque

le

petit

écran diffusant se trouve suffisamment loin de l’axe du canal. La courbe ABOCD de la

figure 2

montre l’accroissement

progressif

de l’intensité diffusée

lorsqu’on empile

l’un sur

l’autre des blocs de

plomb

de 6 cm de hauteur. Près de l’axe du

canal,

la variation est

liné-naire ;

loin de

F axe,

elle est évideinment

plus

lente

qu’au

centre.

L’énergie

totale diffusée est donnée par la différence entre les ordonnées extrêmes. La

pile qui

serait entièrement

exposée

au

rayonnement

direct et

qui

diffuserait la même

énergie

aurait une hauteur que

les éléments du

graphique

permettent

cle calculer facilement. On trouve ainsi que le rayon

de la surface circulaire utile irradiée à 53 cm de la source est de

11,5

cm. Si donc la source

émet une

énergie

rayonnante

totale

E,,

la fraction utilisée est mesurée par

(5)

Fig. 2. - Détermination de

l’angle solide efficace.

Les écrans diffusants

(fig. 1)

sont constitués de feuilles

planes d’aluminium,

de fer et de

plomb.

Ils sont orientés suivant la bissectrice de

l’angle

que forment les rayons incidents

net les rayons diffusés. Ils mesurent 50 cm de côté et sont donc

plus grands

que leur surface utile. Leurs

épaisseurs

en nombres d’électrons par cm2 sont déterminées par le

rapport

de leurs

poids

à leurs surfaces. Comme les rayons incidents ne traversent pas normalement

les

écrans,

ceux-ci ont une

épaisseur

efficace

plus grande

que

l’épaisseur

normal. Le

rapport

de

l’épaisseur

normale à

l’épaisseur

efficace est

égal

au cosinus de

l’angle

d’incidence. Le

même écran a donc une

épaisseur

efficace

qui

varie avec la direction d’observation.

De

n’importe quel point

de l’écran on voit la source et le centre de la chambre d’ioni-sation sous un

angle

à peu

près

constant

(v. fig. 1).

D’autre

part,

du même

point

on voit le rayon de la chambre d’ionisation sous un

angle

de 8B Ainsi

lorsque l’angle

moyen de diffu-sion est de

120°,

les

angles

extrêmes sont de 120° ± 8°.

Nous avons utilisé

également,

en vue d’une étude

purement

qualitative,

un écran

cons-titué de 50

kgr

d’oxyde

noir d’urane

(U30,)

contenus dans un

fût,

ainsi

qu’un

écran formé de blocs d’étain

superposés.

Les intensités diffusées sont mesurées au

moyen

d’une chambre cl’ionisation

remplie

de

CO,

à la

pression

de 15

atmosphères.

Cette chambre est

cylindrique.

Ses

parois

sont en

fer de ~1 cm

d’épaisseur.

L’une des électrodes est une

tige

de laiton

placée

suivant l’axe et

reliée au fil de l’électromètre. L’autre est en forme de cage d’écureuil dont les barres sont

de fins fils d’or tendus sur deux cerceaux en

laiton,

de 16 cin de diamètre. La tension

appli-quée

est de 700 volts. Elle est suffisante pour assurer sinon la saturation

complète,

du moins la

proportionnalité

entre l’ionisation et la vitesse de

déplacement

du fil de l’électromètre. La

chambre,

étant conçue dans le but d’étudier un

rayonnement

dirigé

entrant par une de

ses

faces,

est

protégée

latéralement par une couche

cylindrique

de 4 cm de

plomb.

L’électromètre est du

type

à fil librement

suspendu

entre deux couteaux

portés

à des

potentiels

de ± 100 volts par

rapport

à la cage.

3. Résultats. ,

Remarquons

d’abord que

l’énergie

diffusée par un

écran

mince croît avec

l,épais-seur de cet écran. Mais

lorsque

cette

épaisseur

croit au-delà d’une certaine

limite,

(6)

une valeur

qu’on

ne

peut dépasser.

Nous faisons

plus

loin un essai d’étude

quantitative

de

ce

phénomène,

mais nous le

signalons

dès à

présent

pour faire remarquer que,

lorsque

nous

parlerons

dans la suite de la

composition

du

rayonnement diffusé,

il

s’agira

de la

composition

de ce

rayonnement

de saturation. On

comprend

aisément que, si le

rayonne-ment diffusé est

polychromatique,

les

composantes

dures sont relativement

plus

abon-dantes dans le

rayonnement

de saturation que dans le

rayonnement

diffusé par une

plaque

mince. Ce serait

cependant

la

composition

du

rayonnement

diffusé par une

plaque

infini-ment mince

qui

serait la

plus

intéressante à

connaître,

car on aurait ainsi la distribution des intensités relatives vraies.

Mais,

à

partir

de

quelques

millimètres

d’épaisseur,

pour

tous les

écrans,

l’absorption

du

rayonnement

diffusé dans l’écran même devient

appré-ciable et modifie les intensités relatives des diverses

composantes.

En-dessous de

quelques

millimètres

d’épaisseur l’énergie

diffusée est si

petite qu’il

est

pratiquement impossible

d’en

analyser

la

composition.

La nature du

problème exigeait

d’ailleurs en

premier

lieu la

connaissance de la

composante

la

plus

dure,

et celle-ci est

particulièrement

abondante dans le

rayonnement

de saturation. Dans le même

but,

c’est-à-dire

pour obtenir le

rayonnement

diffusé le

plus

intense

possible,

nous avons utilisé la source de radium sans filtre.

Fig. 3. - Courbes

d’absorption du rayonnement diffusé par le plomb dans différentes directions.

L’analyse

du

rayonnement

se fait par

absorption

au moyen de

filtres

de 11lesure

placés

en

f

(v. fige 1).

On obtient les

épaisseurs

croissantes par additions

successives

de feuilles de

plomb

de 2 mm

d’épaisseur (~,~~.10~-’3 él/cm2)

ou de

plaques

de fer de

4,7

mm

(7)

chambre d’ionisation. Le coefficient d’affaiblissement ainsi observé est

plus petit

que le coefficient d’affaiblissement

vrai,

correspondant

au cas où les filtres sont

placés

loin de la chambre dans un faisceau

parallèle

En

effet,

lorsque

les filtres sont

placés

près

de la

chambre,

une

partie

du

rayonnement

diffusé y

pénètre.

Pour déterminer la correction à

appliquer,

nous avons

comparé

les deux

coefficients

d’affaiblissement des rayons gamma du radium

correspondant

aux deux

positions

des filtres. Nous avons trouvé que, dans le cas où les filtres sont

placés près

de la

chambre,

les coefficients observés doivent être

majorés

de 15 pour 100 pour le

plomb

et de 23 pour 100 pour le fer. Dans

l’interprétation

de l’affaiblissement du

rayonnement diffusé,

à défaut d’indication

plus précise,

nous avons

adopté

la même correction.

A. Ecran diffusant en

plomb. -

L’écran

qui

reçoit

le

rayonnement

du radium

(B +

C)

non

filtré,

est

composé

de 18 feuilles de 2 mm

d’épaisseur.

Nous avons mesuré

l’intensité du

rayonnement

diffusé à différents

angles

variant de 80° à 1350. Pour

chaque

angle

une ou

plusieurs

courbes

complètes d’absorption

ont été déterminées. A titre

d’exemple,

nous donnons les valeurs mesurées dans

quatre

cas.

(Tableau

1 et

fig. 3).

Ces valeurs ne sont

corrigées

que de l’ionisation

spontanée, qui

est voisine de 200 unités dans notre

système. (Vitesse

de

déplacement

du fil de l’électromètre en

2013.10).

La sensibilité

sec

statique

au cours des mesures a été maintenue à 65 mm de notre échelle pour 1 volt.

TABLEAU 1. - Intensités

diffusées

par un écran de

plomb

dans diverses

directions,

en

fonction

de

l’épaisseur

du

filtre

secondaire.

Les conditions

géométriques

n’ayant

pas été les mêmes au cours des différentes

expé-riences,

les valeurs absolues de ces mesures ne sont pas

comparables.

L’interprétation

des résultats nous conduit aux conclusions suivantes : 1.

Composante

la

plus

dure. - L’allure des courbes montre

que le

rayonnement

diffusé est

hétérogène.

Les

points

mesurés

après

filtration

par 2

cm de

plomb

se

placent

pratiquement

sur des

droites,

ce

qui

suggère

l’existence d’une

composante

dure

mono-chromatique

à

laquelle

se superpose un

rayonnement

plus

mou. Sans rien

préjuger

encore

de ce

rayonnement

mou, nous pouvons affirmer que la

composante

dure est

plus

pénétrante

qu’un rayonnement

de diffusion par effet

Compton.

Pour mettre en évidence l’écart entre

le coefficient

d’absorption

de ce

rayonnement

dur et celui de la

composante

la

plus

dure de l’effet

Compton,

nous avons tracé sur la

figure

3 les

pentes

correspondant

à

l’absorption

de

(8)

expéri-mentales.

(Formules

de

Gray (1);

coefficients réduits dans le

rapport

de 1,1~i à

1,00.

Voir

ci-dessus;

p.

464).

Suivant la

suggestion

de Meitner et de

Hupfeld,

nous considérons ce

rayonnement

dur comme un

rayonnement

de diffusion nucléaire. Il est dès lors intéressant de comparer sa dureté à celle des rayons incidents lnesurés dans des conditions

idenl’iques.

Nous avons établi une courbe

d’absorption

du

rayonnement

direct en

plaçant

le radium à

la

place

de l’écran diffusant et les filtres de mesure

près

de la chambre. Cette courbe est

portée

sur la

figure

4,

où nous avons

dessiné,également

la courbe moyenne de toutes nos

mesures de diffusion du

plomb.

On y voit avec évidence que la

composante

dure du

rayonnement

diffusé est

beaucoup

moins

pénétrante

que les

composantes

dures du

rayonnement

direct. Les mesures

d’absorption

du

rayonnement diffusé, ayant

été

poussées

jusqu’à

une

épaisseur

de 4 cm de

plomb,

donnent un

grand

poids

à la détermination de cette

composante

dure.

2. Influence de

l’angle

de déviation sur la

qualité.

- La

comparaison

des courbes

d’absorption

du

rayonnement

diffusé dans différentes directions

(v. fig.

3),

montre que la

composante

finale

garde

la même inclinaison. Par

conséquent,

la

qualité

de la

composante

dure du

rayonnement

de diffusion nucléaire est

indépendante

de

l’angle

de

diffusion,

3. Influence de

l’angle

de déviation sur la

quantité.

--

En ce

qui

concerne les

intensités absolues du

rayonnement

de

diffusion,

il nous a semblé que le

rayonnement

diffusé total était

plus

grand

dans des directions

plus

voisines de la direction incideute’.

Toutefois,

les

comparaisons

de mesures faites avec des

montages différents,

sont

sujettes

à caution et nous n’avons pu trancher la

question.

La

composante

dure

représente

dans

chaque

cas environ 20

pour 100

du

rayonnement

total de saturation.

4. Autres

composantes. -

Pour étudier les

composantes plus

molles du

rayonnement

de

diffusion,

nous avons

porté

sur la

figure 4

les valeurs que l’on obtient en

soustrayant

de l’intensité totale l’intensité de la

composante

dure. Les

derniers points

se

placent

encore assez exactement sur une

droite ;

ce que

suggère

de nouveau l’idée d’une

composante

définie,

commune à toutes les directions. Comme elle ne varie pas d’intensité

relative,

ni

de

qualité

avec

l’angle,

elle semble être

également d’origine

nucléaire. Pour les

grands

angles

de

déviation,

sa dureté est d’ailleurs

plus grande

que celle des

composantes

de l’effet

Compton.

Elle

représente

environ 45 pour 100 de

l’intensité

totale du rayonne-ment de saturation. Si on soustrait de nouveau la valeur

extrapolée

à

l’origine,

on trouve

qu’il

reste 35 pour 100 du

rayonnement

total. Ces 35 pour 100

pourraient

avoir leur source

dans la diffusion par effet

Compton.

La variation de cette

partie

dans le

rapport

approxi-matif de 100 à 71

(calcul

basé sur la formule de Klein et

Nistrina, exposé plus

loin)

est si

petite

par

rapport

au

total, qu’elle

n’affecte pas sensiblement le

parallélisme

des courbes

d’absorption.

Nous verrons d’ailleurs au

chapitre

qu’une

estimation

reposant

sur des bases différentes donnent des résultats coïncidant avec ce

pourcentage

d’intensités.

5.

Longueurs

d’ondes des rayons diffusés. - A

partir

des coefficients

d’absorption

observés,

nous pouvons essayer de déduire les

longueurs

d’onde de ces deux

composantes.

La variation du coefficient

d’absorption

dans le

plomb

en fonction de la

longueur

d’onde n’a pas encore pu être déterminée

expérimentalement

dans ce domaine. Nous avons eu recours

à la formule

d’interpolation proposée

par

Gray (1. c.) :

Par

comparaison

avec la courbe

expérimentale d’absorption

du

rayonnement

gamma

du

radium,

on reconnait que cette formule

donne,

au moins pour les

composantes

dures,

des coefficients

systématiquement plus petits

que

l’expérience.

Nous l’utilisons

cependant

parce

qu’elle présente l’avantage

de

fixer un ordre de

grandeur,

et

permet

une

compa-raison facile avec les résultats d’autres chercheurs

qui

s’en sont servis antérieurement.

(9)

Quant

au coefficient

d’absorption,

nous avions

déjà

exposé

pourquoi

nous admettions que le coefficient vrai était

égal

au coefficient observée

majoré

de 15 pour 100. Qn voit sur le

dessin que la

pente

de la droite montrant

l’absorption

de la

composante

dure est de

Fig. 4. -

Analyse du rayonnement diffusé par le plomb.

et

comparaison

avec le rayonnement direct du radium mesuré dans des conditions identiques,

à

log

1 =

0,80

pour 2

cm

d’épaisseur (ou

55,2.1023

électrons/cm 2).

Le coefficient

d’absorption apparent

est donc :

et le coefficient vrai :

L’interprétation

de ce coefficient par la formule de

Gray

donne une

longueur

d’onde

de :

Nous avons cherché

également

à déterminer cette

longueur

d’onde par des mesures

d’absorption

dans le

fer,

mais la

quantité

de métal

qu’il

aurait fallu

employer

pour absor-ber toutes les

composantes

molles eut été si

grande qu’elle

n’aurait pu trouver

place

dans le

montage.

Nous avons donc

placé

contre la chambre d’ionisation 2 cm de

plomb,

et

(10)

était de 15 pour i00 et celle où elle était de 23 pour 900. Nous n’avons pas fait de mesures

comparatives

avec la source de radium dans ces

conditions,

mais nous avons fixé la

correc-tion à la valeur moyenne de 19 pour 100. Le coefficient

apparent

est :

=

2,i3.i0-~ cm2jélectron.

et le coefficient vrai

2,53.10- 2;).

La formule de Klein et Nishina fait

correspondre

à cette valeur une

longueur

d’onde de

18,8 U. X. ;

mais si nous tenons

compte

en outre du coeffi-cient

d’absorption photoélectrique

calculé pour le fer par la formule de Sauter

(1),

nous

trouvons

valeur un peu

plus grande

que celle

qui

a été déterminée par

l’absorption

dans le

plomb.

Quant

à la deuxième

composante,

1"interprétation

de son coefficient d’absortion dans le

plomb

donne :

6. Influence des filtres

primaires.

- L’intensité du

rayonnement

diffusé est

évidem-ment fonction de l’intensité du

rayonnement

incident. Mais celui-ci est

complexe

et il se

peut

que ses diverses

composantes

ne

participent

pas

également

à la diffusion. On

peut

se

rendre

compte

de l’influence relative des diverses

composantes

en

plaçant

un filtre

(fp fig.

1)

sur le parcours du

rayonnement

incident. Si le

rayonnement

diffusé diminue d’intensité

dans les mêmes

proportions

que le

rayonnement

incident

total,

c’est que toutes les compo-santes de celui-ci

participent également

à la

diffusion;

si la dimution est

proportionnelle

à la variation d’intensité de la

composante

la

plus dure,

c’est que celle-ci est seule à susciter la diffusion. Nous avons donc mesuré :

a)

la variation d’intensité du

rayonnement direct;

b)

la variation d’intensité du

rayonnement

diffusé

total;

c)

la variation d’intensité de ce

qui

reste du

rayonnement

diffusé

après

un filtre fs de

2,4

cm de

plomb.

en fonction

de l’épaisseur

du filtre

primaire,

dans des conditions

expérimentales

semblables.

Les résultats sont donnés par le tableau 2 et par la

figure

5. TABLEAU II. - Variation d’intensité du

rayonnement

diffusé

par le

plonib,

en

fonction

du

filtre primaire

ou secondaire.

.. ,

(11)

On voit que l’intensité du

rayonnement

direct varie

plus

rapidement

au début

qu’à

lw

fin à cause de la

présence

des

composantes

molles

(courbe

1).

Au

contraire,

l’intensité du

rayonnement

diffusé varie dès le début dans les mêmes

proportions

que les

composantes’

dures du

rayonnement

incident

(courbe 2)

ce

qui

montre que celles-ci sont seules à exciter

le

rayonnement

de diffusion nucléaire

qui

compose la

majeure partie

du

rayonnnement

diffusé total. Nous verrons

plus

loin

(fig. 8)

que dans le cas du fer, où le

rayonnement

Fig. 5. - Intensité du

rayonnement diffusé par le plomb en fonction du filtre primaire. 1. Courbe d’absorption du rayonnement gamma direct. - 2. Variation de 1 intensité du

rayonnement

diffusé total en Pb). - 2’. Variation de l’intensité du

rayonnement diffusé restant après un filtre secondaire de 2 mm. de Pb en Pb). - 3 et 3’. Id.

avec filtre primaire en Fe.

diffusé

comprend

90 pour 100 d’effet

Compton

le

rayonnement

diffusé varie constamment dans les mêmes

proportions

que le

rayonnement

direct.

On est donc amené à conclure que le

rayonnement

diffusé par le

plomb

a trois

composan-tes

réparties approximativement

de la

façon

suivante dans le

rayonnement

de saturation ~

1. 20 pour 100 de

composante

nucléaire

dure;

2. 45 pour 100 de

composante

nucléaire

molle;

3. 35 pour 100 d’effet

Compton.

Le filtre

primaire

amortit la

composante

Compton

dans la même

proportion

que

le-rayonnement

incident

total ;

et comme cette

composante

est

faible,

son influence est peu

marquée.

Il affaiblit les

deux’composantes

nucléaires dans la même

proportion,

qui

est la même pour les

composantes

les

plus

dures du

rayonnement

direct.

B. Ecrans diffusants en

aluminium, fer,

étain et urane. - En vue d’étudier le

rayonnement

de diffusion nucléaire émis par d’autres métaux que le

plomb,

nous avons

(12)

d’alu-470

minium et de fer étaient constitués de feuilles de métal. L’écran d’étain était constitué de gros blocs

parallélipipédiques

et celui d’urane de 50

kgr

d’oxyde

noir (Furane contenus dans un tonnelet.

Nous avons eu recours à la même

technique

de mesure que pour les écrans de

plomb.

Les résultats des observations faites pour un

angle

de 1300 sont donnés par le tableau

IH

et les

figures

6 et 7 ~

TABLEAU III. - des

rayonnements

différents

à /30°

d’aluIJlinizl1n est

plus petit

que L’ouverture

utile).

Fig. 6. - Courbes d’absorption des rayonnements diffusés par différents métaux à

(13)

Fig. 7. -

Rayonnement diffusé par l’urane à 95°.

De l’ensemble de ces résultats on

peut

tirer les conclusions suivantes :

~~

Qualité

du

rayonnement

de diffusion. - Tous les

métaux,

sauf

peut-être

l’alumi-nium,

diffusent un

rayonnement

plus

dur que celui

qui

correspond

à la

composante

la

plus

dure de l’effet

Compton

pour cette direction. Ce

rayonnement supplémentaire

est

plus

dur que le

poids atoinique

de l’élément

di f fusant

est

pliis

élevé. En

effet,

les

figures

montrent clairement que la

pente

des droites finales varie

progressivement.

Pour

l’alu-minium,

l’inclinaison de la

composante

finale ne diffère pas suffisamment de la valeur

cal-culée pour la

composante

Compton

pour

pouvoir

affirmer que ce métal émette

également

un

rayonnement

de diffusion nucléaire. Le

comportement

de l’urane est discuté

plus

loin.

Les

longueurs

d’onde que l’on

peut

déduire de ces coefficients

d’absorption apparents

par

application

de la formule de

Gray

sont réunis au tableau IV. TABLEAU IV. --

(14)

b)

Intensité du

rayonnement

diffusé. - Bien que l’intensité du

rayonnement

de dif-fusion nucléaire soit

plus grande

dans le

plomb

que dans les corps de

plus petits poids

atomiques,

il n’en est pas de même du

rayonnement

diffusé total. Celui-ci décroît

lorsque

le

poids

atomique augmente.

Ce fait

s’explique

par

l’absorption

du

rayonnement

diffusé dans la substance même de

l’écran,

cette

absorption

étant d’autant

plus grande

que le

poids

atomique

de l’élément diffusant et absorbant est

plus

élévé.

Il faut remarquer que, d’une

façon

générale, l’interprétation

des résultats devient

plus

difficile par le fait que les

longueurs

d’onde des

rayonnements

de diffusion nucléaire se

rapprochent

de celles de l’effet

Compton.

Aussi nous est-il

impossible,

à

partir

de ces

mesures, d’établir si le

rayonnement

de diffusion du fer ou de l’étain contient d’autres

composantes

nucléaires que celles

qui correspondent

aux

pentes

finales. Nous

reprendrons

plus

loin cette

question, lorsque

nous discuterons les observations faites sur les écrans minces.

c)

Longueur

d’onde du

rayonnement qui

suscite la diffusion. - Nous avons

pro-cédé pour le fer de la même

façon

que pour le

plomb,

en

plaçant

des filtres sur le

trajet

du

rayonnement

direct. Les résultats sont donnés au tableau V et à la

figure

8.

TABLEAU V. - tai-iation du

rayonnenzent

diffusé

par le

fer,

à

901),

en

fonction

dit

filtre priniaire

ou secondaire.

On voit que, pour le

fer,

la variation du

rayonnement

diffusé total a la même allure que celle du

rayonnement

direct. Ceci est dû au fait que la

plus grande partie

du

rayon-nement diffusé

provient

de l’effet

Compton.

Le

rayonnement

diffusé subsistant

après

passage à travers un filtre secondaire de

24 mm de

plomb

varie au contraire dès le début comme les

composantes

dures du

rayon-nement direct. Ici

donc,

comme pour le

plomb,

ce ne sont que les

composantes

dures

qui

suscitent la diffusion nucléaire.

il)

Ecran d’urane. - Il faut tenir

compte

du

rayonnement y

propre de l’urane

qui

s’ajoute

au

rayonnement

de diffusion. On

procède

donc par différence en mesurant

d’abord le

rayonnement

propre et ensuite la somme du

rayonnement

propre et du

(15)

résultats sont donnés par la

figure

7. La

composante

dure est à peu

près

la même que celle du

plomb.

Fig. 8. - Courbes

d’absorption du rayonnement diffusé par le fer à 90o, et comparaison avec le

rayonne-ment direct. - 1. Courbe

d’absorption du rayonnement gamma direct. - 2. Courbe

d’absorption du

rayonnement gamma diffusé. - 3. Variation de l’intensité du

rayonnement diffusé total en fonction du filtre primaire. - 4. Variation de l’intensité du

rayonnement diffusé restant après un filtre

secon-daire de 24 mm. de plomb.

4. Les écrans minces.

Lorsqu’on

étudie le

rayonnement

diffusé dans des conditions

identiques

par des écrans

d’épaisseurs

croissantes,

on

peut

faire les observations suivantes :

1. Pour des écrans très

minces,

l’intensité diffusée croît

proportionnellement à

l’épais-seur de l’écran.

2. Pour des écrans

d’épaisseurs

croissantes,

l’intensité diffusée croit moins vite que

l’épaisseur ;

elle tend

asymptotiquement

vers une valeur limite. ’

3.

L’analyse

par la méthode

d’absorption

montre que le

rayonnement

diffusé contient une

proportion

de

composantes

dures d’autant

plus grande

que l’écran est

plus

épais.

Les conclusions

auxquelles

nous sommes arrivés à la fin du

paragraphe précédent,

reposent

sur l’observation du

rayonnement

de

saturation, rayonnement

dans

lequel

les

composantes

les

plus

dures sont

proportionnellement

les

plus

intenses. Mais cette abondance relative n’est obtenue

qu’en

filtrant par la substance même de l’écran le

rayonnement

qu’il

émet.

Or,

l’effet sélectif de ce

filtrage

fait que la

composition

du

rayonnement

de saturation est assez

éloignée

de la

composition

du

rayonnement

originel.

L’étude de la

variation

quantitative

du

rayonnement

diffusé en fonction de

l’épaisseur

de l’écran diffu-sant

permet,

gràce

à une théorie

sommaire,

de trouver des relations entre la

composition

de ce

rayonnement

originel

et celle du

rayonnement

de saturation. Nous exposons

(16)

a I ‘

A. Résultats. - En ce

qui

concerne les nous avons étendu nos

observations à

l’aluminium,

au fer et au

plomb,

mais nous n’avons pu arriver à

l’épais-seur de saturation que pour ces deux derniers. En

effet,

les nombres

d’électrons/cm’

de ces trois métaux sont

respectivement égaux

à

7,85.10~, 21,9.1023

et

~~,6.t~23.

Les densités

électroniques

de ces deux derniers sont

comparables,

alors

qu’un

écran d’alumi-nium

ayant

le même nombre d’électrons

qu’un

écran de

plomb

donné doit avoir une

épaisseur

trois fois

plus

grande.

Dès

lors,

les

conditions

expérimenlales

ne sont

plus

comparables quand

on passe d’un métal à

l’autre ;

elles le sont d’autant moins que, vu

son faible

pouvoir

absorbant,

l’aluminium ne donnerait la saturation que pour une

épais-seur considérable par

rapport

aux dimensions totales du

montage.

Les valeurs observées sont données au tableau VI et

représentées

par la

figure

9. Nous avons choisi pour

l’interprétation numérique

la série de mesures que nous avons

faites avec un

angle

de diffusion de 1200.

TABLEAU VI. - Intensité

par les écrans minces.

Fig. 9. - Intensité des rayonnements diffusés par : l’aluminium, le fer et le plomb,

(17)

B. Théorie. - Considérons une source émettant une

énergie

E,

sous forme d’un

rayonnement

monochromatique.

I3n écran de dimensions finies

reçoit

une fraction (VI de cette

énergie.

Si /Ce?t le coefficient d’ionisation de ce

rayonnement,

l’intensité du courant

d’ionisa-tion observé sera :

Après

avoir traversé une

épaisseur x

de

l’écran,

la valeur de

l’énergie

se trouve réduite à :

où « a

o clésibne

le coefficient

d’absorption

du

rayonnement

incident dans la matière

cons-tituant l’écran. ’

Considérons à

l’épaisseur x

une tranclle

d’épaisseur

L’énergie

absorbée dans cette tranche est :

Une

fraction

de

l’énergie

absorbée est

diffusée,

soit :

Si cette

énergie

est diffusée d’une

façon

homogène

dans toutes les

directions,

on en

recevra dans un

angle

solide W2 une

quantité égale

Si la

répartition

des

inten-sités est

régie

par une loi connue. comme c’est le cas pour l’effet

Compton,

on pourra

déterminer un coefficient de

répartition

f ;

alors l’intensité diffusée dE" sera donnée

par : 1

Supposons

enfin que nous recueillions cette

énergie

diffusée dans des conditions telles que le

rayonnement

ait à traverser une même

épaisseur

de l’écran x avant d’atteindre la chambre d’ionisation. Son intensité subira une diminution suivant la loi :

où b est le coefficient

d’absorption

apparent

correspondant

aux conditions

expérimen-tales.

est le coefficient d’ionisation du

rayonnement

diffusé avec une nouvelle

longueur d’onde,

l’intensité du courant d’ionisation suscité par ce nouveau

rayonnement

sera :

Combinant toutes les formules

précédentes,

on trouve:

I1ltégrant

entre x =0 ou trouve l’intensité du courant d’ionisation dû à

l’énergie

diffusée par un écran

d’épaisseur

Soit : -.

(*) Pratiquement, nous admettons après différents auteurs que ces coefficients d’ionisation sont

(18)

476

C’est

l’équation

d’une courbe

exponentielle.

Si on

développe

la

parenthèse

en série et ~i on s’arrête au

premier

terme,

on obtient

l’équation

de la

tangente

à

l’origine :

Pratiquement,

la courbe se confondra avec sa

tangente

à

l’origine

aussi

longtemps

que le carré de

(a

+

b)

x, sera

négligeable.

Cette dernière

équation représente

donc la variations d’intensité du

rayonnement

diffusé par des écrans suffisamment minces.

Pour de

grandes valeurs

de x,,

l’équation

(10)

donne la valeur de saturation du -courant :

Pratiquement,

cette limite sera atteinte pour une

épaisseur x,

d’autant

plus petite

que

(a

-~-

b)

sera

plus

grand.

Elle aura une valeur d’autant

plus petite

que le coeffi-cient

d’absorption b

du

rayonnement

diffusé dans la matière même de l’écran sera

plus

erand.

Entre le coefficient

angulaire

x de la

tangente

initiale et la valeur de la

limite,

on a

la relation :

C.

Applications. -

i. Diffusion par un écran d’aluminium. Effet

Compton.

Formule de Klein et Nishina. -

L’énergie

diffusée par effet

Compton

dans un

angle

solide mnité est donnée par la formule de Klein et Nishina

(1).

avec

La

figure

10 donne la

représentation graphique

de cette formule pour

quelques

raies du radium C. Dans deux directions

différentes,

les

énergies

diffusées à l’intérieur d’un même

angle

solide sont entre elles comme les ordonnées

correspondantes.

Si on admet

pour le

rayonnement ;

du radium la

composition spectrale

trouvée par Ellis et Wooster

(2),

on

peut

calculer que de 95° à

1301,

l’énergie

diffusée dans un même

angle

solide varie dans le rapport de 100 à 71. Il en est de

même,

ou à peu

près,

pour l’intensité du courant

d’ionisation,

car 1C coefficient d’ionisation varie peu pour les

longueurs

d’onde à consi-1It1 érer.

La formule

(14)

permet

encore de passer à une autre formule commode pour la déter-mination des coefficients de

répartition

f que nous avons considérés au

paragraphe

précé-dent.

L’énergie

diffusée dans

l’énergie d’angle

solide

compris

entre deux cônes dont les

angles

au sommet sont 9 et 6

+

d 6 est donnée par :

(1) KLEIN et Physik, 52 (1928), 8J3,

(19)

L’énergie

totale diffusées est

égale

à

l’intégrale

de dE’

prise

entre 0 - 0 et 6 - r.

Soit :

Fig. 10. - Formule de Klein et Nishina donnant l’intensité du rayonnement diffusé par effet Compton dans un angle solide unité, en fonction de la direction.

La

figure

1i donne la variation de

f (~~

sin 0 en fonction de 0 pour les mêmes valeurs

de A

qu’à

la

figure

10.

1/intégration peut

se faire

graphiquement.

L’énergie

totale diffusée

est

proportionnelle

à la surface

S,

comprise

entre la courbe et l’axe des abscisses. On

peut

calculer de même

l’intégrale

entre deux limites données. La fraction de

l’énergie qui

est dif-fusée entre ces deux limites

apparait

ainsi comme le

rapport

entre deux

surfaces :

.

fJ

Nous avons calculé de cette

façon

la fraction de

l’énergie

diffusée pour chacune des

compo-santes du radium

(B

-~-

C).

entre 120° ± 8°. Mais

l’énergie

recueillie sur la fenêtre de la chambre d’ionisation ne constitue

qu’une

fraction de celle

qui

est

comprise

entre les deux

. 1

cônes,

, soit -.

n

(20)

Pour

appliquer

cette formule à l’effet

Compton,

il faut poser et

Et on a :

Fig. i l . - Intensité relative du

rayonnement diffusé par effet Compton

.

dans un élément de cône, en fonction dè la direction.

(21)

1609 mgr de radium. Nous avons trouvé 1--134

unités l’I).D’autre

part

une source de 1 mgr de radium

placée

à 2 mètres de la chambre d’ionisation suscite un courant d’ionisation de 1 - 1453 unités. Le

rapport

de ces deux

grandeurs

est :

Dans

le

premier

cas on utilise une sources dont l’intensité

Et

est 1 60~ fois

plus

grande

que dans le second. Si on

décompose

Et conformément à la

répartition spectrale proposée

par Ellis et Wooster

en 1 Ei ,

on

peut

calculer d’une

part

au moyen de la formule

(20)

le

somme des intensités dues à la diffusion par un écran mince

d’épaisseur

donnée :

D’autre

part

la somme des intensités dues au

rayonnement

direct :

On trouve

Ii :

/2 ==

0,528.

Cette concordance satisfaisante entre les calculs et

l’expérience

montre que notre

façon

de calculer l’intensité du

rayonnement

diffusé est

plausible,

et que nous pouvons étendre nos calculs aux autres cas.

On

peut

même aller

plus

loin et

considérer,

au moins en ce

qui

concerne l’ordre de

grandeur,

que cette coïncidence constitue dans le domaine des rayons - durs une

vérifica-tion de la formule de Klein et Nishina

(15)

ou

(~16),

donnant l’intensité de

l’énergie

diffusée

en fonction de

l’angle.

Cette vérification est intéressante en

outre,

en ce

qu’elle

fixe l’ordre de

grandeur

du

rayonnement

de diffusion

électronique

pur; et donne ainsi une base

d’appréciation

pour

l’importance

relative des

composantes d’origine

nucléaire et des

composantes

d’origine

électronique

dans le

rayonnement

de diffusion.

2.

Rapport

entre le coefficient

angulaire

de la

tangente

initiale et la valeur limite du courant d’ionisation. -

a)

Limite de l’effet

Compton

dans l’aluminium.

-L’énergie

diffusée par un écran mince

peut

se calculer pour chacune des

composantes

du

rayonnement

incident comme nous l’avons fait au

paragraphe

précédent.

La formule

(13)

permet

alors de calculer chacune des limites

correspondantes

si on choisit des coefficients

d’absorption

appropriés.

La détermination de « a » soulève une

petite

difficulté

d’interpré-tation dont la solution nous a été

suggérée

par les résultats

expérimentaux.

En

effet,

lorsque

l’écran est constitué d’une seule tranche infiniment

mince,

on

peut

considérer que

l’affai-blissement du faisceau incident se fait

proportionnellement

à cra

+

crs. Mais dès que l’on

considére un écran

d’épaisseur plus

considérable,

l’énergie

diffusée

par la

première

tranche

pénètre

dans les

suivantes,

quoiqu’avec

un

changement

de

qualité

et y est diffusé à

nou-veau. En sorte que

l’énergie

incidente varie à l’intérieur de l’écran suivante un

coefficieill

voisin de a = Ta

Quant

à

b,

il

correspond

au

rayonnement

diffusé dont on

peut

calculer la

longueur

d’onde en fonction de

l’angle

de diffusion. Sa

valeur,

dans le cas où la chambre d’ionisation

~1) Ce chiffre tient compte du fait que l’énergie diffusée par un écran est loin d’être émise par une source ponctuelle. Les rayons émis var un point de l’écran qui n’est pas situé sur l’axe de la chambre d’ioni-sation produisent une ionisation proportionnellement beaucoup trop petite. lous avons donc établi, au

moyen d’une source radioactive ponctuelle, la distribution des intensités en fonction de la position de la

source. On constate ainsi que pour rapporter toute l’énergie rayonnée à la valeur quelle aurait eue si elle avait été émise du centre, il faut multiplier le résultat global par 1,31. La valeur expérimentale du tableau VI

(22)

est

placée

assez

près

de l’écran diffusant et

absorbant,

doit être

comprise

entremet ca

+

cp.

Comme nous ne nous proposons que de fixer un ordre de

grandeur,

nous prenons

arbitrai-rement

On trouve ainsi que la somme des limites

(limite

de

saturation)

est

égale

à

33,4

fois la valeur de

l’énergie

diffusée par i mm

d’aluminium,

soit :

Nous n’avons pu étendre nos mesures de diffusion à des

épaisseurs

d’aluminium suffisantes pour trouver une vérification

expérimentale;

mais la valeur trouvée pour l’aluminiuxn

permettra

de déterminer les limites du

rayonnement

de diffusion par effet

Compton

dans le fer et dans le

plomb,

et celles-ci seront intéressantes à comparer aux

résultats

expérimentaux.

b)

Limite de l’effet

Compton

dans le fer. - Etant donné que les coefficients

d’absorp-tion par électron des divers

rayonnements

gamma dans le fer sont

légèrement supérieurs

à ceux de

l’aluminium,

la limite calculée doit être

légérement

inférieure à 18 700 dans le fer

(formule t 3).

Or,

la courbe

d’absorption

du

rayonnement

diffusé par le fer

(figures

6 et

8)

montre que la

composante

dure,

que nous considérons comme un

rayonnement

d’origine

nucléaire,

représente

environ 10 pour 100 du

rayonnement

de saturation.

L’expérience

ayant

donné pour ce dernier une valeur de

2 000,

si on en soustrait la valeur initiale de la

composante

dure,

il reste pour le

rayonnement

d’origine électronique

environ 90

pour

100,

soit :

Ce nombre est assez voisin de la limite calculée

(18 700)

pour

qu’on puisse

exclui-e dans le cas du

fer

la

possibilité

de texistence seconde

composante

nucléaire en quali

-tité

appréciable.

c)

Limite de l’effet

Compton

dans le

plomb.

-

L’énergie

diffusée par effet

Compton

ne

dépend

que du nombre d’électrons par cm2 de l’écran diffusant : un écran de

plomb

assez mince diffuse par

effet Compton

autant

d’énergie qu’un

écran d’aluminium

compre-nant le même nombre d’électrons. C’est-à-dire que si le

plomb

ne diffusait que par effet

Compton,

la

tangente

initiale à la courbe des intensités serait la même pour les deux métaux.

Or,

cette

tangente

initiale à la courbe de

l’aluminium,

nous la connaissons

(fig. 9).

D’autre

part,

la formule

(13)

nous

permet

de calculer la limite de saturation de l’effet

Compton

dans le

plomb

pour chacune des

composantes

du

rayonnement

direct à

partir

des éléments du calcul de la formule Comme coefficients

d’absorption

nous avons

adopté

les valeurs tirées de la formule de

Gray, légèrement

modifées par la soustraction

de Vs.

Le calcul nous a donné pour la limite de saturation :

Cette valeur est très voisine de celle que nous avons trouvée en conclusion de

l’analyse

du

rayonnement

diffusé par la méthode

d’absorption :

2520. Il se confirme ainsi que

35 pour 100 environ du

rayonnement

de diffusion du

plomb

sont

imputables

à l’effet

Compton,

et que les dezcx autoes

cornposantes

doivent être

d’oriqiîie

nucléaire.

a)

Différence entre les coefficients

angulaires

des

tangentes

initiales. - Alors

que les

premiers points

des courbes de l’aluminium et du fer se

placent

en

ligne

droite

et ainsi

permettent

de déterminer sans

ambiguïté

leurs

tangentes initiales,

les

premiers

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