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Rayons atomiques et moléculaires
V. Posejpal
To cite this version:
RAYONS
ATOMIQUES
ETMOLÉCULAIRES
Par M. V. POSEJPAL.
Université Charles
IV,
Praha-II,
u Karlova 5.Sommaire. 2014 1. Le fait que la matière pondérable occupe un certain volume conduit à donner un volume aux atomes (et aux molécules) qu’on peut représenter par le rayon
atomique (moléculaire) dont la valeur dépendra de la façon dont nous le déterminons. La notion d’une enceinte d’éther polarisé pénétrant les atomes et entraîné par eux sert
à l’auteur à la définition de ce rayon. Il a déduit dans ses travaux antérieurs une formule
permettant de calculer le rayon atomique ainsi défini dans le cas des éléments transpa-rents, homogènes et isotropes, et il a déjà calculé ainsi le rayon atomique du carbone dans le diamant d’accord avec les mesures de la spectrométrie des rayons X. Le but du
présent travail est le calcul analogue pour les gaz rares et l’extension des résultats à d’autres gaz.
2. En exprimant le rayon atomique R en 10-8 cm, le calcul a donné les valeurs sui-vantes :
10 Ne (R = 0,722), 18 A (1,606), 36 Kr (3,639), 54Xe (7,323).
3. En désignant par t la durée moyenne du choc central de deux atomes et par 03C0 R2 ~ la
petite surface circulaire par laquelle les deux atomes viennent se toucher on trouve pour le produit (t~) 1016 sec. les valeurs
10 Ne (219,0), 18A (647,1) 36 Kr (800,7), 54Xe (963,3)
qui montrent que la durée du choc est très courte et la déformation de l’enceinte éthé-rienne en question très faible. La variation de ces mêmes nombres avec le nombre
ato-mique Z a permis de corriger celui de l’élément 10 Ne à 576·8 et de corriger ensuite le rayon atomique de ce même élément à 0·916. On arrive ainsi aux valeurs définitives des rayons atomiques des gaz rares,
qui satisfont assez bien à la relation R = 0,769 + 0,002245 Z2, ce qui permet de déter-miner approximativément les rayons atomiques de plusieurs autres gaz.
4. Le bon accord des rayons atomiques et moléculaires ainsi calculés avec ceux d’autres auteurs montre l’utilité de la notion du volume atomique considéré comme le volume d’éther polarisé et entraîné par l’atome et approfondit davantage le contrôle de la règle
« que les photons ne pénètrent dans l’intérieur des atomes qu’aux niveaux d’énergie eV égale à leur quantum h03BD, niveau où ils éprouvent, en l’absence des électrons, une
diffusion cohérente ». Vu les contrôles antérieurs on peut considérer cette règle comme
bien établie. La critique de MM. Trkal et
Závi0161ka
dans ce même recueil, p. 269, ne change rien du tout à ce fait comme il sera démontré prochainement.1.
D’après
lesconceptions
actuelles de lamatière,
la notion de rayonatomique
semble manquer de sens. Mais le fait évident que la matièrepondérable
occupe un certain volumeconduit nécessairement à donner un volume aux atomes et aux molécules et ce volume
peut
toujours
êtrereprésenté
par unesphère
dont le rayon sera cequ’on appellera
le rayonatomique
ou moléculaire. Ce rayondépendra
de lafaçon
dont nous le déterminons. Si parexemple
nous mesurons au moyen de laspectrométrie
des rayons X la distanceminima des centres
atomiques
de l’élément enquestion
dans son état cristallin et si nousposons cette distance
égale
au diamètreatomique,
nous arriverons certainement à une 49.742
valeur différente de celle
qui
se déduit de la constante h del’équation
de van derWaals,
et toutes les deux seront engénéral
différentes de cellesqu’on
obtient au moyendu libre parcours des atomes
(molécules)
dans les gaz ou du coefficient de viscosité.Quoique
différentes entreelles,
les valeurs des rayonsatomiques (moléculaires)
ainsi définis sont toutes de l’ordre degrandeur
de 10-8 cm.La
conception
que l’éther(1)
a une structurecorpusculaire,
lescorpuscules
éthériens étant des atomes de nombreatomique égal
à zéro dont le noyau est formé par unproton
et unélectron,
nous fait admettre que lescorpuscules
d’éther sont à l’intérieur des atomes et des molécules si fortementpolarisés qu’ils
deviennent fixés à leurspositions,
formant ainsi une enceinte d’étherpolarisé, pénétrant
les atomes et entraîné par eux.Or le volume de cette
enceinte,
bien que variable avec les conditionsphysiques
de la matière définit nettement un volumeatomique
et parconséquent
un rayonatomique
R.A la base de la conclusion que les
photons
nepénètrent
dans l’intérieur des atomesqu’aux
niveauxd’énergie
e Végale
à leurquantum h v,
où ilséprouvent,
en absence desélectrons,
une diffusioncohérente,
j’ai
déduit une formulequi
nouspermet
de déterminer le rayonatomique
ainsi défini dans le cas des élémentstransparents,
homogènes
etisotropes (2).
J’aidéterminé,
au moyen de cetteformule,
le rayonatomique
du carbone dans le diamant et le résultat quej’ai
obtenu s’accorde bien avec les mesures faites au moyen de laspec-trométrie des rayons X.
Le but du
présent
travail est de déterminer d’une manièreanalogue
les rayonsatomiques
des gaz rares etd’élargir
les résultats ainsi obtenus à d’autres gaz. 2. La formule mentionnéeplus
hautpeut
s’écrire de la manière suivante :elle est valable pour a
R
et X >ho,
)B0correspondant
auquantum
h v~, ~e vo,
oùvo
est lepotentiel
d’ionisation. Rsignifie
le rayonatomique
enquestion, a
la distance minima dunoyau
atomique
àlaquelle peuvent pénétrer
lesphotons
delongueur
d’onde ?, et de l’indice de réfraction n. ~VI est le nombre d’atomes dans le centimètrecube,
cequi
fait,
pour lesconditions normales de
température
t~° et depression
760mm Hg, 1V3
~uZ, 705.1019
cm-3[I.
C.I’a6les,
vol.1,
p.18],
donc une valeur constante pour tous les gaz.J’ai déterminé - jz î,
du
d’après
laformule
dedispersion
de M. Cuthbertsonhzter-A
national Critical
1 ables,
vol. VII(1930),
table5].
Les
coefficients ~
et 1),,
ont pour les gaz enquestion
les valeurs suivantes données entreparenthèses :
10 Ne
(28 81fi j
v432,40);
18A(02404; f88,J9) ;
36 Kr(59
j85 ;
141,866) ;
54 Xe(68 010 ; 99,754).
1
La distance a
peut
être déterminée au moyen des mesuresd’absorption
des rayons X et y assez durs pourvuqu’on puisse
considérerl’absorption
de fluorescence commenégli-geable
à côté del’absorption
par diffusion. J’ai déterminé ainsi a dans monpremier
travail
(~)
pour les élémentsC6,
IVIG 12,
Al13,
S16,
Cu29,
etj’ai
constatéqu’on
peut
(1) V. POSEJPAL, Sur le passage des rayons pholoniques par les atomes, J. 3 (1932), p. ~3J0-!07.
(2) L. c., p. 39J-394; C. R., 196 (t933), p. 331 et p. 1655.
exprimer a
suffisamment bien dans les limites deprécision
des mesures del’absorption
par la forme linéaire a ~ a+
~~,
et le tableau 1reproduit
les valeursnumériques
desparamètres
a, ~
quej’ai
obtenues.Les valeurs relatives à S
96,
et encoreplus
celles relatives à Cu 29 sont moins sûres que les autres, le domaine deslongueurs
d’ondeapplicables
ici au calcul étantbeaucoup
plus
restreint que pour les élémentslégers.
’
TABLEAU I.
J’ai
complété
ici le tableau 1 par leplomb
grâce
aux mesures toutes récentes del’absorption
des rayons très durs par cetélément,
faites par M. Tarrant(~),
M. Chao(2),
MI Lise lVIeitner et M.Hupfeld
(~).
Les données quej’ai employées
sont dans le tableau II.TABLEAU II.
Malheureusement,
nous n’avons pas de mesuresd’absorption
desrayons X
durs pour les gaz rares et parconséquent
nous ne pouvons pas déterminer directement leurspara-mètres a,
.
Mais nous pouvons admettre que leurs valeurs suivront la marchegénérale
des valeurs
correspondant
aux éléments du tableau I. Il s’en suit que nous pouvonsnégliger
le terme a commeinsignifiant
à côté duterme
A,
Xcorrespondant
dans la(1) Proc. Roy. Soc., A, ’135 (1932), p. 223.
(2) Ibid., p. 206.
744
formule
(1)
auxlongueurs
d’ondeoptiques.
Mais nous trouvons aisément que les para-mètres5
du tableau Is’expriment
suffisamment bien par la formuled’interpolation
sui-vante :-
-comme le montrent les colonnes 4 et 5 du tableau I. Nous trouvons alors pour les
para-mètres
des gaz rares 10 Ne(0,000 326),
18 A(0,000
687),
3(1 Kr(0,002 312),
54 Xe(0,005
024).
Nous laisserons de côté l’hélium pour éviterl’extrapolation.
Nous avons ainsi tout ce
qu’il
nous faut pour calculer R. Le tableau III nousapporte
les résultats :
TABLEAU III.
Ce tableau
montre,
et nous le ferons voirdavantage
un peuplus
loin,
que nosvaleurs Il se
rangent
bien dans le cadre des rayonsatomiques
des gaz rares trouvés pard’autres méthodes. Les valeurs de notre tableau semblent être assez bien
indépendantes
de lalongueur
d’onde JI.employée
à leur calcul. Mais examinéesplus
endétail,
ellesmon-trent nettement une marche avec )1. de sorte
qu’il
yait,
pourchaque
élément,
un certaindomaine des
longueurs
d’onde danslequel R
a son minimum. Le tableau IIIapporte
préci-sément ces domaines-ci. Ce fait est bien naturel. Du côté des X
décroissantes,
c’est laproximité
des électronspérifériques qui
se fait sentir dans l’accroissementrapide
du membre - ndu
del’équation
(1)
qui
n’est valable que pour ladispersion
normale,
d’où il suitj-1
l’équa-tion
(1)
deviendra deplus
enplus
petit
et parconséquent
lerayon R en
devenant moins bien déterminés’approchera
deplus
enplus
de la valeur a d’accord avec le fait que lesphotons
des
grandes longueurs
d’onde nepénètrent
que très peu dans l’enceinte éthérienne des atomes. Il s’en suit que la valeur minima de Rcorrespond
à un certain volumeprincipal
de l’enceinte éthérienne dont nous pouvons par
exemple
facilement constaterqu’il
varie peu par les chocsatomiques.
Nous le mettrons alors par définitionégal
au volumeatomique
des atomes gazeux et parconséquent
nous aurons les rayonsatomiques
Rsuivants,
expri-més en 10-8 cm : 10 Ne
(0,7~,), 18
A(1,606).
~6 hr(3,639),
54 Xe(7,323).
3. Pour examiner la variation du volume
atomique
ainsi défini sous les chocsatomiques,
considérons le choc central de deux atomesidentiques
de masse m et de vitesse c. Le choc en étantparfaitement élastique, chaque
atomepartira après
lui avec sa vitesse c,mais en sens contraire et
éprouvera
alors la variation 2 me de saquantité
de mouvement. Endésignant
parf
la force moyenneagissante pendant
le choc entre deux atomes etpar t
la durée duchoc,
nous avons 2 =f t.
L’enceinte éthérienne se déformera de sorte queles deux atomes viennent se toucher par une
petite
surfacecirculaire 7,-. RI -1
et la pres-sionf
qui
q s’en suit estcompensée par la rigidité
p p de l’enceinte. Cetterigidité,
nousÎ-
x2g
dV pouvons la mesurer par la p tension
électrostatique - ’
endésignant
par X = -d
8 x p dR
l’intensité du
champ électrique
à la surface du volumeatomique
enquestion.
Mais
d’après
notre conclusionqu’il
est nous trouvonsd’où il suit :
et alors enfin
En mettant pour c la vitesse moyenne des atomes
où R
est la constante des gaz, T latempérature
absolueet pL
lepoids atomique,
nousavons, à
l’exception
de la constantediélectrique
é, tout cequ’il
nous faut pour calculer lavaleur
numérique
duproduit
t r,.
e
signifie
la constantediélectrique
de l’enceinte éthérienne à la distance R du noyau. Nous la détermineronsapproximativement
au moyen de la constantediélectrique
E" desgaz en
question
en la mettantégale
à la constantediélectrique
de ces mêmes gaz pour le41t
cas extrème de la densité définie par le nombre 1 : RI atomes dans l’unité de volume. 3
En
posant
=== 11,
nous trouvonsd’après
la formule dedispersion (2)
que(E,
-1)
estégal
à0,000
133 pour(10 Ne),
et ainsi de suite0,000
555(18 A),
0,000
837(36
Kr),
746
Par ces nombres nous voyons que lu durée du choc doit être en effet très courte et la déformation du volume
atomique
très faible.Si,
parexemple,
nous mettons tégale
a 10-s sec, la surface rR2.r¡
de contact ne fait que lafraction .r¡
d’ordre de 10-6 de lasection norinale « R2 des atomes. En
représentant
(t r,)
comme fonction du nombreato-mique
Z,
nous trouvons que la ligne droite menée par les deuxpoints
Z - 18 et Z #54,
soit
--
-passe assez bien
par le point
Z == 36(Tir),
mais lepoint
’/, ~ 10(Ne)
reste àpart.
Nous avons, eneffet,
en calculant(1.fi)
d’après (5)
les valeurs suivantes :En admettant que ce désaccord de néon
provient
del’application
de la formule(2)
dedispersion
dansl’ultraviolet,
tandis que sesparamètres
ont été déterminés par desmesures dans le
visible,
nous pouvonsaccepter
pour de néon la valeur calculée576,8
sec et déduire ainsi pour s et R des valeurscorrigées.
Nous o.btenons F- -2,528
et R =0,916.10-8
cm.Nous arrivons ainsi aux valeurs définitives des rayons
atomiques
cherchés commeil suit :
-- -
-.
Ils satisfont assez bien à la relation
comme le montrent les nombres en
parenthèses
calculés
d’après
elle. Nous pouvons admettre que les rayonsatomiques
d’autres gaz, tant que leur nombreatomique
reste inférieur à celui dexénon,
satisfont aussiapproximativement
à cette relation-ci.4. Le tableau IV montre
quel
est l’accord de nos rayonsatomiques
avec ceux calculéspar d’autres auteurs. La
première
colonne du tableauapporte
l’élément avec son nombreatomique
ou la formulechimique
de sa molécule. Dans la deuxième se trouvent les diamètres 2 R des gaz rares que nous venons de déterminerd’après
la formule(1).
Dans latroisième,
les diamètresatomiques
de tous les gaz enquestion
calculésd’après
(6)
ainsi que les diamètres moléculaires. Ces dernierscorrespondent
auxsphères
du même volume que celui des atomes formant la molécule. Les colonnes suivantesapportent
les diamètresatomiques
ou moléculaires d’autres auteurs.Par ce
tableau,
nous voyons que nos valeurs serangent
très bien dans la série des rayonsatomiques
et moléculaires déterminés par d’autres auteurs et par des voies tout à fait différentes. Ce résultat montre de nouveau l’utilité de la notion du volumeatomique
considéré comme le volume d’étherpolarisé
et entraîné par l’atome etapprofondit
davan-tage
le contrôle de larègle
« que lesphotons
nepénètrent
dans l’intérieur des atomesqu’aux
niveauxd’énergie e
Végale
à leurquantum h ’1,
niveaux où ilséprouvent,
enl’absence
desélectrons,
une diffusion cohérente » . J’ai déduit cetterègle
dans maconfé-rence « Sur le passage des rayons
photoniques
par les atomes o, mentionnée aucommen-cement de ce
travail,
mais vu sagrande portée
j’ai jugé
qu’il
conviendrait bien de lasoumettre encore à d’autres contrôles. Le
premier
de ces nouveaux contrôlés a été donnépar le
développement
d’une formulegénérale
pour les sautsd’absorption
basé entière-ment sur larègle
ci-dessus. Cette formule(1),
formellementidentique,
àl’exception
du facteur,~,
à cellequi
se déduit des théoriesd’absorption
de M. L. deBroglie
d’unepart
et748
de M. H.-A.
Compton
d’autrepart,
s’accorde lrès bien avecl’expérience
et soutient ainsi indirectement laditerègle.
La détermination du rayonatomique
du carbon dans le diamant était le deuxième et leprésent
travail est le troisième de cescontrôles,
de sortequ’on
peut
dès maintenant considérer celterègle
comme bien définie. Je tiens àfaire ressortir que la
critique
de ma conférence faite de lapart
de MM. Trkal etZaviska
(1),
nechange
rien du tout à cefait,
comme il sera démontré dans monprochain
article.
, v
(l) 1". TnKAL et F. ZAvisKA, Remarques relatives à l’article de M. Posejpal : « Sur le passage des rayons
photoniqnes par les atomes ». J.