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Les générations face au marché du travail: évolution de la vie active de 1970 à 2000

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Les générations face au marché du travail: évolution de la vie active de 1970 à 2000

CHAZE, Jean-Paul, BILGER, Marcel, SCHLESSER, Caroline

Abstract

L'étude des parcours professionnels apporte des éléments intéressants sur les spécificités des cohortes, définies selon l'année de naissance et le sexe. Comment celles-ci se comportent-elles tout d'abord du passage de la formation à l'entrée dans la vie active? Où se situent encore les différences entre hommes et femmes au niveau de la participation professionnelle? Le passage à la retraite a-t-il évolué au cours des dernières décennies? La présente étude montre que si la participation des femmes au marché des femmes a connu une forte augmentation entre 1970 et 2000, en relation avec l'augmentation des temps partiels, l'accès des femmes à des postes à responsabilités n'a que très peu évolué d'une génération à l'autre. L'entrée dans la vie active est aussi toujours tardive au fil des générations. Celle-ci est la conséquence directe de l'allongement de la durée des études, mais également des difficultés rencontrées, comme le chômage. Quant à la sortie du marché du travail, celle-ci s'avère de plus en plus précoce, avec le développement des retraites anticipées entre 1990 et [...]

CHAZE, Jean-Paul, BILGER, Marcel, SCHLESSER, Caroline. Les générations face au marché du travail: évolution de la vie active de 1970 à 2000 . Neuchâtel : Office fédéral de la statistique (OFS), 2005, 115 p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:46591

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

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DU TRAVAIL

Evolution de la vie active de 1970 à 2000

Neuchâtel, août 2005 JEAN-PAULCHAZE

MARCELBILGER

CAROLINE SCHLESSER

Laboratoire d’économie appliquée, Université de Genève

(3)

IMPRESSUM

Office fédéral de la statistique (OFS)

Jean-Paul Chaze, Marcel Bilger, Caroline Schlesser, Laboratoire d'économie appliquée,

Université de Genève

Werner Haug, direction du programme d’analyses Marie-Cécile Monin, coordination du

programme d’analyses

Centrale d’information du recensement de la population

tél. +41 (0)32 713 61 11 fax +41 (0)32 713 67 52 e-mail: info.census@bfs.admin.ch www.recensement.ch

Rouge de Mars, Neuchâtel Juillerat & Chervet SA, Bévilard Office fédéral de la statistique CH - 2010 Neuchâtel

tél. +41 (0)32 713 60 60 001-0054

Fr. 20.– (TVA non incluse) Statistique de la Suisse 3 Vie active

Français

OFS, Neuchâtel, août 2005

La reproduction est autorisée, sauf à des fins commerciales, si la source est mentionnée.

3-303-03200-9 Editeur:

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TABLE DES MATIÈRES

Avant-propos 5

Introduction 7

1 L’activité selon les générations 9

1.1 Structure de la population 9

1.2 Participation au marché du travail 13

1.3 La population active non occupée 18

1.4 Evolution du travail à temps partiel 21

1.5 Evolution du statut professionnel 24

1.6 Evolution de la répartition sectorielle 27

1.7 La population non active 31

2 La formation selon les générations 35

2.1 Evolution du niveau de formation 35

2.2 Formation et participation au marché du travail 41

3 Déterminants de la participation au marché du travail 47

3.1 Modélisation logit 47

3.2 Analyse des résultats 50

4 Entrée sur le marché du travail selon les générations 63

4.1 Eléments généraux 63

4.2 Personnes en cours de formation 64

4.3 Situation dans le ménage et statut d’activité 72

5 Sortie du marché du travail selon les générations 77

5.1 Eléments généraux 77

5.2 Modélisation de l’activité après 50 ans 79

5.3 Résultats du modèle pour la préretraite 81

5.4 Résultats du modèle pour la post-retraite 84

(5)

6 Analyse longitudinale 87

6.1 Conception générale 87

6.2 Participation au marché du travail selon les générations 88

6.3 Evolution du taux de chômage selon les générations 89

6.4 Evolution du taux d’occupation selon les générations 90

6.5 Evolution du statut professionnel selon les générations 94 6.6 Evolution de la répartition sectorielle selon les générations 98

Conclusion 101

Références 103

Index des figures 105

Annexe 107

(6)

AVANT-PROPOS

L’étude des parcours professionnels apporte des éléments intéressants sur les spécificités des cohortes, définies selon l’année de naissance et le sexe. Comment celles-ci se comportent-elles tout d’abord du passage de la formation à l’entrée dans la vie active? Où se situent encore les différences entre hommes et femmes au niveau de la participation professionnelle? Pour ter- miner, l’entrée en retraite a-t-elle évolué au cours des dernières décennies?

Telles sont quelques-unes des interrogations auxquelles répond la présente étude. Celle-ci montre notamment que si la participation des femmes au marché du travail a connu une forte augmentation entre 1970 et 2000, en relation avec l’augmentation des temps partiels, l’accès des femmes à des postes à responsabilités n’a que très peu évolué d’une génération à l’autre.

L’entrée dans la vie active est aussi toujours plus tardive au fil des générations. Celle-ci est la conséquence directe de l’allongement de la durée des études, mais également des difficultés rencontrées, par exemple le chômage. Quant à la sortie du marché du travail, celle-ci s’avère de plus en plus précoce, avec le développement des retraites anticipées entre 1990 et 2000, phé- nomène dicté en partie par des choix individuels, mais dû également aux pressions du marché.

A travers ces quelques résultats, l’étude, réalisée par Jean-Paul Chaze, maître d'enseignement et de recherche et ses collaborateurs Marcel Bilger et Caroline Schlesser, du Laboratoire d’économie appliquée de l’Université de Genève, permet ainsi de comprendre comment se comportent les différentes générations sur le marché du travail et comment s’est effectuée cette évolution dans le temps. Elle laisse également entrevoir l’importance du suivi des développements futurs.

Je tiens à remercier vivement l’équipe de recherche pour son travail compétent et pertinent.

Mes remerciements vont également à toutes les personnes qui, au sein de l’OFS, ont contribué à la réussite de ce projet, en particulier Marie-Cécile Monin, responsable de la coordination du programme d’analyses, et Alex Pavlovic pour l’accompagnement de ce mandat.

Werner Haug, Office fédéral de la statistique (OFS), Neuchâtel

(7)
(8)

Au cours des cinquante dernières années le marché du travail a subi en Suisse, comme dans les autres pays de l’OCDE, de grandes modifications liées tant à des changements de compor- tement des individus qu’à l’évolution structurelle des économies. Ainsi, on a pu observer une augmentation de la durée des études, une participation accrue des femmes à la vie active, ainsi qu’une nouvelle attitude par rapport au départ à la retraite. Ces changements résultent des comportements des individus concernés, mais ont également été dictés par les modifications intervenues dans l’organisation de l’économie tant au niveau national qu’international. L’augmen- tation de la concurrence, l’ouverture des marchés, l’apparition d’un taux de chômage relative- ment important en Suisse, ont eu pour conséquence notamment une augmentation de la flexibi- lité et de la mobilité de l’emploi ainsi qu’une croissance de la part des indépendants, liée parfois à une nouvelle définition de ces derniers. L’ensemble des ces modifications se traduit par une différentiation marquée des parcours de vie active des individus selon la génération à laquelle ils appartiennent. L’étude de ces parcours professionnels permet d’une part d’analyser les change- ments intervenus depuis 1970 et d’en dégager de grandes tendances et d’autre part d’utiliser ces résultats pour se faire une idée des caractéristiques du monde professionnel de demain, dont dépend également la situation des retraités.

L’utilisation des données du Recensement fédéral de la population pour analyser les modifica- tions des parcours professionnels des individus n’est pas idéale en soi car celui-ci ne permet pas à proprement parler de suivre ces parcours. Ainsi, le couplage des recensements 1970, 1980, 1990 et 2000 conduirait à un maximum de quatre observations pour un individu, dispo- nibles tous les dix ans, si l’identifiant anonyme de la personne autorisait la liaison de ces données, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Par ailleurs, le recensement ne fournit pas d’information sur les revenus. En revanche, son exhaustivité permet d’analyser les cohortes avec une très grande précision. Si l’on s’intéresse par exemple à la génération des femmes nées en 1950, on pourra analyser de manière détaillée sa distribution face à la situation profes- sionnelle et familiale aux âges atteints de 20, 30, 40 et 50 ans. Les générations voisines étant observées à des âges voisins, le couplage des données des différents recensements permet de distinguer les aspects liés à l’âge (position où l’on se situe dans le parcours de vie) et à la génération (comportements spécifiques à la cohorte), ces derniers étant parfois induits par l’environnement auquel les individus sont confrontés (c’est-à-dire les aspects liés à la période).

Deux types d’analyse peuvent être envisagés dans cette optique. En premier lieu, on peut comparer les groupes de personnes appartenant à la même classe d’âge à des époques diffé- rentes. On obtient par ce biais une photographie de la situation face au marché du travail à des époques éloignées de 10 ans entre 1970 et 2000. Il s’agit d’analyses de type transversal, répé- tées quatre fois et comparées entre elles. La deuxième approche consiste à suivre au cours de la période 1970-2000, tous les 10 ans, la situation de la population appartenant à une généra- tion ou à un groupe de générations, et à mettre en évidence l’évolution des caractéristiques de cette population liées aux parcours professionnels dans le temps. Il s’agit d’une analyse de type longitudinal.

INTRODUCTION

(9)

La population de base étudiée concerne les personnes de 15 ans et plus, pour lesquelles le recensement relève les informations se rapportant à la vie active. On analysera d’abord cette population de manière globale à l’aide des quatre recensements disponibles. Ensuite, on mettra l’accent sur des sous-groupes de population pour étudier les aspects spécifiques à l’entrée dans la vie active, à la situation face à la retraite et à la liaison entre vie familiale et activité pro- fessionnelle. Enfin, on effectuera des analyses longitudinales en comparant l’évolution de co- hortes traversant les mêmes tranches d’âge à des périodes distinctes.

Le premier chapitre a pour objectif de comparer la situation dans la vie active selon l’âge et le sexe dans les recensements 1970, 1980, 1990 et 2000. Pour chaque âge, on observe quatre générations distinctes d’hommes et de femmes, dont on peut ainsi comparer le comportement.

Après avoir analysé la structure par âge de la population et l’évolution des effectifs pour les différentes générations, on étudie pour chacune d’elles les variables liées à l’activité, soit en premier lieu le taux de participation au marché du travail, le chômage (population active non occupée) ainsi que, pour les personnes actives occupées, le travail à temps partiel, le statut professionnel, la répartition sectorielle, auxquels s’ajoute, pour les personnes non actives, le motif principal de l’inactivité.

Le chapitre 2 complète l’analyse descriptive transversale par le niveau de formation achevée, facteur important pour caractériser le capital humain des différentes générations, et son impact sur la participation au marché du travail.

Au-delà du genre, de l’âge et du niveau de formation, d’autres caractéristiques comme l’état civil, le nombre d’enfants (répartis en fonction de leur classe d’âge) ou la nationalité, sont susceptibles de jouer un rôle important pour la situation dans la vie active. Dans le cadre du chapitre 3, on analysera l’impact de ces différents facteurs sur la participation au marché du travail à travers un modèle statistique de type logit, qui évalue la probabilité pour un individu de participer au marché du travail en fonction de ses caractéristiques personnelles.

Le chapitre 4 est consacré à l’entrée sur le marché du travail, à travers l’analyse des personnes en cours de formation et de l’impact de la situation dans le ménage sur l’activité professionnelle.

De manière analogue, le chapitre 5 est dédié à la sortie du marché du travail. Il reprend l’approche logit pour analyser l’impact de facteurs plus spécifiques au comportement face à la retraite, comme l’activité du conjoint ou la propriété du logement.

Enfin, le chapitre 6 est consacré à l’analyse longitudinale. Il reprend les variables liées à l’acti- vité (taux de participation, chômage, taux d’occupation, statut professionnel, répartition secto- rielle) dans l’optique du parcours de vie des différentes générations. Chaque génération n’étant observée qu’une fois tous les 10 ans, l’analyse, de nature descriptive, porte sur les groupes de générations allant de 1901-1910 à 1970-1979, de manière à «couvrir» les tranches d’âge allant de 20-29 ans à 70-79 ans.

(10)

1 L’ACTIVITÉ SELON LES GÉNÉRATIONS

1.1 S

TRUCTURE DE LA POPULATION

Avant d’analyser le comportement des différentes générations face au marché du travail, il est utile d’examiner l’évolution de la structure par âge de la population. En premier lieu, on considère la population en âge de travailler, que l’on identifie de manière conventionnelle (notamment comme référence pour déterminer le taux d’activité net) à la tranche d’âge allant de 15 à 64 ans. Cette identification ne tient pas compte de l’âge légal de la retraite qui, s’il est bien égal à 65 ans pour les hommes, est resté fixé à 62 ans pour les femmes de 1970 à 2000. En ce qui concerne le reste de la population, il convient de distinguer les enfants en âge scolaire et préscolaire (de 0 à 14 ans), qui représentent une relève future pour la population active, et les personnes ayant atteint ou dépassé l’âge de la retraite, qui, bien qu’elles puissent continuer à travailler, représentent une charge pour la population active, notamment à travers l’assurance vieillesse obligatoire. Le tableau 1 donne la répartition respective des populations masculine et féminine dans les trois groupes d’âge pour les quatre recensements considérés.

On peut constater que, malgré l’évolution marquée de la structure par âge de la population au cours de ces trente années, la part de la population en âge de travailler est restée relativement stable, au moins entre 1980 et 2000. Parallèlement, on constate une forte réduction de la part des enfants (garçons ou filles) entre 1970 et 1980 (environ 4 points de pourcentage), et dans une moindre mesure entre 1980 et 1990, alors que cette part s’est stabilisée entre 1990 et 2000. Enfin, l’augmentation constante de la part de la population de 65 ans et plus met claire- ment en évidence le vieillissement de la population, que l’on peut également observer par le biais de l’âge moyen respectif des hommes et des femmes (voir tableau 1). Ainsi, le rapport entre personnes en âge d’être actives et personnes en âge d’être retraitées s’est fortement accrû entre 1970 et 2000 (17 «retraités» pour 100 «actifs» en 1970, sans distinction de genre, contre 23 en 2000).

La principale différence entre les populations masculine et féminine réside dans l’âge en moyenne plus élevé des femmes. La plus grande espérance de vie de ces dernières, combinée à une plus forte proportion d’hommes au niveau des naissances et des migrations de jeunes adultes, expliquent cette différence, qui avoisine 3 ans.

(11)

Un second aspect relatif à la structure par âge concerne la composition des générations et son évolution dans le temps (pour les aspects démographiques propres aux différentes généra- tions, voir Calot et al., 1998). Celle-ci peut être observée dans le graphique 1, qui donne les effectifs par âge des populations masculine et féminine, et ce pour les quatre recensements.

Les courbes représentées correspondent à l’information fournie par la pyramide des âges en 1970, 1980, 1990 et 2000. L’évolution des effectifs par génération peut être suivie avec un décalage de 10 ans d’un recensement à l’autre. Par exemple, la génération 1946, qui est la plus représentée lors du premier recensement, tant pour les hommes que pour les femmes, peut être observée aux âges de 24 ans en 1970, 34 ans en 1980, 44 ans en 1990 et 54 ans en 2000.

De très fortes fluctuations d’effectifs peuvent être constatées entre les générations, ainsi qu’à l’intérieur des générations d’une période à l’autre. On rappellera à ce propos que les variations d’effectif dans une même génération sont dues aux flux migratoires et aux décès, le recensement étant en principe obligatoire pour toutes les personnes résidant en Suisse à la date retenue.

Le baby-boom, qui culmine avec les nouveaux-nés de 1964, donne lieu aux générations les plus représentées, sauf en 1970, où un premier pic de naissances du milieu des années 1940 est légèrement dominant, grâce à l’apport migratoire des jeunes adultes arrivés en Suisse au cours des années 1960. Si les effectifs issus du baby-boom ne se modifient qu’assez peu entre 1970 et 1980, ils enregistrent ensuite une croissance marquée au cours des deux décennies suivan- tes.

Tableau 1: Population résidante, selon le sexe, la classe d’âge et l’âge moyen, de 1970 à 2000

Hommes 1970 1980 1990 2000

0-14 ans En effectif 749 714 625 670 593 361 637 839

En % 24.27 20.09 17.50 17.88

15-64 ans En effectif 2 049 733 2 135 720 2 403 648 2 476 143

En % 66.35 68.57 70.90 69.41

65 ans et plus En effectif 289 879 353 422 393 203 453 585

En % 9.38 11.35 11.60 12.71

Total En effectif 3 089 326 3 114 812 3 390 212 3 567 567

En % 100 100 100 100

Âge moyen (en années) 32.87 35.04 36.26 37.74

Femmes 1970 1980 1990 2000

0-14 ans En effectif 716 819 595 903 565 079 606 821

En % 22.54 18.33 16.22 16.31

15-64 ans En effectif 2 039 033 2 126 764 2 322 714 2 448 201

En % 64.11 65.42 66.68 65.80

65 ans et plus En effectif 424 605 528 481 595 682 665 421

En % 13.35 16.26 17.10 17.89

Total En effectif 3 180 457 3 256 148 3 483 475 3 720 443

En % 100 100 100 100

Âge moyen (en années) 35.41 37.96 39.36 40.53

Source: Recensements fédéraux de la population, OFS

(12)

Graphique 1: Population résidante, selon le sexe et l’âge, de 1970 à 2000

0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000

0 an 5 an s

10 ans15 ans20 ans 25 ans 30 ans 35 ans 40 ans 45 ans 50 ans 55 ans

60 ans 65 ans 70 ans 75 ans 80 ans 85 ans 90 ans 95 ans100 ans

1970 1980 1990 2000

Hommes

0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000

0 an 5 an s

10 ans 15 ans 20 ans 25 ans 30 ans 35 ans 40 ans 45 ans 50 ans 55 ans

60 ans 65 ans 70 ans 75 ans 80 ans 85 ans 90 ans 95 ans100 ans Femmes

Source: Recensements fédéraux de la population, OFS

(13)

Chez les hommes, l’essentiel de l’accroissement se déroule entre 1980 et 1990, et peut être attribué à la migration des jeunes adultes, alors que chez les femmes, on assiste à un rattrapage des effectifs entre 1990 et 2000, qui correspond sans doute au regroupement familial. Dès 1990, le pic du baby-boom domine très nettement le premier pic de naissances.

En ce qui concerne les creux dans les effectifs, on peut remarquer celui associé aux généra- tions les plus affectées par l’épidémie de grippe espagnole de 1918, qui s’estompe au fil du temps avec le vieillissement de ces cohortes.

Les structures par âge des populations masculine et féminine restent très voisines pour un même recensement, mis à part le renforcement du profil dans les âges élevés pour les femmes, qui est engendré par leur plus grande espérance de vie.

Examinons de manière plus détaillée l’évolution des effectifs pour une même génération, d’un recensement à l’autre. De 1970 à 1980, seules les générations nées entre 1949 et 1962 (à l’exception de 1951 chez les hommes) enregistrent une croissance de leur effectif. Celle-ci reste modeste, ne dépassant le seuil de 3% que pour les générations 1953 à 1958 chez les hommes et 1951 à 1958 chez les femmes, la pointe se situant à 8,42% pour les hommes nés en 1955 et 8,88% pour les femmes nées en 1954. La décennie 1970 a été marquée par la crise économique, générée notamment par le premier choc pétrolier, combinée à un recul de l’immigration consécutivement à l’afflux massif de travailleurs étrangers de la première moitié des années 1960.

A l’opposé, entre 1980 et 1990, on assiste à une croissance des effectifs pour toutes les géné- rations d’hommes nés à partir de 1947 et toutes les générations de femmes nées à partir de 1945. Les taux d’accroissement sont également nettement plus élevés qu’au cours de la décennie précédente. Ils sont ainsi supérieurs à 15% pour les générations 1956 à 1967 chez les hommes et les générations 1959 à 1965 chez les femmes, la pointe se situant à 24,14%

pour les hommes nés en 1960 et à 18,23% pour les femmes nées cette même année. On remarque les taux de croissance plus élevés des hommes, vraisemblablement dus dans une large mesure à l’arrivée de travailleurs étrangers avec un permis de courte durée, plus fréquem- ment de sexe masculin. La décennie 1980 a été, parmi les trois considérées, la plus favorable sur le plan économique, et l’on peut remarquer que l’immigration des jeunes adultes sur cette période a contribué à renforcer considérablement le poids des générations issues du baby- boom.

(14)

Entre 1990 et 2000, on assiste à une croissance des effectifs pour toutes les générations de femmes nées à partir de 1953, et toutes les générations d’hommes nées à partir de 1962 seulement. Les taux d’accroissement s’avèrent sensiblement moins élevés qu’au cours de la décennie précédente, surtout chez les hommes, pour lesquels le seuil de 15% n’est dépassé que par la génération 1976 (15,88%), exception faite des nouveau-nés de 1990, tandis que chez les femmes, ce seuil est dépassé pour les générations 1969 à 1978, avec une pointe à 19,81% pour 1975 (notons que la plus forte croissance absolue est obtenue pour la génération 1969). Les années 1990 ont connu un ralentissement économique jusqu’en 1996 et une détérioration du marché de l’emploi, ce qui peut expliquer les taux d’accroissement plus faibles enregistrés pour les générations de jeunes hommes. Les taux plus élevés pour les femmes doivent sans doute être attribués pour une large part au regroupement familial, ainsi qu’à la disparition progressive du statut (plutôt masculin) de saisonnier, sans compter l’ouverture crois- sante du marché du travail aux femmes.

1.2 P

ARTICIPATION AU MARCHÉ DU TRAVAIL

Pour l’analyse du comportement face au marché du travail, la population de référence dans le cadre du Recensement fédéral de la population est formée des personnes âgées de 15 ans et plus. Les enfants de 0 à 14 ans ne sont pas pris en compte à ce niveau.

Pour l’analyse du statut sur le marché de l’emploi, la population de 15 ans et plus est répartie en trois catégories:

• les personnes actives occupées,

• les personnes actives non occupées,

• les personnes non actives.

Les deux premières catégories forment la population active, à savoir celle qui participe au marché du travail. Le taux de participation est ainsi défini comme le rapport entre les personnes actives (occupées ou non) et l’ensemble des personnes, qu’elles soient actives ou non. Cette notion est équivalente au taux d’activité selon le calcul usuel. Elle se distingue par contre du taux d’activité en équivalent plein temps, qui pour sa part repose sur les taux d’occupation des individus (dans le recensement, cette information n’est pas disponible de manière suffisamment précise pour un tel calcul – voir section 1.4).

Dans le cadre des recensements 1990 et 2000, sont considérés comme actifs occupés les individus exerçant une activité rémunérée d’au moins une heure par semaine, alors que dans le cadre des recensements 1970 et 1980, seuls les individus exerçant une activité rémunérée de six heures ou plus étaient pris en compte. Cette différence doit être mentionnée car elle affecte la répartition entre les populations active et non active, et influe par conséquent sur le taux de participation. Une définition harmonisée pour les quatre recensements sous revue pour- rait être adoptée en fixant le seuil d’activité à six heures par semaine, et en exploitant le nombre d’heures de travail (voir section 1.4). Cette approche pose toutefois un problème à deux points

(15)

de vue. D’une part, il ne s’agit pas de la définition actuellement en vigueur et les taux de participation en 2000 différeraient de ceux publiés par ailleurs, et d’autre part, les informations fournies par le recensement varient selon qu’un individu est actif ou non (motif principal de l’inactivité, par exemple – voir section 1.7).

Par suite, on conservera la définition imparfaitement homogène de l’activité dans la plupart des analyses, en gardant à l’esprit les limites qu’elle impose. On ne fera appel à la définition homo- gène de six heures ou plus par semaine que pour des analyses plus fines de la population active occupée, relatives au temps partiel (section 1.4) ou au statut professionnel (section 1.5), dans l’optique de faciliter les comparaisons intertemporelles et générationnelles.

Les personnes actives non occupées sont des individus qui sont à la recherche d’un emploi, sans nécessairement être inscrits au chômage1. Par suite, les taux de chômage calculés dans le cadre du recensement (à savoir la proportion des personnes actives qui ne sont pas occupées) diffèrent de ceux tirés des statistiques du chômage publiées par le Secrétariat d’Etat à l’économie.

Enfin, les personnes non actives forment le reste de la population, dont on étudiera les caracté- ristiques dans la section 1.7.

Le graphique 2 permet d’observer les taux de participation respectifs des hommes et des femmes en fonction de l’âge dans le cadre des recensements 1970 à 2000. L’examen de ces graphiques met en évidence la nécessité d’une analyse de l’activité séparée selon le genre et l’âge, ainsi que l’importance des effets de génération, surtout en ce qui concerne la participa- tion des femmes.

Considérons tout d’abord la population masculine. On constate que la participation au marché du travail entre la période de formation et la retraite représente plus une obligation qu’un choix.

Toutefois, cette période d’activité tend à se raccourcir au fil du temps.

En premier lieu, l’entrée dans la vie active est en moyenne de plus en plus tardive. A titre indicatif, le seuil de 75% d’actifs est atteint à 17 ans en 1970, 18 ans en 1980, 19 ans en 1990 et 20 ans en 2000. Parallèlement, le taux de 95% d’actifs est atteint à 26 ans en 1970, 27 ans en 1980, 28 ans en 1990 et 30 ans seulement en 2000. La principale cause de ce phénomène est l’allongement des études et, en corollaire, le fait que les enfants habitent en général plus longtemps chez leurs parents. En effet, les étudiants ayant leur propre logement ont plus la nécessité d’exercer une activité rémunérée pendant leurs études.

1) Quelques différences apparaissent au niveau de cette catégorie d’un recensement à l’autre. Elle est en effet exclue avant 17 ans en 1970 et avant 16 ans en 1980, ainsi qu’au-delà de l’âge légal de la retraite en 1970 et 1980 et à partir de l’âge légal en 1990. Ces différences faussent légèrement la comparaison inter-temporelle des taux de participation pour ces tranches d’âge.

(16)

Graphique 2: Taux de participation au marché du travail, selon le sexe et l’âge, de 1970 à 2000

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

15 ans 20 ans 25 ans 30 ans 35 ans 40 ans 45 ans 50 ans 55 ans 60 ans 65 ans 70 ans 75 ans 80 ans 85 ans 90 ans

1970 1980 1990 2000

Hommes

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

15 ans 20 ans 25 ans 30 ans 35 ans 40 ans 45 ans 50 ans 55 ans

60 ans 65 ans 70 ans 75 ans 80 ans 85 ans 90 ans Femmes

Source: Recensements fédéraux de la population, OFS

(17)

Après la période de formation, la très grande majorité des hommes entre dans la carrière professionnelle. De 1970 à 1990, on constate ainsi que pour les générations d’hommes ayant entre 30 et 50 ans, plus de 97% des individus sont actifs, avec des sommets à 99,14% à 36 ans en 1970, 98,95% à 37 ans en 1980 et 98,73% à 41 ans en 1990. Toutefois, le seuil de 97% d’actifs n’est atteint par aucune génération d’hommes en 2000. Le seuil de 95% est dépassé entre 30 et 47 ans, mais le taux le plus élevé est de 96,46% à 35 ans. Ce phénomène n’est pas négligeable dans la mesure où, en 2000 et dans cette tranche d’âge, un point de pourcentage représente généralement plus de 500 personnes par génération.

Plusieurs phénomènes peuvent expliquer la croissance du nombre d’inactifs entre 30 et 50 ans.

En premier lieu, on peut citer des retraits volontaires du marché du travail, de nature temporaire, de type «année sabbatique», ou plus durables, notamment pour élever des enfants. On notera à ce propos (voir section 1.7) l’augmentation de la part des hommes inactifs qui déclarent s’occuper du ménage, bien que l’on ne sache pas si cela résulte d’un choix volontaire ou imposé. Une grande partie de la croissance de l’inactivité professionnelle paraît toutefois devoir être attribuée à un phénomène d’exclusion, à savoir le retrait plus ou moins forcé du marché du travail, dû à un durcissement du marché de l’emploi depuis 1990. L’informatisation et la restructuration des entreprises dans un environnement fortement concurrentiel ont conduit à la disparition de nombreux emplois à faible qualification et à l’obsolescence de certaines compé- tences, rendant très difficile pour certains, quelle que soit la conjoncture, la recherche d’un emploi. On constate d’ailleurs que, plus la durée du chômage est longue, plus il devient difficile de retrouver un poste. Le découragement peut alors conduire à un retrait du marché du travail.

Ce phénomène se produit le plus souvent au-delà de 50 ans, mais une reconversion profession- nelle peut déjà s’avérer problématique pour un quadragénaire. La question qui se pose alors concerne les ressources de ces inactifs à un âge où, en général, ni leurs parents ni leurs enfants ne peuvent assurer leur subsistance. Ces ressources peuvent être issues de l’emploi de la conjointe, la femme se substituant en quelque sorte à l’homme pour assurer le revenu du ménage, ou provenir des assurances sociales, notamment l’assurance invalidité dont les coûts ont fortement augmenté au cours des dernières années. Autrement, l’exclusion sociale peut menacer les individus aux ressources insuffisantes.

La sortie de la vie active se produit en moyenne de plus en plus tôt. On peut notamment cons- tater que le seuil de 75% d’actifs est atteint pour la dernière fois à 64 ans en 1970, 63 ans en 1980, 62 ans en 1990 et 60 ans en 2000. Dans le prolongement de ce qui a été mentionné pour les 30 à 40 ans, c’est surtout le recensement 2000 qui se distingue des précédents quant au retrait précoce du marché du travail. On peut déjà parler de retraite anticipée à partir de 50 ans, alors que l’âge légal de la retraite (qui risque d’être relevé pour les rentiers futurs) est fixé à 65 ans. La tendance au retrait prématuré de l’activité professionnelle devrait s’amenuiser, voire s’inverser, lors du passage progressif du cap de la cinquantaine par les enfants du baby- boom. Dans le cas contraire, des problèmes importants sont à prévoir au niveau des assu- rances sociales, avant même que l’assurance vieillesse ne soit affectée (diminution des cotisants mise à part).

Un dernier aspect concerne l’activité au-delà de l’âge de la retraite. Celle-ci a fortement reculé entre 1970 et 1980, puis continué à diminuer entre 1980 et 1990, avant de se stabiliser entre 1990 et 2000. A titre indicatif, le seuil de 25% d’actifs est atteint pour la dernière fois à 73 ans en 1970, 66 ans en 1980, 65 ans en 1990 et 64 ans en 2000, alors que le seuil de 10% est atteint pour la dernière fois à 80 ans en 1970, 74 ans en 1980, 70 ans en 1990 et 69 ans en

(18)

2000. L’amélioration des conditions de vie des retraités, notamment à travers la 8erévision de l’AVS (1973-75) et le développement du deuxième pilier, contribuent certainement à l’explication de ce phénomène.

Examinons maintenant la situation des femmes sur le marché du travail. Le schéma traditionnel de la femme qui entre sur le marché du travail après une période de formation, puis se retire lors du mariage ou de la naissance du premier enfant, avant de revenir éventuellement sur le marché du travail une fois les enfants élevés, apparaît dans la forme de la répartition par âge du taux de participation des femmes. On assiste toutefois à un recul très net de ce modèle, mis en évidence par la comparaison des recensements de 1970 à 2000. Cette évolution résulte d’un effet de génération, à travers le souhait d’un nombre croissant de femmes d’exercer une carrière professionnelle à part entière, qui se combine vraisemblablement avec un effet de période, propre à l’évolution de l’économie, dans la mesure où le salaire du mari dans les couples aux revenus les plus faibles n’est pas toujours suffisant pour assumer les charges de famille.

Comme chez les hommes, l’entrée des femmes dans la vie active est en moyenne de plus en plus tardive. Ainsi, le seuil de 75% d’actives est franchi à 19 ans en 1970 et en 1980, à 20 ans en 1990 et à 21 ans en 2000.

Ensuite, la participation augmente jusqu’à son maximum absolu, situé à 20 ans (78,53%

d’actives) en 1970, 21 ans (79,08%) en 1980, 22 ans (81,35%) en 1990 et 26 ans (84,00%) en 2000. Ensuite, la participation décroît jusqu’à un minimum, situé à 34 ans (41,83% d’actives) en 1970, 33 ans (48,44%) en 1980, 32 ans (59,88%) en 1990 et 35 ans (75,07%) en 2000.

On peut ainsi remarquer que la durée du retrait pour raisons familiales se raccourcit au fil des générations, que ce retrait a lieu de plus en plus tard (comme la naissance du premier enfant), et que de plus en plus de femmes ne se retirent pas, ou pas entièrement (croissance du travail à temps partiel, voir section 1.4), du marché du travail.

Passé le minimum, la croissance de la participation a lieu jusqu’à 46 ans (46,00% d’actives) en 1970, 43 ans (52,48%) en 1980, 46 ans (67,42%) en 1990 et 45 ans (79,78%) en 2000.

Au-delà de ce dernier maximum, la décroissance est d’autant plus rapide que le taux initial est élevé. Ainsi, à un an de l’âge légal de la retraite (soit à 61 ans), on ne trouve plus que 33,96%

d’actives en 1970, 31,84% en 1980, 36,28% en 1990 et 46,04% en 2000.

Au-delà de l’âge de la retraite, on remarque essentiellement la différence entre le recensement 1970 et les recensements ultérieurs. Dans le premier cas, le passage de la retraite ne fait qu’accélérer légèrement le retrait des femmes de la vie active (encore 29,43% d’actives à 62 ans), alors que le profil par âge du taux de participation des femmes retraitées ne varie que très peu entre 1980 et 2000 (à 62 ans, on note 21,04% d’actives en 1980, 19,68% en 1990 et 22,45% en 2000), tout en se situant à un niveau sensiblement moins élevé. L’amélioration des conditions de vie des rentières est certainement, comme chez les hommes, responsable de cet état de fait.

(19)

1.3 L

A POPULATION ACTIVE NON OCCUPÉE

La comparaison des recensements 1970, 1980, 1990 et 2000 met en évidence une forte aug- mentation de la proportion des personnes sans emploi dans la population active. Le tableau 2 fournit ainsi les taux de chômage moyens pour les hommes et les femmes de 17 ans et plus n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite2.

La croissance s’avère spectaculaire entre 1970, où le chômage était pratiquement inexistant, et 2000, où il atteignait 4% de la population active, avant même la récession qui a suivi. Par ailleurs, la comparaison des taux selon le genre montre que les femmes sont toujours plus affectées par le chômage que les hommes.

La croissance structurelle du chômage est difficile à appréhender dans la mesure où le chômage est un phénomène fortement lié à la conjoncture économique. On peut cependant remarquer que les quatre recensements se sont déroulés à la fin d’années de conjoncture favorable, ce qui conforte l’hypothèse d’une croissance du chômage indépendamment des cycles économiques.

Comme motifs d’une croissance structurelle du chômage au cours des dernières décennies, on mentionnera d’une part que la Suisse dispose de moins en moins de la soupape de sécurité des travailleurs étrangers avec permis de courte durée, renvoyés dans leur pays dans les périodes défavorables, et d’autre part que les entreprises adaptent de plus en plus rapidement leurs effectifs à l’évolution des marchés, pour pouvoir faire face à la concurrence internationale (ou pour éviter une sanction des marchés financiers), alors qu’auparavant elles avaient tendance à maintenir leurs emplois autant que possible, pour préserver la paix sociale.

L’examen des taux de chômage selon les générations fait également apparaître des modifica- tions structurelles très marquées. Le graphique 3 permet d’examiner le taux de personnes non occupées en fonction de l’âge dans les populations actives masculine et féminine, dans le cadre des recensements 1970, 1980, 1990 et 2000.

On constate ainsi que l’augmentation du chômage s’est réalisée d’abord au détriment des jeunes générations, et que l’on assiste au cours de la dernière décennie à une croissance spectaculaire du chômage au niveau des travailleurs les plus âgés, phénomène que l’on n’observait pas auparavant.

2) Cette tranche d’âge est la plus large pour laquelle les résultats des quatre recensements sont comparables (voir section précédente).

Tableau 2: Proportion de personnes actives non occupées, selon le sexe, de 1970 à 2000

1970 1980 1990 2000

Hommes de 17 à 64 ans 0.16% 0.76% 1.75% 3.16%

Femmes de 17 à 61 ans 0.24% 0.93% 2.70% 5.05%

Ensemble 0.19% 0.82% 2.12% 3.99%

Source: Recensements fédéraux de la population, OFS

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Graphique 3: Proportion de personnes actives non occupées, selon le sexe et l’âge, de 1970 à 2000

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%

7%

20 ans 25 ans 30 ans 35 ans 40 ans 45 ans 50 ans 55 ans 60 ans 65 ans

1970 1980 1990 2000

Hommes

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%

7%

20 ans 25 ans 30 ans 35 ans 40 ans 45 ans 50 ans 55 ans

60 ans 65 ans

Femmes

Source: Recensements fédéraux de la population, OFS

(21)

Le taux de chômage maximal est observé à 20 ans (en 1990 et 2000 pour les hommes, en 1990 pour les femmes) ou à 21 ans (dans les autres cas). Il passe, respectivement pour les hommes et les femmes, de 0,43% et 0,49% en 1970, à 2,19% et 2,15% en 1980, puis à 5,09% et 4,54% en 1990, enfin à 6,54% et 6,17% en 2000.

On peut remarquer qu’il y a peu de différences entre hommes et femmes à ce niveau. Les taux de chômage des femmes ont même tendance à être plus bas dans cette tranche d’âge, sans doute par un phénomène d’auto-sélection (certaines femmes ayant moins de chances de trou- ver un engagement se retirant du marché du travail). Cette constatation s’estompe toutefois assez rapidement, la décroissance du taux de chômage avec l’âge se faisant à un rythme nettement plus soutenu chez les hommes que chez les femmes3. A l’âge de 30 ans, on note ainsi des taux respectifs, masculin et féminin, de 0,12% et 0,26% en 1970, de 0,84% et 0,87%

en 1980, de 2,20% et 3,39% en 1990, enfin de 3,30% et 5,78% en 2000.

Le taux de chômage le plus faible est obtenu chez les hommes à 46 ans (0,07%) en 1970, à 44 ans (0,38%) en 1980, à 59 ans (0,76%) en 1990 et à 49 ans (2,30%) en 2000, alors qu’il l’est chez les femmes à 52 ans (0,08%) en 1970, à 44 ans (0,37%) en 1980, à 61 ans (1,00%) en 1990 et à 56 ans (3,73%) en 2000.

En ce qui concerne le chômage chez les travailleurs les plus âgés, la comparaison entre les recensements 1990 et 2000 est frappante. En 1990, les taux de chômage les plus faibles sont obtenus aux âges les plus élevés. Chez les hommes, le taux de 1% est ainsi dépassé pour la dernière fois à 46 ans, alors que chez les femmes, le taux reste inférieur à 2% à partir de 45 ans, alors qu’il est toujours supérieur pour les plus jeunes générations. En 2000, on observe au contraire une accélération du taux de chômage à l’approche de la soixantaine. Chez les femmes, le taux passe ainsi de 3,79% à 58 ans à 5,44% à 61 ans. Chez les hommes, pour lesquels l’âge légal de la retraite se situe trois ans plus tard, le taux passe de 2,72% à 58 ans à 6,38% à 64 ans, à 0,16 point de pourcentage du maximum absolu observé à 20 ans.

Le fait que les taux de personnes sans emploi soient les plus élevés aux extrémités de la vie active donne lieu à de nombreux problèmes. Le chômage des jeunes pose la question de l’inser- tion sociale au moment crucial de l’entrée dans la vie active. Au niveau des travailleurs en fin de carrière, on rejoint les préoccupations déjà mentionnées au niveau du retrait prématuré de la vie active, les chances pour un chômeur de retrouver un emploi étant très faibles dans cette caté- gorie d’âge (voir Sheldon, 1999, pour une analyse des déterminants du chômage de longue durée en Suisse).

La comparaison entre les recensements 1990 et 2000 montre que la valorisation de l’expé- rience était dans le passé privilégiée par rapport à la diminution des capacités physiques et (dans une moindre mesure) intellectuelles. Actuellement, le marché de l’emploi semble souffrir d’une forme de jeunisme, qui situe le sommet d’une carrière professionnelle lors de la trentaine, ou de la quarantaine au niveau des postes dirigeants. En ce qui concerne les salariés, les charges sociales très élevées associées aux travailleurs en fin de carrière peuvent également expliquer la désaffection dont ils sont victimes.

3) La part de chômage frictionnel, qui, compte tenu d’entrées et sorties du marché du travail pour raisons familiales plus fréquentes, est supérieure chez les femmes, peut au moins en partie expliquer ce phénomène.

(22)

1.4 E

VOLUTION DU TRAVAIL À TEMPS PARTIEL

Pour analyser le travail à temps partiel dans le cadre des recensements 1970 à 2000, on dispose d’une variable de nature qualitative sur le nombre d’heures de travail. Certains problè- mes de comparabilité apparaissent toutefois d’un recensement à l’autre. On a déjà mentionné (section 1.2) le fait que la population active occupée est formée des personnes travaillant 1 heure ou plus par semaine depuis 1990, alors qu’auparavant, elle était formée des personnes travaillant 6 heures ou plus par semaine. En 1970, les actifs occupés étaient répartis en trois catégories: à temps partiel de 6 à 19 heures par semaine, à temps partiel de 20 heures ou plus, à plein temps. En 1980, la limite entre les deux catégories de temps partiel passe de 20 à 24 heures par semaine. En 1990, la catégorie du temps partiel de 1 à 5 heures par semaine vient s’ajouter aux trois présentes en 1980. Enfin, en 2000, une catégorie supplémen- taire vient encore s’ajouter aux quatre présentes en 1990, à savoir les actifs occupés sans autre indication4.

Cette dernière catégorie ne fournissant aucune information sur le temps de travail, les personnes correspondantes sont retirées de la population de référence (soit les actifs occupés) pour l’ana- lyse du travail à temps partiel. D’autre part, afin d’améliorer la comparabilité des résultats entre recensements, on a choisi de retirer également de la population de référence les personnes actives à moins de six heures par semaine. Enfin, compte tenu du changement de seuil entre les deux catégories de temps partiel subsistantes, on se limitera à analyser la répartition des actifs occupés entre le temps plein et le temps partiel.

L’indicateur retenu est la part de la population active occupée à temps partiel, définie comme le rapport entre les actifs occupés à temps partiel d’au moins six heures par semaine et la somme entre ces mêmes individus et les personnes travaillant à plein temps.

Le tableau 3 met en évidence les deux phénomènes principaux, à savoir que ce sont essentielle- ment les femmes qui recourent au temps partiel et que cette forme d’activité s’est fortement développée entre 1970 et 2000, y compris chez les hommes.

4) De 20 à 59 ans, cette catégorie représente entre 3,2% et 5,5% d’actifs occupés par génération, sans différence notable entre les sexes. A partir de 60 ans, ce taux croît rapidement, avec une forte variabilité d’une cohorte à l’autre. Il est également très élevé (de l’ordre de 24%) pour les garçons et les filles de 15 ans, mais décroît très nettement au-delà.

Tableau 3: Proportion de personnes actives occupées à temps partiel, selon le sexe, de 1970 à 2000

1970 1980 1990 2000

Hommes de 15 à 64 ans 2.39% 2.99% 4.05% 7.17%

Femmes de 15 à 61 ans 26.38% 31.40% 38.51% 45.77%

Ensemble 10.46% 13.19% 17.31% 23.58%

Source: Recensements fédéraux de la population, OFS

A l’exclusion des personnes occupées de 1 à 5 heures par semaine et des non-réponses.

(23)

Le graphique 4 permet d’examiner la part du travail à temps partiel (six heures ou plus par semaine) en fonction de l’âge, respectivement des hommes et des femmes, dans le cadre des recensements 1970 à 2000.

Au niveau des hommes, on remarque l’existence d’un premier maximum entre 20 et 25 ans, qui atteint 2,86% en 1970 (23 ans), 4,71% en 1980 (23 ans), 5,44% en 1990 (25 ans) et 11,75%

en 2000 (24 ans). Ce renforcement des taux est certainement dû à une combinaison de l’activité professionnelle avec des études supérieures. La forte croissance observée entre 1970 et 2000 peut ainsi être liée à la croissance du niveau de formation (voir section 2.1), déjà invoquée en ce qui concerne l’entrée différée sur le marché du travail.

Aucun phénomène marquant n’est à signaler pour la suite de la vie active, les taux restant rela- tivement stables avant d’augmenter à l’approche de l’âge de la retraite. On note que le taux minimum est observé à un âge toujours plus avancé: 1,26% à 35 ans en 1970, 1,56% à 41 ans en 1980, 2,90% à 47 ans en 1990 et 5,84% à 51 ans en 2000. Cela pourrait traduire un effet de génération quant à la propension à choisir le temps partiel, mais il est trop peu marqué pour être réellement significatif.

Le passage de l’âge de la retraite entraîne une très forte croissance de la part du temps partiel.

On note que l’augmentation est moins rapide en 1970 que les autres années, phénomène lié selon toute vraisemblance au fait que la proportion de personnes interrompant leur carrière professionnelle à l’âge de la retraite était moindre à cette époque.

Au niveau de la population féminine, le minimum absolu pour la part du temps partiel se situe à 17 ans pour les quatre recensements: 2,79% en 1970, 2,25% en 1980, 1,79% en 1990 et 4,32% en 2000. Entre 18 et 40 ans, on observe une phase de croissance soutenue avec l’âge, de plus en plus forte avec le temps. Un phénomène inédit apparaît toutefois en 2000, avec un renforcement des taux entre 18 et 25 ans qui, comme chez les hommes, peut s’expliquer par l’exercice d’une activité professionnelle en parallèle aux études.

A 40 ans, la part des femmes actives à temps partiel atteint 39,00% en 1970, 47,23% en 1980, 53,80% en 1990 et 59,19% en 2000. L’importance croissante de cette forme d’activité peut être mise en relation avec la diminution du retrait des femmes du marché du travail (section 1.2). De nombreuses femmes opèrent ainsi un retrait partiel de l’activité professionnelle, plutôt qu’un retrait total, dans le but d’assumer les charges familiales. Un phénomène analogue n’étant pas observé chez les hommes, il apparaît ainsi qu’un partage équitable de ces charges entre conjoints n’est pas encore entré dans les mœurs.

Entre 40 et 61 ans, la part du travail à temps partiel reste relativement stable, avec de légères différences de profil entre les recensements (croissance avec l’âge en 1970, décroissance en 1980, petit affaissement de 46 à 52 ans en 2000). A partir de l’âge de la retraite, on constate une forte croissance des taux. Celle-ci est toutefois moins nette que chez les hommes, notam- ment en 1970 et (ce qui est plus surprenant) en 2000.

(24)

Graphique 4: Proportion de personnes actives occupées à temps partiel, selon le sexe et l’âge, de 1970 à 2000

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

15 ans 20 ans 25 ans 30 ans 35 ans 40 ans 45 ans 50 ans 55 ans

60 ans 65 ans 70 ans 75 ans

1970 1980 1990 2000

Hommes

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

15 ans 20 ans 25 ans 30 ans 35 ans 40 ans 45 ans 50 ans 55 ans

60 ans 65 ans 70 ans 75 ans

Femmes

Source: Recensements fédéraux de la population, OFS

A l’exclusion des personnes occupées de 1 à 5 heures par semaine et des non-réponses.

(25)

Le temps partiel de 1 à 5 heures, non comptabilisé dans l’analyse ci-dessus, apporte un complément d’information spécifique aux recensements 1990 et 2000. Il s’avère ainsi que la part de cette catégorie est nettement plus grande chez les femmes que chez les hommes.

Avant l’âge de la retraite, les taux (par rapport à l’ensemble des actifs occupés de la cohorte) les plus élevés sont obtenus chez les femmes à la trentaine, aux âges où de nombreuses mères élèvent leurs jeunes enfants. Le taux maximum est ainsi de 3,60% à 34 ans en 1990 et de 5,81% à 37 ans en 2000. Cette même année, le taux minimal est de 1,76% à 26 ans (âge situé généralement entre les études et le premier enfant). En 1990, le minimum se situe à 0,25% à 16 ans.

Chez les hommes, la part du temps partiel de 1 à 5 heures par semaine est pratiquement négli- geable avant l’âge de la retraite. En 1990, le seuil de 0,2% n’est jamais atteint entre 27 et 61 ans, alors qu’en 2000, le seuil de 0,8% n’est pas dépassé entre 26 et 60 ans. Pour les plus jeunes, les taux les plus élevés (sauf en 2000 à 15 ans) sont atteints au niveau des jeunes adultes (maximum de 0,32% à 24 ans en 1990 et de 1,83% à 22 ans en 2000). Enfin, à partir de la cinquantaine, le taux tend à croître avec l’âge, tant pour les hommes que pour les femmes, avant d’augmenter fortement à partir de l’âge de la retraite.

1.5 E

VOLUTION DU STATUT PROFESSIONNEL

Dans cette section, on va se focaliser sur la répartition des personnes actives occupées entre les indépendants et les salariés, auxquels on assimilera les apprentis, les collaborateurs fami- liaux et les salariés propriétaires de leur entreprise. A propos de ces derniers, il serait intéres- sant d’un point de vue comportemental de les regrouper avec les indépendants. Cela n’est toutefois possible que dans le cadre du recensement 2000. Auparavant, cette catégorie n’était pas disponible en soi, et les individus concernés se trouvaient lors des recensements antérieurs classés soit parmi les collaborateurs familiaux (dirigeants d’entreprises familiales), soit parmi les salariés avec fonction dirigeante. Seule la catégorie des indépendants, au sens juridique du terme, peut être comparée entre les recensements 1970 à 2000.

La population de référence est composée des personnes actives occupées. Comme dans la section précédente, on va se limiter à une activité de six heures ou plus par semaine, dans le but d’accroître la comparabilité des résultats entre les recensements. La variable relative à la position dans la profession permet de distinguer les indépendants des salariés au sens large.

En 1970 et 1990, le statut d’indépendant n’est considéré qu’à partir de 18 ans, contre 16 ans en 1980 et 15 ans en 2000. Par conséquent, on limitera l’analyse aux personnes de 18 ans ou plus. De plus, la position dans la profession comporte, en 1990 et 2000, une catégorie «sans indication»5. Tous les individus sans indication sur la position professionnelle sont retirés de la population de référence pour l’analyse du statut d’activité.

5) Cette catégorie représente en moyenne avant l’âge de la retraite 3,42% des effectifs par génération d’hommes et 4,32% des effectifs par génération de femmes en 1990, alors qu’en 2000, elle passe à 7,11% des effectifs par génération d’hommes et 10,05% des effectifs par génération de femmes. Ces proportions tendent à s’accroître fortement après l’âge de la retraite.

(26)

Le tableau 4 permet d’apprécier l’évolution du statut d’indépendant de 1970 à 2000, retraités mis à part. On constate que ce sont surtout les hommes qui recourent à ce statut, mais qu’après un léger recul entre 1970 et 1980, c’est chez les femmes que la croissance est la plus nette.

Dans la population masculine, la croissance du statut d’indépendant s’avère étonnement restreinte, dans la mesure où diverses études (voir notamment OCDE, 2000, ou Flückiger et al., 2001, pour la Suisse) mettent en évidence le recours accru à ce statut au cours des dernières décennies. La définition retenue pour le statut d’indépendant joue certainement un rôle dans ce constat. Notre choix a porté, pour des motifs d’homogénéité, sur la conception juridique, c’est- à-dire la plus étroite. On pourra comparer les résultats de 2000 avec ceux de Flückiger et Falter (2004), qui adoptent une définition élargie du statut d’indépendant, en y intégrant les salariés propriétaires de l’entreprise ainsi que les collaborateurs familiaux.

Analysons maintenant la structure par âge du phénomène, pour voir dans quelle mesure cer- taines générations privilégient plus que d’autres le statut d’indépendant. Le graphique 5 permet d’examiner la part du travail indépendant en fonction de l’âge respectif des hommes et des femmes, dans le cadre des recensements 1970 à 2000.

Au niveau des hommes, on constate, quelle que soit l’année considérée, une croissance presque systématique de la proportion d’indépendants avec l’âge, et ce jusqu’à la fin de la soixantaine. Avant l’âge de la retraite, les courbes selon l’âge issues des différents recense- ments tendent à s’entrecroiser. Le recensement 1970 est dominant dans la tranche d’âge de 45 à 59 ans, alors que le recensement 1980 l’est dans la tranche de 23 à 28 ans, le recense- ment 1990 dans la tranche de 29 à 44 ans et le recensement 2000 dans les tranches extrêmes de 18 à 22 ans et de 60 à 64 ans. Quelques effets générationnels peuvent ainsi être mis en évidence. Le statut d’indépendant, encore très important dans la première partie du 20esiècle, a connu un recul constant au moins jusqu’aux années 1960, avant de reprendre de l’importance par la suite. Ceci explique la dominance de ce statut en 1970 dans les groupes d’âges élevés alors qu’il est en retrait chez les jeunes générations. Dix ans plus tard, les travailleurs les plus âgés de 1970 sont passés à la retraite et ce sont les travailleurs les plus âgés de 1980 qui se trouvent désormais plus en retrait. A l’opposé, on note une recrudescence du travail indépendant dans les jeunes générations, que l’on perçoit à nouveau décalée de 10 ans en 1990.

Tableau 4: Proportion d'indépendants dans la population active occupée, selon le sexe, de 1970 à 2000

1970 1980 1990 2000

Hommes de 18 à 64 ans 13.24% 12.77% 13.88% 14.35%

Femmes de 18 à 61 ans 3.62% 3.48% 6.07% 8.02%

Ensemble 10.06% 9.47% 10.90% 11.71%

Source: Recensements fédéraux de la population, OFS

A l’exclusion des personnes occupées de 1 à 5 heures par semaine et des non-réponses.

(27)

Graphique 5: Proportion d‘indépendants dans la population active occupée, selon le sexe et l’âge, de 1970 à 2000

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

20 ans 25 ans 30 ans 35 ans 40 ans 45 ans 50 ans 55 ans

60 ans 65 ans 70 ans 75 ans 80 ans 85 ans

1970 1980 1990 2000

Hommes

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

20 ans 25 ans 30 ans 35 ans 40 ans 45 ans 50 ans 55 ans

60 ans 65 ans 70 ans 75 ans 80 ans 85 ans Femmes

Source: Recensements fédéraux de la population, OFS

A l’exclusion des personnes occupées de 1 à 5 heures par semaine et des non-réponses.

(28)

La proportion d’indépendants dans la population active occupée tend à s’accroître fortement à l’approche de l’âge de la retraite, et ce de plus en plus nettement d’un recensement à l’autre. Il convient de ne pas interpréter cette augmentation comme un transfert des salariés vers les indépendants. Le phénomène disparaît en effet lorsque l’on rapporte les indépendants à l’effec- tif total de la cohorte. Il provient en réalité essentiellement de l’augmentation des retraits préma- turés du marché du travail (voir section 1.2), qui touchent majoritairement les salariés.

Un phénomène analogue explique la hiérarchie très nette entre les recensements à partir de l’âge de la retraite. Le départ du marché du travail de plus en plus précoce des salariés entraîne une croissance de la part des indépendants, ces derniers étant beaucoup moins enclins à arrêter leur activité professionnelle à l’âge de la retraite (et n’étant en général pas contraints de le faire).

Au niveau des femmes, on note entre les recensements 1970 et 1980 un transfert des généra- tions les plus âgées (40 à 60 ans en 1970) vers les plus jeunes (20 à 40 en 1980), alors que les générations intermédiaires (30 à 40 ans en 1970) semblent moins concernées par l’activité indépendante. L’attrait des jeunes générations se poursuit au cours de la décennie suivante, entraînant la forte augmentation du taux global (voir tableau 4, p. 25). De 1990 à 2000, on constate un recul des proportions d’indépendantes entre 25 et 34 ans, ce qui pourrait traduire un nouveau retournement de tendance, quoique les écarts restent faibles (au maximum 0,71 point de pourcentage à 31 ans).

1.6 E

VOLUTION DE LA RÉPARTITION SECTORIELLE

Dans cette section, nous examinons la répartition des actifs occupés dans les trois secteurs de l’économie. La population de référence pour cette analyse est la population active occupée telle qu’elle est définie dans la section 1.2 (sans restriction du nombre d’heures de travail).

Les données des quatre recensements fournissent la répartition des personnes actives occu- pées dans les secteurs primaire, secondaire et tertiaire. Elles comportent cependant égale- ment une rubrique «sans indication», dont l’importance croît malheureusement très fortement au cours du temps6. Les individus concernés sont retirés de l’analyse, cette dernière s’avérant non biaisée pour peu que la répartition sectorielle des personnes sans indication soit analogue à celle des individus observés dans une même cohorte7.

Le graphique 6 montre, respectivement pour les hommes et pour les femmes, l’évolution de la répartition sectorielle entre les recensements 1970, 1980, 1990 et 2000, par tranche d’âge de 10 ans entre 15 et 74 ans. En complément, le graphique 7 montre, toujours en séparant les hommes et femmes actifs occupés, l’évolution au cours du temps de la part du secteur tertiaire.

6) Pour les générations âgées de 15 à 75 ans (retenues pour les illustrations graphiques), on passe ainsi, respective- ment chez les hommes et chez les femmes, de moyennes égales à 0,02% et 0,05% en 1970, à 0,83% et 1,71%

en 1980, à 4,23% et 4,05% en 1990, enfin à 18,15% et 24.50% en 2000. Si l’on se limite à la tranche d’âge de 20 à 64 ans, les proportions moyennes se réduisent à 12,15% et 17,35%.

7) Mentionnons encore que la comparaison dans le temps est affectée par quelques changements de classification des activités économiques d’un recensement à l’autre. Ces changements restent toutefois mineurs.

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